- 01/06/2025
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche
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00:01Bonjour à tous, ravie de vous retrouver pour l'heure des pros.
00:04Évidemment, on commence nos débats dans un instant, mais d'abord dans la nuit de vendredi à samedi.
00:09Ce sont cinq lieux fréquentés par la communauté juive qui ont été dégradés.
00:13Le mémorial de la Shoah, la synagogue de Belleville, la synagogue des Tournelles, la synagogue à Gouda Saquelios et le restaurant chez Marianne.
00:21Nous commentons chaque jour à longueur de plateau ces actes antisémites en recrudescence.
00:25J'appartiens sans doute comme beaucoup à une génération qui a appris l'horreur de la Shoah dans les livres d'histoire en discutant avec nos parents, nos grands-parents.
00:33Et déjà à l'époque, une question, comment a-t-on pu traquer, tuer des millions de gens en raison de leur foi ?
00:38Comment a-t-on pu laisser faire alors qu'aujourd'hui, un élève sur six pense que la Shoah est une pure invention des juifs ?
00:45Nous sommes en 2025 et pourtant, la même haine, la même traque sont aujourd'hui dans nos rues.
00:50Et que faisons-nous ? La classe politique dénonce toute la classe politique.
00:54Non, évidemment, parce qu'une partie de la gauche souffle sur les braises, ne condamne pas.
00:58Le chef de l'État d'ailleurs, lui-même, ne s'est pas exprimé sur les réseaux sociaux hier.
01:02La même classe politique qui défile contre l'antisémitisme, une intention sans doute louable,
01:07mais en l'absence toujours du même président de la République et sans certains partis,
01:11qui boule la cause parce qu'il n'aime pas les inviter.
01:13On parle de sursaut, on le trouve surtout discret, essentiellement sur les réseaux sociaux.
01:17J'aimerais dire que ce sont des individus décérébrés qui commettent ces actes.
01:20Malheureusement, ils ne sont pas juste idiots, ils sont animés d'une haine.
01:24Sans limite, pour reprendre une parole biblique, pardonnez l'heure, ils ne savent pas ce qu'ils font.
01:28Mais comme ils savent parfaitement ce qu'ils ont fait, ce sera, je l'espère, ni oubli, ni pardon.
01:33Les informations avec Marine Sabourin. Bonjour Marine.
01:36Bonjour Élodie, bonjour à tous.
01:37Après leur victoire en Ligue des champions, les joueurs du PSG sont attendus sur les Champs-Elysées.
01:42Ils présenteront le précieux trophée aux supporters des 17h,
01:46puis seront reçus par Emmanuel Macron en début de soirée au Palais de l'Elysée,
01:49avant une dernière étape au Parc des Princes.
01:51Un jeune homme de 17 ans a été tué à coup de couteau à Dax dans les Landes hier sur la voie publique.
01:56Le suspect est en fuite et n'a pas encore été identifié.
01:59Les raisons de cette agression sont encore inconnues.
02:01Une enquête est en cours.
02:02Et puis à Grenoble, 4 personnes ont été blessées, dont 2 grièvement.
02:05C'est un conducteur qui a heurté la foule, qui célébrait la victoire de Paris.
02:09Le conducteur a été placé en garde à vue.
02:11Les victimes sont 4 membres d'une même famille.
02:14Ils ont été transportés au CHU de Grenoble.
02:17Les règles de contrôle des chômeurs par France Travail changent.
02:21Dès aujourd'hui, les bénéficiaires qui ne recherchent pas activement un emploi
02:24verront leur allocation diminuer.
02:26L'une des autres mesures, c'est la fin des sanctions automatiques en cas d'absence à un entretien.
02:31Et puis ne ratez pas, à 10h, le grand rendez-vous CNews Europe 1.
02:35Jean-Pierre Devineau reçoit Aurore Berger, ministre déléguée chargée de l'égalité
02:38entre les femmes et les hommes.
02:40Merci beaucoup Marine Sabourin.
02:42Je vous présente le plateau qui m'accompagne.
02:44Sabrina Berlin-Bouillet, restez avec nous.
02:45Bonjour chère Sabrina.
02:46Bonjour Elodie.
02:47Jean-Pierre Colombiès, bonjour.
02:49Bonjour.
02:49Vous êtes porte-parole de l'association Unepi.
02:51Kevin Bossuet, bonjour.
02:52Bonjour Elodie.
02:53Professeur d'histoire, Olivier Vial, bonjour.
02:55Bonjour.
02:55Directeur du CERU et Jonathan Sixtou, journaliste, bonjour.
02:58Bonjour Elodie.
02:58Vous faites quoi Jonathan, vous, quand vous êtes content ?
03:01Euh...
03:02Je peux vous dire ce que je ne fais pas, je ne...
03:04Vous ne brûlez pas des poubelles et vous ne jetez pas des mortiers, vous ?
03:06Non, bizarrement, parce que j'ai l'impression que c'est devenu une tendance lourde désormais
03:10dans notre pays, donc peut-être qu'il faudrait que je m'y mette, je rigole.
03:13Évidemment, mais parce que malheureusement, on a vu 90 minutes de bonheur hier pour les
03:20supporters, mais il faut bien le reconnaître, surtout dans la foulée, une nuit de cauchemars
03:23pour les, on le rappelle, 5400 forces de l'ordre qui étaient mobilisées, pour les pompiers
03:27qui se sont dit rapidement débordés, qui ont été pris à partie, pour les commerçants
03:31qui ont été pillés, pour les riverains qui ne pouvaient pas rentrer chez eux.
03:34On va d'abord revenir sur les images de cette nuit de fête qui a viré au cauchemar
03:38avec Sharon Camara.
03:39Les premiers incidents ont été enregistrés avant même le début du match.
03:47A Paris et dans son agglomération, plusieurs affrontements entre des individus et les forces
03:52de l'ordre ont éclaté tout au long de la soirée.
03:55Les 5400 policiers et gendarmes mobilisés ont eu recours au canon à eau sur les Champs-Elysées
04:01et ont dû évacuer des supporters descendus sur le périphérique.
04:05Équipés de mortiers d'artifices et de produits incendiaires, ils ont perturbé la
04:09circulation jusque tard dans la nuit, malgré les interventions répétées des forces
04:13de l'ordre.
04:15Près du stade Porte de Saint-Cloud, une voiture a été incendiée peu avant 23h, puis une
04:20seconde vers minuit.
04:22Sur les Champs-Elysées, beaucoup de vitrines de magasins ont été préventivement recouvertes
04:27de panneaux en bois léger par crainte de débordement.
04:30Ce qui n'a pas empêché de nombreux individus de s'en prendre au magasin, qui s'étaient
04:35moins préparés.
04:36La vitrine d'une boutique Chanel a été dégradée et les forces de l'ordre ont dispersé
04:41les attaquants avant qu'ils ne puissent pénétrer dans le magasin.
04:44Des intrusions qui n'ont pas pu être évitées en revanche dans un magasin foot-le-coeur
04:48dont la grille a été forcée.
04:50Du mobilier urbain a été cassé, une terrasse éphémère incendiée et des vitrines
04:55dégradées dans les rues voisines.
04:57Des vélos en libre-service ont également été brûlés sur la célèbre avenue.
05:01Certains, comme ce pompier, ont même été pris à partie par des individus.
05:06Dans un message posté sur son compte X, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
05:10s'est insurgé.
05:11Il a dénoncé les actes d'individus venus dans les rues de Paris pour commettre des
05:15délits et provoquer les forces de l'ordre.
05:18Sabrina, je me tourne d'abord vers vous parce qu'il y a une nouvelle information
05:22qui nous est parvenue, c'est un mort à Dax, c'est cela ?
05:25Tout à fait.
