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  • 25/05/2025
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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News
Transcription
00:00Il est quasiment 9h sur CNews, une pensée tendre à toutes les mamans,
00:04bonne fête des mères bien sûr, et nous en parlerons dans cette émission.
00:08A la une de l'heure des pros ce matin, regardez bien cette image.
00:12Dans un hémicycle aux trois quarts vide, les députés ont créé le délit d'entrave à l'aide à mourir,
00:16alourdissant la peine à deux ans de prison.
00:19Un article adopté par 84 voix contre 49.
00:22Pour un texte aussi important qui va bousculer notre manière de voir la vie,
00:26d'administrer la mort, l'Assemblée était donc hier quasi vide.
00:30Comment expliquer que dans la dernière ligne droite, les députés ne soient pas tous mobilisés ?
00:34Hier, le rapporteur de cette loi, M. Falorni, se félicitait de la tenue des débats.
00:38Nous avons en grande partie réussi à montrer le meilleur de l'Assemblée a-t-il conclu ?
00:43Ah bon ? 400 députés ailleurs ce week-end, 77% d'abstentionnistes,
00:48et on se congratule ? Quelle hypocrisie face à tant d'inconséquences.
00:52On vous répondra le week-end, vous savez, on est en circo pour circonscription.
00:55Soyez certains que les Français ont bien compris que le calendrier électoral prime sur les lois.
01:002026, les municipales, voilà l'enjeu avant la présidentielle.
01:04Mardi sera l'heure du vote solennel.
01:07Aucun député, bien sûr, ne manquera à l'appel.
01:09C'est bien normal, toutes les caméras seront là.
01:12Vous aurez ceux qui viendront aux quatre colonnes répondre aux journalistes,
01:16crier au loup alors qu'ils étaient à des centaines de kilomètres du Palais Bourbon ce samedi.
01:20Comment voulez-vous que les Français retrouvent un semblant de confiance dans la classe politique ?
01:24À l'éperler, burn-out, surmenage aux soignants, aux agriculteurs, aux taxis, aux artisans.
01:29Enfin, l'Assemblée est peut-être allée trop loin ce week-end.
01:32Le délit d'entrave, c'est franchir une nouvelle limite qui n'est pas supportable,
01:37a dit Bruno Retailleau, et nous en parlerons bien évidemment ce matin.
01:42Et le plateau, il n'y a pas d'abstentionnistes ce dimanche matin.
01:45Je vous présente les invités dans un instant.
01:47Mais avant cela, c'est le Point sur l'information avec Marine Saborin.
01:49Bonjour Marine.
01:50Bonjour Eliott, bonjour à tous.
01:51Le projet de réforme de tarification du transport des malades par les taxis va être retravaillé.
01:57C'est François Bayrou qui l'a annoncé hier soir.
01:59Le Premier ministre a rencontré hier les représentants des chauffeurs.
02:02Il s'était mobilisé depuis lundi contre un tarif unique, tarif qui varie aujourd'hui selon les départements.
02:08Les députés appelaient à se prononcer sur la fin de vie ce mardi à l'Assemblée nationale.
02:12Ne ratez pas notre enquête sur le sujet.
02:14Mourir n'est pas tuer, diffusée sur notre antenne à 21h50.
02:17Notre documentaire sera suivi d'un débat dans 100% politique présenté par Élodie Huchard.
02:23La Russie a une nouvelle fois frappé l'Ukraine cette nuit.
02:25L'attaque aérienne a fait au moins neuf morts à l'ouest du pays et plusieurs blessés.
02:29Deux enfants et un adolescent sont morts dans un bombardement dans la région de Djimotirs.
02:33Cela arrive juste avant un dernier échange de prisonniers entre l'Ukraine et la Russie.
02:37En revanche, toujours aucun cessez-le-feu à l'horizon.
02:40Et puis à 10h, ne ratez pas le grand rendez-vous.
02:43Pierre Devineau reçoit sur CNews et sur Europe 1 le philosophe Alain Finkielkraut.
02:47Merci Marine Sabourin, on est avec Sarah Salmane, Raphaël Stainville, Nathan Devers et Jean-Christophe Galien.
02:54Bonjour à tous les quatre, on va le répéter beaucoup.
02:57Bonne fête à toutes les mamans, bien évidemment.
03:00J'ai commencé par ça, après l'édito était moins drôle.
03:03Mais c'est important, c'est la priorité.
03:05Tout le monde a offert des fleurs, vous avez tout préparé, les gâteaux, les chocolats.
03:08Je vais m'empresser de...
03:09Vos enfants, Raphaël, ont tout préparé.
03:11J'espère que mes enfants ont tout fait pour leur maman.
03:14Ah, il y a intérêt quand même.
03:16Oui, j'espère.
03:17Ils font beaucoup aussi pour leur papa ?
03:19On verra.
03:21Bon, alors on va commencer avec le Festival de Cannes.
03:24Quelle tartufferie le Festival de Cannes avec cette gauche croisette, donneuse de leçons.
03:29Pascal qui parle dans l'édito, dans le journal du dimanche, des résistants de la croisette.
03:33Pourquoi je vous dis ça ?
03:35Parce que c'est les premiers à donner, à faire la morale à tout le monde.
03:39C'est devenu maintenant un événement ultra politique.
03:42Il s'avère qu'hier, il y avait une ancienne otage, Mia Chem, qui était présente.
03:48Elle a vécu l'horreur, Mia Chem.
03:50Elle est venue au Festival de Cannes.
03:52Elle est venue, elle voulait rendre hommage aux otages qui sont encore présents dans la bande de Gaza.
03:57Eh bien, en fait, et personne n'en a parlé, bien évidemment,
04:00mais son message de soutien aux otages a été confisqué par la sécurité.
04:04C'est Yvain de Quatennous qui nous le nous informe,
04:09parce qu'évidemment, on n'en parlera pas sur le service public.
04:12Mia Chem, ancienne otage libérée de Gaza, a vu son bandeau « Bring them home »
04:16confisqué par la sécurité du Festival de Cannes samedi, lors de la cérémonie de clôture.
04:21L'incident s'est produit à son arrivée sur le tapis rouge.
04:24Alors, qu'est-ce qu'elle dit ?
04:25Elle dit « Je suis venue pour soutenir la lutte visant à ramener les otages.
04:29Malheureusement, à l'entrée du tapis rouge, la direction du festival a saisi le bandeau
04:34que je comptais porter. J'ai refusé d'abandonner.
04:37J'ai récupéré l'épingle jaune des otages auprès d'un membre de la délégation
04:41et je l'ai fixé sur ma robe. »
04:43Donc, c'est-à-dire que le simple fait de rendre hommage et de penser aux otages
04:50qui sont toujours présents dans la bande de Gaza,
04:52ça peut poser problème au Festival de Cannes.
04:54On parle du pin's jaune, n'est-ce pas ?
04:56Alors, elle parle justement d'un bandeau avec le bandeau « Bring them home ».
05:01Donc, elle avait ce fameux pin's.
05:04Mais je crois qu'on a des images.
05:05Elle était entourée d'une petite délégation avec, vous voyez, des pin's plus importants.
05:11Alors, est-ce que c'était un bandeau écrit ?
05:13Je vais vous dire.
05:14Et alors, que ce soit un bandeau avec marqué « Bring them home »
05:19ou alors ce petit bandeau jaune que vous portez régulièrement, d'ailleurs ?
05:22Que j'ai porté au Festival de Cannes l'an dernier, d'ailleurs.
05:25J'ai porté aussi la plaque dont elle parle.
05:27Alors, on m'avait regardé un peu, on va dire, de travers,
05:29mais on m'avait quand même laissé rentrer.
05:30Et il me semble que MIHM était déjà là l'an dernier
05:32et que ça n'avait pas posé problème.
05:34Mais pour les soutiens de la Palestine, en tout cas, il n'y a aucune difficulté.
05:37Je pense notamment l'an dernier à Quête Blanchette,
05:38qui avait une robe aux couleurs de la Palestine.
05:41Les Ilabectiques avaient le symbole de la pastèque.
