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  • 08/02/2023

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News
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00:00 (Générique)
00:06 -Ravi de vous retrouver pour une nouvelle édition des "Informés".
00:09 On parlera dans quelques minutes de la bataille des retraites
00:12 au lendemain de la nouvelle mobilisation des syndicats
00:14 avec des cortèges qui ont fait moins le plein
00:17 que lors de la journée précédente.
00:19 Dans un premier temps, on va évoquer les derniers chiffres
00:21 et les derniers bénéfices du groupe Total Énergie,
00:24 puisque le groupe français les a publiés ce matin
00:26 pour en parler et pour en débattre ce matin à la table des "Informés".
00:29 J'ai le plaisir d'accueillir Pauline Théveniot,
00:31 journaliste au service politique du Parisien Aujourd'hui en France.
00:34 Bonjour. -Bonjour.
00:35 -Ca tombe bien, puisque votre journal a eu une interview
00:37 du patron de Total, Patrick Pouyanné.
00:39 On en parlera dans quelques minutes.
00:41 Emmanuel Kessler, pas d'interview de Total
00:43 dans "Capital" ce mois-ci ?
00:45 -Non, mais j'ai lu celle du Parisien.
00:47 -Bravo, directeur de la rédaction de "Capital".
00:49 -Il y a d'autres choses intéressantes.
00:51 -On en parlera peut-être tout à l'heure.
00:52 Les profits de Total, 19 milliards d'euros de bénéfices.
00:55 Le groupe les a annoncés tout à l'heure.
00:57 Il a mis des bénéfices records,
00:59 mieux que les 17 milliards en grangers en 2021.
01:02 Les homologues étrangers,
01:04 les géants pétroliers comme Shell ou Exxon font encore mieux.
01:06 Evidemment, ces profits records sont en partie liés
01:10 aux conséquences de la guerre en Ukraine,
01:12 de la crise énergétique,
01:13 et d'un certain nombre d'investissements de Total,
01:15 notamment l'activité du GNL, le gaz naturel liquéfié,
01:18 qui est en fort progrès à la suite de cette crise énergétique
01:22 générée par la guerre en Ukraine.
01:23 Que faire de ces profits records ?
01:25 Voilà qui relance évidemment le débat,
01:28 la polémique sur la taxation de ces super profits,
01:31 taxation que, jusqu'à présent, l'exécutif en France
01:34 refuse de mettre en œuvre,
01:35 pour le plus grand malheur de François Ruffin,
01:38 le député insoumis de la Somme,
01:40 qui était votre invité il y a quelques minutes.
01:42 -On assiste au gavage des uns au rationnement des autres.
01:46 On assiste à une prédation de la nation.
01:48 Maintenant, moi, ce qui m'embête le plus dans tout ça,
01:51 c'est même pas Total, CMA, CGM, BNP, Paribas.
01:55 C'est le politique, c'est l'État.
01:57 L'État, normalement, il a pour responsabilité
02:00 de venir rééquilibrer les plateaux de la balance.
02:02 On a eu les assureurs qui se sont gavés,
02:04 on a eu la grande distribution qui s'est gavée,
02:06 on a eu le numérique qui s'est gavé,
02:07 on a eu l'industrie pharmaceutique qui s'est gavée.
02:09 On n'a pas touché à rien chez eux.
02:11 -Alors, faut-il taxer ceux qui se gavent,
02:14 selon l'expression de François Ruffin,
02:15 ou est-ce qu'au contraire, ces super profits,
02:17 ces profits records, sont une bonne nouvelle
02:19 pour l'économie française en général ?
02:21 En tout cas, Patrick Pouyanné a réagi dès ce matin
02:24 sur le site du journal le Parisien Aujourd'hui en France,
02:27 et lui, il évoque, évidemment, plutôt pour éviter
02:30 une éventuelle taxation, un nouveau geste qu'il pourrait faire,
02:33 que Total pourrait faire en faveur du pouvoir d'achat
02:35 des automobilistes.
02:36 -Parole à la défense, en quelque sorte.
02:37 Pour commencer, Pauline Théveniot,
02:39 que dit-il d'autre, M. Pouyanné ?
02:41 -Il dit, et c'est une annonce importante,
02:44 que si le litre de gazole dépasse les 2 euros,
02:48 Total peut envisager un nouveau rabais.
02:51 -On n'en est plus très loin.
02:52 -On n'en est plus très loin.
