- 25/03/2024
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00:00 *Générique*
00:10 Et bienvenue dans "Demain l'Europe", l'émission spéciale de France Info consacrée aux élections européennes.
00:15 Bonjour Valérie Réillet.
00:16 Bonjour.
00:16 Tête de liste Renaissance aux Européennes, pendant une heure vous allez être soumise à nos questions d'actualité avec Jérôme Chapuis.
00:21 Et puis deux de nos confrères européens vont prendre le relais. Bonjour Jürgen Hilrup, vous êtes journaliste au quotidien danois, le Johlen Posten.
00:28 Pourront nous interroger sur les questions migratoires notamment. Et bonjour Stéphano Montessiori.
00:32 Bonjour.
00:33 Du Corriere della Sera, journal italien donc, sur les questions économiques.
00:37 Et puis Renaud Delis nous rejoindra à la fin de l'émission pour faire préciser certains points.
00:41 Mais d'abord Valérie Réillet, il faut le dire, les Français apprennent à vous connaître à l'occasion de ces élections.
00:46 On s'est donc dit qu'il serait judicieux de faire votre portrait.
00:49 C'est donc Julie Marie Lecomte, chef du service politique de France Info qui s'en charge.
00:53 Valérie, ayez et non ayez ou ayer, même dans votre camp le jour de votre désignation, il n'y en avait pas deux pour prononcer votre nom de la même façon.
01:03 Signe du déficit de notoriété, percifient vos détracteurs qui en général ajoutent dans la foulée qu'Emmanuel Macron vous a confié les rênes, faut de mieux.
01:14 C'est une petite musique qui vous exaspère.
01:18 Vous qui dirigez désormais le groupe Renew Europe à Strasbourg, vous qui êtes connus comme le loup blanc au Parlement, vante vos soutiens,
01:27 vous qui avez failli et pas qu'une fois entrer au gouvernement.
01:31 Espérons que ce n'est pas parce que je suis une femme et une jeune femme, lanciez-vous lors du lancement de votre campagne à Lille il y a deux semaines.
01:40 Jeune, vous l'êtes relativement.
01:43 Vous aurez 38 ans, le 6 avril diplômé en droit public.
01:46 Vous avez d'abord milité à l'UDI, un profil centre droit qui conjuguait un petit air un peu bourgeois, peut séduire du côté de l'électorat LR.
01:57 Imagine-t-on dans les coulisses du pouvoir.
01:59 Quand vous choisissez Emmanuel Macron en 2017, votre CV est rare chez les marcheurs puisque vous êtes déjà conseillère municipale, conseillère départementale chez vous en Mayenne.
02:09 Vous vous revendiquez petite fille, fille et sœur d'agriculteur, une ministre qui vous aime bien.
02:14 Pense d'ailleurs que vous avez tort.
02:17 Quel besoin de se revendiquer fille de, sœur de, avec votre parcours et votre expérience.
02:23 Mais vous clamez que les agriculteurs font partie de ceux qui ont besoin d'Europe.
02:29 C'est le slogan de votre campagne pour convaincre.
02:31 Vous comptez d'abord sur votre bilan.
02:33 L'adage dit pourtant que ce n'est pas comme ça qu'on gagne une élection.
02:36 Renaissance promet des surprises sur votre liste définitive et des propositions qui feront couler de l'encre.
02:43 Mais pour l'instant on attend.
02:45 Objectif en tout cas de faire aussi bien que Nathalie Loiseau qui menait la liste en 2019.
02:49 Un peu plus de 22% des voix, un petit point derrière le Rassemblement National.
02:54 Alors Valérie, on ne va pas vous demander si vous vous retrouvez dans ce portrait de Julie Marie Lecomte.
02:58 Mais sur ce score, sur ces sondages, l'écart approche parfois les 10 points.
03:04 Si on regarde les enquêtes d'opinion, ça veut dire qu'en 5 ans Emmanuel Macron et vous notamment auriez permis la progression du RN.
03:12 Écoutez, les sondages c'est une photo à un instant P.
03:15 Ça ne dit rien du résultat de l'élection.
03:17 On commence la campagne tout juste et on va se mobiliser partout sur le terrain.
03:22 Y compris avec vous ce matin sur les médias pour retourner devant les Français et leur expliquer effectivement quel est notre bilan.
03:30 On ne revient pas sur un bilan, c'est vrai, mais il faut expliquer la réalité de ce qu'on a fait au Parlement européen.
03:35 De ce que les oppositions ont fait ou n'ont pas fait au service des Français.
03:38 Et puis on aura des propositions qui susciteront le débat aussi dans cette campagne.
03:42 Donc moi je suis confiante et déterminée pour le résultat du scrutin de 9 juin.
03:46 Valérie, l'actualité c'est cette journée de deuil national hier en Russie.
03:49 La tentane Moscou vendredi soir a fait des centaines de victimes dans une salle de concert.
03:54 Vladimir Poutine n'évoque à aucun moment la revendication de l'Etat islamique.
03:57 Il affirme que les quatre suspects arrêtés se dirigeaient vers l'Ukraine.
04:01 Où une fenêtre avait été préparée pour qu'ils franchissent la frontière.
04:05 C'est ce qu'il dit.
04:06 Kev Boukemiser, que peut faire l'Union européenne pour contrer ce narratif ?
04:10 Continuer à soutenir l'Ukraine.
04:13 Évidemment comme on le fait depuis le début de ce déclenchement de cette guerre.
04:17 Évidemment je voudrais dire ma solidarité à l'endroit du peuple russe.
04:20 Face à cette attaque terroriste effroyable.
04:24 Je pense qu'il est important de continuer à dissocier le peuple russe de la politique de Vladimir Poutine.
04:31 Et on voit bien que Vladimir Poutine cherche à instrumentaliser cet attentat terroriste.
04:35 Pour redoubler ses attaques contre l'Ukraine.
04:39 Donc être lucide sur la réalité de la situation politique.
04:43 Sur le fait que Vladimir Poutine cherche à instrumentaliser la situation.
04:46 Et continuer d'être en soutien bien sûr à nos amis ukrainiens.
04:49 L'instrumentalisation y compris avec les images qu'on a vues cette nuit.
04:52 Avec des soupçons de torture.
04:54 Comment vous réagissez quand vous voyez ce type d'image ?
04:57 C'est le reflet là encore de la brutalité du régime.
05:00 Du régime de Vladimir Poutine.
05:02 Donc évidemment il faut être très prudent sur le narratif de Vladimir Poutine.
05:09 Et je le redis plein soutien à nos amis ukrainiens.
05:12 Alors l'Ukraine justement manque de munitions.
05:14 Le groupe franco-allemand KMDS qui fabrique notamment des chars.
05:17 Va produire des équipements militaires et des munitions sur le sol ukrainien.
05:21 Ca a été annoncé vendredi par les ministres de la défense des deux pays.
05:25 Produire des chars franco-allemand sur le sol ukrainien.
05:28 Est-ce que c'est pas devenir co-belligérant ?
05:30 C'est être le plus efficacement possible aux côtés de nos amis ukrainiens.
05:34 Pour pouvoir produire directement sur le territoire ukrainien.
05:37 Et répondre aux demandes de Volodymyr Zelensky.
05:40 Là encore soutien plein et entier à nos amis ukrainiens.
05:45 Ne pas se fixer nous-mêmes des lignes rouges.
05:48 Mais à quel moment le soutien devient co-belligérant ?
05:50 Ce qui fixe le seuil, on envoie des assistants, on envoie des militaires.
05:53 Pour porter assistance aux soldats ukrainiens.
05:56 On va fabriquer des chars sur place sur le sol ukrainien.
05:59 A quel moment on bascule dans la co-belligérance ?
06:01 Personne ne veut d'affrontement avec la Russie.
06:05 On soutient jusqu'au bout et dans la mesure du possible nos amis ukrainiens.
06:10 Ca veut dire peut-être envoyer des formateurs.
06:12 Ca veut dire produire directement sur le sol ukrainien.
06:14 Chercher les voies les plus efficaces possible.
06:16 Pour aider nos amis ukrainiens.
06:18 Et s'assurer qu'ils puissent gagner cette guerre le plus tôt possible.
06:21 Des voies efficaces, est-ce que ça passe par l'utilisation d'une partie des avoirs russes gelés.
06:27 Pour financer l'armement de l'Ukraine.
06:29 Est-ce que c'est légal ? On a rappelé que vous étiez juriste.
06:31 Il faut l'utiliser.
06:33 On parle là des intérêts des avoirs.
06:36 Ces 3 milliards d'euros.
06:38 A la fois c'est beaucoup et c'est peu.
06:39 Mais c'est absolument nécessaire d'avancer dans cette direction.
06:41 Mais la question c'est, est-ce que c'est légal ?
06:43 Est-ce que c'est pas une entrave au droit de la propriété ?
06:45 Il y a des interrogations juridiques qui se posent.
06:47 Nous, nous pensons qu'on doit y aller.
06:49 Et évidemment on est toujours dans le respect du droit international.
06:54 Il y a des questions qui se posent.
06:56 Allons-y.
06:57 Et puis écoutez, si à la fin on nous dit que ça n'est pas légal.
