- 22/02/2023
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00:00 *Générique*
00:06 Bienvenue dans les informer de France Info, on est ensemble jusqu'à 9h30 avec ce matin Pauline Téveniot, bonjour.
00:11 - Bonjour.
00:11 - Service politique du Parisien, aujourd'hui en France, Jean-Dominique Merchet, bonjour.
00:14 - Bonjour.
00:15 - De l'opinion, spécialiste des questions de défense et Eric Biagala, bonjour.
00:19 - Bonjour.
00:19 - Conseiller défense à Radio France, membre de la rédaction internationale, vous êtes allé plusieurs fois en Ukraine
00:25 depuis le début de cette guerre qui dure depuis près d'un an maintenant.
00:27 Bonjour Renaud Delis.
00:28 - Bonjour Laurent.
00:29 - A mes côtés, justement, premier débat de ces informer, la France a-t-elle encore les moyens de se défendre ?
00:33 - Oui, dans le cadre de cette journée que France Info consacre principalement à ce thème, cette journée spéciale,
00:38 l'armée française face à la guerre en Europe, un an après le déclenchement de la guerre en Ukraine,
00:41 vous le disiez à l'instant Laurent Sénéchal, est-ce que la France aujourd'hui consacre suffisamment de moyens à sa défense
00:48 dans un contexte où on voit d'ailleurs une bonne partie de l'Europe qui dépense davantage justement et contribue donc à se réarmer ?
00:56 L'effort budgétaire est-il à la hauteur de ces enjeux ?
00:59 Eh bien oui, à en croire en tout cas Emmanuel Macron, le chef de l'État, qui lors de la présentation de ses voeux aux armées,
01:05 c'était à la fin du mois de janvier, a expliqué que la loi de programmation militaire qui va porter sur les années 2024 à 2030
01:12 et qui sera présentée dans le courant du mois de mars au Parlement, justement, inscrit selon le chef de l'État cet effort dans la durée.
01:20 Alors je solliciterai de la représentation nationale que nous puissions consacrer sur la période 2024-2030 un effort budgétaire de 400 milliards d'euros.
01:35 Ce sont des moyens considérables qui amplifient un effort de défense dont la dynamique est sans précédent depuis cinq décennies.
01:43 Et ces efforts seront, dans les années qui viennent, à proportion des dangers, c'est-à-dire considérables.
01:50 Alors des efforts considérables et durables à l'avenir, comme le dit Emmanuel Macron, mais est-ce qu'ils sont suffisants ?
01:56 Est-ce que c'est aussi un moyen peut-être de corriger le tir après des économies survenues au cours des dernières décennies
02:03 et peut-être un certain nombre de faiblesses qui sont apparues depuis un an d'ailleurs quant aux livraisons de matériel de la France à l'Ukraine ?
02:11 On sait que la France n'est pas, on va dire, le principal pourvoyeur d'aides militaires à l'Ukraine en Europe, loin de là.
02:16 – Avant peut-être d'entrer dans le vif du sujet, de parler vraiment de défense, de sécurité,
02:20 peut-être Pauline Téveniau, juste, il y a un choix politique qui est fait par Emmanuel Macron.
02:24 On est en pleine période réforme des retraites, pouvoir d'achat, 400 milliards d'euros sur cinq ans, c'est considérable et c'est un choix politique.
02:33 – Oui absolument, et c'est un choix politique marqué, il l'a répété ce week-end à Munich d'ailleurs,
02:37 où il a notamment dit sa volonté d'organiser à Paris une conférence aérienne sur la défense,
02:42 où il a martelé un appel à investir massivement dans la défense en européen, selon l'expression qu'il affectionne,
02:52 parce que c'est aussi l'occasion pour lui, et ça aussi c'est très politique puisque c'est quelque chose qu'il pousse depuis début 2017
03:00 et qui avance pousseivement en même temps, c'est l'idée d'une défense européenne plus intégrée, renforcée et plus forte.
03:07 – Jean-Dominique Meersch, c'est l'opinion du point de vue des armées, est-ce que ça suffit, 400 milliards d'euros sur cinq ans ?