05:25À ce stade, il y a au moins deux drames suite à cette soirée.
05:29Vous venez de le dire à Dax, un jeune homme de 17 ans vient de la prendre qui a été
05:32tué hier soir.
05:33C'était en marge des célébrations pour la victoire du PSG.
05:37Il a été poignardé à coups de couteau sur la voie publique.
05:40Une enquête est en cours.
05:41Le suspect, lui, il est en fuite.
05:42Il n'a pas encore été identifié.
05:43Et puis à Grenoble, hier soir, une voiture qui a percuté quatre personnes, quatre
05:47membres d'une même famille.
05:49Deux blessés sont dans un état grave.
05:51Un a son pronostic vital engagé.
05:53Le conducteur est en garde à vue.
05:55Ça, ce sont pour les drames.
05:57Il y a eu beaucoup de dégâts aussi hier du côté de Paris.
06:00Avec déjà ces interpellations.
06:02On est à 294 interpellations, nous précise la préfecture de police de Paris.
06:06Et côté dégâts, il y a au moins deux voitures qui ont été incendiées près du parc.
06:10On a pu voir des images de pompiers prises à partie pendant leur intervention.
06:14Les forces de l'ordre ont été la cible de projectiles, de mortiers d'artifice à plusieurs
06:18reprises du côté des Champs-Elysées.
06:20C'est principalement là-bas.
06:21Et sur le boulevard périphérique.
06:23C'est là-bas qu'il y a eu des tensions.
06:25Mobiliers urbains cassés, terrasses incendies, des vitrines dégradées dans les rues alentours,
06:30des vélos brûlés.
06:31Un magasin de chaussures de sport qui a été pillé sur les Champs-Elysées.
06:35Mais une trentaine d'individus a été interpellé sur place.
06:38Et à Paris, on compte quand même neuf membres des forces de l'ordre qui ont été blessés.
06:42Des dégâts comme ça, des incidents.
06:44Il y en a eu un peu partout en France aussi.
06:46Je vais juste vous citer Dijon, Pau, Clichy-sous-Bois où le commissariat a été pris d'assaut.
06:51Mais aussi Lorient ou Nantes où il y a eu des pillages de magasins.
06:54Merci beaucoup Sabrina Jean-Père Colombier.
06:56Je voyais évidemment réagir quand Sabrina égrenait.
07:00Et encore évidemment, il a fallu retenir que certains incidents, une nuit de fête,
07:05de ferveur, de sport qui n'a pas duré longtemps.
07:07Parce que dès même l'avant-match, il y a eu les premiers débordements.
07:11Bien sûr, mais ça c'était à prévoir.
07:13J'ai presque envie de dire que c'était inscrit.
07:15Vous avez encore de la marge, vous n'êtes pas tout à fait vieux.
07:17Vous savez, vous pouvez encore vous rattraper certainement pour faire à peu près les mêmes choses.
07:21Mais bon, c'était à craindre.
07:23Vous savez, à l'occasion de ce jour, d'abord, il faut préciser qu'il y a eu un service d'ordre
07:27qui est au moins aussi important, si ce n'est plus que pour le 14 juillet,
07:29que les événements précédents.
07:31C'est considérable.
07:325400 policiers, ce n'est pas rien.
07:34Avec toute une zone quasiment étanche.
07:37En théorie, il n'y avait pas que ça comme problème.
07:40Et on l'a bien vu, on le voit bien sur les images, ça va partout.
07:43C'est très mobile.
07:44Parce que vous avez quatre types d'individus dans ce genre d'événements.
07:47Vous avez le gros bloc des supporters qui est là parce qu'ils aiment le sport.
07:51Ils viennent supporter leur équipe.
07:53Et cela ne pose pas de problème.
07:54C'est même des organisations très structurées, des associations de supporters.
07:58Ça se passe relativement bien avec eux.
08:00Mais le problème, c'est les crétins.
08:02C'est-à-dire que ceux qui, parce qu'ils sont supposément heureux, contents d'être là,
08:06font à peu près n'importe quoi.
08:08Ce n'est pas vraiment des voyous, fondamentalement.
08:10Ce sont des gens qui sont excités, qui sont alcoolisés et qui vont casser du mobilier urbain.
08:14C'est l'entre-deux.
08:14Ce n'est pas le casseur et ce n'est pas le simple supporter.
08:16Voilà.
08:17Et puis, si on décline encore, vous avez une forme d'ouliganisme ultra-violent qui vient là
08:21juste pour casser des figures, être provoqué des bagarres.
08:26C'est peut-être ce qui s'est passé à Dax.
08:27On est là pour extérioriser une violence qu'on a en soi.
08:31Et vous avez le quatrième volet qui est la délinquance opportuniste.
08:35On profite d'un désordre et d'un chaos total pour aller s'attaquer à des magasins,
08:39piller des boutiques.
08:40C'est tout à fait, malheureusement, classique.
08:42Et le problème du service d'ordre, c'est d'être très mobile.
08:45C'est-à-dire que vous assurez la sécurité des fan zones ou des secteurs où on sait
08:49qu'il va y avoir de gros rassemblements de supporters et de populations qui viennent fêter
08:53l'événement, mais vous avez aussi des groupes qui se déplacent énormément.
08:57Donc il faut, et ça c'est vraiment un casse-tête absolu en matière de maintien de l'ordre,
09:01il faut des forces d'intervention très importantes dans ces secteurs-là,
09:05mais aussi des forces mobiles capables de se projeter là où on a des risques de violence
09:09et de dégâts considérables, et surtout d'atteinte aux personnes considérables.
09:13Et après, vous avez le volet judiciaire.
09:14Et là, c'est encore une autre difficulté.
09:16Parce que vous interpellez des gens, même si vous les interpellez par exemple en sortant d'un magasin
09:20ou alors qu'ils sont en train de donner des gouttes baramine dans une vitrine,
09:24encore faut-il que vous établissiez une procédure.
09:26Ce qui n'est pas toujours le cas, c'est même rarement le cas.
09:29On les amène au service d'enquêteurs, on fait une procédure comme on peut,
09:33et puis une fois sur dix, ils sont laissés libres.
09:35Je voudrais justement qu'on regarde, avant de plonger nos débats,
09:38la réaction sur les réseaux sociaux du club du Paris Saint-Germain.
09:42Hier, on est vraiment à quelques minutes de la victoire, et voilà ce que dit le club.
09:45Cette victoire nous appartient à tous.
09:47Avec elle vient la responsabilité de la fêter avec fierté.
09:50Respect et bienveillance, nous appelons chaque supporter à honorer nos couleurs et nos valeurs
09:53en célébrant de manière sûre et unie aller Paris.
09:57On était ensemble justement hier soir, Olivier Vial, déjà dans l'heure des pros,
10:00et vous expliquiez aussi à quel point les casseurs qui viennent, qui pillent,
10:05en fait sont les mêmes casseurs qu'on peut retrouver sur les manifestations,
10:07qu'on peut retrouver le 14 juillet ou le 31 décembre.
10:09Oui, parce qu'effectivement, je suis tout à fait d'accord avec votre description,
10:13avec un seul petit bémol, c'est qu'effectivement, ce que vous appeliez le hooliganisme,
10:18avant, c'était des gens qui venaient pour la violence, mais qui étaient chacun rattaché à un club.
10:22Aujourd'hui, je crois qu'on a plutôt des profils démeutillés qui, en réalité,
10:28sont prêts à venir sur chaque événement, de façon à effectivement créer du chaos
10:34et essayer que ce chaos puisse leur profiter en faisant du pillage,
10:38en étant simplement aussi, parce qu'il y a une dimension identitaire pour eux,
10:42c'est qu'une partie de ces gens-là se gravissent des échelons dans leur quartier
10:47parce qu'ils sont en capacité de montrer leur valeur en affrontant les forces de l'ordre,
10:51en affrontant n'importe qui.
