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  • 28/11/2023

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00:00 *Musique*
00:07 Bienvenue dans Les Informés, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info.
00:11 Comme tous les matins, Renaud Delis est là.
00:13 Bonjour, Saliha.
00:14 Bonjour, et autour de la table, nos informés du jour.
00:16 Aurélien Herbemont, journaliste politique à France Info, vous présentez aussi le Brief politique tous les matins à 7h24.
00:22 C'est ça, bonjour.
00:23 A vos côtés, Adrien Bec... Pas du tout à vos côtés, Adrien Bec il est à l'autre bout du plateau.
00:27 Adrien Bec, chef adjoint du service politique de France Info.
00:30 Et là aussi, bonjour.
00:31 Et Paul Lobacher, lui il est juste à côté d'Aurélie.
00:33 Paul Lobacher, journaliste politique au Figaro, bienvenue.
00:35 Bonjour.
00:36 Paul.
00:37 Renaud Delis, on commence avec ces otages français, ces trois otages français qui ont été libérés par le Hamas.
00:43 Eh oui, libérés donc hier soir par le Hamas, les trois premiers otages français libérés,
00:48 durant donc cette trêve, cet accord conclu entre Israël et le Hamas.
00:52 Cette trêve qui d'ailleurs est prolongée pour au moins 48 heures, elle devait s'achever ce matin,
00:57 elle est à l'heure qu'il est donc prolongée jusqu'à jeudi matin.
01:00 Trois otages français qui ont donc été libérés hier soir, il s'agit de trois enfants, trois mineurs,
01:04 deux enfants de 12 ans, Eytan et Erez, et puis une adolescente de 16 ans, Sahar, qui est la sœur d'Erez Calderon.
01:12 Une décision, une libération qui évidemment réjouit le chef de l'État Emmanuel Macron
01:18 et le porte-parole du gouvernement Olivier Véran qui était votre invité il y a quelques minutes sur ce plateau.
01:22 Je peux vous dire d'abord que c'est une bonne nouvelle que nous saluons.
01:25 Ces trois enfants ont été libérés parce que la France a usé de son influence diplomatique pour peser,
01:31 faire en sorte qu'il y ait des ressortissants français, notamment ces enfants, parmi les otages libérés.
01:36 Il y a cinq français qui manquent encore à l'appel.
01:38 On se mobilise pour pouvoir les identifier et les libérer s'ils étaient retenus otages.
01:43 Cinq français donc toujours portés disparus. Rappelons aussi que les pères des enfants libérés hier
01:51 sont eux aussi toujours détenus par les terroristes du Hamas.
01:54 Quel a été le rôle des autorités françaises dans ce processus de libération ?
01:58 Et peut-on espérer que les négociations se poursuivant au cours des jours qui viennent,
02:04 les autres français portés disparus alors qu'ils sont libérés eux aussi, comme d'ailleurs les autres otages ?
02:10 La France a usé ses influences diplomatiques, c'est ce que disait à l'instant Olivier Véran.
02:14 Adrien Beck, vous étiez dans les bagages, si je puis dire, de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées,
02:19 quand il a fait sa tournée au Proche-Orient.
02:21 Oui, c'était une tournée dont l'un des objectifs était de peser pour ces libérations.
02:29 Et effectivement, la France a fait ce qu'elle pouvait.
02:33 Ce que je veux dire par là, c'est que la France n'était pas dans le jeu,
02:36 la France n'était pas partie prenante dans ces négociations.
02:39 Les négociations ont été conduites sous l'égide du Qatar, qui est le médiateur,
02:43 parce que le Qatar a l'avantage de parler à la fois aux Hamas et aux Israéliens.
02:47 Les États-Unis ont joué un rôle également important dans la conduite de ces négociations.
02:52 L'Égypte également, parce que l'Égypte est en frontalière avec Gaza,
02:56 il y a du renseignement qui arrivait d'Égypte.
02:59 Mais la France, en réalité, n'avait pas véritablement de poids.
