Retrouvez la chronique d'Elisabeth Levy
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h09, Maxime Liedot.
00:04Il est 8h12, nous sommes le lundi 12 mai, 0826 300 300, c'est le numéro magique à composer si vous voulez venir participer avec nous en studio dans les nombreux débats.
00:15Et il n'est pas de doute que le sujet choisi par Elisabeth Lévy va en créer. Bonjour.
00:19Bonjour Maxime, bonjour à tous.
00:21Et oui, Emmanuel Macron, dans un moment avec beaucoup d'idées, a décidé d'annoncer dès demain une convention citoyenne sur les rythmes scolaires.
00:30Oui, enfin c'est ce qui est prévu, mais d'abord ça n'est pas sur les rythmes scolaires, cher Maxime, c'est une convention sur les temps de l'enfant.
00:38Un terme tout à fait pompeux et ridicule qui d'ailleurs désigne presque la même chose, puisqu'il sera question de tout, la journée de classe, les vacances.
00:46Alors il ne sera pas question de la semaine de 4 jours et demi, vous vous rappelez, instaurée par une loi calamiteuse de 2013 avec les activités périscolaires et tout ce bazar,
00:57et qui a été très vite abandonnée.
00:59Alors rien ne va dans cette affaire, ni le sujet, ni le moyen.
01:02Le bidule citoyen, c'est un cache-misère.
01:05C'est supposé, comme d'habitude, j'ai entendu un de vos invités en parler avec enthousiasme, enfin bon, voilà.
01:11Voilà, donc c'est supposé pallier la crise de la démocratie représentative et en fait ça la met en lumière.
01:17Parce que sur le plan de la légitimité technique, je vous accorde que peut-être que n'importe quel citoyen serait aussi compétent que M. Delogu au hasard.
01:26Mais c'est pas personnel.
01:28Mais pourquoi ? Parce que nous ne choisissons plus les meilleurs, nous choisissons des gens comme vous et moi et parfois pire que vous et moi.
01:36Bon, mais en termes de légitimité démocratique, eh bien il n'y a pas photo, M. Delogu est élu.
01:42Il est légitime pour faire la loi.
01:45Je ne reconnais absolument aucun droit à des citoyens lambda qui seront en plus pour la moitié des militants associatifs, ça reconnaît la musique.
01:52Mais même tiré au sort, je ne reconnais absolument pas à ces gens le droit à mes concitoyens.
02:00Je ne leur reconnais aucun droit, aucune légitimité pour faire des choix qui nous engagent à tous.
02:04Ça, la démocratie, ça n'est pas une réunion d'associations, ça n'est pas non plus une réunion de copropriétés.
02:11Et gouverner, ça ne consiste pas à demander aux électeurs ce qu'ils veulent entendre pour le leur dire.
02:18Non mais très bien, on peut quand même vous dire, Elisabeth Lévy, que ça a au moins le mérite de mettre quand même ce sujet sur la table.
02:24Oui, vous plaisantez, j'espère.
02:25Il y a un quart des adultes français qui ne maîtrisent pas notre langue, un peu ou prou, d'après les dernières études.
02:31L'ignorance en histoire, en littérature, il suffit d'interroger des jeunes, est abyssal.
02:37Et la priorité, c'est que le problème majeur urgence, c'est qu'ils commencent trop tôt, qu'ils vont trop tôt à l'école et qu'ils ont des cartables trop lourds.
02:45Et demain, l'urgence autre, ce sera par exemple de distribuer des protections pour lutter contre la précarité menstruelle.
02:52Oui, tout le monde sait, si vous voulez, que le problème de l'école, ça n'est pas toutes ces affaires très importantes, certes, mais ce n'est pas son problème.
03:00Aujourd'hui, on s'en occupera quand le reste sera réglé.
03:02Le problème, c'est que le niveau scolaire est un désastre, que le collège unique a été une erreur dramatique, que le bac ne vaut plus grand-chose, que la lecture chute chez les jeunes.
03:11Bon, je m'arrête. Ça devrait être la priorité, l'urgence, l'angoisse, qui taraude absolument tous les dirigeants et tous ceux qui veulent le devenir.
03:19Et non seulement aucun gadget citoyen ne remédira à ce désastre, mais cela demanderait des mesures impopulaires,
03:27comme le rétablissement d'une discipline de fer, du redoublement, ou le retour de la transmission des grandes œuvres.
03:33Alors, il paraît qu'Emmanuel Macron veut reconquérir les Français.
03:38Ce qu'ils attendent de lui, à mon avis.
03:39Ce qu'ont dit la grande reconquête.
03:40Ce n'est pas ces machins, ces espèces de gadgets, d'ailleurs, il nous a déjà fait le coup.
03:45Ce qu'ils attendent de lui, c'est qu'ils leur disent comment il va remonter le niveau scolaire,
03:49enrayer l'islamisation du pays, enverser la courbe de l'endettement, la poudre aux yeux, le fatrasse au ciétal.
