Le directeur du Ceru Olivier Vial était l’invité de L'Heure des Pros Week-End ce dimanche 1er juin sur CNEWS. Il s’est exprimé au sujet du nombre important de détenus qui se trouvent actuellement dans les prisons françaises : «Le point de blocage de notre politique judiciaire est une logique quantitative»
00:00Cette fois-ci, ça fait quelques années qu'on le savait, mais dans le débat public, on a enfin compris que le point de blocage de toute notre politique judiciaire,
00:07c'est une logique quantitative, c'est le nombre de places.
00:10Le laxisme de la justice, il est en partie expliqué par le fait simplement que les juges sont quelquefois obligés de gérer le nombre de places.
00:17Donc c'est pas le bon mot.
00:18Non, mais c'est... Donc aujourd'hui, ce qu'il faut qu'on regarde, c'est qu'effectivement, il y a une surpopulation carcérale.
00:24Dans le même temps, on sait qu'il y a 16 000 condamnations à de la prison ferme qui ne sont pas appliquées pour l'instant parce qu'il n'y a pas de place.
00:31Il y a une forme de surbooking des places de prison, ce qui est totalement irréaliste.
00:35Mais tout ça, c'est parce qu'on n'a pas mis les moyens.
00:39On sait que malgré tous les discours, aujourd'hui, sur 1 000 euros de dépenses publiques, il n'y a que 2,50 euros qui vont aux prisons et à la politique carcérale.
00:485 euros qui vont à la justice au total.
00:50Et là aussi, dans cette surpopulation carcérale, ce que vous dites sur les personnes qui dorment par terre,
00:56c'est d'autant plus scandaleux que c'est essentiellement dans les maisons d'arrêt.
00:59Et dans les maisons d'arrêt, il y a 22 000 personnes qui ne sont même pas condamnées, qui sont simplement des prévenus.
01:04Donc c'est eux qui ont les conditions les plus dures.
01:07Alors que pour certains, ils n'ont même pas encore eu une condamnation.