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  • 31/05/2025
DB - 31-05-2025

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00:00Sous-titrage MFP.
00:30Sous-titrage MFP.
01:00Au contraire, elle a invoqué le délire.
01:02Je l'ai harcelé de questions, elle s'est mise à pleurer.
01:04Puis elle a fini par inventer toute cette histoire de mec 40,
01:07du petit garçon de tour trouvé dans un fossé, tout ce que tu sais, quoi.
01:11Il ne t'a plus reparlé du capitaine ?
01:13Non, à son sujet, elle n'a rien voulu reconnaître.
01:15Elle a prétendu que peut-être elle en avait parlé dans son délire,
01:17mais qu'il n'avait aucun rapport avec moi.
01:19Voilà, nous étions dans le grenier de la maison d'Amiens.
01:25Ce grenier où nous venions de retrouver l'esquimau rouge et le petit ours de l'enfant de Narvik.
01:30Cette maison où Yann avait passé 15 années de sa vie
01:33sans jamais soupçonner qu'il était bien autre chose que Yann au flange
01:36et que celle qu'il appelait maman n'était pas sa vraie mère.
01:39Puis le jour terrible était venu où une parcelle de la vérité avait surgi,
01:45frêle comme une étoile au fond de la nuit.
01:48Alors j'ai décidé de partir.
01:50Chez M. Marodeau ?
01:51Oui.
01:52Mais comment as-tu fait pour retrouver le capitaine ?
01:55Ce n'était pas bien difficile.
01:57De jeudi de suite, sous prétexte que j'avais des camarades à la Sorbonne,
02:00je suis allé à Paris, au ministère de la Marine.
02:03Là, on m'orienta tout de suite sur la marine marchande
02:05et je finis par retrouver la trace du capitaine.
02:07J'étais décidé, j'abandonnerai mes études quitte à les reprendre par la suite,
02:11mais j'irai retrouver le capitaine.
02:13Tu aurais dû venir plus vite au cadran solaire.
02:16Quelque chose m'empêchait.
02:17Peut-être c'était la peur de rompre avec mon passé
02:20pour en découvrir un autre, celui d'un petit garçon inconnu
02:23qu'il faudrait que j'accepte, coûte que coûte.
02:28Souvent, je suis passé dans le cadran solaire en camion.
02:31Je ralentissais, j'hésitais, et puis je partais.
02:35À plusieurs reprises, j'ai rencontré Guillaume à Fauvamberbe dans les environs.
02:40Il m'attirait pourtant avec son air rude et amical.
02:43Tu vas rigoler, mais même le capitaine, quand je l'ai entrevoyé, m'intimidait.
02:47Oh, grand-pope a intimidé quelqu'un ?
02:50Oui.
02:51Peut-être c'était le fait qu'il aurait pu me parler de ma famille, de mes parents.
02:57Tu comprends ? Je ne peux pas dire que je les aimais vraiment, ses parents.
03:00Ils étaient trop lointains, trop flous.
03:02Bien sûr.
03:05Souvent, je les imaginais en rêve.
03:08Je les rêvais merveilleux.
03:10Ça m'aidait à vivre.
03:12Et je savais que ce n'était pas vrai.
03:13Je ne me montais pas la tête.
03:16Je craignais tellement d'être déçu.
03:20Puis il y avait la Norvège, puisque ma mère m'avait dit que j'étais norvégien.
03:24Je ne connaissais de ce pays que ce qu'en disent les géographies.
03:28J'apercevais bien, de temps à autre, un navire norvégien accosté au bassin Loubet.
03:34Un jour, je me promenais sur les quais à Boulogne.
03:37Et j'ai aperçu un long cargo, le Christiansen, qui avait Bergen pour port d'attache.
03:43Je regardais son pavillon rouge, croisé de bleu.
03:49Et je me suis dit, c'est le drapeau de ma nouvelle patrie.
03:54De ma vraie patrie.
03:57Et puis des matelots sont descendus à terre.
03:58Ils se sont disputés dans une langue rude.
04:00Je n'en connaissais aucune syllabe, cousine du français ou de l'anglais.
04:23Tu vois, de tels instants, je n'étais guère pressé de redécouvrir mon passé.
04:28Et de redevenir norvégien.
04:31Et je suis parti.
