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C'est l'une des villes les plus dangereuses des États-Unis. Un terrain de jeu pour les gangs et les trafiquants de drogue. Pourtant, Trenton, dans le New Jersey, a dû se séparer de 100 policiers, soit un tiers de ses effectifs. Comme de nombreuses villes américaines menacées de faillite, Trenton n'a pas assez d'argent pour financer sa propre sécurité publique. Nous nous sommes rendus dans la capitale de cet État, située à une heure de New York, pour en savoir plus sur la vie quotidienne des gens qui vivent avec des services publics réduits au minimum.

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Personnes
Transcription
00:00Nous voici dans l'une des deux cliniques du comté qui procure des soins de base à tous ceux qui ont un revenu trop faible
00:23et qui par conséquent ne peuvent pas se payer une assurance maladie.
00:30Je ne sais pas ce que ces citoyens feraient s'ils n'avaient pas la possibilité de venir dans un endroit comme celui-ci où ils peuvent rencontrer un médecin
00:38car ils n'ont pas d'assurance, donc aucune possibilité d'être soignés par le médecin de leur choix.
00:45Cette possibilité, ils la trouvent dans cette clinique.
00:50Alors rentrons pour parler à quelques-uns de ces patients.
00:55Une salle d'attente à Talassie, capitale de la Floride.
01:00Et quelques-uns des 4 millions de citoyens privés d'assurance maladie dans cet état américain.
01:06Un habitant sur cinq.
01:07Je me suis blessée au dos, alors je ne pouvais plus travailler.
01:14Et bien sûr, quand on ne peut plus travailler, on n'a plus d'assurance.
01:18Et s'il n'y avait pas cette clinique ?
01:21Ah, je ne sais pas.
01:23Je serais toujours dans la même galère.
01:26Quand j'ai eu ce problème de dos, je suis allée aux urgences.
01:30Et ça coûte très cher.
01:31Moi, je ne veux plus y aller.
01:34J'ai perdu mon job en 2002.
01:37Ce n'était pas de ma faute.
01:40J'ai donc aussi perdu mon assurance maladie.
01:43Et trois mois plus tard, ma femme a perdu son travail à la Croix-Rouge américaine.
01:47Et ils lui ont dit qu'elle avait trois jours pour partir.
01:54Quand vous n'avez plus d'assurance, les gens ont tendance à toucher le fond.
01:59Surtout quand vous allez aux urgences.
02:01J'y suis allé en novembre, il y a un an.
02:03Je n'avais pas de quoi payer.
02:04Et on m'a dit de ne plus y retourner.
02:05Certains d'entre nous pensent que la santé devrait être un droit.
02:13Que chaque être humain mérite des soins de base.
02:18Nous n'avons pas ça dans ce pays, alors que nous devrions.
02:21C'est une question d'humanité.
02:24Moi, je dirais, contrairement à beaucoup de gens,
02:26qu'on n'a pas de couverture médicale,
02:28alors qu'on est capable de dépenser des milliards pour une guerre qui n'est pas la nôtre.
02:31Le potentiel de soins que cette clinique peut apporter
02:38à ceux qui en ont besoin dans notre communauté est minime.
02:43Ces gens-là ont de la chance de pouvoir venir ici.
02:49Mais il faut bien dire que c'est juste un emplâtre sur une jambe de bois.
02:54Et cela ne changera pas tant qu'on ne résoudra pas
02:56le problème fondamental du système de santé américain.
02:58Les mauvaises surprises sont quotidiennes dans cette clinique.
03:03Des patients menacés de cécité, par exemple,
03:06à cause d'un diabète diagnostiqué trop tard.
03:09Pas d'assurance, pas de prévention.
03:11Ici, on part au plus pressé.
03:13Avec les moyens du bord, on soigne le plus souvent,
03:16gratuitement, 3000 personnes par année.
03:21La clinique dispose d'un réseau de médecins volontaires.
03:24Aux Etats-Unis, la charité remplace la solidarité sociale.
03:28Je dois dire que c'est un endroit dont je suis fier qu'il existe.
03:39Nous soignons ici ceux qui n'ont pas de couverture médicale.
03:44Ceux qui ne pourraient pas aller ailleurs
03:45parce que les médecins n'acceptent pas les patients
03:47qui ne peuvent pas les payer.
03:51Ce n'est pas qu'ils soient méchants.
03:52C'est parce que c'est comme ça
03:54et qu'ils doivent payer le loyer de leur cabinet.
03:57Moi, je choisis ce travail
03:59parce que je veux soigner ceux qui en ont le plus besoin.
04:01Cela me pose un problème
04:09qu'ici, aux Etats-Unis,
04:12les gens ne considèrent pas la santé comme un droit
04:14mais plutôt comme un privilège.
04:19Ici, on pense qu'on a le droit de vivre, de voter,
04:22mais qu'on n'a pas le droit à la santé.
04:23Personnellement, je ne suis pas d'accord.
04:27Je pense que la santé est un droit.
04:30Et je pense que le fait de vouloir restreindre les soins
04:32et le droit des patients, ce n'est pas juste.
04:38Les citoyens américains, en élisant un nouveau président,
04:41s'exprimeront indirectement sur leur système de santé.
04:45Mais les réformes se jouent aussi au niveau régional.
04:47Cliff Thale, membre de l'exécutif du comté de Leon,
04:51se bat pour une couverture médicale universelle.
04:53Le monde ne comprend pas qu'on puisse être
05:04la première puissance économique et industrielle de la planète
05:07et qu'on soit à ce point à la traîne
05:11en matière d'accessibilité aux soins de base.
05:15Cela n'a pas de sens.
05:17Nous avons tellement misé sur l'économie de marché
05:22que cela en devient risible.
05:23Parce que dans une nation qui ne prend pas soin de sa population
05:31et de sa santé, les gens deviennent tout simplement improductifs.
05:34Quand on est malade, on ne travaille pas.
05:40Quand les enfants sont malades et ne peuvent pas aller à l'école,
05:43les parents ne vont pas travailler.