02:53 -On voit bien que c'est un sujet qui revient très fort,
02:55 puisque le litre d'essence à la pompe
02:57 flirte, s'étancit avec les 2 euros.
03:00 Et on voit bien que c'est qu'il anticipe le débat à venir
03:03 sur la taxation des super-profits,
03:05 puisqu'il dit lui-même qu'à ce débat,
03:08 il préfère prendre des mesures
03:10 pour le pouvoir d'achat des Français.
03:12 Dans son interview, il dit aussi,
03:14 et c'est tout le débat qui tourne autour
03:16 de la question du partage de la valeur,
03:18 qu'il est ouvert à l'idée d'ajouter
03:22 une tranche supplémentaire d'intéressement
03:24 pour les salariés de Total.
03:25 -C'est opération déminage chez Total ce matin,
03:28 un peu, Emmanuel Kessler ?
03:29 -Oui, c'est intéressant de voir à quel point
03:31 Patrick Pouyanné s'est montré très proactif
03:33 en donnant cette interview au Parisien,
03:35 un titre qui s'adresse au plus large public,
03:38 qui veut s'adresser aux Français en général,
03:39 parce qu'évidemment...
03:41 -C'est un détail qui n'en est pas, avec un embargo,
03:43 c'est-à-dire une interdiction de publier
03:44 au moment même où tombent les résultats.
03:46 Comme ça, on a les résultats et l'analyse du patron.
03:49 -Ce qui est normal, parce que la réglementation boursière
03:51 interdit de s'exprimer avant la publication des résultats.
03:53 Mais c'est intéressant de voir comment, finalement,
03:56 Patrick Pouyanné essaye de déminer, de devancer la polémique,
03:59 qui est instantanée, et on l'a vu
04:01 à travers l'interview de François Ruffin,
04:04 dès lors qu'elle existe un peu chaque année,
04:06 mais cette année, encore davantage,
04:08 dans le contexte dans lequel on est,
04:10 un contexte marqué par l'inflation pour les Français,
04:13 et puis, on va en parler dans quelques minutes,
04:15 un contexte également marqué par la réforme des retraites.
04:18 Et c'est vrai que voir cette succession de résultats,
04:21 puisqu'on a eu hier les 10 milliards de BNP Paris-Bas,
04:23 et c'est pas fini, puisqu'on est en pleine période
04:25 du résultat du CAC 40, il y a un choc des calendriers
04:28 qui, effectivement, nécessite beaucoup de pédagogie
04:31 et d'efforts vis-à-vis de l'opinion publique,
04:33 surtout pour Total, qui, comme il le dit,
04:35 d'ailleurs, dans l'interview, fait l'objet
04:37 d'une sorte de rapport d'amour-haine
04:39 de la part des Français.
04:40 Donc, Patrick Pouyanné a là une communication proactive
04:43 qui est assez astucieuse.
04:45 -On revient dans un instant. Le Fil. Info, 9h10.
04:47 Marie Maheu.
04:49 -Les relations entre la Chine et les Etats-Unis
04:51 se tendent un peu plus.
04:52 Pékin défendra avec fermeté ses intérêts.
04:55 Réponse au discours sur l'état de l'Union de Joe Biden hier.
04:58 "Si la Chine menace sa souveraineté,
05:00 l'Amérique agira", a promis le président américain.
05:03 En Turquie et en Syrie, les recherches se poursuivent
05:06 pour retrouver des survivants sous les décombres.
05:09 48 heures après de violents séismes,
05:11 plus de 9 500 personnes ont été tuées dans les deux pays.
05:14 L'Union européenne a mobilisé près de 1 200 secouristes.
05:18 Une centaine de chars lourds de plus pour l'Ukraine.
05:20 L'Allemagne, les Pays-Bas et le Danemark
05:22 s'engagent à envoyer dans les prochains mois
05:25 des blindés Léopard 1.
05:26 Ils sont plus vieux que la 2e génération
05:28 mais seront remis à neuf.
05:30 Il est devenu le meilleur marqueur de l'histoire de la NBA.
05:33 Cette nuit, le basketteur superstar des Lakers,
05:35 Lebron James, dépasse le record du nombre de points inscrit
05:39 dans sa carrière. Il dépasse les 38 000 points
05:41 battant le légendaire Karim Abdul-Jabbar.
05:44 ...
05:46 -France Info.
05:48 ...
05:49 -Les informés.
05:50 Renaud Delis, Marc Fauvel.
