- il y a 4 jours
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour d'Agathe Lambret et Renaud Dély.
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00:00Bonjour à tous, bienvenue dans les informés, votre rendez-vous de décryptage à suivre sur France Info Radio et France Info TV, le canal 16 de la TNT.
00:16Bonjour Renaud Delis. Bonjour Agathe.
00:18Et ce matin nous avons le plaisir d'accueillir Myriam Ancawa, présentatrice de l'émission Autrement dit de 18h à 20h, vendredi, samedi, dimanche sur France Info TV.
00:27Bonjour Myriam. Bonjour Agathe, bonjour à tous.
00:29Guillaume Fariol, journaliste spécialiste de l'environnement à France Info.
00:37Bonjour Guillaume, vous nous avez rejoint pour notre premier débat.
00:41Vive la clim, vive l'avion, Renaud Delis, face au réchauffement climatique.
00:44Alors des points d'interrogation évidemment à ces deux interpellations.
00:48Parce que face au réchauffement climatique et à cet épisode caniculaire qui s'achève en attendant le prochain,
00:54nous sommes renvoyés à un certain nombre de contradictions dans nos comportements de vie quotidienne
01:00et à nous interroger donc d'une part sur les politiques publiques et puis d'autre part sur ces comportements pour faire face au réchauffement climatique.
01:07Nombre de responsables politiques ces derniers jours ont évoqué la climatisation.
01:12Marine Le Pen a même évoqué l'idée d'un lancement d'un grand plan de climatisation.
01:16Et puis en cette veille des premiers départs en vacances de l'été, voilà qu'une étude souligne que l'avion est bien souvent un mode de transport beaucoup moins cher que le train.
01:28Et on le sait, il est en revanche beaucoup plus polluant.
01:31Voici ce que disait ce matin sur l'antenne de France Info l'un des co-auteurs de cette étude, Alexis Chailloux, responsable aérien et ferroviaire à l'ONG Réseau Action Climat,
01:41et co-auteur donc de ce rapport sur le coût comparé de l'avion et du train.
01:47Il y a deux principales raisons. La première c'est les exonérations fiscales dont jouit le secteur aérien.
01:53On a beaucoup entendu parler pendant les Gilets jaunes de l'absence de taxes sur le kérosène.
01:57Il y en a une deuxième qui est moins connue, c'est qu'il n'y a pas de TVA sur les billets d'avions internationaux.
02:00En parallèle, il y a aussi une question d'un point de vue ferroviaire.
02:03Les trains payent ce qu'on appelle les péages ferroviaires, c'est comme sur l'autoroute, c'est ce qu'ils payent pour utiliser le réseau.
02:08Ça c'est plus de la moitié du coût pour la SNCF.
02:11Et on constate dans cette étude que sur les six destinations européennes les plus utilisées à partir de la France,
02:18Barcelone, Milan, Rome, l'avion est en moyenne, en moyenne, trois fois moins cher que le train.
02:25Alors comment résoudre cette contradiction ?
02:26S'agit-il simplement effectivement d'un problème fiscal, de niche fiscale éventuellement à supprimer,
02:32peut-être d'ailleurs pour financer le réseau ferroviaire ?
02:34Et puis enfin rappelons que ces interrogations surviennent au moment où le Haut Conseil pour le climat
02:39a appelé, je cite, à un sursaut collectif pour relancer l'action climatique avec un cadre d'action public clair.
02:46On a noté dans le débat politique et parlementaire ces dernières semaines, ces derniers mois,
02:49un certain nombre de reculs législatifs sur ces enjeux.
02:53Pourquoi le train est-il si cher, Myriam Mankawa ?
02:55Alors le train est cher parce qu'il y a forcément de la fiscalité, c'est ce qui expliquait très bien le réseau Action Climac,
03:02n'a pas l'avion parce que jusqu'à présent c'était un monopole, on connaît la difficulté.
03:09Alors maintenant c'est différent avec la SNCF puisqu'il y a une ouverture à la concurrence,
03:12on le voit avec les Italiens qui arrivent sur un certain nombre de lignes entre l'Italie, la France,
03:18ou même interne au sein de l'Hexagone.