03:03 La seule manière pour les Français, les autorités françaises, de peser dans ces négociations d'otages,
03:09 c'était d'aller carrément, physiquement, c'est ce qu'Emmanuel Macron a demandé à Sébastien Lecornu,
03:16 d'aller physiquement pour peser, pour montrer que les otages français étaient la priorité du gouvernement français,
03:22 et donc essayer d'obtenir ces libérations en martelant, quelque part, l'importance de ces libérations pour la France.
03:32 Et on l'a vu, Sébastien Lecornu multipliait les allers-retours.
03:34 Il y a même eu un week-end où il est allé deux fois au Qatar.
03:37 Oui, alors en fait, on est arrivé au Qatar, effectivement, le jeudi.
03:40 Donc là, l'idée, à ce moment-là, c'est le moment où on apprend qu'il peut y avoir ces trois mineurs qui peuvent être libérés,
03:48 qui pourront faire partie de l'accord comprenant une cinquantaine de mineurs et de femmes libérées par le Hamas.
03:55 Le lendemain, ensuite, c'est Sébastien Lecornu qui va à Tel Aviv pour essayer, là encore, de peser au niveau des autorités israéliennes.
04:02 Mais finalement, il choisit, avec Emmanuel Macron, de retourner au Qatar.
04:07 Il y a un signal diplomatique qui est envoyé.
04:09 Aller une fois sur place, c'est démontrer de l'intérêt.
04:12 Et aller une deuxième fois, c'est vraiment...
04:14 Insister.
04:15 Voilà, insister et montrer une volonté d'enfoncer le clou.
04:18 Mais c'est aussi s'assurer, effectivement, que ces trois otages sont bien sur la liste,
04:22 que tout est bien, que les messages sont bien passés.
04:26 Parce qu'il faut aussi comprendre que le Qatar a dû aussi faire pression, d'une certaine façon, sur le Hamas,
04:32 qui n'était pas, peut-être aussi pour des raisons de position française,
04:37 n'était peut-être pas forcément enclin à favoriser des otages français.
04:41 Donc, il fallait vraiment remarteler ça et remontrer que la France avait la volonté, la priorité de libérer ces otages.
04:49 On continue de parler des coulisses, de la libération de ces trois otages français,
04:54 ces trois adolescents qui ont pu être libérés hier par le Hamas, juste après le Filinfo à 9h11.
05:00 Maureen Souniard.
05:01 La trêve se prolonge après un accord entre le Hamas et Israël.
05:05 Elle durera au moins jusqu'à jeudi matin.
05:07 L'État hébreu affirme ce matin que dix nouveaux otages doivent être libérés aujourd'hui.
05:12 Trois Français ont pu être relâchés la nuit dernière.
05:15 Etan, Sahar et Herez, âgés de 12 et 16 ans.
05:18 Ils vont bien, selon la chef de la diplomatie française.
05:21 Dans la bande de Gaza, la situation humanitaire reste catastrophique, rappelle l'ONU.
05:26 Et cela malgré les 150 camions d'aide qui ont pu rentrer dans le nord du territoire depuis le début de la trêve.
05:32 C'est une information France Info.
05:34 Des perquisitions ont été menées au siège de l'association Région de France à Paris
05:38 et dans les locaux parisiens de la région Auvergne-Rhône-Alpes.
05:41 Des proches de Laurent Wauquiez visaient.
05:43 Quatre personnes soupçonnaient d'être payées par la région alors qu'elles travaillaient pour la carrière nationale de Laurent Wauquiez.
05:50 L'Arabie Saoudite, la Corée du Sud ou bien l'Italie qui accueillera l'exposition universelle 2030.
05:56 On connaîtra aujourd'hui la ville Haute.
05:59 L'événement attire des millions de visiteurs.
06:01 Les trois pays disent porter des projets verts à forte valeur technologique.
06:05 France Info
06:11 Les informés.
06:12 Renaud Dély.
06:13 Salia Brakia.
