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  • 07/11/2023
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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News
Transcription
00:00 Bienvenue dans Les Informés, on est ensemble, on directe jusqu'à 9h30 sur France Info,
00:05 radio et télé, Canal 27.
00:07 Et c'est toujours un plaisir d'accompagner Renaud Delis, bonjour Renaud.
00:10 - Un plaisir partagé, bonjour Salia.
00:11 - Et d'accueillir aussi nos invités du jour, Sophie Dravinel, journaliste politique au
00:15 Figaro, bonjour.
00:16 - Bonjour.
00:17 - Et à vos côtés, Gilles Bernstein, éditorialiste politique à France Info Télé, bienvenue
00:21 Gilles.
00:22 - Bonjour à tous.
00:23 - Renaud, on commence par cette semaine décisive de débats au Sénat autour du texte sur l'immigration
00:28 et une mission pour Gérald Darmanin, convaincre la droite.
00:31 - Un débat qui a commencé hier au Sénat, comment convaincre la droite ? On sait que
00:35 le gouvernement a besoin du ralliement, du soutien ou de la bienveillance d'un certain
00:39 nombre de parlementaires LR pour réussir à faire passer son texte, en tout cas sans
00:43 recourir à l'article 49.3.
00:45 Et au cœur du désaccord actuel entre l'exécutif, entre le gouvernement et la droite, il y a
00:50 le fameux article 3 qui crée un titre de séjour pour les sans-papiers qui travaillent
00:55 dans les métiers dits en tension, c'est-à-dire les secteurs d'activité qui manquent de
00:59 main-d'œuvre, une disposition qui est toujours, à l'heure qu'il est, inacceptable au regard
01:03 de la droite.
01:04 Voici ce qu'on disait d'ailleurs hier à la tribune du Sénat, le président du groupe
01:08 LR au Sénat, Bruno Retailleau.
01:10 - On ne peut pas à la fois prétendre dans un texte lutter contre l'immigration illégale
01:16 et ouvrir une brèche à l'immigration illégale.
01:18 La fraude ne peut pas être une voie de régularisation parce qu'à l'heure là, on ouvre encore
01:25 une fois une facilité qui va créer un appel d'air.
01:28 - Ça c'est l'argument répété par la droite et par l'extrême droite d'ailleurs, mais
01:33 le gouvernement, la majorité, tiennent absolument à cette mesure, notamment en contrepartie
01:39 d'un certain nombre de mesures répressives, elles, pour faciliter les procédures d'expulsion
01:43 pour les délinquants étrangers en particulier.
01:45 Peut-il y avoir un compromis qui se dessine au Sénat et une éventuelle réécriture ou
01:51 un amendement de cet article 3 pour permettre de trouver un accord entre le gouvernement
01:58 et une partie de l'opposition au Sénat ?
01:59 - Gilles, sur le papier, est-ce qu'il y a un chemin possible ?
02:01 - Oui, il semblerait qu'il y ait un chemin.
02:03 Les troupes de la majorité étaient plutôt optimistes hier soir pour deux raisons qui
02:06 n'ont rien à voir avec le fond comme souvent, mais qui ont tout à voir avec la politique.
02:10 La première, c'est que c'est la première fois qu'un texte régalien arrive en premier
02:13 au Sénat et que Gérard Larcher, soucieux de son prestige à lui et du prestige de son
02:17 Assemblée, veut absolument qu'un texte sorte du Sénat.
02:21 Il veut sortir de l'immobilisme pour qu'il y ait un texte qui sorte à la fin de la semaine
02:25 prochaine.
02:26 La deuxième, c'est que Bruno Retailleau, qu'on a entendu très affirmatif là, on
02:31 dit qu'il veut un amendement de suppression.
02:33 Présenter un amendement de suppression pur et simple de l'article 3, il semblerait
02:37 que s'il va au vote sur cet amendement de suppression, il serait battu par un conglomérat
02:42 des votes de la gauche, de la majorité des centristes du désormais célèbre Hervé
02:47 Marseille et même d'une partie des Républicains qui ne le suivraient pas dans un amendement
02:52 de suppression.
