- avant-hier
Tous les soirs et pendant tout l'été, les invités de #HDProsEte débattent des grands thèmes de l'actualité
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Et rebonsoir, merci de nous accueillir. C'est l'heure des Pro 2. Je vous présente notre équipe du dimanche dans quelques instants, mais tout de suite elle est là.
00:07Isabelle Piboulot pour un tour complet d'informations. Isabelle, bonsoir.
00:13Bonsoir Thierry, bonsoir à tous. Accord conclu entre les Etats-Unis et l'UE depuis l'Ecosse où il s'est entretenu avec la présidente de la Commission européenne.
00:21Donald Trump salue le plus grand de tous les accords. Le président américain confirme des droits de douane à hauteur de 15% sur les produits européens.
00:30Par ailleurs, l'UE s'est engagée à 750 milliards de dollars d'achats d'énergie et à 600 milliards d'investissements supplémentaires aux Etats-Unis.
00:40Emmanuel Macron réitère le soutien de la France à l'Ukraine et s'engage à accentuer la pression sur la Russie.
00:46Sur X, le chef de l'Etat appelle Moscou au cessez-le-feu et à échanger pour une paix solide et durable.
00:52Le président français s'est entretenu ce matin avec son homologue ukrainien.
00:56Les deux dirigeants ont réaffirmé l'importance de la lutte contre la corruption portée par des institutions indépendantes et efficaces.
01:03Et puis c'est la fin du Tour de France, remporté par le grand favori Tadej Pogacar.
01:09Quatrième grande boucle réussie pour le Slovène de 26 ans.
01:12La 21e et dernière étape s'est terminée à Paris.
01:16Le belge Wout van Aert s'est imposé sur les Champs-Elysées après avoir lâché Pogacar dans la dernière ascension de Montmartre.
01:23Merci beaucoup.
01:24Et on a pu regarder la caravane passer devant les locaux de CNew cet après-midi.
01:28Tout le monde prenait des photos.
01:29Allez, je vous présente notre équipe de ce dimanche soir.
01:32Charles Dornelas.
01:32Bonsoir.
01:33Ravi de vous accueillir.
01:34Joachim Lefloquimada, soyez le bienvenu dans cette émission.
01:37Bernard Kouenada, président du Cercle de Réflexion Etienne Marcel.
01:40Bonsoir, cher Thierry.
01:41Soyez le bienvenu vous aussi.
01:43Et Amine Elbaï.
01:44Bonsoir.
01:45Bonsoir, cher Thierry.
01:45On va commencer avec un coup de gueule, Thierry.
01:48Un coup de gueule et je vais en profiter pour saluer Arnaud Lallemand, qui est chef de l'assiette champenoise à Tynque.
01:54Bonsoir Arnaud Lallemand.
01:56Merci d'avoir accepté de commencer cette émission de l'heure des pros.
02:01Pourquoi je voulais vous avoir ?
02:02Parce qu'une cinquantaine de grands chefs ont publié une tribune.
02:07Parce que rien ne va plus, visiblement.
02:09Et vous allez nous expliquer pourquoi dans quelques instants.
02:12Mais Sharon Camara nous décrit les raisons, les raisons de votre colère.
02:17Faire de la gastronomie française, une exception culturelle.
02:23Face à la hausse de leurs charges et à la baisse de certaines aides, une cinquantaine de chefs cuisiniers français lancent un appel au gouvernement.
02:30Dans les pages du quotidien Les Echos, ces chefs signent une tribune pour réclamer un soutien renforcé à ce fleuron qui, précise-t-il, contribue à faire rayonner l'image de la France à travers le monde.
02:42C'est dramatique parce qu'en plus, on a un problème essentiel, ce sont les charges.
02:46Les charges qui nous inconguent, mais c'est incroyable.
02:49On est en train peut-être de nous supprimer les avantages de la prime Macron, le système effectivement éducatif et de l'apprentissage, mais c'est déshonorant pour nous.
03:02Les chefs déplorent l'accumulation de contraintes, malgré les nombreux efforts concédés par la profession ces dernières années.
03:09Ils regrettent la remise en cause de l'aide à l'apprentissage et de la prime Macron, aussi appelée prime de partage de la valeur.
03:15Pour éviter la disparition de notre modèle, celui d'une cuisine d'auteur, et face à la concurrence désolante des industriels de la malbouffe, en supermarché ou en fast-food, nous autres cuisiniers lançons un cri d'alarme.
