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Les levures servent à stabiliser la flore et les conditions ruminales
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08/07/2024
Ecosystème du rumen
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00:00
...
00:06
Bonjour.
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Nous allons parler d'un écosystème complexe,
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celui du rumen.
00:11
Pour cela, je reçois Christine Julien. Bonjour.
00:14
Vous êtes responsable R&D ruminant chez Phileo,
00:17
anciennement Le Savre Fida Additive.
00:20
Tout à fait.
00:21
Une entreprise française qui fabrique des probiotiques.
00:25
Probiotiques, on entend parler des levures vivantes.
00:28
La 1re question que j'ai à vous poser,
00:31
c'est que le rumen, c'est un écosystème très compliqué
00:35
qui est déjà rempli de milliards de bactéries.
00:38
Est-ce qu'il y a besoin d'en rajouter ?
00:40
C'est une très bonne question.
00:43
L'écosystème ruminal, c'est quelque chose de complexe.
00:45
Il comporte, d'un côté, le microbiote,
00:48
qui est l'ensemble de toutes ces bactéries,
00:50
ces champignons, ces protozoaires qui cohabitent,
00:53
qui interagissent entre eux,
00:54
et qui vivent sur un milieu,
00:57
qui est ce milieu ruminal qui lui a des caractéristiques
01:00
très particulières en termes de pH, de niveau d'un aérobiose,
01:04
de pression osmotique, etc.
01:06
L'ensemble de ces micro-organismes qui cohabitent
01:10
vont former un écosystème qui, au final, est assez instable.
01:14
Pourquoi ? Parce qu'il est tous les jours,
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et même de manière plus régulière au cours de la journée,
01:21
alimenté par ce flux de rations que va manger l'animal,
01:24
ce flux de nutriments qui arrive et qui est ingéré par l'animal,
01:27
qu'il va devoir dégrader et qui va faire qu'au final,
01:30
ce système est dans un équilibre assez instable.
01:33
Alors oui, on peut aller chercher d'autres micro-organismes
01:36
pour essayer de l'aider à se stabiliser.
01:39
A chaque fois qu'il y a du maïs qui arrive, ça change le pH,
01:41
ça change les bactéries qui doivent s'adapter.
01:43
Exactement. A la fois le milieu et le microbiote
01:46
doivent évoluer et s'adapter pour pouvoir valoriser
01:49
cet aliment qui arrive.
01:50
Puisque nourrir une vache, c'est d'abord nourrir le microbiote
01:53
qui est dans son rumine.
01:54
Vous, chez Phileo, vous sélectionnez et vous cultivez des levures,
01:58
donc des levures vivantes, des organismes unicellulaires.
02:02
Il y en a plusieurs ? C'est un panel de levures ?
02:04
C'est une seule souche ? Comment ça se passe ?
02:06
Chez Phileo et au niveau du groupe Le Safre,
02:09
on a sélectionné une souche qui est cultivée au niveau du groupe,
02:13
une souche sur laquelle on travaille depuis maintenant bien longtemps,
02:15
depuis 30 ans environ,
02:18
et sur laquelle on souhaite comprendre,
02:19
chercher justement les effets,
02:22
comprendre les effets et le mode d'action
02:24
pour derrière pouvoir s'adapter
02:26
et aussi pour pouvoir mieux conseiller derrière nos clients
02:29
et les éleveurs qui vont utiliser cette levure.
02:31
Cette souche de levure, elle est adaptée à quoi ?
02:34
Plutôt à des rations type maïs, des rations très acidogènes, non ?
02:38
Cette souche de levure, effectivement,
02:41
est plutôt bien adaptée à des rations
02:43
qui vont être denses d'un point de vue énergétique.
02:45
Tout de suite, on pense aux rations classiques,
02:47
rations complètes ou autres, qui sont riches en maïs,
02:50
mais on n'écarte pas les autres rations.
02:51
Par exemple, des rations qui seraient plutôt au pâturage,
02:54
des animaux au pâturage,
02:55
où on peut avoir des teneurs en sucre soluble qui sont assez élevés,
02:58
qui peuvent conduire à de l'acidose.
02:59
Et on n'oublie pas toutes les rations,
03:01
puisqu'elles vont, pour certaines,
03:03
contenir une part de concentré qui peut être plus ou moins forte
03:05
et qui peut conduire à des situations d'acidose subclinique.
03:09
Alors, dans ces conditions-là,
03:11
on a cherché à comprendre
03:13
et à décrire précisément le mode d'action de notre levure.
03:16
Dans ces conditions, effectivement,
03:17
quand on a des rations qui sont dites acidogènes,
03:20
on va avoir le pH ruminal qui va avoir tendance à baisser,
03:24
ce qui va, derrière, pour l'éleveur,
03:25
compromettre les performances de ses animaux.
