Des graines protéagineuses pour une complémentation 100 % made in France

Terre-net

10/07/2024

Alimentation

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00:00Bonjour et bienvenue sur WebAgri. Je suis en compagnie de Guillaume Chéneau, directeur

00:12recherche et innovation et sourcing chez Valorex, et Stéphane Douabas, responsable achat et

00:18développement filière végétale chez Valorex aussi. Donc bienvenue. Vous êtes ici pour

00:23nous parler de la démarche ProLeval. Est-ce que vous pouvez nous présenter en quelques

00:28mots en quoi ça consiste ? Alors, la démarche ProLeval, c'est un projet

00:34qui a démarré il y a 6 ans avec l'INRA, avec qui on a eu l'ambition de répondre

00:42à l'objectif de relancer une filière d'oléoprothéagineux afin de répondre à un besoin qu'on sous-tendait

00:52qui était de réduire les importations de tourteau de soja en France. Vous avez juste

00:59vu le contexte actuel, c'était un don de voyance ? C'est vrai que quand on regarde

01:08la demande d'aujourd'hui, on se dit qu'on ne s'est pas trompé à lancer ce programme

01:13qui est aujourd'hui, qui touche à sa fin, avec des belles promesses en termes de réalisation

01:19tant pour les éleveurs qui peuvent être consommateurs de protéagineux produits localement que

01:28pour les agriculteurs qui les mettent en production et c'est tout l'objet de ce programme.

01:34Donc du coup, pour les éleveurs, quelle est la plus-value apportée par ces produits ?

01:39Alors, l'avantage du programme, c'est qu'on a, pendant 4 ans, développé des technologies,

01:47fait des choix de variétés, d'itinéraires techniques pour permettre à ces graines d'être

01:54le mieux valorisé par chacune des espèces. Et donc, chez les bovins, on se retrouve avec

02:03des graines qui ont un niveau de valorisation extrêmement intéressant, qu'on a pu valider

02:09en station expérimentale à l'INRA et qu'on a ensuite pu tester en condition terrain

02:16chez de nombreux éleveurs qui sont déjà, aujourd'hui, utilisateurs de graines protéagineuses

02:23cuites selon des procédés bien établis.

02:26Donc c'est un projet qui a été mis en place en collaboration avec l'INRA ? Donc, tous

02:38les produits ont été testés déjà auprès des élevages ?

02:43Effectivement, l'INRA a pu nous permettre d'élaborer les meilleurs procédés, les

02:50meilleures associations de graines, afin de pouvoir les mettre en test chez les éleveurs.

02:58Et c'est vrai qu'en élevage, on se retrouve maintenant avec des éleveurs qui savent produire

03:03autant de lait avec au moins autant de revenus sans soja dans la ration. Et ça, c'est quelque

03:08chose qui pouvait paraître peut-être insensé il y a encore quelques temps, peut-être encore

03:15aujourd'hui chez certains, mais qui sont vraiment réels dès aujourd'hui.

03:19Il y a aussi une pluie vasulle chez les agriculteurs qui mettent en place les légumineuses chez

03:26eux. Est-ce que vous pouvez nous en dire un petit peu plus ?

03:29Alors, en fait, oui, quand il y a un débouché, il faut essayer de trouver la source et une

03:37source organisée à travers une filière. Donc, au sein du projet Proléval, on travaille

03:45avec des agriculteurs, mais pas que. On est allé voir les semenciers pour avoir des graines

03:51qui sont compatibles au projet Proléval sur des valeurs qualitatives, à la fois protéines,

03:57mais aussi des facteurs qu'on retrouve dans certaines graines qui ne sont pas conformes

04:01pour la valorisation chez les animaux. Et donc, on a frappé à la porte à des organismes

04:06collecteurs, que ce soit des coopératives ou des organismes privés, qui ont le lien

04:12avec leurs producteurs. Et on essaye de bâtir un contrat, un contrat pluriannuel, c'est-à-dire

04:19que le projet Proléval, ce n'est pas pour une année. On espère que c'est pour 5 ans,

04:2310 ans, 15 ans, 20 ans. Et donc, nous aussi, on veut des producteurs pour 5 ans, 10 ans,

04:2815 ans. Donc, on met en place des prix minimums qui assurent un revenu pour le producteur.

04:35On accompagne à la fois avec les semenciers, mais à la fois les instituts techniques de

04:41culture et donc le collecteur qui assure la collecte, le stockage et la livraison aux

04:47outils industriels comme Valorex.

04:51C'est aussi un plus dans les rotations pour les agriculteurs qui mettent en place les

04:57légumineuses. On est beaucoup en recherche aujourd'hui de solutions agronomiques pour

05:01allonger les rotations, etc.

05:04Alors, tout à fait. Il est vrai que les légumineuses, elles ont une particularité

05:10de capter l'azote. Donc, il est vrai qu'on a démontré qu'après ce qu'on appelle un

05:17blé après une légumineuse, généralement, il y a un gain qui est évalué autour de

05:23100 euros de l'hectare sur ces aspects agronomie, c'est-à-dire un meilleur rendement des intrants

05:31qui sont moindres après une légumineuse parce qu'avec le captage de l'azote et puis

05:35une qualité des grains qu'on a su analyser également. Donc, le revenu pour le producteur,

05:42il est à la fois sur un prix mini et en plus cet aspect agronomique qui permet d'avoir

05:49un prix rémunérateur pour le producteur, mais qu'on puisse aussi le valoriser en industrie.

05:54On n'est pas sur une notion de marché d'opportunistes. Il y a deux ans, les protéagineux, notamment

05:59la févrole, ça valait 200 euros. Il n'y aura pas de producteur à en faire. Cette

06:04année, ça vaut autour de 300 euros. Il n'y aura pas d'industriel à l'utiliser parce

06:08que c'est trop cher. Donc, on essaie de travailler entre les deux pour arriver à un contrat

06:12filiaire.

06:13Très bien. Du coup, la filière se construit actuellement ou pour les éleveurs qui seraient

06:21intéressés ? On peut le trouver dans toutes les régions, la production de légumineuse

06:27et les produits associés ?

06:29Le savoir-faire qu'on a développé pendant ces 4 années, effectivement, il est actuellement

06:37en transfert dans les différentes régions auprès de différents partenaires qui vont

06:42pouvoir non seulement utiliser le savoir-faire qu'on a construit ici en Bretagne, mais qui

06:54vont pouvoir le mettre en oeuvre chez les éleveurs pour répondre à leurs attentes

06:59d'autonomie protéique, par exemple, ou à des attentes de filière pour répondre à

07:04des demandes non OGM, d'origine locale de leur production et de leur alimentation, tout

07:11en mettant en place les surfaces de protéagineux chez les agriculteurs qui verront aussi un

07:19intérêt, comme le disait Stéphane, pour des avantages agronomiques notamment.

07:24Très bien. Merci beaucoup à vous pour ce témoignage et retrouvez prochainement d'autres

07:31questions sur le sujet sur Webagri.

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