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  • 30/11/2023
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 *Musique*
00:08 Bienvenue dans Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Delis, évidemment. Bonjour Renaud.
00:13 - Bonjour Salia.
00:14 - Et nous informer autour de la table Roselyne Fèvre, chef du service politique de France 24. Bonjour Roselyne.
00:20 - Bonjour Salia.
00:21 - Vous êtes en forme, tout va bien ?
00:22 - Tout va bien. Un peu frais, un peu frais mais...
00:24 - Ouais, on a froid. On a froid ce matin.
00:25 Sylvain Courage est à vos côtés, directeur adjoint de la rédaction de l'OPS.
00:29 - Bonjour.
00:30 - Bienvenue Sylvain.
00:31 - Merci.
00:31 - Renaud Delis, c'est aujourd'hui l'ouverture de la COP28 à Dubaï.
00:35 - Eh oui, alors pas n'importe où effectivement à Dubaï, on aura l'occasion d'y revenir. Un choix qui peut surprendre.
00:41 On regarde notamment du fait qu'il s'agit d'un pays producteur de pétrole mais donc une nouvelle grande messe, cette COP28,
00:48 donc consacrée évidemment au climat. 140 chefs d'État et de gouvernement réunis dans ce pays.
00:54 Joe Biden, lui, ne s'y rendra pas, le président américain n'y sera pas.
00:58 - Huit ans après la signature de l'accord de Paris, est-ce que les objectifs fixés à l'époque en 2015 sont encore atteignables ?
01:05 Et d'ailleurs, à quoi servent encore ces grandes messes ?
01:09 Sont-elles vraiment utiles ?
01:10 Est-ce que les proclamations, les déclarations d'intention peuvent être à un moment ou à un autre, être véritablement suivies des faits ?
01:17 Voici ce qu'en disait il y a quelques minutes sur ce plateau votre invité, Julien Bayou, député écologiste de Paris.
01:24 - On a absolument toujours plus besoin de ce cadre de discussion multilatérale.
01:29 C'est notamment les pays du Sud qui le réclament parce que sinon, ça se discute au G8 ou ça ne se discute pas du tout.
01:35 L'enjeu pour que la COP soit réussie ou en tout cas qu'on puisse commencer à parler de succès, c'est, vous l'avez dit, la fin des énergies fossiles.
01:42 Quand on dit fossiles, il ne faut pas parler que de charbon parce que la France a sacrément tendance à parler que de charbon
01:47 pour éviter de parler des sujets qui fâchent, c'est-à-dire le gaz et le pétrole.
01:52 Et la fin des énergies fossiles commence par ne pas faire de nouveaux projets.
01:57 - Alors est-ce qu'effectivement cet enjeu, qui est l'enjeu essentiel de cette COP, s'affranchir de notre dépendance aux énergies fossiles,
02:04 est-ce que cet enjeu peut être atteint, peut-être pas d'ici deux semaines à l'issue de la COP,
02:09 mais en tout cas est-ce qu'on peut s'engager résolument dans cette voie à l'occasion de cette COP28 ?
02:14 - Roselyne Plebs ?
02:16 - Alors ce n'est pas illusoire, mais ça va être difficile et ça va être très long.
02:22 Et surtout, notamment sur certains secteurs, je ne vois pas comment l'aviation pourrait avoir des avions électriques.
02:30 Enfin pas pour tout de suite.
02:31 - Et l'hydrogène, ça commence ?
02:32 - Ça commence, mais ça va être assez long.
02:36 Et ce qui est vrai, parce que dans le fond, la question qu'on peut se poser, c'est effectivement à quoi bon continuer ?
02:45 Est-ce que le réchauffement climatique, ça y est, on ne peut plus rien faire ?
02:49 C'est en tout cas le thème d'un sondage qui avait été fait dans le monde auprès de 10 000 jeunes,
02:54 et eux, ils sont très catastrophistes.
02:57 Ils pensent que c'est foutu, on atteindra les 3 degrés de plus d'ici la fin du siècle.
03:06 Donc les émissions de gaz, effectivement, à effet de serre, continuent d'augmenter de 2 %,
03:11 alors qu'il faudrait les abaisser de 43 % d'ici 2030 pour arriver à 100 % d'ici 2050.