03:28
La levure, quand elle arrive dans ce rumen en même temps que l'aliment,
03:32
elle va avoir plusieurs effets,
03:33
à la fois sur le microbiote, à la fois sur le milieu.
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Sur le microbiote, elle va avoir des effets directs,
03:38
notamment sur les bactéries qui sont présentes.
03:40
Et cet effet direct,
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c'est une augmentation de certaines populations
03:43
qui sont d'intérêt, justement,
03:45
pour lutter contre cette acidose.
03:47
Comme quoi, par exemple ?
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Des bactéries qui vont dégrader et utiliser l'acide lactique
03:52
qui pourrait s'accumuler dans le rumen.
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Et puis elles vont aussi stimuler les bactéries fibrolithiques
03:56
qui sont, elles, d'intérêt
03:57
pour dégrader toute la cellulose qui arrive dans la ration.
04:00
Cette levure, elle va aussi permettre d'avoir un effet sur le milieu,
04:03
notamment en abaissant le potentiel de réduction.
04:06
C'est quoi ?
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En abaissant, en fait, le niveau d'un aérobiose,
04:08
en renforçant les conditions réductrices du rumen
04:11
qui vont être favorables à ces bactéries.
04:14
Et dans ce sens, elle va permettre de remonter,
04:17
de restabiliser le pH ruminal
04:19
pour pouvoir, derrière, contrecarrer la mise en place,
04:21
l'installation d'acidoses ruminales.
04:23
Donc stabiliser le rumen.
04:25
Et est-ce qu'un rumen plus stable,
04:27
ça induit des meilleures performances laitières ?
04:30
Enfin, quelles sont les performances attendues par les levures ?
04:34
Alors, les performances attendues,
04:35
bien évidemment, elles sont directement à l'échelle de l'éleveur.
04:38
Ce qu'on attend, c'est du lait en plus chez la vache laitière,
04:41
de l'ordre de 1,5 à 2 litres de lait en plus par jour.
04:44
Des effets qui peuvent aussi se retrouver sur la qualité du lait
04:47
en termes de taux protéiques et aussi de taux butyreux.
04:50
Et aussi des effets, d'un point de vue plus sanitaire,
04:52
sur le taux cellulaire au niveau du lait,
04:54
donc qui est un critère important pour les éleveurs.
04:58
Il s'agit vache par vache ou c'est au niveau du troupeau ?
05:00
Parce que comment ça se matérialise ?
05:01
On balance un peu de levure dans la mélangeuse ?
05:04
Alors, il y a 2 choses.
05:06
D'abord, effectivement, ce qu'on a pu observer,
05:08
c'est un effet de stabilisation de ce microbiote ruminal
05:12
à l'échelle de l'animal.
05:13
C'est la 1re chose.
05:14
Mais ce qu'on a pu aussi observer récemment,
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c'est que quand on utilise la levure vivante,
05:19
on a tendance à homogéniser, on va dire,
05:21
le profil microbien des vaches.
05:22
Ce qui veut dire qu'à l'échelle d'un troupeau,
05:24
on peut participer à l'homogénisation des performances.
05:27
Le 2e point, c'est comment ça se matérialise pour l'éleveur ?
05:31
Pour l'éleveur, ça se matérialise par une levure vivante
05:34
qui va être distribuée dans la ration.
05:36
Le plus souvent via, par exemple, l'aliment concentré.
05:40
Cette levure vivante, elle se présente sous forme de sphérules.
05:44
Ces sphérules sont constituées de 40 millions de levures vivantes
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qui vont pouvoir se revivifier au niveau ruminal.
05:51
Et ça, c'est une mode de présentation spécifique chez Philaeo
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qui a été brevetée.
05:55
On est obligés d'en semencer tous les jours.
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On ne peut pas s'arrêter.
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Ce qu'on a bien démontré et ce qu'on sait bien aujourd'hui,
06:00
c'est que si on distribue de la levure
06:02
et qu'on arrête de la distribuer,
06:03
cette levure va disparaître au niveau du tractus digestif.
06:07
D'où l'intérêt d'en apporter quotidiennement.
06:09
Quel coût par vache on peut attendre pour un éleveur ?
06:13
Globalement, on va attendre un coût autour de 10 centimes par vache par jour
06:17
qui peut derrière se retrouver en termes de retour sur investissement
06:21
de 3, 4, 5.
06:23
Christelle Julien, je vous remercie.
06:25
Retrouvez de nombreux articles sur l'alimentation des ruminants
06:28
sur webagri.fr.
06:33
Sous-titrage ST' 501
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