03:22Il y a eu beaucoup d'efforts, mais il y a eu beaucoup d'investissements aussi.
03:25Il faut rappeler que le chef de l'État veut à nouveau sauver les petites lignes,
03:30réintroduire le train de nuit.
03:32Donc tout ça, ça coûte cher et il y a un problème, on peut le dire, de la SNCF sur la compétitivité.
03:39Et c'est absolument hallucinant de se dire qu'effectivement certaines lignes,
03:43alors il faut être précis, ce sont les lignes en Europe, un Paris-Rome, un Paris-Barcelone, un Paris-Madrid,
03:50on peut arriver à des tarifs moins chers sur les low cost,
03:54parce qu'effectivement il y a un certain nombre de fiscalités en moins,
03:59le kérosène n'est pas taxé, etc.
04:00Mais aujourd'hui, les petites lignes, c'est-à-dire les trajets internes,
04:07ont été largement supprimés, aménagés,
04:13et il y a une compétitivité train qui est de plus en plus intéressante.
04:16On verra d'ailleurs ce que ça va donner la concurrence sur le rail,
04:20est-ce que ça va faire baisser, c'est un des objectifs,
04:23le train, tout en préservant la qualité.
04:25Il y a des Français qui ne partent même pas en vacances, Guillaume Fariol,
04:27et aujourd'hui on leur dit qu'on va peut-être alourdir la fiscalité sur l'aérien,
04:31parce que ce n'est pas écolo.
04:32– Alors, l'aérien ce n'est pas écolo, non, c'est vrai,
04:37c'est une réponse tout à fait claire.
04:39Ce qu'il faut savoir c'est que l'avion à l'échelle mondiale,
04:41c'est environ 2,5% des émissions de gaz à effet de serre,
04:44mais c'est 5% du réchauffement climatique,
04:47parce qu'il y a aussi ces traînées que laissent les avions
04:49qui peuvent créer des nuages, je ne vais pas rentrer dans les détails,
04:51mais ça aussi, ça augmente le réchauffement climatique,
04:54donc c'est tout de même 5% du réchauffement climatique,
04:57ce qui n'est pas rien.
04:58Alors, l'idée ce serait d'augmenter peut-être la fiscalité sur l'avion,
05:03c'est en tout cas ce que propose le réseau Action Climat,
05:05pour l'investir dans le train,
05:07pour entretenir ce réseau qui est vieillissant en France,
05:12et qui est face à un mur d'investissement,
05:14parce qu'il est vieillissant, mais aussi parce qu'il faut l'adapter,
05:16et on en revient au dérèglement climatique,
05:17on le voit quand il fait très chaud, très souvent,
05:20il y a des problèmes sur les rails qui se dilatent,
05:23ou des problèmes sur le réseau électrique,
05:24qu'il faut adapter pour que ce train puisse continuer à exister,
05:27dans une France à plus 4 degrés en 2100,
05:30et même avant ça, dans une France en 2050,
05:32où il pourra faire 50 degrés parfois en été.
05:35Donc le train serait cher, et l'avion serait cher,
05:38et la climatisation, Sylvain Courage,
05:41est-ce que ce serait ça la solution ?
05:43On voit que Marine Le Pen propose un grand plan de climatisation,
05:47c'est bon ou c'est pas bon pour l'environnement ?
05:49Le plan de Marine Le Pen, c'est un peu de la démagogie saisonnière,
05:53c'est-à-dire qu'elle fait semblant de découvrir
05:54qu'il faudrait effectivement installer des climatiseurs
05:59dans les établissements de santé, dans les écoles.
06:02Il y a longtemps que le problème est identifié,
06:03et je pense qu'il y a même un consensus politique,
06:05quand on regarde bien les réactions,
06:06sur la nécessité d'équiper un certain nombre de lieux.
06:09On a vu après la canicule de 2003,
06:11que dans les maisons de retraite,
06:13il y a maintenant une pièce climatisée,
06:16et que ça sauve des vies.
