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  • 02/06/2025

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00:00Alors on va écouter, excusez-moi je vous interromps parce que Bono Retailleu évoque les événements liés aux violences sur le PSU, on écoute.
00:07Vous ne mettrez jamais des cordons de CRS devant chaque vitrine de magasin.
00:13Vous ne mettrez jamais des escadrons de gendarmes mobiles sur chaque carrefour.
00:30...immédiatement, dès qu'il y avait des exactions et du reste, je serai amené sur une durée un peu plus longue à faire des points de comparaison.
00:48Quand on voit le nombre d'interpellations et de garde à vue, on a des chiffres qui sont records.
00:54Donc il y a eu des interventions qui ont été rapides et il y a eu des interpellations.
00:58J'espère que les sanctions de l'autorité judiciaire seront exemplaires et seront très très lourdes.
01:04Et c'est un fait beaucoup plus général que la question du maintien de l'ordre.
01:08S'il ne s'agissait que de maintien de l'ordre, ce serait simple et ce serait déjà résolu.
01:12C'est une question de société.
01:14J'ai eu déjà l'occasion de le dire en utilisant volontairement le mot de barbare.
01:19Et il va falloir reconstruire une société sur d'autres piliers, sur d'autres murs porteurs
01:25qui ont été méticuleusement, méthodiquement, ces dernières décennies, déconstruits.
01:33Voilà pour Bruno Retailleau.
01:34Cette fois-ci, c'était évidemment sur le schéma du maintien de l'ordre.
01:37On ne pourra pas mettre un policier devant chaque délinquant.
01:39Grégory Geron, vous qui êtes policier, oui, évidemment.
01:41Oui, évidemment.
01:42Après, je pense que ça se regarde quand même d'un peu près.
01:47Le maintien de l'ordre, il a raison.
01:48Il n'y a pas que le schéma national du maintien de l'ordre.
01:50Le maintien de l'ordre, c'est trois temps.
01:51C'est une danse à trois temps.
01:52C'est ce qu'on fait avant pour éviter peut-être et prévenir ce qu'on fait pendant et ce qu'on doit faire après.
01:57Et ça, c'est la justice.
01:59Alors justement, on va se rendre au tribunal judiciaire de Paris.
02:02Mathieu Devesse, vous vous trouvez sur place avec Axel Raybon.
02:05Quelques comparations immédiates au tribunal judiciaire.
02:09Bonsoir à vous.
02:10Qui sont les jeunes qui sont passés devant les juges aujourd'hui ?
02:14Bonsoir, Laurence.
02:16Écoutez, Laurence, il s'agit de trois jeunes hommes âgés d'une vingtaine d'années.
02:20Et on leur reproche à tous les trois d'avoir tiré avec des mortiers d'artifice contre les forces de l'ordre.
02:25Ils s'appellent Aurélien, Bayot et Brahim.
02:28Les audiences d'Aurélien et de Bayot sont terminées.
02:31Et Aurélien, il y a quelques minutes, Laurence vient d'être condamné.
02:34Ce cariste de vingt ans, connu des services de police pour délire routier, notamment conduite sans assurance.
02:39Il vient donc d'être condamné à trois mois de prison avec sursis, 500 euros d'amende, mais pas de travaux d'intérêt général.
02:47Contrairement finalement aux réquisitions du procureur qui avait lui requis 140 heures.
02:51Son avocate, un peu plus tôt, nous expliquait qu'Aurélien avait pris conscience de la gravité des faits qui lui étaient reprochés.
02:57Il se sent gêné et honteux, tellement honteux finalement qu'il n'a pas osé en parler à ses parents.
03:03Son avocate qui préfère parler de bêtises humaines.
03:05Bayot, à présent, étudiant de 22 ans, son audience est également terminée.
03:10On a retrouvé dans son portable, et c'est intéressant, des vidéos de lui en train de se filmer
03:15quand il était finalement en train donc de viser les forces de l'ordre avec ses mortiers d'artifices.
03:20Il aurait également publié ses vidéos sur le réseau social Snapchat.
03:24Le procureur a demandé 180 heures de travaux d'intérêt général, un stage de citoyenneté et deux ans de sursis probatoires.
03:31Nous attendons désormais, Laurence, l'audience du troisième suspect.
03:35Mathieu, vous avez aussi recueilli pendant tout le week-end les confidences des forces de l'ordre qui étaient sur le terrain.
03:40Et samedi et dimanche soir, racontez-nous ce qu'ils vous ont dit.
03:43Parce que c'est important de savoir leur ressenti à eux qui étaient sur le terrain en première ligne.
03:47Effectivement, cher Laurence, et notamment hier, vous savez, j'étais à l'Elysée pour la réception des joueurs parisiens,
03:56des champions par le président de la République, Emmanuel Macron, et j'ai donc pu m'entretenir avec deux policiers mobilisés autour de l'Elysée.