05:44tout cela affectent l'ensemble de l'économie et la productivité.
05:48Ça n'a pas de sens.
05:49Le système ne fonctionne plus.
05:51Je pense que nous avons probablement un des meilleurs systèmes de santé au monde.
05:59Regardez Medicare pour les vieux.
06:01Le système a prouvé sa qualité, sa rapidité,
06:04mais son coût est hors de contrôle.
06:06Le républicain Brian Deloge
06:10s'oppose à toute réforme en matière de santé.
06:13Lui et son rival démocrate travaillent sur le même étage,
06:17mais entre leurs deux bureaux,
06:18le même fossé politique qui sépare les deux candidats à la Maison Blanche.
06:22La couverture universelle pour nous, il est temps d'évenir.
06:30Il existe plusieurs modèles qui sont actuellement appliqués en Europe et au Canada
06:34et un peu partout depuis plusieurs années.
06:40Peut-être faudra-t-il les adapter à nos réalités américaines.
06:46Je crains que le gouvernement ne puisse pas résoudre tous les problèmes
06:50et je pense que les impôts qui en découleraient dépasseraient notre entendement.
07:05Ça doit être un sacré contraste entre Deloge et moi-même.
07:13Il a dû vous dire que ma position est très floue.
07:20Dans cette boîte aux lettres,
07:35la promesse d'une nouvelle vie pour cet habitant de Havana en Floride,
07:38après un an et demi de chômage.
07:40Michael Washington souffre aussi d'un mal de dos chronique.
07:43Je ne peux pas travailler, donc je n'ai pas d'assurance.
07:47Pas d'argent pour payer les soins dont j'ai besoin.
07:52J'étais coincé.
07:53Heureusement que ma famille a pu m'accueillir dans cette belle maison
07:56et me soutenir quand je ne pouvais pas subvenir à mes propres besoins.
08:02C'est sûrement mon frère, je vais lui annoncer la nouvelle.
08:04Salut, petit frère, comment tu vas ?
08:17Je vais très très bien aujourd'hui.
08:20J'ai de très bonnes nouvelles à t'annoncer.
08:25On m'a engagé chez CNN International Computer Consulting.
08:30Et je commence lundi prochain.
08:34Je suis plus à l'aise pour planifier l'avenir.
08:39Je vais à nouveau gagner de l'argent.
08:41Je vais pouvoir vraiment m'occuper de mon dos désormais.
08:45Et si cela ne va pas mieux, je sais que je peux obtenir des soins.
08:50L'assurance médicale, c'est aussi important que le salaire pour vous ?
08:54Pour moi, oui.
08:55Et comment vous avez fait sans assurance tout ce temps ?
08:59Au début, je marchais sur des oeufs.
09:02Je n'allais pas jouer au football et au basket.
09:08J'étais très sédentaire.
09:11C'est difficile et parfois frustrant.
09:15Il y a des fois où, malgré mon âge, je pleurais.
09:19J'étais tellement frustré.
09:22Je me disais, qu'est-ce que je fais ?
09:24Je n'avais pas le choix.
09:24Je n'avais pas le choix.
09:29Je suis en colère contre mon gouvernement qui a laissé au capitalisme, au marché, le soin de superviser et de gérer la santé des citoyens.
09:45Les États-Unis, je crois, sont aussi bons que les gens qui y habitent.
09:49Mais quand on vous use jusqu'à la corde, qu'est-ce qu'il se passe lorsqu'il s'agit d'aller à la guerre, par exemple ?
09:58Vous ne pouvez pas y aller.
09:59Vous êtes malade.
10:01J'ai mal au dos.
10:02Je ne peux pas y aller.
10:03Ça m'énerve que mon pays ne pense pas suffisamment à moi.
10:09Il faut dire aux médecins, aux compagnies d'assurance, allez, contrôlez-vous, prenez soin de ces gens.
10:19Tant qu'ils ne feront pas ça, je serai en colère.
10:25Travail égale assurance, dans les faits, l'équation n'est pas si simple.
10:29Deux tiers des personnes non-assurées ont un emploi aux États-Unis, dans des PME, qui n'ont pas l'air assez solides pour cotiser.
10:41À vrai dire, nous n'avons pas d'assurance maladie.
10:46C'est trop cher.
10:48Vous ne payez pas pour l'assurance de votre soeur ?
10:51Oui, je sais, c'est pas sympa. Je ne paye pas pour moi non plus.
10:56Vous savez, d'habitude, on ne tombe pas souvent malade.
10:59On va chez le docteur uniquement quand on doit le faire.
11:03Quand il faut aller chez le docteur, c'est plus économique de payer la consultation plutôt qu'une prime de 150 à 200 dollars par mois.
11:11Disons que je vois le médecin deux fois par année.
11:14Le calcul est vite fait par rapport à une assurance.
11:18Et en cas de maladie, vous faites quoi ?
11:20Je paie moi-même.
11:23Je vois un médecin dans une clinique ambulatoire.
11:26Je le vois depuis sept ans.
11:29Je fais ce que je peux.
11:31Mais je ne tombe pas souvent malade.
11:33Et je fais un check-up une fois par année.
11:38Cela me coûte 500, 600 dollars.
11:41C'est assez typique de notre métier, cette façon de vivre sans assurance.
11:44Il y a des jeunes qu'on emploie ici, des étudiants qui bénéficient encore de la couverture fournie par l'employeur de leurs parents.
11:52Donc eux sont couverts.
11:53Cette assurance maladie qui oppose les deux candidats à la Maison Blanche, couverture universelle pour les enfants, demande Barack Obama, programme qui donne de l'urticaire à John McCain et à ses partisans.
12:08Le républicain Martin Markovitch estime qu'une assurance pour tous ne correspondrait pas aux valeurs de l'Amérique.
12:18Les valeurs américaines, c'est compter sur soi.
12:20C'est la liberté d'entreprise.
12:25C'est la liberté.
12:26Et c'est aussi le risque.