02:53 Et donc, il a beau dire ce qu'il a dit hier à la tribune de l'Assemblée, ça serait
02:56 une humiliation pour lui.
02:57 Ça serait une humiliation d'être battu pour cet amendement de suppression.
03:00 Et donc, il est obligé de transiger avec les centristes qui, eux, sont d'accord pour
03:04 garder l'article 3 pour peu qu'il soit réécrit.
03:07 Alors, faudra voir comment il y arrive.
03:08 Alors justement, c'est quoi la voie possible sur cet article 3 ?
03:10 Alors la voie possible, c'est que ce soit quand même un article de loi qui renvoie
03:12 soit une circulaire, soit un décret.
03:15 C'est là où il va y avoir des discussions.
03:17 Parce que ça laisse ou pas un pouvoir de décision aux préfets de régulariser ou
03:23 pas.
03:24 Même dans la majorité, beaucoup disent que ça ne peut pas être automatique, ça ne
03:26 peut pas être un droit opposable.
03:28 Il faut que les préfets gardent un droit de regard.
03:31 Ça va se jouer là-dessus.
03:32 Ce matin, le compromis qui pourrait sortir de cette rencontre droite centriste devrait
03:37 être proposé au groupe républicain où Gérard Larcher mettra son poids pour qu'il
03:42 soit accepté, même si Bruno Retailleau ronchonne.
03:45 Et ça, ça pourrait être acceptable pour la majorité parce qu'il y aurait quand même
03:49 un article 3.
03:50 Il y aurait donc un texte au Sénat.
03:51 Après, il pourrait être un peu corrigé par l'Assemblée nationale, qui aura le dernier
03:54 mot.
03:55 Contrairement à ce qu'on entend depuis des mois de la part des républicains, il y aurait
03:59 peut-être une possibilité d'une régularisation des papiers.
04:02 Parce que les républicains ne sont plus en fait majoritaires.
04:05 Les républicains eux-mêmes ne sont plus majoritaires sans les centristes au Sénat.
04:09 Les centristes veulent avancer.
04:10 Et chez les républicains, encore une fois, Gérard Larcher ne se satisfait pas de l'immobilisme
04:15 et ne se satisfait pas du jusqu'au-boutisme de Bruno Retailleau.
04:18 On continue de parler du texte Immigration qui est examiné en ce moment au Sénat.
04:22 Juste après le fil 1.9h10 de Maureen Sunière.
04:26 62 000 foyers sont toujours sans courant ce matin en Normandie et en Bretagne.
04:30 Dernier bilan fourni par Renedis après les tempêtes de la semaine dernière.
04:34 Dans le Pas-de-Calais, les sols sont gorgés d'eau.
04:36 Une soixantaine de communes font face à des inondations.
04:40 Le département est en vigilance rouge au cru.
04:42 Le nord est en orange comme cinq départements de Nouvelle-Aquitaine.
04:46 Les objectifs de guerre d'Israël aujourd'hui ne sont pas réalistes, affirme sur France
04:51 Info l'ancien Premier ministre Dominique de Villepin.
04:53 Israël qui veut éradiquer le Hamas.
04:56 Le Premier ministre israélien affirme que le pays prendra la responsabilité générale
05:01 de la bande de Gaza après la guerre.
05:04 Mise en place de quotas sur l'immigration économique, durcissement du regroupement familial.
05:09 Le Sénat vote pour ces deux dispositifs.
05:12 Ils ont été ajoutés par la droite au projet de loi du gouvernement.
05:15 Ils pourront être retoqués par l'Assemblée nationale ensuite.
05:18 Les députés LR ne voteront jamais une mesure de régularisation de certains travailleurs
05:23 sans-papiers, assure le président du parti Eric Ciotti.
05:27 Ils vont pouvoir quitter le Havre ce matin après neuf jours d'attente.
05:31 Les tempêtes Kyrian et Domingos sont passées par là.