06:14 De retour sur le plateau des informés avec Aurélie Herbemont, journaliste politique à France Info.
06:20 Paul Lobaché, journaliste politique au Figaro.
06:24 Renaud Dély est toujours là.
06:25 Et Adrien Beck, juste avant le Fil Info, le chef adjoint du service politique de France Info,
06:30 vous dévoiliez les coulisses de la libération des otages français.
06:34 Il y a eu un déplacement de Sébastien Lecornu, ministre des Armées, il y a 15 jours au Proche-Orient.
06:40 Et c'est à ce moment-là que tout s'est décidé.
06:42 Oui, on en parlait aussi, effectivement.
06:45 Les choses se sont esquissées plus que décidées.
06:49 Parce que jusqu'au dernier moment, si on avait bien compris il y a 15 jours que ces trois jeunes pouvaient être libérés,
06:55 les négociations n'étaient pas encore achevées.
06:57 Il faut voir qu'au moment où Sébastien Lecornu est à Doha pour son deuxième rendez-vous,
07:01 il y a l'émissaire américain, les autorités qatari et le directeur de la CIA
07:06 qui se réunissent pour tenter, c'est quasiment au même moment, c'est dans les mêmes heures,
07:11 qui se réunissent pour tenter de parachever cet accord.
07:13 Donc déjà, ça prouve une chose, c'est que la France n'est pas partie prenante.
07:15 Et ça prouve une deuxième chose, c'est que jusqu'au dernier moment, les choses pouvaient évoluer.
07:20 Vous avez vu ces derniers temps dans les interviews, dans les médias chez vous,
07:24 les propos des autorités françaises de Catherine Colonna, de Sébastien Lecornu, d'Emmanuel Macron,
07:29 c'est l'espoir, c'est l'espérance.
07:30 Oui, c'est le mot qui revient.
07:31 Parce qu'en fait, on ne pouvait pas dire autre chose, il était impossible de s'avancer davantage.
07:37 Tout le monde avait conscience que les négociations avançaient,
07:39 qu'elles étaient plutôt positives en faveur de ces trois otages, de ces trois jeunes otages français.
07:45 Mais il était extrêmement risqué d'aller un petit peu plus loin,
07:49 parce que vous avez le moindre grain de sable dans ce type de négociations peut l'enrayer.
07:54 Et puis surtout, il ne faut pas prendre le risque de créer de faux espoirs
07:59 et que finalement, ce qui était annoncé ne se passe pas.
08:03 Ce serait terrible dans ce cas-là.
08:05 Il fallait garder le secret.
08:06 Un mot sur la personnalité qui a été choisie, qui a été envoyée au Qatar,
08:10 ce n'est pas n'importe qui, c'est Sébastien Lecornu, un proche du président.
08:13 Pourtant, on a une ministre des Affaires étrangères, elle s'appelle Catherine Colonna.
08:16 Oui, je pense que c'est vraiment la chose à relever en termes de politique intérieure,
08:20 si on doit l'analyser comme ça, c'est le rôle clé du ministre des Armées.
08:23 C'est-à-dire que Macron a envoyé quelqu'un de confiance,
08:26 il n'a pas envoyé le ministre des Affaires étrangères.
08:28 C'est son choix.
08:29 Sébastien Lecornu, il faut savoir qu'il est aux côtés d'Emmanuel Macron depuis le début.
08:34 C'est quelqu'un qui est très très très politique.
08:37 Si je dois revenir sur ses faits politiques, il y a la loi de programmation militaire,
08:42 où il a réussi à faire voter pratiquement l'ensemble des forces politiques au Parlement.
08:45 Et même du côté du RN, qui est un opposant très fort à Emmanuel Macron,
08:49 ils ont souligné le sens de la négociation, l'intact politique,
08:53 plutôt discret parce que finalement, on ne voit pas non plus extrêmement dans les médias.
08:56 Il ne prend pas la lumière quand il ne le faut pas.
08:58 Il y a aussi beaucoup de gens qui le voient potentiellement à Matignon,
09:01 si jamais il y a un remaniement qui arrive, pourquoi pas.