07:00 Mais que ça nous permet d'aider nos amis ukrainiens.
07:02 Moi je suis toujours dans le respect du droit.
07:04 Mais sur cette situation très particulière.
07:06 Evidemment, regardons juridiquement ce qui est possible de faire.
07:08 Mais il faut prendre des décisions politiques aussi.
07:10 Pour aider au maximum nos amis ukrainiens.
07:12 Et sanctionner, sanctionner.
07:14 On est au 13ème train de sanctions vis-à-vis du régime de Vladimir Poutine et de ses proches.
07:18 On voit qu'il y a des tentatives de contournement.
07:20 Puisque nos sanctions elles sont efficaces, mais elles sont contournées aussi.
07:23 Donc il faut qu'on aille chercher au plus près comment on sanctionne efficacement ce régime.
07:27 Et comment on aide nos amis ukrainiens.
07:29 Mais là ça pose la question quand on nous dit d'abord qu'on sanctionne et après on voit si c'est légal.
07:31 Ça pose pas problème ?
07:33 Écoutez, on a une option sur la table.
07:35 Il faut qu'on accélère sur les modalités de financement.
07:37 On a ces avoirs qui sont gelés.
07:39 On ne prend pas l'intégralité de ces avoirs.
07:41 Il y a un sujet juridique sur les avoirs en tant que tels.
07:44 C'est vrai.
07:45 Donc si il était question de prendre les avoirs, il aurait fallu déclarer la guerre officiellement à la Russie.
07:49 On ne le fait pas pour des raisons juridiques, pour rester bien dans le droit.
07:53 Et sur les intérêts des avoirs, on y va.
07:55 Toujours en rapport avec la guerre et la volonté d'assécher les revenus du Kremlin, l'Europe se prépare à imposer des droits de douane
08:00 sur les importations de céréales en provenance de Russie, de Biélorussie.
08:04 Les consommateurs européens souffriront si c'est le cas.
08:07 C'est ce que dit le porte-parole du Kremlin.
08:09 Il faut se préparer à avoir les mêmes conséquences que sur le gaz, sur les prix de l'énergie,
08:13 c'est-à-dire une nouvelle inflation record sur les produits agricoles.
08:17 Dès le début de la guerre en Ukraine, on a vu l'impact sur l'inflation, sur nos prix de l'énergie,
08:25 sur l'inflation alimentaire de cette guerre déclenchée par Vladimir Poutine sur nos prix en Europe.
08:32 On a mis en place les moyens pour limiter l'inflation au maximum.
08:35 Je pense à l'achat commun sur les prix du gaz, au plafonnement des prix du gaz.
08:39 On voit aujourd'hui que l'inflation, même si elle est toujours trop élevée, elle se tasse.
08:42 Simplement, il faut prendre les mesures nécessaires pour aider nos amis ukrainiens,
08:46 pour sanctionner le régime de Vladimir Poutine et prendre un peu de recul sur la situation
08:52 à laquelle on serait confronté en cas de victoire de Vladimir Poutine en Ukraine.
08:58 Demain, si Vladimir Poutine gagne en Ukraine, il détiendrait 80% des stocks de blé.
09:05 Je vous laisse imaginer l'impact en termes d'inflation sur nos tarifs alimentaires.
09:12 - Peut-être que moi-même je l'ai découvert avec cette nouvelle annonce,
09:16 mais les denrées agricoles venant de la Russie étaient exemptées de droits de douane.
09:22 Ça fait plus de deux ans que la guerre a commencé. Comment c'est possible ça ?
09:26 - Parce qu'il fallait qu'on puisse s'assurer de pouvoir acheminer le blé de la meilleure des manières.
09:34 Maintenant, on a pris cette décision-là.
09:36 Je pense qu'il y avait un double sujet sur les céréales ukrainiennes
09:40 qui sont arrivées en partie sur notre marché et qui l'ont un peu déstabilisé.
09:43 On a mis en place des mesures au niveau européen, au-delà d'un certain seuil,
09:47 pour pouvoir s'assurer que notre marché n'est pas déstabilisé.
09:52 Et puis nous, au Parlement européen, on appelait depuis un moment à mettre en place cette...
09:56 - Sauf que vous entendez ce que disent les négociants qui jugent que les expéditions russes et biélorusses
10:00 vers l'Union européenne sont très très faibles et que les taxer, ce sera symbolique juste.
10:06 Mais en parlant d'Ukraine, en parlant des exportations ukrainiennes,
10:10 l'exemption de droits de douane va être prolongée, ça vous l'avez dit,
10:13 avec un plafonnement des denrées sur les œufs, volailles, sucre, avoine.
10:17 Mais ça ne comprend pas le blé ni l'orge qui pourtant posent problème à nos agriculteurs en France, en l'état.
10:23 Vous, vous votez pour ?
10:24 - Le vrai sujet sur la question des céréales, au-delà des postures,
10:29 c'est de s'assurer que ces céréales puissent être acheminées là où elles doivent être allées.
10:35 Là où elles doivent aller, pardonnez-moi, c'est-à-dire en Afrique, au Moyen-Orient.
10:39 Donc ce qu'il faut, c'est surtout mettre en place des conditions de stockage de ces céréales,
10:42 pour qu'elles ne viennent pas déstabiliser notre marché,
10:44 et qu'on s'assure de libérer la voie via la mer Noire.
10:48 C'est ça la vraie solution efficace.
10:50 - Donc on l'apporte mais pas pour nous ?
10:51 - Exactement.
10:52 D'ailleurs, les marchés du blé ukrainien, ce n'est pas pour l'Europe.
10:57 - Non, ce n'est pas que pour l'Europe.
10:59 - Valérie, juste avant le Fininfo, dernière question d'actualité,
11:02 l'accord de libre-échange avec le Canada a largement été rejeté jeudi dernier par les sénateurs.
11:08 Qu'est-ce que ça change ? Qu'est-ce qui va se passer ?
11:10 - On va voir ce qui va se passer à l'Assemblée nationale.
11:13 Je voudrais surtout dire que, évidemment, ça arrive dans un moment dont on parle aujourd'hui,
11:18 c'est-à-dire dans un contexte d'élections européennes.
11:20 C'est de la démagogie pure.
11:22 Cet accord, il est bon pour nos agriculteurs.
11:24 Depuis qu'il a été mis en place, on a triplé les excédents commerciaux
11:28 pour nos filières agricoles et agroalimentaires françaises.
11:31 - Il y a quand même une question de principe, parce qu'on a rappelé que vous étiez juriste,
11:34 diplômée en droit public, vous êtes parlementaire européenne.
11:37 Sur le principe, le fait qu'un accord entre en vigueur, soit en vigueur depuis 7 ans,
11:43 sans avoir été soumis au Parlement national, en l'occurrence au Sénat,
11:47 vous en pensez quoi ?
11:49 - Alors, il y a les procédures internes, institutionnelles qu'on connaît.
11:53 Le Sénat aurait pu se saisir plus tôt de cette situation.
11:57 - Le gouvernement aurait pu saisir le Sénat plus tôt.
11:59 - Il décide de le faire aujourd'hui pour des raisons politiques et politiciennes
12:02 qu'on mesure absolument aujourd'hui dans la crise agricole.
12:04 - Mais pourquoi le gouvernement et Emmanuel Macron, depuis 7 ans, ne l'ont-ils pas fait ?
12:06 - Cet accord, il est bon, je le redis.
12:09 Les groupes politiques dans chacun des parlements, à la fois le Sénat et l'Assemblée nationale,
12:15 pouvaient s'en saisir. Ils ont décidé de le faire maintenant, à la veille des élections européennes
12:18 et au moment de la crise agricole.
12:20 - Est-ce que la situation, vous l'aurez vu, c'est que les sénateurs ont rejeté ce texte ?
12:23 Est-ce que vous ne craignez pas d'alimenter ce populisme-là, qui monte dans tous les pays européens ?
12:29 Comme en 2005, les Français prennent une décision, et eux l'ont votée en 2005,
12:34 mais là, c'est la question des représentants qui votent contre ce texte européen.
12:38 Et nous, au niveau européen, on dit "bah non, en fait, ça compte pas".
12:41 - En fait, vous le dites, je le dis, c'est de la démagogie pure.
12:45 Cet accord, il est bon pour nos agriculteurs français.
12:48 Et par ailleurs, nous, au Parlement européen, et d'ailleurs en Europe, on a une position claire.
12:53 Il y a des bons accords et il y a des mauvais accords.
12:55 Les mauvais accords, on s'y oppose.
12:57 C'est typiquement l'accord avec l'Amérique du Sud, l'accord Mercosur.
13:01 Il y a des bons accords, l'accord CETA était et reste un bon accord pour nos filières.
13:05 Il est favorable pour le lait, pour le fromage, le fameux boeuf sur lequel on craignait beaucoup.
13:11 Aujourd'hui, la réalité de la consommation du boeuf canadien en France, c'est 0,0034% de la consommation française.
13:18 Donc tout ça, c'est autant d'opportunités possibles pour nos filières agricoles et agroalimentaires d'exporter.
