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00:00 Les informés du matin, on est ensemble, ravis de vous retrouver jusqu'à 9h30.
00:03 Renaud Delis est là, évidemment Isabelle Raymond, la chef du service économie de France
00:08 Info nous a rejoint, tout comme Gilles Bornstein, éditeur réaliste politique à France Info,
00:12 Canal 27.
00:13 Bonjour et bienvenue à tous les deux Isabelle et Gilles.
00:16 On va évidemment évoquer la réforme des retraites jusqu'à 9h30.
00:20 Renaud Delis côté Assemblée Nationale avec ce qui se passe depuis hier en commission
00:24 et ce qui va se passer dans quelques jours quand on va entrer dans le vif du sujet.
00:28 Mais d'abord, la mobilisation dans la rue aujourd'hui.
00:30 Oui, d'abord cette deuxième journée de mobilisation nationale contre la réforme
00:34 des retraites à l'appel de l'ensemble des syndicats, des syndicats qui espèrent une
00:38 mobilisation encore plus forte que celle du 19 janvier dernier.
00:41 Rappelons que plus d'un million de personnes avaient défilé dans la rue, 2 millions selon
00:45 la CGT.
00:46 Il y a aussi aujourd'hui un appel à des grèves importantes dans les transports, à
00:50 la SNCF, à la RATP, à l'éducation nationale aussi.
00:53 Et puis dès ce matin aussi dans les raffineries avec un mouvement très suivi.
00:59 L'intersyndical d'ailleurs se réunira ce soir évidemment quant à savoir les suites
01:04 que les confédérations voudront donner au mouvement.
01:06 Donc quels sont les enjeux aujourd'hui de cette deuxième journée de mobilisation pour
01:11 les syndicats ? Est-ce que ces enjeux sont d'abord des enjeux quantitatifs, une mobilisation
01:16 de masse ? Et puis aussi évidemment il y a l'enjeu de la durée, comment prolonger
01:20 ensuite ce mouvement ?
01:21 Isabelle Raymond, on a d'abord des premiers indicateurs sur l'ampleur de la mobilisation
01:25 aujourd'hui.
01:26 Sera-t-elle supérieure ou inférieure à celle du 19 janvier ?
01:28 On voit en tout cas qu'elle ne sera pas inférieure en tout cas à gros traits puisqu'on
01:31 voit que le trafic va être extrêmement, d'ailleurs est déjà extrêmement perturbé
01:36 à la SNCF, dans les transports également des grandes villes.
01:40 Il y a 250 points de manifestation qui sont prévus partout en France.
01:44 Ça c'est un peu plus que le 19 janvier ?
01:46 Un petit peu plus.
01:47 Il y a aussi des mouvements très importants dans les écoles, à peu près un prof sur
01:52 deux qui est en grève.
01:53 Renaud l'a dit aussi dans les raffineries, le carburant ne peut pas sortir des dépôts.
02:01 Donc ça effectivement à gros traits on voit que la mobilisation va être très importante.
02:06 Après, est-ce que ça va durer ? Est-ce qu'il va y avoir des grosses perturbations ? Il
02:11 y a quand même les vacances scolaires qui se profilent, qui arrivent très vite.
02:16 Fin de semaine pour la zone A.
02:17 Fin de semaine pour la zone A et jusqu'au début du mois de mars.
02:20 Donc on sait que dans ces circonstances, il va être compliqué de tenir dans la durée.
02:24 On dit souvent Gilles Bornstein que le véritable indicateur d'une grève réussie ou pas
02:29 à côté syndicat, c'est l'entrée dans le mouvement du secteur privé, que le secteur
02:34 public a plus naturellement l'habitude de débrayer plus facilement.
02:38 En tout cas c'est le cas là aussi.
02:40 C'est l'un des indicateurs qu'il va falloir surveiller aujourd'hui, le privé.
02:43 Oui, le privé et les jeunes, on le sait, les gros bataillons du service public sont
02:47 régulièrement en grève et dans les manifestations.