12:30Le sénateur McCain serait d'accord avec moi.
12:34Je pense que le gouvernement peut aider les gens à acheter une assurance santé.
12:38Le gouvernement peut aider les gens dans leur choix.
12:41Il peut réguler l'industrie de l'assurance.
12:44Mais je ne crois pas que le gouvernement doit fournir une assurance à chacun.
12:50Le capitole de Thalassie.
12:54Ce jour-là, le Parlement vote la suppression de plus d'un milliard de dollars dans le budget de la santé.
13:00L'ombre de la récession a plané sur les débats.
13:03Et les républicains majoritaires ont gagné leur bras de fer quitte à décevoir la classe moyenne, celle qui vote.
13:14Quoi de plus sensible que la santé en période d'élection présidentielle, le gouverneur républicain se doit de réagir.
13:22Nous lançons une semaine spéciale consacrée à la santé.
13:29Et je suis heureux de signer ce texte qui permettra aux habitants de la Floride d'accéder aux soins de manière plus efficace.
13:39Plusieurs hôpitaux publics ont fermé leurs portes en Floride. Pourquoi ?
13:43Je ne crois pas qu'il y en ait un seul qui est fermé. On fait tout pour en ouvrir.
13:48À Quincy, par exemple.
13:50À Quincy, vous dites ?
13:51Non, ce qu'on essaie de faire, je me répète, c'est d'ouvrir de nouveaux hôpitaux et le plus rapidement possible.
14:01Charlie Crist, républicain modéré, donne le coup d'envoi d'une série d'initiatives à l'échelle de la Floride.
14:08Il clame sa volonté de favoriser un meilleur accès aux soins.
14:11C'est un bon travail.
14:16Mais c'est une bannière étoilée d'épité qui flotte devant l'hôpital fantôme de Quincy, dans le comté de Gadsden.
14:24Ici, pas l'ombre d'une infirmière ou d'un pédiatre.
14:27Un hôpital que cet homme tente de réhabiliter.
14:33Il est très difficile de faire tourner un établissement qui ne rapporte pas assez d'argent.
14:38Le bâtiment doit être restauré selon les normes hospitalières.
14:45L'estimation des architectes et ingénieurs est d'environ 2,6 millions de dollars, rien que pour le ramener à des valeurs standards.
14:53Pour le nouveau matériel médical, il faut ajouter 3 millions de dollars, car il n'y a pas eu de travaux de maintenance depuis la fermeture de l'hôpital il y a plus de deux ans.
15:08Et une partie de l'équipement doit être remplacée.
15:12Un hôpital dans le comté de Gadsden est incontestablement à besoin.
15:16Nous devons trouver l'argent nécessaire pour le remettre sur les rails.
15:22L'absence d'hôpital dans ce comté pauvre a encore aggravé l'état sanitaire critique de la population, à majorité noire.
15:32Cela rend les choses plus difficiles et plus chères quand les patients finissent par obtenir des soins.
15:36Généralement, ils attendent que la situation devienne urgentissime.
15:43Et s'ils ne sont pas soignés, ils meurent.
15:53Autre drame, le taux de mortalité infantile.
15:56L'Amérique, première puissance mondiale, mais seulement 42e dans les tabelles de l'OMS.
16:02La situation s'aggrave encore dans ce comté déshérité.
16:05En matière de mortalité infantile, ce comté est neuvième au classement du pire.
16:13Neuvième sur 67 comtés.
16:17C'est une amélioration, car nous étions au premier rang il y a quelques années.
16:23Mais les variations sont rapides dans une population de moins de 50 000 habitants.
16:28Le taux de mortalité infantile est particulièrement important chez les femmes afro-américaines.
16:39En partie pour des raisons économiques.
16:42Mais il y a aussi des critères de santé dont les femmes noires ne sont pas assez conscientes.
16:46Le risque de perdre son enfant avant qu'il n'atteigne l'âge d'un an,
16:57ce fut le cas pour Marisha,
16:59est quatre fois supérieur pour une femme noire dans ce comté rural
17:02que pour une citadine à la peau blanche.
17:04Nous voyons des êtres brisés par la douleur quand ils perdent leur bébé.
17:25Je demande alors à Dieu de leur donner les ressources nécessaires pour relever la tête.
17:28Je ne pense pas seulement à Marisha, mais à tous ses parents dépassés par les événements.
17:33Et je les invite à se tourner vers Dieu.
17:38Quand mon garçon est mort en 2004, ma belle-mère m'a beaucoup parlé de spiritualité.
17:45Elle me disait que je devais reconsidérer ma relation avec Dieu.
17:54Je ne pense pas qu'on prenne suffisamment au sérieux le fait d'être enceinte.
17:58Nous ne prenons pas soin de notre santé.
18:01Si vous avez de la pression ou du diabète,
18:05vous devez suivre les conseils du médecin.
18:07Ce que nous ne faisons pas ici.
18:17Il y a un gros problème de santé.
18:21Les femmes n'obtiennent pas l'assurance médicale dont elles ont besoin.
18:25Il y a plusieurs raisons en fait.
18:26La pauvreté, la drogue,
18:31plusieurs raisons en fait.
18:35Nous n'avons pas d'hôpital dans ce comté.
18:38Donc, en cas d'urgence,
18:40nous devons rouler 50 km jusqu'à l'hôpital le plus proche.
18:44C'est un gros problème dans ce comté,
18:47comme dans d'autres.
18:48Un des facteurs qui explique pourquoi un grand nombre de femmes perdent leurs bébés.
18:55Chaque habitant doit se rendre à Tallahassee pour obtenir des soins pour son enfant.
19:14En tant que policier, est-ce que vous avez l'impression que la situation s'aggrave en matière de santé ?
19:24Ici, oui.
19:26C'est une communauté très pauvre.
19:30Les gens ne se soignent pas.
19:32Je connais beaucoup de mamans dont les enfants seraient en vie si on avait un hôpital.
19:38Je veux dire une maternité et une unité de soins intensifs.