04:34Et puis les semaines défilaient, n'apportant toujours pas de solution.
04:39Et puis un jour, je t'ai rencontré sur la route.
04:42Tu m'as intimidé beaucoup moins que le capitaine et Guillaume.
04:45Voilà, c'est comme ça.
04:47Madame aux flanges.
04:48Oh, elle, je l'aime toujours.
04:50J'ai peur au fond de lui faire du mal.
04:54Sais-tu ce qu'elle venait faire à Languin ?
04:56Elle est venue m'annoncer que je n'avais plus de parents.
05:01Qu'ils étaient morts.
05:03Je le savais.
05:06Guillaume et moi en étaient derrière la porte ce soir-là.
05:09Hein ?
05:10Tu ne nous en veux pas ?
05:14Pourquoi ?
05:17Alors tu as entendu ce qu'elle a dit à propos du capitaine ?
05:19Puisque tu n'oses pas parler au capitaine le Marois,
05:23pourquoi restes-tu ici ?
05:26Elle avouait donc que le capitaine savait quelque chose.
05:29C'était une raison supplémentaire pour m'empêcher de revenir à Amiens.
05:32Puis en fait, je n'avais plus envie de rentrer.
05:35Il y avait le cadran solaire et ça,
05:36tu ne peux pas savoir ce que ça représente pour moi.
05:38Et si ?
05:40Il y a une ville de maintenant.
05:42La Norvégienne.
05:43Comme un premier message de mon pays.
05:46Quelle fille.
05:49Et surtout, il y a toi.
05:52Je n'ai jamais eu de soeur.
05:54Tu es un peu ma petite soeur.
05:58Dis, c'est vrai que le capitaine sait des choses à mon sujet ?
06:00Oui, c'est vrai.
06:02Il t'en a parlé à toi ?
06:03Oui.
06:04Je sais tout, Yann.
06:09Ne t'inquiète pas.
06:11Tes parents ne sont pas morts.
06:13Tu m'entends ?
06:16Tu es sûre ?
06:17Bien sûr.
06:19Tu as un père, une mère,
06:21comme tu l'es rêvée,
06:22qui seront fous de bonheur de te retrouver.
06:28Ce n'est pas tout.
06:30Tu es aussi une petite soeur.
06:37Petite soeur merveilleuse.
06:40Enfin, petite, non.
06:41Elle est assez grande.
06:43Elle est blonde.
06:46Tu la connais ?
06:47Pinkville ?
06:48Oui.
06:50Tu as entendu ?
06:51C'est ma mère, mais toi dans le coin.
06:59Ah !
07:00Yann, c'était toi.
07:02Oui.
07:03Mais maman, pourquoi tu montais ?
07:05Comment tu devinais ?
07:05Mais en rentrant, j'ai vu de la lumière,
07:07alors j'ai eu peur, je me suis inquiétée,
07:09je suis montée, c'est normal, non ?
07:10Oui, je comprends.
07:13Mais qu'est-ce que tu fais ici ?
07:14Tu cherches quelque chose ?
07:16Oui.
07:16Et tu as trouvé ce que tu cherchais ?
07:23Oui.
07:26Dis-moi, Yann, tu vas passer quelques jours avec moi, n'est-ce pas ?
07:30Non, je repars demain.
07:31Il le faut.
07:33Mais je reviendrai dès que je le pourrai.
07:35Le plus tôt possible.
07:36C'est vrai, Yann.
07:38Oui.
07:39Tu sais, on a beaucoup de choses à se raconter.
07:41Oui.
07:42Alors, je vais finir de ranger le grenier.
07:43Pendant cela, tu vas nous préparer deux bons petits dîners.
07:46D'accord ?
07:47D'accord.
07:48Je vais coucher dans mon lit ce soir.
07:49Je suis contente un peu.
08:09Tu as entendu ?
08:12On est coincés par le temps.
08:14Je suis désolé pour toi.
08:14Ça ne doit pas être gai.
08:16Non, mais ce n'est pas grave.
08:16Tu ne pouvais pas faire autrement ?
08:18Ce n'est pas triste.
08:25Tu penses à tes parents, à Yann Ville.
08:28Pourquoi faut-il toujours que le bonheur des uns se paie par la souffrance des autres ?
08:32Tu prendras des couvertures dans le coin, elle ne manque pas.