09:04 Ça, je laisse parler les proches de Lecornu.
09:07 Est-ce que Jean-Yves Le Drian est aussi dans la boucle ?
09:09 L'ancien ministre des Affaires étrangères, on l'a reçu il y a quelques jours sur le plateau du 830,
09:13 lui aussi avait l'air informé.
09:15 Est-ce que c'est un ministre des Affaires étrangères bis Jean-Yves Le Drian aussi ?
09:18 Je ne dirai peut-être pas forcément jusque là, mais très clairement, ces dernières semaines,
09:21 Jean-Yves Le Drian a réactivé un certain nombre de contacts qu'il a, en particulier dans le Golfe.
09:24 C'est un ministre lui aussi rendu dans la région.
09:26 Et on retombe là sur le rôle déterminant, on le voit, du Qatar.
09:29 On voit à quel point, depuis le début, le Qatar joue de son influence absolument stupéfiante,
09:38 avec un cynisme d'ailleurs assez honté, puisqu'il faut rappeler que le Qatar héberge la direction politique du Hamas,
09:43 dans des conditions d'ailleurs accessoirement extrêmement luxueuses,
09:46 finance le groupe terroriste du Hamas.
09:48 Et après le drame du 7 octobre, les massacres commis par les terroristes du Hamas
09:52 et ces prises d'otages par dizaines, intervient quasiment,
09:56 enfin, essaye d'apparaître comme un bon samaritain, celui, l'État,
09:59 qui est en mesure de dénouer cette situation.
10:01 Donc il y a un cynisme diplomatique de cet Émirat qui est assez fascinant.
10:04 Et effectivement, tout le monde est, peu ou prou, dans la main du Qatar aujourd'hui.
10:07 Comme il y a un cynisme aussi du Hamas dans cette situation, qui est assez stupéfiant aussi.
10:12 On voit à quel point Israël, et au-delà d'ailleurs, les pieds occidentaux,
10:17 qui ont des ressortissants détenus dans la bande de Gaza,
10:20 sont aujourd'hui dans la main du Hamas, qui égraine une sorte de conte-goutte,
10:24 effectivement, de libération au gré de ces choix, des listes que le groupe fait ou pas,
10:30 éventuellement pour sanctionner des choix de nationalité,
10:33 pour sanctionner telle ou telle nationalité, ou au contraire récompenser telle autre.
10:37 On pense à la libération d'un ressortissant russe,
10:40 parce que Vladimir Poutine a reçu des représentants du Hamas.
10:42 En même temps, l'Allemagne, qui est l'un des pays occidentaux les plus alignés
10:46 sur la position d'Israël, a eu un grand nombre de ses ressortissants
10:49 qui ont été libérés.
10:50 Donc on voit ce cynisme qu'on avait vu d'ailleurs à l'œuvre dans d'autres circonstances.
10:54 On s'en souvient, lors d'un autre drame terroriste qui nous avait endeuillés
10:57 le 13 novembre 2015, on se souvient que les terroristes au Bataclan,
11:00 lorsqu'ils commettaient leur massacre, mettaient en cause la politique,
11:04 la diplomatie de François Hollande.
11:06 Donc c'est un ressort assez classique, et qui aujourd'hui, en fait,
11:10 en quelque sorte piège Israël d'abord, et l'ensemble des pays occidentaux
11:14 qui ont des otages sur place.
11:17 Et on rappelle qu'on est toujours sans nouvelles de 5 autres de nos compatriotes.
11:21 On ne sait pas s'ils sont otages ou disparus, on n'a pas de nouvelles.
11:25 Ce qu'on sait, c'est qu'effectivement, 5 Français manquent encore à l'appel.
11:29 Donc il y a, en tout cas, au moins le père d'un des enfants
11:33 qui a été libéré hier, qui est otage.
11:35 Et on a aussi eu des preuves de vie d'une jeune Franco-Israélienne.
11:39 De la jeune IHM.