19:44Et Obama peut changer ça ?
19:46Au niveau local, c'est difficile.
19:50Au niveau national, ils peuvent améliorer les choses sans toutefois faire de révolution.
19:55Mais pour ouvrir un hôpital, ce qui permettrait de changer les statistiques,
20:02cela ne peut se faire qu'au niveau local ou au niveau du gouvernement de l'État.
20:08Quand le gouverneur dit vouloir ouvrir de nouveaux hôpitaux, vous le croyez ?
20:13Oui, oui, je le crois.
20:18Vous savez, ce problème n'est pas propre au comté de Gadsden.
20:22Il existe dans presque tous les comtés ruraux en Floride.
20:25L'ambiance rappelle le ton de la ruée vers l'or.
20:32C'est jour de fête dans la communauté asiatique.
20:35Un médecin d'origine philippine inaugure sa deuxième clinique privée.
20:39Je ne sais pas quel genre d'assurance ils vont accepter ici.
20:42Parce qu'il y a plusieurs sortes d'assurance.
20:45PPO, HMO.
20:48Mais on est content qu'ils ouvrent une clinique avec un docteur philippin.
20:51Avec les non-assurés, je perdrai de l'argent.
21:00S'il y a une urgence, ils n'ont qu'à aller à l'hôpital ou il y a un service pour ça.
21:06Ils ne peuvent pas venir ici.
21:11Ils n'ont pas les moyens de payer.
21:14Donc ils finissent dans une salle d'attente aux urgences.
21:18Et bien sûr, la facture sera pour l'hôpital.
21:24Les urgences obtiennent des fonds de la part du gouvernement.
21:27Mais pas suffisamment pour gagner de l'argent.
21:30J'ai eu 94 ans la semaine passée.
21:38Et je cherchais un médecin depuis mon arrivée à Tallahassee.
21:42Mais je n'ai pas encore trouvé celui qui me mettra à l'aise.
21:45J'ai tenté ma chance avec 10 médecins différents.
21:49L'un ne voulait pas parce que j'ai plus de 60 ans.
21:52L'autre parce que je suis assurée par Medicare, l'assurance pour les personnes âgées.
21:56Et un autre me disait qu'il ne prenait pas de nouveaux patients.
22:03Ce n'est pas le patient qui est roi ici, c'est le docteur.
22:07Quand on exerce la médecine, les Etats-Unis seraient-ils donc le meilleur pays au monde pour faire de l'argent ?
22:13Le meilleur, je ne sais pas.
22:16Je n'ai pas exercé dans d'autres pays.
22:19Mais si vous travaillez dur, vous pouvez réussir.
22:22Le système de santé le plus coûteux de la planète.
22:27Aucun pays au monde ne dépense autant d'argent pour la santé de ses concitoyens,
22:32même si des millions d'entre eux n'y ont pas accès.
22:35Une réalité qui inquiète les plus grands spécialistes de la médecine, y compris dans le camp républicain.
22:40Le professeur Brooks est l'éminence grise de Jeff Bush, l'ancien gouverneur de Floride.
22:45Les Etats-Unis ont adopté un système axé prioritairement sur le traitement des maladies aiguës.
22:57Le monde entier reconnaît d'ailleurs le degré de technologie et l'excellence des services médico-américains.
23:03Cela dit, si l'on considère les répercussions de ce choix qualitatif sur le budget de la santé,
23:11on constate que 1% de la population dépense 27% de la totalité des coûts de la santé.
23:21Ce qui prouve à quel point notre système favorise une minorité de patients atteints de maladies aiguës.
23:26Malheureusement, les chiffres démontrent que sur les 2 000 milliards de dollars dépensés aux Etats-Unis en matière de santé,
23:40un tiers, voire la moitié de cet argent est utilisé pour soigner des maladies qui auraient pu être évitées.
23:49La santé génère une montagne de dollars aux Etats-Unis
23:53et l'argent public coule à flot dans ce secteur.
23:56Il représente la moitié des dépenses.
24:01L'Etat finance Medicaid pour les plus pauvres,
24:04Medicare pour les plus de 65 ans
24:07ou VA pour les vétérans de l'armée américaine.
24:10Cet appartement subventionné me coûte 200 dollars par mois.
24:29Reste à acheter de quoi manger et je me débrouille au jour le jour,
24:33mais je ne sais pas ce que veut dire épargner.
24:34200 dollars pour l'appartement sur les 800 qu'il reçoit pour service rendu à la patrie.
24:47Une rente modeste après un passé chaotique.
24:51Randall se souvient des années de blues suite à son retour au pays,
24:54les excès, le divorce et l'accident.
24:57Je suis handicapé.
25:01En 1982, j'ai eu un accident de voiture dans l'Iowa.
25:07Je suis resté trois mois dans le coma.
25:11J'avais trop bu ce jour-là, en plus de la cocaïne.
25:15Et il y avait une tempête de neige.
25:16Un très mauvais cocktail.
25:18Après, j'ai arrêté tout ça et je suis venu en Floride.
25:20J'avais 32 ans, une nouvelle naissance.
25:27J'ai dû réapprendre à marcher, à parler, et je continue.
25:31Je vais mieux aujourd'hui qu'à l'époque.
25:33Mais je ne peux pas travailler, à cause de mon handicap.
25:39Mais vous, vous êtes assuré.
25:41J'ai les avantages sociaux que reçoivent les vétérans.
25:43Et sinon ?
25:47Ce serait la dèche.
25:50Je devrais être soutenu par quelqu'un de ma famille.
25:53Je n'aurai pas le moindre argent.
25:56Donc le système de santé est bon pour vous ?
26:00Je ne dirais pas qu'il est bon.
26:03Je m'en sors.
26:06Si j'ai une douleur, je suis soigné gratuitement.
26:08Mais pour ma blessure à l'épaule,
26:14ils ne voulaient pas payer l'opération.
26:19Après 4 ans, ils ont fini par considérer
26:22que c'était un cas spécial
26:23et j'ai eu mon opération l'automne dernier.
