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  • 05/02/2023
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, le 5 février 2023 dans "Questions politiques" sur France Inter avec franceinfo et Le Monde.

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Transcription
00:00 - M. Lambertger, vous pensez que les chances de Marine Le Pen grandissent dans la période actuelle que l'on vit de blocage sur la question des retraites ?
00:07 - Je le crains, oui. Je le crains. Je crois que Mme Touraine, comme M. Philippe, ont raison de le craindre aussi. Je l'ai dit déjà à plusieurs reprises...
00:16 - Pourquoi M. Philippe ? Il est pour la réforme des retraites, quand même. C'est pas la position de Marisol Touraine.
00:20 - Oui, il dit aussi dans cette même interview que sa réforme de 2000, même si... - Elle était mieux. Absolument.
00:27 - Elle était bien mieux. Non, moi je crois que tout ce qui... à chaque fois qu'on ne cherche pas un compromis dans notre pays, qu'on n'est pas capable de le construire,
00:36 et notamment quand il y a autant d'opposition, malheureusement ça sert tous ceux qui s'en foutent du sujet, je le dis clairement,
00:41 je crois que le Rassemblement National s'en fout du sujet des retraites, mais cherche à en faire un élément de sa stratégie pour 2027.
00:48 Je le crains. Vous savez, je vais aller plus loin. En 2022, je ne vous parle même pas de 2017, le soir du premier tour, la CFDT elle a dit "no way".
00:59 Il faut voter Emmanuel Macron, surtout pas Marine Le Pen au pouvoir. Jamais. Pendant les 15 jours qui ont suivi, on a eu de cesse de sensibiliser
01:08 et les salariés dans les entreprises où on était, et de faire des expressions publiques. J'en ai même fait une avec Philippe Martinez, si vous vous rappelez bien.
01:15 On a complètement intégré. Dès le lendemain de l'élection, au-delà des discussions qu'on avait pu avoir, j'ai dit dans un journal Le Monde, dans une tribune,
01:23 sur la retraite, monsieur le Président, n'allez pas sur le report de l'âge égal, c'est la mesure la plus injuste, c'est contraire à ce qui vient de s'exprimer.
01:30 Donc je vais vous dire en 2027, on redira la même chose. Parce que certains nous le disent aujourd'hui, ils nous reprochent en disant "mais c'est de votre faute", etc.
01:36 – Vous leur répondez quoi à cela ? – Je leur dis non. L'extrême droite n'est pas une option pour le monde du travail,
01:41 n'est pas une option pour notre démocratie, n'est pas une option pour le droit syndical.
01:44 Mais je le dis aussi à ceux qui dirigent aujourd'hui, vous ne pouvez pas faire cette réforme contre le monde du travail. Ce n'est pas possible.
01:50 Tout le monde sait la sociologie des adhérents de madame Le Pen. Ceux qui vont être pour nombreux impactés par cette réforme des 64 ans,
01:57 vous ne pouvez pas la faire contre eux, contre le sentiment juste qui est le leur, qu'ils vont encore payer,
02:04 parce que cette réforme est injuste et va les concerner encore plus directement.

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