03:18 Donc vous voyez, il y a quand même beaucoup de boulot,
03:21 mais l'aspect positif tout de même, c'est que les technologies font énormément de progrès,
03:28 que le prix des batteries a baissé de 93 %, ce qui est quand même important pour faire des voitures électriques,
03:33 et que les panneaux solaires aussi sont en baisse.
03:36 Donc tout ça constitue, on va dire, une matière assez positive,
03:41 mais qui va prendre du temps, parce que le renouvelable prend du temps.
03:44 Mais les pays, par exemple, comme les États-Unis, s'y sont mis, les Chinois s'y mettent,
03:47 il y a du retard, mais les consciences, à mon avis, ont impacté.
03:55 Peut-on espérer des résultats de cette COP28 qui s'ouvre donc à Dubaï, pays pétrolier ?
04:01 On continue d'en parler juste après le Fil info à 9h10.
04:04 Maureen Suynard.
04:06 Le bilan s'alourdit à Jérusalem.
04:08 Trois morts et six blessés dans une attaque à l'arme à feu ce matin.
04:11 La police affirme que les deux assaillants ont été tués.
04:14 Cette attaque s'est déroulée alors que dans la bande de Gaza,
04:16 les armes doivent encore se taire aujourd'hui.
04:18 La trêve est prolongée pour un septième jour.
04:21 C'est une première depuis 2015.
04:22 Les prix de l'immobilier ancien en baissent.
04:25 En France, 1,8% au troisième trimestre sur un an.
04:29 Par ailleurs, l'inflation ralentit en novembre, plus 3,4% sur un an.
04:34 Les députés poursuivent l'examen du projet de loi Immigration à l'Assemblée nationale.
04:37 Et les élus rejettent la suppression de l'aide médicale d'État
04:41 qui avait été introduite par les sénateurs.
04:43 31 ans après les géodivers d'Alberville,
04:46 la France en très bonne voie pour accueillir ceux de 2030.
04:50 Il n'y a plus que la candidature des Alpes françaises en lice.
04:53 Les écologistes dénoncent un scandale environnemental.
04:56 Il faut tenir compte du réchauffement climatique,
04:58 répond sur France Info le président du comité national olympique sportif français
05:04 qui promet que la neige sera très majoritairement naturelle.
05:07 *Générique*
05:18 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Delis,
05:21 avec Roselyne Fèvre, aussi chef du service politique de France 24,
05:25 et Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs.
05:28 Sylvain, juste avant le Fil info, on rappelait les propos de Julien Bayou,
05:31 député écologiste de Paris, qui disait
05:34 "Cette COP, certes, elle a lieu à Dubaï, certes, il y a l'absence de l'américain Joe Biden
05:39 ou du chinois Xi Jinping, les deux pays les plus pollueurs du monde,
05:43 mais cette COP, elle est importante, notamment pour les pays du Sud, les pays émergents."
05:47 Oui, parce qu'on comprend bien qu'il y a, en plus de tous les problèmes que vous avez mentionnés,
05:52 il y a la question de la solidarité dans l'effort qui doit être fourni
05:56 pour baisser les émissions de gaz à effet de serre,
06:00 et donc les pays du Sud, qui eux n'ont pas réalisé totalement leur croissance,
06:05 qui ont des ressources aussi dans ce domaine,
06:08 ils disent aux pays du Nord "commencez, allez-y les premiers, puisque vous êtes responsables finalement".
06:15 "Vous avez bien profité".
06:15 Voilà, vous êtes responsables de la situation actuelle,
06:17 de l'élévation des températures moyennes à la surface de la Terre,
06:21 inéluctable d'ici à la fin du siècle,
06:23 donc laissez-nous au moins une chance,
06:25 et donc il y a un énorme sujet de rapport Nord-Sud,
06:28 pour simplifier la géographie,
06:31 et ça va être au cœur de la COP,
06:33 mais c'est vrai que du coup, l'absence par exemple des États-Unis au regard de cette question
06:37 est quand même très dommageable,
06:38 parce que s'il y a un pays qui est en tête des émissions par habitant,
06:43 et qui est aussi un pays producteur d'hydrocarbures et de gaz,
06:49 c'est bien les États-Unis,
06:51 et donc il faut aussi que les pays du Nord soient là,
06:55 soient au rendez-vous de leur responsabilité.
06:56 L'objectif affiché, c'est limiter le recours aux énergies fossiles.