26:27C'est pour ça que je me muscle.
26:30Ça fait encore mal.
26:31Si je n'étais pas un ancien du Vietnam,
26:33je serais fauché.
26:38Tout le monde ici est handicapé.
26:50Ça fait 4 ou 5 ans que je vis là.
26:52Je ne connais pas les gens par leur nom,
26:54mais je les salue quand je les vois.
26:57Il y a un gars là-bas qui veut bien vous parler.
27:03Je vous emmène.
27:03Vous voulez entrer ?
27:10C'est qui ?
27:13Clayton.
27:15Je ne connais pas le nom de famille.
27:17C'est un ami ?
27:18Oui.
27:18Mon père était médecin.
27:45Ma mère a firmière.
27:46Elle fume toujours.
27:54Le 8 août 1978,
27:57je campais en famille.
28:00Je suis tombé d'un arbre
28:02et je me suis cassé le cou.
28:07J'étais conscient de ce qui m'arrivait.
28:10Vous êtes soigné par VIA ?
28:15Oui, par les vétérans, oui.
28:18Si vous êtes touché à la moelle épinière,
28:21les soins sont meilleurs
28:23parce que VIA est à la pointe de la technologie.
28:28et ils continuent leurs recherches scientifiques sur la moelle épinière.
28:39Et pourquoi vous n'êtes pas en clinique ?
28:42Oui, plus de liberté.
28:46Ici, je fais ce que je veux quand je veux.
28:49Je me couche, manger.
28:54Sinon, c'est une routine imposée par les vétérans et par la clinique.
28:57Et je ne suis pas du genre à suivre des horaires.
29:05J'aime décider moi-même.
29:09L'individu se perd dans la masse.
29:12Je crois qu'il s'occupe
29:17de plus d'un demi-million de personnes là-bas.
29:24Pour moi,
29:28aller à l'hôpital des anciens combattants,
29:30ce serait difficile
29:31car j'ai besoin de soins complets.
29:35Je dois être treuillé hors de mon lit.
29:37Ils n'aiment pas ça
29:38à cause du manque de personnel infirmier,
29:40même s'ils doivent le faire.
29:42Vous votez ?
29:44Oui, depuis l'âge de 18 ans.
29:49Obama, pour moi,
29:50c'est un nouveau vent d'espoir.
29:56Il m'inspire.
29:58J'espère qu'il pourra faire quelque chose
29:59pour que les Américains puissent être médicalement assurés
30:02comme ils devraient l'être.
30:08J'étais SDF avant.
30:12Je cherchais du travail
30:14et je vivais le plus souvent dans la rue
30:16ou dans des foyers pour son domicile fixe.
30:22Mon mari a eu une maladie des poumons.
30:24Le docteur n'a pas voulu vous recevoir ?
30:27Non.
30:28Non, ils ne peuvent pas.
30:30Il faut aller à l'hôpital.
30:34C'est là qu'on a rencontré Clayton.
30:37Quand Clayton a quitté l'hôpital,
30:39il a demandé à nous parler.
30:40Le courant passait bien entre nous.
30:43Il nous a donné une chance
30:44et nous, on fait de même avec lui.
30:51Vous votez ?
30:52Oh oui ?
30:53Je tiens pour McCain.
30:56Il est républicain, mais...
30:59Mais je ne crois pas à ce qu'on dit de lui ou de Bush,
31:01que soi-disant, il ne s'intéresse qu'aux riches.
31:05Je ne suis pas d'accord.
31:06Moi, je vote d'après mon cœur.
31:12Les médecins sont censés recevoir les SDF
31:14agréés par Medicaid,
31:16le programme de santé publique destiné aux plus pauvres
31:18et les tarifs sont fixés par les autorités de l'État.
31:24En Floride, 9 médecins sur 10 refusent de les soigner.
31:29Voici mon bureau.
31:34Les réceptionnistes.
31:36Les infirmières qui travaillent ici.
31:39Est-ce que vous acceptez des patients pauvres,
31:41contrairement à d'autres médecins ?
31:43Je les accepte quand il s'agit d'un nouveau-né.
31:50Mais sinon, je ne peux pas me permettre de dire oui
31:53à de nouveaux patients.
31:55Pourquoi ?
31:57D'abord parce que j'ai une longue liste de patients
32:03qui ont signé chez moi après, parfois, un an d'attente.
32:11Et aussi parce que c'est trop pour moi.
32:15Je ne peux pas me démultiplier.
32:17Mais ça ne va vraiment pas.
32:18Qu'est-ce qui ne va pas dans ce système, hormis le médecin ?
32:22Le fait qu'il y a trop de gens qui ne sont pas assurés.
32:25Pas assez de personnes assurées.
32:28C'est vraiment triste.
32:30Un médecin tiraillé entre sa déontologie,
32:34la pression des patients,
32:36la pression des assureurs.
32:38Le remboursement pose parfois problème.
32:47Les compagnies d'assurance essayent de négocier de meilleurs tarifs.
32:52Elles retardent les paiements.
32:53Du coup, j'ai parfois des difficultés avec ma banque pour les factures.
32:56Souvent, ils leur arrivent d'exclure des patients assurés
33:04à cause de ce qu'ils appellent des conditions préexistantes.
33:08Donc, si un patient a du diabète,
33:15un problème de rein ou une maladie cardiaque chronique,
33:19et qu'il a déménagé pour un nouvel emploi,
33:25il se verra peut-être refuser une nouvelle assurance
33:28parce que la compagnie estimera qu'il souffre d'une maladie chronique.
33:34Le médecin doit aussi contracter une assurance
33:36contre les éventuels procès.
33:3825 000 dollars par an pour un généraliste,
33:41100 000 pour un chirurgien.
33:44Car dans ce cabinet d'avocats,
33:46Harry Graham défend les patients lésés avec acharnement.
33:49Une erreur médicale peut rapporter des millions.
33:52Des avocats accusés de contribuer à la hausse des coûts de la santé.