06:17Ça, c'est le bon côté de la climatisation.
06:18Puis il y a le mauvais côté de la climatisation,
06:20c'est qu'évidemment, ça consomme de l'énergie.
06:22Bon, l'été, on peut s'en sortir s'il y a du soleil,
06:24parce qu'en fait, on peut imaginer que la climatisation,
06:27grâce à l'énergie solaire,
06:28pourrait très bien être neutre en termes énergétiques.
06:31En revanche, il y a les rejets de chaleur,
06:32parce que quand on crée du froid dans une pièce,
06:34on crée du chaud dans la rue.
06:35Et là, c'est un problème, parce que ça réchauffe les villes.
06:38Pour aller dans votre sens,
06:39montrer que dans une canicule semblable à celle de 2003,
06:42à Paris, les rejets de chaleur des clims vers l'extérieur
06:45auraient augmenté la température de 2 degrés.
06:47Oui, bien sûr, dans les lieux où on concentre la climatisation,
06:50donc dans les villes, c'est un vrai problème.
06:52Donc la climatisation n'est pas une solution en soi.
06:54Elle est utile pour certains sujets.
06:57Mais Marine Le Pen, elle en fait un usage très démagogique,
07:00en disant, bien sûr, les gens qui vous refusent la climatisation
07:03vivent dans des bureaux climatisés,
07:04ont des voitures climatisées.
07:05Toutes les voitures, aujourd'hui, quasiment sont climatisées.
07:07Donc elle en fait un usage, disons, très électoral,
07:13alors même que le RN, apparemment, n'a pas voté une loi
07:16pour justement créer des circuits de froid.
07:18Parce que si on veut créer de la climatisation,
07:20il ne faut pas seulement mettre des petits climatiseurs
07:22sur les façades des immeubles,
07:23il faut aussi créer des circuits qui distribuent la fraîcheur.
07:27Oui, la climatisation, en fait, ce n'est pas une solution,
07:29mais c'est un outil qui peut être utile dans des cas précis.
07:31Mais on sait bien que ce n'est pas une solution de long terme.
07:33Juste un point sur la question des modes de transport.
07:35Alors, on se heurte très souvent à cette contradiction,
07:38c'est-à-dire au fait que le train est effectivement
07:40sur un certain nombre de liaisons,
07:41pas les liaisons intérieures, vous avez raison,
07:43mais plus cher, il devient plus cher que l'avion,
07:45notamment dès lors qu'il y a une correspondance.
07:47Et puis il y a cette question des exonérations fiscales
07:49accordées à l'aérien, en gros,
07:50depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale,
07:53qui ne ont fait que s'additionner,
07:54alors que le train, lui, notamment, paye un certain nombre de...
07:57le réseau, notamment, paye un certain nombre de péages ferroviaires
08:00qui expliquent cette différence de prix,
08:01en tout cas pour les liaisons vers l'Europe.
08:03Mais je pense qu'au-delà de cette question
08:05et ces exonérations fiscales qui n'ont plus lieu d'être,
08:07qui concernent le trafic aérien
08:08et qui pourraient effectivement être supprimées,
08:10notamment en raison de cet impératif écologique,
08:14il y a un biais quand même dans ce raisonnement
08:15qui est que la démocratisation du trafic aérien,
08:19c'est un élément contre lequel il est difficile d'aller.
08:21C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
08:22il y a des tas de catégories sociales en France, en Europe,
08:25et puis évidemment dans le monde.
08:27C'est-à-dire qu'on a aussi un raisonnement d'Occidental.
08:28Est-ce que simplement le fait d'augmenter les tarifs
08:32des liaisons aériennes, par exemple en Europe,
08:35suffira à réduire l'impact du trafic aérien
08:39sur le réchauffement climatique ?
08:40La réponse est non, évidemment.
08:41On voit bien que c'est un enjeu planétaire
08:44et qu'il y a dans le monde des tas de régions du monde
08:46où la démocratisation du trafic aérien
08:48n'en est même d'ailleurs qu'à ses débuts
08:50et va continuer de progresser à l'avenir.