02:50 C'est plus compliqué pour le privé.
02:52 On se souvient de 1995 où le privé n'avait pas fait grève, mais selon l'expression consacrée,
02:56 avait fait grève par procuration.
02:58 Les syndicalistes nous disent, il y avait beaucoup de gens du privé dans les cortèges
03:02 le 19, j'y suis pas allé.
03:03 Moi j'ai quand même eu l'impression que c'était davantage le public, comme d'habitude,
03:07 EDF, la SNCF, la RATP qui faisait grève.
03:10 On verra ce qu'il en est, on verra ce qu'il en est de la faculté des syndicats d'entraîner
03:16 le privé dans la grève.
03:17 Alors se jouent évidemment les problèmes de durée parce que faire grève ça coûte
03:20 cher.
03:21 Est-ce que les syndicats ont les moyens d'inciter les salariés à faire grève dans le privé
03:28 jusqu'à la fin de l'examen du texte ? Parce qu'on dit que la durée d'examen du texte
03:33 est contrainte.
03:34 Il y a quand même trois semaines à l'Assemblée.
03:35 Il y a quand même trois semaines à l'Assemblée, trois semaines.
03:37 Qui aujourd'hui a les moyens de s'offrir trois semaines de grève jusqu'à la fin de
03:42 l'examen du texte ? Avant c'était des stratégies de long terme.
03:47 En 2010 ça a duré longtemps.
03:48 Là ce sont des stratégies de moyen terme.
03:50 Mais enfin il faut quand même mener le mouvement jusqu'au bout.
03:53 9h10 le Fil info avec Maureen Suynard et on poursuit juste après.
03:56 La réforme des retraites c'est deux ans ferme pour tout le monde, lance Alexis Corbière
04:03 sur France Info, le vice-président du groupe parlementaire de la France Insoumise.
04:06 Alors que se déroule aujourd'hui la deuxième journée de grève nationale contre la réforme
04:11 des retraites.
04:12 Hier Emmanuel Macron a défendu sa réforme, indispensable quand on se compare en Europe
04:17 dit-il, et nécessaire pour sauver le système par répartition.
04:20 Total Energy va payer plus de 2 milliards d'euros de nouvelles taxes en Europe.
04:23 Il s'agit de la contribution de solidarité sur les profits des groupes énergétiques,
04:28 des groupes dont les profits se sont envolés depuis un an.
04:31 Le bilan continue de grimper.
04:33 En Pakistan, 90 morts au moins et les secours continuent à sortir des cordes et des combres.
04:38 Une explosion hier dans une mosquée à la mi-journée.
04:41 A l'heure où l'on détecte 5000 cas de Covid chaque jour en France, bien moins que
04:45 ces derniers mois, des mesures exceptionnelles prennent fin à minuit.
04:48 Les arrêts de travail ne seront plus automatiques.
04:50 C'est aussi le retour des jours de carence et l'assurance maladie ne recherchera plus
04:54 les cas contacts.
04:55 Toujours avec Isabelle Raymond, chef du service écoute France Info, Gilles Bornstein, éditorialiste
05:11 à France Info, Canal 27.
05:13 Et Renaud Delis, Renaud, à quoi, sur quels critères les syndicats pourront-ils s'appuyer
05:17 ce soir pour dire qu'ils ont réussi ou pas cette nouvelle journée de mobilisation ?
05:21 Alors, il n'y a sans aucun doute, comme l'évoquait tout à l'heure Isabelle Raymond, le critère
05:24 quantitatif, faire encore mieux que la journée du 19 janvier, qui avait déjà été une
05:27 mobilisation réussie.
05:29 On souvient aussi que...
05:30 Donc, entre 1 et 2 millions de manifestants, selon les sources habituelles.
05:32 Ce qui semble effectivement un objectif atteignable.