08:38Pour le dîner, je vais tâcher de te monter quelque chose tout à l'heure.
08:40Non, ça ne fait rien.
08:41Il y a tout ce qu'il faut dans le sac.
08:43Deux sandwiches.
08:45Il y a encore un peu de café.
08:47Ça va, bonne nuit.
08:48Tu perds trop de cauchemars.
09:06Une heure moins vingt, il faudrait que je dorme.
09:08Mais la joie que j'ai vue briller sur le visage de Yann me hante comme armoire.
09:12Je n'ai pas eu le courage de lui révéler qu'Inkvill n'est pas sa soeur.
09:16C'est triste à dire, mais si Yann n'avait pas disparu de Narvik, ses parents n'auraient sans doute jamais adopté Inkvill.
09:22Elle serait encore une orpheline, sans maison, sans famille.
09:25Enkvill.
09:33Ils sont toujours un peu mémoire, si ça s' confidence, ils peuvent toucher.
09:47Comment Yann allait-il prendre cette nouvelle révélation ?
10:08Je vais peur.
10:09Et pourtant, demain, il fallait que je lui dise.
10:12Oui, il fallait.
10:17Bien. Mais qu'est-ce qu'il y a ?
10:21Mais rien. Tu as défaite tes cheveux ?
10:24Oui, je n'arrivais pas à dormir avec ma queue de cheval.
10:27Je t'ai quitté un peu durement tout à l'heure.
10:29Et puis je voulais savoir si tu étais bien, si tu n'avais pas peur ici.
10:32Je n'oublie pas que Guillaume t'a confié à moi.
10:36Ça fait longtemps que tu étais là.
10:38Oui.
10:41Pourquoi tu pris l'ours ?
10:43C'est un peu toi.
10:47Non, Yann, ne t'en va pas.
10:51J'ai l'impression que je ne t'aurais jamais plus près de moi comme ce soir.
10:56Il faut que je te dise.
10:57Tu n'as pas froid, ça va ?
10:59Alors, Fanny.
11:03Oui, pourtant, promis de m'aider.
11:08Vous êtes ici chez moi, à mon insu.
11:11Et si vous avez accompagné Yann, c'est parce que vous aviez peur qu'il ne vous revienne plus.
11:19Tu te trompes totalement, maman.
11:21Fanny ne m'a pas subi, c'est moi qui lui ai demandé de m'accompagner.
11:22Et pourquoi ?
11:23Parce que je sais qu'elle a beaucoup de tendresse pour toi.
11:27Pour moi aussi.
11:28Et qu'elle désire nous aider de tout son cœur.
11:30Mais aider, aider à quoi ?
11:31Maintenant qu'il n'y a plus rien à faire.
11:32C'est ridicule tout ça.
11:35Venez, descendez avec moi.
11:39Je vous demande pardon, Fanny.
11:41J'ai été un peu brusque avec vous tout à l'heure.
11:46Il faut que je vous parle.
11:48Oui, il n'y a pas de doute, il faut que je vous parle.
11:51Voilà.
11:53Je vous ai menti à tous les deux.
11:55Pourquoi, maman ?
11:58Parce que je voulais te garder, je ne voulais pas te perdre.
12:00Alors, tu ne comprends pas ça, toi, non ?
12:03Tu ne comprends pas ?
12:04Merci.
12:05Alors l'auto mitraillée près de Tours, ce n'était pas vrai, n'est-ce pas ?
12:08Non, ce n'est pas tout à fait exact, quoi.
12:10J'ai raconté des histoires, bien sûr.
12:14Mais où est-ce que tu m'as recueilli exactement ?
12:18Ce n'était pas sur la route de Tours.
12:20C'était tout simplement à Brest.
12:22Brest ?
12:23Oui.
12:25Après la campagne de Norvège,
12:27le Sirius a mis le cap sur Brest.
12:30Et le capitaine Lomarois, votre grand-père Fanny,
12:34en débarquant, il s'est tout de suite rendu à la Croix-Rouge.
12:42Il a confié le petit garçon de l'Arvique
12:45à la première infirmière venue,
12:49qui était d'ailleurs une collègue.
12:52Ce petit garçon s'est étoyé.
12:53Sous-titrage Société Radio-Canada
12:58Sous-titrage Société Radio-Canada
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