03:54Et tous ces machins citoyens en ont déjà donné.
03:57Eh bien voilà, ça c'est le Parlez Vrai, signé Elisabeth Lévy.
04:02Ah oui, ah ben là, c'est...
04:05Ça m'enrage, ça m'enrage.
04:07C'est une ambiance collégiale.
04:10Éric Rebelle est restée avec nous, Jean-François et Kili aussi.
04:13Ah, vous n'êtes pas d'accord ? Vous êtes d'accord ?
04:14Je vous entends à aller d'ici.
04:16Je vais couper la parole à Jean-François parce que...
04:18Non mais, ces conventions citoyennes, vous connaissez l'expression « promener le chien ».
04:22Bon, eh ben en fait, le président de la République promène le chien avec ses conventions citoyennes.
04:26Ça ne sert à rien.
04:27Il faut prendre des décisions.
04:29Il faut un projet politique.
04:31Il faut du courage politique.
04:33Elisabeth Lévy a raison.
04:34L'effondrement du niveau scolaire, c'est ça la priorité.
04:37Non mais d'accord.
04:37C'est pas de savoir s'ils vont commencer une demi-heure ou une demi-heure avant.
04:41Mais franchement, on promène le chien.
04:43Pardon Elisabeth Lévy, pardon Éric Rebelle.
04:45On peut aussi se dire que mine de rien, il y a des sujets concernant les temps d'apprentissage
04:49et qu'on peut en effet, de temps en temps, aller consulter les Français avant de trouver des décisions.
04:53Mais avant les temps d'apprentissage, il faut faire les contenus.
04:54Jean-François qui dit...
04:55Je rappelle que la dernière convention citoyenne dont il a été beaucoup question,
05:00c'est celle sur le climat et que ses conclusions ont été littéralement escamotées par le pouvoir politique.
05:06Donc peut-être qu'il y a une forme d'inutilité ou d'inefficacité des dites conventions.
05:11Mais là où je rejoins Maxime, c'est qu'effectivement, ça a le mérite de mettre des sujets sur la table.
05:16Charlotte Vénétité, vous savez, la co-secrétaire générale du SNES-FSU,
05:19elle a raison quand elle parle d'exercice d'esbrouf.
05:23Elle dit que le vrai problème, ce sont les effectifs d'enseignants et la difficulté du métier d'enseigner.
05:28Il y a à revoir, sans doute, dans l'organisation de l'éducation nationale,
05:32en faveur des enseignants, des professeurs qui ont vraiment de plus en plus de mal à exercer.
05:37Mais aussi, ça n'a échappé à personne.
05:39Vous prenez le mois de mai, nous y sommes.
05:40Les ponts du mois de mai, moi je suis père de famille.
05:42Vous prenez le mois de juin, le 15 juin c'est fini,
05:45les élèves ne travaillent plus et on les retrouve en septembre.
05:48À Paris, il n'y avait pas les ponts pour eux.
05:49Vous avez deux mois et demi, le problème du temps scolaire,
05:55Emmanuel Macron a raison, le problème du temps scolaire,
05:58il est mal équilibré, il est mal organisé.
06:00Ce sujet doit être mis sur la table.
06:03Peut-être que je peux vous répondre, j'ai compris, mais...
06:05Mais ça aura le mérite de mettre le sujet sur la table
06:07et ensuite, peut-être que le législatif devrait s'en emparer.
06:10D'abord, excusez-moi, vu si tout allait bien...
06:14Vous vous râliez, mais vous ne voulez rien sur rien.
06:16Jean-François, s'il vous plaît...
06:17Elle va vous étrangler, Jean-François, et je ne pourrai rien faire.
06:19Non, je ne vais pas vous étrangler, je vous ai écouté.
06:21Maintenant, je voudrais vous répondre.
06:22Donc, je sais que ça vous est pénible, mais c'est comme ça.
06:27Mon cher Jean-François, le jour où les problèmes les plus urgents seront réglés,
06:32on pourra s'attaquer aux choses qui me semblent assez mineures.
06:36Parce que la réalité de l'école, ça n'est pas seulement un problème de nombre de profs,
06:41c'est un problème de formation des profs et c'est un problème d'ambition générale.
06:45Vous ne remettrez pas une école digne de ce nom en France
06:50tant que vous n'accepterez pas, d'accord, que vous ne donnez pas le bac...
06:54Je n'ai pas fini ma phrase, merci.
06:56Tant que vous n'accepterez pas que vous ne donnez pas le bac comme ça à tout le monde,
07:01que vous ne faites pas passer les gens tant qu'ils ne savent pas maîtriser les acquis d'un niveau dans l'autre niveau
07:07et que vous ne remettez pas les savoirs fondamentaux
07:10au lieu de leur apprendre des BD, des machins citoyens et je ne sais trop quoi.