04:03Il m'expliquait être extrêmement fatigué. Nous n'avons pas dormi de la nuit.
04:07mobilisés notamment à l'avenue de Vagram, samedi soir.
04:10Vous savez, c'est une avenue parallèle à celle des Champs-Elysées.
04:14Il m'expliquait s'être retrouvé à un moment donné en face de 500, peut-être 1000, disait-il,
04:19individus qui les visaient avec des mortiers d'artifice.
04:23Il m'expliquait avoir eu peur pour leur vie.
04:25L'un d'eux m'a raconté clairement, ces gens-là voulaient tuer du flic.
04:30C'est glaçant. Merci beaucoup pour ce témoignage, Mathieu Devez, Axel Rabaud.
04:33J'imagine que c'est ce que vous ont dit aussi vos collègues Grégory Joron.
04:36Oui, on a quelques témoignages comme ça assez édifiants.
04:39En effet, des collègues qui étaient isolés sur le dispositif se sont retrouvés finalement exposés,
04:45mis en danger évidemment.
04:47Gauthier l'a dit tout à l'heure.
04:49Ils ont quitté certains points d'ailleurs, forcément.
04:51Quand vous êtes pris à partie comme ça, il faut mieux se replier, se réorganiser.
04:55C'est aussi ce que racontait Reda Belladge tout à l'heure sur Europe 1,
05:00qui est de votre syndicat, qui était là par hasard dans un taxi.
05:03Écoutez ce qu'il racontait sur ce qui s'est passé pour lui.
05:07Je crois que c'était samedi soir.
05:10Oui, j'ai vu la mort sur le périph'
05:12En fait, les mecs étaient en T-Max.
05:15On aurait dit une brave M.
05:17C'est choquant, mais on aurait dit une brave M.
05:18Des mecs super organisés.
05:20Ils avaient tous des mortiers.
05:22Ça tirait sur les voitures.
05:24La porte-maillot était fermée.
05:25Pour créer des raisons de sécurité.
05:27J'ai eu le malheur que Oise nous sorte au Parc des Princes.
05:32Et là, j'ai vu une favelas.
05:34J'ai vu des fumigènes partout.
05:36J'ai vu des collègues courir partout.
05:38J'ai vu des individus violentés, des policiers.
05:41J'ai vu des familles qui étaient là pour s'amuser,
05:43qui ne pouvaient pas s'amuser, qui ne pouvaient pas s'exprimer.
05:46J'ai vu des mecs qui regardaient.
05:47J'étais obligé de...
05:48Je ne vais pas vous le cacher, j'ai enlevé mes lunettes.
05:50Parce que j'ai dit, au moins, si on me reconnaît,
05:52je pense que l'Uber le pauvre, sa voiture va se faire défoncer.
05:55Moi, peut-être aussi.
05:56Du coup, on a pris les mesures qu'il fallait.
06:00Et puis, on a réussi à s'échapper.
06:01Parce que c'était compliqué.
06:03Ça commençait à monter sur les voitures et tout.
06:06Et puis, pour rentrer et sortir de Paris, on n'avait plus le droit.
06:09C'était devenu une zone de non-droit, en fait.
06:10C'est hallucinant, ce témoignage.
06:13Il était là, oui, en tant que policier.
06:16Il venait sur notre plateau.
06:18Il venait, je crois, sur votre plateau.
06:20C'est quand même assez dangereux de venir à Saint-Germain.
06:23Joseph et sur Europe.
06:24Il y a un film que connaît certainement Gauthier Lebrot,
06:27qui s'appelle American Nightmare.
06:29Bien sûr.
06:30Ce film donne un jour par an...
06:34C'est quoi ? Parce que je ne connais pas.
06:35Un jour par an, le gouvernement américain décide
06:39que tout le monde peut...
06:41Faire ce qu'il veut.
06:41Faire ce qu'il veut.
06:42Tous les crimes.
06:43Tout est possible pendant une usine.
06:45C'est abominable.
06:46Et on se demande si bientôt, on ne va pas finir par en arriver là.
06:49Parce que quand vous écoutez aussi un certain nombre d'influenceurs de LFI,
06:53ils vous expliquent doctement que les pauvres chatons,
06:55c'est parce qu'évidemment, ils essaient de rattraper l'ascenseur social qu'ils ont loupé.
06:59Voilà.
07:00En l'occurrence.
07:01Donc, c'est juste complètement fou.
07:04L'ascenseur social, mais évidemment, ce qu'ils visent d'abord,
07:08c'est foutre les cœurs.
07:09C'est ce genre de choses.
07:10Et les grands magasins.