08:51Un tout petit mot, Guillaume Ferriol.
08:53Est-ce qu'il y a un avenir pour une clim plus écolo ?
08:55Alors, il existe des solutions technologiques
09:00qui sont encore à développer
09:02pour que la climatisation soit plus écologique.
09:05Je vais prendre un exemple à Paris.
09:06Il y a ce qu'on appelle un réseau de froid.
09:07C'est-à-dire qu'on prend du froid dans la Seine
09:09et ça rafraîchit des centaines de bâtiments dans Paris.
09:12Ici, Radio France est relié à ce réseau de froid.
09:15Le musée du Louvre aussi, également.
09:17Et l'idée de la ville dans son grand plan d'adaptation
09:19à ce dérèglement climatique, c'est de doubler ce réseau de froid
09:22qui rafraîchit d'ailleurs déjà des EHPAD, des hôpitaux.
09:25Donc, voilà, il peut y avoir des méthodes
09:27de refroidissement écologique,
09:30mais la climatisation telle qu'elle existe aujourd'hui,
09:33et ça a été très bien dit,
09:35ça ne peut pas être la seule solution.
09:37Il faut isoler les bâtiments,
09:38il faut repeindre les toits en blanc,
09:41il faut un investissement...
09:42Végétaliser.
09:44Végétaliser, désimperméabiliser,
09:46revoir l'ensemble de la ville.
09:47La climatisation seule, ce n'est pas une solution, non.
09:50Merci beaucoup, Guillaume Fariel,
09:52de nous avoir accompagné pour ce premier débat.
09:54Dans un instant, on parle de la révolution pénale
09:56de Gérald Darmanin,
09:57mais il est 9h16,
09:59et c'est le fil info de Maureen Thunia.
10:02On apprend ce matin la mort d'un jeune de 13 ans,
10:04la nuit dernière en Saône-et-Loire,
10:06tué dans un accident de la route,
10:07en tout 5 mineurs d'une quinzaine d'années étaient à bord.
10:10La police affirme que les occupants de la voiture
10:12ont pris la fuite
10:14quand les agents leur ont demandé de s'arrêter.
10:15La préfecture indique que la voiture a fait une sortie de route
10:18alors que la police la suivait à distance.
10:22Plus aucun département rouge.
10:23Ce matin, 17 toujours en vigilance orange à la canicule.
10:26Cela concerne le quart sud-est de la France.
10:28Le risque de feu de forêt est aussi très élevé
10:30dans les bouches du Rhône.
10:321000 points de collecte installés l'automne prochain
10:34dans des agences postales.
10:36Des lieux pour déposer des vieilles poêles
10:37et casseroles qui contiennent des péfaces,
10:39des polluants éternelles dangereux pour la santé.
10:42La marque Tefal espère récolter 20 millions d'ustensiles d'ici 2027.
10:47Et puis on pourra suivre 5 Français aujourd'hui
10:49sur les cours du tournoi de tennis de Wimbledon
10:51pour le deuxième tour.
10:52Hier, Diane Parry s'est qualifiée pour le troisième tour.
10:55Les informés continue avec Myriam Ancawa,
11:08présentatrice de l'émission Autrement dit sur France Info TV
11:12et Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction du Nouvel Obs.
11:16Il veut tout chambouler.
11:17Gérald Darmanin, Renaud Deli, sursis, aménagement de peine.
11:21Jusqu'où ira le garde des Sceaux ?
11:23Et oui, le ministre de la Justice se veut révolutionnaire.
11:26Il veut une révolution pénale.
11:28Il souhaite consulter tout l'été pour chambouler le code pénal,
11:33en touchant, vous le disiez, en remettant en cause le sursis,
11:35les aménagements de peine, en évoquant des peines minimales,
11:38aussi des peines qui seraient décidées dès le premier délit.
11:41Alors, pourquoi ?
11:42Quel est le sens de cette révolution ?
11:44Quel est le sens de cette réforme que veut porter le garde des Sceaux ?