07:02 Renaud, pétrole, gaz, charbon, c'est les trois.
07:06 Voilà, ce qui est possible effectivement qu'à l'échelle planétaire,
07:10 si un vrai système de solidarité internationale se met en place.
07:13 Si on évacue même l'argument culpabilisant de dire
07:17 "c'est le Nord qui a pollué la planète depuis des décennies,
07:20 depuis des siècles, c'était à lui de payer",
07:21 si on retire cet argument-là, de toute façon,
07:23 en termes d'efficacité, de logique, cette solidarité financière,
07:27 elle est indispensable.
07:28 Et donc c'est effectivement, évidemment,
07:31 au Nord de payer pour le Sud, en quelque sorte.
07:33 Tout simplement pour que ça marche,
07:34 parce que les pays pauvres n'ont pas les moyens de financer
07:38 la transition écologique qui est un enjeu extrêmement coûteux,
07:42 et c'est l'intérêt des pays du Nord que de le financer,
07:45 y compris évidemment de l'autre côté de la planète,
07:48 pour les pays dits du Sud.
07:49 C'est aussi l'intérêt, c'est un enjeu planétaire.
07:52 Le réchauffement climatique ne s'arrête pas à telle ou telle frontière.
07:55 - Mais il n'y a pas un peu de schizophrénie dans les pays du Nord, justement ?
07:58 La position de la France pour cette COP28,
08:01 ça va être justement de demander à la création d'un fonds international
08:04 pour aider les pays émergents à financer la transition écologique,
08:11 sans passer effectivement en évitant le charbon.
08:15 Mais nous aussi, on utilise du charbon
08:17 quand on a été obligé à un moment de rouvrir nos...
08:20 - Bien sûr, mais même si globalement sur la longue durée,
08:22 on voit que la France et au-delà d'ailleurs l'Europe sont plutôt sur la bonne voie.
08:26 On peut dire que là, ça ne va pas assez vite,
08:27 qu'il faudrait investir davantage pour s'affranchir des énergies fossiles,
08:31 y compris du charbon.
08:32 Vous avez raison, et on a vu ce qui s'est passé en Allemagne
08:34 lorsque l'Allemagne a décidé de sortir du nucléaire.
08:36 Mais on voit bien que globalement, l'Europe parfois d'ailleurs prétend
08:40 un peu donner des leçons et montrer qu'elle est la bonne élève.
08:43 Mais évidemment, au regard des moyens de l'Europe
08:46 et au regard de la situation des pays du Sud,
08:49 il ne suffit pas de donner des leçons en disant
08:52 "ça va mieux que si c'était pire", en tout cas chez nous.
08:54 Il faut évidemment bâtir ce système de financement international.
08:57 Et le Nord a vocation à payer pour le Sud.
08:59 Simplement, c'est aussi l'intérêt du Nord, encore une fois.
09:01 Après, dans les pays du Nord, dans les pays occidentaux,
09:05 notamment européens, en particulier européens et y compris en France,
09:09 il y a deux phénomènes dans l'opinion qu'il faut essayer de conjurer
09:12 parce que les deux nous conduisent à la catastrophe,
09:15 en tout cas à l'incapacité de surmonter cette catastrophe.
09:17 D'un côté, on voit monter une hostilité d'une bonne partie de l'opinion en Europe
09:22 aux mesures coercitives nécessaires et indispensables, incontournables
09:26 pour lutter contre le réchauffement climatique.
09:28 Donc on voit tout ça, c'est nourri, c'est attisé d'ailleurs
09:31 par un certain nombre de partis populistes d'extrême droite un peu partout en Europe
09:35 et y compris en France.
09:36 Bien sûr, il suffit de regarder la position du Rassemblement national sur ce sujet
09:40 qui en clair n'a absolument aucune proposition d'ailleurs.
09:42 Et toutes les hypothèses sont rejetées par le parti d'extrême droite
09:46 parce que justement, ils jouent sur ce ressort-là.
09:48 Donc évidemment, ça c'est un danger politique et c'est une hostilité
09:52 qui monte dans l'opinion.
09:53 Et puis l'autre, vous l'évoquiez tout à l'heure, c'est le catastrophisme
09:57 ou une vision apocalyptique défendue par certains militants radicaux
10:02 au contraire, dans l'autre sens, qui aboutissent au fait de baisser les bras.
