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  • 02/06/2025

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00:0013h, 14h, Europe 1 13h.
00:02Vous écoutez Céline Géraud sur Europe 1, Europe 1 13h, la suite.
00:05C'est l'heure d'accueillir Céline, vos deux chroniqueurs du jour,
00:07pour décrypter la qualité de ce lundi 2 juin.
00:09Avec vous aujourd'hui, Olivier D'Artigol et Jean-Claude Dacier.
00:13Bonjour les amis, ravis de vous retrouver.
00:14Bonjour.
00:15Ravis de vous retrouver aussi.
00:17Petite extinction de voix, vous me pardonnerez à l'avance.
00:19Allez, vous gardez 40 minutes de voix et après, vous pouvez prendre le silence.
00:24Et une grande partie de l'émission sera évidemment consacrée au débordement
00:27et au déchaînement de violences qui ont suivi le sacre étincelant du Paris Saint-Germain.
00:32On le disait dans le journal, près de 650 interpellations,
00:35deux morts, des dizaines de blessés,
00:37notamment un policier à coûtance dans le coma
00:39après avoir été touché par un tir de mortier d'artifice.
00:42Un bilan accablant.
00:43Alors est-ce une faillite pour les services de sécurité ?
00:46Écoutez Eric Henry, délégué national Alliance.
00:49Il était l'invité d'Europe 1 ce matin.
00:51Un week-end en enfer pour nos collègues qui ont dû affronter le pire.
00:54Mes collègues, grâce à leur mobilisation, ont évité le chaos.
00:56Le chaos national, ils ont permis de contenir une situation à haut risque
00:59dans un contexte où on était en guerre civile, enfin en violence urbaine.
01:03Depuis 40 ans, 40 ans de laxisme qui ont conduit à cette situation qu'on connaît actuellement.
01:08Et les policiers, les gendarmes, les forces de sécurité intérieure
01:10qui arrivent en bout de chaîne, ne peuvent pas guérir de tous les maux.
01:13C'est un continuum institutionnel et un choc d'autorité.
01:16C'est quelques milliers qui sèment un chaos mais indestructible.
01:2025 ans, en moyenne, majoritairement profil de droit commun,
01:24issus des quartiers souvent connus de la police et de la justice
01:27qui se retrouvent régulièrement dehors.
01:29Donc quand on parle de faillite, c'est une faillite collective, une faillite étatique
01:32mais certainement pas du professionnalisme et de l'investissement de mes collègues.
01:36Voilà, Eric Henry, délégué National Alliance, invité d'Europe 1 ce matin.
01:3940 ans de laxisme et ce n'est pas une faillite, selon vous, des services de sécurité, Olivier D'Artigol ?
01:46Non, mais on n'avait pas cette situation il y a 40 ans.
01:49Quand on pense à la Coupe du Monde de 98, on a tous souvenir de la soirée qu'on a passée alors.
01:55Bon, moi j'attends vraiment aujourd'hui des responsables politiques,
02:00non plus un diagnostic qu'on peut très largement partager,
02:03mais véritablement des solutions.
02:07On a mis fin, c'est différent,
02:09mais le hooliganisme a été vaincu en Grande-Bretagne
02:13par des décisions précises.
02:14Là, nous sommes sous des formes, c'est toujours les mêmes profils et les mêmes situations.
02:19Ce sont des grands événements populaires ou des grandes mobilisations
02:22dans le champ sportif ou social
02:24avec systématiquement des casseurs
02:27et des gens qui se comportent comme on l'a vu
02:30et qui semblent pouvoir le faire en toute impunité.
02:33Donc, est-ce qu'il existe aujourd'hui ?
02:35Et c'est au ministère de l'Intérieur de répondre à cette question.
02:38Je n'attends pas le ministre de l'Intérieur
02:39qu'il aille choisir ses mots dans la rousse
02:42en les choisissant les plus durs possibles.
02:45J'attends de lui des solutions en termes de maintien de la sécurité publique.
02:49Alors, on parlera évidemment des solutions
02:50et peut-être de cette loi qui va faire évoluer.
02:54Mais en attendant, Jean-Claude Dacier, sur ce bilan accablant une nouvelle fois,
02:58et désormais, on a envie de dire,
02:59dès qu'il y a du foot et du PSG et que ça gagne,
03:03il y a des débordements et des dégradations.
03:05Ce n'est pas uniquement le football.
03:06Souvent.
03:07Et ce n'est pas uniquement le PSG.
03:08C'est quand même souvent le football.
03:10Alors que ce ne soit pas que le Paris Saint-Germain.
03:11Dès que vous avez dans ce pays un événement d'ampleur.
03:15Au rugby, c'est très rare.
03:16Au rugby, il ne s'est rien passé, en effet.
03:18Voilà.
03:18Les Jeux Olympiques, certes, le dispositif était exceptionnel.
03:22La capitale était totalement fermée.
03:24Mais on n'a que ce qu'on mérite.
03:26On n'a que ce que l'on mérite.
03:27Écoutez, je vais me poser, nous poser à tous une question toute simple.
03:33Je pense qu'il y a encore des gardes à vue, à l'heure actuelle.
03:35Oui.
03:36Je ne sais pas si il y en a 50, 70.
03:39Combien, pensez-vous, parmi ces gardes à vue,
03:43passeront leur première nuit ce soir en prison ?
03:46Moi, je vous le dis, aucun.
03:48C'est la périssie totale du gouvernement.
03:51C'est un reproche que je fais souvent au président de la République.
03:55Il le mérite.
03:56Il n'a rien vu.
03:57Il n'a rien compris.
03:58Il n'a rien senti.