11:40 Voilà, exactement.
11:41 Pour les 3 autres, pour l'instant, on est sans nouvelles.
11:44 On ne sait pas s'ils sont mis en main du Hamas ou d'éventuellement
11:47 d'autres groupes terroristes dans la bande de Gaza,
11:50 puisque le Hamas n'a pas tous les otages sous sa garde,
11:54 si je peux l'exprimer comme ça.
11:56 Donc on est encore dans une certaine incertitude
11:59 sur le sort de tous nos compatriotes.
12:01 On sait qu'on a eu 40 morts, on a 5 disparus.
12:04 Pour l'instant, le bilan n'est pas formalisé.
12:06 C'est aussi pour ça qu'il n'y a pas eu d'hommage en France.
12:09 Beaucoup de voix s'élèvent pour dire qu'il faut un hommage
12:12 à nos compatriotes qui sont morts en Israël le 7 octobre.
12:17 François Hollande le disait hier à votre micro.
12:21 Mais voilà, la politique du gouvernement,
12:23 c'est plutôt d'attendre que le bilan soit vraiment stabilisé
12:26 avant de faire un hommage aux victimes, à nos compatriotes victimes.
12:30 On va passer à l'autre sujet d'actualité.
12:32 Renaud, que vous vouliez évoquer dans les informés,
12:34 après le Sénat, le projet de loi immigration est arrivé à l'Assemblée nationale.
12:39 Oui, devant la commission des lois de l'Assemblée nationale depuis hier.
12:43 Avant cette discussion en séance, ce sera à partir du 11 décembre.
12:46 À l'approche de ce rendez-vous, qui était en quelque sorte un peu un test
12:49 pour le gouvernement en général, pour le ministre de l'Intérieur en particulier,
12:52 Gérald Darmanin, qui se fait fort de faire adopter ce projet de loi sur l'immigration
12:55 sans recourir à l'article 49.3, donc en constituant une majorité à l'Assemblée.
13:00 On a vu un certain nombre de députés LR se montrer constructifs,
13:04 dire qu'ils pourraient voter ce texte si celui-ci ne s'éloigne pas trop
13:09 de la version qui a été adoptée par le Sénat, version qui a été durcie
13:14 et qui ne correspond pas au texte initial présenté par le gouvernement.
13:17 C'est d'ailleurs un problème pour le président de la commission des lois
13:20 de l'Assemblée nationale, le député renaissance Sacha Houllier,
13:23 qui lui, à l'inverse, incarne ce qu'on pourrait appeler l'aile gauche de la majorité
13:27 et voudrait essayer de revenir à l'occasion des débats à l'Assemblée nationale
13:31 et bien un peu à la version originelle du texte du gouvernement.
13:35 Soit on fait de la communication politique et donc on adopte tout et n'importe quoi,
13:39 peu importe que ce soit efficace ou pas,
13:41 parce que les sénateurs ont voté toute une partie de mesure,
13:43 dont on sait pertinemment qu'elles ne passeront pas le cap du Conseil constitutionnel.
13:46 Les mesures sur l'AME, les mesures sur les mineurs,
13:48 toute la majorité est bien plus unie qu'on ne l'a décrit sur ce sujet,
13:52 bien plus unie que le groupe Les Républicains que vous m'avez cité,
13:54 et ne cèdera pas à la surenchère du Rassemblement national
13:57 qui ne préfère que des problèmes que des solutions sur ce sujet.
14:00 – Alors, y a-t-il dans le texte issu du Sénat des mesures purement démagogiques
14:04 et inconstitutionnelles, comme le dit Sacha Houllier ?
14:06 Par exemple, la suppression de l'AME, l'aide médicale d'État
14:09 remplacée par une AME, une aide médicale d'urgence.
14:11 Il y a aussi en débat, évidemment, la question de la création d'un titre de séjour
14:14 pour les sans-papiers travaillant dans les métiers en tension,
14:16 même s'il y a peut-être qu'un consensus peut émerger à l'Assemblée nationale
14:19 autour d'un amendement présenté par le rapporteur du texte.