10:53Et ça, effectivement, c'est devenu assez grave.
10:57Et c'est, en plus, on peut le voir là sur ce qui s'est passé hier,
11:00il y a un lien quand même avec une partie du narcotrafic et des émeutiers.
11:05Parce que quand on a, moi j'étais dans le 15e arrondissement hier,
11:07pendant une heure et demie, des jets de mortiers ininterrompus.
11:11La mairie de Paris n'a jamais été capable de faire des feux d'artifice d'une telle longueur.
11:16Eh bien, quand on a autant de...
11:17Parce qu'on a un certain nombre de quartiers à avoir assisté à une nuit au tir de mortier, oui.
11:20Quand on a autant de stocks de feux d'artifice,
11:23ce n'est pas des supporters lambda qui peuvent, pendant une heure et demie,
11:27tirer des feux d'artifice.
11:27Ce n'est pas celui qui allait en acheter deux.
11:29Non, on a vraiment des stocks importants.
11:31Pourtant, je rappelle qu'après les émeutes, il y avait eu 150 000 mortiers qui avaient été saisis.
11:39Le coût estimé, c'était plus de 2 millions d'euros.
11:41Donc ça veut dire qu'en fait, on a des structures qui, dans les quartiers,
11:45ont des stocks de mortiers qu'ils utilisent quelquefois contre les forces de l'ordre.
11:49Hier, ils les ont utilisés à la fois contre les forces de l'ordre et pour fêter la victoire du PSG.
11:53Mais ça montre bien qu'on a aussi, dans nos quartiers, et c'est le moment où on le voit,
12:00des narcotrafiquants qui sont présents avec des armes et des moyens.
12:04Je vous laisse répondre après on rejoint les Champs-Elysées, justement.
12:06Pour alimenter le propos, je veux dire que c'est exactement ce qui s'est passé au moment de l'affaire Naël.
12:10Il y a eu l'affaire Naël qui, localement, a provoqué un émoi et une révolte urbaine
12:16qui était assez compréhensible, enfin compréhensible, pas excusable,
12:20mais qui rentrait dans un contexte.
12:22Mais par contre, ce qui s'est passé ailleurs, dans toutes les autres villes de France...
12:24Oui, il n'avait aucun sens.
12:26Si, ça avait un sens, c'était l'opportunité, justement.
12:30Cet événement-là a totalement justifié des actes d'émeute et de saccage total.
12:34Ils ne savaient même pas qu'ils étaient Naël.
12:36Enfin, je veux dire, on le sait très bien.
12:38En local, c'était couru d'avance que cette frange de la population qui n'attend que ça
12:43et qui d'entre nous soit dit est ultra-récidiviste.
12:45On sait qui c'est.
12:47Et ça pose une autre question, une autre problématique de la réponse pénale
12:51et de la capacité de neutraliser ces gens-là.
12:54Vous savez, il y a une frange très infinitésimale de voyous qui...
12:57Oui, mais qui sont les mêmes qu'on retrouve là, dans le trajet de drogue,
13:00dans les combriolages, les attaques, les attaques, les attaques pour personnes.
13:03C'est toujours les mêmes, on le sait.
13:04Mais on n'arrive pas à les neutraliser parce que l'appareil judiciaire
13:07et notre capacité à les neutraliser est insuffisante.
13:09Ce n'est pas la volonté des magistrats qui est à mettre en cause dans cette idée,
13:14dans cette dynamique.
13:15C'est notre capacité logistique à les neutraliser.
13:18Pour parler clair, pas assez de place de prison, pas assez de place de rétention.
13:21Et on va en parler en deuxième partie justement des places de prison.
13:23Et une notion, une perception de la peine qui est juste anecdotique.
13:26Je vais vous donner la parole dans un instant, Kevin et Jonathan,
13:28mais je voudrais qu'on retourne d'abord sur le terrain.
13:30On va retrouver Clara Bouvier-Denot et Pierre Emco.
13:33Bonjour à tous les deux.
13:33Alors, vous êtes sur les Champs-Elysées.
13:35Clara, il y a un peu un double enjeu aujourd'hui.
13:38Enlever les stigmates de la soirée d'hier et se préparer à la parade.
13:45Oui, Elodie, c'est exactement ça.
13:47La circulation est fermée sur les Champs-Elysées ainsi que les commerces
13:50parce que l'avenue se prépare à accueillir les joueurs du PSG
13:52qui vont faire leur parade tout à l'heure à 17h,
13:55évidemment après cette victoire en finale de Ligue des Champions hier soir.
13:59Et d'ailleurs, en ce moment, les zones pour accueillir le public
14:01sont en train d'être mises en place.
14:02Derrière moi, ça a déjà bien commencé.
14:05Également, pour préparer l'avenue,
14:07les services de nettoyage sont là depuis très tôt ce matin
14:09parce qu'ils avaient beaucoup de travail.
14:12Cette nuit, il y a eu beaucoup de débordements.
14:14Mais à l'heure où je vous parle, les stigmates ont pour beaucoup disparu.
14:18Les vélos brûlés qu'on a pu voir tout à l'heure ont été pour la plupart ramassés.
14:22Les déchets sont enlevés.
14:24Et également des vitres de terrasse brisées qui ont été retirées.
14:28Je rappelle que ce soir, à 17h, 110 000 spectateurs sont attendus
14:32pour assister à cette parade.
14:33Merci beaucoup, Clara.
14:35Merci à Pierre Emco qui vous accompagne.
14:37On parlera justement du dispositif de sécurité pour la parade dans un instant.
14:41Mais Kevin Bossuet, ce qu'on voit, c'est qu'hier,
14:43il y avait deux fois plus de forces de l'ordre mobilisées que lors de la demi-finale.
14:475 400 personnes, 5 400 forces de l'ordre qui sont devenues tout simplement et malheureusement des cibles.
14:52C'est-à-dire qu'on a l'impression que pour les racailles qui s'attaquent à eux, c'est génial.
14:55Il y en a encore plus à attaquer.
14:56On a vu les images dans le sujet des pompiers qui sont appelés sur des feux de poubelle qui sont prises à partie.
15:01Ces images, elles sont de plus en plus intolérables.
15:03On les commente sans arrêt.
15:05Mais on continuera malheureusement à les commenter dans quelques semaines s'il y a de nouveau un match.
15:08Oui, je suis parfaitement d'accord avec vous.
15:10Alors, le bilan est désastreux, mais il aurait pu être pire et je pense qu'on peut saluer le travail du ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau
15:17qui a plutôt bien agi parce qu'il y avait une présence policière qui était extrêmement importante
15:22et les policiers ont vraiment bien joué leur rôle.
15:27Alors après, j'entends les explications sociales, les explications identitaires, le lien avec le narcotrafic.
15:32Tout ça, c'est vrai.
15:33Mais ce qui explique aussi cette montée de la violence, notamment en marge des matchs de football
15:39puisqu'il y a une augmentation des violences en marge des matchs de football de plus de 41% à un an,
15:44c'est aussi le laxisme judiciaire.
15:46Et monsieur, vous avez commencé à le dire.
15:48Vous vous en souvenez, monsieur Attal avait raconté
15:50« Tu casses, tu répares, tu salis, tu nettoies, tu défies l'autorité, on t'apprend à la respecter. »
15:55Mais si tu fais ce que tu as fait, si tu t'en prends à des policiers, si tu t'en prends à des pompiers,
16:00si tu casses, si tu brises, si tu voles, tu dois terminer en fait où ?
16:04En prison et pour pas mal de temps.
16:06C'est ça l'exemplarité, c'est ça un pays civilisé.