05:52 ...
05:54 -Les milliards se ramassent à la pompe.
05:56 C'est une bonne nouvelle.
05:58 -Cette communication de Patrick Puyanné,
06:00 cette interview qu'il accorde au "Parisiens aujourd'hui en France",
06:04 ça illustre l'ère du temps, le climat politique et social
06:07 qui est en ébullition.
06:08 Pour reprendre votre expression,
06:10 ça pourrait être, ça devrait être considéré,
06:13 je parle benoîtement, comme une bonne nouvelle,
06:16 une grande entreprise comme Total,
06:18 qui annonce des bénéfices records,
06:20 comme les autres grands groupes qu'a cités Emmanuel Kessler.
06:23 Quand Total, en 2020, a annoncé une perte
06:26 de plus de 7 milliards d'euros,
06:28 c'était pas une bonne nouvelle pour l'économie française.
06:31 Mais le climat politique est tel qu'effectivement,
06:34 le PDG de Total est obligé quasiment de s'excuser
06:37 d'annoncer de tels chiffres et surtout d'essayer de déminer
06:40 parce qu'effectivement, dans ce contexte de crise,
06:43 de mouvements sociaux,
06:44 dans le contexte d'une réforme des retraites,
06:47 qui, ça, c'est le gouvernement qui le dit,
06:49 qui le répète, un exécutif qui demande des efforts,
06:52 des efforts aux Français,
06:54 l'expression est répétée par Elisabeth Borne,
06:56 il apparaît logique, d'un point de vue politique,
06:59 sans même se placer sur le terrain de la morale ou de l'éthique,
07:03 qui font souvent mauvais ménage avec la politique,
07:06 mais sur le plan politique et social,
07:08 il y a Total et les autres grands groupes
07:10 qui font ces bénéfices records,
07:12 d'où, effectivement, cette hypothèse
07:15 évoquée par Patrick Pouyanné, en tout cas, d'un nouveau geste,
07:19 c'est plus astucieux, y compris pour le groupe,
07:22 de dire "attention, les taxes,
07:23 "ça va pas directement dans la poche des Français,
07:26 "en revanche, une nouvelle ristourne de carburant,
07:29 "ça pourrait être plus efficace."
07:31 Rappelons que Total,
07:32 le total, si j'ose dire, des ristournes
07:35 mises en oeuvre par le groupe l'année dernière,
07:38 c'est à peu près à 550 millions d'euros sur l'année,
07:41 ce qui, finalement, quand on a 20 milliards d'euros de bénéfices,
07:44 peut faire un effort que peut faire Total Energy.
07:47 -Même si, au passage, les ristournes,
07:49 c'est un peu contradictoire
07:51 avec les objectifs de transition énergétique,
07:54 parce qu'à ce moment-là, on envoie un signal pris aux Français
07:57 qui les incite à consommer davantage.
07:59 C'est pour ça que Patrick Pouyanné
08:01 n'a pas encore défini les contours et les carburants précis
08:05 concernés par cette éventuelle ristourne.
08:07 -Pauline Téveniau, il y a peut-être des Français
08:10 qui ont rapproché les chiffres, 20 milliards chez Total,
08:13 10 milliards pour financer chaque année la réforme des retraites,
08:17 à terme, au pic du déficit dans une dizaine d'années,
08:20 finalement, on pourrait peut-être aller chercher l'argent là.
08:23 Est-ce qu'on peut dire qu'à ce sens-là,
08:26 les bénéfices de Total ne tombent pas très bien pour le groupe ?
08:29 -Ils ne tombent pas très bien pour le groupe
08:31 ni pour le gouvernement.
08:33 C'est pour ça que Patrick Pouyanné avait anticipé la date de ce matin
08:37 avec la publication des résultats.
08:39 Au gouvernement aussi, on l'avait coché dans le calendrier.
08:42 Hier, un conseiller du gouvernement me disait
08:45 que rien ne nous sera épargné. Ils sont inquiets.
08:47 -Ils auraient préféré des chiffres moins bons ?
08:50 -Ils ne vont pas jusqu'à dire ça, évidemment,
08:53 puisqu'on ne peut pas déplorer
08:55 que les chiffres d'une entreprise française soient bons.
08:58 Mais ils sont bien conscients que le télescopage de cette annonce
09:02 et de la réforme des retraites,
09:04 qui est débattue en ce moment à l'Assemblée,
09:06 n'est pas bon pour eux.