14:23 Bref, est-ce que les députés Renaissance vont détricoter la version du Sénat
14:27 au risque de remettre en cause une hypothétique majorité à l'Assemblée nationale ?
14:32 – Alors réfléchissez bien tous à vos réponses puisqu'on s'arrête juste une petite minute
14:35 le tour du Fil info à 9h20 et je vous laisse la parole après.
14:38 A tout de suite.
14:39 [Musique]
14:40 – À la suite de l'expédition punitive menée à Romont-sur-Isère ce week-end
14:44 après la mort de Thomas Crépole dans la Drôme,
14:46 le ministre de l'Intérieur propose la dissolution de trois groupuscules d'extrême droite.
14:51 Ils n'ont pas leur place dans la République, ajoute sur France Info
14:54 le porte-parole du gouvernement Olivier Véran.
14:56 Les trois Français qui étaient retenus dans la bande de Gaza
14:59 vont bien se réjouir à la ministre des Affaires étrangères.
15:02 Catherine Colonna souligne tout de même le choc psychologique
15:05 pour ces mineurs âgés de 12 et 16 ans.
15:07 Hier, l'État hébreu a de son côté relâché 33 prisonniers palestiniens.
15:12 La trêve est prolongée jusqu'à jeudi matin, de nouvelles libérations sont prévues aujourd'hui.
15:17 Alors que le gouvernement présente son nouveau plan contre la cigarette,
15:20 aujourd'hui l'Alliance contre le tabac estime qu'il faudrait un paquet à au moins 16 euros
15:24 pour que la mesure soit efficace.
15:26 75 000 personnes meurent du tabac en France chaque année.
15:30 Le niveau de risque pour la grippe aviaire relevé en France,
15:33 il passe de négligeable à modéré, puisque le virus est en progression chez nos voisins.
15:38 Les mesures de surveillance et de prévention sont donc renforcées.
15:42 *Générique*
15:54 Les informer avec Renaud Delis, effectivement, avec Paul Lobaché, aussi journaliste politique au Figaro,
15:58 Adrien Beck, chef adjoint du service politique de France Info,
16:01 et Aurélie Arbement, journaliste politique à France Info.
16:04 Juste avant le Fil Info, la question de Renaud c'était
16:08 est-ce que la majorité Renaissance va détricoter le texte d'Urssi par les sénateurs de droite ?
16:14 Forcément il y aura du détricotage, ça a déjà commencé hier en commission,
16:18 les sénateurs avaient décidé qu'il y aurait un débat annuel au Parlement pour instaurer des quotas.
16:24 Le débat annuel obligatoire au Parlement s'est déjà transformé hier en commission en débat optionnel.
16:30 Donc vous voyez, il y a des petits bouts de détricotage.
16:32 Si vous voulez, et il va y avoir des plus gros morceaux, évidemment l'aide médicale d'Etat sera rétablie,
16:37 parce que comme le faisait remarquer notamment Sacha Houllier,
16:40 ça n'aurait rien à voir dans un texte sur le contrôle de l'immigration,
16:45 donc on risquerait au Conseil constitutionnel d'être face à ce qu'on appelle un cavalier législatif.
16:51 C'est-à-dire que ça serait retoqué par les sages, parce que ça n'aurait rien à faire dans cette loi.
16:54 En fait la majorité est obligée d'être sur une espèce d'équilibre un peu subtil,
16:58 il faut à la fois que ça revienne à l'état d'esprit originel du texte,
17:02 c'est-à-dire faciliter les expulsions,
17:04 mais en même temps favoriser l'intégration via le travail,
17:08 sans trop tout changer pour espérer décrocher des voix de la droite.
17:12 Donc vous imaginez à quel point c'est compliqué,
17:14 sachant que vous rajoutez à tout ça un gigantesque jeu de poker menteur depuis le début.