05:35 De surprenant, on souvient qu'on avait vu le 19 janvier un certain nombre de villes
05:39 moyennes, de petites villes qui ne sont pas forcément habituées à participer à des
05:44 mouvements sociaux, s'étaient mobilisées.
05:45 Il y avait eu une assez grande diversité quand même dans les cortèges.
05:48 Et donc, ça, ce sera aussi évidemment un point important pour les syndicats.
05:53 La représentativité de ce mouvement.
05:55 On a évoqué le poids du privé, qui est secondaire, voire marginal, par rapport effectivement
05:59 aux cortèges du secteur public.
06:01 Mais c'est important et ça permet aussi de jauger peu ou prou l'influence de la CFDT
06:05 dans ce mouvement.
06:06 Parce qu'on sait que c'est plus la CFDT qui peut exercer une influence dans le secteur
06:10 privé.
06:11 Et donc, ramener là aussi des bataillons dans les cortèges.
06:12 Ensuite, va se poser, et dès ce soir, puisque l'intersyndicale se réunira ce soir, évidemment
06:17 les questions de la suite.
06:18 On l'a vu aussi dans le passé, le fait de répéter et de réussir éventuellement des
06:24 manifestations massives ne suffit pas à l'emporter quand on se place du point de vue des syndicats,
06:31 c'est-à-dire à faire reculer un gouvernement.
06:33 On a le souvenir en tête de la réforme de 2010, qui était la précédente réforme
06:36 de report de l'âge légal du départ en retraite à l'époque de 60 à 62 ans.
06:40 Il y a eu au total 14 mobilisations, dont certaines avaient rassemblé plus de 2 à
06:43 3 millions de personnes selon les syndicats.
06:45 14 journées de mobilisation sur près de 9 mois, et tout ça en 20, puisque la réforme
06:51 avait été adoptée et est entrée en vigueur.
06:53 Isabelle Raymond, comment va l'unité syndicale au matin de cette deuxième journée de mobilisation ?
06:59 Pour l'instant, elle va très bien, puisque l'objectif reste le même pour tout le monde,
07:03 qui est de faire reculer le gouvernement sur sa principale mesure, à savoir le recul
07:08 de l'âge légal du départ à la retraite, qui cristallise quand même les mécontentements.
07:11 Une fois qu'on a dit ça, effectivement ça va être difficile de se mettre d'accord,
07:15 puisque, on l'a vu, Laurent Berger commence à dire que l'importance d'une mobilisation
07:20 ne se mesure pas au niveau de bordélisation du pays.
07:25 Donc ça c'est une première chose.
07:26 Comment vont-ils réussir à se mettre d'accord là-dessus ?
07:28 Et même au sein de la CGT, on voit qu'il y a différentes stratégies, et que la CGT,
07:34 même dans ses bastions qui d'habitude sont les plus virulents, se demande si elle va
07:38 réussir à mobiliser.
07:40 On a parlé des mouvements qui ont lieu dans l'énergie, dans le pétrole également.
07:45 Ils ont décidé de journer en plus, des journées nationales, et on voit que même là-dessus,
07:51 ils ont du mal à mobiliser.
07:53 L'énergie par exemple, la semaine dernière, ils étaient partis sur deux journées de
07:56 mobilisation, finalement il n'y en a plus eu qu'une.
07:58 On voit qu'à la SNCF également, il y a un préavis qui a été déposé pour les 7 et
08:02 8 février, mais qui va être soumis en Assemblée Générale.
08:06 Donc on voit que même là-dessus, la CGT n'est pas sûre qu'elle pourra mobiliser
08:10 sur la durée.
08:11 Il y aura sans doute une explication ce soir, Gilles Bernstein, entre Philippe Martinez
08:14 côté CGT et Laurent Berger pour savoir s'il faut accélérer, c'est-à-dire s'il faut
08:18 un rythme désormais d'une journée par semaine, ou s'il faut même se lancer dans une grève
08:22 reconductible ?