16:10Et juste une petite disgression, si vous me permettez, Elodie,
16:13j'ai regardé ce matin les médias de service public,
16:16mais le traitement journalistique est incroyable.
16:18Je me suis forcé, je vous avoue.
16:21Mais il ne traite absolument pas des questions des violences.
16:25C'est pas que le service public, parce que moi j'ai regardé d'autres chaînes où tout allait hyper bien.
16:28C'est formidable.
16:29Je ne vais pas être dans la bonne ville, moi.
16:30Ou alors à la marge.
16:31Et vous voyez, le canal 16 aujourd'hui, c'est le canal du réel.
16:35C'est France Info qui va reprendre à partir du 6 juin, notamment le canal 16.
16:41Le canal du réel va devenir finalement le canal de la fantasmagorie idéologisée.
16:46Voilà ce que c'est que le service public.
16:48Et moi je trouve que quand même mettre de côté tout ce qui arrive dans notre société par idéologie,
16:53c'est une honte parce qu'encore une fois, c'est l'argent des Français qui financent ce genre de médias.
16:57Vous parlez d'idéologie justement et vous avez cité le tweet, la réaction du ministre de l'Intérieur.
17:01On va regarder quand même une série de tweets qu'on peut qualifier d'assez hallucinant.
17:06On part de ça.
17:06Bruno Rotaillot, les vrais supporters du PSG sont en train de s'enthousiasmer devant le magnifique match de leur équipe.
17:12Pendant ce temps-là, des barbares sont venus dans les rues de Paris pour commettre des délits et provoquer les forces de l'ordre.
17:16J'ai demandé aux forces de sécurité intérieure de réagir avec vigueur face à ces exactions.
17:21J'apporte mon soutien au préfet de police et à tous les policiers qui veillent ce soir sur la sécurité de tous.
17:26Il est insupportable qu'il ne soit pas envisageable de faire la fête sans craindre la sauvagerie d'une minorité de voyous qui ne respectent rien.
17:32Jusque-là, vous ne voyez sans doute rien d'hallucinant.
17:34Eh bien si, parce qu'Antoine Léaumont, lui, se dit ça.
17:36Bruno Rotaillot a organisé le bazar sur les principaux axes de remontée vers les Champs-Elysées.
17:41La circulation n'est pas coupée.
17:42Le barbare du maintien de l'ordre, c'est lui et lui seul.
17:45Et un dernier tweet, parce qu'il fallait les sélectionner, on ne peut pas tout passer.
17:47Alexis Corbière.
17:48Ce tweet est indigne d'un ministre de l'Intérieur républicain.
17:52Il faut refuser la violence de ceux qui voudraient gâcher la fête.
17:55Mais pourquoi utiliser ce vocabulaire barbare, sauvage, c'est-à-dire étranger et quasiment animal,
18:01même quand les gens sont heureux, cet homme a la haine.
18:03Jonathan Cixou.
18:05C'est-à-dire que vraiment, la réaction de base de Bruno Rotaillot, elle est quand même juste...
18:10Elle décrit une réalité.
18:12Semble-t-il.
18:13Mais en fait, il a la haine, lui dit Alexis Corbière.
18:14Non, mais c'est à chaque fois, de la part de cette extrême-gauche et des élus LFI, une inversion systématique du réel, une inversion systématique de la victime.
18:25C'est une stratégie politique, c'est leur façon de faire de la politique et on voit où ça nous mène.
18:31Il est effarant de voir que, alors que les Champs-Elysées sont le théâtre de ces invasions barbares, ces mêmes personnes sont en train de tweeter ça hier soir.
18:42Il y a quelque chose qui est...
18:43Oui, il n'y a pas de problème, ce sont juste des gens qui célèbrent, Jonathan.
18:45Enfin, ils sont contents.
18:46Ce qui est effrayant aussi, c'est de voir les images des Champs-Elysées ce matin pour préparer une fête Potemkin sur les lieux-mêmes de scène de guerre il y a encore quelques heures.
18:57Ils vont, les joueurs, être reçus à l'Elysée dans la foulée.
19:01Je pense que le chef de l'État se gardera bien de parler de ce qui s'est passé à Paris, principalement la nuit dernière.
19:07Il n'y a pas de réaction.
19:07Et s'il évoquait quelques débordements, je pense qu'il parlerait de gogo, peut-être, pour reprendre quelques termes qui lui sont chers.
19:14Il est navrant de voir tous ces gens qui se déchaînent.
19:19Ce ne sont même pas ces gens qui se défoulent, ce sont des gens qui se déchaînent.
19:23Et puis, simplement à titre personnel, une parenthèse, quand on regardait ces images, ou quand on les regarde encore ce matin, si on ne met pas le son,
19:30il n'y a aucune référence à Paris ou à la France sur les maillots.
19:34Il y a écrit Qatar, en gros. Paris a été envahie par des t-shirts portant le Qatar hier.
19:39Moi, c'est aussi ça que je retiens ce matin.
19:41En dix secondes, s'il vous plaît.
19:42Très vite. Oui, trois réactions rapides.
19:45Corbière est toujours... Ce n'est pas surprenant.
19:47Il est hors de tout.
19:49Moi, je l'invite à prendre contact avec les parents du gamin qui a été poignardé, par exemple.
19:53Et ceux qui sont entre la vie et la mort à Grenoble.
19:55Il y aura peut-être un autre langage.
19:56Sur la déclaration de M. Attal, on est quand même dans la sidération aussi.
20:00Tu casses, tu nettoies.
20:01Enfin, bon, bref.
20:01Ça aussi, en oubliant au passage que ça fait huit ans qu'ils sont au pouvoir
20:05et qu'il a lui-même déclaré que ce pouvoir-là n'avait pas pris en compte
20:09les problèmes sécuritaires de ce pays.
20:11Dont acte.
20:12Pardon, je vous accélère un petit peu parce qu'il faut qu'on retourne justement à Munich.
20:16On va retrouver Thibaut Marcheteau et Fabrice Elsner.
20:18Bonjour à tous les deux.
20:19Alors, vous êtes devant l'hôtel où se trouvent encore les joueurs du PSG.
20:23Cher Thibaut, alors quel est le programme ?
20:25On imagine qu'ils ont bien célébré la victoire.
20:28Absolument, Elodie.
20:31C'est peu dire.
20:32On a vu des joueurs rentrer à l'hôtel au petit matin.
20:35On ne va pas citer de nom.
20:36On a vu quand même, il y a prescription.
20:38C'est un ancien joueur du PSG.
20:40Marco Verratti, aussi bien connu pour son activité sur le terrain
20:43que dans la vie nocturne, lorsqu'il était joueur du PSG.
20:46Il est sorti de l'hôtel aux alentours de 6h30 avec une petite mine.
20:50Le programme pour les Parisiens, avant de rejoindre la capitale,
20:53ils vont se rendre à l'aéroport de Munich aux alentours de 13h15.
21:001h45 de vol pour arriver vers 15h30 à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle
21:06avant d'entamer cette parade dont vous évoquez les contours en plateau.
21:11Évidemment, il y a aussi les supporters qui ont fêté ce titre dignement
21:14dans les rues de Munich avec ceux qui étaient dans les fanzones
21:18mais surtout ceux qui étaient dans le stade, dans l'Allianz Arena.
21:21Les 18 000 chanceux qui avaient un billet,
21:23ils ont passé de longues heures après le coup de sifflet final
21:26pour profiter et voir les Parisiens exulter.
21:28Certains ont même eu la chance de pénétrer sur la pelouse du stade.
21:32Ils ont d'ailleurs pour beaucoup gardé les souvenirs
21:35de ce moment qu'il restera forcément gravé dans leur mémoire.
21:40Ils ont gardé des petits morceaux de gazon
21:41ou alors des petits morceaux du filet
21:43qui a vibré cinq fois quand même hier.
