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  • il y a 3 jours
Tous les jours, une personnalité s'invite dans le monde d'Élodie Suigo. Vendredi 4 juillet 2025, le rappeur et désormais acteur Soprano. Il joue dans le film "Marius et les gardiens de la cité phocéenne", au cinéma mercredi prochain.

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Transcription
00:00Bonjour Soprano. Comment tu vas ?
00:01Moi super. Et vous ?
00:03Impeccable, impeccable.
00:05Vous venez directement de Marseille. De votre premier groupe de rap,
00:07les psychiatres de la rime, à votre rôle de parent au Téléthon,
00:10c'était en 2021, en passant par votre place dans la troupe des enfoirés,
00:13votre rôle de chasseur d'étoiles. Vous êtes devenu, au fil du temps,
00:16Soprano, l'une des voix les plus respectées, les plus importantes en France
00:19et à Marseille. Il faut dire que le bon respect a été la base
00:23de votre éducation, une priorité pour vos parents
00:25d'origine comorienne. Il est au centre de votre vie, aussi d'hommes et d'artistes,
00:29confirmés aujourd'hui encore. C'est vrai, c'est votre force,
00:32quand on regarde bien, que votre réussite ne vous a jamais
00:35finalement fait dévier de vos valeurs. Et sans aucun doute,
00:38ce qui vous a permis d'être... C'est sans aucun doute
00:40ce qui vous a permis d'être très sollicité.
00:43A la fois rappeur, animateur de télé, acteur, vous aimez, vous essayez
00:45à tout ce qui vous amuse et vous pousse parfois à vous mettre en danger.
00:48Mais plus que tout, ce qui vous anime, c'est d'utiliser cette voix,
00:51justement, pour celles et ceux qui en ont le plus besoin
00:53et d'assumer votre rôle d'artiste qui compte.
00:56Mercredi prochain, donc le 9 juillet, vous serez à l'affiche
00:58de la comédie Marius et les gardiens de la cité phocéenne
01:01ou l'histoire d'un guide touristique à la personnalité débordante
01:03qui s'est autoproclamée roi de Marseille.
01:06Son business, c'est de promener des touristes
01:07dans la ville, dans son bus panoramique,
01:10jusqu'au jour où son véhicule, évidemment, tombe en panne
01:12et qu'il va devoir renouer avec le quartier
01:14dans lequel il a grandi et trouver des solutions
01:16pour s'en sortir. C'est là qu'il va rencontrer
01:17trois gamins issus de ce quartier
01:19qui vont l'embarquer dans une aventure très dangereuse
01:22sur fond de chasse au trésor.
01:24C'est votre premier, premier rôle
01:25Soprano et je sais qu'il y avait
01:28une énorme appréhension pour vous.
01:30Oui, il y avait une appréhension parce que
01:31c'est la première fois que je joue
01:33un personnage. D'habitude,
01:36quand j'ai joué dans certains films
01:37comme Taxi ou même tout simplement Noir,
01:40je jouais mon propre rôle.
01:41Là, c'est la première fois qu'il a fallu que j'aille travailler
01:44avec un coach
01:46sur un personnage
01:47et jouer l'entité
01:50de moi, tout le contraire de moi.
01:52C'est-à-dire quelqu'un
01:53d'impatient, quelqu'un
01:56de pas content, de négatif
01:57qui est débordé
01:59alors que moi, je suis plutôt cool.
02:01Même quand je suis débordé, je suis cool, patient
02:03et très positif.
02:05Donc, c'était un gros travail
02:07qui me met un petit coup de pression au début
02:08mais j'ai eu de la chance.
02:10J'étais déjà dans ma ville
02:12faire un film qui parle
02:14en bien de ma ville
02:15et j'étais accompagné de mes amis
02:17dont Tony Dattis qui est le réalisateur
02:20de pratiquement la moitié de mes clips.
02:22Il a effectivement réalisé
02:24une vingtaine de clips à vous
02:25Tony Dattis
02:27et il vous accompagne.
02:27Son but, à la base,
02:28c'était vraiment les goonies.
02:29C'était de faire les goonies
02:30à l'inverse.
02:30Rendre hommage, oui.
02:31C'est vraiment un film
02:32qui parle à toutes les générations
02:33d'ailleurs.
02:34Il y a effectivement ce côté-là
02:35avec des clins d'œil.
02:36Il y a Louis de Funès,
02:37il y a Robbie Jacob.
02:38On pense à Indiana Jones aussi
02:40et le temps que Maudit.
02:41Il y a même One Piece.
02:43Il y a une quête.
02:44Il y a vraiment quelque chose
02:45qui se passe.
02:45C'est la quête du trésor.
02:46C'est ça aussi
02:47qui vous a attiré
02:48dans ce film ?
02:50Oui, parce que je me suis dit
02:51en lisant le scénario,
02:53je disais
02:53ça me parle
02:54parce que je rigole
02:55de un.