09:08 Par ailleurs, le débat sur la taxation des superprofits,
09:11 il va revenir de facto dès demain à l'Assemblée,
09:14 puisque ça va être la niche du Parti socialiste,
09:17 et que le 1er texte qu'ils ont mis dans leur niche,
09:20 c'est une proposition de loi visant à la taxation des superprofits.
09:24 -La niche, c'est une journée particulière
09:26 qui permet à chaque groupe de déposer ses propres propositions de loi.
09:30 Vous avez parlé de combien ? -Je n'en ai pas en tête.
09:33 -En tout cas, c'est le Parti socialiste.
09:35 -Je m'étonne de votre calme, même si c'est l'une des premières.
09:39 Vous êtes à la tête d'un journal pro-business, pro-entreprise.
09:43 Vous devriez être en train de monter sur la table
09:46 et dire qu'on laisse les entreprises faire des bénéfices.
09:49 -Il y a deux choses.
09:50 D'abord, l'acceptabilité sociale.
09:52 Je ne monte pas sur la table.
09:54 L'acceptabilité sociale d'un certain nombre de chiffres
09:58 est une conjoncture difficile pour les Français.
10:00 Patrick Pouyanné a bien anticipé.
10:02 Et puis, il y a la réussite des entreprises françaises.
10:05 C'est vrai qu'on a la chance, en France,
10:08 d'avoir une économie tirée par ces groupes du CAC 40.
10:11 Il ne faut pas les condamner
10:13 par ce qu'ils font du profit.
10:15 C'est un profit qui bénéficie à l'économie française.
10:19 Vous avez vu la communication très astucieuse
10:22 il y a une semaine du groupe LVMH
10:24 qui a montré comment il exerçait sa responsabilité sociale
10:27 à coup de campagne de pub, là aussi pour déminer.
10:30 C'est important parce que ces bénéfices,
10:33 ils vont être aussi réinvestis
10:35 dans cette transition énergétique
10:37 qui coûte des milliards d'euros.
10:39 C'est important que ces groupes portent l'économie française,
10:43 créent de l'emploi en France.
10:45 Il y a encore 20 % de l'activité totale
10:47 qui se fait en France.
10:49 Donc, il faut évidemment se féliciter
10:52 d'avoir des champions.
10:53 Au passage, d'ailleurs, pour être encore un peu provoquant,
10:57 Marc, si nous avions en France
11:00 ce qu'on appelle des fonds de pension,
11:02 une part de retraite par capitalisation,
11:04 comme c'est le cas dans les pays anglo-saxons,
11:07 une partie des dividendes de ces grands groupes
11:10 servirait à financer ces fonds de pension.
11:12 Peut-être que les Français n'auraient pas le même rapport
11:16 avec le résultat des grandes entreprises
11:18 parce qu'ils en bénéficieraient aussi.
11:20 Patrick Pouyanné dit qu'il faudrait ouvrir ce débat
11:23 dans l'interview.
11:24 -Ce qui est certain sur ces profits,
11:27 c'est qu'il ne faut pas se placer
11:28 sur le plan de la démonisation de ce succès.
11:31 Ça n'a pas de sens, y compris au regard de la réalité économique.
11:35 C'est sain que des entreprises fassent des profits et des bénéfices
11:38 dans un système capitaliste.
11:40 C'est le système dans lequel vit la France.
11:43 La question qui se pose ensuite,
11:44 c'est celle de la répartition.
11:46 C'est sain d'abord parce que ça génère des investissements,
11:50 y compris en matière de développement
11:52 des énergies durables, un total que Micossi sur le fait
11:55 de faire en bénéficier de l'année dernière,
11:58 ont été consacrés au développement des énergies renouvelables.
12:01 Ça génère du versement des dividendes.
12:04 Or, le premier actionnaire total, ce sont les salariés.
12:07 C'est le plus gros actionnaire salarié du pays.
12:10 Les salariés en bénéficient.
12:11 Ça a aussi permis des augmentations de salaire.
12:14 On s'en souvient, l'automne dernier,
12:16 de l'ordre de 7 % en moyenne au moment
12:19 du mouvement de blocage de la raffinerie.
12:21 Ensuite, il y a la question de la répartition
12:24 des énergies du pays.
12:25 C'est un des grands problèmes de la société.
12:28 Patrick Pouyanné le reconnaissait dans une interview
12:31 à la fin du mois de janvier dans un journal belge.