21:46C'est un record.
21:47Jamais dans une finale de la Ligue des Champions
21:49il y a eu un tel écart.
21:50Encore une nouvelle anecdote pour ce moment
21:53encore plus historique pour le club de la capitale.
21:55Merci beaucoup Thibaut Marchoteau.
21:57Merci à Fabrice Eschner qui vous accompagne.
21:59On va passer nous aussi au programme du jour.
22:02Sabrina, encore en périmètre et des mesures de sécurité
22:05mises en place donc pour cette fameuse parade
22:08qui aura lieu cet après-midi.
22:09Oui, depuis 6h du matin, les forces de l'ordre sont en train de placer.
22:12Les barrières, les blocs de béton aussi à tous les points d'entrée
22:14critiques au niveau des Champs-Elysées.
22:16Le périmètre de sécurité est bouclé.
22:18Il y aura un contrôle d'accès avec un filtrage très minutieux évidemment.
22:22Fouilles, ouvertures de sacs.
22:23A partir de 14h, c'est le service d'ordre qui est mis en place avec plusieurs centaines
22:27de policiers, des CRS.
22:29La Bravem aussi est mobilisée.
22:31Ils seront répartis sur tous les secteurs des Champs-Elysées.
22:33Il y aura des patrouilles à pied, en véhicule et même sur les toits pour avoir des points
22:37hauts d'observation.
22:39Une surveillance vidéo aussi est prévue avec une présence de drones, d'un hélicoptère.
22:43L'accès du public, lui, sera divisé en trois boxes, trois secteurs entièrement
22:47sécurisés qui peuvent accueillir jusqu'à 110 000 supporters.
22:51Quant aux joueurs du PSG, ils atterriront à l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle à
22:5615h30.
22:57Ils seront escortés tout du long.
22:59La parade, la remontée des Champs-Elysées, elle, elle est prévue à partir de 17h15,
23:04arrivée à l'Arc de Triomphe aux alentours de 18h30.
23:07Puis, ils seront reçus à l'Elysée par le Président de la République.
23:10Et à 20h45, ils retrouveront leurs supporters au Parc des Princes.
23:15La soirée devrait durer jusqu'à minuit.
23:17Et vous le disiez, ils vont, merci Sabrina, ils vont être accueillis à l'Elysée par
23:21le chef de l'État.
23:22On regarde de nouveau d'ailleurs Emmanuel Macron et sa réaction hier.
23:26Lui, le grand supporter de l'OM, a donc dû féliciter le PSG champion.
23:30Mon frère, jour de gloire pour le PSG.
23:31Bravo, nous sommes tous fiers.
23:32Paris, capitale de l'Europe.
23:34Ce soir, on note quand même que la parade devait avoir lieu uniquement si la soirée du
23:38samedi avait été calme.
23:38Mais visiblement, la soirée d'hier a été calme.
23:41Nous n'avons peut-être pas tous vécu la même.
23:43On marque une première pause dans l'heure des pros.
23:45Et on se retrouve avec les invités pour la suite des débats.
23:48Et merci Sabrina d'avoir été avec nous pour cette première partie.
23:51A tout de suite.
23:51De retour pour la deuxième partie de l'heure des pros.
23:58Week-end, plusieurs monuments fréquentés par la communauté juive ont donc été dégradés
24:03dans la nuit de vendredi à samedi.
24:05On peut citer parmi eux le mémorial de la Shoah, trois synagogues et un restaurant qui
24:08sont situés principalement dans le quartier du Marais, en plein cœur de la capitale.
24:12Bruno Rotaillot, ministre de l'Intérieur, a tout de suite fait part de son immense dégoût.
24:16Je le cite.
24:16Le mémorial de la Shoah et son mur des Justes, recouverte de peinture verte.
24:27A quelques rues de là, cette synagogue a elle aussi été victime de dégradation.
24:31Les faits ont eu lieu dans la nuit de vendredi à samedi.
24:34Un acte antisémite filmé par la caméra de vidéosurveillance du mémorial.
24:38Aux alentours de 4h30 du matin, les images montrent une personne vêtue de noir,
24:42jetée de la peinture sur les murs.
24:44Il n'y a plus un seul jour qui passe aujourd'hui en France sur le sol national depuis le 7 octobre
24:482023 sans que nous n'ayons de nouveaux actes antisémites à déplorer.
24:52Un sentiment de rage, de colère et d'impuissance aussi.
24:55Il y a quelque chose de terrible de se dire que le nom de tous ces déportés a été
24:59bafoué, a été sali.
25:01Il faut prendre les choses à la hauteur de la gravité et enfin appeler à avoir
25:06une parole qui soit beaucoup plus saine pour une paix publique.
25:10Une dégradation antisémite immédiatement dénoncée par Bruno Retailleau.
25:14Immense dégoût devant ces actes odieux qui visent la communauté juive.
25:18Le restaurant chez Marianne situé dans le 4e arrondissement a lui aussi subi des jets
25:22de peinture verte.
25:23Un pot entamé a été retrouvé sur place.
25:26Pour l'heure, aucun messave ni revendication.
25:28Mais l'acte inquiète les membres de la communauté juive.
25:30Je suis un peu plus prudente que d'habitude.
25:34Je regarde un peu plus autour de moi, je regarde derrière moi.
25:37Qu'on abîme nos édifices religieux avec les couleurs du Hamas, c'est vraiment une honte.
25:45Je trouve qu'on nous met une cible dans le dos.
25:47Ce vendredi, Bruno Retailleau avait demandé au préfet une sécurisation renforcée de la
25:51communauté juive à l'occasion de la fête de Chavouot qui commence ce dimanche.
25:55Kevin Bossuet, je vous entendais réagir au témoignage de cette femme qui dit
26:00« Je suis plus prudente » et on se rappelle qu'on a déjà fait ici sur CNews des reportages
26:04de Français vivant en Israël qui sont revenus en France et qui sont repartis.
26:09Et quand on les interrogeait, ils nous disaient « Finalement, on ne sent plus son sécurité
26:12en Israël qu'en France.
26:14On en est là. »
26:15Oui, on en est là aujourd'hui.
26:16Ce qui est en train de se passer dans notre pays est juste lamentable, est juste scandaleux.
26:21Il y a une explosion de l'antisémitisme, une synagogue qui a été incendiée,
26:25une adolescente à courbe voie violée car juive, des insultes qui sont quotidiens.
26:31On montre du doigt les juifs parce qu'ils sont juifs.
26:34Ce fameux maillot dans le métro anti-juif et même dans nos instances, par exemple dans
26:41les grandes écoles ou à Sciences Po ou à l'INALCO où parfois les étudiants juifs
26:45ont pu rencontrer des problèmes, même à l'école publique où parfois les petits
26:49juifs sont obligés de quitter les écoles publiques parce qu'ils se sentent considérablement
26:53en insécurité.
26:54Et depuis un an, les politiques nous racontent qu'il faut lutter contre l'antisémitisme,
26:58lutter contre l'antisémitisme.
27:00Mais quelles sont les conséquences de ce genre de discours ?
27:03Est-ce que concrètement on lutte vraiment contre l'antisémitisme dans notre pays
27:06quand on laisse un parti qui est la France insoumise jouer sur l'antisionisme qui n'est
27:10que le fauné de l'antisémitisme ?
27:12Le premier d'entre nous, monsieur Macron, n'a même pas dénié participer à la marche
27:16contre l'antisémitisme et n'a de cesse finalement de faire des clins d'œil au
27:21Hamas de manière indirecte.
27:23Et n'a pas réagi à ces dégradations.
27:25Alors certes on ne peut pas réagir à tout mais là on est quand même sur quelque chose
27:28qui n'est pas anonyme.