02:56Bien sûr,
02:56ça met Marseille en avant
02:57positivement.
02:59Mais surtout,
03:00il y a plein de rêves.
03:01Ça m'a ramené
03:02une nostalgie
03:02que j'avais peut-être oubliée
03:06parce que peut-être
03:06dans certains films
03:08au cinéma,
03:08aujourd'hui,
03:08on retrouve moins
03:09ce truc d'aventure
03:11d'ado qu'on avait
03:12quand on regardait
03:13Maman,
03:14j'ai raté l'avion
03:15ou Les Goonies
03:17ou Gremlins.
03:18Tout ce truc-là,
03:19un peu Spielberg
03:20qui nous a fait rêver
03:22à notre adolescence.
03:23Et je me suis dit
03:24le faire avec des jeunes
03:27d'aujourd'hui
03:27dans ma ville
03:28qui a une histoire
03:29gréco-romaine
03:31qui s'y prête
03:32avec les grottes,
03:33l'histoire.
03:34Je me suis dit
03:34là, on peut être
03:35dans Indiana Jones
03:36à Marseille.
03:37Et le fait d'être
03:38le guide touristique
03:40de tout ça,
03:40ça me plaisait beaucoup.
03:41Il y a toujours
03:43effectivement
03:43ce calme olympien,
03:44même dans le titre
03:45Les psychiatres
03:46de la rime,
03:47il y a ce côté
03:48très poétique d'ailleurs.
03:50Ça, c'est toujours
03:50ce qui vous a attiré
03:51d'aller chercher
03:52le positif systématiquement ?
03:53En fait,
03:54ce qui m'a poussé
03:55à avoir cette réflexion
03:56toujours positive
03:57mais pas niée,
03:59on va dire ça comme ça,
04:00c'est grâce
04:01à des groupes
04:02comme AYAM.
04:02AYAM,
04:03nous à Marseille,
04:05ils nous ont poussé
04:06à ouvrir des livres
04:07en écoutant leurs chansons,
04:09à nous renseigner
04:09par rapport à la société,
04:10par rapport au mal
04:11l'aise de la société,
04:13par rapport à ce qui construit
04:14quelque chose de positif
04:15et de grand et de bon
04:16dans les quartiers
04:17et ça m'a toujours nourri
04:19et c'est ce qui nourrit
04:21tout projet que je fais,
04:24que ce soit un album
04:25ou que ce soit le cinéma.
04:27Bien sûr,
04:28en 20 ans,
04:29on m'a déjà proposé
04:30des scénarios
04:30mais souvent,
04:31c'était peut-être
04:32un peu des clichés
04:32qui n'avaient pas
04:33la même valeur
04:34ou le même message
04:35que moi
04:35que j'aimerais amener.
04:36celui-là,
04:37c'est un premier
04:38même si c'est
04:38une comédie familiale
04:40mais il y a un message
04:41et c'est ce que j'aime
04:42mettre en avant.
04:44Ça représente quoi
04:44ça pour vous justement,
04:45Soprano,
04:46qu'aujourd'hui,
04:46les jeunes générations
04:47vous considèrent
04:49comme un exemple
04:50à suivre,
04:50comme un espoir ?
04:52Moi,
04:52ça me dépasse un peu.
04:54Là,
04:54on a commencé
04:55les avant-premières,
04:56c'est plein partout.
04:57Moi,
04:58je ne suis pas habitué
04:58au cinéma,
04:59c'est la première fois
04:59donc quand je fais
05:00les avant-premières,
05:01moi,
05:01je dis,
05:01est-ce que ce n'est pas
05:02tout le temps comme ça ?
05:03Elle me dit non
05:03et là,
05:04je dis,
05:05ah ouais,
05:05d'accord.
05:06Quand je vois encore
05:07aujourd'hui à 46 ans,
05:08on fait des tournées
05:09complètes partout,
05:10on fait 4 Bercy.
05:12Je suis là,
05:12je me dis,
05:14ça me dépasse,
05:15ça me dépasse.
05:16Chaque fois,
05:16on prend la voiture
05:17quand on arrive devant
05:17un zénith,
05:18il y a quelques semaines,
05:20on faisait le stade de Lille
05:21et je passais en voiture
05:22et je voyais la queue
05:23et je regardais les gens.
05:24Je cherchais
05:25en regardant les gens
05:26pourquoi ils m'écoutaient,
05:28pourquoi si...
05:30Tu sais,
05:30je me disais,
05:31ah non,
05:31mais lui,
05:32il m'écoute depuis longtemps,
05:33ça se voit que lui,
05:34il est des années 90,
05:35lui non,
05:36peut-être parce qu'il m'avait
05:37The Voice.
05:38En fait,
05:38je me faisais plein d'idées
05:39parce que ça me dépasse,
05:41ça me touche beaucoup
05:42et je prends ça
05:43avec beaucoup d'humilité.