07:11Gautier.
07:11Paul Sujit, qui suit les comparutions immédiates pour le Figaro,
07:14m'informe que la première décision de justice est tombée.
07:17Incroyable de laxisme, dit-il.
07:18Que du sursis.
07:19Pas de travaux d'intérêt général.
07:20C'est ce que disait Mathieu.
07:22Il disait trois mois de sursis,
07:23500 euros d'amende,
07:24et pas de TIG pour le premier,
07:26qui s'appelle Aurélien.
07:27Et on attendait le verdict pour Bayou.
07:29Voilà, Bayou.
07:30Et le troisième, je crois, s'appelait Brahim.
07:32On attend les verdicts,
07:33mais on les aura dans la presse.
07:34Vous verrez, il n'y aura pas de prison ferme.
07:36Il n'y aura des exclus.
07:38Parce que, rappelons-le,
07:39aucune commune n'a envie d'avoir des TIG
07:41pour faire du travail manuel.
07:43Ils n'ont pas les moyens de les mettre en place.
07:45Parce qu'il faut ensuite surveiller.
07:46En fait, ça, c'est la caricature de la fausse bonne idée.
07:49Parce que tout le monde veut des travaux d'intérêt général
07:51pour les délinquants.
07:52Et ensuite, déjà, il faut se dire,
07:55il faut absolument que les gens soient de bonne volonté,
07:57parce que s'ils traînent la patte, c'est compliqué.
07:58Ils ralentissent le travail des autres.
08:00Bref, moi, je pense qu'on en est à un point
08:02où il n'y a plus que l'incarcération
08:04qui peut faire peur,
08:06puisqu'il n'y a plus rien d'autre qui peut faire peur.
08:07Tout à l'heure, Bruno Rotaillot nous disait,
08:11en sortant de Matignon,
08:12qu'on ne peut pas mettre un policier devant chaque magasin.
08:15Évidemment, il y avait quasiment 6 000 policiers,
08:19ce qui est énorme.
08:20Et quand il est arrivé au ministère de l'Intérieur,
08:22il a dit, j'ai trois priorités.
08:24Remettre l'ordre, remettre l'ordre, remettre l'ordre.
08:26Donc, vous voyez la difficulté que c'est
08:28quand on a un ministre de l'Intérieur,
08:30de droite qui met toute la bonne volonté du monde
08:32et qui affiche l'ambition que ça aille beaucoup mieux.
08:36Il ne nous a pas fait le coup des Anglais.
08:37Il a dit que c'était des barbares.
08:39Donc, il a fait le bon diagnostic.
08:41Il a vu ce qui s'était passé samedi et dimanche.
08:45Mais si la réponse pénale n'est pas là,
08:46si on n'a pas de travaux d'intérêt général,
08:48ce qui est le minimum,
08:49si on n'a pas de prison, d'incarcération,
08:51parce que celui dont la décision de justice est tombée,
08:55c'était pour des tirs de mortier sur des policiers.
08:58Donc, à la fin, si on tire sur des policiers aux mortiers,
09:02on ne dort même pas une nuit en prison,
09:03on n'est même pas condamnés à du travail d'intérêt général.
09:06Donc, qu'est-ce qu'il faut faire pour se retrouver en prison ?
09:09Attendez, le rappel des titres de l'actualité,
09:11je vous repasse la parole, 18h33.
09:13Merci beaucoup Maureen Vidal.
09:14Quelques réactions recueillies au tribunal judiciaire de Paris,
09:16des proches des prévenus qui sont dans le box,
09:19qui disent évidemment qu'ils étaient là un peu par hasard.
09:21Écoutez ces témoignages recueillis par nos envoyés spéciaux.
09:24Pour être honnête avec vous, on avait de quoi fêter avec nous.
09:28C'était quoi ? Vous avez quoi de quoi fêter ?
09:30Il y avait quoi dans votre sac ?
09:30Des mortiers, pour être honnête avec vous.
09:32Vous êtes des supporters du Paris Saint-Germain ?
09:33Oui.
09:35Comment vous vous êtes procuré les mortiers ?
09:36En les achetant, tout simplement.
09:38Et pourquoi vous les avez pris dans votre sac ce soir-là ?
09:40Pour célébrer, mais on ne tirait pas en direction de la police,
09:42on tirait en l'air.
09:44Tout simplement, voilà.
09:45Et pourquoi vous vous êtes en liberté ?
09:46Votre frère, il est dans le box ?
09:48Bonne question.
09:49Pourquoi ?
09:50Parce que tout simplement, à ce moment-là, moi je n'étais pas avec lui.
09:53Et à ce moment-là, la police chargait tout le monde,
09:56agitation de foule et s'est fait attraper.