27:28Et n'a pas réagi à ces dégradations parce que vous savez Elodie, quand vous appelez
27:32à désarmer Israël, quand vous appelez à des sanctions contre Israël, quand vous
27:36appelez à la reconnaissance d'un État palestinien alors que ce n'est absolument pas le
27:40moment, vous faites le jeu du Hamas et vous donnez raison finalement à tous ces gens
27:45qui crachent leur haine d'Israël et leur haine des Juifs dans notre pays.
27:50Moi je pense que nous ne sommes pas à la hauteur, encore cette semaine je suis allé
27:53chez le coiffeur, je suis tombé sur une coiffeuse qui est juive, qui était exceptionnelle,
27:58qui m'a raconté qu'elle en a marre, elle en a gros sur la patate, elle n'a plus envie
28:01de rester dans ce pays parce qu'elle ne se sent plus en sécurité alors que les Juifs
28:05ça fait partie de notre histoire, c'est notre identité intrinsèque.
28:08Mais qu'a fait ce pays ? Mais j'ai honte d'être français, j'ai honte pour mes compatriotes
28:12Juifs, c'est juste scandaleux.
28:14Et justement je voudrais qu'on écoute parce que je sais qu'il est un petit peu pressé
28:18mais merci d'être avec nous Arnaud Clarsfeld, bien connu évidemment des téléspectateurs
28:22de CNews.
28:24Arnaud, ce qui est horrible dans les témoignages qu'on vient d'entendre, ce sont ces personnes
28:29qui disent malheureusement c'est pas étonnant, moi maintenant ma vie quotidienne change un peu,
28:33je fais attention, cette dame qui dit je regarde derrière moi dans la rue, malheureusement
28:37on impose aujourd'hui à nos compatriotes Juifs la peur et l'insécurité.
28:43C'est pas simplement la peur, c'est le fait de se demander si l'avenir des Juifs est en
28:49France.
28:50Il n'y a pas un seul Juif en France, même s'il est de gauche ou d'extrême gauche, qui
28:55ne se demande si l'avenir des Juifs sera toujours en France d'ici une vingtaine d'années.
29:02Et pourtant la France n'est pas un pays antisémite, mais l'extrême gauche l'est, les islamistes
29:08le sont et aujourd'hui le président de la République par ses positions internationales
29:14motivées pour moi essentiellement par des considérations politiques met de l'huile
29:21sur le feu, vous montrez les images du mémorial de la Shoah et du mur des Justes, je rappelle
29:27les travaux historiques de mon père qui a montré que si un quart des Juifs doit sa
29:32perte à Vichy, qui a coopéré avec les nazis, les trois quarts des Juifs survivants
29:37doivent leur survie à la population française qui a protesté, une population française qui
29:44nourrit de valeurs républicaines et de charité chrétienne a fait que la France a
29:50vu sa communauté juive aux trois quarts épargnée.
29:55Mais aujourd'hui il y a une nouvelle menace, l'antisémitisme mute et aujourd'hui c'est
30:01l'extrême gauche qui est devenue antisémite, avant c'était l'extrême droite et aujourd'hui
30:05c'est l'extrême gauche et il faut agir.
30:08Et je suis étonné, il y a une défaillance des pouvoirs publics parce que le ministre de
30:13l'Intérieur dit que les lieux juifs sont protégés, ce n'est pas le cas, je dois dire
30:18que ce n'est pas besoin d'être Hercule Poirot pour constater que si quelqu'un a pu aller
30:24le soir, la nuit, d'un lieu juif à un autre lieu juif et jeter de la peinture, il aurait
30:30pu jeter des bombes.
30:32Bon, c'est que ce n'est pas protégé.
30:34La rue Geoffroy-Lanier où se trouvent les mémorials de la Shoah est très étroite,
30:37elle fait cinq mètres, il suffit d'un policier pour, disons, empêcher des dégradations
30:44et pourtant ce mémorial de la Shoah avait déjà été dégradé par le passé.
30:49Et ce matin, ma mère m'a dit qu'elle promenait ses chiens avenue de Messines où se trouve
30:54la fondation pour la mémoire de la Shoah et sur l'immeuble de la fondation pour la mémoire
30:59de la Shoah, c'est écrit « Fuck Israel, free Palestine ». L'information n'est peut-être
31:05pas encore publique, mais en tous les cas, ma mère qui a de bons yeux, les chiens n'ont
31:10pas lus, mais ma mère a pu lire ce qui était écrit, elle me l'a dit, donc je vous le
31:15retransmets.
31:16Merci beaucoup en tout cas Arnaud Clarsfeld d'avoir été avec nous, merci aussi pour
31:19cette nouvelle information, évidemment on va vérifier tout ça.
31:24Jean-Pierre Colombias, c'est vrai, parce que ce que dit Arnaud Clarsfeld sur la sécurisation
31:28notamment des lieux fréquentés par la communauté juive, on est dans un week-end où Bruno Rotailleux
31:32avait demandé de renforcer la sécurité.
31:34Évidemment que le but ce n'est pas de jeter l'opprobre sur les forces de l'ordre qui ne peuvent
31:38pas être partout, mais en fait on voit bien qu'il y a à chaque fois des circulaires
31:40« il faut protéger, il faut protéger », c'est un peu « on se dédouane, on envoie
31:43une circulaire, protégeons ». Après, sur le terrain, on se débrouille.
31:47Vous avez quasiment tout dit, oui on se débrouille, on fait comme on peut, surtout que oui
31:50il y a des circulaires, ça ne coûte pas grand-chose, on est plus dans l'incantation que dans le
31:53réel, là encore, une fois de plus.
31:54C'est-à-dire que les effectifs de police, il y en a de moins en moins, il faut quand même
31:57arrêter.
31:57Pour remettre un peu la pendule, pardon, l'église au centre du village, on a perdu énormément
32:01de forces de police depuis plus de 20 ans, d'accord ? Quand on vous annonce, il faut
32:05quand même le dire, des recrutements massifs dans la police, c'est parce que parallèlement
32:09vous avez aussi des démissions massives.
32:11Oui, on remplace plus qu'on ajoute.
32:13C'est exactement ça, on a un fort déficit en forces de l'ordre depuis plus de 20 ans,
32:17je rappelle la suppression d'un fonctionnaire sur deux à partir de 2008, c'était pas
32:21rien, ok ? Ça a continué et on supprime des commissariats en France plutôt que l'on
32:25l'en crée.
32:25Ça c'est la réalité.
32:27Les policiers, ce n'est pas des Gremlins, je ne suis pas des trempés dans l'eau pour qu'ils
32:30se démultiplient et nous en manquons.
32:31Ce serait pratique ceci dit, mais bon.
32:33Et nous en manquons.
32:34Et le problème c'est que quand vous avez surtout un événement comme celui d'hier,
32:37vous avez 5400 policiers sur Paris, oui mais qui sont affectés à autre chose que la
32:41sécurisation des lieux de culte.
32:43Je regrette de contredire M.
32:44Clarsfeld, mais la plupart des lieux de culte sont surveillés, malgré tout, quoi
32:48qu'on en dise.
32:49Je connais un peu le problème quand même parce que je peux vous assurer que dans tous
32:51les commissariats de France et de Navarre, il y a une attention particulière sur
32:55ces lieux-là.
32:55Mais vous ne pouvez pas être partout et surtout quand vous n'avez plus personne, il n'y a
32:59personne.
33:00C'est la triste réalité du truc.
33:02Mais je reviens sur ce qui a été dit sur l'incarnation du pouvoir.
33:05Tout est là.
33:06C'est-à-dire qu'à partir du moment où vous avez des positions politiques à géométrie
33:09variable, qu'il n'y a pas de ligne, vous avez non seulement des attaques antisémites,
33:13antijuives, on va dire, il faut appeler un chat, un chat, mais aussi antichrétiennes.