05:35 Les 40 monocoques IMOCA vont pouvoir prendre le départ de la Transat Jacques Vabre direction
05:40 la Martinique.
05:41 De retour sur plateau Desinformer avec Renaud Delis, avec Gilles Bernstein, éditorialiste
05:57 politique à France Info TV et Sophie Dravinel, journaliste politique au Figaro.
06:01 On parlait juste avant le Fil info des négociations autour de l'article 3 entre la majorité,
06:06 la droite, le centre au Sénat.
06:09 Ça pourrait passer par une circulaire, un décret, disait Gilles tout à l'heure.
06:14 Concrètement, à quoi ça peut ressembler ?
06:15 Ça peut ressembler à un article 3 bis qui ne ressemble pas beaucoup à l'article 3.
06:19 Mais disons qu'effectivement, il faut en faire en sorte d'emmener les Républicains
06:23 pour le vote tout en faisant en sorte qu'ils ne perdent pas la face, enfin, qu'ils puissent
06:29 y avoir dans cet article de quoi les satisfaire et notamment effectivement cette question
06:33 de savoir si cette régularisation pourrait les mettre en tension puisqu'il s'agit
06:37 bien de ça.
06:38 Ça peut passer par une circulaire ou un décret dans un cas et pas dans l'autre.
06:43 Le préfet a une certaine autorité en la matière pour décider si oui ou non les métiers
06:48 sont en tension ou les personnes concernées peuvent avoir une régularisation pour un
06:53 temps.
06:54 Et en fait, tout tourne effectivement autour de la personnalité de ces préfets et du
07:00 droit qu'ils pourraient avoir de décider ou non.
07:03 Et c'est vrai que les LR poussent beaucoup pour que les préfets aient cette prérogative,
07:08 ce droit de décider, donc dans le cadre d'une circulaire, comme pour la circulaire
07:12 Valls.
07:13 Mais il est vrai que la majorité présidentielle, elle, veut vraiment un décret.
07:18 C'est-à-dire veut que sur tout le territoire français, et je pense que ça, les Français
07:22 l'entendent, il y ait une homogénéité de décision qui soit rendue et que ce ne soit
07:29 pas en fonction des territoires, mais bien en fonction peut-être sans porter injure
07:35 au travail des préfets, mais les pressions qu'ils pourraient recevoir des élus locaux
07:39 en particulier.
07:40 Et de leurs ministres.
07:43 Évidemment aussi.
07:44 Parce que certains pourront dire oui, effectivement, selon les territoires, il y a des tensions
07:49 plus ou moins fortes, des nécessités de régularisation et des situations locales.
07:54 Parce que c'est déjà le cas avec la circulaire Valls, justement, c'est ce que vous disiez,
07:58 c'est à la discrétion du préfet, mais il faut que ce soit aussi l'employeur qui
08:01 fasse la demande.
08:02 Voilà, exactement.
08:03 Allez-y Renaud.
08:04 Non, justement, et ça, c'est un autre point, excusez-moi, c'est juste que de toute façon,
08:09 une circulaire moins d'écran ne suffit pas.
08:10 Il faut un article 3, c'est ce qu'on explique du côté législatif, justement, pour que
08:15 les travailleurs sans-papiers puissent eux-mêmes prendre l'initiative de leur demande de régularisation
08:20 et qu'ils ne soient pas soumis simplement au désidérata de leurs employeurs.
08:24 Parce que certains employeurs ne veulent pas régulariser les travailleurs sans-papiers
08:28 qu'ils salarient.
08:29 Donc, il faut de toute façon, c'est ce qu'on explique du côté législatif, une mesure
08:33 législative, un article 3 qui permette aux sans-papiers de prendre éventuellement l'initiative
08:37 de demander leur régularisation.
08:38 C'est ce qu'expliquait d'ailleurs Elisabeth Born hier et c'est ce qu'on répète dans
08:41 la majorité.
08:42 Et ensuite, dans un deuxième temps, c'est pour ça qu'il ne peut pas y avoir de suppression
08:45 de l'article 3 au regard du gouvernement exécutif et de la majorité.