05:44Je peux poser une question,
05:45est-ce que c'est simple
05:46de réussir
05:47quand on est issu
05:49justement d'un quartier
05:50et qu'on a commencé
05:52effectivement avec des parents
05:53qui n'avaient pas les moyens,
05:55est-ce qu'on arrive
05:56à absorber cette réussite
05:57par rapport à ceux
05:58qui galèrent,
05:59qui finalement vous regardent
06:00avec un oeil
06:01pas de regret,
06:05pas d'animosité,
06:06mais on sent
06:06qu'il y a un ressenti
06:07assez douloureux ?
06:08Moi,
06:09je dis que c'est très très dur
06:10parce qu'il faut travailler
06:11trois ou quatre fois plus
06:13que les autres
06:13si ce n'est cinq fois
06:14ou dix fois
06:14parce qu'à chaque fois,
06:16on te rappelle
06:17d'où tu viens
06:17dès qu'il y a un problème.
06:19Ça veut dire,
06:20comme je dis souvent,
06:22Zidane,
06:23il marque un but,
06:25Zidane met un coup de boule,
06:27il vient des quartiers
06:29nord de Marseille.
06:30C'est ce truc-là
06:31qui fait que
06:32chaque fois,
06:33on est à...
06:35il faut prouver,
06:36il faut montrer,
06:36il faut se battre.
06:37Après,
06:37quand on n'a pas
06:38des repères aussi,
06:39par exemple,
06:39je dis souvent
06:41à mes amis,
06:42je dis,
06:42attention,
06:43moi,
06:43mes parents,
06:44ils n'ont jamais été
06:45à l'école.
06:45Donc,
06:46j'ai passé toute mon adolescence
06:47et toute ma scolarité
06:48à leur dire,
06:49tu sais,
06:49papa,
06:49si je ne vais pas
06:50à l'école trois jours,
06:51c'est normal.
06:52Alors que je me faisais virer
06:53pour plein de trucs.
06:55Ou par exemple,
06:56je me rappelle
06:57quand j'étais parti
06:57en quatrième technologique,
06:58j'ai dit à mes parents,
07:00je vais construire des avions.
07:02Regarde,
07:02il y a marqué technologique.
07:04Je vais devenir ingénieur.
07:05Mais ils ne savaient pas
07:06que c'était...
07:07Mais en fait,
07:09avec du...
07:09Là,
07:10on en rigole,
07:11mais avec du recul,
07:12si on regarde
07:12la gravité du truc,
07:13c'est qu'il y a
07:14beaucoup de jeunes
07:14qui sont obligés,
07:18qui descendent,
07:19qui ne commencent pas à zéro
07:21et qui commencent à moins de 10.
07:23Et c'est vrai
07:24que des gens comme moi,
07:25c'est pour ça que chaque fois
07:26que j'en parle avec mon collègue,
07:27je dis,
07:27t'imagines ce qu'on a
07:28qu'on a fait quand même.
07:29Faire des stades,
07:30des stades de France,
07:31des tournées,
07:32des trucs comme ça
07:32avec tout ce qu'on a traversé,
07:34d'où on vient.
07:35Mais il faut être fier.
07:37Et il faut continuer
07:38à aller de l'avant
07:39parce que ça donne de la force
07:41à ceux qui suivent.
07:43Et ça leur dit,
07:45c'est possible.
07:46Contrairement à ce que
07:47la société peut leur montrer,
07:50là,
07:50on leur dit,
07:51indirectement,
07:52c'est possible.
07:53C'est pour ça que nous tous
07:53à Marseille,
07:54par exemple,
07:54Sidane,
07:55on l'aime.
07:56Parce qu'on sait d'où il vient.
07:57On l'aime.
07:59Donc c'est pour ce genre de truc.
08:00C'est pas que parce qu'il est fort au foot.
08:02C'est parce que c'est lui.
08:03Dans la chanson d'ailleurs
08:04qui accompagne le film,
08:05où vous dites,
08:06j'ai grandi,
08:06là où les jeunes faisaient du rodéo.
08:08Enfin voilà,
08:08vous affumez pleinement.
08:10C'est important de savoir
08:11où l'on vient
08:12pour choisir
08:13où on veut aller.
08:14Si tu ne sais pas
08:15d'où tu viens,
08:16tu ne peux pas savoir
08:17où tu vas aller.
08:18C'est le truc,
08:19je dis tout le temps,
08:21même en concert,
08:21un arbre ne tient que
08:22par ses racines.
08:24Tu oublies tes racines,
08:25tu coupes tes racines,
08:26à un moment donné,
08:27tu peux être le plus bel arbre du monde,
08:29l'arbre retombe.
08:30Mais quand tu es enraciné,
08:31tu es solide.
08:32Tu sais pourquoi tu es là
08:34et les branches tiennent
08:35et tu peux faire des feuilles à côté
08:37et tout ce que tu veux.
08:38Et ça,
08:39c'est magnifique.
08:39C'est magnifique.

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