10:06 Foutu pour foutu, voilà, laissons tomber, etc.
10:08 Et ça aussi, c'est évidemment une perspective extrêmement inquiétante.
10:14 Il faut trouver une voie médiane, c'est-à-dire prendre en charge ce défi,
10:18 s'y atteler en s'appuyant évidemment sur la science
10:22 et puis sur une vraie volonté politique et sur des vraies capacités de financement.
10:26 Est-ce qu'il faut aussi s'appuyer sur ces grandes multinationales
10:29 comme Total, entreprise française, qui dit,
10:32 alors Patrick Poulainier, le patron de Total, qui dit
10:34 "Moi je veux bien, j'ai mis 25% de mes investissements
10:37 pour la transition énergétique, pour les énergies renouvelables,
10:41 mais j'ai encore beaucoup, beaucoup de demandes de pétrole."
10:44 C'est le problème de l'offre et de la demande.
10:46 C'est que Patrick Poulainier, il dit "Bah oui, mais moi je produis du pétrole
10:49 parce qu'on me demande. Si on me demande de ne plus en produire
10:51 parce qu'il n'y a plus de demande, et bien j'en produirais plus
10:53 et je ferais autre chose."
10:55 Mais il ne parle que business, ça, du coup.
10:59 Mais non, c'est pas qu'il parle business, c'est qu'il dit
11:01 "Mais on me demande d'en produire, donc j'en produis."
11:03 Mais les écologistes ont le raisonnement inverse.
11:07 Ils disent "Bah oui, mais si on produit plus de pétrole,
11:10 et bien les gens se mettront forcément, non pas à la charrette,
11:13 mais peut-être à l'électrique, parce que les prix du verre vont baisser."
11:19 C'est dans le sens de l'histoire, c'est ce qui va se passer.
11:22 C'est d'abord ça se comprit Biden aux Etats-Unis,
11:26 et ce qu'il fait pour que les prix baissent.
11:29 - Stylvain ?
11:30 - Pour changer le comportement de Patrick Poulainier
11:32 et de toutes les majors du pétrole,
11:34 il faudrait qu'ils payent le prix des conséquences futures
11:37 de leur extraction pétrolière.
11:39 Ça s'appelle des externalités en économie.
11:41 Et la seule manière de corriger ça, c'est la taxe.
11:43 La taxe carbone, c'est aussi la manière de financer la solidarité Nord-Sud.
11:47 Donc le grand tabou, l'éléphant dans la pièce, comme on dit, de la COP,
11:51 c'est ça, c'est à quel prix va-t-on enfin taxer le carbone ?
11:56 On sait la difficulté de trouver un accord international là-dessus,
12:00 on sait la difficulté aussi de faire passer ça auprès de l'opinion.
12:02 On l'a vu en France avec la révolte des GJ,
12:05 qui était basée sur l'augmentation de la taxe carbone.
12:07 Mais c'est pourtant la seule solution en termes économiques
12:10 pour appliquer un vrai prix à l'extraction pétrolière.
12:13 Il faudrait qu'elle paye le prix des dégâts qu'elle va causer.
12:16 Et de financer la solidarité financière, vous avez raison,
12:19 et de financer aussi justement les investissements nécessaires
12:24 pour développer des énergies alternatives, des énergies renouvelables.
12:27 Évidemment, il faut aller taper au portefeuille, entre guillemets,
12:31 de ces majors, de ces grands groupes pétroliers.
12:33 C'est même pas là aussi une question d'ailleurs de justice
12:36 ou de culpabilisation, c'est une question d'intérêt.
12:38 Si on veut faire émerger, et on le sait, il faut des énergies renouvelables
12:41 alternatives aux énergies fossiles, c'est tout l'enjeu.
12:44 Il faut aller dans cette direction-là.
12:46 C'est pour ça que la justification de Patrick Pouyanné sur "on m'en demande, j'en produis"
12:50 est un petit peu courte.
12:51 C'est-à-dire, évidemment que la demande suscite une production,
12:56 mais un groupe tel que Total et d'autres grands groupes
12:59 peuvent aussi eux-mêmes réfléchir à la reconversion de leur mode de production
13:04 et se tourner vers d'autres productions peu à peu.