08:49 Et dans un deuxième temps, il reste à savoir si les critères de régularisation sont renvoyés
08:54 soit dans l'article 3, soit renvoyés effectivement à une circulaire, mais soumise bien souvent
08:58 au bon vouloir des préfets ou à un décret qui s'applique là de façon nationale, beaucoup
09:03 plus large.
09:04 Ces critères étant pour l'essentiel, il y en a deux principaux, c'est la durée de
09:07 présence sur le territoire.
09:08 Depuis combien d'années le travailleur sans-papiers est en l'occurrence présent sur le territoire
09:13 national ? Je crois qu'à l'heure qu'il est, mais ça peut bouger.
09:15 Je crois que c'est trois ans qui est mentionné dans la loi.
09:19 Et puis, le nombre de mois au cours desquels il a travaillé au cours des deux années
09:23 précédentes, si je ne me trompe pas, c'est 24 mois.
09:25 À l'heure qu'il est, c'est huit mois.
09:26 Donc c'est bien.
09:27 Il y a deux dispositions qui doivent se compléter.
09:29 Et un dernier point, on voit bien que pour essayer de tordre le bras en quelque sorte
09:35 de la droite, le gouvernement est prêt à aller assez loin, puisqu'on entend en tout
09:41 cas du côté de la place Beauvau que Gérald Darmanin n'hésiterait pas à divulguer de
09:46 ci de là les noms d'un certain nombre de députés à l'air.
09:50 Ça concerne plutôt le groupe à l'Assemblée nationale qui, justement, recourt au préfet,
09:54 s'adresse au préfet pour essayer de faire régulariser certaines situations.
09:57 Des façons de pointer le double langage d'un certain nombre d'élus sur ce sujet qui s'adressent
10:03 d'un côté à leur électorat en affichant une grande fermeté, mais qui, en revanche,
10:08 évidemment, par pragmatisme et au regard de la réalité complexe de ces situations,
10:13 parfois interviennent pour régulariser tel ou tel...
10:15 Sacha Houlié, sur l'antenne du Canal 27, la Désajef est hier, il a dénoncé Olivier
10:21 Marlex, le président du groupe, en disant "Olivier Marlex est le premier pour l'hôpital
10:24 de sa circonscription, pour telle entreprise de sa circonscription".
10:27 Il l'a même reconnu publiquement une fois.
10:29 Oui, mais sur ce plateau, Olivier Marlex, il dit "ben oui, je l'ai déjà fait, évidemment".
10:32 Mais ça prouve bien qu'on peut déjà le faire.
10:34 Donc pourquoi on va changer la loi ? C'est un argument aussi qu'il retourne.
10:37 Oui, sauf que cet argument, donc justement, détruit un autre argument utilisé par la
10:42 droite, c'est celui du fameux "Appel d'air".
10:44 "Appel d'air", voilà.
10:45 Le fait est qu'un certain nombre de parlementaires interviennent pour réguler les situations.
10:49 On voit bien que la situation est complexe, parce que simplement c'est une réalité,
10:52 et en plus que tous les élus, et pas seulement, d'ailleurs, que tous les Français connaissent,
10:55 c'est-à-dire qu'il y a effectivement des secteurs d'activité dans lesquels, sans
10:57 une main d'oeuvre étrangère, aujourd'hui, l'islam ne fonctionne pas.
11:00 Ce qui est souhaité du côté de la majorité présidentielle, c'est qu'il y ait une homogénéité
11:03 sur le territoire.
11:04 Et c'est vraiment ça qui compte, c'est-à-dire que tout le monde soit...
11:07 Ou sont de l'arbitraire des préfets.
11:08 Ou de l'arbitraire des élus.
11:09 Et que tout le monde soit traité, ou de l'arbitraire des élus, qui font pression en faveur de
11:12 telle ou telle catégorie.
11:14 Mais c'est le préfet qui décide.
11:16 Les élus peuvent faire pression, c'est quand même le préfet qui décide.
11:17 Et ça, voilà.