03:28Nous appelons les pouvoirs publics à considérer la gastronomie comme une exception française et à trouver des solutions pour encourager les talents et les accompagner dans leur succès.
03:37Inscrite depuis 2010 au patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO, la gastronomie française est face à un risque d'affaiblissement, selon les chefs cuisiniers, signataires de la tribune.
03:48Annuellement, bonsoir. Quand on me dit que la gastronomie française est en danger, moi c'est un sujet qui m'interpelle et qui me passionne évidemment.
03:54Je suppose que ça passionne également nos invités du soir. Ça va plus ? La gastronomie française est réellement en gros, gros, gros, gros danger ?
04:02Bonsoir à tous. Ce n'est pas spécialement la gastronomie française, c'est toute la restauration en France qui face à des difficultés.
04:10Aujourd'hui, on est tous solidaires les uns des autres. Aussi bien le restaurant étoilé que le restaurant non étoilé que le bistrot du village,
04:17où à l'heure d'un moment, on s'aperçoit qu'en France, il y a trop de restaurants qui ferment, mais qui sont pleins en plus.
04:22Qui sont pleins, qui tournent matin, midi et soir. Vous avez un couple dedans qui s'acharnent à travailler pendant des heures et des heures et qui n'arrivent pas à boucler les fins de mois.
04:31Et arrive un moment, le restaurant ferme tout simplement. Et c'est une perte pour la gastronomie française.
04:36Quand je dis la gastronomie, c'est toute la restauration française où on travaille avec des artésans, on travaille avec des produits frais,
04:42on travaille avec des petits vignerons, des viticulteurs, on travaille avec des équipes pour certains restaurants qui sont des gens passionnés.
04:48Et ils se retrouvent à fermer parce qu'ils n'ont pas boucler les fins de mois.
04:51Du, évidemment, à l'augmentation des charges, à l'augmentation des coûts de matières premières, à l'augmentation des loyers,
04:59à l'augmentation de beaucoup de choses suite à tout ce qu'on a vécu ces dernières années.
05:03Et c'est là où on peut le regretter, c'est qu'on est en train de perdre un point du tourisme français qui est important.
05:10Parce que deux tourismes sur trois arrivent en France pour la gastronomie, pour le petit restaurant de quartier,
05:15pour le petit restaurant de village, pour le grand restaurant étoilé et tout.
05:19Ils viennent en France pour notre gastronomie.
05:20Et on est en train de laisser ça partir en bris, quelque part.
05:24Vous savez, je suis de Nantes et j'étais dans ma ville de cœur il y a une quinzaine de jours.
05:30Et il se trouve que je déjeunais chez un de mes amis restaurateurs qui me disait exactement la même chose.
05:35En plusieurs affaires, on me disait qu'on ne peut plus tenir.
05:38C'est terrible.
05:40Oui, parce qu'en plus, on a un métier qui est un métier de passion, un métier d'amour, un métier d'émotion.
05:47On travaille tous les jours au service de nos convives.
05:50On se donne à 1000% pour eux.
05:52Et les jeunes qui arrivent sur le marché du travail ne retrouvent pas cette passion comme on l'avait peut-être auparavant.
05:59Certains l'ont, mais très rapidement ils disent.
06:01Mais comment on va faire pour faire toute une vie comme ça ?
06:04Comment on va faire pour arriver à survivre à tout ça ?
06:06Comment on va y arriver et tout ?
06:07Il ne faut pas que ça arrive sur les générations suivantes.
06:10Les générations d'aujourd'hui, elles sont en place.
06:12Ça, il n'y a pas de souci.
06:13Mais les générations suivantes, qu'est-ce qu'elles vont penser ?
06:15Qu'est-ce qu'elles vont faire ?
06:16Est-ce qu'on va encore en avoir à travailler ?
06:18Et c'est là où ça devient pur.
06:19Parce que les restaurants qui sont ouverts midi et soir pour accueillir des convives,
06:24qu'ils soient de leur village, de leur ville, de leurs départements, de la France, de l'Europe ou du monde entier,
06:30il faut que ces restaurants-là continuent à vivre et à survivre.
06:33Et qu'ils continuent à rester ouverts pour accueillir tout le monde.
06:36Tout le monde est au restaurant aujourd'hui.
06:38Donc il faut que ça perdure.