03:14 – Pour les armées, ça ne suffit jamais, c'est un principe de base, les armées n'ont jamais assez d'argent selon elles.
03:22 En réalité, ce sont des sommes effectivement considérables, mais il faut surtout comprendre le mouvement,
03:28 depuis qu'Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir en 2017, les crédits militaires ont augmenté en haut d'un tiers,
03:36 ils vont continuer à augmenter dans cette proportion d'un nouveau tiers dans la loi de programmation militaire qui est en train d'être élaborée.
03:46 Quel secteur de l'action publique et de la politique publique bénéficie d'aussi fortes augmentations de crédits ?
03:53 Il y en a très très peu, donc les armées s'en sortent très bien au regard de la situation générale des finances publiques.
04:03 Donc ça c'est… donc pas assez pour les armées, mais en réalité beaucoup.
04:06 – Et Éric Biegala, il va servir à quoi cet argent, en priorité ?
04:09 – Il va servir à équiper, il va servir à former, alors quand on dit équiper, oui, il y a des équipements dont il faut refaire le plein,
04:18 le président dans le même discours a annoncé le passage par exemple au tour Rafale,
04:22 toute l'aviation de défense sera constituée devant Rafale.
04:25 – Parce qu'actuellement il y a encore quelques Mirage 2000…
04:26 – Actuellement il y a à peu près encore une soixantaine je crois de Mirage 2000 qui sont actifs,
04:31 ça c'était quelque chose qui a beaucoup surpris les aviateurs à Mont-de-Marsan lors du prononcé de ce discours,
04:37 ils ne s'attendaient pas à ça parce que normalement les 2000 étaient prévus,
04:39 enfin certaines versions du 2000 étaient prévues pour pouvoir, pour devoir voler encore jusqu'en 2035, etc.
04:46 Donc voilà, par exemple, ça c'est un exemple tout bête, on va avoir un effort qui va être fait sur les matériels sol-air par exemple,
04:54 les défenses sol-air dont on s'est aperçu qu'on n'en avait peut-être pas beaucoup,
04:58 c'est vrai que la principale batterie, le Mamba, la SMPT Mamba, on en a 8,
05:05 c'est un engin assez impressionnant, extrêmement cher, son fabricant m'avait dit que ça allait être pris d'un petit sous-marin,
05:13 donc on en a 8, mais les Italiens avec lesquels on a conçu cet engin en ont 6, donc en tout il en existe 14,
05:23 il y en a un autre qui est en cours de fabrication, destination Ukraine.
05:27 Mais voilà, ça ce sont des objets, des engins chers, puissants, dont on n'en a pas beaucoup.
05:35 - Plus dans le cas d'une guerre conventionnelle ou de conflits de haute intensité, comme aiment à dire les armées,
05:43 on continue d'en parler, d'en débattre dans les informer de France Info,
05:46 avec vous Eric Biegala, spécialiste défense à France Info et Radio France,
05:50 Jean-Dominique Merchet de l'Opinion et Pauline Théveniot du Parisien, aujourd'hui en France.
05:54 D'abord le Fil info, 9h12 avec Marie Maheu.
05:56 - Le constructeur automobile Stellantis va distribuer plus de 2 milliards d'euros à ses salariés dans le monde,
06:02 c'est une information France Info, annonce après la publication d'un bénéfice record l'année dernière,
06:07 près de 17 milliards d'euros.
06:09 C'est la Russie, et la Russie seule, qui a choisi de déclencher cette guerre,
06:12 réaction de la ministre des Affaires étrangères au discours de Vladimir Poutine.
06:16 Près d'un an après le début du conflit, le chef du Kremlin accuse les Etats-Unis et l'Europe de l'attiser,
06:22 une falsification de l'histoire pour Catherine Colonna.
06:25 A deux semaines de la mobilisation du 7 mars contre les retraites,
06:29 l'intersyndicale réaffirme sa volonté de mettre la France à l'arrêt.
06:33 Elle appelle à une journée morte dans tous les secteurs comme les transports, les entreprises et les commerces.
06:38 Les recherches se poursuivent au sud-est du Brésil pour retrouver les 38 personnes disparues après des pluies records.