11:48Et bien, après Amel Bent,
11:50Gérald Darmanin nous dévoile sa philosophie.
11:52La philosophie, c'est de changer notre façon de faire dans le monde pénal.
11:57C'est pour ça que j'évoque une révolution, un changement profond.
12:00Il ne s'agit pas d'aggraver les peines qui existent,
12:02il s'agit au premier fait d'apporter une condamnation à une peine,
12:05qui n'est pas forcément une peine de prison, mais qui est une peine.
12:08La justice, son problème, c'est qu'elle est trop lente.
12:11Trop lente par manque de magistrats,
12:12mais aussi une complexité de la procédure,
12:15qui fait que, par exemple, si vous êtes condamné à un travail d'intérêt général,
12:18vous mettez 16 mois pour l'exécuter.
12:21Gérald Darmanin veut tout chambouler.
12:23Il veut notamment supprimer le sursis pour les petites peines.
12:27Le sursis, c'est vraiment un problème, Sylvain Courage ?
12:30C'est quand même un principe intéressant qui a été introduit dans la loi française en 1891.
12:35Ça veut dire que quand on a fait un premier délit,
12:38on n'est pas forcément considéré comme un délinquant pour toute la vie.
12:42Et qu'on peut se racheter, on a le droit à une deuxième chance.
12:47Et c'est quand même le but aussi de la loi, d'essayer de rééduquer,
12:50d'essayer de réinsérer les gens qui ont pu commettre une faute.
12:54Donc, s'attaquer au sursis, c'est quelque chose qui va quand même être très symbolique,
13:00notamment vis-à-vis des magistrats qui sont très attachés à tous ces principes,
13:02et qui appliquent depuis longtemps le sursis.
13:05Donc ça, c'est sur le plan des principes.
13:06Ensuite, il y a la question pratique.
13:07C'est-à-dire que s'il y a du sursis, c'est aussi parce qu'on n'a pas forcément la capacité,
13:12en dehors de la volonté, d'enfermer tout le monde.
13:17En dehors du fait qu'enfermer tout le monde, ça peut aussi être une école du crime.
13:20C'est-à-dire que si vous n'avez pas de sursis, vous allez peut-être être placé dans une prison
13:24et apprendre à vous comporter comme un vrai délinquant.
13:28Donc, en fait, ça pose plein de questions.
13:30C'est une façon pour Darmanin d'attaquer vraiment de front l'institution du Code pénal,
13:36l'institution judiciaire aussi.
13:39On voit qu'il continue son travail de ministre de l'Intérieur, devenu ministre de la Justice.
13:44Il a toujours plus de sévérité, toujours plus de peine.
13:47Il veut répondre aux angoisses des Français qui sont très inquiets de l'insécurité.
13:52Mais est-ce que c'est tenable ?
13:54On voit bien que son plan est quand même assez ambitieux.
13:59Créer de nouvelles prisons pour les courtes peines, transformer des EHPAD en prison.
14:04Alors ça, c'est un petit peu singulier.
14:06Ça attendrait à prouver que les EHPAD sont des lieux de privation de liberté,
14:09ce qui est philosophiquement aussi un peu un problème.
14:12Donc bref, il y a beaucoup de choses qui l'avancent, qui paraissent quand même difficilement réalisables.
14:17Et je pense qu'il va se heurter, là pour le coup, frontalement au syndicat de magistrats.
14:22Mais bon, pour sa crédibilité politique, j'imagine que c'est important.
14:26C'est important pour sa crédibilité politique, Miriam Akawa ?
14:29Ah oui, là, on sent vraiment que dans un moment d'immobilisme, où il n'y a plus de réforme,
14:34où au fond, François Bayrou attend la censure sur le budget,
14:39vous avez un ministre de la Justice qui montre qu'il peut faire.
14:42Et ça, politiquement, c'est important et c'est rare, parce qu'au fond, il n'a pas beaucoup de lois.