13:25 On a l'accord avec le chimie, qui est aussi un bon accord.
13:28 Donc moi, je vois que les oppositions sont dans des postures, parce que élections européennes et parce que crise agricole.
13:33 Moi, j'accepte et j'assume de dire la vérité.
13:36 On a besoin de commercer, mais pas à n'importe quelle condition.
13:39 Il y a des bons accords, il faut les saluer.
13:41 Au Parlement européen et en Europe, nous on dit qu'on veut changer les règles du jeu du commerce international
13:46 pour aller vers du juste commerce.
13:49 Et évidemment, des postures comme celles-ci nous fragilisent dans les négociations au niveau européen.
13:53 Qu'est-ce que vous pensez que nos partenaires européens vont dire ?
13:56 Ah oui, ces Français, ces affreux protectionnistes.
13:59 Nous, on dit qu'on a besoin de commerce, mais on veut changer les règles du jeu commercial.
14:05 C'est ça qui fait la force de notre majorité au Parlement européen.
14:08 Valérie, tête de liste Renaissance, on vous retrouve juste après.
14:11 Le Fil info, il est 8h47, Claire Chekaglini.
14:14 Moins d'une semaine après les coups de filet contre le trafic de drogue à Marseille.
14:18 Nouvelle opération, Place Net XXL aujourd'hui, annonce de Gérald Darmanin.
14:22 Le ministre de l'Intérieur est attendu dans la métropole lilloise ce matin
14:26 où une intervention contre le narcotrafic vient d'être déclenchée.
14:29 Emmanuel Macron en déplacement en Guyane pour moins de 48 heures.
14:33 Deuxième territoire le plus pauvre de France après Mayotte.
14:36 Le chef de l'État est attendu par les élus locaux sur la question de l'autonomie institutionnelle.
14:41 Le retour en classe sous haute surveillance dans plusieurs établissements scolaires
14:46 menacés d'attentats ce week-end dans les Hauts-de-France.
14:48 Et mercredi en région parisienne, l'utilisation des ENT,
14:52 les espaces numériques de travail restent suspendus jusqu'à nouvel ordre.
14:56 Gêle des comptes bancaires, saisie de biens immobiliers,
14:59 c'est ce que risque Donald Trump s'il ne peut pas payer sa caution pour fraude.
15:03 Le candidat républicain à la Maison Blanche doit prouver à la justice aujourd'hui
15:06 qu'il est capable de débourser plus de 460 millions de dollars.
15:11 France Info
15:16 Demain l'Europe
15:18 Jérôme Chapuis, Salia Brakia
15:21 Demain l'Europe continue avec Valérie,
15:23 il est tête de liste Renaissance aux Européennes
15:25 et Jurgen Ullrup, journaliste danois du Newlands-Posten
15:28 a lui aussi quelques questions à vous poser.
15:30 Bonjour Madame Ayer.
15:32 Dans mon pays le Danemark, les socialistes, les sociodémocrates
15:35 et les partis du centre comme le vôtre
15:38 ont pratiquement réussi à anéantir l'extrême droite
15:41 en doublant par la droite.
15:44 Avec ces résultats, le Danemark a aujourd'hui
15:47 une des politiques d'immigration les plus strictes en Europe.
15:51 Est-ce que cette stratégie pourrait servir comme un modèle pour vous ?
15:56 Effectivement, votre modèle suscite beaucoup d'interrogations, de curiosités.
16:01 On a beaucoup de nos responsables politiques
16:03 qui sont allés voir ce qui se passe au Danemark
16:06 et qui est intéressant avec les résultats que vous énoncez.
16:11 Je pense que ce modèle n'est pas exportable pour nous, Français,
16:15 parce qu'en termes de population,
16:17 le Danemark c'est un peu moins de la moitié de la population de l'île de France.
16:20 On n'a évidemment pas la même histoire coloniale.
16:23 Une frontière terrestre pour vous avec l'Allemagne,
16:27 ce qui n'est pas notre cas,
16:28 et puis une façade maritime qui est très éloignée des voies de migration.
16:33 Ces éléments-là, cette configuration-là,
16:37 ça fait que ce n'est pas un modèle qui est exportable en France.
16:41 Et puis j'ai aussi, je vous le dis, un problème de valeur personnellement,
16:44 puisqu'il me semble que le Danemark considère que la Syrie est un pays sûr
16:48 et renvoie les réfugiés en Syrie.
16:50 Je ne fais pas partie de ceux qui pensent que la Syrie est un pays sûr.
16:53 De manière générale, pardonnez-moi,
16:55 je pense que sur le défi migratoire, il nous faut une réponse européenne.
16:58 Évidemment, il y a des dispositifs qui sont mis en place au niveau national,
17:01 mais la vraie bonne échelle, c'est la réponse européenne.
17:04 Mais la loi immigration, votée en France, c'était un peu le but de cette loi, non ?
17:07 De faire baisser le rationnement national ?
17:10 Et ça n'a pas l'air de marcher, en fait.
17:12 De manière générale, moi je considère qu'on a un défi migratoire auquel il faut répondre.
17:16 Que depuis la dernière grosse crise migratoire de 2015-2016,
17:20 on n'a pas su bien gérer les flux migratoires.
17:24 On a laissé les pays d'entrée tout seuls se débrouiller.
17:27 Et oui, on le voit, l'extrême droite, de manière générale,
17:31 fait son beurre des questions migratoires.
17:34 Et je crois même qu'ils ne veulent pas résoudre véritablement le défi migratoire,
17:38 parce que c'est du carburant électoral pour eux.
17:40 Il faut qu'on puisse apporter des solutions concrètes, tangibles,
17:43 au défi migratoire, simplement parce que c'est un défi qui est planétaire,
17:48 auquel on apportera des réponses en européen.
17:50 Et évidemment aussi pour lutter contre la montée des extrêmes droites,
17:53 qui fait son beurre de ça.
17:55 Je voudrais quand même dire, le Brexit, c'était le "take back control".
17:59 Les enjeux migratoires étaient au cœur, parmi d'autres choses,
18:05 au cœur de la campagne du Brexit.
18:07 Ils ont promis qu'ils allaient gérer les flux migratoires.
18:09 Ça n'a pas marché.
18:10 Georgia Melanie, quand elle fait campagne, avant d'arriver en responsabilité,
18:15 dit "ne vous inquiétez pas, avec moi, plus de flux migratoires,
18:18 on va mettre en place un blocus naval".
18:20 Moralité, aujourd'hui, elle l'appelle à une solution européenne.
18:23 Et justement, la solution européenne, Jürgen ?
18:25 Oui, en fait, le pacte d'asile et d'immigration européen,
18:29 toujours en discussion au niveau européen,
18:31 prévoit un mécanisme de solidarité,
18:35 de repartir des réfugiés, en fait,
18:39 ou de payer une amende, une contribution de 20 000 euros.
18:43 Est-ce que vous pensez que ces règles doivent être valables pour tous les 27 ?
18:47 Et peu importe le pays concerné, sa taille, ses ressources.
18:51 Et vous, les Français, est-ce que vous devez accueillir plus de personnes ?
18:55 D'abord, je voudrais peut-être rappeler ce que c'est que le pacte d'asile et d'immigration.
18:59 On va le voter au Parlement européen le 11 avril.
19:02 Pendant des années, on n'a pas su se mettre d'accord sur ces textes-là,
19:10 qui sont importants pour répondre aux défis migratoires.
19:12 Nous, on est arrivés au Parlement européen en 2019,
19:14 on s'est retroussés les manches, et enfin,
19:16 on a un paquet de textes qui apportent des solutions concrètes aux défis migratoires.
19:20 Il y a un bloc de solutions, c'est-à-dire mieux renforcer nos frontières extérieures de l'Union européenne,
19:27 mettre en place des centres à l'extérieur des frontières de l'Union européenne
19:30 pour accueillir les migrants.
19:33 Dès que les migrants arrivent, on les enregistre,
19:35 c'est-à-dire qu'on sait qui ils sont et où ils se déplaceront en Europe,
19:41 si toutefois ils peuvent accéder à l'asile.
19:46 Dans un délai très court, on décide si oui ou non ils ont vocation à rester sur le territoire européen,
19:51 si oui, ils sont accueillis dans les meilleures conditions,
19:53 s'ils n'ont pas vocation à rester sur le territoire européen, alors on les renvoie.
19:56 Par ailleurs, on a une politique aussi qui est importante,
19:59 qui sera de lutter contre les réseaux de passeurs.
20:01 C'est toute cette approche globale qu'il faut prendre en considération.
20:04 Et j'y viens, et j'y viens.
20:06 Pourquoi il a important ce mécanisme de solidarité ?
20:09 Je l'ai dit en 2015-2016, et encore aujourd'hui,
20:11 on laisse les pays d'entrée tout seuls.
20:14 C'est-à-dire l'Espagne, la Grèce, l'Italie,
20:17 qui subissent les flux migratoires.
20:19 Demain, avec le pacte asile-migration,
20:21 non-semblant, on aura une meilleure gestion aux frontières de l'Union européenne,
20:24 avec ces centres qui feront le travail nécessaire
20:28 d'examen des demandes, et sous un délai qui soit le plus rapide.