09:58On a juste un mortier dans les mains, c'est tout.
09:59Il n'avait pas allumé ni rien.
10:01Le fait de porter un truc, c'est quand même grave,
10:03mais on n'a pas fait dans le sorte ou de caillasser les policiers ou quoi.
10:07C'était vraiment dans la joie de la bonne nuire.
10:09Voilà, Rachel Cage, vous avez vu réagir à ces deux jeunes qui disent
10:12« Mais on avait des mortiers, mais on ne tirait pas vers les policiers, vraiment. »
10:14L'impunité.
10:14Il faut arrêter de prendre des gens pour des imbéciles.
10:17L'impunité totale.
10:19Et puis en plus, j'ai le sentiment qu'il y a cette idéologie à l'extrême gauche
10:24qui est là pour dire, en gros, plus ils cassent, plus ce sont des victimes.
10:28Donc eux, ils se sentent très à l'aise pour répondre aux journalistes
10:31avec un petit sourire en coin.
10:32Mais eux, ils n'étaient pas dans le box.
10:34Donc l'impunité du frère d'un des accusés qui répond aux journalistes,
10:40sourire.
10:41Pour tout vous dire, on avait des mortiers.
10:42Oui, ça, on l'a vu.
10:43Il y avait des voitures remplies de mortiers.
10:47Mais on tirait juste en l'air.
10:48Voilà, on n'a rien fait.
10:50L'impunité totale, parce qu'il n'y a pas de risque.
10:52Il sait que, voilà, petite condamnation avec sursis, petite amende, personne n'ira
10:56en prison, personne n'ira faire des travaux d'intérêt général.
10:59Donc à partir du moment où on a un état faible, où il y a même une certaine forme
11:03de lâcheté et de résignation, on peut répondre aux journalistes en disant
11:05« oui, on avait des mortiers d'artifices » sans craindre à quoi que ce soit.
11:09C'est normal parce qu'il ne se passera rien.
11:10Petite pause, on se retrouve dans un instant dans Punchline sur CNews et sur Europe 1.
11:13On continuera à écouter des témoignages sur ce qui s'est passé ce week-end.
11:16Et on accueille Jean-Pierre Raffarin aussi qui sera avec nous.
11:1818h-19h sur CNews et Europe 1, Punchline, Laurence Ferrari.
11:3718h41 sur Europe 1 et sur CNews, Jean-Pierre Raffarin nous a rejoint.
11:40Bonsoir à vous.
11:42Bonsoir Laurence Ferrari, bonsoir à tous.
11:43Est-ce que vous êtes comme nous, consterné par ce qui s'est passé, partagé entre la consternation,
11:47la joie d'avoir vu une équipe française remporter la Ligue des champions,
11:50mais absolument consterné par le spectacle, par les exactions, les blessés, les dégradations une fois de plus ?
11:56Alors, je hiérarchise les sujets.
11:591. Compassion vis-à-vis de toutes les personnes qui ont souffert dans cette affaire.
12:05Les commerçants, naturellement les familles des gens qui sont blessés, les blessés,
12:09tous ceux qui ont eu un plaisir empêché, qui étaient venus voir si c'est une fête.
12:13Donc, d'abord, une énorme compassion parce que beaucoup de gens ont souffert de cette situation.
12:18Deuxièmement, merveille du match de foot.
12:21Oui.
12:21J'ai jamais vu un match de foot comme ça.
12:23Il y a toujours des hauts, des bas, on a la trouille, on a ça, et puis il y en a d'autres, ça.
12:28Il y a ça, là, petit à petit, ta ta ta, on montait les marches du bonheur, une à une, c'était vraiment exceptionnel.
12:35Et ça, pour ceux qui aiment bien le sport, pour ceux qui aiment bien le foot, c'est vraiment le match idéal.
12:41Je ne sais pas si Paris Saint-Germain sera capable de le refaire, mais je pense que ça mérite quand même qu'on en parle.
12:45Mais qu'on parle des voyous qu'après.
12:47D'accord.
12:47Et donc, je parle des voyous ensuite pour dire que, naturellement, je suis assez d'accord avec le préfet de police
12:52pour bien séparer les supporters des voyous.
12:55Et là, je pense qu'il faut vraiment approuver le ministre de l'Intérieur pour dire clairement que les gens ne sont pas innocents d'eux-mêmes.
13:03Nous sommes des gens qui respectent l'état de droit.
13:06L'homme n'est pas innocent de lui-même.
13:08Moi, je ne crois pas, comme certains gauchistes, que la classe sociale, l'éducation, tout ça, fait tout.
13:13Non, il y a quand même un moment où ça dépend de vous, de votre liberté de bien vous comporter,
13:18de respecter le droit, de respecter la dignité des autres, le respect, c'est quelque chose de très important.