08:23 Exactement, l'unité syndicale dont vous parliez, elle va bien, mais elle va bien jusqu'à
08:26 ce soir.
08:27 On a vu que, comme le disait Isabelle, ils sont d'accord sur les objectifs, c'est sur
08:30 les moyens que ça va commencer que ça diffère déjà, et plus le temps va passer, plus cette
08:35 opposition sera marquée.
08:37 Du côté de la CFDT, on ne veut pas perdre de choses, on ne veut pas perdre l'opinion
08:40 publique et on ne veut pas fatiguer excessivement les salariés.
08:45 Pas perdre l'opinion publique, ça veut dire effectivement pas de blocage, parce qu'à
08:48 la CFDT, on considère que s'il y a des blocages, et bien ça sera quand même les
08:52 grévistes qui seront considérés comme responsables par l'opinion publique, si les Français
08:55 ne peuvent pas partir en vacances.
08:56 Partir en vacances en février, c'est pas que 5% des Français qui vont au ski, c'est
09:00 aussi des gens qui vont voir leurs grands-parents, c'est aussi des gens qui partent dans toute
09:03 la France, et beaucoup de gens veulent quand même partir en vacances en février.
09:07 La CFDT ne veut pas empêcher ça, elle ne veut pas non plus épuiser les salariés,
09:12 parce que comme je le disais, il faut tenir la distance.
09:14 La CGT, c'est l'inverse.
09:17 La CGT, c'est ce que disait Renaud tout à l'heure, la CGT et Force Ouvrière.
09:22 J'ai reçu Jean-Claude Mailly la semaine dernière, qui avait encore l'ancien patron
09:26 de Force Ouvrière, qui limite avec des sanglots dans la voix, disait ce que disait Renaud,
09:29 on a mis des millions de personnes dans la rue, mais enfin, franchement, ça n'a pas
09:33 gêné du tout le gouvernement.
09:34 Eux, ils considèrent qu'il faut des blocages, qu'à la fin des fins, ce ne sera pas les
09:38 bloqueurs qui seront considérés comme responsables, ce sera le gouvernement qui s'entête,
09:42 comme vous le disait Alexis Corbière tout à l'heure.
09:45 Donc on voit qu'il y a deux stratégies extrêmement différentes, et plus les jours
09:48 vont passer, plus la différence entre ces stratégies va peser, entre les uns qui veulent
09:56 s'organiser pour des journées plus séparées, massives et séparées, en disant c'est l'opinion
10:01 publique qui va finir par peser.
10:03 L'opinion va se rendre compte si l'opposition au mouvement s'accroît, et la CGT et les
10:08 Insoumis qui eux veulent des blocages un peu partout pour essayer de bloquer le pays,
10:14 considérant qu'il n'y a que ça qui peut faire reculer le gouvernement.
10:15 Et pourquoi ces deux stratégies sont extrêmement intéressantes à décortiquer ? Et pourquoi
10:19 est-ce que cette bataille de l'opinion est essentielle ? Parce que quand on regarde la
10:22 position de la CFDT, effectivement, Laurent Bergé l'a redit ce week-end, il nous faut
10:25 garder l'opinion, il faut éviter d'imposer des emmerdements aux citoyens.
10:30 C'est parce que, peu ou prou, cette logique syndicale-là, qui est de surcroît réformiste,
10:37 vise à peser sur les débats à l'Assemblée nationale.
10:39 C'est-à-dire que l'idée de la CFDT, l'idée de Laurent Bergé, c'est de dire que plus
10:42 nous aurons l'opinion, et c'est le cas aujourd'hui dans les sondages, à peu près
10:44 deux Français sont hostiles à cette réforme des retraites, plus ce sentiment, cette hostilité,
10:49 qui se manifesteront notamment, qui s'illustreront par des défilés massifs et pacifiques dans
10:53 la rue, pèsera sur le climat à l'Assemblée nationale et pourra inciter un certain nombre
11:00 de députés.