14:48Alors je ne sais pas si le sursis mériterait, s'il le supprimait,
14:51ça se heurterait au principe d'individualisation des peines qui appartient,
14:54et ça, c'est un principe constitutionnel aux magistrats et à l'indépendance de la justice.
14:59C'est le juge qui fixe exactement la peine dans le cadre pénal fixé par le Code.
15:03Et en même temps, il y a bien une interdiction, une obligation d'aménager les peines de moins d'un an.
15:08Ça aussi, ça, il veut y mettre fin.
15:10Et ça aussi, ça prive les magistrats de marche de mal.
15:12Parce que quand ils veulent envoyer quelqu'un en prison, ils sont obligés de le condamner à plus d'un an de prison.
15:15La question est de savoir, au fond, s'il s'agit d'une indication de politique pénale aux magistrats
15:21ou s'il s'agit d'une nouvelle loi avec un cadre légal pour un certain nombre d'infractions.
15:25Ça, il va falloir qu'ils le décident.
15:27Je ne suis pas sûre qu'ils puissent, dans cette Assemblée nationale,
15:30avec trois blocs fragmentés que tout oppose, trouver une majorité là-dessus.
15:34À voir.
15:35Mais très clairement, il fait.
15:38Et ça, c'est rare.
15:39Et c'est quelque chose qui peut parler aux Français.
15:42Parce que construire des places de prison, évidemment, le bilan d'Emmanuel Macron n'est pas terrible,
15:47les promesses ne sont pas tenues.
15:48Mais on verra ce que ça donnera, ces prisons modulaires.
15:52On parlait de courte peine.
15:54C'est vrai qu'en Allemagne, c'est le cas.
15:56Alors, ce ne sont pas les mêmes budgets, ce ne sont pas les mêmes problèmes de surpopulation carcérale.
15:59Mais, effectivement, on peut penser à l'exemplarité de la peine,
16:02notamment pour les plus jeunes auteurs d'infractions.
16:06Donc, il va falloir regarder à l'épreuve des faits.
16:09Mais c'est un ministre qui, aujourd'hui, dit, au fond, j'agis.
16:12Alors, politiquement, c'est intéressant.
16:15Je remarque, et je termine, c'est qu'il a complètement abandonné sur la surpopulation carcérale,
16:20en tout cas, il n'en a pas parlé ce matin,
16:21la question de l'externalisation des détenus étrangers dans les prisons d'origine.
16:26Alors, il en a parlé récemment.
16:28C'est vrai qu'on n'a pas eu le temps de l'interroger sur tous les sujets.
16:30Il n'exclut pas, effectivement, d'envoyer des étrangers dans les prisons.
16:34Je demande à voir, entre les prisons qu'il veut louer à l'étranger pour y renvoyer les détenus étrangers
16:41ou des étnus étrangers dont on signerait des accords avec les pays d'origine pour qu'ils terminent,
16:46attention, l'état de droit.
16:47Et ça, quand on est ministre, que ce soit de l'intérieur ou de la justice, il y a un état de droit.
16:52On peut changer l'état du droit, mais l'état de droit, c'est l'indépendance de la justice.
16:56Et est-ce que c'est possible ? Je demande à voir.
17:00Et tout ça, ça coûte cher.
17:01Et j'ai demandé à Jean-Albert Manin s'il aurait plus d'argent en 2026.
17:04Il m'a dit qu'il espérait.
17:05Mais en attendant, en 2025, il a perdu 500 millions d'euros.
17:08Donc, Renaud Delis.
17:09Oui, je ne crois pas qu'il agisse, Jean-Albert Manin.
17:11Non, non, il dit qu'il agisse.
17:12C'est très différent.
17:13Il affiche le fait qu'il pourrait faire.
17:16C'est le fameux sketch qu'il ne nous rajeunit pas sur « pouvez-vous le dire ? »
17:20Il peut le dire, mais est-ce qu'il peut le faire ?
17:21Est-ce qu'il a les moyens ?
17:23La question reste ouverte, vous l'aviez dit.
17:26Et puis, on voit très bien.
17:28D'ailleurs, il a fait feu de tout bas.