06:45 44 personnes ont été tuées dans des glissements de terrain ces derniers jours.
06:50 [Musique]
06:52 France Info
06:54 [Musique]
06:55 Les informés, Renaud Dely, Laurence Anéchal
06:59 Avec toujours Eric Biegala, spécialiste des Frances à France Info, Pauline Théveniot du Parisien Aujourd'hui en France
07:04 et Jean-Dominique Merchet de l'Opinion, Renaud Dely également à mes côtés.
07:08 Jean-Dominique Merchet, on parlait de la France qui se prépare à un conflit de haute intensité, à une guerre conventionnelle.
07:15 On craint d'être attaquée ou c'est surtout pour venir en aide à l'Ukraine qui, elle, est en pleine guerre contre la Russie ?
07:21 Non, je crois que la France ne craint pas d'être attaquée parce que, pour deux raisons.
07:25 D'abord, la France a sa dissuasion nucléaire qui éviterait une attaque, en tout cas une attaque massive contre le pays.
07:31 Et puis la France est membre de l'Alliance Atlantique, de l'OTAN et donc on a des garanties de sécurité avec nos alliés, en premier chef les États-Unis.
07:40 C'est vrai que ce qui se passe en Ukraine bouleverse énormément la donne et on le voit notamment en Europe de l'Est avec le réarmement massif d'un pays comme la Pologne
07:50 qui est en train d'investir, la Pologne est vraiment un pays qui se prépare, elle, à être dans une guerre de haute intensité.
07:57 C'est quoi, c'est 4% de son PIB ? 4% de son PIB.
08:00 Il va être consacré à la défense, deux fois plus qu'on... Ils achètent des chars par milliers.
08:03 Des chars et autres équipements militaires par milliers, donc eux se préparent vraiment.
08:10 Ils ont peur d'être obligés de rentrer dans une guerre contre la Russie, pas tout de suite mais dans les 3-4 ans qui viennent.
08:18 La posture de la France est assez différente et c'est vrai qu'Emmanuel Macron a plutôt, dans ce qu'il est en train de préparer pour la loi de programmation militaire,
08:29 un peu sacrifié l'armée de terre au profit, donc armée de terre pour l'Europe, pour l'OTAN, au profit d'une vision plus mondiale,
08:39 c'est-à-dire de se dire il faut qu'on soit présent dans ce qu'on appelle l'Indo-Pacifique, c'est-à-dire en Asie et dans l'océan Indien, en Afrique.
08:47 Une vision plus globale, sans doute, plus mondiale et moins européenne.
08:51 Ça se traduit en choix militaire, un peu moins pour l'armée de terre qui n'augmentera pas, mais un peu plus pour les autres armées ou des nouvelles fonctions comme le spatial, la lutte cyber, etc.
09:02 Éric Biegel, vous parliez tout à l'heure de refaire le plein, puisque les stocks se sont vidés. Ils se sont surtout vidés à cause de la guerre en Ukraine ?
09:11 Ils se sont vidés en partie à cause de la guerre en Ukraine. Je prends l'exemple tout simple des canons César.
09:17 On en avait 76, on en a donné 12, plus 18, plus 19 via le Danemark qui nous en avait acheté.
09:26 Faites le total, on fait la soustraction. Combien il en reste ? Pas beaucoup.
09:30 49 si j'ai bien compté. 12 + 19 + 19.
09:32 Même un peu moins.
09:33 Un petit peu moins.
09:34 49 qu'on a donné.
09:35 Le problème c'est que faire un canon ça prend du temps. Un certain temps, c'est bien.
09:41 Le fabricant du César a réussi à augmenter un petit peu ses cadences, se dit capable d'en produire 8 par an en 2024.
09:55 Il va falloir qu'on remplace ce qu'on a donné.
09:59 Et les munitions aussi.
10:00 Et il y a les munitions. Il y a les munitions derrière. Le stock de munitions, il était en fait de produire à flux tendu.
10:07 On utilisait finalement assez peu de munitions puisqu'on tirait assez peu aux canons en France.
10:11 On avait quelques opérations en Afghanistan, au Sahel, etc. Il y a eu quelques tirs.