33:56Ça, c'est un des principaux mythes savamment entretenus
34:01par les compagnies d'assurance depuis des dizaines d'années.
34:07Le nombre de cas de patients que nous défendons est tout à fait constant.
34:11Ce qui n'a pas changé, en revanche, c'est notre manière de travailler.
34:15Et je vous promets qu'on doit faire très attention.
34:18Rechercher des cas solides.
34:19Nous devons être sûrs que le docteur ou l'hôpital que nous attaquons
34:23a réellement commis une erreur médicale.
34:28Des avocats qualifiés de vautours,
34:31serait-il pour le médecin l'ennemi numéro un ?
34:34Ce n'est pas tant les avocats que les politiciens.
34:40Ils semblent plutôt fous dans ce pays, eux et l'en projet.
34:43Pourquoi ?
34:45Il y a trop de drames, de guerres,
34:50et pas assez d'intérêts pour la santé de la population.
35:06La prime d'assurance coûterait 800 dollars par mois
35:09à cette femme de profession indépendante,
35:11beaucoup trop chère.
35:12Vicky représente toutes les valeurs
35:19de la classe moyenne américaine.
35:21Mais ne pas être assurée, à 62 ans,
35:23c'est plus risqué qu'un coup de poker.
35:26J'ai décidé de ne pas tomber malade.
35:30Donc je prends soin de moi.
35:33Les gens réussissent à tenir le coup
35:35sans aller à l'hôpital.
35:36Et c'est ma manière de faire,
35:37parce que j'y suis obligée.
35:42J'ai un appareil à bascule
35:46qui me permet de me détendre la colonne vertébrale.
35:52Vous voulez voir ?
35:53Ça me redresse la colonne.
36:04Tout perdre ou mourir,
36:06c'est l'éloïdique tournée en Amérique.
36:09Tu perds tout ou tu meurs,
36:11si tu ne peux pas te payer une assurance.
36:14Et vous êtes prête pour ça ?
36:16Bien sûr que non.
36:17Mais j'ai fait un choix.
36:21Cela me donne une certaine liberté.
36:24J'ai déjà 62 ans.
36:26Je ne sais pas combien de temps je vais vivre.
36:28Mais c'est mon choix.
36:29Et mon mari a fait le même choix.
36:32Plus que trois ans
36:33et vous avez droit à Medicare.
36:34Trois ans et à 65 ans,
36:38j'aurai droit à Medicare.
36:39Et je m'en réjouis déjà.
36:41Et si cela se passe mal,
36:43j'ai cette chaise antique
36:44et c'est là que je finirai.
36:46Vous seriez favorable
36:47à une couverture universelle ?
36:50Absolument.
36:51C'est ce qu'il y a de plus civilisé.
36:56Ce soigner devient donc un sport aux Etats-Unis.
36:59Les années Bush ont encore aggravé le problème.
37:02Un sport, voire un combat,
37:04et pas seulement pour les non-assurés.
37:06Quand on a diagnostiqué mon cancer du sein en 2005,
37:12la compagnie d'assurance a d'abord rejeté mes demandes.
37:19Ils ont regardé mes contrats,
37:22parlé avec un certain nombre de personnes.
37:24Il devenait évident pour moi
37:27qu'ils enquêtaient sur mon compte
37:28pour essayer de trouver des conditions préexistantes,
37:32dans le but, bien entendu,
37:33de ne pas payer pour mes soins.
37:38Mais ça n'a pas marché pour eux,
37:41heureusement pour moi.
37:43Et vous avez dû vous battre contre eux ?
37:46J'ai contacté plusieurs médecins
37:50pour savoir s'il y avait quelque chose
37:52dans mon dossier médical
37:54qui puisse justifier cela.
37:58Et je me suis rendu compte
38:01qu'un médecin avait fait des commentaires
38:03à la lecture de mon dossier
38:04qui ont mené à cette investigation.
38:08Donc j'étais stressée
38:10d'être atteinte d'un cancer du sein
38:11sans savoir si j'allais être couverte par l'assurance
38:14et si j'allais devoir payer.
38:17C'était vraiment stressant.
38:20Je ne dirais pas que les compagnies
38:22sont les méchants dans cette histoire.
38:24C'est un business.
38:26Et il ne faut jamais perdre de vue ce fait-là.
38:30Les compagnies font des affaires
38:31et la base, c'est l'argent.
38:38La principale compagnie d'assurance
38:39du nord de la Floride
38:41assurant sa but non lucratif
38:43régulièrement accusée comme les autres
38:45de ne penser qu'à l'argent.
38:49C'est presque une tradition aux Etats-Unis
38:51de chercher qui sont les méchants
38:53et qui sont les ennemis.
38:56La santé est une industrie complexe
38:58dans ce pays.
38:59À mon avis, il n'y a pas d'individus
39:00qui soient mauvais.
39:04Le système de santé qui est le nôtre,
39:06nous l'avons toléré
39:07et créé nous-mêmes.
39:08et chacun joue un rôle
39:10dans le résultat final.
39:17Cela applique les assurances,
39:19les hôpitaux,
39:20les médecins,
39:21les patients,
39:22le gouvernement.
39:25Nous sommes tous impliqués
39:26dans ce système
39:26qui produit d'excellentes choses
39:28et qui en produit aussi
39:30de moins agréables.
39:31On vous reproche
39:33d'être plus intéressé
39:34par l'argent
39:34que par la santé ?
39:37Oui, cela dépend des cas.
39:40Il faut que les arguments
39:42correspondent aux bonnes pièces
39:43du puzzle.
39:47C'est vrai que certaines composantes
39:49du système de santé
39:50opèrent sur la base du profit
39:51et se soucient surtout
39:53du porte-monnaie des actionnaires
39:54tout en payant des impôts.
39:58Il y a des hôpitaux
39:59qui agissent ainsi,
40:01des compagnies pharmaceutiques
40:02qui agissent ainsi
40:03et aussi des compagnies
40:04d'assurance.
