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  • 13/05/2024

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Transcription
00:00 Bonjour Martine Cabane.
00:01 Bonjour Antoine.
00:02 Vous êtes aujourd'hui une mère, une grand-mère, une épicière à la retraite qui aime à s'occuper
00:06 de sa petite famille et qui aspire à profiter paisiblement de la vie.
00:10 Cabane, c'est votre nom de jeune fille, celui que vous avez décidé de récupérer pour
00:14 "pas effacer mais presque", un nom que vous avez décidé de ne plus porter et que vous
00:19 avez porté pendant très longtemps après votre mariage avec Jean-Charles Villoquet,
00:22 qualifié d'ennemi public numéro 1 dans les années 70, célèbre pour ses nombreux braquages
00:27 à main armée, il excellait dans le milieu du grand banditisme pour son sang-froid et
00:30 son excellente maîtrise des armes.
00:32 Vous êtes donc Martine Villoquet, tout aussi célèbre pour avoir déguisé en avocate
00:37 lors d'une comparution de votre époux au tribunal correctionnel de Paris le 8 juillet
00:41 1975, organisé et réalisé son évasion en lui lançant une arme et en prenant en otage
00:47 le juge et le substitut.
00:49 Je précise qu'un policier a été blessé lors de cette évasion.
00:53 Dans votre main, il y avait de quoi faire sauter toute la salle car vous aviez une grenade
00:57 dégoupillée.
00:58 Votre cavale a pris fin après une longue chasse à l'homme.
01:00 Vous avez été arrêté le 25 octobre 1975 et Jean-Charles le 1er décembre.
01:05 Vous avez été condamné à 10 ans de prison ferme, lui à 20 ans.
01:09 Il va sortir plus tôt parce qu'il va bénéficier d'une remise de peine.
01:11 Malheureusement, il va remettre le couvert, comme on dit, dans le milieu et être abattu
01:17 lors d'un braquage le 9 décembre 1990 chez un couple d'antiquaires.
01:20 Jean-Charles, je l'ai rencontré dans un bar où je travaillais à Paris.
01:25 Il est rentré accompagné d'un ami et tout de suite, il y a eu un déclic.
01:31 Il m'avait dit qu'il était dans l'import-export de cuir.
01:36 Je l'ai cru.
01:38 Pourquoi douter ? Je le croyais jusqu'au jour où j'ai découvert une arme.
01:43 Donc là, j'ai demandé des explications.
01:46 Et il m'a expliqué sa vie et il m'a dit maintenant où tu pars, où tu restes.
01:52 Je n'ai pas hésité une seconde, je suis restée.
01:53 Ce 8 juillet 1975, vous allez effectivement organiser l'évasion de Jean-Charles.
02:01 Vous allez répéter les gestes les uns après les autres, méticuleusement d'ailleurs,
02:06 dans un miroir face à vous-même.
02:08 Mais il y a aussi l'angoisse de ne pas dire le mot bien précis, pas le geste précis.
02:17 Il y a une grande angoisse dans la préparation.
02:19 Mais une fois rentrée dans le tribunal, c'était comme si je jouais un rôle.
02:24 Je devais faire ça.
02:26 Je suis restée naturelle.
02:29 Vous aviez en votre position une grenade dégoupillée.
02:32 C'est-à-dire que vous avez pu tuer l'intégralité de la salle d'audience.
02:35 Est-ce que vous regrettez ça ?
02:37 Je n'ai aucun regret de tout ce que j'ai fait.
02:39 Parce que vous dites effectivement dans cet ouvrage que vous ne regrettez rien.
02:41 Non, je ne regrette rien.
02:43 Je suis désolée pour les gens qui étaient là, qui ont dû avoir très peur.
02:49 Je suis désolée qu'il y ait eu des blessés.
02:51 Ce n'était pas le but.
02:51 On n'avait normalement pas de servir des armes.
02:55 Mais de toute ma vie, je n'ai pas de regrets.
03:00 Ce qui est fait est fait.
03:02 Ça ne sert à rien, des regrets, pour moi.
03:04 Je demande pardon aux personnes à qui j'ai fait du mal.
03:08 Mais je ne regrette rien.
03:09 Vous allez être arrêtée le 25 octobre 1975.
03:13 Comment vous vivez cette arrestation ?
03:16 Ce qui était le plus dur, c'est d'être à nouveau séparée.
03:20 D'avoir fait tout ce que j'ai fait pour quelques mois de bonheur.
03:25 Et puis surtout que j'étais enceinte d'un mois, ce n'était pas énorme.
03:30 Mais peur à nouveau de perdre l'enfant.
03:33 Parce que j'avais perdu ma première grossesse, j'avais perdu en prison.
03:37 Je le dis aujourd'hui, je ne le pensais pas à l'époque.
03:40 Mais aujourd'hui, je regrette d'avoir fait vivre ça à mon fils.
03:44 De lui avoir imposé des mois de prison.
03:46 À Frennes, oui.
03:47 À Frennes et puis à Fleury-Mérogis, au quartier des nourrices après.
03:52 On ne pense pas...
03:54 Moi, je sais que mon fils a été marqué très longtemps par le bruit des clés.

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