10:19 Mais enfin, ça allait, on pouvait refaire le plein de munitions.
10:23 Là, l'Ukraine qui utilise des canons César, qui tire des obus de 155, qui sont les obus autant qu'elle n'avait pas, puisqu'elle était équipée en 152.
10:33 Qui sont les obus soviétiques ou post-soviétiques ?
10:35 Voilà, qui étaient les obus soviétiques. Les 155, il faut les produire. Il faut les produire en masse.
10:39 Elle en tire à peu près 3000 par jour, l'Ukraine. Les Russes, eux, c'est de l'ordre de 20 000.
10:47 Renaud Delibes, ça c'est leur problème.
10:49 C'est là qu'on voit, il faut bien comprendre, et c'est ce qu'on évoquait déjà tout à l'heure, à quel point Vladimir Poutine et son offensive en Ukraine nous ont fait basculer dans une nouvelle période.
10:57 Il y avait déjà en germe, les années précédentes, et d'ailleurs dès l'annexion de l'Acrimi en 2014, ces éléments-là.
11:02 Mais quand on mesure que, historiquement, on va dire après la chute du mur de Berlin, notamment au courant des années 2000, la France, comme d'autres pays,
11:09 a en quelque sorte fait des économies sur la défense, la part du PIB qui y était consacré a plutôt baissé.
11:15 Et depuis, effectivement, dans ce monde incertain, marqué encore plus par l'offensive de Vladimir Poutine, on voit à quel point, d'ailleurs, de nombreux pays,
11:25 parmi nos voisins, y compris l'Allemagne, ce qui est évidemment un tournant historique considérable,
11:28 d'autres pays sont sortis de leur neutralité, en tout cas diplomatique.
11:32 On peut penser à la Suède, ou la Suède et la Finlande. Alors la Finlande, il y a toujours eu un effort militaire, mais la Suède et la Finlande qui veulent rentrer dans l'OTAN aujourd'hui.
11:38 Et donc, Emmanuel Macron, avec cette loi de programmation militaire qui doit être présente au Parlement en mars pour être votée d'ici l'été,
11:44 normalement, tire aussi les leçons de ce tournant historique et de cette nouvelle période extrêmement incertaine qui s'ouvre.
11:50 Après, elle pose aussi des questions sur le plan du matériel, comme le disait Eric Biagala à l'instant,
11:55 parce que depuis un an, on s'est aussi aperçu que, même si la France a du matériel considérable et de haute technologie,
12:03 il y a aussi des questions de maintenance, où tout ce matériel n'est pas disponible en même temps.
12:07 Et puis sur le plan stratégique, il y a la question de la défense européenne qu'évoquait tout à l'heure Pauline Tevinio à raison,
12:11 qui est un rêve, si j'ose dire, en tout cas un but poursuivi de longue date par Emmanuel Macron,
12:15 mais qui se heurte aujourd'hui au retour quand même en force de l'OTAN.
12:19 L'OTAN que le même Emmanuel Macron, en novembre 2019, avait pourtant jugé à l'époque, on se vient de sa formule, en état de morceau ébranle.
12:26 Jean-Dominique Merchet, ce conflit en Ukraine, vous parliez tout à l'heure des tanks que veut acheter par milliers la Pologne.
12:32 C'est quelque chose qu'on n'avait plus imaginé, que les tanks soient utilisés à ce point sur le champ de bataille,
12:37 qu'il y ait une ligne de front à ce point figée comme un peu la guerre de 14-18.
12:42 C'est vraiment la guerre du 21ème siècle ? On est revenu à ce type de guerre ?
12:46 Ou est-ce que c'est spécifique à cette situation entre l'Ukraine et la Russie ?
12:50 En fait, il n'y a jamais deux guerres qui se ressemblent.
12:52 Et la guerre d'Ukraine est, comme toutes les guerres, très particulière.
12:56 C'est à la fois une guerre très classique, très à l'ancienne, avec ses tranchées qui font penser à la guerre de 14,
13:02 mais aussi peut-être demain des offensives de chars qu'on pourrait voir comme pendant la seconde guerre mondiale.