13:07 Enclenchés, il y a d'innombrables multinationales dans des tas de secteurs d'activité
13:12 qui ont changé leur production parce que tel ou tel produit
13:16 était soit plus rentable pour eux, soit parce qu'il y avait une autre demande qui émergeait.
13:21 Il y a une demande d'énergie renouvelable qui émerge,
13:23 donc il faut aller se tourner vers les producteurs d'énergie fossile
13:26 pour leur demander d'y contribuer, de la financer et de la soutenir.
13:30 Merci beaucoup à tous les trois. Dans un instant, juste après le Fil info de 9h20 de Maureen Suiniard,
13:34 on va parler d'Éric Dupond-Moretti.
13:36 Il a été relaxé hier et il reste donc ministre. A tout de suite.
13:39 Vladimir Poutine salue un homme d'État sage et visionnaire.
13:44 Le chef d'État russe réagit à la mort d'Henri Kissinger,
13:47 l'ancien secrétaire d'État américain avait 100 ans.
13:50 Il a été l'un des visages emblématiques de la diplomatie américaine.
13:53 Il a œuvré notamment au rapprochement des États-Unis et de l'URSS.
13:57 Israël espère pouvoir libérer de nouveaux otages.
14:00 Le pays accepte, tout comme le Hamas, de prolonger la trêve.
14:03 Elle devait se terminer ce matin, elle durera finalement au moins jusqu'à demain matin.
14:07 Le groupe terroriste demande en échange la libération de détenus palestiniens.
14:11 Cinq Français sont toujours portés disparus depuis les attaques du Hamas du 7 octobre.
14:16 L'Anses demande aux autorités de santé d'encadrer l'usage des sachets de nicotine pour les mineurs.
14:21 L'agence de sécurité sanitaire inquiète du nombre d'intoxications liées aux produits
14:26 avec de la nicotine et du tabac chez les adolescents et même les bébés des jeunes enfants
14:32 qui avalent par erreur du tabac, notamment des billes aromatiques.
14:37 Il ne quitte pas sa première place l'artiste français le plus écouté à l'étranger.
14:42 Reste David Guetta.
14:44 Les plateformes de streaming publient le classement des morceaux les plus écoutés cette année.
14:48 En France, le rap est le genre musical le plus écouté.
14:51 France Info.
14:56 Les informés. Renaud Dely.
14:59 Saliha Brakia.
15:02 De retour sur le plateau des informés avec Roselyne Fèvre, chef du service politique de France 24
15:07 avec Sylvain Courage, aussi directeur adjoint de la rédaction de l'Obs et Renaud Dely.
15:11 Il y a un homme qui a bien dormi cette nuit. Il s'appelle Éric Dupond-Moretti parce qu'il a été relaxé.
15:15 Oui, le garde des Sceaux qui a donc été relaxé hier de l'accusation de prise illégale d'intérêt
15:19 relaxé par la Cour de justice de la République composée, rappelons-le, de trois magistrats et douze parlementaires.
15:24 Seule instance à même de juger des ministres pour des faits commis pendant l'exercice de leur fonction.
15:30 Le garde des Sceaux qui donc reste ministre, membre du gouvernement d'Elisabeth Borne,
15:35 qui s'est réjoui elle aussi d'ailleurs de cette décision, décision critiquée à l'inverse par certains partis d'opposition,
15:40 notamment par la France Insoumise qui dénonce une décision politique.
15:44 Le garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, qui était l'invité hier soir du 20h de France 2.
15:48 La Cour de justice de la République a dit que je n'avais pas voulu me venger,
15:54 ce que j'avais toujours affirmé.
15:57 Moi, je veux tourner la page, même si c'était quelque chose de douloureux,
16:02 et je veux reprendre le cours ordinaire de mon travail.
16:04 C'est la raison d'ailleurs pour laquelle je suis resté un long moment après la décision
16:11 au palais de l'Élysée pour rencontrer le président de la République.
16:13 Relaxé, Blanchig, Éric Dupond-Moretti restent donc ministre, membre du gouvernement.
16:18 Il n'y avait pas d'élément intentionnel dans la situation de conflit d'intérêts.
16:22 C'est ce qu'on peut lire dans le jugement.
16:24 Dans le même temps d'ailleurs, un autre ministre a été renvoyé devant les tribunaux,
16:29 c'est Olivier Dussopt qui a été jugé devant le tribunal correctionnel de Paris pour favoritisme.