20:32 Et puis dans le cas où on a des flux qui sont massifs,
20:35 il faut pouvoir aider ces pays d'entrée.
20:38 Et notamment la France, qui peut aussi être un pays d'entrée.
20:41 Et ça veut dire que c'est la solidarité européenne qui doit jouer.
20:43 Mais chacun doit prendre sa part, peu importe ce que disait Jürgen,
20:46 sa taille, ses ressources, peu importe la population,
20:49 le Danemark va devoir prendre sa part aussi.
20:51 Vous l'avez dit, il y a différentes modalités qui sont possibles,
20:53 l'accueil ou la contribution, mais je crois que c'est important
20:56 d'assurer cette solidarité en soutien aux pays d'entrée,
20:59 et notamment par ailleurs à la France.
21:02 Mais vous parlez de ces centres, c'est-à-dire que vous êtes d'accord
21:05 avec cette idée, par exemple, d'envoyer des demandières d'asile
21:08 à Rwanda ou dans un autre pays tiers ?
21:12 Non, je pense que c'est...
21:14 Moi j'entends des propositions qui viennent notamment au Parlement européen
21:17 ou en France, de la droite et de l'extrême droite.
21:19 Je sais que chez vous, il y a eu une tentative de créer un partenariat,
21:22 entre guillemets, de contre-actualiser avec le Rwanda, et ça a échoué.
21:26 Je pense que c'est une idée qui est très mauvaise.
21:29 Je dis à mes partenaires au Parlement européen,
21:32 nous sommes en train de négocier un texte qui va permettre
21:35 d'apporter des résolutions concrètes.
21:37 Ça veut dire que la droite qui a négocié ce texte,
21:40 ces textes considèrent déjà qu'il ne sera pas efficace.
21:44 Non, moi je pense qu'on a négocié un bon texte,
21:46 qu'il faut le défendre, qu'il faut le mettre en œuvre.
21:48 Et je tiens à dire un dernier point,
21:50 je serai la seule parmi tous les candidats à l'élection présidentielle
21:53 à voter ce texte.
21:54 Parce que à droite, à l'extrême droite, évidemment,
21:57 il n'y a pas de solution au défi négatif.
21:59 Ah pardonnez-moi !
22:01 Non, non, l'élection au Parlement européen me convient très bien.
22:04 Je serai la seule parmi les candidats...
22:06 Non, non, absolument pas, je suis très heureuse en Europe.
22:09 Je serai la seule parmi les candidats à l'élection au Parlement européen
22:11 à soutenir ce texte.
22:12 L'extrême droite ne veut pas de solution.
22:14 La droite, on se pose des questions,
22:16 parce que le groupe de la droite modérée de François-Xavier Bélamy
22:19 a contribué à négocier ce texte.
22:21 Donc je ne comprends pas, soit ils considèrent que la négociation n'est pas bonne,
22:24 et à gauche, on est encore dans des postures,
22:26 ils ne soutiendront pas le texte.
22:28 Donc moi j'assume que c'est un bon texte, il faut le mettre en œuvre.
22:30 Et pour une fois, enfin on a une solution,
22:32 on s'est retroussé les manches et on pourra apporter des solutions
22:34 concrètes au défi migratoire.
22:36 Parce que vous l'avez évoqué, vous avez évoqué les pays d'entrée,
22:38 parmi eux figure effectivement l'Italie.
22:40 On a un journaliste italien, Stefano Montefiori,
22:42 qui avait une question à vous poser là-dessus.
22:44 Oui, pensez-vous que ce texte pourra vraiment réussir
22:46 à améliorer la collaboration entre France et l'Italie ?
22:48 Parce que, sous le sujet de l'immigration,
22:50 dernièrement, avec les différents gouvernements en Italie,
22:53 on a eu énormément de problèmes avec la France,
22:56 il y a eu des crises, des crispations.
22:58 Pensez-vous qu'il y aura une possibilité d'améliorer la collaboration
23:01 où les sujets restent au cœur des difficultés entre nos deux pays ?
23:06 Je l'espère. On aura des règles qui seront formalisées
23:09 pour une meilleure coopération entre tous les pays,
23:11 y compris entre l'Italie et la France.
23:13 Moi je veux quand même dire, j'ai vu, j'ai observé Giorgia Meloni,
23:17 et je l'ai vu évoluer dans son rapport à l'Europe et sur ses questions.
23:20 Maintenant elle appelle à une solution européenne.
23:22 Il y a deux ans, ou un an et demi, on se souvient tous de Blochère de Wiking,
23:26 qu'elle ne voulait pas accueillir sur les côtes italiennes.
23:29 En parallèle, elle avait accueilli d'autres bateaux.
23:31 Donc c'était de la communication qu'avait faite Giorgia Meloni sur les enjeux migratoires.
23:34 Là encore, on revient, c'est l'essence même de l'extrême droite
23:37 qui fait son beurre électoral du défi, des questions relevant du défi migratoire.
23:41 Donc oui, il faut sortir des postures,
23:43 et ça vaut aussi pour le gouvernement de Giorgia Meloni.
23:46 Et ce pacte nous permettra véritablement de savoir où on va
23:49 et d'avoir les processus qui permettent une solidarité entre tous les États.
23:52 Valérie Ayé ?
23:53 Oui.
23:54 On a une dernière question de la part de notre collègue Jorgan Ulrup
23:57 sur la question du terrorisme.
23:59 Oui, avec la guerre à Gaza et aussi dernièrement l'attentat à Moscou,
24:03 la menace du terrorisme revient au centre de l'attention.
24:07 Je viens du quotidien danois qui, en 2005, a publié les caricatures du prophète Mahomet.
24:14 Et donc nous, nous en savons très bien que la liberté d'expression est fragile
24:22 et quelquefois explosive.
24:24 Donc ma question est, quel rôle peut jouer le Parlement européen
24:28 pour protéger une presse libre contre les menaces, les campagnes de désinformation
24:34 et aussi de propagande, en fait, qu'on voit de plus en plus ?
24:38 Oui, vous avez été connu, vous avez subi,
24:42 votre pays a subi des attaques évidemment innommables contre la liberté de la presse.
24:47 On l'a connu aussi en France avec Charlie Hebdo.
24:50 Et pour lutter, il faut qu'on soit tous organisés,
24:55 et on le fait d'ailleurs pour lutter contre le terrorisme.
24:58 Le Parlement européen a finalisé des négociations sur un texte
25:03 en soutien au monde des journalistes avec ce qu'on appelle le Media Freedom Act,
25:07 donc l'acte pour la liberté des médias,
25:09 qui garantit l'indépendance des journalistes,
25:11 l'indépendance éditoriale des journalistes,
25:13 qui met en place les conditions pour qu'il n'y ait pas de pression sur les journalistes.
25:16 Et puis il y a aussi évidemment un gros enjeu de lutte contre la désinformation
25:20 et de permettre aux journalistes d'exercer leur métier de la meilleure des manières.
25:24 Donc il y a ce texte, et puis il y a aussi tout ce qu'on peut mettre en place
25:27 au niveau européen pour lutter ou sanctionner les gouvernements
25:30 qui porteraient atteinte aux droits des journalistes.
25:34 En Hongrie par exemple, on a vu que la liberté de la presse était mise à mal.
25:39 On l'a vu en Pologne avec le gouvernement Dupis
25:41 avant que la droite et le centre pro-européen n'arrivent en responsabilité.
25:45 On le voit en ce moment avec FITSO en Slovaquie.
25:48 Donc ce qu'on fait nous en complément, c'est de dire, c'est ce qu'on a voté en 2020,
25:52 c'est ce qu'on appelle dans le jargon le mécanisme de conditionnalité,
25:55 c'est un principe très simple, on ne donne pas d'argent aux européens ou aux gouvernants
25:58 qui ne respectent pas nos valeurs fondamentales.
26:00 Et dedans il y a évidemment la liberté de la presse.
26:03 Valérie Ayé, la tête de liste Renaissance,
26:05 et l'invité de Demain l'Europe ce matin jusqu'à 9h30 sur France Info.
26:09 On va vous retrouver dans quelques instants.
26:11 Le temps de laisser passer l'information, il est 8h59.
26:14 [Générique]
26:23 - Attendez deux secondes, je prends mes aides auditives.
26:25 - Ça va toi ? Je n'ai jamais remarqué.
26:27 - Je ne peux plus m'en passer. La preuve, j'ai même une deuxième paire quasiment invisible.
26:30 C'est plus pour sortir.
26:31 - Eh bien, monsieur a les moyens les loups.
26:33 - Mais non, hache le loup !
26:35 - Chin Chin Audio, votre deuxième paire d'aides auditives pour un euro de plus.
26:38 N'arrêtez jamais de bien entendre avec Alain Flelou.
26:41 Voir conditions en magasin, dispositifs médicaux, lire attentivement la notice,
26:44 demander conseil à votre dioprothésiste.
26:46 [Générique]
26:49 - Il est 9h sur France Info.
26:50 [Générique]
26:56 L'info William Gacosta.
26:57 - Trois jours après l'attentat de Moscou, la France relève d'un cran son niveau de vigilance.