17:18 L'aile gauche de la majorité dit "oui, peut-être qu'on ne va pas voter",
17:21 mais en même temps est-ce qu'on est sûr qu'ils voteraient contre, on ne sait pas.
17:24 Une partie de la droite qui dit "ah, peut-être qu'on pourrait voter", mais peut-être pas.
17:28 Mais est-ce qu'on va jusqu'à voter contre ?
17:30 Parce qu'il y a aussi ça qui rentre en jeu dans les calculs d'apostille garde du gouvernement,
17:35 c'est qu'il y a les votes pour, les votes contre qui comptent.
17:37 Mais si vous arrivez à transformer des votes contre en abstention,
17:40 vous pouvez au bout du compte arriver à passer,
17:42 mais ça peut se jouer à quelques voix, et passer ou pas.
17:46 Et ça peut être risqué pour le gouvernement, pourtant le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran,
17:49 se montre très optimiste ce matin dans l'8.30,
17:52 il disait "on est en voie de consensus, Paul Lebaché".
17:54 Il y a des bons signaux quand même, pour le dire.
17:56 Dans la tribune du dimanche des 17 parlementaires LR,
17:59 même si évidemment ils ont plus de conditions que de blanc-seing pour le gouvernement.
18:04 Mine de rien, d'une certaine manière aussi, la fracturation de LR à l'Assemblée nationale,
18:11 c'est une bonne nouvelle pour Darmanin,
18:12 parce que ça veut dire qu'il n'y aura pas de front uni face au texte du gouvernement,
18:15 mais plutôt, comme au moment des retraites, des parlementaires de droite divisés.
18:20 Je pense que Darmanin aussi regarde un peu comment le RN voit le texte, mine de rien,
18:26 parce qu'à la peine elle envoie des signes au contradictoire.
18:29 Il n'y a pas très longtemps, elle a dit qu'elle pourrait voter cette petite loi,
18:31 d'une manière un peu mesquine, en disant ça,
18:33 mais là, quand je parlais avec des proches de la députée RN,
18:37 ils sont plutôt quand même assez offensifs contre ce projet de loi,
18:41 mais on ne sait pas comment ça peut se terminer.
18:43 Donc il y a une partie de poké de menteurs,
18:45 et puis aussi comment vont se dérouler les débats,
18:47 et voir si les rapports de force vont bouger en commission,
18:50 puis après, on se descend.
18:52 Vous faisiez référence à la réforme des retraites,
18:54 où le front divisé de la droite avait suscité de la confiance du côté du gouvernement,
19:00 mais ça s'est terminé finalement par un 49-3.
19:03 Donc Adrien Beck ?
19:04 En tout cas, ce qui semble assez clair aujourd'hui,
19:07 c'est que, quelle qu'en soit la configuration,
19:09 configuration par un vote ou configuration par un 49-3,
19:13 le texte du gouvernement sera in fine adopté.
19:16 Je m'avance peut-être un peu, mais ce n'était pas si évident il y a quelques temps,
19:20 parce que certains disaient, bon, en fait, peut-être que ce texte,
19:25 il y a quelques mois de ça, mais ce texte, il faudra peut-être le retirer,
19:28 il faudra peut-être ceci, il faudra peut-être cela.
19:30 Là, le calcul qui est aussi fait,
19:32 et c'est notamment aussi grâce à la tribune qui a été publiée ce week-end
19:36 par 17 députés LR,
19:38 tend en tout cas à démontrer,
19:40 et c'est ce qui aussi est remarqué Placebovo,
19:43 que s'il y a une motion de censure,
19:45 déjà LR ne pourrait pas forcément en déposer une,
19:47 parce qu'il faut 58 signatures et ils sont 62,
19:50 avec 17 députés, on va dire constructifs,
19:52 évidemment le compte n'y est pas,
19:54 et surtout, il y a beaucoup moins de chances qu'elle soit de fait adoptée.
19:59 Donc ça, ça démontre, même si Gérald Darmanin se répand toujours
20:02 en expliquant qu'il ne veut pas de 49-3,
20:04 ça démontre que 49-3 ou vote classique,
20:07 le texte, aujourd'hui, alors qu'il est, a toutes les chances d'être adopté.