33:16Vous avez des églises qui sont dégradées, vous avez des agressions et ça on n'en parle
33:21quasiment pas, pas du tout.
33:23Et là ça se révèle parce que là c'est physique, c'est visible, c'est très spectaculaire.
33:28La couleur verte n'est pas...
33:30N'est pas évidemment choisie au hasard, elle représente la masse.
33:33Il n'y a pas de hasard du tout là-dedans.
33:34Mais cette crispation et cette montée de la haine, on l'a sent montée depuis des années.
33:38Pourquoi ? Parce que l'État ne joue pas son rôle de modérateur.
33:42Je ne demande pas moi ce qu'ils prennent partie.
33:43Vous savez, je fréquente à la fois les deux communautés, je vais sur des médias qui
33:47sont considérés comme des médias ayant une forte audience, je dirais, maghrébine,
33:52nord-africaine.
33:53Je n'ai pas entendu de haine anti-juive.
33:55On va être très clair, il n'y a pas de message anti-juif et c'est Jean qui anime
33:59ces médias, le constate et le déplore parce que vous avez beaucoup de musulmans qui ne
34:03sont absolument pas solidaires avec ça.
34:06Évidemment.
34:06Et fort heureusement.
34:07Mais le problème, c'est qu'il y a une frange insupportable qui se sent légitime justement
34:12à dégrader tout ce qui leur tombe sous la main.
34:14Et ça c'est invivable et l'État doit vraiment se ressaisir et pas simplement nous
34:19envoyer des tweets.
34:19Le Président envoyait un tweet pour un péage, je vous le rappelle, ça méritait quand même
34:24au moins deux tweets.
34:24Allez.
34:25Une réaction Olivier, puis ensuite j'attends s'il vous plaît.
34:27Oui, mais effectivement, la difficulté c'est que ce n'est pas quelque chose qui est
34:31né spontanément aujourd'hui.
34:34Effectivement, l'antisémitisme a une très longue histoire, mais il a profondément muté
34:39ces dernières années.
34:40On a effectivement trois moteurs principaux qui aujourd'hui tournent à plein régime.
34:44Le premier, c'est une montée de l'islam politique, notamment dans certains de nos
34:49quartiers et le rapport sur les frères musulmans le dit bien.
34:51Et pour cet islam politique, la haine d'Israël, l'antisionisme et l'antisémitisme est un moteur
34:58qui permet de fédérer, de mobiliser une partie, notamment de la jeunesse, de leur côté.
35:04De l'autre côté, le moteur qui est en train presque de prendre le dessus, c'est le moteur
35:09de l'ultra-gauche qui considère que l'antisémitisme, c'est une forme du décolonialisme.
35:16Et en gros, il critique là tout ce qu'est le modèle occidental, les juifs étant au
35:21même titre que les chrétiens des occidentaux et donc ils doivent être contestés.
35:24Et là, on l'a vu avec un McDonald brûlé il y a quelques semaines parce que McDonald
35:30est accusé de soutenir Israël, ce qui est totalement farfelu.
35:33On a à Washington un jeune militant d'extrême-gauche, pas du tout musulman, qui va tuer deux juifs
35:41juste parce qu'il est dans ce combat décolonial.
35:44Et puis, vous avez des ingérences étrangères de plus en plus marquées, notamment avec des
35:48médias, alors pour le coup, il y a des médias aussi sur les réseaux sociaux qui sont ouvertement
35:52antisémistes et qui sont en train de travailler notamment la communauté dans ce qu'on appelle
35:57des mouvements under the radar, c'est-à-dire sous le radar, c'est-à-dire que si vous n'êtes
36:01pas abonné à ces comptes, vous ne les voyez pas.
36:02Par contre, quand vous êtes abonné à ces comptes, avec les algorithmes, vous recevez
36:05une propagande ininterrompue de messages antisémites et on le voit sur TikTok, on le voit avec
36:11des mouvements comme Agi+, par exemple, la chaîne jeune financée par le Qatar qui a des
36:17propos clairement antisionistes et quelquefois antisémites.
36:20Je vais vous faire réagir tout de suite, Jonathan Sicsou, mais je voudrais juste qu'on
36:22regarde la réaction de Laurent Wauquiez, le patron de la droite, à l'Assemblée qui s'est
36:27exprimée hier.
36:28Je pense au juste, je pense au chambon sur l'union, je pense à ceux qui ont sauvé les
36:31juifs pendant la guerre et j'ai honte pour notre temps, je ne veux pas de ce que devient
36:35la France, nous vallons mieux que cela parce qu'effectivement s'en prendre notamment.
36:38Alors évidemment à tous ces lieux, mais au mémorial de la Shoah qui honore tous ceux
36:44qui sont tombés pendant cette pire période de l'histoire, s'en prendre à ce symbole,
36:48c'est vraiment le summum de l'abjecte.
36:50Parfaitement, le tweet de Laurent Wauquiez est d'autant plus fort que lui-même, un
36:55lien direct avec des justes dans sa famille qui se sont illustrés.
37:01Des slogans antisémites ont été entendus hier soir sur les Champs-Elysées, au Parc des
37:05Princes, il y a un climat.
37:06Des banderoles.
37:06Des banderoles.
37:08Là où je voudrais, les précédents actes de vandalisme au mémorial de la Shoah, on
37:14a su que c'était des barbouzes russes ou bulgares ou d'islaves qui étaient derrière.
37:20Ce matin, je n'accuserai pas l'extrême gauche en être d'une façon sûre et certaine
37:25parce que la France est aussi victime de déstabilisation de réseaux très bien faits.
37:30Oui, ces réseaux qui utilisent justement ce climat malheureusement.
37:33Et pourquoi on est si facilement déstabilisés, déstabilisables ? Parce que ce pays est une
37:38cocotte minute.
37:38Et on voit bien, effectivement, à la découverte de ces jets de peinture sur ces lieux de culte
37:44et restaurants, c'est que ça touche là où ça fait mal.
37:47Et on voit bien que si ça devait être un acte de déstabilisation, c'est malheureusement
37:51hyper efficace.
37:53En vraiment 10 secondes, mais cette fois, c'est vraiment 10 secondes.
37:55Le symbole est fort.
37:56Non mais 10 secondes, on parle de M. Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur, mais qui est
37:59aussi ministre des cultes.
38:00Qu'est-ce que le ministère attend pour faire, pour organiser, pour imposer une réunion
38:05œcuménique avec tous les cultes ? Et qu'il y ait une vraie voie commune pour dire
38:09« Non, ce n'est pas une question religieuse. »
38:11Il nous reste 5 minutes avant de terminer l'émission.
38:15Je voudrais qu'on évoque un autre thème puisque le ministère de la Justice a dévoilé
38:18hier les chiffres de la densité carcérale.
38:22Nous sommes à plus de 83 000 détenus pour à peine 63 000 places opérationnelles.
38:27Et évidemment, cette surpopulation carcérale a des conséquences, à la fois sur les conditions
38:31de vie des détenus, mais aussi sur les conditions de travail des agents pénitentiaires, comme
38:35nous l'explique Kylian Salé.
38:37Jamais il n'y a eu autant de personnes incarcérées en France.
38:40Au 1er mai dernier, le pays comptait 83 681 détenus pour à peine 63 000 places disponibles.
38:47La densité carcérale était de 133,7% contre 125,3% à la même date l'année dernière.
38:54Dans certains établissements, la densité carcérale peut atteindre 250%.
38:58La densité et la répartition sont en réalité un peu différentes en fonction d'un établissement
39:04à un autre.
39:05C'est-à-dire qu'on a des établissements qui sont à plus de 200%, voire 250% de surpopulation
39:10carcérale, et d'autres qui ont une capacité d'accueil de 200 ou 300 détenus et sont
39:16environ à leur capacité d'accueil, si vous voulez.