27:01 Urgence, attentat, c'est le plus haut niveau du plan Vigipirate
27:05 alors que la menace est bien présente chez nous aussi, prévient le Premier ministre.
27:08 Une décision prise hier après un conseil de défense à l'Elysée.
27:11 Avec aussi ce qui semble être des canulars en France, des menaces d'attaque
27:16 dans une centaine d'établissements scolaires publiées sur leur ENT, leur plateforme en ligne.
27:20 Ça se passe en Ile-de-France, ça se passe aussi dans les Hauts-de-France,
27:23 dans la Somme où la sécurité est renforcée, explique le sous-préfet de Montdidier.
27:28 - Le plus probable, c'est qu'on est confronté au même phénomène qu'il y a eu en Ile-de-France
27:33 ainsi que dans plus de 800 établissements scolaires depuis le mois de septembre l'année dernière dans la France
27:38 à savoir des piratages informatiques de menaces qui sont le fait de trolls ou en tout cas de personnes malveillantes.
27:46 Il est clair que tous les établissements sont ouverts et accueillent les élèves normalement.
27:50 De notre côté, il nous revient de sécuriser les abords de ces établissements et l'accès des élèves
27:55 que ce soit les six établissements concernés ou un certain nombre d'autres
27:59 par mesure de précaution pour éviter toute psychose aux parents d'élèves et aux enfants.
28:04 - Sylvester Sou-préfet dans la Somme à Montdidier au micro de France Bleu Picardie.
28:09 Avant le Conseil de défense, hier Emmanuel Macron s'est entretenu avec le Premier ministre israélien,
28:14 le chef de l'État hausse le ton, il évoque le bilan et la situation humanitaire, je cite, "injustifiable" à Gaza.
28:20 Tout mouvement forcé de population serait un crime de guerre selon Emmanuel Macron
28:24 qui condamne aussi l'annonce de l'implantation de nouvelles colonies en Cisjordanie occupées.
28:29 Il sont 1500 citoyens français bloqués en Haïti, la France annonce affrêter des avions pour les exfiltrer.
28:35 La plupart habitent à Port-au-Prince, la capitale en proie au Gang ou le port tourne au ralenti.
28:42 Le trafic aérien y a été aussi interrompu, la ville manque de tout, l'ONU décrit la situation sur place comme alarmante.
28:49 De nouvelles opérations place nette XXL comme les a baptisé le gouvernement partout en France aujourd'hui.
28:55 Des opérations anti-drogue annoncées par le ministre de l'Intérieur, une a lieu aujourd'hui dans la métropole lilloise
29:01 où Gérald Darmanin est attendu.
29:04 Cinq ans de prison ont été requis contre elle, décision attendue aujourd'hui contre une fonctionnaire de la ville de Marseille,
29:10 soupçonnée d'être à la tête d'un réseau qui aidait à l'obtention d'un HLM.
29:14 Tout ça en échange de bac chiche, elle a reconnu avoir reçu des pots de vin de 1000 à 2000 euros pour mettre les dossiers sur le dessus de la pile.
29:23 13 autres personnes sont jugées à ses côtés.
29:26 Et puis cette fois, on dit adieu à Odysseus.
29:29 C'était la toute première sonde envoyée sur la Lune par une entreprise privée, une entreprise privée américaine.
29:35 C'était d'ailleurs la première fois que les Etats-Unis retournaient sur la Lune depuis les missions Apollo.
29:40 Après une semaine de mission, elle était entrée en hibernation pour passer la nuit lunaire.
29:44 Mais une fois qu'elle est revenue dans la lumière de soleil, les équipes ne sont pas parvenues à la rallumer.
29:49 9h03 sur France Info, retrouvez tout de suite la suite de Demain l'Europe.
29:53 L'invité c'est Valérie Aillet, tête de liste du camp présidentiel.
30:09 Toujours avec Valérie Aillet, tête de liste Renaissance aux européennes.
30:12 Et je donne tout de suite, je passe tout de suite la parole à notre confrère italien Stefano Montefiori du Corriere della Sera,
30:18 qui a des questions à vous poser sur le volet économique.
30:21 Oui, la réforme du pacte de stabilité approuvée en janvier marque le retour aux paramètres de Maastricht,
30:28 voulu essentiellement pour l'Allemagne, par exemple les fameux 3% qu'il faut respecter.
30:35 Or en 2023, la France et l'Italie ont été les seules économies de la zone euro à avoir un déficit supérieur à 100%.
30:43 Et leur situation va s'aggraver en 2024, peut-être en 2025.
30:47 Est-ce que cette réalité économique ne devrait pas pousser la France à privilégier plus la relation avec les pays du sud de l'Europe,
30:55 au lieu du couple franco-allemand, du moteur franco-allemand qui parfois semble un peu être essoufflé ?
31:02 Alors les critères dont vous parlez, le 3% de déficit et 60% d'endettement, ils datent de 1997.
31:14 Ils ont été peu ou mal respectés depuis qu'ils sont en œuvre.
31:19 Et ils ont été suspendus à l'occasion de la crise sanitaire pour permettre aux États,
31:23 et notamment à la France, de faire le quoi qu'il en coûte, mais ça a été le cas pour d'autres États.
31:26 Mais justement, ils ont été réconfigurés.
31:28 Oui, ils ont été suspendus jusqu'à ce qu'on arrive à la négociation sur laquelle on vient de finaliser.
31:33 Moi, j'ai soutenu, je vais soutenir cette réforme.
31:38 On les a maintenus pour ne pas rentrer dans une nouvelle bataille.
31:42 Ce qu'on a fait, ce qui est fondamental, c'est qu'on a des ajustements qui sont majeurs.
31:45 Et on a changé la philosophie des règles qui sont prises en compte.
31:48 Maintenant, on n'aura plus de règles ou de demandes de baisse qui sont numériques
31:54 et qui s'appliquent à tous les États de la même manière.
31:57 On va entrer dans une discussion entre le niveau européen et le niveau national.
32:02 Chaque État fera sa proposition de baisse de l'endettement et de baisse du déficit
32:08 qui s'appuiera vraiment sur la situation nationale.
32:10 Donc, on n'est plus dans quelque chose qui serait arbitraire, fixé, de manière intangible,
32:15 de la même manière pour tous les États, mais on est vraiment sur une discussion pour permettre à l'État.
32:20 Et je pense que c'est ça l'économie du texte qu'on a négocié et qui est fondamentale.
32:24 C'est-à-dire réduire l'endettement. C'est absolument nécessaire pour permettre à chacun des États
32:30 d'avoir des finances publiques qui soient saines, mais en même temps permettre l'investissement.
32:34 - Est-ce que les faits de Montesquieu rient ?
32:35 - Oui, il y a des collaborations possibles sur ces sujets justement avec des États
32:39 qui sont dans la même situation économique et financière que la France, par exemple l'Italie.
32:43 Est-ce qu'il y a un équilibre à trouver, des géométries à trouver en Europe
32:50 avec ces genres de pays, les pays du Sud et l'Italie ?
32:53 - Est-ce que les pays endettés doivent s'unir pour combattre l'Allemagne qui se porte bien, un peu mieux que nous ?
32:57 - Moi je suis pas favorable. Alors évidemment on a des affinités politiques et sur certains sujets,
33:02 notamment quand on parle des sujets économiques et budgétaires, on sait qu'on est plus proche
33:08 des positions de l'Italie que des positions du Danemark, si on va parler endettement,
33:12 si on va parler financement du budget de l'Union Européenne.
33:16 Je crois que la négociation qu'on a faite et qu'on a finalisée, elle est équilibrée.
33:20 Elle permet de limiter l'endettement, de demander à chaque Etat de réduire son endettement
33:26 pour retrouver les capacités de respiration pour faire face à la prochaine crise et investir.
33:32 C'est ça qui est fondamental dans la période qu'on vit.
33:34 Il faut qu'on permette aux Etats d'investir dans la défense, d'investir dans la transition environnementale,
33:39 d'investir dans le digital.
33:41 - Et par exemple, justement la transition écologique, vous pensez que ça s'est gardé
33:45 ou ça devient à nouveau une sorte de luxe qu'on ne peut pas se permettre dans cette situation ?
33:49 - C'est absolument pas un luxe.
33:51 Au contraire, c'est fondamental qu'on puisse accélérer l'investissement dans la transition environnementale.
33:56 Et d'autres que nous le font déjà, si on regarde Outre-Atlantique.
34:00 Les Etats-Unis, ils ont mis un plan à 369 milliards d'euros pour soutenir leurs industries vertes.
34:06 369 milliards d'euros, c'était le plan initial.
34:09 Ils ont explosé leur projection, ils sont à plus de 1000 milliards d'euros.
34:13 Ce qui fait qu'ils soutiennent leurs industries américaines et qu'ils attirent même nos industries européennes chez eux.
34:18 Donc c'est fondamental pour sortir de nos dépendances et pour être indépendant
34:22 et assurer le tournant de la transition environnementale, il faut mettre de l'argent sur la table,
34:26 en Europe, pour garder nos entreprises.
34:28 Ça veut dire de l'argent privé, évidemment, mais aussi de l'argent public.