11:18 Et juste un mot, d'ailleurs, quand on regarde les sondages d'opinion, on s'aperçoit que,
11:21 selon ces enquêtes d'opinion, les enquêtes les plus récentes, l'opinion est beaucoup
11:24 plus lucide, peut-être en tout cas, qu'un certain nombre d'élus qui effectivement
11:29 font preuve de double-langage.
11:30 Pourquoi ? Parce qu'on voit qu'il y a une approbation massive, dans l'opinion, c'est
11:34 clair, des mesures répressives pour faciliter les expulsions des délinquants étrangers,
11:39 pour être beaucoup plus sévères à leur endroit, pour mettre en œuvre les fameuses
11:43 OQTF, les obligations de quitter le territoire français, etc.
11:45 Tout ce volet répressif.
11:46 Mais il y a aussi une très nette approbation de cette création d'un titre de séjour
11:52 pour les traversants papiers dans les métiers en tension.
11:53 Donc on voit que les Français connaissent peut-être mieux qu'un certain nombre d'élus
11:57 qui eux font, croient faire de la politique en tout cas, la complexité de cette situation.
12:01 Mais si je vous écoute, on a l'impression donc, d'après ce que vous me racontez, que
12:05 tout le monde essaie de trouver un accord autour de cet article 3, qu'il y a aussi
12:09 la partie ferme du texte qui contente tout le monde.
12:13 Ça veut dire que ce qu'on entend depuis des semaines avec la menace d'une motion
12:16 de censure par la droite, c'est quoi ? C'est une posture en fait ?
12:19 De toute façon, une motion de censure par la droite, il faut 58 parlementaires pour
12:22 déposer une motion de censure.
12:23 Ils sont 62 dans le groupe.
12:25 On sait qu'ils ne trouveront pas 58 parlementaires pour déposer une motion de censure.
12:29 Premier point.
12:30 Deuxième point.
12:31 Depuis qu'Olivier Faure pour le PS et les écologistes ont dit que de toute façon,
12:35 ils ne voteraient pas une motion de censure présentée par la droite, quand bien même
12:38 il y aurait une motion de censure, eh bien elle ne sera pas adoptée.
12:41 Donc ce qui est certain désormais, c'est que le gouvernement Borne ne tombera pas.
12:45 On ne sait pas encore si la loi sera adoptée et quelle loi sera adoptée.
12:48 Mais en tout cas, les chances que le gouvernement Borne tombe là-dessus sont désormais infinitésimales.
12:54 Donc oui, on va alors… En fait, à mon avis, la seule question, c'est 49-3 ou pas 49-3.
13:00 Pour le coup, j'ai l'impression qu'à cause de ce qu'on a dit des équilibres
13:03 au Sénat, etc., il y aura à la fin un texte.
13:07 Reste à savoir les conditions de son adoption.
13:11 Il y a une majorité de, a priori, de la majorité présidentielle souhaiterait qu'on aille
13:15 au vote sur ce texte avec des abstentions.
13:18 Enfin, il est toujours possible.
13:19 A priori, ils imaginent qu'il y a un chemin, comme vous le disiez tout à l'heure.
13:24 C'est évident que ça peut être compliqué.
13:27 Il faudra voir aussi le rassemblement national.
13:29 Mais de fait, je pense qu'au sein de la majorité présidentielle, il y a une volonté
13:35 d'aller au vote.
13:36 Il y en a un petit peu assez de cette image du 49-3 aussi.
13:38 Il y a des différences de comptage.
13:40 La première ministre a l'air assez…
13:42 On compte les troupes, là, déjà ?
13:43 Oui.
13:44 La première ministre a l'air assez rassurée sur le fait qu'à la fin, ça passe.
13:47 Des parlementaires influents dans la majorité disent « c'est pas certain, il peut manquer
13:52 des voix à la fin ».
13:53 À la fin, ça se terminera dans le bureau du président de la République.