16:34 Et le tribunal a requis à son endroit 10 mois de prison ex sursie et 15 000 euros d'amende,
16:38 mais pas d'inégibité au vu de l'ancienneté des faits.
16:41 On le constate avec ces deux cas différents.
16:44 Comment juger les ministres ?
16:46 Quelle est l'instance judicieuse et légitime pour juger les ministres
16:51 et rétablir aussi le lien de confiance peut-être entre les élus et leurs électeurs ?
16:56 Un certain nombre de voix, notamment celle de Julien Bayou, député écologiste
17:00 qui était votre invité il y a quelques minutes,
17:01 préconise la suppression de la Cour de justice de la République.
17:05 Et d'ailleurs, Julien Bayou a déposé une proposition de loi en ce sens.
17:08 - Roselyne Fèvre. - Alors c'est vrai que cette juridiction d'exception,
17:12 c'est une curiosité française.
17:14 Personne au monde n'a une juridiction pour juger des ministres.
17:21 Ils vont tous devant la justice ordinaire.
17:25 Alors c'est vrai que ça peut paraître absurde,
17:27 ou en tout cas c'est soumis au doute absurde,
17:29 parce que vous avez quand même des magistrats qui...
17:33 parce que la majorité parlementaire met trois magistrats, il me semble,
17:38 dans cette juridiction,
17:40 donc les magistrats qui vont juger leurs ministres
17:43 et les politiques qui vont devenir des juges
17:46 et qui vont juger les siens, ou en tout cas un représentant politique qu'ils connaissent
17:54 et soit qu'ils combattent, soit qu'ils, dans le cas de Moretti,
17:58 soit qu'ils connaissent bien en tout cas et qu'ils soutiennent.
18:03 Donc il pèse quand même sur cette juridiction forcément un doute de partialité,
18:09 c'est-à-dire qu'on va accuser les juges effectivement de faire de la politique
18:14 et de vouloir se venger peut-être d'un ministre.
18:18 - Dans un sens ou dans un autre d'ailleurs.
18:20 Là, la France Insoumise parle de petits arrangements entre amis.
18:22 - Voilà, et les politiques seront de toute façon...
18:24 - Si ça avait été l'inverse, ça aurait été la même chose.
18:25 - Voilà, et de toute façon les politiques seront aussi suspectés de se tenir les coudes.
18:29 Donc cette cour effectivement soumise à cette suspicion qui va, à mon avis, alimenter,
18:37 c'est assez impopulaire comme décision en tout cas vis-à-vis de l'opinion
18:42 parce que ça va donner le sentiment une fois de plus,
18:44 alimenter le populisme comme quoi on se tient les coudes,
18:48 les élites s'en sortent toujours, etc.
18:50 - Sur le fond, Julien Bayou, député écologiste qui était aussi juge suppléant lors de cette affaire,
18:56 disait "mais en plus nous on n'est même pas formés au droit pénal".
18:58 - Voilà, en plus.
18:59 - On n'y connaît rien et puis sur une même journée on peut basculer,
19:03 on est juge et puis on enlève notre robe et on redevient militant politique
19:07 où on a envie d'affronter le gouvernement.
19:08 - Si je peux me permettre, ça c'est le cas pendant des cours d'assises,
19:10 les citoyens qui sont appelés à devenir juges dans les cours d'assises
19:13 ne sont pas formés au droit pénal, donc cet argument-là...
19:16 - Lui il s'est senti un peu...
19:17 - Il s'est senti un peu recevable, ou alors il faut supprimer les cours d'assises,
19:20 les jurés de citoyens.
19:21 - Ou alors il faut que Julien Bayou se forme.
19:23 - C'est aussi une option, effectivement.
19:25 - Mais la Cour de justice de la République, sa suppression a été prévue par François Hollande,
19:31 enfin en 2012 il y a une commission qui avait été...
19:33 enfin une mission qui avait été confiée à Lyon et Jospin
19:36 et qui préconisait de la supprimer pour effectivement recourir aux juridictions ordinaires,
19:42 pour juger des ministres.
19:43 C'était le cas aussi d'Emmanuel Macron qui en 2017 proposait sa suppression,
19:49 donc on voit bien que c'est une institution qui est douteuse.
19:51 Après il y a quand même une difficulté pour régler les rapports entre les pouvoirs,
19:55 dans la conception de l'équilibre des pouvoirs,
19:57 puisqu'il y a le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif.