12:34 Il disait que les superprofits fâchent l'opinion publique.
12:37 C'est un sujet sociétal, collectif, compliqué.
12:40 Ensuite, il y a la puissance publique
12:43 qui doit intervenir d'une façon ou d'une autre.
12:46 L'idée de se tourner vers les consommateurs
12:48 étranglés par la hausse des prix des carburants,
12:51 c'est une idée qui peut paraître légitime.
12:54 C'est ce qu'on disait tout à l'heure.
12:56 Ce que disait Pauline Théveniot,
12:58 c'est que dans ce contexte,
13:00 les "bonnes nouvelles économiques"
13:02 qui s'amoncèlent ne sont pas forcément
13:04 des bonnes nouvelles politiques pour le gouvernement.
13:07 Il essaie de faire passer une réforme de la retraite
13:11 en disant qu'il faut faire des efforts.
13:13 C'est comme la baisse du nombre de chômeurs.
13:16 Le marché de l'emploi se porte mieux.
13:18 Il y a davantage de gens qui vont cotiser.
13:21 Il n'y a pas d'urgence pour les finances publiques.
13:24 -Et comme à travers les concessions
13:26 que fait le gouvernement,
13:27 il y a des nouvelles marges de financement à trouver.
13:31 Il n'est pas exclu qu'in fine, si la mobilisation se poursuit,
13:34 le gouvernement fasse quand même un geste
13:37 en allant vers une contribution des entreprises,
13:40 ce qu'il a pour l'instant refusé,
13:42 ou de certaines entreprises.
13:44 Récemment, François Hollande a dit
13:46 que la réforme actuelle était la seule
13:49 qui ne demandait pas d'efforts aux entreprises.
13:52 -C'est pas François Hollande qui écrit la loi.
13:54 -Qui n'est plus réalisé.
13:56 -En plus, la sienne n'avait pas demandé une contribution.
13:59 C'est la réforme Sarkozy qui avait été la plus exigeante
14:03 vis-à-vis des plus hauts revenus.
14:05 -La réforme des retraites et la mobilisation en baisse.
14:08 Hier, on va en parler dans un instant.
14:10 Voici Marie Maheu.
14:12 -La France va installer un hôpital de campagne
14:15 au sud de la Turquie.
14:17 Une mission de reconnaissance part ce matin,
14:20 alors que le bilan humain lui continue de s'aggraver.
14:22 48 heures après de violents séismes,
14:25 plus de 9500 personnes ont été tuées dans le pays
14:28 et la Syrie voisine.
14:29 A l'Assemblée nationale, séance encore houleuse,
14:32 autour de la réforme des retraites.
14:34 Les députés ont commencé à débattre de l'article 1
14:37 consacré à la suppression des régimes spéciaux.
14:39 Il en reste 19 à étudier en moins de 10 jours.
14:42 Après des résultats records,
14:44 près de 20 milliards d'euros l'année dernière,
14:47 la France a ouvert une nouvelle restaurante pour les automobilistes.
14:50 Selon les informations de France Info,
14:53 le groupe réfléchit à la forme et au périmètre de cette aide.
14:56 C'était l'une des figures majeures de la lutte contre le sida.
14:59 En France, Daniel Defer est mort à 85 ans.
15:02 Il avait fondé l'association AIDE en 1984.
15:04 C'était après la mort de son compagnon,
15:07 le philosophe Michel Foucault.
15:09 ...
15:11 -France Info.
15:12 ...
15:14 -Les informés.
15:15 Renaud Delis, Marc Fauvel.
15:17 ...
15:18 -Avec Pauline Théveniaud, du Parisien Aujourd'hui en France,
15:22 avec Emmanuel Kessler, du magazine Capital,
15:24 et Renaud Delis.
15:25 -Une troisième mobilisation nationale
15:27 contre la réforme des retraites.
15:29 760 000 manifestants dans tout le pays,
15:32 selon le ministère de l'Intérieur.
15:34 Près de 2 millions selon les syndicats.
15:36 C'est une baisse par rapport aux 2 journées précédentes,
15:39 même s'il y avait du monde.
15:41 Des grèves ont été un peu moins suivies.
15:43 Comment installer le mouvement dans la durée ?
15:46 -Il y a une nouvelle journée de manifestation
15:48 qui est programmée d'ores et déjà samedi prochain,
15:51 à l'appel des mêmes syndicats unis.