13:22Donc, je pense qu'il faut s'attaquer à ce problème-là, parce qu'on a un certain nombre de pilleurs
13:27qui sont répartis autour d'un certain nombre de grandes villes,
13:32et qu'il faut essayer de traiter cette question-là, aujourd'hui, qui devient menaçante pour chaque événement.
13:38Mais alors, c'est n'importe quel événement, parce que c'est un prétexte, ce match de voûte.
13:42Mais là, c'est absolument... On a l'impression qu'on ne peut pas endiguer cette violence-là.
13:45Ça s'est produit dans des petites villes, dans des grandes villes, à Paris, mais tout ça n'a aucun sens, en réalité.
13:50C'est un problème de civilisation, ou pas ?
13:53D'abord, probablement, parce que c'est quelque chose qui touche tous les pays.
13:58Donc, il n'y a pas que la France sur ce sujet.
14:00Donc, on a partout... Ce qui est tragique, mais c'est un sujet même plus large,
14:04mais ce qui est tragique, c'est que la violence et la guerre sont des sœurs jumelles.
14:09Je vous l'ai déjà dit, et ça, je pense que dans une société, quand la violence augmente,
14:13ça conduit à banaliser, finalement, la destruction de l'autre.
14:17Et ça ouvre les portes à rendre la guerre banale.
14:20Et on voit qu'aujourd'hui, beaucoup de gens considèrent que la guerre, c'est quelque chose d'assez banal.
14:25Ma génération considère qu'on n'a jamais pensé qu'après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale,
14:30les ondes, les tragédies, qu'on allait recommencer.
14:32Et on voit bien qu'il y a des risques que ça recommence.
14:35Donc, je pense vraiment qu'il faut s'attaquer à ce sujet-là.
14:39Et je pense qu'il faut aller chercher ces jeunes ou ces moins jeunes dans les quartiers où ils sont.
14:44Il faut les considérer, non pas comme des jeunes en difficulté qui seraient innocents d'eux-mêmes,
14:48mais comme des jeunes pilleurs et qui doivent payer cher et le plus vite possible.
14:54Là, on a les premières condamnations.
14:55Trois mois de prison avec sursis, 500 euros d'amende.
14:57Oui, mais ça, je pense que ça ne suffit pas.
14:59Il faut bien comprendre que si les petites fautes sont moins lourdes que les très grosses fautes,
15:05finalement, les gens considèrent que c'est assez banal tout ça.
15:09Donc, il faut sans doute avoir des seuils qui sont plus élevés que ceux qu'on a.
15:13Et je pense aussi qu'il faut peut-être essayer d'avoir une approche du sujet,
15:17qui est une approche qui, sans faire référence directement à la lutte antiterroriste,
15:22mais une approche personnalisée pour identifier les gens presque avant qu'ils ne partent de l'UE.
15:28Parce qu'on sait d'où ils partent à peu près.
15:29Donc, je pense qu'il ne faut pas attendre qu'ils arrivent à Paris pour pouvoir s'attaquer à eux.
15:33Et donc, c'est vraiment des gens qui sont, aujourd'hui, des empêcheurs de la société de bien fonctionner.
15:39Alors, Éric Revelle, une question à Jean-Pierre Rappara ?
15:41Oui, on marche sur la tête.
15:43135 euros quand on va fumer sur une plage à partir du 1er juillet,
15:46acheter l'aillon, plage et ailleurs.
15:48Et 500 euros pour quelqu'un qui tire sur un policier et qui est un mortier.
15:53Alors, vous avez salué tout à l'heure l'action de Bruno Rotaillot.
15:56Je vous ai entendu saluer l'action de l'Université d'Intérieur.
15:58Vous reprenez son terme de ce sont des barbares ?
16:01Je pense que oui, à partir du moment où vous pensez à ces pauvres gens,
16:05les commerçants, c'est très dur et pour eux la vie n'est pas si facile que ça.
16:09Et donc, qu'on détruit leur activité, qu'on détruit.
16:12Et puis tous ceux qui sont allés en famille, y compris le train du Poitou d'ailleurs,
16:16pour venir à Paris avec des enfants et tout ça,
16:18et qu'on ne peut plus aller à la fête.
16:19Je veux dire, tout ça est quand même assez profondément grave.
16:22On s'attaque à la liberté des autres.
16:24Et donc, je trouve vraiment qu'il y a quelque chose qui est inacceptable dans une société,
16:30comme la violence est inacceptable.
16:31Et donc, je pense qu'il faut vraiment considérer les choses comme inacceptables dans cette affaire.
16:37Il faut bien les désigner pour ce qu'ils sont.
16:39Moi, je dis que ce sont des pilleurs.
16:40Ils viennent pour piller.