11:01 On le voit, il y a des failles dans la majorité, ou des doutes aussi du côté de la droite
11:05 qui est supposé aller au secours du gouvernement.
11:08 Et donc voilà, ça nous permettra, en fait, la logique, l'aboutissement de cette logique
11:13 de la bataille de l'opinion menée dans la rue par les syndicats, son point d'aboutissement,
11:18 c'est au Parlement.
11:19 Alors qu'à l'inverse, une frange des syndicats, et effectivement, même si la CGT n'est pas
11:24 unanime là-dessus, comme le disait Isabelle Raymond, ça dépend aussi des fédérations,
11:28 des secteurs, est plus tentée par une forme de maximalisme, de blocage, de durcissement
11:33 du mouvement, parce que probablement ceux-là, ceux qui se mobilisent de ce point de vue
11:40 là, croient moins en l'éventualité d'un débouché politique à l'Assemblée nationale,
11:44 d'un débouché parlementaire.
11:45 Et ce qui est intéressant, c'est que ce débat-là, il existe y compris au sein de
11:50 la NUPES et même au sein des Insoumis, où parmi les Insoumis, certains préconisent
11:56 une stratégie de blocage, d'obstruction, comme on dit au Parlement, pour essayer de
12:00 bloquer, de ralentir au maximum le débat, et d'autres souhaitent en revanche que ce
12:04 débat aille, en tout cas jusqu'au terme du texte, et notamment jusqu'à l'article
12:08 7 qui porte sur le rapport à 64 ans.
12:11 Isabelle Raymond.
12:12 Il ne faut pas se leurrer, les syndicats aussi pèsent de moins en moins au sein de ces grandes
12:16 entreprises qui d'habitude se mobilisent.
12:18 A la SNCF, de toute façon, le régime spécial, il n'existe plus, la clause du grand-père
12:22 est déjà en place, donc il y a quand même une raison moins importante de se mobiliser.
12:26 Chez Total, ils ont obtenu des hausses de salaire très conséquentes il y a peu, donc
12:31 ils sont quand même assez contents de ce côté-là.
12:33 Et puis, on l'a dit tout à l'heure, ça coûte cher de faire grève.
12:36 On perd des journées de salaire, il n'y a pas des caisses de grève qui sont organisées
12:40 partout dans les entreprises, donc effectivement c'est difficile de se mobiliser dans la durée
12:45 dans ces conditions.
12:46 Gilles Bornstein.
12:47 Rien à rajouter.
12:48 C'est bien la première fois de l'année.
12:49 Je suis, qu'est-ce qui vous arrive ?
12:50 Je voudrais rajouter quelque chose.
12:54 Sur le sujet du jour ou sur autre chose ?
12:55 Sur le sujet du jour, sur le succès des manifs.
12:58 On parlait tout à l'heure du succès des manifs, il y a un autre élément important
13:00 dont on n'a pas parlé, c'est une grève mais celle des Black Blocs.
13:03 La semaine dernière, enfin il y a dix jours, on a vu qu'il n'y avait pas eu de violence
13:06 et ça dans la mobilisation d'aujourd'hui c'est important.
13:09 Parce qu'il y a encore dix jours, il y a des gens qui nous disaient "on a vu les grèves
13:12 des années récentes, c'était compliqué, il y avait de la violence etc.
13:17 Ça ne nous donne pas envie d'aller manifester".
13:19 Franchement, le 19, ça s'est extrêmement bien passé parce que les Black Blocs aussi
13:23 étaient en grève d'une certaine manière et ça, ça peut être un élément de mobilisation
13:26 important à la fois pour aujourd'hui et pour les journées futures si les syndicats
13:30 arrivent à montrer qu'on peut faire grève sans bordel, dirait Gérald Darmanin.
13:35 Et aussi parce qu'il y avait beaucoup de monde.