05:44Donc, en tout cas, pour les soutiens à la Palestine,
05:46il y a d'ailleurs une tribune aussi pour ce qu'ils appellent le génocide à Gaza.
05:50Signée par 900 personnes.
05:52Donc, je note qu'en tous les cas, pour soutenir Gaza et la Palestine,
05:55il n'y a pas de difficulté.
05:56Pour soutenir Israël, c'est un peu plus compliqué au Festival de Cannes.
06:00Et on parle là, ce n'est pas une politique, ce n'est pas une artiste, c'est un otage.
06:07C'est une femme qui a vécu l'enfer dans la bande de Gaza et qui a été libérée.
06:12Donc, qui vient aussi pour rendre hommage.
06:16J'ai vu, par exemple, Julien Assange,
06:17qui a voulu rendre hommage aux victimes civiles et aux enfants de Gaza.
06:22Je vais vous dire, c'est bien qu'il fasse ça, il n'y a pas de problème.
06:25Il n'y a aucune difficulté, mais il faut accepter tous les soutiens.
06:27– Exactement, pourquoi il y aurait un problème pour Miachem ?
06:32Quel est le souci, Nathan Devers ?
06:34– Vous avez totalement raison, Miachem est une civile.
06:39Vous avez fait cette distinction qui est centrale, ce n'est pas une politique.
06:42Elle représente la société civile et elle représente, dans sa cause,
06:45la libération des otages et le fait de mettre en lumière les violences
06:50que les otages ont pu subir et que les femmes aussi ont pu subir,
06:52parce qu'elle a pris la parole, sur les violences sexuelles
06:55qui ont eu lieu lors du 7 octobre et après le 7 octobre pour les otages.
06:59Je crois que ça a vraiment été l'angle mort de toute une certaine partie de la gauche
07:04qui a un discours humanitaire, humaniste, universaliste,
07:09sensible à toutes les souffrances, mais qui n'a pas voulu entendre
07:12les souffrances de cette catégorie précise de la population.
07:16On peut donner un exemple, que je cite beaucoup, mais qui est très révélateur.
07:19C'était la journée du 8 mars 2024,
07:22c'est-à-dire la journée internationale des droits des femmes,
07:24quand il y avait eu cette fameuse marche à Paris pour les droits des femmes,
07:27que le collectif Nous Vivrons était allé à cette marche,
07:29non pas pour véhiculer un message politique,
07:31mais juste pour rappeler que quelques mois avant,
07:33il y avait quand même eu des viols de masse lors du 7 octobre.
07:36C'est presque comique, ces personnes ont été virées de la manifestation
07:41par des féministes en étant traitées, je suis désolé pour la vulgarité,
07:45de saleputes.
07:46Si vous voulez, ça montre bien que des féministes puissent se retrouver
07:50à traiter de l'insulte la plus machiste qui soit des personnes
07:55qui venaient rendre hommage à des femmes violées.
07:56Ça montre bien qu'il y a une forme de cassure
07:59dans le logiciel collectif de l'empathie.
08:00Et j'imagine déjà que la délégation ou que les organisations
08:04vous expliquaient que sur le tapis rouge, on n'a pas de message politique,
08:09que c'est le cinéma rien que le cinéma.
08:10C'était un florilège de messages politiques.
08:13On ne parle pas encore une fois d'une politique,
08:15on parle d'une femme qui a été otage.
08:18En fait, le festival de Cannes n'est pas à une contradiction près.
08:22Souvenez-vous, le festival a débuté avec Juliette Binoche voilée
08:27pour finir finalement par célébrer un réalisateur iranien
08:31qui célèbre la liberté.
08:33Donc, je pense qu'on est dans les contradictions absolues d'un monde
08:38qui finalement ne réfléchit plus ou qui ne réfléchit plus que par causes
08:45qui sont de manière très consensuelle.
08:47On parlera de Jafar Panahi, effectivement, qui est le réalisateur
08:50qui a reçu la Palme d'Or, qui est un réalisateur dissident.
08:53C'est la première fois depuis 15 ans qu'il a la possibilité
08:56d'aller au festival de Cannes.
08:58On le voit à l'image.
09:00Il a été assigné jusqu'à récemment en Iran, interdit de tourner.
09:04Il a 64 ans.
09:06Son amour du cinéma, il l'a plusieurs fois payé au prix de sa liberté.
09:11Incarcéré à deux reprises en 2010, mais également en 2022 et 2023.
09:16Il avait entamé une grève de la faim pour obtenir sa libération.
09:20On est face à un homme d'un courage absolu et qui, finalement,
09:24est entouré quand on voit ses acteurs et ses bien-pensants.
09:27Moi, je parle de la gauche croisette.
09:29En fait, c'est des tartuffes.
09:30Oui, mais on récompense un film ou un message politique.
09:32Parce que là, vous parlez de sa carrière.
09:33Moi, ce qui m'intéresse, c'est est-ce qu'il a été récompensé
09:35pour son oeuvre cinématographique ou est-ce qu'il a été récompensé ?
09:37Alors, c'est intéressant parce que c'est ce que dit Pascal Praud
09:40dans son édito Les résistants de la croisette.
09:42Et je voulais vous soumettre quelques passages.
09:44Il dit la croisette ne s'amuse plus.
09:46Le Trancsène sponsorise la cérémonie d'ouverture.
09:49Juliette Binoche joue mal.
09:50Laurent Lafitte parle faux.
09:52Pour un acteur, la prise de parole est souvent artificielle.
09:54Qu'il se rassure, il ne craint pas grand-chose.
09:57Lafitte récite le petit manuel des résistants de la croisette.
10:01Trump, Zelensky, Gaza, paroles de connivence, applaudissements de circonstances.
10:05Lafitte porte une épée de bois dans le smoking.
10:07Et puis, ce qui est intéressant, c'est que le maire de Cannes disait
10:11C'est très bien de se mobiliser pour Gaza, bien sûr.
10:14Parce qu'il faut penser aux civils, penser aussi aux otages.
10:17Que vous pouvez aussi avoir un mot.
10:20Essayez, tentez, ne vous inquiétez pas, il ne vous arrivera rien.
10:24Peut-être pour M. Sansal.
10:25Les résistants de la croisette ont l'indignation sélective, poursuit-il.
10:29Juliette Binoche a rendu hommage à la photojournaliste palestinienne Fatima Hassouna,
10:33tuée par un bombardement israélien à Gaza mi-avril.
10:36Elle a raison.
10:37Pas un mot pour Boalem Sansal.
10:38Elle a tort.
10:39À Cannes, il y a des artistes qui ont le droit à un hommage,
10:43d'autres que le festival oublie.
10:45Je crois qu'on peut se féliciter de la Palme d'or,
10:47qui est effectivement un acte politique,
10:49plus qu'une récompense artistique dans cette affaire.
10:51Non, je pense que c'est intéressant sur ce qui se passe en Iran.
10:54Mais si on n'est pas là, pour féliciter un acte politique ?
10:57Ça va, laissez-moi finir, simplement.
10:58Je pense que c'est...
11:00Et comment ne pas imaginer aujourd'hui que l'art,
11:02et en particulier le cinéma, ne soit pas un acte politique ?
11:04Je pense que ça, c'est faire preuve d'une grande naïveté.
11:06Donc, c'est un choix déterminé.
11:08Et pour le coup, moi, je m'en félicite.
11:10Par contre, là où il n'y a pas de contradiction réelle,
11:12c'est qu'il y a effectivement une tendance extrêmement puissante
11:15aujourd'hui à attaquer Israël.
11:19Je ne dis pas attaquer les Juifs, mais attaquer Israël,
11:22notamment géopolitiquement.
11:23Et ça, à Cannes comme ailleurs, c'est un moment qu'on a vu venir
11:26depuis maintenant quelques semaines, quelques mois,
11:28où pour le coup, ce consensus d'une gauche,
11:31effectivement, que vous appelez de Croisette et ainsi de suite,
11:33elle est embarquée là-dessus parce que c'est une tendance.