34:32 Et je pense qu'il faut qu'on puisse avancer en européen sur cette solution-là.
34:36 - Sur ce point d'ailleurs, est-ce qu'on n'est pas complètement naïf par rapport aux Américains
34:39 quand on entend les montants que vous rappeliez, 1000 milliards de dollars ?
34:43 - Oui, totalement, on l'est.
34:45 Il faut qu'on puisse faire face à un "Buy European Act",
34:48 il faut qu'on soutienne notre industrie européenne et il faut qu'on mette de l'argent sur la table.
34:52 Là-dessus, ils ne nous ont pas attendus, les Chinois ne nous ont pas attendus.
34:55 On arrive dans une situation où on a des panneaux photovoltaïques ou des voitures chinoises
34:59 qui inondent notre marché et qui mettent à mal nos entreprises.
35:03 Donc oui, il faut qu'on investisse en européen, les lignes sont en train de bouger.
35:07 Il y a des fonds qui sont mis en place au niveau national, il faut qu'on puisse accélérer au niveau européen.
35:12 C'est en européen qu'on sera les plus efficaces.
35:14 - Justement, pour trouver de l'argent qui semble la nécessité plus grande en ce moment,
35:19 la France a même recours à l'intelligence artificielle afin de traquer les fraudeurs pour le fisc.
35:26 Mais d'un côté des entreprises, il existe des disparités fiscales énormes en Europe.
35:31 Il y a des pays communs, l'Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, d'un côté.
35:35 De l'autre côté, les autres pays essentiellement.
35:38 D'ailleurs, ce n'est pas par hasard que le groupe franco-italien et américain CELANTIS
35:42 a posé son siège aux Pays-Bas, à Hofdorp et non pas à Paris ou Rome ou à Detroit.
35:51 Pensez-vous qu'il faudrait faire quelque chose pour favoriser l'harmonisation fiscale en Europe
35:56 et pour lutter contre ce qui parfois semble des paradis fiscaux à l'intérieur même de l'Europe ?
36:02 - Alors, on touche à l'un des points les plus sensibles de la politique européenne,
36:05 c'est la politique fiscale et budgétaire qui fait l'objet de décisions à l'unanimité
36:10 et qui laisse autant d'opportunités à un État, quelle que soit sa taille,
36:14 quelle que soit son importance d'opposer un veto.
36:17 Les lignes bougent. Les lignes bougent particulièrement depuis la crise de Covid
36:21 puisqu'on a engagé ce plan de relance à 750 milliards d'euros pour aider nos économies.
36:26 Et la contrepartie de ce plan de relance, c'était d'avancer sur ce qu'on appelle les ressources propres.
36:30 C'est la manière dont on finance le budget européen.
36:32 Et dedans, il y a un engagement qui a été pris pour harmoniser l'impôt sur les sociétés
36:37 et récupérer une partie qui puisse aller au budget européen.
36:40 Alors là, on a bougé à l'échelle internationale sur l'harmonisation d'impôts sur les sociétés.
36:45 - Il y a un impôt mondial minimum.
36:47 - Exactement. On a avancé sur l'imposition des 100 plus grands multinationales,
36:50 dont les géants du numérique qui sont aujourd'hui en Irlande notamment, dont les sièges sont en Irlande.
36:55 Et on a avancé sur un impôt minimum sur les sociétés partout dans le monde et en l'occurrence en Europe.
37:00 - Mais il reste quand même des paradis fiscaux en Europe, Valérie.
37:02 - Ce sera mis en œuvre à l'échelle de 2026.
37:04 Et justement, cet impôt minimum va permettre de lutter contre ces différences de taxation
37:10 qui, effectivement, sont un bénéfice pour les États dont on parle, le Luxembourg, l'Irlande,
37:16 et qui mettent à mal l'harmonisation et l'équilibre des finances publiques aussi au niveau européen.
37:21 Et ça permettra aussi d'assurer une juste taxation des entreprises,
37:25 notamment des géants du numérique qui, clairement, sont sous-imposées partout dans le monde et en l'occurrence en Europe.
37:32 - On dit à l'Union européenne "il faut faire ça, il faut faire ça, il faut faire ça",
37:35 mais nous, la France, est-ce qu'on peut être crédible avec des finances publiques aussi détériorées ?
37:40 - Alors, la situation des finances publiques françaises, et par ailleurs, on parlait d'Italie juste avant,
37:46 elle est le fruit à la fois d'un endettement historique, dans le temps, je veux dire,
37:52 elle est le fruit d'un endettement ou de financements qui ont été mis sur la table pour aider les Français,
37:59 avec le bouclier tarifiaire, le quoi qu'il en coûte.
38:01 Donc je pense que c'était important, au lendemain de la crise sanitaire, d'aider les Français,
38:06 qui ont été soutenus, notamment avec la guerre en Ukraine et le bouclier tarifiaire,
38:10 qui ont été soutenus bien plus que n'importe quel autre peuple en Europe.
38:13 Et puis, il faut qu'on crée les conditions pour pouvoir mettre de l'argent sur la table, pour investir ensemble.
38:18 - Mais justement, votre discours, là, il détonne par rapport au discours de Bruno Le Maire, le ministre de l'économie.
38:23 - C'est pas incompatible. Je dis, moi aussi...
38:25 - Il faut faire des économies.
38:26 - Mais c'est pas incompatible. Il faut faire des économies là où elles peuvent être allées chercher,
38:31 sur les dépenses de fonctionnement.
38:33 - Les dépenses sociales, notamment, dit Bruno Le Maire.
38:35 - Il faut se garder des marges de manœuvre pour investir, pour notre défense, pour la transition environnementale,
38:40 pour ramener des entreprises chez nous, c'est fondamental.
38:42 - Mais la question sous-jacente...
38:43 - Les entreprises, c'est des emplois derrière.
38:44 - La question sous-jacente, Valérie Ayé, c'est au niveau européen, vu l'état des finances publiques françaises,
38:51 est-ce qu'il faut que la France soit sanctionnée ? Parce que, justement, très mauvais élève.
38:55 - Alors, effectivement, il y a l'Italie...
38:57 - On va pas encore finaliser les négociations, on va aller voter.
38:59 Et puis, on verra comment le pacte est mis en œuvre.
39:02 Simplement, sur les enjeux d'endettement, moi, je crois qu'il faut qu'on ait une politique européenne qui soit puissante
39:08 pour assurer notre réindustrialisation, pour sortir de nos dépendances.
39:11 Et ça doit passer soit par un endettement, soit par l'investissement de la Banque Européenne d'investissement,
39:16 soit en accélérant pour faire payer ceux qui ne paient pas leur juste part d'impôt aujourd'hui.
39:21 J'entends parfois dire "la France veut toujours s'endetter, s'endetter au niveau européen".
39:25 J'entends surtout qu'on a des partenaires, notamment la Première Ministre estonienne, Kaya Kalas,
39:30 l'Estonie n'étant pas connue comme étant l'un des pays les plus pro-budget européen et endettement,
39:35 qui demandent maintenant à ce qu'on s'endette en commun pour financer notre défense européenne,
39:40 et pour aider nos Ukrainiens, et pour se protéger.
39:42 Donc, voilà, les lignes bougent.
39:44 Quand on parlait en 2020 du fameux plan de relance, tout le monde...
39:48 Il y a eu une première réaction après la proposition d'Emmanuel Macron,
39:51 qui a été une réaction de rejet, y compris par l'Allemagne.
39:54 Aujourd'hui, avec le recul, on sait que ça a été une proposition décisive
39:58 qui a emporté le soutien de l'ensemble des États membres.
40:00 Je le redis, ce sont des décisions qui se prennent à l'unanimité.
40:03 On est sur des thématiques très très très sensibles.
40:05 Stéphane de Montefiore.
40:06 Oui, sur un plan plus politique, au niveau des alliances qui pourraient se créer au Parlement européen
40:12 après les votes de 9 juin, pour l'ensemble, Fratelli d'Italia,
40:16 qui est le parti de la présidente du Conseil italien Giorgia Meloni,
40:19 est le pilier à Strasbourg du groupe des conservateurs et réformistes,
40:23 qui d'ailleurs vient d'accueillir en son sein le député réconquête Nicolas B.
40:27 Et pourtant, Meloni, après les 9 juin, pourrait soutenir, on dit,
40:30 un deuxième mandat d'Ursula von der Leyen, qui s'affiche souvent avec elle,
40:34 dans ses voyages contre l'immigration en Égypte, par exemple.
40:38 Et d'ailleurs, c'est la conviction de Marine Le Pen qui, samedi, s'est adressée aux électeurs italiens,
40:44 en disant que très probablement, Meloni aurait soutenu Ursula von der Leyen,
40:49 et donc il fallait voter pour son rival à l'intérieur du gouvernement Salvini.
40:54 La question est, les députés européens, par exemple le député de Réunion,
41:00 pourraient collaborer sur des dossiers précis avec les députés conservateurs et réformistes de Giorgia Meloni,
41:07 par exemple, pour soutenir un nouveau mandat d'Ursula von der Leyen ?