13:09 Mais en même temps, une guerre très moderne avec l'utilisation systématique massive de drones, par exemple,
13:16 ou alors la disparition quasiment totale de l'aviation.
13:20 On ne voit plus d'avions dans cette guerre, alors que les guerres précédentes étaient des guerres,
13:26 depuis 30 ans ou même plus que ça, étaient des guerres avec une forte dimension aérienne.
13:30 Mais est-ce que ce n'est pas dû à un manque de matériel ?
13:32 Ce n'est pas dû à un manque de matériel, c'est dû aux renforces.
13:34 Vous savez, la guerre, c'est toujours la lutte de l'épée et du bouclier.
13:38 Là, le bouclier est tellement puissant, le bouclier anti-aérien est tellement puissant que les avions ne peuvent pas pénétrer.
13:44 Donc, à chaque fois, les guerres changent de visage en permanence.
13:48 Et elles se transforment.
13:49 Il y aura sans doute plusieurs phases.
13:50 Elles ont toujours plusieurs phases.
13:52 Et c'est vrai qu'il ne faut pas préparer demain la guerre d'aujourd'hui.
13:56 Ça n'a pas de sens.
13:57 Il faut être capable, justement, la grande question, c'est de savoir s'adapter vite et bien à la situation qu'on ne peut pas prévoir.
14:05 Une dernière chose sur le sujet, Pauline Téveniau, Parisien aujourd'hui en France, on parlait des montants qui sont considérables.
14:10 Est-ce que les Français sont d'accord pour faire ces choix politiques plutôt que d'autres ?
14:14 Alors, pour l'instant, ce qu'on remarque, il y avait un sondage assez intéressant publié dans le Figaro lundi
14:20 sur l'adhésion des opinions européennes à l'aide militaire accordée à l'Ukraine.
14:25 On voit que c'est assez disparate.
14:26 Évidemment, les Polonais qui sont concernés au premier chef, à 80%, ils sont favorables.
14:30 Les Français restent majoritairement favorables.
14:35 De mémoire, c'était 54%.
14:37 C'est quand même un paramètre que l'exécutif surveille comme le lait sur le feu, l'adhésion de l'opinion,
14:43 notamment parce que certains ministres qui font des déplacements de terrain sont interpellés sur la guerre en Ukraine,
14:49 constatent que c'est un sujet de préoccupation majeure, mais sont aussi interpellés par moment sur le thème.
14:54 C'est une guerre qui coûte cher.
14:56 Est-ce que c'est vraiment notre guerre ? Ce n'est pas vraiment notre guerre.
14:58 C'est loin.
14:59 Et donc, le gouvernement est très, très attentif à garder l'opinion avec lui sur ce sujet-là.
15:04 Une guerre qui coûte cher.
15:05 On va justement parler du pouvoir d'achat et du travail, la valeur travail que veut remettre sur le devant de la scène le gouvernement.
15:12 Dans un tout petit instant, 9h21, c'est l'heure du Fil Info avec Marie Maheu.
15:15 Sur France Info, Famille Rurale appelle le ministre de la Santé à mettre en place une aide de 65 euros par mois pour les plus précaires.
15:23 C'est ce qui leur manque pour manger correctement, selon l'association.
15:26 9 millions de personnes sont concernées.
15:28 Une perquisition au siège de la région Auvergne-Rhône-Alpes dans l'affaire du dîner fastueux organisé par Laurent Wauquiez.
15:34 Son équipe se dit sereine, prête à fournir tous les documents demandés.
15:38 Le parquet financier a ouvert une enquête pour favoritisme et détournement de fonds publics.
15:43 Nouveaux bénéfices records pour le constructeur automobile Stellantis.
15:47 Près de 17 milliards d'euros l'année dernière.
15:49 Le groupe va en redistribuer une partie, une prime de 4 300 euros pour les salariés français.
15:55 966 000 demandes d'asile enregistrées l'année dernière dans les pays de l'Union Européenne ainsi que la Suisse et la Norvège.
16:04 C'est un record depuis 2016 au moment de la crise des réfugiés.
16:07 Demande principalement déposée par des Syriens et des Afghans.
16:12 France Info
16:15 Les informés. Renaud Dely, Laurence Anéchal.