16:42Et donc, je pense que chacun peut trouver son mot.
16:44Mais je trouve que le ministre de l'Intérieur,
16:46et ce qui était important dans la déclaration du préfet de police,
16:49c'est qu'il a bien noté qu'ils ont fait tout ça sans regarder le match.
16:53Donc, c'est quand même très important de créer cette frontière.
16:56Et ils font ça, ça n'a rien à voir avec le foot.
16:59C'est simplement pour piller, pour casser.
17:01Louis Dragnel, sur cette question.
17:02Oui, non, moi je rebondis sur ce que vous avez dit tout à l'heure.
17:05Vous dites que tous les pays sont concernés par ce type de phénomène.
17:08En réalité, il y a des pays dans lesquels il y a beaucoup moins ce type de phénomène.
17:12Et il y a plusieurs analyses, plusieurs lectures d'ailleurs,
17:15de ce qui s'est passé le week-end dernier.
17:17Il y en a certains qui vous disent,
17:18bon, c'est l'expression de la fête à l'occasion du football.
17:20Bon, manifestement, ce n'est pas du tout votre théorie à vous.
17:24Puis, il y en a d'autres qui vous disent,
17:25en réalité, c'est l'épisode 2 après ce qui s'est passé au moment de l'affaire Naël,
17:30et que ce type de phénomène va être amené à se reproduire.
17:33Comment est-ce que vous, vous caractériseriez ce type de phénomène
17:37qui maintenant devient typiquement français ?
17:40Et on a quand même l'impression que, voilà,
17:42on ne trouve pas exactement ce type de manifestation dans d'autres pays européens.
17:46Jean-Pierre Raffard, c'est une subversion.
17:49C'est des gens qui veulent franchir le droit, ne pas respecter le droit,
17:53et probablement pour s'enrichir, pour se voler des motos,
17:57pour avoir un certain nombre d'activités qui ne respectent pas le droit,
18:00puisque ça pratique le vol, que ça relève donc du pénal.
18:02Moi, je pense quand même que c'est vrai en Allemagne, c'est vrai en Espagne,
18:06c'est vrai en Angleterre, c'est vrai aux Etats-Unis,
18:08on a quand même vraiment un certain nombre de destructions de nos liens sociaux.
18:13Et ça, je crois qu'il faut réfléchir à tout cela.
18:16Mais dans ce contexte-là, il ne faut pas, je pense, prendre la voie de l'excuse.
18:22Quand on attaque l'autre, on s'attaque à l'autre,
18:25quand on attaque un autre citoyen, il n'y a pas d'excuse.
18:28Le manque de respect, ça ne s'excuse pas.
18:31Rachel Kahn.
18:32Oui, j'avais une question pour vous, M. le Premier ministre.
18:35Vous vous œuvrez pour la paix au niveau international,
18:38et toujours pour le dialogue entre les peuples, etc.
18:41Mais la situation en France, j'ai le sentiment qu'on a du mal à se parler entre nous,
18:45justement, par rapport aux questions identitaires,
18:48par rapport à l'échiquier politique,
18:51par rapport aux problématiques que subissent les Juifs aujourd'hui.
18:54Là, il y a encore eu un meurtre d'un Tunisien.
18:57Voilà, je voulais savoir ce que vous en pensiez.
19:00Je pense qu'en France, mais pas seulement en France,
19:04le match est engagé entre les logiques de rassemblement,
19:08le vivre ensemble, et les logiques de radicalisation.
19:11Je crois que ce sont des logiques politiques,
19:13pour ceux qui agissent pour l'exploiter politiquement,
19:16et on voit bien que dans tous les commentaires,
19:18il y a une exploitation politique de tout ça.
19:20Et donc, je crois que ce qui est quand même très important,
19:22c'est de bien mesurer que les démocraties sont dans le camp de...
19:26On cherche le rassemblement, c'est-à-dire qu'on cherche quelquefois le compromis,
19:29on cherche la négociation, on cherche le dialogue, on cherche les échanges,
19:32on essaie quelquefois de discuter avec les marges.
19:35Donc, ce sont des logiques qui sont plutôt des logiques de rassemblement.
19:39Et puis, il faut faire dans une démocratie, à un moment ou à un autre,
19:4151% si on veut exercer le pouvoir.
19:44Et puis, il y a ceux qui se disent, comme le président Trump et quelques autres,
19:46que c'est la radicalisation qui compte,
19:48et que l'essentiel, c'est que vous me croyez, y compris si je vous dis que l'eau de Javel va nous guérir du Covid.
19:53Peu importe que vous doutiez un peu de tout ça, l'essentiel, c'est que vous vous suivez.