39:19La France compte 6 000 détenus supplémentaires en un an, c'est 25 000 de plus en 5 ans,
39:24une surpopulation qui dégrade les conditions de travail des agents pénitentiaires.
39:28C'est très compliqué parce que cette surpopulation, ça crée forcément de la violence, ça crée
39:33des problèmes, les collègues n'ont pas le temps de faire leur travail, ils le font
39:39comme ils peuvent, là où on devait avoir 50 détenus, si vous en avez 150, c'est compliqué
39:44de gérer ça, donc c'est très très compliqué au quotidien.
39:47Selon le Conseil de l'Europe, la France est le pire pays européen en termes de surpopulation
39:52carcérale, juste après Chypre et la Roumanie.
39:55C'est bien ?
39:56Oui, alors effectivement, la comparaison n'est pas forcément flatteuse.
39:59Jonathan Sixoud, en tout cas déjà, premier constat, les 15 000 places de prison, visiblement,
40:04elles ne sont pas tout à fait arrivées, promises par Emmanuel Macron.
40:06Les promesses n'engagent que ceux qui les croient, selon la phrase de Jacques Chirac.
40:10C'est une situation qui n'est pas nouvelle, qui est dramatique, qui est scandaleuse.
40:14Si on est en prison aujourd'hui en France, c'est qu'on a commis quand même un acte
40:17particulièrement délictueux, mais savoir que plus de 5 000 personnes dorment à même
40:21le sol chaque jour, c'est quelque chose qui, moi, me révolte.
40:24Et c'est pour ça qu'il y a la réinsertion.
40:27C'est ce que j'allais dire.
40:27On ne peut pas sortir mieux, si je puis dire, à l'issue de sa peine, quand on a été
40:32enfermé dans de telles situations, vivre à 3 ou 4 types dans 9 mètres carrés,
40:3523 heures sur 24.
40:37Je crois que ce sont des conditions même psychologiques, même sans parler des conditions
40:42physiques, qui sont dégradantes pour l'individu.
40:46Et en parallèle, il y a quoi ? Il y a aussi de moins en moins d'agents pénitentiaires
40:50parce que les conditions de travail se dégradent.
40:52Rappelons qu'un surveillant de prison, par définition, il est lui aussi enfermé
40:56derrière les barreaux avec les prisonniers.
40:57C'est environ 1 pour 100.
40:591 pour 100 prisonniers.
41:00Olivier Vial, surtout, cette surpopulation carcérale, elle dit tout et elle influence
41:05totalement notre politique répressive.
41:08Parce que comme il n'y a pas de place de prison, c'est simple.
41:11Non, mais du coup, on n'emprisonne pas.
41:13On ne peut plus.
41:13Cette fois-ci, ça fait quelques années qu'on le savait, mais dans le débat public,
41:17on a enfin compris que le point de blocage de toute notre politique judiciaire, c'est
41:21une logique quantitative, c'est le nombre de places.
41:24Le laxisme de la justice, il est en partie expliqué par le fait simplement que les juges
41:29sont quelquefois obligés de gérer le nombre de places.
41:31Donc, ce n'est pas le bon point.
41:32Non, mais c'est...
41:33Donc, aujourd'hui, ce qu'il faut qu'on regarde, c'est qu'effectivement, il y a
41:36une surpopulation carcérale.
41:38Dans le même temps, on sait qu'il y a 16 000 condamnations à de la prison ferme
41:42qui ne sont pas appliquées pour l'instant parce qu'il n'y a pas de place.
41:45Il y a une forme de surbooking des places de prison, ce qui est totalement irréaliste.
41:50Mais tout ça, c'est parce qu'on n'a pas mis les moyens.
41:54On sait que malgré tous les discours, aujourd'hui, sur 1 000 euros de dépenses publiques,
41:59il n'y a que 2,50 euros qui vont aux prisons et à la politique carcérale.
42:025 euros qui vont à la justice au total.
42:05Et là aussi, dans cette surpopulation carcérale,
42:07ce que vous dites sur les personnes qui dorment par terre,
42:10c'est d'autant plus scandaleux que c'est essentiellement dans les maisons d'arrêt.
42:13Et dans les maisons d'arrêt, il y a 22 000 personnes qui ne sont même pas condamnées,
42:17qui sont simplement des prévenues.
42:18Donc, c'est eux qui ont les conditions les plus dures.
42:21Alors que, pour certains, ils n'ont même pas encore eu une condamnation.
42:25Théline ?
42:25Oui, je suis d'accord avec ce qui a été dit.
42:26Il faut dire que construire des prisons, c'est socialement compliqué.
42:29On le voit avec les élus locaux, forcément, qui ne sont pas toujours favorables.
42:32Et on l'a vu récemment à Marseille avec l'extension de la prison
42:35qui avait notamment causé une protestation de la population.
42:40Mais moi, j'aimerais qu'on change également de modèle.
42:42Regardez ce qui se passe dans les pays du Nord, où vous avez les courtes pernes.
42:45On s'est rendu compte qu'avec les courtes peines,
42:47vous avez finalement une baisse du nombre de personnes en prison.
42:50Parce que quand vous prenez les délinquants à la racine,
42:53que vous les punissez sévèrement par quelques jours de prison,
42:56souvent, ils ne recommencent pas.
42:58Et forcément, par la suite, il n'y a pas de peines de prison qui sont extrêmement longues.
43:03Donc, regardez ce qui se passe. Le nombre de places dans les prisons a terriblement baissé,
43:07notamment dans les pénis du Nord, parce que la justice fonctionne.
43:10Et surtout, on agit dès la racine.
43:14Et puis, effectivement, pour terminer, c'est aussi, et ça, ils le disent,
43:17et on les a entendus dans ce sujet, des conditions de travail pour les agents pénitentiaires
43:21qui sont aussi extrêmement dégradés.
43:23– Ah ben, ils sont totalement dégradés, ils sont menacés.
43:25Enfin, c'est extrêmement complexe.
43:27Mais pour... Enfin, je veux dire, on ne peut que compléter le propos qui vient d'être tenu.
43:30Il n'y a pas vraiment de politique pénale dans ce pays.
43:32C'est ça, le problème. Il n'y a pas de vision.
43:34Je veux dire, on va vraiment au gré du vent, quoi.
43:37C'est la politique de la feuille morte.
43:38Un coup à droite, un coup à gauche.
43:40On nous a promis des prisons, il n'y en a pas.
43:41On a oublié que la population française avait considérablement augmenté ces 30 dernières années
43:46et on n'a pas réajusté le nombre des prisons.
43:48On veut mettre tout le monde en prison, mais on n'a pas de place.
43:51Comment faire ?
43:51Et c'est pour ça que moi, je ne supporte pas les accusations sur la justice
43:55quand on me dit que la justice est laxiste.
43:56Ce n'est pas vrai.
43:57– Oui, c'est qu'elle n'a pas le choix.
43:58– C'est faux. Il y a énormément de condamnations.
44:00Dans tous les procès d'assises, ça condamne.
44:02Mais simplement, on n'a pas ni une mesure d'incarcération,
44:05ni surtout de mesure alternative.
44:07Parce qu'on ne veut pas les développer, ça peut coûter cher.
44:09– Et c'est la fin de cette heure des pros.
44:11Merci à tous les quatre d'avoir été mes invités.
44:14Tout de suite, c'est l'heure du grand rendez-vous.
44:16Vous retrouvez Aurore Berger, ministre chargée de l'égalité,
44:18« Femmes, hommes et la lutte contre les discriminations ».
44:21Quant à moi, je vous dis à tout à l'heure, 19h sur CNews.
44:23Sous-titrage Société Radio-Canada
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