13:37 En règle générale, les violences et l'irruption notamment des Black Blocs pour générer des
13:41 violences, c'est quand les cortèges sont moins fournis justement et en général, plus
13:45 il y a de monde, mieux c'est encadré par un syndicat et moins il y a de risques de
13:48 violence.
13:49 Renaud Delis, Gilles Bornstein, éditorialiste politique qui a toujours quelque chose à
13:51 dire même quand on croit qu'il n'a rien à dire.
13:53 Isabelle Raymond, chef du service.
13:54 Ça va, c'est gentil quand je dis ça ?
13:55 Oui, oui, je n'ai rien dit.
13:56 Chef du service Économie de France Info.
13:59 Vous restez avec nous, on va parler de l'autre bras de fer qui se joue sur cette réforme
14:02 du côté de l'Assemblée Nationale cette fois-ci, mais d'abord un petit passage par le fil
14:06 info à 9h20 avec Maureen Suynard.
14:08 Emmanuel Macron rencontre aujourd'hui le ministre de la Défense ukrainien à Paris.
14:13 Le président qui a indiqué hier que la livraison d'avions de chasse n'était pas exclue par
14:17 principe.
14:18 C'est une demande répétée de Kiev.
14:20 Les États-Unis refusent de franchir ce cap.
14:22 Des lycées bloqués, des professeurs absents, les transports en commun perturbés.
14:26 250 cortèges partout en France aujourd'hui contre la réforme des retraites.
14:30 Utilisation d'importance aussi chez Total Energy selon la CGT.
14:34 De 75 à 100% de grévistes dans les raffineries et les dépôts ce matin.
14:38 Les expéditions de carburants sont suspendues pour la journée, mais le groupe affirme qu'il
14:42 continuera à assurer l'approvisionnement des stations-services.
14:45 La croissance ralentit au quatrième trimestre, mais elle tient bon.
14:49 En 2022, l'économie progresse de 2,6% l'année dernière selon l'Insee.
14:54 Mais la consommation des ménages est en forte baisse.
14:57 La faute à l'inflation qui atteint 6% sur un an.
15:01 Le compte à rebours a débuté.
15:02 Le mercato pour les clubs de foot se termine ce soir à minuit.
15:05 Marseille espère l'arrivée d'un attaquant de pointe.
15:08 Le PSG recherche des renforts alors que la Ligue des champions reprend à la mi-février.
15:12 * Extrait de la vidéo *
15:23 Pendant les cortèges, l'examen du texte continue à l'Assemblée.
15:26 - Cet examen a commencé effectivement à l'Assemblée nationale hier en commission des affaires sociales.
15:30 Avec plus de 7000 amendements au départ qui avaient été déposés sur ce texte,
15:34 il en reste plus de 5500 à étudier.
15:37 Bref, les députés avancent à un train de sénateurs.
15:41 - Vous l'avez Marc ? - Je crois, je crois.
15:43 - Il y a du level.
15:44 - Et donc, on voit que...
15:47 - Il est surpris lui-même par son jeu de mots, vous avez observé.
15:49 - Donc, on voit en tout cas que les débats sont extrêmement lents et fastidieux
15:53 avant les débats qui se tiendront dans l'hémicycle à partir de la semaine prochaine
15:56 avec une opposition résolue donc en particulier de la gauche,
15:59 mais aussi des inquiétudes du côté de la majorité,
16:02 un risque de déperdition de soutien de députés Renaissance.
16:06 Même si Sylvain Maillard, député de Paris et porte-parole du groupe Renaissance
16:09 expliquait ce matin sur Antenne de France Info,
16:11 il assurait que tous les députés de la majorité voteront le texte.
16:14 Mais on voit aussi d'ailleurs que le groupe LR se divise
16:17 et que les soutiens qu'attendait le gouvernement de ce côté-là,
16:19 du côté de la droite, eux aussi semblent s'amenuiser.