11:36C'est une tendance, peut-être que dans six mois,
11:38on bascule dans une autre chose.
11:38C'est une tendance, ça ne réfléchit pas plus loin que ça.
11:40Donc, je n'oppose pas, si vous voulez, cette palme d'or
11:42qui, effectivement, peut avoir une résonance intéressante.
11:45Et moi, je m'en félicite.
11:46Par contre, là où je suis très critique comme vous,
11:48c'est effectivement qu'on a cette espèce de mobilisation de trottoir,
11:53si vous voulez, de paillettes sur une tendance qui est d'attaquer Israël
11:56sur la situation aujourd'hui.
11:58On oublie totalement le 7 octobre.
11:59Vous avez tout à fait raison.
12:00On oublie qu'il y a des hommes et des femmes qui sont otages.
12:03On oublie qu'il y a, dans la société israélienne,
12:05des oppositions et des choix qui sont très différents.
12:08On met tout ça dans un paquet et le tyran, le génocidaire,
12:12c'est les mots qu'ils utilisent, c'est Israël.
12:14Et là, pour le coup, c'est quelque chose qui n'est pas répondu,
12:17effectivement, parce qu'il y a un ensemble totalement homogène,
12:20si vous allez à Cannes et ailleurs, et dans le cinéma français en particulier,
12:24plus que dans d'autres cinémas, d'ailleurs.
12:25Plus que dans d'autres cinémas, d'ailleurs.
12:26Vous allez vous promener en Europe, ce n'est pas le cas.
12:28Et là, pour le coup, cette tendance est très accusatrice
12:31et très Israël-bashing, et ainsi de suite, voire plus loin.
12:34Donc là, ce n'est pas contradictoire avec le truc.
12:36C'est par contre une vraie position qui est tout à fait inacceptable
12:39sur un festival qui, lui, n'a pas vocation à faire ça.
12:42On parle, on a ouvert avec Miachem, qui est une rescapée,
12:47ou du moins qui est une ex-otage et qui a vécu l'enfer dans la bande de Gaza
12:51parce qu'elle a été otage de terroristes, d'accord ?
12:54Et quand vous dites, vous avez raison, que c'est devenu le festival de Cannes,
12:57des multiplications d'actes politiques,
12:59c'est peut-être pour ça que les gens ne s'intéressent plus au festival.
13:03Ne s'intéressent plus au festival de Cannes.
13:06Parce qu'en fait, le festival de Cannes, ce n'est pas le festival du militantisme.
13:09Et je mets de côté, encore une fois, le réalisateur.
13:12Je n'ai pas vu son film, s'il a eu la palme d'or.
13:15J'imagine qu'aussi, c'est pour des raisons, évidemment, artistiques
13:19et que ce film est bouleversant.
13:21Et surtout, il a été d'un courage absolu puisqu'il a tourné ce film
13:25en tout plan destinité.
13:27Mais je serais vraiment honoré de pouvoir échanger avec lui
13:31qui me parle de l'Iran d'avant et qui me parle de l'Iran d'aujourd'hui.
13:35Et je serais très intéressé qu'il me parle de ses femmes
13:38et notamment de Massa Amini, qui a été tuée parce qu'elle portait mal son voile.
13:43Je serais vraiment ravi de pouvoir échanger avec lui
13:45parce que je suis sûr qu'il n'aurait pas la position de ces bien-pensants
13:50qui, justement, nous éloignent en quelque sorte de l'art
13:55et du festival de Cannes.
13:57Nathan en un mot.
13:57Oui, alors je n'ai pas vu le film qui a été réalisé.
14:01Mais j'avais vu le film précédent, Aucun Ours,
14:03et ce réalisateur est un ami de notre revue.
14:05Et c'était un film qui était vraiment, en dehors de sa dimension d'engagement politique,
14:09un très grand film qui était vraiment impressionnant.
14:11J'aimerais juste faire une remarque sur la question que vous pointez.
14:14Que signifie s'engager pour un artiste ?
14:16J'ai l'impression qu'aujourd'hui, de plus en plus,
14:18on assiste à des artistes qui font des engagements, je dirais,
14:22qui ne les engagent pas.
14:23C'est-à-dire signer une pétition qu'on n'a pas écrite,
14:27réciter un slogan complètement convenu qui ressemble à un hashtag,
14:31repartager une story.
14:32Ce n'est pas ce que j'appellerais un engagement.
14:34Un engagement pour un artiste, c'est quelque chose
14:36qui précisément lui demande de mettre sa peau sur la table.
14:39Et ça passe par la création, par le fait de faire un film,
14:42comme l'a fait Jaffar Panahi, enfin un peu plus qu'un,
14:45d'écrire un livre, des choses qui sont profondes.
14:47Et je crois qu'il faut faire cette distinction entre des engagements de façade
14:51qui sont faits dans les paillettes, sur des salles,
14:53juste pour se donner bonne conscience,
14:55et des vrais engagements qui correspondent aux blessures et aux brûlures du monde
14:58et qui font aussi brûler les artistes en question.
15:00Et parfois, vous avez limite envie de rire
15:03quand vous vous souvenez du message pendant la réforme des retraites.
15:06Mais bien sûr !
15:07Qu'est-ce que c'était grotesque !
15:08Bon, en revanche, Alain Finkielkraut sera notre invité.
15:12Vous avez dit, il y a de plus en plus des messages contre Israël,
15:14et ce n'est pas contre les Juifs.
15:15C'est intéressant, Sioniste, par exemple,
15:17est le nouveau synonyme, dit-il, de Youppin,
15:20par ses appels réitérés à l'intifada.
15:22L'extrême-gauche dirige sciemment contre les Juifs,
15:24la frustration et la colère des quartiers populaires.
15:26Peut-être qu'il va prolonger cette discussion un peu plus tard.
15:29Puisqu'on parle, et ce sera à 10 heures à suivre sur CNews Europe 1.
15:33Bien sûr, puisqu'on parle du festival de Cannes et de Cannes,
15:39là aussi, j'ai trouvé que c'était quand même assez drôle,
15:42parce que l'acte est grave,
15:44mais la manière dont ça a été traité hier,
15:47là aussi, on peut en sourire.
15:49Bon, il y a eu visiblement un acte de sabotage très important,
15:53avec 160 000 foyers autour de Cannes qui ont été touchés.
15:58Je précise qu'il y a une enquête qui est en cours,
16:02deux enquêtes même, je crois.
16:04Vous avez des pylônes de lignes à haute tension qui ont été sciées.
16:07Vous avez un poste électrique qui a été incendié.
16:11Je crois qu'on a la carte.
16:12Il y a Tanneron et Villeneuve-Loubet.
16:14On sera dans un instant à Villeneuve-Loubet.
16:16Mais pourquoi je vous dis que j'ai ri hier ?
16:19Parce que vous avez 160 000 Français qui sont touchés.
16:22Des commerçants, la question de logistique,
16:24la sécurité, bien évidemment.
16:27Vous avez des hôpitaux.
16:29Après, ils ont toujours des...
16:31Des lords et des sécurités.
16:32Ceux qui sont soignés à domicile, qui ont besoin de respirateurs.
16:34Non, mais c'est une folie que de commettre ce genre d'acte.
16:38Sauf qu'au début, au moment où on apprend cet acte de sabotage,
16:45vous savez, pendant les premières heures, dans les médias,
16:47est-ce que le festival de Cannes va pouvoir se tenir ?
16:50Mais les gens sont fous, en fait.
16:52Il faut être fou.
16:53Mais vous riez, mais vous vous rendez compte.
16:54Non, mais les tintres, c'était ça.
16:55Est-ce que la cérémonie va pouvoir se tenir dans des bonnes conditions ?
16:59Vous avez 160 000 Français qui sont impactés.
17:02Et vous avez des journalistes qui pensent festival de Cannes.
17:04Mais c'est quand même incroyable.
17:06Alors, on a quelques témoignages, je crois.
17:09On va les entendre.
17:09Et puis ensuite, on sera en direct avec Augustin Donatieux,
17:11parce que l'histoire est sérieuse quand même.