15:53 Faut-il aller plus loin, éventuellement déclencher des grèves ?
15:56 Par ordre d'apparition, je propose d'écouter
15:59 le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez,
16:02 suivi du secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger.
16:05 -Notre position à la CGT, elle est claire.
16:07 Si les manifestations ne suffisent pas,
16:10 il faudra qu'il y ait plus de grèves
16:13 et certainement des grèves reconductibles
16:15 dans le maximum d'entreprises.
16:17 -Le monde du travail, les travailleurs et les travailleuses
16:20 de tous les secteurs professionnels de France,
16:23 l'immense majorité est contre le report de la Gégas à 64 ans.
16:26 C'est ça, la radicalité, la radicalité du nombre
16:29 et pas la radicalité du geste qui nous ferait perdre l'opinion.
16:32 -Est-ce que la radicalité, c'est le nombre ?
16:34 Il faut des manifestations massives
16:36 qui continuent comme le souhaite Berger ?
16:39 Ou il faut aussi des modes d'action plus radicaux
16:41 et des grèves, voire des blocages,
16:43 comme l'envisage Martinez ?
16:45 -Pauline Téveniot ?
16:46 -Là, on voit bien les divergences entre deux lignes,
16:49 entre la CFDT et la CGT.
16:51 Certains au gouvernement disaient que cette semaine,
16:54 il y a deux journées de manifestations,
16:56 la manifestation Martinez le mardi,
16:58 la manifestation Berger le samedi.
17:02 -Il y a un peu de vrai là-dedans ?
17:04 -Oui, mais c'est des vues quand même différentes.
17:07 On vient de l'entendre.
17:08 Laurent Berger, lui, il est dans l'idée
17:11 de faire très attention à ne pas perdre l'opinion
17:15 pour l'instant, ce qu'on voit dans les sondages,
17:17 c'est que non seulement une majorité de Français
17:20 sont opposés à la réforme,
17:22 mais une majorité soutient le mouvement de mobilisation.
17:25 C'est un capital auquel Laurent Berger est très attentif.
17:29 Quand Philippe Martinez peut avoir plus tendance à dire,
17:32 et il l'a appelé d'ailleurs, à dire qu'il faut durcir
17:35 le mouvement encore pour se faire entendre.
17:37 -Est-ce qu'il y a un peu de déception ?
17:40 Emmanuel Kessler, au vu des chiffres,
17:42 on a des cortèges -20 à -40 % selon les chiffres de la police
17:45 ou ceux des syndicats associés pour les cortèges,
17:48 et des taux de grévistes dans la fonction publique
17:51 ont baissé assez nettement, c'est quasiment 10 points de moins
17:54 par rapport à la journée précédente,
17:57 qui était déjà 10 points en dessous.
17:59 -C'est vrai, mais il faut être prudent
18:01 sur l'interprétation, pour deux raisons.
18:03 D'abord, faire grève, c'est coûteux,
18:05 pour les fonctionnaires, pour les salariés,
18:08 donc c'est géré, je dirais,
18:10 avec quand même pas mal de prudence,
18:12 et on ne peut pas faire grève comme ça systématiquement
18:15 plusieurs fois dans un mois, quand on est salarié,
18:18 qu'on a des bas salaires, et on a entendu
18:20 beaucoup de témoignages sur ce point.
18:22 Deuxièmement, comme d'emblée,
18:24 deux journées ont été annoncées, dont celle de samedi,
18:27 qui permet d'éviter de supprimer un jour de travail,
18:30 c'est vrai que le baromètre de ce qui va se passer
18:33 samedi prochain sera au moins aussi intéressant
18:36 que celui d'hier. Je serais prudent,
18:38 mais c'est un peu trop d'interpréter
18:40 la baisse des effectifs dans les cortèges de la journée d'hier.
18:44 -Il est probable qu'il y ait plus de monde samedi
18:46 pour toutes ces raisons,
18:48 ce qui confirmera le fait que pour l'instant,
18:50 c'est plutôt la CFDT qui donne le "là" à ce mouvement,
18:53 même si le Fonds syndical est uni.
18:55 Ce qui est intéressant, dans les nuances
18:58 entre les deux leaders syndicaux,
19:00 c'est qu'on voit qu'au fond,
19:01 L.Berger croit encore à la démocratie représentative,
19:04 à la démocratie parlementaire,
19:06 qui est aussi très bien représentée
19:08 dans la rue et illustrée par les sondages.
