Après le drame d’un pompier blessé grièvement par un automobiliste, le sujet de la répression des rodéos urbains a rythmé la séance de questions à l’actualité au gouvernement du Sénat. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau a appelé une « révolution pénale.
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00:00Monsieur le ministre, samedi dernier, alors qu'il tentait de mettre fin à un rodeo urbain,
00:04un sapeur-pompier déviant a été volontairement fauché par un multirécidiviste de 19 ans avec une violence inouïe.
00:11Quelques minutes après, ce même délinquant, bien connu des services, est revenu cracher sur la victime alors qu'elle gisait au sol.
00:18Ce pompier volontaire de 38 ans, père de famille, est encore aujourd'hui dans un état très grave.
00:23Et je vais avoir une pensée pour lui et sa famille.
00:25Le lendemain, toujours en Haute-Savoie, deux sapeurs-pompiers ont à nouveau été pris à partie par un individu qui les a frappés alors qu'il soignait sa femme enceinte.
00:35Monsieur le ministre, nous ne sommes pas là face à des faits divers, mais à des faits de sociétés abominables qui en disent long sur le niveau de décivilisation où nous sommes.
00:44Nous avons atteint un point de bascule dans le sentiment d'impunité.
00:47Quand on est capable de faucher volontairement un pompier, celui qui donne de son temps pour secourir et sauver son prochain, c'est qu'il n'y a plus de limite en France.
00:57Oui, c'est une réalité.
00:58Ces barbares, ces délinquants n'ont plus peur de la justice ni de la loi.
01:02Ils savent qu'aussitôt arrêtés, ils ressortiront libres sans avoir rien compris ni appris.
01:07Alors, ma question est simple, monsieur le ministre.
01:09Quand le gouvernement prendra enfin les mesures de fermeté qui s'imposent pour mettre fin à cette escalade de l'horreur ?
01:15Pour vous répondre, la parole est au ministre de l'État, ministre de l'Intérieur, monsieur Retailleau.
01:21Monsieur le Président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice, je vais répondre en lieu et place de mon collègue Gardesseau qui est avec le président de la République.
01:28Vous savez que c'est la commémoration du crime des deux agents pénitentiaires lors de l'évasion de monsieur Amra.
01:36Vous avez raison, je l'ai dit à vos côtés le week-end dernier, ce crime, cette tentative d'homicide, comme l'a très bien qualifié le procureur de la République, ça n'est pas un fait divers.
01:45C'est un fait de société. Ce qui est encore plus choquant, c'est que le voyou, après avoir percuté le sapeur-pompier à toute vitesse, a fait demi-tour, a baissé sa vitre, a craché sur la victime et sur celui, son camarade qui était en train de lui porter secours.
02:01Ça, c'est absolument inadmissible. Je pense, et vous avez parfaitement raison, qu'il faut une réponse à la hauteur de la gravité des événements.
02:08La première de ces réponses, je vous la donne simplement avec trois chiffres. Ce voyou, 19 ans, jeune majeur, 15 antécédents judiciaires, moins de 6 jours de prison.
02:18Et encore, ces 6 jours de prison, c'était de la préventive. Je pense qu'on ne réglera pas l'hyperviolence, notamment des mineurs, sans une réforme,
02:27mais au-delà d'une réforme, une révolution pénale, puisque aujourd'hui, on a choisi d'enfermer tous ces jeunes dans des longs parcours de violence,
02:34où la sanction tombe trop tardivement, lorsque souvent il y a des crimes de sang. Et en tout cas, on ne peut même plus eux-mêmes les rattraper.
02:42Donc pour la victime, c'est trop tard. Et pour eux-mêmes, c'est aussi trop tard. J'appelle cette réforme depuis longtemps de tous nos voeux.
02:49Et puis il y a un point qui dépend du ministère de l'Intérieur, c'est la doctrine face au Rodeo.
02:54Jusqu'à présent, il y a deux doctrines. Il y a la doctrine police-préfecture de Paris, avec des droits de poursuite.
03:01Et sur le reste de la France, gendarmerie, police nationale, pas de poursuite.
03:06La circulaire que je signerai dans quelques jours autorisera sur l'ensemble du territoire les poursuites, bien sûr dans des conditions de sécurité,
03:15mais les poursuites lorsqu'il y a Rodeo. Je voudrais simplement dire que nous avons fait des gros efforts.
03:20Nous avons confisqué plus de 55% de véhicules depuis six mois et que depuis un an, ce sont pas moins de 52% de plus de personnes interpellées.
03:30Voilà ce que je voulais vous dire. Comptez sur ma détermination.
03:32Merci.