17:13Il faut savoir qui a commis ça.
17:16Ça a été catastrophique.
17:17C'était très perturbant.
17:19Et on n'a pas pu accepter tous les clients.
17:23Voilà, c'est ça.
17:24Donc, on n'a pas pu faire de show.
17:26Les clients n'ont pas pu boire ce qu'ils avaient envie de boire.
17:28Ils n'ont pas pu boire leur bière.
17:30Ils n'ont pas pu...
17:31Voilà, c'était vraiment très, très compliqué.
17:34Cela signifie beaucoup d'argent perdu.
17:35Voilà ce que ça signifie.
17:37Cela signifie aussi que des gens ne peuvent pas manger.
17:39Il y a beaucoup de gens qui sont ici en vacances
17:41et qui n'ont pas l'endroit où aller.
17:42Alors, ils viennent nous voir et nous ne pouvons pas le faire
17:44parce que notre cuisine est fermée.
17:48Vous vous rendez compte quand même ?
17:48Vous avez 160 000 personnes touchées,
17:50mais on pense au festival de Cannes.
17:53On sera peut-être en direct avec notre équipe
17:56qui va pouvoir nous apporter quelques précisions.
17:59Et toujours à Cannes, décidément.
18:01Et là, c'est sur une question judiciaire.
18:05Une sanction de la mairie à l'encontre d'un père d'un mineur violent
18:09a été désavouée.
18:10Est-ce que vous vous souvenez ?
18:11C'était en août 2023.
18:13Une femme de 89 ans qui avait été tabassée par trois délinquants
18:18en 14, 15, 16 ans, si mes souvenirs sont bons.
18:20Il y en avait un qui la frappait,
18:22l'autre qui récupérait son portefeuille
18:24et l'autre qui filmait.
18:25En août, je le disais, elle avait été tabassée.
18:30Ça avait provoqué un scandale et la mairie a décidé de retirer
18:33l'accès au marché au père d'un des trois mineurs délinquants.
18:38Et la justice administrative retoque cette décision.
18:41Le 29 août 2022, Angèle Ouin, 89 ans, est violemment agressée
18:48devant chez elle par trois jeunes.
18:50Après la condamnation d'un des agresseurs,
18:52son père se voit retirer son autorisation d'exercer
18:54sur le marché de Cannes.
18:55Une sanction désavouée par le tribunal administratif de Nice
18:58ce mercredi.
19:00La mairie de Cannes condamne cette décision.
19:02Face à des actes ignobles et inqualifiables,
19:04il est plus que regrettable de constater, une fois encore,
19:07que le droit est plus clément pour les agresseurs
19:09ou leurs représentants légaux que pour les victimes.
19:12Cela est d'autant plus étonnant que le juge des référés
19:14avait donné une première fois raison à la mairie
19:16en rejetant la requête de M. Hazary.
19:19Le tribunal administratif a qualifié la sanction d'excessive.
19:22Pour l'avocat de Bouchaïb Hazary, il faut distinguer
19:25les responsabilités civiles et administratives.
19:28Le maire a pris une décision, cette décision aujourd'hui
19:30elle est sanctionnée, il faut la respecter.
19:32Vous me parlez maintenant d'une autre chose,
19:34vous me parlez de la responsabilité des parents
19:36vis-à-vis de cet enfant.
19:37Sachez que cette responsabilité a été prise.
19:40Une procédure a été mise en place, Mme Angel est passée en expertise
19:43et les parents sont civilement responsables.
19:46Mais là on parle d'une responsabilité administrative,
19:49en quoi cela est lié ?
19:50La mairie de Cannes prend tact de cette décision
19:52mais se réserve le droit d'interjeter appel.
19:55Elle assure que décision judiciaire ou non,
19:57Bouchaïb Hazary ne retrouvera pas sa place sur le marché de la ville.
20:01Et là ça devient intéressant, je ne sais pas si les téléspectateurs
20:06et lorsque vous avez entendu que la mairie ne redonnerait pas,
20:09vous pouvez refaire le...
20:12Je ne sais pas.
20:13Non mais parce qu'en fait vous vous rendez compte
20:16qu'il y a un bras de fer qui va s'engager entre la mairie de Cannes
20:19et la justice administrative.
20:20Et puis le critère de la proportionnalité,
20:22c'est un critère qui est parfois utilisé à géométrie variable,
20:24c'est pour ça que j'ai réagi de cette façon.
20:26Je me dis que le critère de la proportionnalité,
20:29non ce n'est pas disproportionné à mon sens d'empêcher l'accès au marché
20:33parce que son enfant, enfin son enfant mineur,
20:35a violenté extrêmement violemment une femme âgée.
20:38Vous pouvez l'entendre, priver ce père d'un travail,
20:41de la possibilité d'exercer,
20:43quand même il est responsable de ses enfants.
20:45Je l'entends complètement.
20:46Et c'est précisément parce que la mairie n'avait pas suffisamment
20:48documenté les risques de troubles à l'ordre public
20:51que la justice administrative a jugé bon de casser cette décision.
20:55Moi je trouve bien évidemment que tout le monde a été heurté,
20:58choqué par cette affaire.
21:00De voir des gamins s'en prendre sauvagement à une vieille dame,
21:04c'est absolument insupportable.
21:05Et je me souviens qu'à l'époque, David Lysnard, le premier,
21:07s'était commis dans un tweet à laisser parler ses sentiments
21:13plus qu'il n'aurait dû le faire.
21:16Il avait dit « si c'était ma mère, je m'en occuperais autrement ».
21:20Je crois un truc comme ça.
21:20Je m'en occuperais moi-même.
21:21C'était l'idée.
21:22Et d'ailleurs le maire de Cannes s'était rendu directement sur place
21:24dans le quartier pour aller récupérer les délinquants.
21:28Au-delà de l'émotion qui est encore prégnante aujourd'hui,
21:33il faut faire les choses sérieusement.
21:34Vous avez raison, mais ce n'est pas une interdiction totale de travailler.
21:37C'est une interdiction de ne pas aller sur ce marché-là précisément.
21:39La question que je me poserais devant cette histoire,
21:41alors moi j'ai beaucoup de respect pour David Lysnard
21:44et je pense qu'il peut avoir d'ailleurs un avenir politique
21:46dans les prochains mois qui viennent.
21:48Mais je pense que c'est un homme intelligent,
21:51qu'il savait probablement en prenant cette décision
21:54qu'il y avait une immense probabilité que la justice lui dise non
21:58parce que ça ne rentrait pas dans un cadre de justice.
22:00Si c'est le cas, la question que ça pose,
22:02c'est pourquoi des politiques font-ils parfois exprès,
22:06sciemment ce choix de prendre des décisions
22:10dont ils savent que ça va aller contre la justice
22:12pour pouvoir ensuite dire, regardez comme la justice préfère
22:16défendre les criminels ou les délinquants que les victimes.
22:20Je me demande s'il n'y a pas derrière une logique de communication
22:22et s'il ne serait pas plus rationnel face à ce genre d'événement
22:28de dire par exemple qu'on a envie de faire évoluer le droit
22:30quand on est politique plutôt que de venir jouer frontalement
22:33comme ça, cette sorte d'affrontement.
22:35Combien de fois on a parlé de la délinquance des mineurs ?
22:38Combien de fois on a parlé de la responsabilité des parents ?
22:40La mairie de Cannes considère qu'il y a un trouble de l'ordre public
22:45si il est présent et elle considère qu'il n'a pas sa place sur le marché.
22:50Bon, la justice administrative en premier instant,
22:52ça dit ça, on verra ce qui va se passer en attelage.
22:53Ce n'est pas très bien documenté.
22:54Est-ce que je retiens l'idée de la proportionnalité,
22:55mais dans le sens où c'est que le marché de Cannes ?
22:57Oui, c'est pour ça.
22:58C'est mon territoire à moi en tant que maire de Cannes
23:00et je voudrais, vous avez raison sur l'idée qu'il y a un combat politique
23:03pour affirmer une responsabilité non pas simplement civile,
23:06mais d'autorité, donc quelque part en lien direct avec ce qui s'est passé.
