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  • 10/07/2025
Dans son édito du 10/07/2025, [Prénom Nom] revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00Oui, le désir d'enfant a un peu baissé, Romain.
00:01Cette étude, c'est une étude de l'INED qui a porté sur plus de 12 000 personnes
00:06et donc sont intitulées déjà en dit long.
00:08Les jeunes adultes, donc, dit l'étude, souhaitent désormais des familles moins nombreuses.
00:13Les Français veulent moins d'enfants.
00:15Lorsque l'INED a comparé, c'est notamment le désir d'enfant aujourd'hui,
00:18notamment chez les femmes de 18-24 ans, par rapport à 2005.
00:21En 2005, en moyenne, une femme voulait 2,5 enfants.
00:26On parle de moyenne, vous me pardonnerez le fait de couper des enfants en deux.
00:30En 2024, elles sont projetées avec 1,9 enfants en moyenne.
00:34Donc, en 20 ans, le nombre moyen d'enfants souhaité par les femmes a diminué de 0,6,
00:39ce qui, évidemment, montre que le désir d'enfant a baissé au global sur la population française.
00:43Heureusement que vous nous avez expliqué que c'était des moyennes.
00:45Voilà, je n'aimerais pas qu'on m'accuse de choses sans dire.
00:48Bon, plus sérieusement, il faut s'attendre à une nouvelle baisse de la natalité,
00:51déjà qu'elle était plutôt en berne ces dernières années.
00:54Oui, voilà, effectivement, les séries de projections de la fécondité que l'INED réalise
00:57ne laissent pas espérer une remontée des naissances,
01:00qui auraient été quand même bien, vu le niveau où on en est aujourd'hui.
01:03Dans tous les scénarios d'INED, les femmes qui sont nées après 1985,
01:08donc les femmes de 30 ans ou moins,
01:09auront moins d'enfants que les générations précédentes.
01:13Même s'il y a quand même des façons de nuancer ce constat.
01:15D'abord, on se rend compte que le modèle de la famille à deux enfants,
01:18c'est un enseignement précieux qu'Agnès Leclerc, ma collègue au Figaro,
01:21fait à partir de cette étude.
01:23Le modèle de la famille à deux enfants persiste.
01:25Sauf qu'avant, c'était un minimum.
01:26Aujourd'hui, c'est plutôt un maximum.
01:28Mais enfin, on voudrait quand même avoir deux enfants dans l'idéal.
01:30Et c'est là que c'est intéressant de se pencher aussi sur les enseignements de cette étude.
01:33C'est que même s'ils baissent, le désir d'enfant reste très largement supérieur
01:37à l'indice de fécondité, c'est-à-dire au nombre d'enfants que les femmes ont pour de vrai.
01:41C'est-à-dire qu'on se rend compte que les femmes en France, encore maintenant,
01:45c'était déjà le cas, ont moins d'enfants qu'elles ne le voudraient.
01:48Alors, c'est compliqué de mesurer la natalité, mais l'indice de fécondité,
01:52qui est un indice conjoncturel qui montre un peu une radiographie à l'instant T,
01:55nous dit que les femmes ont en moyenne 1,6 enfants.
01:58C'est quand même bien moins que ce qu'elles voudraient, puisqu'elles en voudraient 1,9.
02:01C'est ce qui fait dire à Dominique Régnier, le directeur de la Fondapol,
02:05que les couples, dit-il, veulent plutôt aller vers deux enfants.
02:08C'est au-dessus de la fécondité actuelle.
02:10Et donc, si ce désir se réalisait, si on donnait au couple les moyens d'avoir les enfants
02:14qu'ils voudraient, eh bien, on ferait remonter la natalité.
02:18Et là, on voit que la France est très, très loin encore du modèle idéal de l'enfant unique,
02:22où là, évidemment, ça ne suffirait pas pour renouveler la population.
02:25Alors, pourquoi est-ce que les couples ont moins d'enfants que ce qu'ils voudraient ?
02:28Alors, l'étude de l'INED est intéressante, parce qu'elle montre qu'il y a des préoccupations
02:30qu'on pense être dans l'air du temps, mais qui, en réalité, sont assez marginales.
02:33La peur de, par exemple, l'effondrement écologique, même tout ce qui est lié à l'époque,
02:37se dire finalement, on vit dans une époque qui est moins belle qu'avant,
02:40je ne peux pas donner ce monde-là à mes enfants.
02:41En réalité, il y a très peu de personnes qui mentionnent ça comme des facteurs importants
02:45pour dire, est-ce que je veux plus ou moins d'enfants ?
02:47Ce n'est pas vrai.
02:47Donc, après, c'est autre chose.
02:48Le désir d'enfant, on s'en rend compte, est empêché,
02:50alors pour tout un tas de raisons, évidemment, qui font que dans la vie,
02:53on ne fait pas toujours ce qu'on veut, c'est évident.
02:55Les choix de carrière, la liberté des uns et des autres,
02:57fait que, bien entendu, on peut revoir ses plans.
03:00Mais il y a quand même des choses qui peuvent préoccuper le politique.
03:03On se souvient qu'Emmanuel Macron, constatant qu'en 2023,
03:06il y avait eu 6,6% de naissances sans moins par rapport à l'année qui précédait,
03:09avait lancé un grand plan de réarmement démographique.
03:13Il y a eu des mesures qui ont été prises sur les congés de naissances.
03:15On se rend compte qu'en réalité, ce n'était pas peut-être l'attente prioritaire des familles
03:18parce que ce n'est pas ça qui fait décoller les naissances.
03:21En revanche, un sociologue qui est très intéressant à écouter sur la question de la natalité,
03:25Julien Damont, note que sur tout le reste, on en est encore loin.
03:28Aider les familles, par exemple, à avoir plus facilement accès à un mode de garde,
03:31parce que c'est à ça qu'aspirent les familles.
03:32C'est concilié, y compris pour les femmes, vie professionnelle et vie familiale.
03:36Bon, on en est loin.
03:36Et ça, c'est quelque chose qui handicape, par exemple, beaucoup le fait de prendre effectivement
03:40la décision d'avoir des enfants.
03:42Donc, les modes de garde, la conciliation avec les carrières.
03:44Et puis, toute la façon dont les aides sociales pour les familles nombreuses
03:48ont été rabotées pour celles qui ont les plus hauts revenus,
03:50en disant un peu une injustice entre les familles qui décident d'avoir des enfants
03:53en fonction de leurs revenus.
03:54Tout ça, c'est des choses qu'il faudrait revoir pour effectivement permettre aux familles
03:57d'avoir autant d'enfants qu'elles le voudraient.

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