19:11 C'est pour peser sur les débats au Parlement,
19:13 parce qu'il pense qu'il peut y avoir suffisamment de fissures,
19:17 de divisions, de dissensions, y compris au sein de la majorité,
19:20 pour que ce texte ne soit pas voté en l'Etat.
19:23 On voit qu'il y a peut-être davantage de doutes
19:26 du côté de Philippe Martinez et de la CGT,
19:28 qui a aussi affaire à des fédérations
19:30 beaucoup plus rudes, radicales,
19:32 dans l'énergie ou d'autres secteurs,
19:34 et puis...
19:35 - La succession de la CGT et de Philippe Martinez
19:38 est ouverte en ce moment, puisqu'il a choisi
19:41 celle qu'il espère lui succéder, Marie Buisson,
19:44 le mois prochain, au mois de mars.
19:46 - Oui, bien sûr, ça joue aussi en interne,
19:48 comme le fait que L.Berger avait été mis en minorité
19:51 sur la question des retraites l'année dernière,
19:54 lors du dernier congrès de la CFDT,
19:56 et qu'il s'oppose à toute forme de report de l'âge légal,
19:59 c'est aussi lié à un vote, mais il assume,
20:02 en fait, l'âge légal d'une confédération
20:04 qui a pris une position.
20:06 Ça joue aussi en interne, mais un dernier point,
20:09 le gouvernement le regarde comme le lait sur le feu,
20:12 c'est la situation dans les universités,
20:14 les lycées, éventuellement, et la jeunesse.
20:17 On voit un certain nombre de militants
20:19 qui essayent, et qui arrivent, à faire débrayer,
20:22 à faire bloquer des universités, à les mettre en grève,
20:25 voire à bloquer des lycées.
20:27 On sait que, politiquement, c'est toujours
20:30 un mouvement, même massif,
20:31 mais encadré par des syndicats représentatifs.
20:34 -Le risque pour l'exécutif, il est là ?
20:36 Il est dans le débordement des syndicats ?
20:39 -Il est là-dedans.
20:41 Il est, comme le disait Renaud Delis,
20:43 à l'enjeu de la jeunesse, ce qui est très important.
20:46 On a vu Elle est fine, s'y trompe pas.
20:48 On a vu le député insoumis, Louis Boyard,
20:51 aller haranguer les foules à la fac de Rennes 2.
20:55 Pour le gouvernement, le risque, aussi,
20:59 il est dans le fait que ça devienne un mouvement populaire,
21:02 c'est-à-dire qu'il aille au-delà des bases syndicales traditionnelles.
21:07 C'est pour ça qu'ils sont très attentifs
21:10 à ce qui va se passer samedi.
21:12 En réalité, côté syndicats,
21:14 mais aussi côté gouvernement,
21:15 avant de tirer des conclusions,
21:17 tout le monde attend la manifestation de samedi
21:20 pour avoir une tendance plus fine sur l'évolution du mouvement.
21:24 -Avant de vous saluer de l'actualité internationale,
21:27 le président Zelensky,
21:28 qui était attendu du côté du Parlement européen,
21:32 sera au Royaume-Uni, c'est ce qu'annonce Downing Street.
21:36 Il y a quelques instants,
21:38 pour une rencontre avec le nouveau Premier ministre britannique.
21:41 La une du Parisien, aujourd'hui en France, Pauline Théveniot.
21:45 A quoi joue la droite dans la réforme des retraites ?
21:48 Après avoir défendu un report de l'âge légal à 65 ans,
21:51 une partie des Républicains affiche ses divisions sur le sujet.
21:54 Le Premier ministre, Aurélien Pradié,
21:56 sera notre invité à 8h30.
21:58 La une de capital, Emmanuel Kessler.
22:00 -Je vais choisir un sujet qui fait écho à l'actualité,
22:03 et dans quelques semaines, au Salon de l'agriculture,
22:06 c'est la transformation de notre alimentation.
22:09 Ce qui bouge dans nos assiettes, c'est considérable.
22:12 Ca peut expliquer l'inquiétude des agriculteurs,
22:15 mais il y a des changements positifs sur la société.
22:18 Après cette émission, vous pourrez déguster une assiette
22:21 à base d'insectes.
22:22 -Emmanuel Kessler, merci.
22:24 -Il fallait savoir s'il y avait des cookies.
22:26 -Belle journée à tous. Merci.
22:29 - Merci.
22:30 [Musique]

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