13:56 Ça se terminera comme pour les retraites, dans le bureau du président de la République
13:59 à dire « lui, t'es sûr, lui, t'es pas sûr, etc. » et de décider si à la fin
14:02 ou pas, il faut le 49-3.
14:03 Elle est écoutée sur la raison de la traite.
14:04 Et pour les retraites, absolument.
14:05 C'est la dernière minute.
14:06 Et c'est Emmanuel Macron qui avait souhaité se rassurer.
14:10 Il était effectivement un petit peu en désaccord avec la chef du gouvernement, Élisabeth
14:15 Borne.
14:16 Et c'est lui qui, au final, a décidé d'y aller.
14:17 Et c'est lui qui décidera, là encore.
14:19 Dans un instant, on parle justice avec Eric Dupond-Moretti qui comparait devant la cour
14:25 de justice de la République.
14:27 On en parle juste après le fil info à 9h20.
14:29 Maureen Suynard.
14:30 Pas de cesser le feu à Gaza sans la libération des otages.
14:35 Benjamin Netanyahou se dit tout de même ouvert à des pauses tactiques.
14:38 Et cela pour permettre l'acheminement d'aide humanitaire.
14:41 Le Premier ministre israélien affirme que son pays prendra la responsabilité générale
14:46 de la sécurité du territoire palestinien après la guerre.
14:50 Elle se dit humiliée et en colère.
14:52 La députée de la France Insoumise, Raquel Garrido, est vincée quatre mois du groupe.
14:57 Les cadres lui reprochent un comportement qui nuit au bon fonctionnement du collectif.
15:01 Elle a notamment été très critique de Jean-Luc Mélenchon, estimant que le patron de la France
15:06 Insoumise ne faisait que nuire.
15:08 Les pluies seront de retour dans l'après-midi dans le Pas-de-Calais.
15:11 Une soixantaine de communes sont déjà victimes d'inondations.
15:14 Le département est en vigilance rouge.
15:17 Le préfet indique sur France Info qu'il y a déjà des dégâts importants dans les
15:20 habitations et les entreprises.
15:22 Mais pas de victimes.
15:23 C'est la troisième fois qu'une telle opération a été réalisée en France.
15:27 Une mère a pu faire un don d'utérus à sa fille qui souffrait d'infertilité.
15:31 C'est une information France Inter.
15:33 20 soignants mobilisés pendant 18 heures au bloc opératoire.
15:37 De retour sur le plateau des informés avec Sophie Dravinel, journaliste politique au Figaro.
15:52 Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info, Télécanal 27.
15:56 Et Renaud Delis, on va maintenant parler de ce qui se passe du côté de la Cour de Justice
16:00 de la République.
16:01 Le procès du garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti a commencé.
16:04 Un cas de figure inédit, Salia, effectivement le garde des Sceaux, ministre en exercice
16:08 qui comparaît devant la Cour de Justice de la République.
16:10 Rappelons-le, c'est la seule instance habilitée à juger un ministre pour des faits accomplis
16:14 dans le cadre de sa mission.
16:16 Sauf que celui-ci est donc non seulement toujours en exercice, mais il ne s'est même pas d'ailleurs
16:20 déporté de son portefeuille pendant la durée de ces deux semaines d'audience.
16:25 Il est poursuivi pour prise illégale d'intérêt.
16:27 C'est-à-dire qu'il est accusé d'avoir profité de ses fonctions pour diligenter des poursuites
16:31 administratives à l'encontre de magistrats avec lesquels il était en conflit.
16:35 Ce procès a débuté de façon spectaculaire hier avec une première déclaration du garde
16:39 des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, qui doit s'exprimer de nouveau aujourd'hui, qui a
16:42 qualifié ce procès d'infamie.
16:44 Un procès en illégitimité, dit-il, parce que les syndicats de magistrats m'ont déclaré
16:48 la guerre dès ma nomination.
16:50 Le procureur qui a répondu en soulignant que ce n'était pas, dit-il, le procès de
16:54 la justice, mais donc d'un homme accusé de prise illégale d'intérêt.