17:31Petite hypothèse d'envoyer des détenus à l'étranger,
17:33de louer des places de prison à l'étranger.
17:34Il ouvre des chantiers un peu dans tous les sens.
17:37Les fameuses places de prison préfabriquées,
17:40évidemment que ça ne suffirait pas à résoudre la question de la surpopulation carcérale.
17:43Il n'a pas exactement répondu à la question que vous lui avez posée sur ce sujet tout à l'heure.
17:47C'est même le moins qu'on puisse dire.
17:48Je me suis demandé s'il avait entendu la question.
17:50Bref, puisqu'on parlait de philosophie,
17:52la philosophie politique de Gérald Darmanin, elle est assez claire.
17:55Gérald Darmanin est resté en grande partie ministre de l'Intérieur,
17:58comme le disait Siloïa Courage tout à l'heure.
17:59Il court après Brune-Rotaillot, lequel court après le Rassemblement National.
18:03Pourquoi ? Parce que tout ça, c'est sur fond d'ambition présidentielle.
18:07On le voit, y compris au sein du socle commun,
18:09si tant est qu'il y a encore un socle et qu'il soit commun.
18:10Il y a une foultitude de candidats qui se lancent aujourd'hui.
18:13Sans fleurs s'épanouissent, notamment d'ailleurs ces deux-là,
18:16Brune-Rotaillot, Gérald Darmanin et d'autres.
18:18Donc il faut afficher la volonté de faire pour essayer de parler à l'électorat,
18:22évidemment dans un sens sur ces sujets régaliens,
18:24qui est toujours le même,
18:25c'est-à-dire qui est toujours un peu plus répressif, un peu plus dur.
18:29Et au passage, toutes ces idées qu'avance Gérald Darmanin,
18:32certaines sont sans aucun doute légitimes, pertinentes,
18:35peut-être même efficaces, je ne sais pas,
18:37sur la question du surfil, l'aménagement des peines,
18:39la peine dès le premier délit,
18:41sur la question de la durée, de la lenteur des procédures judiciaires.
18:45Tous ces sujets-là méritent d'être mis en avant, en tout cas discutés.
18:50Mais au passage, quel terrible réquisitoire
18:53contre le bilan de huit ans de macronisme.
18:54C'est-à-dire que si on en est là aujourd'hui,
18:56alors qu'Emmanuel Macron est arrivé à l'Élysée en 2017,
19:00et quel terrible réquisitoire aussi contre son prédécesseur,
19:04enfin en tout cas je pense à Éric Dupond-Moretti,
19:06à son passage de cinq ans en place Vendôme.
19:08C'est-à-dire que chaque nouvelle idée spectaculaire,
19:11forcément spectaculaire, à vocation aussi médiatique,
19:13avancée par le garde des Sceaux,
19:15qui vise donc à chambouler, à révolutionner le code pénal,
19:17est aussi une mise en cause de ce qu'a fait,
19:19ou de ce qu'a n'a pas fait le pouvoir depuis huit ans,
19:22qu'Emmanuel Macron est à l'Élysée.
19:23Et d'ailleurs, on l'a souligné,
19:25il était un peu mal à l'aise.
19:28Gérald Darmanin, qui n'a pas non plus nié
19:30le fait qu'il serait peut-être candidat en 2027,
19:34malgré son amitié, pour Edouard Philippe,
19:36qui lui est officiellement candidat,
19:38est-ce qu'il prend des risques s'il vaincourage ?
19:40Parce que là, il s'attaque quand même à un problème
19:43qui paraît presque insolvable,
19:44la surpopulation carcérale,
19:46135% de taux d'incarcération,
19:49il fait plein de propositions,
19:50mais on va lui demander des comptes,
19:52dans un an, dans deux ans.
19:54On est dans une phase un peu compliquée,
19:56parce que l'élection présidentielle est quand même très proche.