23:09Tenez vos enfants et chez moi, je veux qu'on tienne vos enfants.
23:13La clarté, c'est de dire que c'est à Cannes, ça ne va pas ruiner ce commerçant.
23:17Non, c'est sur ce marché-là qu'il va faire ça.
23:19Il va pouvoir faire face à ses responsabilités civiles.
23:21Et je crois que dans ce combat politique, il ne faut pas le négliger.
23:23L'idée de la communication, pour le coup, ce n'est pas un gros mot
23:26parce qu'on peut leur faire le reproche aussi de ne pas s'afficher,
23:28de ne pas s'affirmer dans cette direction.
23:30Et je crois que c'est choué, effectivement, avec le droit administratif,
23:33qui est un droit jurisprudential et qui peut évoluer.
23:35Qui peut évoluer, c'est important.
23:37Il ne fait pas la loi, mais il peut évoluer.
23:38Et donc, je pense qu'il avait raison pour le coup de le faire.
23:41Et je suis moins d'accord sur l'avenir politique,
23:42mais je suis d'accord sur l'idée...
23:43Plus encore, David Lissnard a le courage de faire ce que certains maires ne font pas.
23:48Et je peux vous dire que les Français,
23:50ils sont plutôt d'accord avec David Lissnard qu'avec le délinquant
23:55ou le juge administratif, bien évidemment.
23:58Et c'est comme un peu le maire de Béziers.
24:00C'est-à-dire que vous avez des maires qui ont le courage de dire à un moment,
24:02« ras-le-bol, en fait, c'est nous qui sommes au quotidien. »
24:05Je suis le premier magistrat de ma ville.
24:06Je suis le premier magistrat de ma ville et donc j'ai une possibilité,
24:09effectivement, contre le droit, peut-être, en tout cas, un droit administratif.
24:13Certains vous diraient peut-être, enfin, on a des maires courageux en France.
24:17La pub, on va nous traiter de beaucoup de sujets dans un instant,
24:20on parlera de la fin de vie, avec ce délit d'entrave
24:23qui a été amendé par les députés.
24:25Il y avait 60 % de députés qui n'étaient pas là.
24:27Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
24:29Et après, vous allez expliquer, vous parlez de l'abstention aux Français
24:32en disant que ce n'est pas bien l'abstention.
24:33Alors évidemment, pour le vote Solanel, ils sont tous là.
24:36Mais c'est normal, il y a les caméras.
24:38Et puis alors, ils diront, c'est extraordinaire, un débat de haute tenue.
24:42Vive la démocratie.
24:43Mais ils étaient où ce week-end ?
24:45Je vous parle comme si c'était vous, le député, Nathan.
24:47Je vous présente, excusez-moi.
24:48Je suis ici, dimanche matin.
24:50Et vous étiez en plus à l'heure.
24:52Allez, la publicité, on revient dans un instant.
24:57Quasiment 9h31, on poursuit l'heure des pros ensemble.
25:01On va regarder l'image du week-end.
25:04L'image du week-end, elle est à l'Assemblée nationale.
25:07On avait frisé cette image puisque vous savez que les députés
25:11étaient présents pour débattre et amender le texte sur la fin de vie.
25:16Et regardez cet hémicycle.
25:18Cet hémicycle était aux trois quarts de vide.
25:21Il y a eu donc un vote qui est très important,
25:23qui change aussi notre société, notre rapport à la mort,
25:28notre rapport à la vie.
25:30Et puis surtout, ils viennent de créer un délit d'entrave
25:34qui a été adopté par 84 voix contre 49.
25:38Le délit d'entrave, c'est-à-dire que vous pouvez être condamné
25:42à deux ans de prison.
25:44J'essaie de résumer...
25:45Et 30 000 euros d'amende.
25:46Et 30 000 euros d'amende.
25:48Alors, vous êtes l'avocate.
25:49Comment on peut définir vraiment, de manière la plus simple possible,
25:52le délit d'entrave ?
25:53De perturber l'accès à des lieux, entre guillemets, de fin de vie
25:56par des pressions et des intimidations.
25:58Alors, par exemple, je suis philosophe, président d'une association
26:03aux médecins.
26:04Il s'avère que cette loi est votée et moi, je suis contre l'euthanasie.
26:08Je vais sur les plateaux pour dire
26:13c'est un scandale, en fait, ce qui est en train de se passer.
26:16Est-ce que ça peut être considéré comme un délit d'entrave ?
26:18À ma connaissance, non.
26:19Mais il faudra voir l'évolution de la jurisprudence.
26:20Moi, je veux voyer ça plus de façon individuelle.
26:23Et mettre la pression sur quelqu'un.
26:24Après, c'est mon interprétation.
26:26Je vous avoue qu'il faut avoir la jurisprudence.
26:28Ce qui est intéressant, c'est qu'ils ont calqué la sanction sur celle de l'IVG.
26:32Autre exemple, je vous dis, je suis un ami de la famille.
26:36Je suis médecin.
26:37Il y a une femme ou un homme qui
26:42souhaite mourir.
26:44Et je vais le voir en disant écoute, là, t'es en train de faire une énorme bêtise.
26:46C'est pas possible.
26:47Il y a les soins palliatifs.
26:49Ne fais pas ce choix-là.
26:51Délit d'entrave ou pas délit d'entrave ?
26:53Est-ce que vous empêchez vraiment de le faire ?
26:54Physiquement.
26:55Non, physiquement, pas forcément.
26:56Une menace, c'est pas nécessairement physique.
26:58C'est une grande menace psychologique.
26:59Après, ça sera la construction intellectuelle de la jurisprudence qui va se dégager.
27:02Mais là, dans ce second cas, ça se discute beaucoup plus que dans le premier.
27:05Mais Sarah, précisément, vous avez rappelé que la condamnation
27:09était calquée sur celle de délit d'entrave à l'IVG.
27:13Le délit d'entrave à l'IVG,
27:15c'est précisément une association qui viendrait en aide à des mères de famille
27:19qui hésiteraient ou qui voudraient pouvoir avorter.
27:23Et une association qui, par son écoute, lui proposerait des voies alternatives,
27:27se mettrait en position d'être condamnée par la justice.
27:31Ça veut dire que, précisément, sur cette loi de la fin de vie,
27:34il y a une contradiction fondamentale.
27:35C'est d'un côté, on fait mine de soutenir les soins palliatifs
27:39qui sont une alternative, justement, aux suicides assistés à l'euthanasie.
27:43Et de l'autre, le simple fait de proposer cette alternative
27:45vous rend hors la loi.
27:47Alors ça, c'est sur le fond.
27:48Maintenant, c'est sur le symbole.
27:49Je veux vraiment que, moi, cette image de l'Assemblée nationale,
27:52on doit la garder pendant tout le débat.
27:54C'est-à-dire que vous avez une loi qui est historique,
27:56qui bouleverse notre rapport à la vie.
27:59Et vous avez un hémicycle au trois quarts.
28:02Ça a l'air de vous être...
28:02Écoutez, M. Falorni, qui est donc le penseur, le rapporteur de cette loi,
28:07qui va féliciter les députés.
28:08Écoutez attentivement, il vit dans un autre monde.
28:11Moi, je suis taxi, par exemple, mobilisé depuis une semaine
28:15parce que je bosse 70 heures par jour,
28:17parce que je n'ai plus d'argent aujourd'hui,
28:19qu'on est en train de tout ponctionner.
28:21Et je vois qu'à l'Assemblée nationale, sur une loi aussi importante,
28:25ils ne sont même pas capables d'être là un week-end.
28:27En fait, c'est un scandale.
28:29Donc écoutez, M. Falorni.
28:31Vous me permettrez, M. le Président, d'abord,
28:35première chose, de remercier tous les députés.
28:38Je veux remercier tous les députés et notamment tous ceux qui ont été présents,
28:44qui ont défendu des convictions.
28:47Et je dis bien les députés de tous ces bancs.
28:51Et je n'en retire aucun.