16:57 Est-ce que c'est un face-à-face entre les politiques et les magistrats qui est en train
17:01 de se mettre en place ? Ce matin, Eric Dupond-Moretti a reçu le soutien d'un responsable politique,
17:08 Eric Ciotti, le président de l'ER chez nos confrères de France 2.
17:12 Je ne comprends pas trop ce procès et j'y vois quand même des arrières-pensées très
17:18 corporatistes ou politiques.
17:21 En tout cas, je n'accablerai pas, je ne ferai pas personnellement, je ne porterai pas d'accusation
17:27 sur le ministre de la Justice.
17:29 Il y a un débat.
17:30 Je crois que ce n'est pas à certains syndicats de la magistrature de décider qui est membre
17:35 du gouvernement, parce que derrière tout ça, il y avait un peu cette posture.
17:39 Voilà donc le garde des Sceaux qui a trouvé un nouvel avocat, la personne d'Eric Ciotti.
17:43 Est-ce que c'est effectivement ce face-à-face entre les politiques d'un côté et les magistrats
17:48 de l'autre qui se met en place ? Et est-ce qu'au final, ce duel explosif ne risque
17:53 pas de virer au grand déballage et finalement de nuire aux deux, c'est-à-dire à la fois
17:58 à la politique, aux politiques et puis à la justice, aux magistrats ?
18:01 Sophie Dravinel, on est sur un règlement de compte ?
18:03 Ce qui est très paradoxal, oui, en tout cas, ça y ressemble évidemment.
18:06 C'est très consanguin, c'est très politique.
18:08 Mais ce qui est paradoxal et ce qui est étonnant, c'est que ça fait quand même 20 ans que
18:14 cette CJR existe, cette Cour de justice de la République.
18:19 Et il faut savoir quand même, il faut se souvenir pour les plus jeunes qu'elle a été
18:22 créée pour justement tenter de réconcilier l'opinion publique avec les autorités politiques.
18:27 Alors que parce qu'autrefois, c'était encore différent.
18:31 C'est-à-dire qu'il y avait une autre Cour de justice et il n'y avait quasiment aucune
18:35 possibilité.
18:36 C'était extrêmement compliqué qu'un ministre en exercice ou que puisse être même un ministre,
18:41 puisse être poursuivi pour des faits qu'il aurait ou pour des fautes qu'il aurait commises
18:47 pendant son activité.
18:48 Et donc là, on insiste quasiment au contraire.
18:52 Parce qu'effectivement, de toute façon, que le ministre de la Justice et que Dupond-Moreti
18:58 soient condamnés ou qu'ils soient relaxés, on dira qu'il y a manipulation, on dira que
19:03 c'est magouille et compagnie.
19:04 C'est en tout cas le sentiment que cela donne aujourd'hui avec des Français qui ne comprennent
19:09 pas bien forcément cette espèce de Cour avec ses 12 parlementaires.
19:14 Donc 6 députés, 6 sénateurs.
19:17 Voilà une composition particulière des parlementaires qui sont appelés à porter la robe, qui jugent,
19:21 alors que le ministre et leurs camarades de bistrot à l'Assemblée.
19:27 La députée Renaissance notamment.
19:28 Voilà, en particulier.
19:29 Mais je pense aussi à ceux qui ont un règlement de compte contre lui.
19:33 On voyait des règlements de compte politiques, évidemment.
19:37 On pense à Daniel Obono ou à son suppléant écologiste Julien Bayou, mais à d'autres
19:43 aussi à droite.
19:44 Mais ça ne veut forcément du ressentiment contre le ministre.
19:49 Ça, c'est pour le cadre de ce procès-ci.
19:54 Pour les autres, précédemment, on a eu des condamnations déjà.
19:57 On a eu des relax.
19:59 Et il me semble, peut-être sauf celui sur le sang contaminé, mais on avait eu assez
20:04 peu de...
20:05 Là, on a l'impression qu'il y a une concentration de colère, une concentration de ressentiment
20:13 et sans doute aussi lié à la difficulté que les Français ont dans leur rapport à
20:18 la justice et au sentiment que la justice ne fonctionne pas.