16:22 Maxime Minot, député LR de l'Oise, ce matin hostile au texte,
16:27 disait qu'il pensait qu'à peu près un tiers du groupe de 62 députés LR
16:32 pouvaient être sur cette position.
16:33 - Alors, si on fait les comptes, Gilles Bernstein,
16:36 entre les députés de la majorité qui pourraient faire défection,
16:40 ceux des Républicains qui, en dépit de l'accord signé avec le gouvernement
16:43 par Éric Ciotti, disent "nous aussi on a des doutes",
16:45 est-ce qu'il commence à y avoir le feu au lac au sein du gouvernement
16:48 pour faire voter cette réforme sans avoir à passer par un 49-3 ?
16:53 - Oui, ça va être compliqué. Enfin, je ne sais pas si ça va être serré.
16:57 Ça devait être les vacances au bord de la mer, l'examen de ce texte.
17:01 Quand Éric Ciotti et Olivier Marleix avaient dealé avec la Première Ministre,
17:05 tout le monde, y compris dans la majorité, s'était dit "c'est bon, ça va passer sans problème".
17:09 Bon, ça va être beaucoup plus compliqué que ça arrive, il va falloir faire les comptes.
17:13 Le 49-3 qui est possible en dépit du 47-1, on peut avoir les deux à la fois.
17:18 - Rappelez-nous la différence entre les deux.
17:20 - Le 49-3, c'est un article qui permet d'examiner...
17:22 - Le 49-3, je crois qu'on l'a bien en tête maintenant.
17:23 - Voilà, le 47-1, c'est un article qui s'applique, enfin, il n'y a pas à le déclarer
17:26 puisque le gouvernement a fait passer ce texte par le voie d'un projet de loi rectificatif
17:32 du budget de la Sécurité Sociale.
17:33 Ça s'applique le 47-1, c'est cette procédure qui fait qu'il y a une durée contrainte
17:38 de 20 jours à l'Assemblée Nationale, de 15 jours au Sénat, 50 jours en tout,
17:42 la différence étant une commission mixte paritaire.
17:44 C'est bon, j'ai bon droit constitutionnel ?
17:45 - Je crois, oui.
17:46 - Merci beaucoup.
17:47 - C'est pas à moi de valider.
17:48 - Le 49-3 pour un texte des retraites serait très très très mal perçu par l'opinion publique.
17:56 Les Français nous disent, on le voit dans les enquêtes, que l'usage répété du 49-3,
18:01 nous on a l'impression que c'est de la technique parlementaire
18:02 et que ça n'intéresse pas tellement les Français.
18:04 Frédéric Daby, toujours très bon observateur de la vie politique, dit
18:07 - L'Institut IFOP
18:08 - Elisabeth Borne, le mot de 49-3 est accolé à la popularité d'Elisabeth Borne
18:15 pour des budgets, si elle devait passer par un 49-3 pour les retraites,
18:19 ça serait considéré comme un geste très très très autoritaire de la part du gouvernement
18:23 et certainement lui poserait des problèmes politiques graves.
18:26 - Isabelle Raymond, sur le fond de la réforme à présent,
18:29 la majorité s'est dit prête hier soir à quelques ajustements qui ne sont pas,
18:33 qui ne semblent pas en tout cas fondamentaux.
18:35 Il y a des trimestres, des aides, pardon, de pas rentrer précisément dans tous les objectifs.
18:40 - Rachat de trimestre pour les stages et également pour les pompiers volontaires.
18:45 Bon, effectivement, ça ressemble à des améliorations à la marge.
18:49 - Il y a une mesure aussi pour les enseignants ?
18:50 - Une mesure pour les enseignants, ils vont pas devoir attendre la fin de l'année scolaire
18:56 pour pouvoir partir à la retraite.
18:57 - Voilà, ça c'est quelque chose que les syndicats enseignants demandaient depuis des années
19:00 parce que les enseignants qui...
19:02 - Ils devaient attendre la fin de l'année scolaire alors qu'ils pouvaient partir à la retraite.