41:12 Je vous le dis, moi je suis présidente du groupe central au Parlement européen,
41:15 et je ne me mettrai pas à la table des négociations en juin, au lendemain d'élection,
41:18 avec le groupe de Giorgia Meloni, qui est un groupe d'extrême droite,
41:21 dans lequel siègent effectivement les députés Fratelli d'Italia,
41:25 dans lequel siège, vous l'avez dit, siège aujourd'hui et siègera demain,
41:29 si toutefois ils ont des élus, le groupe de reconquête.
41:33 Elle conteste d'être d'extrême droite.
41:37 Elle conteste d'extrême droite, moi je considère qu'elle est d'extrême droite.
41:40 Quand je vois sa politique sociale, quand je vois qu'il y a des problèmes de filiation
41:43 pour les enfants qui ne sont pas nés, qui sont nés de famille homoparentale,
41:47 sur les valeurs notamment, on a un vrai sujet de vraie divergence.
41:51 La politique de Giorgia Meloni est une politique d'extrême droite.
41:54 Demain c'est Viktor Orbán probablement.
41:56 Si Giorgia Meloni soutient Ursula von der Leyen, ça veut dire que vous ne soutenez pas Ursula von der Leyen ?
42:01 Je ne vous dis pas qu'il soutiendrait en juin.
42:03 D'abord, on s'engage sur des élections européennes.
42:05 Notre objectif c'est de faire le meilleur score possible.
42:08 Il n'y a pas de chèque en blanc à Ursula von der Leyen.
42:10 Je ne sais pas si elle sera la candidate à la présidence de la Commission européenne.
42:13 On en discutera.
42:15 Et par ailleurs, je vous dis qu'au Parlement européen, je suis en responsabilité en tant que présidente de groupe.
42:20 Je négocierai pour les postes à responsabilité avec les groupes qui sont des vrais européens,
42:24 des européens de conviction et qui voudront continuer à poursuivre et à renforcer le projet européen.
42:32 Ce qui n'est pas le cas du groupe de Giorgia Meloni, qui est un groupe dans lequel siège des délégations d'extrême droite.
42:37 On entre avec vous dans toute la complexité des équilibres au Parlement européen.
42:41 On vous retrouve dans une minute Valérie Réillet pour la suite et la fin de Demain l'Europe.
42:45 C'est juste après le Fil info. Il est 9h15. Claire Chekaglini.
42:48 Plusieurs collèges et lycées alsaciens sont fermés ce matin.
42:52 Ils ont reçu des messages malveillants.
42:54 Information de France Bleu Alsace.
42:56 La semaine dernière, déjà plus de 150 éclatements scolaires ont été la cible de menaces en Ile-de-France et dans les Hauts-de-France.
43:03 La tête de liste renaissance.
43:05 Valérie Réillet dénonce l'instrumentalisation par Vladimir Poutine de l'attentat de vendredi à Moscou.
43:10 Le président russe refuse de reconnaître la responsabilité de Daech dans cette attaque.
43:14 Lui préférant Kiev, la capitale ukrainienne à qui il faut envoyer des formateurs, précise Valérie Réillet sur France Info.
43:21 Mais personne ne veut d'affrontement avec Moscou, insiste l'eurodéputé.
43:25 L'ancien maire de Toulon, Hubert Falco, de nouveau devant la justice.
43:29 Il comparaît en appel pour recel de détournement de fonds publics.
43:32 Il lui est notamment reproché d'avoir mangé gratuitement à la cantine du conseil général du Var durant plusieurs années,
43:38 alors qu'il ne siégeait plus dans cette assemblée.
43:41 Manifestation de joie à Dakar après les premiers résultats de l'élection présidentielle.
43:45 Le candidat anti-système Bassirou Dioum-Mahé-Faï est donné en tête, mais son principal adversaire,
43:52 l'ex-premier ministre Ami Douba, estime que les célébrations sont prématurées et qu'un second tour sera nécessaire.
43:58 Toujours avec Valérie Réillet, tête de liste Renaissance aux européennes.
44:12 Le crime de guerre qui inquiète les européens, Valérie Réillet, a lieu au Proche-Orient.
44:16 Emmanuel Macron a marqué à nouveau sa ferme opposition à une offensive israélienne sur Rafa,
44:21 hier au téléphone avec le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.
44:24 Il a rappelé que le transfert forcé de population constituait un crime de guerre.
44:29 Vu les mots fermes du président français, est-ce que vous considérez que le ton de l'Union européenne envers Israël est à la hauteur ?
44:36 D'abord, il faut rappeler, et l'Union européenne a toujours été très claire sur la condamnation des attaques du 7 octobre,
44:43 qui sont évidemment terribles et innommables, sur le droit d'Israël à se défendre,
44:48 sur la nécessité de libérer de façon inconditionnelle les otages,
44:52 et aussi sur le fait que le respect du droit humanitaire doit être assuré dans la bande de Gaza.
44:59 La situation humanitaire est terrible aujourd'hui à Gaza, et donc oui, il faut être ferme,
45:05 beaucoup plus ferme avec Benjamin Netanyahou, pour qu'il comprenne que le respect du droit humanitaire doit être garanti,
45:13 que l'acheminement des vivres doit être garanti, et que ce qui se passe aujourd'hui à Gaza est indéfendable et inqualifiable.
45:21 Mais il y a des leviers européens pour cela, il y a des aides européennes notamment,
45:25 il y a des échanges entre l'Union européenne et Israël, est-ce qu'il faut actionner ces leviers ?
45:30 Il y a des sanctions sur les colons qui ont été actionnées.
45:34 En Cisjordanie, les colons extrémistes, pas tous.
45:36 Exactement, ce qui est une première démarche.
45:40 Il y a des discours qui sont très fermes, qui sont dirigés à l'endroit de Benjamin Netanyahou.
45:46 Moi j'entends certaines propositions qui voudraient remettre en cause des accords qu'on a avec Israël.
45:52 C'est ce que dit Raphael Glucksmann.
45:54 On parle de la politique de Benjamin Netanyahou.
45:57 On ne parle pas de sanctionner le peuple israélien, et c'est ce à quoi mènerait ce type de proposition.
46:05 Mais la réflexion, cette logique-là, c'est la même pour la Russie ?
46:09 On sanctionne la Russie, donc du coup on sanctionne aussi les Russes ?
46:12 Les accords dont on parle, c'est par exemple empêcher les jeunes israéliens de bénéficier d'Erasmus par exemple.
46:18 Là on est dans une situation politique où il faut...
46:20 Il n'y a pas de sanctions économiques possibles ?
46:21 On est dans une situation politique où il faut avoir un message de fermeté vis-à-vis du gouvernement israélien.
46:27 Quand Jean-Luc Mélenchon dit "à Gaza c'est une politique méthodique de génocide qui est en cours", vous ne dites pas la même chose ?
46:35 Je dis qu'il faut demander, exiger de Benjamin Netanyahou de permettre l'aide alimentaire.
46:42 Aujourd'hui ce qui se passe à Gaza est inadmissible, innommable, inqualifiable.
46:46 Et d'ailleurs je crois qu'il faudra une enquête internationale pour condamner ce qui est condamnable, évidemment.
46:53 La France, les Européens envoient toujours des armes aux Israéliens et des composants militaires. Est-ce qu'il faut arrêter ?
46:58 Là encore, soutien et permettre à Benjamin, aux Israéliens, de se défendre.
47:05 Et puis un discours de vérité vis-à-vis de Benjamin Netanyahou.
47:09 Pardon, je n'ai pas compris. Est-ce qu'on arrête ou on n'arrête pas ?
47:12 Il faut trouver les voies et moyens de pouvoir discuter et engager une discussion ferme avec Benjamin Netanyahou.
47:17 Mais ça passe par éventuellement l'arrêt de l'envoi d'armes aux Israéliens ?
47:22 Il faut en discuter tous ensemble en Europe.
47:24 Là où je vous donne un point entre guillemets, c'est qu'on manque d'une voie diplomatique européenne unie sur ces questions-là.
47:32 Quand Mme Néanayel y a été au début du conflit, elle a été très critiquée parce que justement, sa position d'ailleurs, vous l'aviez compris.
47:39 C'était une erreur de sa part, je le crois.
47:43 Il faut qu'on puisse avoir une voix unique et forte et ferme vis-à-vis de la situation au Proche-Orient.
47:51 Ça nous renforcera et c'est important, je crois, dans la prochaine mandature, qu'on puisse clarifier des positions en la matière.
47:59 Valérie Réillet, sachez que Renaud Delis a suivi cet entretien avec attention en coulisses.
48:04 Il nous a rejoint en plateau et parce qu'il a quelques mots à vous dire.
48:07 Absolument. Bonjour Valérie Réillet. Je vous ai écouté avec beaucoup d'attention et beaucoup d'intérêt.
48:11 Je voulais revenir sur deux ou trois points que vous avez abordés dans l'entretien il y a quelques minutes.
48:15 D'abord, je voulais revenir sur le CETA, cet accord de libre-échange signé avec le Canada, rejeté par le Sénat la semaine dernière.