28:54Je les associe tous dans mes remerciements,
28:57parce que je crois que nous avons essayé
29:00et je pense en grande partie réussi à montrer
29:04le meilleur de l'Assemblée nationale.
29:08Il est sur une autre planète, M. Falorni.
29:10Je suis désolé de le dire comme ça.
29:11C'est ça le meilleur de l'Assemblée nationale ?
29:14Et après, vous voulez que les Français aient confiance en vous ?
29:16Les gens s'y peuvent, d'abord.
29:17Je crois qu'il ne parle pas de ça.
29:18Mais en même temps, je me relie tout à fait à votre constat.
29:22Cette photo est terrible,
29:23parce que qu'elle soit un samedi, un dimanche, dans la nuit, peu importe.
29:27On est dans un temps faible de la vie politique française,
29:29pour ne pas dire de la démocratie.
29:30C'est un moment de faiblesse absolue.
29:32Effectivement, ce qu'il veut dire, lui, c'est dire, voilà,
29:34pour au moins, sur ce sujet-là, dans un temps faible de la démocratie française,
29:38on a pu travailler ensemble.
29:40Certes, OK, mais ça veut dire qu'en réalité,
29:43cette loi, vous l'avez dit, est une loi fondamentale,
29:45une loi très importante.
29:47Elle nous relie à un moment de la vie qui n'est pas simplement un moment de société,
29:51qui est un moment de la vie intime de chacun d'entre nous, de nos familles,
29:53ainsi de suite.
29:54Choisir, oui, je peux ou pas mourir.
29:56Je décide de mourir ou de ne pas mourir.
29:58C'est une réalité extrêmement puissante qui va modifier complètement notre rapport.
30:02On parlait de l'IVG de tout à l'heure.
30:03C'est quelque chose qui va peut-être même plus loin
30:06dans ce qu'on considère être le rapport à la vie et à nos vies derrière.
30:10Et qu'est-ce qu'il y a ?
30:10Il y a effectivement, quand il parle de banc,
30:12il voit des bancs vides devant lui.
30:14Alors, oui, mardi, vous allez en parler, mais ces bancs vides,
30:17ils racontent aussi ça.
30:18Ils racontent cette faiblesse du moment.
30:20Je vous le dis, ils racontent cette faiblesse.
30:22Et on ne peut pas, sur ce moment de faiblesse, fabriquer des grands textes.
30:25On ne peut pas fabriquer des grandes évolutions de société
30:27parce qu'on a cette faiblesse-là.
30:29Tout le monde est relié à 2026, voire à 2027,
30:32dans un moment où finalement, on a des boutiques politiques
30:35qui essaient de se battre les unes à côté des autres.
30:37Donc, ce moment-là est d'une faiblesse.
30:39Et donc, il y a quelque chose qui me choque, moi, sur...
30:42On ne peut pas arrêter de gouverner.
30:43On ne peut pas arrêter de changer, évidemment, les lois.
30:45Évidemment, c'est quelque chose qui doit évoluer.
30:46Mais est-ce que c'est dans ce moment où, justement,
30:50hormis peut-être ce qu'il célèbre, lui, cet accord général,
30:53ce d'abord, est-ce qu'on peut fabriquer des textes aussi importants ?
30:55Non, mais la faiblesse, c'est une faiblesse aussi peut-être intellectuelle.
30:58Si vous êtes incapable de vous dire, il y a une priorité,
31:01ce n'est pas d'être en circonscription aujourd'hui,
31:03parce que je pense que c'est le 2027,
31:05mais qu'on est en train de parler d'un texte fondamental, existentiel,
31:09et qu'il est important d'être présent
31:11parce qu'il peut y avoir des amendements qui vont être votés
31:14que, mardi, il faut expliquer aux téléspectateurs.
31:16Le vote solennel, ce n'est pas article par article,
31:18c'est tout le projet, c'est l'ensemble.
31:20Donc là, il y aura tout le monde.
31:21Et là, il y aura tout le monde.
31:22Et dans trois semaines, quand ceux qui vont crier au lot en disant
31:25« mais c'est un scandale, moi, j'étais contre ça »,
31:26vous y étiez, samedi ?
31:27Non.
31:28Vous y étiez, samedi, pour cet amendement ?
31:29Non, je suis sur le marché.
31:30Alors, si vous étiez sur le marché, taisez-vous.
31:32Vous faites autre chose, restez sur le marché.
31:35Et puis, à ce moment-là, les lois, elles seront votées par d'autres.
31:38Écoutez Almunel Katmi, parce qu'il a été assistant parlementaire,
31:41et là aussi, il dit « mais attendez, moi, c'est la première fois que je vois ça ».
31:45En 2013, quand j'étais assistant parlementaire,
31:48sur le mariage pour tous, c'était plein.
31:50Semaine comme week-end, plein à craquer.
31:54Sur un texte qui porte des enjeux aussi lourds
31:58pour l'avenir d'une société,
32:00on ne peut pas accepter un hémicycle aussi vide.
32:04Et l'excuse de « c'est le week-end, c'est bientôt les élections »,
32:07ça ne tient pas.
32:07J'étais attaché parlementaire en 2013,
32:09nous étions dans la même configuration,
32:10un an avant les municipales,
32:12sur le texte, sur le mariage pour tous,
32:13les débats ont duré deux semaines, week-end compris.
32:15Je peux vous assurer que l'hémicycle était plein à craquer
32:18pendant deux semaines et pendant deux week-ends consécutifs,
32:21majorité, opposition comprise.
32:23Donc, quand on veut se mobiliser, on se mobilise.
32:26Sauf qu'en 2013, on n'avait pas les députés qu'on a aujourd'hui.
32:28Si les députés sont incapables de comprendre que c'est une loi
32:32qui va bouleverser notre société,
32:34qu'on soit pour, qu'on soit contre,
32:36je mets à côté le débat et je laisse les gens choisir.
32:42Mais en revanche, de ne pas considérer que c'est essentiel
32:45d'être présent aujourd'hui, c'est que vous n'avez en fait rien compris.
32:48C'est assez représentatif de l'état actuel de l'Assemblée nationale.
32:52Je ne parle pas seulement de la division qui y règne,
32:57division qui, moi, ne me choque pas
32:58parce qu'elle est à l'image de la division de la France
33:01et de l'opinion publique qui est, en effet, morcelée en trois groupes.
33:04Mais je parle du fait que les parlementaires,
33:07depuis les dernières élections législatives,
33:09ne font pas montre d'un sens exacerbé de l'intérêt général
33:14et qu'on les voit plutôt défendre qui s'aboutit,
33:17qui sont partis, qui ses propres intérêts.
33:19Je suis très frappé de voir qu'il y a beaucoup de parlementaires,
33:21par exemple, qui pensent leur discours
33:23pour pouvoir en faire des capsules sur les réseaux sociaux.
33:25Non, mais ça, c'est un phénomène qui est majeur.
33:27Parce qu'en fait, ils ne s'adressent plus aux autres parlementaires,
33:29ils s'adressent uniquement à leurs followers.
33:31Ils s'adressent à la communauté 2.0 qui représente, en fait,
33:35c'est un microclimat dans une société.
33:36Si vous pensez que tous les Français sont sur Twitter,
33:40sur Instagram, sur TikTok, vous mettez un doigt dans l'œil.
33:43Mais évidemment, on a des députés TikTok,
33:45on a des députés YouTubeurs, on a des députés influenceurs.
33:48Ce qui est le contraire de l'intérêt général.
33:49En revanche, les intellectuels, on en a malheureusement un peu moins qu'en 2013.
33:54Et bravo aux députés d'ailleurs,
33:56c'est-à-dire bravo à tous les députés qui étaient présents.
33:58Je me fais juste une petite nuance sur ce que vous avez dit.
34:01C'est que quand Olivier Falorni dit que le débat s'est bien tenu
34:06et qu'il s'en réjouit, vous vous dites que c'est la moindre des choses.
34:09Évidemment.