40:10Des compagnies d'assurance
40:12souvent réticentes
40:13à couvrir certaines maladies chroniques
40:15dont le traitement
40:16s'avère long et coûteux.
40:18La grande majorité
40:19des Américains,
40:20bien assurés,
40:21n'a pas à se plaindre.
40:22Mais certains patients
40:23viennent dans cette clinique
40:25de médecine alternative
40:26pour calmer des douleurs
40:27dont le traitement
40:28n'est pas remboursé.
40:37Elle allait bien,
40:40mais elle ne peut plus
40:41obtenir ce médicament.
40:44Elle s'en est bien sortie
40:45avec les antidépresseurs,
40:47mais elle a rechuté
40:49quand elle a perdu
40:49son assurance
40:50et son travail.
40:54Vous venez ici
40:55pour quelles raisons ?
40:56Parce qu'il a la maladie
40:57de Lyme
40:58et on s'en occupe ici.
41:02Parce qu'ils sont rares ici,
41:04les médecins,
41:04qui s'occupent correctement
41:05de cette maladie.
41:07Pourquoi ils n'aiment pas
41:08s'en occuper ?
41:09Je suppose que c'est parce
41:11que c'est une longue thérapie
41:12à base d'antibiotiques.
41:15C'est cher pour les assurances,
41:16alors ils n'aiment pas
41:17la traiter.
41:19Mais quand on est malade,
41:20on doit être soigné.
41:22Oui.
41:24Mais ça ne veut pas dire
41:25que les assurances vont payer.
41:27Alors vous faites quoi ?
41:28Vous restez malade
41:30ou vous payez de votre poche.
41:31Les ennuis de santé
41:36de cette patiente
41:37ont commencé en 1981.
41:39A l'époque,
41:40personne n'avait entendu parler
41:41ou ne voulait entendre parler
41:42de la maladie de Lyme.
41:54Elisabeth a été très bien avec moi
41:56après tous les docteurs
41:57que je suis allée voir.
42:01Quand je disais à ces médecins
42:04que j'étais atteinte
42:05de la maladie de Lyme,
42:07des médecins
42:08de très bonne réputation pourtant,
42:11eh bien,
42:11ils me demandaient de partir
42:13alors que je venais chez eux
42:15pour être soignée.
42:18Ils disaient,
42:19il faut partir maintenant.
42:21Nous ne pouvons pas parler
42:22à quelqu'un qui a cette maladie.
42:24C'est une maladie difficile
42:27à diagnostiquer.
42:29Ce n'est pas très clair.
42:30La controverse
42:32s'intensifie
42:33quand la maladie devient chronique
42:34et qu'elle résiste
42:35aux antibiotiques,
42:37ce que nous constatons
42:38ici avec certains patients.
42:44Bien entendu,
42:45l'assurance ne rembourse pas
42:47la plupart des traitements
42:48holistiques
42:49qui soulagent
42:50la maladie de Lyme,
42:51notamment l'acupuncture,
42:53les rayons infrarouges.
42:54le patient doit mettre
42:56la main à la poche,
42:57y compris pour les herbes
43:01qui le soulagent
43:02et beaucoup d'autres thérapies
43:03qui ne sont pas couvertes.
43:07La dernière fois
43:08que je suis venue,
43:09je ne pouvais pas bouger mon bras.
43:11C'est incroyablement douloureux.
43:15Ma concentration décline,
43:17c'est difficile de lire.
43:18j'ai des insomnies,
43:20des douleurs nerveuses
43:22atteignent un niveau terrifiant.
43:24Je ne peux plus dormir
43:25tellement ça fait mal.
43:28Ça fait mal où ?
43:29Ça fait mal partout,
43:32dans tout le corps.
43:34C'est comme si j'avais
43:35les nerfs en feu
43:35jusqu'au bout des ondes.
43:38Je gagne environ 500 000 dollars
43:58par année.
43:59Je travaille dur,
44:00je suis avocat.
44:02Mon travail,
44:03c'est de poursuivre
44:04des gens en justice.
44:06Alors c'est agréable
44:07de rentrer chez soi
44:08dans un environnement calme.
44:11Nous vivons dans
44:12une propriété surveillée.
44:15Il y a malheureusement
44:16des gens pauvres
44:16qui n'ont rien.
44:19Mais ce n'est pas pour autant
44:20une raison
44:21de les laisser se servir
44:22chez nous.
44:26On pourrait appeler ça
44:28le rêve américain,
44:29mais je sais que tout le monde
44:30ne peut pas le réaliser.
44:32C'est de la mythologie.
44:35Mais c'est toujours un rêve
44:36aux Etats-Unis
44:37de pouvoir vivre
44:37dans une maison
44:38comme celle-ci.
44:38Un rêve américain
45:07aux couleurs ternies
45:08par l'état de santé
45:09de son épouse.
45:11Les compagnies d'assurance
45:12et leurs médecins
45:12tardent à reconnaître
45:13la maladie de Lyme
45:14alors que 15 000 nouveaux cas
45:16sont recensés chaque année
45:17depuis 10 ans
45:18sur seul américain.
45:19ça me rend en colère.
45:21Ça me rend en colère.
45:25La personne que j'aime le plus
45:26au monde,
45:27je ne peux rien faire
45:27pour l'aider.
45:28Je l'ai emmené voir
45:30des médecins.
45:31Ils ont fait
45:32de mauvais diagnostics.
45:34Ils ont dit
45:34qu'elle était dépressive.
45:36Après quoi,
45:37on a dû se rendre
45:37de Floride à Pittsburgh
45:38puis en Caroline du Nord
45:39pour trouver un spécialiste.
45:41Puis ce spécialiste
45:43s'est fait expulser
45:44de Caroline du Nord
45:44par les associations médicales,
45:46les assurances
45:47et l'industrie pharmaceutique
45:48pour l'empêcher
45:49de pratiquer la médecine.
45:51Donc elle n'a pas pu
45:52recevoir de bons traitements
45:53depuis des années.
45:58Parfois, je me dis
45:58que je devrais tous
45:59les attaquer en justice.