19:56Et si vous êtes 15% à me suivre,
19:5815% que je suis capable de vous emmener à l'Assemblée nationale
20:00pour qu'on prenne le perchoir,
20:03pour qu'on fasse ce qu'ont fait les Américains au Congrès,
20:06au fond, avec 15% de la population,
20:08avec des mouvements qui sont des mouvements de masse,
20:11on voit bien qu'en France, on a ces logiques-là de radicalisation,
20:15au fond, à ce moment-là, on voit bien qu'il n'y a plus de bon sens,
20:18il n'y a plus de recherche de solution,
20:20il n'y a plus d'ouverture,
20:21et on est dans la brutalité.
20:23Je crois que c'est extrêmement dangereux.
20:25Donc, toute notre difficulté, je termine juste un point,
20:27toute notre difficulté, c'est comment avoir de la fermeté et du dialogue.
20:31Monsieur le Premier ministre, est-ce que vous comprenez l'exaspération des Français ?
20:34Bien sûr.
20:34Parce que ça fait des décennies qu'ils vivent ces situations de violence,
20:39que personne n'arrive à gérer, droite-gauche confondue,
20:41que la justice n'arrive pas à sévir,
20:44que les parcours de délinquance ne sont pas stoppés.
20:46Il y a une exaspération.
20:48Vous parlez de radicalité,
20:50l'exaspération du Français, elle est maximum aujourd'hui.
20:53Elle est très très forte.
20:55Mais il faut aussi qu'on parle quelquefois un peu d'autre chose que ça.
20:59Il faut aussi voir cette déclaration du jeune désiré doué,
21:02qui appelle à ce qu'on puisse libérer sa joie dans la paix.
21:06Il faut voir aussi qu'il y a un certain nombre de gens qui s'engagent.
21:09C'est vrai que les gens sont exaspérés,
21:11et c'est vrai que c'est insupportable.
21:12Je vous le dis, c'est quelque chose d'intolérable.
21:15Mais vous allez dire que je ne parle pas que de ça.
21:17Je parle de l'état général de la société.
21:19Il faut aller chercher des alliés.
21:21Et je trouve que globalement, dans cette affaire,
21:23les joueurs de foot ont plutôt été des alliés de la paix.
21:27Vous comprenez quand même qu'il y a des gens
21:28qui ne peuvent plus en réalité adhérer à cette idée
21:31selon laquelle il faut se réjouir et tout,
21:33parce que tout est entaché.
21:35Et ils se disent qu'on pourra se réjouir à nouveau,
21:37on pourra à nouveau retrouver cette forme de liberté.
21:39le jour où on se sentira tout simplement en sécurité
21:42et que ce problème dont les gens ne peuvent plus sera réglé.
21:47Je pense que d'abord, on ne peut pas mettre...
21:50Je vous l'ai vu qu'il y a eu des attaques contre Retailleau.
21:52Il est là depuis quelques mois.
21:54Ce n'est pas en quelques mois qu'on règle des problèmes de cette nature.
21:56C'est déjà depuis longtemps.
21:57Donc il faut quand même...
21:58Il faut qu'il nous propose des solutions,
22:00qu'il y ait une stratégie sur ces groupes-là.
22:02Comme il y a une stratégie sur les narcotrafiquants,
22:05comme il y a une stratégie sur les terroristes,
22:06il faut avoir une stratégie sur les pilleurs.
22:08Donc je pense que là, il faut élever cette question-là
22:11à une vraie stratégie de sécurité.
22:13Je pense que c'est très important.
22:15Et c'est urgent.
22:15Et c'est urgent.
22:16Et je pense aussi que dans ce contexte-là,
22:20l'exaspération est tout à fait compréhensible.
22:22Mais la violence ne conduit nulle part.
22:24Répondre à la brutalité par de la brutalité.
22:26Les gens veulent de l'autorité.
22:30Personne ne veut de la haine.
22:31Personne ne veut de la vengeance.
22:32Ce que les Français ne supportent plus,
22:34c'est de voir des voitures de police reculer.
22:36Ils veulent simplement voir des voitures de police qui avancent.
22:38Et voir des délinquants qui ont peur de la police.
22:41C'est simplement de la force.
22:42Il ne suffit pas de faire les constats.
22:44Bien sûr, je sais bien.
22:45C'est pour ça que je vous pose la question.
22:46Je suis capable de faire le constat aussi
22:48et de faire pleurer la France entière sur les situations.
22:50À un certain moment, il faut trouver des solutions.
22:52Les solutions, elles sont dans le droit.
22:55Un droit qui est plus fort que le reste.
22:56Quelquefois même, qui doit être plus fort que la politique.
22:58Qu'on doit respecter.
22:59Y compris que le politique doit respecter.
23:01Et le droit, c'est ça.
23:02Il y a une bonne démocratie libérale.