16:20 Toujours avec Pauline Théveniau, Parisien aujourd'hui en France, Jean-Dominique Merchet de l'Opinion et Eric Biegala de Radio France et France Info.
16:27 Renaud Dely, on passe au second débat de ces informés avec ce slogan qui est revenu "Travailler plus pour gagner plus".
16:32 Et oui de façon subliminale mais quasiment explicite avec la visite hier d'Emmanuel Macron en déplacement au marché de Rungis.
16:38 Donc il a incité les Français à travailler plus pour gagner plus, travailler plus avec cette réforme des retraites qu'il défend.
16:46 Il s'est voulu donc défenseur du retour de cette valeur travail qui doit être bien rémunérée selon le chef de l'État.
16:53 Dans le même temps, en début de semaine, les partenaires sociaux, l'ensemble des partenaires sociaux ont conclu un accord qui vise à mieux partager justement, à rendre plus accessible, pour être précis,
17:05 c'est la formule, l'intéressement, la participation et les primes de partage de la valeur au sein des entreprises.
17:11 Un accord jugé d'ailleurs historique par la Première Ministre Elisabeth Borne qui s'est engagée à le transcrire prochainement dans la loi.
17:19 J'en prends l'engagement au nom du gouvernement. Nous respecterons le compromis trouvé entre les partenaires sociaux et nous proposerons la transcription fidèle et totale de cet accord dans la loi.
17:32 Alors est-ce que cet accord, s'il est effectivement transcrit dans la loi, ce meilleur partage de la valeur dans l'entreprise, davantage d'intéressement, de participation,
17:42 eh bien ça peut permettre, on va dire, de conforter le pouvoir d'achat menacé par le retour en inflation ?
17:47 Et est-ce que ça peut répondre aux angoisses, aux attentes sur le plan salarial, puisqu'on sait que les demandes justement d'augmentation de salaire se multiplient aujourd'hui dans l'entreprise ?
17:58 C'est un débat, il faut le savoir, autour duquel le gouvernement et la majorité tournent et se heurtent finalement depuis un moment.
18:05 Dès l'automne, Gérald Darmanin, dans une réunion à huis clos du parti présidentiel Renaissance, avait dit « il faut faire quelque chose sur les salaires ».
18:13 On se souvient aussi des débats qui ont agité la majorité sur la question de la taxation des super-profits jusque dans la préparation du projet de loi des amendements sur le projet de loi retraite.
18:24 Là, on voit que finalement, ça offre cette question du partage de la valeur et surtout cet accord entre partenaires sociaux, ça offre une porte de sortie en quelque sorte.
18:34 C'est-à-dire que ce n'est pas ce qui était initialement prévu, mais c'est toujours quelque chose.
18:38 Le parti présidentiel avait réfléchi à des mesures qui allaient un petit peu plus loin.
18:43 Il y avait notamment le partage des dividendes obligatoire pour les entreprises qui reversent des bénéfices à leurs actionnaires.
18:53 Il y avait aussi la question d'une super-participation pour les super-profits.
18:58 Sauf qu'entre-temps, les partenaires sociaux se sont mis d'accord et le gouvernement, quelque part, ne peut pas dédier cet accord.
19:07 Il l'inscrira dans ce fameux projet de loi sur le plein emploi qui est prévu au printemps.
19:12 C'est tout le paradoxe.
19:13 On le voit en quelque sorte, la démocratie sociale est en train de venir au secours d'une part du gouvernement et d'autre part d'une démocratie parlementaire,
19:19 qui n'a pas manifesté un état de santé flamboyant lors du débat avorté sur les retraites.
19:25 Vous trouvez ?
19:26 Ce paradoxe aussi, c'est que les syndicats sont unis, manifestent et mobilisent contre la réforme des retraites,
19:33 mais dans le même temps, ils signent des accords, en l'occurrence avec le patronat, un accord extrêmement important.
19:39 L'un des principaux enjeux, c'est d'étendre ce partage de la valeur au sein des PME, les petites entreprises.
19:46 On sait qu'en général, c'est plutôt les grands groupes qui ont mis en place ce type d'accord.