48:24 Le texte doit venir, puisque le groupe communiste veut l'inscrire dans sa niche parlementaire à l'Assemblée nationale à la fin du mois de mai,
48:30 donc juste avant les élections européennes.
48:32 Pour être bien clair, vous avez dit tout le bien que vous pensez de cet accord du CETA, vous avez dénoncé ce que vous appelez des postures politiciennes qui enterrent cet accord.
48:40 Mais si jamais le texte est rejeté à l'Assemblée nationale, juste avant les européennes, ça signifie très clairement que le CETA est mort et enterré, qu'il ne s'appliquera plus.
48:49 On aura une discussion et ce sera à la décision du gouvernement de voir quelles sont les prochaines étapes.
48:54 Mais clairement, je le redis, c'est une posture de la part de l'extrême gauche et de la droite française.
49:03 Ce serait dévastateur pour nos agriculteurs français et pour le signal qui serait envoyé à nos partenaires européens.
49:09 Et justement, en termes de signal, y compris de signal politique et démocratique, ce ne serait pas dévastateur qu'un texte rejeté par les deux assemblées,
49:15 le Sénat et donc éventuellement l'Assemblée nationale fin mai, continue de s'appliquer, comme vous le laissez entendre.
49:21 Simplement, on a des process institutionnels sur ces questions-là. Moi, je suis convaincue que cet accord est bon pour nos agriculteurs.
49:31 Oui, mais si les parlementaires des deux assemblées sont convaincus du contraire.
49:34 Ce sera à la décision du gouvernement de voir quelle position sera prise par ailleurs.
49:38 Quel que soit le vote de l'Assemblée nationale, le CETA pourrait donc finalement continuer de s'appliquer.
49:41 Il pourrait.
49:42 Justement, pour rester sur la question de la crise agricole qui a concerné la France, pas seulement d'ailleurs, y compris au niveau européen aussi ces dernières semaines,
49:51 Gabriel Attal reçoit aujourd'hui à nouveau la FNSEA. On se souvient que lors de sa visite un petit peu houleuse au Salon d'agriculture,
49:58 Emmanuel Macron a annoncé qu'il allait finalement être favorable, ce qui n'était pas sa position initiale, à des prix planchers pour garantir les revenus des agriculteurs.
50:05 Très concrètement, comment on fait pour mettre en œuvre des prix planchers pour les agriculteurs français dans le cadre de la PAC et de la concurrence d'un certain nombre de productions européennes ?
50:14 Ça, ce sera à voir, à discuter avec chacune des filières pour voir quels sont les prix les plus... qui permettent de répondre aux préoccupations et aux problématiques de chacune des filières.
50:24 Et puis ça se fera évidemment en lien avec les négociations qu'on portera sur la politique agricole commune, ce qu'on porte à l'échelle européenne.
50:30 Il y a les prix planchers, les lois égalimes qu'on a discutées à l'échelle française, on a eu égalime 1, 2, 3, à l'échelle européenne.
50:38 On a un ajustement de la politique agricole commune sur certains éléments pour répondre aux demandes des agriculteurs.
50:43 Mais il n'y a pas de prix planchers à l'échelle européenne, on est bien d'accord.
50:46 Non, non, non, non, non.
50:47 Il pourrait y en avoir en France sans qu'il y en ait dans l'ensemble de l'Union Européenne.
50:49 Ça on discutera. En tout cas, ce qu'on veut porter c'est un égalime européen parce que la loi égalime en France, les lois égalimes,
50:55 même si elles nécessitent d'être améliorées parce qu'il y a des contournements, on doit aussi les porter à l'échelle européenne
51:02 justement pour limiter ces contournements et être plus efficaces en soutien au monde agricole.
51:06 Mais il pourrait y avoir un effet négatif de ces prix planchers s'ils s'appliquaient uniquement en France,
51:10 c'est-à-dire que la compétitivité de l'agriculture française, d'un certain nombre de filières, pourrait souffrir au regard de nos partenaires européens.
51:16 Je pense que ça dépend vraiment de la manière dont ces prix sont construits et élaborés.
51:20 Donc ce sera l'importance de discuter avec chacune des filières.
51:23 Je vais revenir sur un autre sujet que vous avez abordé dans l'entretien et qui est évidemment un enjeu important de l'élection européenne,
51:27 c'est la question migratoire. Vous avez parlé du pacte asile et migration et vous avez indiqué d'ailleurs que vous serez la seule candidate aux élections européennes
51:33 à finalement approuver ce pacte au regard de la position de vos principaux concurrents.
51:38 Et vous avez notamment approuvé aussi le mécanisme européen de solidarité,
51:42 donc la répartition obligatoire sous peine d'amende d'un certain nombre de migrants dans les États.
51:46 Est-ce que ça signifie qu'à vos yeux, la France doit et devra, à l'issue de l'adoption de ce pacte, s'il est validé, accueillir davantage de migrants ?
51:56 Alors ce mécanisme de solidarité, il est important pour permettre aux pays, comme je l'ai dit de première entrée,
52:01 de pouvoir bénéficier de la solidarité des autres.
52:05 On parlerait à la fin de quelques milliers de personnes qu'il faudrait accueillir,
52:12 peut-être en France mais évidemment ailleurs en Europe, on l'a évoqué.
52:17 Donc c'est un principe de solidarité dont la France pourra éventuellement aussi bénéficier demain en cas d'arrivée sur nos terres.
52:26 Ça signifie qu'à l'issue de l'adoption de ce pacte, la France a vocation à accueillir davantage de migrants,
52:32 justement au nom de la solidarité avec ses partenaires, notamment avec l'Italie par exemple ?
52:35 On verra, est-ce qu'on a ou pas des afflux de migrants ? Quelles sont les conditions ?
52:42 En tout état de cause, je le redis, ce sera quelques milliers de personnes si ça se produit,
52:46 et c'est l'importance et le prix de la solidarité européenne.
52:50 Ce sera quelques milliers de personnes ? Vous n'en savez rien, vous dites que ça dépend de l'afflux de migrants et de la question migratoire.
52:55 Il y a des chiffres qui sont envisagés et qui seront plafonnés.
53:00 Vous trouvez aujourd'hui, par exemple au regard de la situation en Italie ou de l'accueil qui a été celui décidé par l'Allemagne il y a quelques années,
53:05 que la France est à la hauteur ? Qu'elle fait son devoir en accueillant suffisamment de migrants aujourd'hui au regard de cette crise migratoire à l'échelle européenne ?
53:12 La question ce n'est pas est-ce qu'on accueille suffisamment ou pas suffisamment, c'est comment on crée les conditions d'un bon accueil.
53:19 Ce pacte Asile-Migration permettra de s'assurer que ceux qui ont vocation à rester sur le territoire européen
53:24 puissent être accueillis dans les meilleures conditions et de s'assurer que ceux qui n'ont pas vocation à rester sur le territoire européen soient renvoyés.
53:30 Donc vous n'avez pas d'opinion personnelle pour juger si la France fait son devoir ou pas à vos yeux en la matière ?
53:37 La France fait son devoir en accueillant de la meilleure manière les personnes qui ont vocation à rester sur le territoire français.
53:42 Un tout dernier thème que vous avez abordé aussi lors de cet entretien à l'instant c'est la question des finances publiques
53:47 et la situation combien inquiétante des finances publiques françaises. On devrait connaître d'ailleurs le chiffre du déficit sur 2023 demain.
53:55 L'INSEE doit dévoiler le chiffre demain et on redoute un dérapage assez important au regard de l'objectif qui avait été annoncé
54:01 qui était au départ de 4,8%, on devrait être bien au-delà de 5%.
54:04 Vous avez expliqué que cette situation des finances publiques était à la fois, je vous cite, la question d'un endettement historique quasiment,
54:12 qui était aussi lié à l'effort qui avait été fourni au moment de la crise Covid et pour sortir de la crise Covid,
54:17 un effort hors norme du gouvernement français, vous l'avez applaudi, mais est-ce que ce n'est pas aussi le résultat
54:22 de sept ans de présence d'Emmanuel Macron à l'Elysée et de Bruno Le Maire à Bercy ?
54:28 Écoutez, la France n'a pas eu un budget à l'équilibre depuis 1974.
54:34 Et la France n'a jamais eu un déficit public et un endettement, surtout un endettement aussi fort de toute son histoire.
54:39 On a protégé les Français, donc je le redis, il y a le stock d'endettement et puis il y a les mesures politiques qui ont été prises
54:44 pour soutenir et protéger les Français au maximum dans les crises qu'on a traversées.
54:48 Et qui ont aggravé la situation des finances publiques françaises.
54:50 C'est la raison pour laquelle il faut entrer dans une nouvelle séquence avec une baisse de l'endettement tout en maintenant l'investissement, c'est fondamental.
54:57 Merci Valérie, merci à vous Renaud Delis, Valérie Tête de liste Renaissance aux Européennes, merci également à Jorgen Ullrup,
55:05 Stéphano Montefiori, Julie Marais-Leconte pour cette émission, le prochain numéro de Demain l'Europe, salut.
55:10 Et bien c'est vendredi avec Raphaël Glucksmann, tête de liste PS Place Publique, d'ici là l'information continue sur France Info.
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