34:10Mais quand on voit aujourd'hui la manière dont les débats se passent
34:12à l'Assemblée nationale, cette ambiance pitoyable
34:15d'électricité permanente, d'insultes permanentes, etc.
34:19Sur un sujet aussi important, il faut quand même saluer la qualité des débats.
34:22Alors Vincent, c'est dans l'ordre.
34:23Tout à l'heure, on parlait des discours convenus au Festival de Caen.
34:26Il n'y a rien de plus convenu que ce discours en disant
34:28« Merci, les débats sont bien tenus ».
34:31Le courage, ça aurait été quoi ?
34:32C'est de dire « Messieurs, Mesdames les députés, regardez cet hémicycle.
34:36Vous êtes où ? Où sont les 400 députés ?
34:40Comment se fait-il que ce samedi, sur des éléments aussi importants
34:43parce que le délit d'entrave, c'est aussi la liberté d'expression,
34:47c'est la liberté de se manifester contre ou pour, d'accord ?
34:50Comment ça se fait ? Où est-ce que vous êtes ?
34:52Ça, c'est le courage.
34:53Vous avez raison, Eliott, mais si je peux me permettre de rebondir
34:55sur ce que disait Nathan, justement, si l'on reprend les mots
35:00d'Olivier Farlorani qui se félicite de la bonne tenue des débats,
35:03moi, je pense que ces débats, ils ont été tronqués.
35:06C'est d'ailleurs ce que dit Philippe Juvin dans l'interview
35:09qu'il accorde au JLD, dès lors que les mots ont été travestis,
35:13qu'on a euphémisé la réalité de l'euthanasie pour obliger les parlementaires
35:20à parler d'une loi sur la fin de vie.
35:23Très honnêtement, tout était travesti dans ces débats,
35:27ce qui rend presque impossible non seulement la bonne tenue des débats,
35:32mais d'aller en profondeur sur ce que vous notiez tout à l'heure,
35:34ce basculement anthropologique de la société qui est face à nous,
35:38sur lequel on demande aux députés de se prononcer,
35:43sur des mots, des concepts qui ont été totalement aseptisés,
35:46euphémisés pour essayer de faire passer cette réalité.
35:49C'est-à-dire qu'on ne parle pas d'euthanasie, on parle de fin de vie, etc.
35:52Parlons de la une du JDD sur les frères musulmans, sur l'islamisme,
35:59ce que le rapport sur l'antrisme islamiste ne nous dit pas.
36:02C'est un document qui reconnaît enfin l'ampleur de l'influence frériste
36:04sur notre territoire, mais derrière cette prise de conscience tardive
36:08se cache une réalité plus vaste.
36:10On va voir le sujet de Mathilde Ibanez et de Gilles Torres.
36:15C'est un rapport intitulé les frères musulmans et islamisme politique en France.
36:21Un rapport de 73 pages qui pointe le rôle joué par l'organisation
36:25avec une volonté d'antrisme dans la société.
36:28Sur cette carte, ces structures islamistes locales conçues pour encadrer,
36:32influencer, fidéliser la population musulmane du berceau au tombeau,
36:37selon les mots du renseignement territorial.
36:4014 écosystèmes islamistes aujourd'hui recensés, dont 8 directement liés aux frères musulmans.
36:46Parmi ces lieux, certains s'organisent autour d'une mosquée centrale
36:50qui rayonne sur un ensemble d'activités, commerce, associations, écoles, services,
36:55pendant que d'autres prennent appui sur une structure associative unique
36:59qui fédère un tissu militant sans mosquée apparente.
37:03Ce que ne met pas en avant le rapport, c'est la présence discrète
37:06et de plus en plus importante du nombre de fidèles fréquentant les mosquées
37:11et salles de prière salafistes qui a bondi de 39% depuis 2020.
37:16Si le frémisme et le salafisme s'opposent sur la méthode,
37:19ils ont néanmoins le même objectif.
37:22Dans la continuité, on a deux chiffres très importants
37:25et c'est la douche froide pour le président de la République.
37:28C'est bien beau de faire des conseils de défense,
37:30mais quand vous avez un rapport sur le bureau depuis le mois d'août
37:33et que vous ne l'ouvrez pas, du moins que vous le rendez public en juin ou en mai,
37:39les Français n'ont pas confiance en vous.
37:41Faites-vous confiance à Emmanuel Macron pour lutter contre l'islam radical ?
37:4471% répondent non.
37:46Et puis est-ce une priorité, ça c'est très très important,
37:49est-ce une priorité de lutter contre l'islam radical ?
37:5281% répondent oui.
37:55Et quand vous allez dans le détail, il faut vraiment aller dans le détail,
37:58c'est 57% du côté de la France insoumise.
38:01Vous imaginez ? C'est incroyable.
38:03Alors regardez, 57, mais il faut vraiment...
38:0565% à gauche, mais 57% à la France insoumise.
38:08Donc ça balaie aussi les discours de monsieur Boyard,
38:12qui parlait de complot hier, sur cette étude qui ne nous dit pas tout.
38:16Et vous essayez de creuser un peu plus dans le journal du dimanche, Raphaël.
38:19Non mais d'abord, la première chose qu'il faut quand même dire,
38:22c'est que ce rapport, il a le mérite d'exister, ça c'est indéniable.
38:25Il ne s'agit pas de minimiser la portée de ce rapport.
38:30Pour autant, on peut aller beaucoup plus loin,
38:32et c'est ce qu'on essaye de faire au JDD,
38:34avec d'abord cette cartographie qui démontre qu'à travers ces 14 écosystèmes islamistes,
38:40ce sont des territoires entiers qui ont été passés sous la coupe des frères musulmans,
38:46avec une volonté de contrôler la vie de ceux qui y résident,
38:51du berceau jusqu'au tombeau, comme le précise le renseignement.
38:58Après, effectivement, de manière parallèle aux frères musulmans,
39:04il y a cette offensive aussi des salafistes qui ont d'autres méthodes,
39:09qui proposent un projet beaucoup plus rigoriste.
39:11Ils ne sont pas dans la taquilla, dans la dissimulation,
39:14mais, et ça a été dit dans le reportage,
39:17une fréquentation en hausse depuis 2020 de 39% des mosquées salafistes,
39:23il y en a 114.
39:24Et après, là où il y a des angles morts dans ce rapport...
39:26On se réveillera peut-être dans 20 ans avec un nouveau rapport
39:29qui sera sur le bureau du Président de la République de 2045
39:32et qui nous dira l'urgence sur les salafistes.
39:36Là où il y a des angles morts dans ce rapport, c'est qu'effectivement,
39:39ni l'immigration qui vient nourrir et accélérer ce processus,
39:42ni l'assimilation qui a été abandonnée ne sont abordées par le rapport.
39:48Je ferme une parenthèse, vous êtes nombreux à réagir.
39:51Quand vous montrez la photo de l'Assemblée presque vide,
39:53vous savez, sur la fin de vie, pouvez-vous la montrer dans l'intégralité ?
39:56On prend les images qui sont diffusées par la chaîne parlementaire
40:00ou par l'Assemblée.
40:01Cette photo, malheureusement, il n'y a pas de caméra, vous savez,
40:04par exemple, derrière...
40:05Depuis la France insoumise.
40:06Ah, s'il y en a depuis la France insoumise, ce n'est pas le problème,
40:08mais simplement, par exemple, ce qu'il faudrait,
40:10c'est une caméra juste derrière le Président de l'Assemblée,
40:12mais qu'il n'y en a pas.
40:14Donc c'est bien pour ça.
40:15Non, moi, dans 20 ans, vous n'allez pas vous réveiller avec un autre rapport,
40:17mais avec une réalité très différente.
40:19Le projet des Frères musulmans, pour bien les connaître,
40:21à l'étranger, pas en France, c'est un projet politique,
40:23et donc de contrôle politique d'une population.
40:26Et cette première population, ce sont nos frères et sœurs
40:28de confession musulmane français.
40:30Le gain de terrain qui est à l'œuvre, c'est sur ce terrain-là.
40:33Ils veulent gagner la bataille en France par les urnes,
40:36pas simplement par la conversion du reste de la population,
40:39mais par les urnes, je vous le dis très concrètement.