20:10 - Renaud Delis ?
20:11 - Mais surtout parce qu'il me semble qu'il y a un élément différent,
20:13 vous avez raison de rappeler le précédent de la réforme des retraites,
20:16 les divisions à droite, les très longues négociations,
20:19 la volonté de l'exécutif de ne pas passer par un 49-3,
20:22 et puis finalement, le fait qu'il le fasse.
20:25 Mais il y a une vraie différence, me semble-t-il,
20:28 entre les débats au moment de la réforme des retraites
20:30 et ceux qui portent actuellement sur le projet de l'immigration,
20:32 c'est l'opinion, c'est l'état de l'opinion.
20:34 A l'époque, la réforme des retraites était extrêmement impopulaire,
20:37 elle a suscité une vaste mobilisation pendant des mois dans le pays.
20:39 Là, c'est l'inverse.
20:41 Quand on teste les mesures de ce projet de loi,
20:43 elles sont toutes approuvées à une assez large majorité.
20:47 On connaît à peu près l'état de l'opinion française aujourd'hui
20:49 sur cette question de l'immigration.
20:51 Gérald Darmanin a évidemment cette dimension-là en tête,
20:54 c'est évidemment un atout pour le gouvernement et pour le ministère de l'Intérieur
20:56 que de jouer sur l'état de l'opinion,
20:58 et ça complique un peu plus la tâche de ses opposants.
21:01 C'est bien pour ça que Marine Le Pen et l'extrême droite
21:03 envoient des signaux contradictoires,
21:05 va-t-on ou pas voter telle ou telle disposition,
21:07 même si c'est insuffisant, est-ce que nos électeurs comprendraient
21:09 qu'on s'y oppose ?
21:11 Je me mets dans la rhétorique de l'extrême droite.
21:13 Et c'est pour ça aussi qu'à droite, ça complique encore plus cette situation,
21:16 parce que les divisions internes et en tout cas l'hostilité affichée
21:21 sans nuance par le président du groupe LR, Olivier Marlex,
21:25 se heurtent à une bonne partie de ce qui reste des électeurs de droite
21:29 qui eux, semblent plutôt favorables à la plupart des mesures
21:33 qui figurent dans ce texte.
21:34 – Donc ce serait incompréhensible que la droite dise "nous, on ne la vote pas".
21:37 – C'est en tout cas un des arguments qui va être développé
21:40 par le gouvernement et la majorité, c'est "est-ce que vous êtes prêts
21:43 à assumer devant vos électeurs d'avoir voté contre une loi
21:46 qui facilite les expulsions ? Est-ce que vraiment vous êtes sûrs d'assumer ça ?
21:49 C'est pour ça qu'il y a tout un rêve autour de "ça peut finir avec des abstentions".
21:53 Comme ça, on se dit "on n'a pas voté contre, on n'a pas soutenu,
21:56 mais on n'a pas voté contre".
21:58 C'est facile peut-être à assumer.
22:00 – Ça, ça s'appelle "courage, fuyons".
22:02 – Merci, merci beaucoup à tous les quatre,
22:04 Aurélie Herbe, mon journaliste politique à France Info.
22:06 On vous retrouve tous les matins pour le Brief politique à 7h24.
22:09 Adrien Beck, merci à vous, chef adjoint du service politique.
22:12 Paul Laubaché, journaliste politique au Figaro, qui titre ce matin,
22:15 on va regarder la une tout de suite,
22:17 sur la montée de l'antisémitisme au quotidien en France.
22:21 C'est à lire ce matin dans le Figaro.
22:24 Merci beaucoup Renaud. – Merci, ça y est, à demain.
22:26 – Et on se retrouve demain.
22:27 Les informés, eux, sont de retour ce soir
22:29 avec Jean-François Ackilly et Bérangère Bonte à 20h.
22:32 ♪ ♪ ♪
22:34 [Musique]

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