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Quelle complémentation pour des vaches laitières au pâturage ?
Terre-net
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10/07/2024
À l'étude à l'Inrae du Pin (61)
Catégorie
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News
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Bonjour donc nous voilà de nouveau sur le site du Haras-Dupin et aujourd'hui on
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va parler complémentation au pâturage et apport de concentré au pâturage,
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faut-il en donner et à qui ?
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Rappelons-nous que l'herbe est une ration naturellement complète et que de
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fait c'est le seul fourrage qui se suffit à lui-même en conséquence de quoi on
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peut nourrir des vaches qu'avec de l'herbe, tel que vous le voyez dans cette
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parcelle où les vaches sont entrées hier. Mais néanmoins il peut s'avérer
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nécessaire de donner du concentré chez les animaux les plus forts producteurs
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et on a dans le passé réalisé pas mal de travaux à ce sujet qui ont permis de
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montrer qu'aujourd'hui la réponse à l'apport de concentré des vaches laitières
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au pâturage est d'environ 1 kg de lait par kg de concentré distribué et cette
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réponse varie peu jusqu'à une dose de 6 kg. En clair un apport de 6 kg de
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concentré permet à une vache au pâturage de produire 5 kg de lait en
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plus. Il faut quand même se souvenir que ce
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concentré va avoir pour effet aussi de faire baisser la concentration en
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matière grasse du lait, on va perdre environ 0,3 points de taux
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glutureux par kg de concentré et par contre va stimuler la synthèse de
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matière protéique et donc va permettre de produire en lait un peu plus riche
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d'environ 0,2 points donc 0,2 g par kg de lait en plus par kg de
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concentré, ce qui veut dire qu'un apport de 5 kg de concentré fait gagner 1 point
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1 g de taux protéique aux vaches.
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Ce qui a été aussi bien montré dans le cadre de nos travaux c'est que cette
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complémentation elle pouvait être simplifiée et distribuée de façon
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constante entre les vaches, c'est à dire qu'on peut donner sans souci une dose
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identique à tous les animaux quel que soit leur niveau de production disons
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entre 20 et 40 kg de lait par jour. Il n'est pas utile de faire des plans de
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complémentations individualisées, ça ne sert à rien parce qu'on a montré qu'en
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fait au pâturage chaque vache était limitée en termes d'ingestion en
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prorata, en pourcentage de sa capacité d'ingestion et c'est ainsi que la
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réponse au concentré est relativement constante entre vaches quel que soit leur
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niveau de production à la mise à l'herbe que ce soit des Holstein ou des
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Normandes d'ailleurs comme on peut le voir dans cette parcelle.
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Le concentré au pâturage certes permet aux vaches de faire un peu plus de lait
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mais permet aussi, il ne faut pas l'oublier, de reprendre du poids et de l'état
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puisqu'on a bien montré qu'il y avait une partition de cette énergie
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supplémentaire apportée entre la production laitière et la reprise de
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poids et d'état. En fait pourquoi les vaches finalement ne font que 1 kg de
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lait par kg de concentré alors que sur le papier 1 kg de concentré devrait
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théoriquement faire 2 à 2,1 kg de lait en regard de sa valeur énergétique ?
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Eh bien cette réponse plus que la moitié, la moitié plus faible que celle
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que l'on attend est associée à deux phénomènes concomitants, d'abord le
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phénomène de substitution. Quand on va donner du concentré aux vaches,
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elles vont commencer par manger moins d'herbe, environ 0,4 à 0,5 kg d'herbe en moins
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consommée, ce qui fait que le bilan de l'apport de concentré n'est pas de 1,1 UF
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mais de seulement 0,6 UF. Et ensuite la vache va répartir cette énergie
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supplémentaire dans du lait pour environ 70% de cette énergie en plus, ce qui fait
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bien effectivement 0,4 UF, 0,45 UF soit 1 kg de lait. Et l'autre partie,
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environ 30%, sera attribuée aux réserves corporelles et c'est ainsi que les vaches
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qui reçoivent du concentré finissent leur lactation dans un meilleur état
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corporel que les vaches qui ne reçoivent que de l'herbe seule à pâturer.
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Une fois que l'on connaît ces réponses, dans un souci de réduction des coûts de
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production et notamment de réduction du coût alimentaire, puisque comme on l'a vu
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l'herbe se suffit à elle-même, il peut être intéressant de raisonner l'apport
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de concentré et d'essayer d'utiliser des doses faibles mais à des moments
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opportuns. Et c'est tout l'objet de cette expérimentation triplicielle dont on a
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déjà parlé dans les épisodes précédents, où on va essayer de voir à
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quel moment dans la lactation un apport limité de concentré peut s'avérer très
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pertinent et à quel moment il sera moins intéressant. Et c'est la raison pour
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laquelle, outre un lot de vaches laitières Hochstein, Normande ou Gersiaise qui ne
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reçoivent pas de concentré, trois autres lots dans cette prairie reçoivent du
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concentré à différents moments de leur lactation, soit durant les 100 premiers
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jours, soit durant les jours 100 à 200, soit durant les jours 200 à 300.
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Notre objectif ici est de mieux comprendre ce que les vaches font de ce
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concentré, en regard de leur race, mais aussi en regard du moment de la
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lactation auquel on l'attribue.
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Et si on veut évoquer les premiers résultats de cette expérimentation,
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puisqu'elle a démarré en janvier 2020, donc on a déjà une première année
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complète et on achève la deuxième année, ce que l'on peut dire c'est que tout
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d'abord la réponse de 1 pour 1 elle est largement confirmée lors des deux
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premières périodes du début de la lactation. Entre J0 et J100 ou entre 100
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et J200, c'est-à-dire les lots C1 et C2, grosso modo la réponse au concentré
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est encore et toujours d'environ 1 pour 1 avec là aussi une baisse du taux
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butyreux et une légère augmentation du taux protéine.
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Il semblerait que la réponse en fin de lactation soit moins importante, plutôt
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autour de 0,6 kg de lait par kg de concentré apporté et cette réponse
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moins importante se traduit enfin par une reprise d'état plus conséquente chez
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ces animaux en fin de lactation, c'est-à-dire que la partition dont on a
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parlé précédemment, elle se fait un peu différemment en fonction du stade de
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lactation. Alors ces résultats seront bien sûr à
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confirmer et surtout une des questions associées à cette expérimentation est de
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savoir si cette complémentation va influer la fonction reproduction. Sur la
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fonction lactation on a les idées à peu près claires, mais sur la fonction
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reproduction les choses sont beaucoup moins évidentes et une des questions qui
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se posent est de savoir si l'apport de concentré en fin de lactation, qui
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quelque part peut paraître paradoxal, n'aurait pas des effets intéressants
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lors de la saison de reproduction suivante, c'est-à-dire au début de la
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lactation suivante. Et ça, ça reste une question puisque l'expérimentation va
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durer six années. Il nous faudra acquérir suffisamment de résultats, avoir suffisamment de
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vaches de trois races pour voir si effectivement il y a des effets, des
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arrière-effets, des rétro-effets de la complémentation en fin de lactation sur
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la fonction reproduction.
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