40:412020, ce n'est pas une réalité fictionnelle,
40:432020, Garges-Legonnet, 143 voix,
40:45empêche un maire potentiel, communautaire, islamiste,
40:51pour le coup salafiste, de prendre le pouvoir,
40:54d'une mérite, c'est-à-dire dans un contexte 2020,
40:56l'élection municipale était très faible, partie passion,
40:58mais vous aurez déjà des listes communautaires en 2026,
41:01et on en aura encore plus après, derrière, avec des chances de réussite.
41:03C'est leur gain de terrain.
41:05C'est quelque chose où on veut gagner des parts de marché
41:07sur cette population musulmane.
41:09On est à 11 millions aujourd'hui.
41:10C'est ce risque-là.
41:11Et pourquoi je vous dis ça, c'est que les forces politiques,
41:13les autres, à part El-Effi, ne vont pas au contact,
41:16parce qu'ils veulent s'en emparer, mais ils seront jetés après,
41:18ne vont pas au contact de ce travail politique
41:20qui est mené par les frères musulmans.
41:22Dernier sujet à présent.
41:23Deux semaines après le scandale où Thierry Ardisson
41:25a comparé Gaza à Auschwitz, dans l'émission Kébelopil,
41:29qu'à l'époque, je rappelle que la justice est saisie,
41:31que l'Arkham est saisi, Léa Salamé, l'animatrice de Kébelopil à l'époque,
41:35a pris la parole.
41:36Elle a attendu deux semaines pour prendre la parole.
41:39Une sorte de texte qui est long, 4 minutes,
41:41donc on ne peut pas diffuser les 4 minutes.
41:43On a essayé de séquencer et de résumer ces 4 minutes,
41:47mais 4 minutes, 2 semaines, 4 minutes,
41:49et 4 mots qui sont oubliés, c'est « je vous présente, donc 5, mes excuses ».
41:54Ce n'est pas très compliqué de dire ça, et ça peut aller plus vite.
41:57Surtout qu'elle ne présente absolument pas ses excuses.
41:59Elle tente de justifier ce qui s'est passé en disant
42:02que c'est 20 secondes qui ont été, en quelque sorte, un peu tronquées.
42:06En revanche, elle dit qu'on aurait dû enlever la séquence.
42:10Mais à aucun moment, elle parle de Raphaël Pity,
42:13le médecin, l'homme qui a été présenté comme un médecin de guerre,
42:16ce qui est le cas.
42:17Il faut aussi rappeler que c'est un homme qui était candidat en 2024,
42:212022, candidat 2024, si je ne dis pas de bêtises, pour le NFP.
42:25D'accord ? Et très proche de M. Glucksmann, d'ailleurs.
42:29Écoutez-les à Salamé.
42:31Je tenais à revenir sur ce qui s'est passé lors de la dernière émission
42:34qui a suscité énormément de réactions.
42:36Ce moment, donc, où nous évoquions la situation dramatique à Gaza
42:39avec le médecin humanitaire Raphaël Pity
42:41et où Thierry Ardisson a comparé Gaza à Auschwitz.
42:44Cette séquence, nous aurions dû être vigilants et anticiper
42:47qu'elle pourrait être isolée, sortie de son contexte
42:50et diffusée sur les réseaux sociaux,
42:52qu'en 2025, on peut diffuser hors contexte 20 secondes
42:55d'une émission de 2h30 sans rappeler ce qui s'est dit avant
42:58et ce qui s'est dit après.
43:00Je vous le dis tout net, être accusé de complaisance
43:03à l'égard du Hamas ou de l'antisémitisme
43:05quand on produit une parole forte sur Gaza, ça ne marche pas.
43:08Pas ici, pas avec moi.
43:10Toute ma vie, tout ce que je suis, mes origines,
43:13l'histoire de ma famille, du génocide arménien
43:15dans ma famille maternelle, aux guerres du Proche-Orient,
43:18de mon enfance, région où je suis née.
43:20Toute ma vie, je me suis battue contre les haines
43:22entre les peuples et entre les religions
43:24pour la paix, pour une France aussi
43:26où chrétiens, musulmans, juifs, athées
43:28peuvent encore se parler et même s'aimer.
43:30Car je sais le prix personnel et collectif de ces guerres.
43:33Je suis le produit de cette histoire-là,
43:35tourmentée et tragique et je continuerai
43:37toute ma vie à essayer de faire entendre
43:39une voix de paix et d'apaisement.
43:41C'est mon combat.
43:43Son combat aussi, ça doit être comme tout journaliste,
43:45l'honnêteté intellectuelle.
43:47C'est de dire que Raphaël Pity était candidat
43:49au législatif de 2024.
43:51J'ai regardé pendant la déclaration ce qu'elle ne dit pas
43:53lorsqu'ensuite Thierry Ardisson compare Gaza à Auschwitz.
43:56On n'accuse pas Léa Salamé ni Thierry Ardisson
43:58d'antisémitisme, ce n'est pas du tout l'objet du propos.
44:00Mais peu importe le contexte, les propos ne passent pas.
44:03Elle peut nous mettre des éléments de contexte,
44:05nous expliquer qu'elle a invité Ginette Colanca
44:07et d'autres personnes, mais rien ne justifie
44:09ce que M. Ardisson a dit.
44:11Après, il s'est excusé et moi je pense quand même
44:13qu'on peut lui reconnaître...
44:15Si, il aurait pu aussi ne pas s'excuser,
44:17il y en a beaucoup qui ne le font pas.
44:19Et très rapidement, dès le lendemain,
44:21il a publié un communiqué. Et surtout, qu'est-ce qu'il dit ?
44:23Il dit mais attendez, Raphaël Pity,
44:25on me l'a présenté comme mère Thérésa.
44:27Donc il y a l'émotion.
44:29Les propos ont dépassé l'émotion.
44:31Je vous prie de m'excuser pour la séquence, point.
44:33C'est ce que je viens de vous dire.
44:35Vous attendez deux semaines, quatre minutes
44:37de discours pour contextualiser
44:39et dire qu'en fait, c'est 20 secondes tronquées.
44:41C'est pas tronqué.
44:43Il nous reste 10 secondes avant qu'on entende
44:45Alain Finkielkraut.
44:47En 10 secondes, sans parler au nom des Juifs de France,
44:49je pense que les Juifs de France ont au moins
44:51reconnu pour beaucoup le fait que
44:53Thierry Ardisson a dit ce qu'il a dit.
44:55Le lendemain, il a présenté ses excuses.
44:57Il y a des gens, ça fait un an et demi, des élus
44:59qui déversent de la haine antisémite à plein régime
45:01en France et on ne les entend pas s'excuser,
45:03présenter leurs excuses. Au contraire,
45:05ils s'entêtent. Ils endurcissent leur cœur
45:07de jour à jour.
45:09Et je crois que c'est ça, le fait quand même majeur.
45:11C'est que Thierry Ardisson, il a dit
45:13là, j'ai merdé et je demande pardon.
45:15Et vous avez été convaincu par Mme Salamé ou pas ?
45:17Moi, je peux vous dire que je la connais et sa sincérité dans son combat
45:19contre l'antisémitisme...
45:21Elle parle avec ses tripes,
45:23elle parle avec son histoire,
45:25elle parle avec sa douleur sur ses sujets.
45:27Jamais je ne jugerais ça.
45:29Cette séquence, elle n'aurait pas dû être diffusée.
45:31Jamais je ne jugerais son histoire,
45:33c'est une excellente journaliste, encore une fois,
45:35courageuse, etc.
45:37Mais simplement, vous dites, je vous présente mes excuses,
45:39on a blessé des gens,
45:41on n'a pas présenté Raphaël Pity
45:43comme s'il n'est pas que médecin
45:45et on aurait dû couper la séquence.
45:47Fin de l'histoire et fin de l'ordre des pros.
45:49Merci à tous les quatre. Dans un instant, c'est le grand rendez-vous
45:51avec Alain Finkielkraut.

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