04:00Il pense que ça fait partie du paysage habituel.
04:03C'est ce qui s'est passé hier soir, avant-hier soir, absolument.
04:08Parce que je veux dire, ce n'est pas supportable.
04:09On n'a pas le droit de gâcher une fête aussi possible.
04:12Et vous avez vu que c'est ce que retiennent nos voisins européens dans les titres aujourd'hui.
04:15Ils ne parlent que des violences et des débordements.
04:18Et il y a une forme de choc, de traumatisme.
04:21C'est absolument...
04:23Encore une fois...
04:23Quelle image renvoie la France ?
04:25Ils viennent exprès pour ça.
04:26Casser, casser du flic, casser des vitrines.
04:30Mais ce n'est pas conceptuel, Jean-Claude Dacier.
04:32Je veux dire, il n'y a pas de...
04:33Ce n'est pas organisé.
04:34C'est-à-dire, on profite d'un événement pour tout casser.
04:38C'est du nihilisme.
04:39Je ne fais pas partie de ces bandes.
04:41Donc, je ne pense pas que ce soit organisé.
04:43Ce que je dis simplement, c'est que l'impéritie de l'État, il y en a assez.
04:47Les Français en ont marre.
04:48Hier soir, avant-hier soir, la fête était magnifique.
04:51La victoire, en tant que Marseillais, ancien président de Marseillais, je devrais être prudent dans les commentaires.
04:59Enfin, c'était magnifique.
05:01On a rarement vu une équipe française marquer une telle différence dans une épreuve de Coupe d'Europe.
05:09Donc, il y a quelque chose qui tourne plus rond dans ce pays.
05:13Vous me direz que ce n'est pas d'hier ou d'avant-hier que ça date.
05:15C'est pour ça que quand Éric Henry dit qu'il y a 40 ans de laxisme...
05:18C'est vrai qu'il y a 40 ans qu'on a un peu regardé en l'air.
05:22Néanmoins, il y a un certain nombre de facteurs qui ont dégradé profondément la situation.
05:28Aujourd'hui, l'État est ridicule.
05:31Lesquels facteurs ?
05:32A votre avis ?
05:33Je ne sais pas.
05:34Il faut mettre des mots sur les choses.
05:36Je vous mettais des mots.
05:37Je pense qu'il y avait, parmi les phénomènes d'immigration depuis 30 ans ou 40 ans,
05:44il y avait un nombre considérable hier soir.
05:47Pas la majorité, sans doute.
05:48Encore que je n'en sois pas sûr.
05:50Mais il y avait les quartiers.
05:51Il y avait les banlieues.
05:53Il y avait les professionnels de la casse.
05:56Parce que M. Retailleau, il est peut-être eu tort, mais je ne le crois pas.
05:59Appeler ça les barbares.
06:02Donc, encore une fois, où, et ça pose tout de suite, on va y revenir je pense,
06:07la question de la présentation de M. Retailleau, de la présence, pardon, de M. Retailleau au gouvernement.
06:16Ce à quoi on a assisté hier soir et avant hier soir n'est plus tolérable.
06:22Il y a façon et façon, ça ne sera pas réglé en un tour de main.
06:27Mais au moins, il faudrait qu'il y en ait quelques-uns qui fassent connaissance et qui savent le risque qu'ils prennent.
06:33Qui savent le risque qu'ils prennent en allant faire les mi-miles sur les Champs-Elysées.
06:37Ou ailleurs, c'est la tôle pendant 15 jours, 3 semaines, 1 mois, 2 mois, 3 mois.
06:42On ne peut plus supporter cela.
06:45On entendra le préfet de Paris dans quelques instants qui suggère de faire évoluer la loi.
06:49Mais une question sur justement la peur.
06:51Il n'y a plus de peur.
06:52On les voyait, ces jeunes, balancer des barricades sur le périphérique.
06:55Incendier des voitures.
06:57Ils ne sont même plus masqués.
06:58C'est-à-dire qu'il n'y a même plus cette peur du gendarme.
07:01Des fonctionnaires de police nous disent en effet, dans le témoignage qu'ils ont sur les réalités de terrain,
07:08que c'est donc une partie de la jeunesse des quartiers populaires,
07:13une partie de la jeunesse, je ne dis pas toute la jeunesse des quartiers populaires,
07:17une jeunesse française, issue de l'immigration, mais une jeunesse française.
07:23Parce que sinon, on est...
07:25Mais je dis, il n'y a pas de concept.
07:27Et les fonctionnaires de police nous disent, ils n'ont plus peur de rien.
07:31Mais ils ne croient plus en rien non plus.
07:33Oui, il y a bien sûr un déficit d'imaginaire de moi, ma génération.
07:38On a vécu dans une autre société, c'est vrai.
07:40Est-ce que c'est l'ère du rien, justement ?
07:42Je ne sais pas, parce qu'il y a beaucoup... Il faut regarder tout.
07:45Il y a des solutions à avoir, en effet, sur la sanction, sur la réponse pénale, sur la... rapide.
07:53Et aujourd'hui, nous avons du mal.
07:55Les magistrats, en effet, mais ils sont... J'écoutais des témoignages.
07:58Ils sont trop peu pour répondre à la manière dont ça ne s'est pas passé.
08:02Et puis, avant, c'est-à-dire tout le processus éducatif, social, il faudrait resserrer.
08:07Quelle solution ? On entendra dans quelques instants Laurent Nunez, le préfet de police,
08:10qui souhaite que les lois évoluent pour lutter, justement, contre cette impunité.
08:14Vous l'entendrez dans quelques instants. Restez bien avec nous. A tout de suite.

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