19:50 Là, il s'agit, avec ce texte, de l'étendre dans les entreprises jusqu'à 11 salariés, des entreprises de 11 à 50 salariés.
19:57 Maintenant, c'est vrai aussi, quand on connaît un peu l'histoire de la Ve République, que les accords de participation, d'intéressement, c'est vieux comme la Ve République, si j'ose dire.
20:06 Alors, est-ce que ça peut permettre au gouvernement de se sortir de cette nasse salariale ?
20:09 Parce qu'il y a une grande crainte, évidemment, du côté exécutif, c'est que la colère sociale, en tout cas l'angoisse liée au pouvoir d'achat et les revendications salariales,
20:16 s'additionnent, s'ajoutent au rejet de la réforme des retraites dans la rue dans les prochaines semaines.
20:20 Mais ce type d'accord, ça peut suffire, ce type de mesure ? C'est si important que ça, Pauline Téveniau ?
20:26 C'est quand même important quand tous les partenaires sociaux s'en mettent d'accord.
20:30 C'est en ce sens-là qu'il est historique, vous le dit Elisabeth Borrell.
20:33 Est-ce que ça va suffire ? C'est toute la question, ce que disait Renaud Delis à l'instant.
20:37 On a beaucoup, beaucoup parlé des retraites ces derniers temps. Il ne faudrait pas oublier la question du pouvoir d'achat et de l'inflation,
20:43 avec la grande distribution qui alerte d'ores et déjà sur un mars rouge.
20:48 Alors il n'y en aura pas, dit Bruno Le Maire.
20:50 Bruno Le Maire se montre optimiste, sauf qu'il y a bien une question d'un problème d'inflation sur les prix de l'alimentaire.
20:56 Et déjà, au mois de février 2023 par rapport à février 2022, ils ont augmenté de 13%.
21:01 Ça, les Français, ils l'encaissent chaque semaine.
21:06 Donc là, il y a un double enjeu quand même politique qui est très, très important pour le gouvernement.
21:11 C'est à la fois de sortir un peu par le haut de ce débat sur les retraites,
21:15 où ils demandent aux gens, aux Français, de travailler plus longtemps.
21:18 Mais encore faut-il travailler dans de bonnes conditions et avec une rémunération qui permettent de vivre.
21:24 Et l'urgence à répondre à cette crise inflationniste.
21:28 Et ça va être un débat qui va beaucoup, beaucoup occuper au printemps avec ce projet de loi pouvoir d'achat.
21:34 Comme on a eu le débat sur comment financer, parce qu'il n'y a pas d'autre moyen de financer le régime des retraites.
21:39 Il y aura ce débat sur comment augmenter les salaires et mieux intéresser les salariés aux bénéfices des entreprises.
21:46 Jean-Dominique Marchais.
21:47 Oui, juste un mot.
21:49 C'est à la fois cette participation dont on parle aujourd'hui, le partage de la valeur.
21:56 C'est aussi une manière de ne pas aborder la question la plus sensible, la plus délicate,
22:00 qui est celle de l'augmentation des salaires.
22:02 Et notamment des salaires pour l'état de la fonction publique, des traitements de la fonction publique.
22:07 Parce que c'est bien de renvoyer ça à la responsabilité d'entreprise.
22:10 Mais n'oublions pas qu'en France, le premier employeur, c'est l'état et les collectivités locales.
22:15 Et justement, je crois que c'est l'inflation qui est à la une du journal L'Opinion aujourd'hui, Jean-Dominique Marchais.
22:19 Aujourd'hui, devenir propriétaire, c'est difficile.
22:22 Le mur de l'inflation.
22:23 Avec la hausse des taux.
22:24 Néo, elle a une du Parisien aujourd'hui, en France aujourd'hui ?
22:26 Nous, ce sont des témoignages d'enfants de policiers qui, aussi surprenant que ça puisse paraître,
22:30 n'osent pas toujours dire qu'elle est à la profession de leurs parents, de peur d'être vélipendée, voire plus.
22:35 Merci beaucoup, merci Eric Viegala.
22:36 Et merci Renaud Delis.
22:37 Les informers reviennent ce soir 20h.
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