20:20 C'est une infamie.
20:21 C'est ce que disait Éric Dupond-Moretti devant les magistrats hier.
20:25 Gilles, lui, il ne comprend pas pourquoi il se trouve là, devant la cour.
20:29 Je ne sais pas s'il ne comprend pas.
20:31 En tout cas, il surjoue.
20:32 C'est quand même un avocat.
20:34 Ça reste un ténor du bureau.
20:35 Il fait du Dupond-Moretti.
20:36 Il fait du Dupond-Moretti.
20:37 Il surjoue l'incompréhension parce qu'il a relevé tout ce que Sophie vient de dire.
20:41 Il a dit de toute façon qu'à la base, il a dit que c'était une infamie et que c'était
20:44 un procès en illégitimité.
20:46 Donc, il renvoie ça au fait que de toute façon, un avocat a été nommé garde des
20:52 sceaux.
20:53 Donc, un avocat, l'adversaire du magistrat dans les affaires juridiques, a été nommé
20:57 patron de ces magistrats.
20:59 De toute façon, les magistrats...
21:00 Il n'a pas plus de base.
21:01 Les magistrats ne...
21:02 Enfin, dit-il, Éric Dupond-Moretti.
21:03 Ce qui est assez vérifié.
21:04 Que ça n'est pas plus, c'est attesté.
21:05 Ils ont fait opposition publiquement d'emblée.
21:08 C'est un peu ce que dit Éric Ciotti d'ailleurs.
21:13 Que les magistrats n'ont pas accepté l'idée qu'un avocat soit nommé à leur tête, si
21:18 je puis dire, comme leur patron.
21:19 Et que de là, ils ont mené pendant les premiers mois de son mandat, un procès en illégitimité.
21:26 Et donc, lui, il essaie de surjouer là-dessus.
21:28 C'est vrai qu'il y a toutes les critiques politiques de la Cour de justice de la République.
21:32 En plus, c'est une cour en carton, si je puis dire.
21:34 Parce qu'on a vu qu'il y a déjà eu beaucoup de procès.
21:37 Et en fait, il y a eu essentiellement des relaxes.
21:40 Beaucoup de condamnations avec dispense de peine.
21:42 Avec dispense de peine et quelques condamnations très faibles.
21:45 Donc vous êtes en train de dire à Éric Dupond-Moretti de ne vous inquiétez pas.
21:48 En fait, c'est à la fois une cour qui a tous les problèmes que ceci disait de condamnations
21:53 politiques et, de surcroît, une cour qui condamne très peu.
21:56 Il est possible d'ailleurs que ce procès, c'est un risque politique, c'est un risque
22:00 aussi au regard de l'opinion, bien sûr.
22:01 Ce que les Français pensent de ces deux semaines d'audience, si elle vient donc au grand déballage.
22:06 Mais il est possible que ce procès finalement aboutisse à un résultat que deux présidents
22:11 de la République successifs, François Hollande puis Emmanuel Macron, n'ont pas été capables
22:14 de mettre en oeuvre.
22:15 C'est-à-dire la suppression et la disparition de la CGR, institution ô combien critiquée.
22:18 Merci beaucoup.
22:19 Merci à tous les trois.
22:20 Non, non, non, il faut qu'on s'arrête là, Sophie.
22:23 Merci à tous les trois.
22:24 Sophie Dravin, elle est journaliste politique au Figaro, qui titre d'ailleurs ce matin
22:29 sur l'Ukraine.
22:30 C'est à lire ce matin.
22:32 L'Ukraine dans l'impasse après l'échec de la contre-offensive.
22:35 On n'en parle pas beaucoup dans les médias en ce moment.
22:37 Puisqu'on a le regard tourné vers le Proche-Orient.
22:40 Merci Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info, Télécanal 27.
22:44 Vous revenez quand vous voulez.
22:46 Merci à vous, Renaud.
22:47 Merci à vous, salut, à demain.
22:48 On se retrouve demain.
22:49 *rire*

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