07:13Je vous énerve encore.
07:14Apprenez-leur de l'histoire, de la littérature, des maths.
07:18Elisabeth Lévy, question qui va sans doute vous énerver également
07:21parce que mon rôle est quand même d'énerver un peu tout le monde.
07:23On arrive tout doucement à la prise de conscience.
07:27François Bayrou a fait une petite conférence de presse en disant
07:29ça y est, l'école c'est catastrophique, on remet le paquet, on remet le paquet.
07:32Donc peut-être qu'il y a un début, on va dire, de sensibilisation
07:36d'une certaine partie de la classe politique qui se dit
07:38oui c'est vrai, comme vous, c'est-à-dire qu'ils sont d'accord avec vous.
07:40Oui, vous avez raison, il y a un début de sensibilisation,
07:42ce qui veut dire qu'il y aura un bac début de prolégomène d'action
07:46d'ici une vingtaine d'années à vous entendre.
07:49Vous sous-entendez que François Bayrou est lent ?
07:51Elisabeth Lévy, c'est ça ?
07:52Ce que je sous-entends, c'est que de toute façon,
07:53il ne se passera rien de dramatique au sens anglais du terme
07:57avant l'élection présidentielle, mais que ce sujet est tellement grave,
08:02tellement important, il engage tellement l'avenir de notre pays,
08:05mais je suis sérieuse, c'est-à-dire, on est en train,
08:08le crime contre les générations futures, c'est ça,
08:10c'est de les laisser sortir de l'enseignement du système scolaire
08:14sans maîtriser leur langue, ça c'est un crime.
08:17Mais vous savez pourquoi la priorité c'est de redonner du niveau aux élèves ?
08:21Parce que n'oubliez pas que les anciens élèves sont,
08:24quelques années plus tard, des nouveaux profs.
08:25Or, on est dans une spirale absolument éliminante,
08:28où l'effondrement du niveau des élèves
08:31impacte le niveau des enseignants et de leur recrutement, etc.
08:37Donc oui, allez, aménagons les horaires,
08:40mais la priorité c'est pas ça,
08:41la priorité c'est de redonner du contenu à l'enseignement en France.
08:44D'où l'intérêt, je reviens là-dessus,
08:46sur le principe de mettre ces grands sujets,
08:49et je serai très inclusif,
08:51je mettrai à la fois les rythmes scolaires,
08:52la formation des enseignants,
08:54pas seulement leur nombre,
08:56y compris la trajectoire des élèves aujourd'hui,
08:58avec l'omniprésent des écrans qui affaiblissent le niveau général.
09:01Tous ces sujets-là doivent être posés sur la table.
09:04Le mérite, sans doute, de cette convention,
09:06qui est sans doute imparfaite,
09:08c'est au moins de poser le débat pour 2027.
09:09Enfin, il y a eu sans doute, pardon.
09:12Parce qu'on ne le fera rien.
09:13Dernier mot, dernier mot.
09:14Non, non, je veux dire, moi j'en ai marre,
09:17qu'on pose les sujets,
09:17j'aimerais bien qu'on les traite un peu,
09:19parce que l'école, non mais attendez,
09:21le premier livre sur le désastre de l'école,
09:23dont je me souvienne,
09:24c'est l'enseignement de l'ignorance de Jean-Claude Michiat,
09:27c'est 1984.
09:28S'il vous plaît, dites-vous qu'il y a des gens
09:38qui sont en train de prendre leur café,
09:39qui sont dans la voiture avec leurs enfants,
09:41et imaginez l'état des enfants,
09:43après ce débat vif,
09:44dans quel état ils vont arriver en classe,
09:45en disant, mais je n'entends rien ici,
09:47on leur donne de mauvaises...
09:48Ils vont arriver plein de niaques,
09:51avec l'envie d'apprendre...
09:52Exactement, de l'histoire du français,
09:550826 300 300,
09:57Vous êtes sur Sud Radio, il est 8h22,
09:59dans quelques instants,
10:00également un débat qui, je n'en doute pas,
10:02autour de la table va faire réagir,
10:03mais également au standard,
10:04sur l'application Sud Radio et les réseaux sociaux,
10:06c'est le fameux sujet des rodeos urbains.
10:09Bruno Rotaillou nous a appris, mine de rien,
10:10hier, que, oh, oh surprise,
10:12il n'était pas poursuivi en permanence,
10:14les auteurs des rodeos urbains,
10:15et deuxième surprise, qu'est-ce qu'on apprend ?
10:17Qu'il était déjà connu des services de police,
10:20ce jeune responsable, vous êtes sur Sud Radio,
10:22on se retrouve pour débattre dans cette bonne ambiance
10:24que vous connaissez,
10:25et en parlant vrai, vous êtes sur Sud Radio,
10:278h22.