19:05 - Mais on n'est pas dans le cœur des revendications des syndicats.
19:08 - On n'est pas dans le cœur des revendications des syndicats
19:10 et on n'est pas dans la promesse de départ au moment de l'annonce de la réforme qui était
19:14 "il y aura après un débat au Parlement avec des améliorations possibles".
19:19 Et ce qu'ont compris les députés et ce qu'a compris l'opinion publique,
19:23 c'est que sur deux grands sujets qui avaient commencé à émerger au moment de la réforme,
19:29 à savoir la question des femmes et des mères avec ces trimestres qui sont accueillis par enfant,
19:36 ça va pas être dans la réforme et dans le débat à proprement parler,
19:40 c'est renvoyé à plus tard, à une réforme plus tard.
19:42 Et également la question des carrières longues, des gens qui ont commencé à travailler très tôt
19:47 qui eux vont devoir cotiser plus longtemps là-dessus également.
19:50 Il y avait une porte qui avait été entre-ouverte, elle a été aussi vite refermée.
19:54 Donc maintenant que tout ça est posé, effectivement il n'y a plus grand-chose à négocier.
19:58 Après, les députés comme les syndicats d'ailleurs,
20:02 puisqu'on a parlé de la stratégie des syndicats tout à l'heure,
20:05 elle va aussi se déplacer du côté des parlements.
20:08 Ils font aussi passer des idées, des amendements, notamment sur l'index senior.
20:13 Je sais que la CFDT est en train de travailler sur un amendement
20:16 pour que cet index soit appliqué dès 50 salariés à partir de 2026, je crois.
20:22 Donc maintenant la stratégie, aussi bien des députés que des syndicats, va être de jouer.
20:27 Alors, est-ce que ce sera sur des points de détail ?
20:29 Est-ce que ça peut faire évoluer la réforme un petit peu plus ?
20:33 En tout cas, on a bien compris que sur le cœur de la réforme,
20:35 donc sur le cœur de la contestation aussi, le gouvernement n'allait absolument pas bouger.
20:39 Renaud Delis.
20:40 Juste un détail au préalable sur ce que disait effectivement Isabelle Raymond.
20:43 Parmi les très légères modifications que l'exécutif semble prêt à prendre,
20:47 cette question d'ailleurs de permettre aux enseignants de quitter leur poste
20:51 donc sans attendre la fin de l'année scolaire,
20:52 c'est évidemment une revendication tout à fait légitime
20:54 de ne pas imposer à des gens de travailler trois ou six mois supplémentaires.
20:57 Je pense qu'en termes de mise en œuvre, ça ne va pas forcément être simple partout.
21:01 Ça veut dire que donc un enseignant légitimement pourra partir au mois de décembre en retraite
21:06 et ne pas attendre le mois de juin,
21:08 si jamais il a évidemment atteint l'âge légal et s'il a ses annuités.
21:13 Pour ce qui est du cœur du projet, on le voit bien de toute façon,
21:16 à l'heure qu'il est, le blocage reste total sur la mesure emblématique qui est au cœur du projet,
21:22 c'est la colonne vertébrale, c'est les 64 ans.
21:24 Ça tend du point de vue syndical, y compris de la CFDT,
21:27 que du point de vue de la gauche, rien ne bouge.
21:29 Et c'est évidemment là-dessus que l'exécutif va essayer de tenir,
21:32 en tout cas auprès de sa majorité, parce que reculer sur ce point-là,
21:35 et Elisabeth Borne a écarté cette hypothèse ce week-end,
21:37 ce serait évidemment une défaite en race campagne sur le plan politique
21:40 qui aurait de lourdes conséquences pour le gouvernement.
21:42 Merci à tous les trois.
21:43 Renaud Delis, Gilles Bornstein, éditorialiste politique à France Info, Canal 27,
21:46 Isabelle Raymond, chef du service Économie de France Info.
21:49 Belle journée à tous.

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