23:04C'est une démocratie qui a construit un droit.
23:06Je pense que notre droit est à revoir sur un certain nombre de sujets.
23:09Sur les mineurs.
23:10Je pense que, pour ces pilleurs-là,
23:13je crois que les peines ne sont pas assez lourdes.
23:15Je crois que des procédures de rapidité,
23:17de peines planchées à un certain nombre de choses,
23:19sont à revoir.
23:20Donc, il y a un certain nombre de réformes.
23:21Mais c'est par le droit qu'on va réussir à ça.
23:24Il faut respecter le droit.
23:26Et dire aux gens, si vous respectez le droit,
23:27en fait, vous êtes tranquille.
23:30La sécurité, elle vient dans le respect.
23:31Monsieur le Premier ministre, je retiens votre formule.
23:33Vous dites qu'il y a exploitation politique.
23:35Mais pardonnez-moi,
23:36s'il y a exploitation politique, comme vous le dites,
23:39est-ce que ce n'est pas parce que pendant des années,
23:41des générations d'hommes politiques et de femmes politiques,
23:44auxquelles vous appartenez,
23:45ont refusé de mettre les points sur les i ?
23:48Et donc, la radicalisation ou l'exploitation politique,
23:51ben, voilà, elle nous tombe au coin de la figure.
23:54Je ne vous suis pas sur ce sujet.
23:56J'imagine.
23:57C'est toujours assez facile de dire...
23:58Non, non, mais je vous pose la question.
24:00C'est vous qui avez dit exploitation politique.
24:02Ben oui.
24:03Exploitation politique.
24:04Quand quelqu'un attaque Rotaillot à la fin de la première mi-temps,
24:08je vois bien que cette personne-là,
24:10elle fait de la politique politicienne.
24:11Un député, elle est fille.
24:12Bon, et donc, je vois bien qu'il y a quand même ces exploitations.
24:16Pour le reste, il y a plein de gens qui ont fait beaucoup de choses.
24:19Nicolas Sarkozy a fait des choses très importantes sur la sécurité.
24:22Avant lui, Charles Pasqua.
24:23Avant lui, Raymond Marcellin.
24:24Il y a beaucoup de choses qui ont été faites.
24:26Donc, il ne faut pas considérer qu'il n'y avait avant que des incapables et que des...
24:30Ce n'est pas ça le sujet.
24:31C'est la responsabilité des politiques.
24:33C'est-à-dire que si, à chaque fois, les politiques disent...
24:35Non, on a tout bien fait.
24:36On a tout bien fait.
24:37On ne sait pas de la faute.
24:38Attention, attention.
24:40La politique a été inventée pour lutter contre la violence.
24:44Et donc, ce n'est pas l'escalade de la brutalité
24:46qui réglera les problèmes.
24:47Donc, ce n'est pas une question simplement de brutalité du politique
24:51qui va nous sauver.
24:52C'est une question de retour au droit.
24:53Et donc, ce qu'il faut, c'est modifier nos droits,
24:56rendre les choses plus sévères, plus responsables
24:59et de faire en sorte que celui qui respecte le droit soit en sécurité.
25:02Et ça vaut pour la violence comme pour la guerre.
25:05Ça vaut comme la violence comme pour la guerre.
25:06Je pense qu'aujourd'hui, la violence est inacceptable.
25:10La violence, c'est la destruction de l'autre.
25:12C'est, au fond, des attaques contre le système social.
25:15Et donc, que ce soit la guerre ou que ce soit la violence,
25:17moi, je les mets sur le même plan.
25:18Et c'est parce qu'il y a de la violence dans la société
25:21que la guerre devient acceptable
25:22et que finalement, des Américains,
25:25aujourd'hui, envisagent des guerres
25:27alors qu'on voit ces pauvres Ukrainiens
25:29qui sont dans une situation tragique à cause de la guerre.
25:31La guerre, c'est une horreur.
25:32La guerre, c'est une honte.
25:33La guerre, c'est une trahison.
25:34La guerre, c'est tout le mensonge.
25:36La guerre, ça détruit tout.
25:38Donc, la guerre, c'est ça qu'il faut haïr.
25:40Et la guerre, ça commence par la violence.
25:41Jean-Pierre Raffarin a été l'invité de CNews
25:44et d'Europe 1 dans Punchline.
25:45Merci beaucoup à vous.
25:46On se retrouve.
25:47Merci, Récrevel, Rachel Kahn.
25:49Merci, M. le Premier ministre.
25:49Et Louis de Ragnel.
25:50Merci à vous.
25:51Dans un instant, Pierre Delvinus sur Europe 1
25:52et Christine Kelly sur CNews.
25:54Bonne soirée à vous sur nos deux antennes.
25:55À demain.

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