19:58Donc vous pouvez faire monter les promesses,
20:02les expectations, les attentes,
20:04et puis dire, finalement,
20:06je ne vais pas pouvoir le faire,
20:07parce que l'Assemblée est impossible,
20:08parce que l'élection présidentielle arrive,
20:10donc je me présente,
20:11et je vais réaliser mon programme
20:12une fois que je serai au pouvoir.
20:13Donc c'est un petit peu ça aussi,
20:14qui me semble encourager la promesse
20:18sans réelle possibilité de réalisation.
20:22Et donc là, effectivement,
20:23il sature complètement l'espace,
20:25il ne se passe pas une interview
20:26sans qu'il ne revienne sur ces sujets,
20:27donc il veut cranter cette image,
20:30il veut que tout le monde retienne bien
20:32qu'avec lui, Gérald Darmanin,
20:33ça se passerait autrement.
20:34Et ensuite, peut-être qu'il sera candidat.
20:36Quant à sa candidature,
20:37on ne dit jamais non.
20:38Je veux dire,
20:38quand on est un politicien
20:39avec le talent et l'ambition
20:41de Gérald Darmanin,
20:43on laisse toujours ouvert la porte
20:44à une éventuelle candidature
20:46à la présidentielle.
20:47Ce sera en 2027
20:48ou la prochaine fois.
20:50En tout cas,
20:50il semble écrit
20:51qu'il tentera sa chance.
20:53Le leitmotiv,
20:54c'est l'action,
20:55Amir Mankawa ?
20:56Au coup de Retailleau,
20:56Gérald Darmanin,
20:57c'est incarner un pouvoir
20:59qui n'est pas impuissant ?
21:00Oui, absolument.
21:01Ils ont le pouvoir du verbe
21:03à eux de convaincre
21:04que leur verbe peut être efficace
21:06de traduire en acte.
21:08Moi, ce que je remarque,
21:09c'est qu'il y a beaucoup de monde
21:09au portillon,
21:10pour le dire très simplement,
21:11sur l'espace du bloc central.
21:13Il a un gros déficit,
21:14même si c'est une bête politique.
21:15Moi, je suis assez frappée
21:16quand même par le savoir-faire
21:17de Gérald Darmanin.
21:19C'est qu'il n'est pas
21:20chef de parti.
21:21Et donc, pour faire campagne,
21:23il a quand même
21:23trois adversaires de taille.
21:25Edouard Philippe,
21:25Horizon,
21:26Bruno Retailleau,
21:27LR,
21:27et Gabriel Attal,
21:28Renaissance.
21:29Et ça, au fond,
21:30je pense que c'est quelque chose
21:31qu'il a raté.
21:32Il le sait parfaitement.
21:34Et à mon avis,
21:35il sait que ce n'est pas son tour.
21:37Parce qu'il va falloir quand même
21:38qu'il n'y ait qu'un candidat.
21:40Peut-être y aura-t-il
21:40un candidat de droite
21:41et un candidat du centre.
21:42Mais c'est extrêmement risqué
21:43si cet espace-là
21:44veut tenter sa chance
21:46de survie au deuxième tour
21:48face à un candidat
21:49qui sera de toute façon
21:50à droite,
21:51voire très, très à droite.
21:52Donc, il le sait,
21:53il tente.
21:54Mais au fond,
21:55je pense qu'il est déjà
21:56sur l'étape d'après.
21:57Merci Myriam.
21:58Myriam Mankawa,
21:59présentatrice de l'émission
22:00Autrement dit,
22:00de 18h à 20h,
22:01vendredi, samedi, dimanche
22:02sur France Info TV.
22:04Merci Sylvain Courage,
22:05directeur adjoint
22:06de la rédaction du Nouvelle Ops.
22:07À la une de l'Ops, d'ailleurs.
22:08La trêve générale.
22:09Un appel à l'été déconnecté.
22:12Et merci beaucoup.
22:13Je pense que tout le monde
22:13y sera sensible.
22:15Merci Sylvain.
22:16Merci Renaud-Délie.
22:17Merci à demain.
22:18Et vous retrouvez ce soir,
22:20les informés,
22:20bien sûr, à 20h.
22:21Merci à 20h.
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