46:01Mais ça compliquerait
46:02son état de santé.
46:04Le stress
46:05aggraverait son problème.
46:09Donc ça ne vaut pas le coup.
46:13Mais j'espère qu'un jour,
46:15quand on en saura plus,
46:16ces gens comprendront
46:17qu'il faut traiter cette maladie.
46:18Pas seulement la maladie de Lyme.
46:20C'est juste un exemple
46:22parmi toutes les maladies
46:23qui sont négligées,
46:24même pour les gens
46:25qui ont une bonne assurance
46:25et de l'argent.
46:32Vous avez quoi
46:33comme assurance maladie ?
46:35Je suis chez Blue Cross Blue Shield,
46:38considérée comme
46:39la meilleure des assurances.
46:40J'ai de la chance
46:41parce que j'ai un bon emploi,
46:42ce qui n'est pas le cas
46:43de la plupart des gens.
46:44C'est votre employeur
46:46qui paye pour vous.
46:47La compagnie
46:48dont je suis partenaire
46:49paie pour moi.
46:51C'est une économie pour moi.
46:53Mais je le répète,
46:54je suis un peu une exception
46:55comparée à la majorité des gens.
46:58Ça me coûte peut-être
46:59150 dollars par mois
47:00pour une couverture familiale.
47:03Mais quand on fait
47:04autant d'argent que moi,
47:05c'est une goutte d'eau.
47:06Mais pour quelqu'un
47:08qui gagne 25 à 30 000 dollars
47:10par année,
47:11le salaire moyen ici,
47:12ils n'y arrivent pas.
47:15C'est trop.
47:16Donc ils n'ont pas d'assurance.
47:20Quelle journée !
47:22Vous votez républicain ?
47:24Non, jamais.
47:26Je suis un démocrate.
47:29Je suis ce qu'on appelle
47:30un démocrate chien jaune.
47:32Si le parti démocrate
47:33présente un chien jaune
47:34contre un républicain,
47:36moi je vote pour le chien jaune.
47:39Je n'ai aucun respect
47:41pour les prétendues valeurs républicaines.
47:43Ils disent qu'ils se soucient
47:50des gens,
47:51mais ils ne le font pas.
47:53Ils se soucient de leurs amis,
47:54du business,
47:55de leurs compagnies,
47:55du pétrole,
47:57des assurances,
47:58des entreprises pharmaceutiques.
48:01Ils ne se soucient pas
48:02des gens.
48:04J'en veux à nos leaders,
48:05aux entreprises,
48:06aux corps médical,
48:08aux compagnies d'assurance.
48:11C'est une sorte
48:12de conspiration.
48:13Je ne veux pas dire par là
48:14qu'ils s'assoient autour
48:15d'une table pour tirer
48:16profit des Américains.
48:19Mais quand ils sont seuls
48:22dans leur bureau
48:22à prendre des décisions,
48:24ils s'intéressent plus
48:25à leurs affaires
48:26qu'à ce qui pourrait être
48:26le mieux pour chaque Américain.
48:29Et malheureusement,
48:31ils parviennent à faire croire
48:32aux pauvres gens
48:33que s'ils travaillent dur,
48:35ils réaliseront
48:35le rêve américain.
48:38Mais ça n'arrive pas.
48:39Ces chevaux reçoivent
48:42de meilleurs soins
48:43que la plupart des gens.
48:44On nous l'a souvent reproché.
48:47C'est triste à dire,
48:49mais ils ont
48:50les meilleurs traitements,
48:52les meilleurs vétérinaires,
48:54le meilleur maréchal ferrant.
48:56Ils ont droit
48:56à toutes sortes
48:57de massages,
48:57acupunctures.
48:59Leurs herbes médicinales
49:00sont importées d'Europe.
49:01Et ils ont même
49:02des vétérinaires chinois.
49:04J'ai beaucoup de respect
49:05pour bien des médecins,
49:07mais j'en blâme aussi beaucoup
49:08pour avoir mis le système
49:09de santé dans l'état
49:10où il est.
49:12Pas seulement les médecins,
49:14les assureurs,
49:15les avocats,
49:16le gouvernement,
49:17les compagnies pharmaceutiques,
49:19sans aucun doute.
49:20Leurs médicaments
49:21coûtent plus cher
49:21qu'ils ne devraient.
49:24Tout est dirigé
49:26vers le profit
49:26aux Etats-Unis.
49:27Je ne suis pas contre.
49:29Je fais de l'argent,
49:30j'aime en dépenser.
49:31Mais quand il n'y a plus
49:32que ça comme priorité,
49:34et cela au détriment
49:34des gens,
49:36alors je pense
49:36que nous sommes
49:37dans une mauvaise situation
49:38et c'est pour ça
49:39qu'on est dans
49:39de sales draps.
49:43Un médecin peut avoir
49:46beaucoup de succès
49:46aux Etats-Unis,
49:47surtout si c'est un spécialiste
49:49qui travaille
49:49pour les Américains fortunés.
49:52Mais si tu es malade
49:54en Amérique
49:55et sans argent,
49:56tu resteras seul
49:58dans ton lit.
49:58tu ne recevras
50:01ni soins
50:01ni couverture médicale
50:03et tu vas pourrir
50:06chez toi
50:06jusqu'à ce que
50:07mort s'en suive.
50:08Et les seuls
50:09le plus souvent.
50:10C'est la tragédie américaine.
50:12L'affreux secret
50:13du système
50:14de santé américain,
50:15c'est qu'il y a
50:15des millions de personnes
50:16dans cette condition.
50:21Plusieurs études médicales
50:23évaluent le coût
50:23en vies humaines
50:24des ratés
50:25du système
50:26de santé américain.
50:282000 morts par année,
50:29rien qu'en Floride.
50:32Bien plus,
50:33comparativement,
50:34que le nombre
50:34de G.I.S.
50:35tués au combat
50:36et que l'Amérique
50:37honore traditionnellement
50:38lors du Memorial Day.
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