20:00 C'est vrai que c'est tout à fait différent le cas du Sopte,
20:05 il est jugé pour des faits antérieurs, il était maire d'Hanonin,
20:09 donc lui il est jugé par la justice ordinaire et du coup il est quand même très menacé,
20:14 en tout cas le réquisitoire est sévère,
20:16 on verra ce que ça donne en janvier au moment du délibéré,
20:20 mais il y a deux poids deux mesures, c'est vrai, apparent,
20:23 donc c'est pas très satisfaisant.
20:25 La difficulté c'est pour les ministres en exercice.
20:28 C'est là que le problème se pose,
20:30 parce qu'il y a quand même un affrontement logique entre le judiciaire et le politique,
20:35 et donc comment on règle ça ?
20:37 On peut poursuivre un ministre pour tout et n'importe quoi en fait, Renaud,
20:40 c'est pas la difficulté, c'était le sujet pour Agnès Buzyn,
20:44 il faut sans aucun doute en tout cas un système de filtre
20:49 pour éviter qu'une avalanche de plaintes farfelues, saugrenues,
20:54 n'entrave l'action publique et l'action des ministres en exercice.
20:57 Donc c'est en ce sens d'ailleurs qu'avait été pensée cette institution,
21:02 cette instance, d'ailleurs la CJR c'est très récent,
21:05 elle a été créée en 1999 seulement,
21:07 on a vécu pendant...
21:09 - 93 !
21:11 Premier jugement 99, oui.
21:13 - Autant pour moi, effectivement, c'est créé en 93,
21:15 le premier jugement 99, même 93 ça reste récent,
21:17 vous en conviendrez, Sylvain ?
21:19 Mais c'est vrai qu'il y a un vrai problème,
21:21 qui mon avis tient au fait d'une part qu'elle est composée par des parlementaires,
21:25 donc par des élus, qu'ils soient de la majorité ou de l'opposition,
21:28 le fait est que ce sont en quelque sorte des paires en politique de celui qu'ils jugent,
21:33 et d'autre part par trois magistrats,
21:35 dont le cas présent c'était encore plus problématique puisqu'il s'agit du Gardez-Sceaux,
21:38 alors certes ces magistrats sont indépendants,
21:40 mais le fait est qu'ils entretiennent un lien professionnel de fait avec le ministère de la Justice,
21:45 donc ça rajoutait un petit peu à ce brouillard.
21:47 Donc au-delà de cette décision, parce qu'il ne s'agit pas de contester cette décision,
21:50 forcément ceux qui se réjouissent de la relaxe d'Éric Dupond-Moriti vont dire
21:54 "oh là là c'est parce qu'il est relaxé que la question de la CJR se pose",
21:57 non, elle se posait avant, elle se pose après cette décision,
22:00 et elle se pose toujours pour les pouvoirs en place et pour les futurs d'ailleurs,
22:04 et il aurait intérêt, me semble-t-il, par-delà les petits calculs partisans des uns ou des autres,
22:08 de se plonger sur une réforme nécessaire aujourd'hui de ce mode de jugement des ministres,
22:15 parce que c'est vrai que ça participe un peu plus de la défiance globale qui peut les menacer d'ailleurs,
22:22 et emporter les élus quels qu'ils soient, la défiance qui se creuse entre les élus et les électeurs.
22:27 Merci beaucoup, merci à tous les trois, Roselyne Fèvre, chef du service politique de France 24,
22:32 merci d'être passée chez nous, Sylvain Courage, directeur adjoint de la rédaction de l'Obs,
22:37 on va en profiter pour jeter un coup d'œil au numéro de cette semaine,
22:40 un dossier sur les nouvelles recrues du trafic de drogue.
22:43 Oui, une enquête très approfondie sur les ressorts psychologiques du passage à l'acte
22:49 de jeunes adolescents recrutés par les narcotrafiquants,
22:52 et qui procèdent à des règlements de comptes,
22:55 et c'est un phénomène qui inquiète beaucoup la police et la justice.
22:58 C'est-à-dire cette semaine dans l'Obs, merci beaucoup Renaud.
23:01 Merci, Sadia.
23:02 Les informés sont de retour ce soir avec Bérangère Bonte et Jean-François Aquilli, à 20h.

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