06:39André Lallement, restez avec nous si vous pouvez, parce que je regarde l'heure, peut-être que vous êtes en plein service,
06:44mais si vous voulez participer au débat, vous êtes le bienvenu.
06:48Charlotte, je voulais commencer parce que c'est assez symbolique un peu ça.
06:51Vous avez parfaitement raison parce qu'au-delà, la gastronomie française, c'est plus qu'un art, c'est un mode de vie en fait.
06:58C'est vraiment, et on a vu ces dernières années, et moi je confesse que j'ai découvert l'univers de la cuisine
07:06avec une passion absolue, à la fois par admiration, vraiment, parce qu'on a des chefs absolument incroyables
07:11dans la passion qu'ils transmettent et dans le bonheur qu'ils mettent, on va dire, dans tout ce qu'ils font.
07:17Et par ailleurs, moi, ça m'a poussé aussi à me mettre à la cuisine et avec une passion aussi dévorante.
07:22Et j'ai regretté, pour tout vous dire, en découvrant petit à petit la cuisine,
07:26alors voilà, à ma mesure, on va dire, et au fil du temps, je me suis dit,
07:30même dans les familles, dans nos traditions, c'est quelque chose qu'on a perdu.
07:35Je veux dire, toutes nos grands-mères savaient faire les plats locaux,
07:39vraiment, elles savaient le faire parce qu'elles le tenaient de leur mère, de leur grand-mère.
07:42Et en regardant, notamment par le biais des émissions culinaires,
07:44et donc en découvrant un peu dans les restaurants, en commençant à parler,
07:46notamment avec les jeunes qui se mettent à le faire,
07:49beaucoup parlent de leur mère, leur grand-mère et de cette transmission.
07:53Franchement, c'est un univers absolument magnifique,
07:57qui, moi, force mon admiration, et ça me brise le cœur.
08:01D'abord pour la culture française, et c'est ce que disait le chef parfaitement bien,
08:05mais aussi pour toutes les valeurs que ça transmet.
08:07Moi, entendre des chefs se mobiliser,
08:11entendre les jeunes apprentis qui se lancent là-dedans,
08:13qui ne mesurent pas leurs heures.
08:16On est tout le temps en train de dire, toute l'année, on a un problème avec le travail.
08:18Voilà un milieu dans lequel personne n'a de problème avec le travail.
08:21Personne n'a de problème avec les heures.
08:22Tout le monde travaille pour, en effet, donner du bonheur et de la joie
08:26aux personnes qui viennent à table,
08:28et ces gens-là viennent nous expliquer qu'ils ne vivent pas de leur travail.
08:31On a un gros problème.
08:32On a un énorme problème.
08:34Joachim.
08:35Je crois que le chef...
08:37Alors, Arnaud Lallement voulait intervenir, visiblement.
08:40Arnaud.
08:41Ouais, j'habite dans un petit village à 10 minutes de mon restaurant
08:43qui est en plein centre de Reims.
08:46Dans un petit village à 10 minutes,
08:48et il y a un petit bistrot de village.
08:49C'est le couple qui le tient.
08:51C'est des jeunes, ils ont tous les deux une quarantaine d'années et tout.
08:54Ils sont tous les jours de 8h à minuit non-stop dans leur bistrot et tout.
08:59Et à la fin du mois, quand à leur tour, ils veulent sortir à un restaurant,
09:02c'est limite s'ils peuvent.
09:04Donc, c'est brisant quelque part.
09:06C'est brisant parce que, de leur passion,
09:09ils n'allent pas en vivre et ils ne peuvent même pas en profiter quelque part.
09:11Donc, c'est là où c'est quelque part un petit peu brisant.
09:14Et des cas de figure comme ça, il y en a partout la France.
09:18Et un bistrot qui disparaît dans une commune,
09:21c'est quand même l'âme et la vie de cette commune.
09:24Joachim, on poursuit le tour.
09:25J'étais sûr que c'était un sujet assez fédérateur.
09:27C'était la phrase de Balzac.
09:28Les bistrots sont le Parlement du peuple.
09:30Je crois à méditer.
09:32Donc, oui, j'ai lu, comme vous, la tribune attentivement.
09:34Je trouvais très intéressant le fait que les signataires rappellent
09:36qu'une nation, ce n'est pas juste une accumulation de valeurs.
09:39Ce n'est pas un vague désir de vivre ensemble.
09:41C'est d'abord et avant tout un patrimoine civilisationnel, immatériel,
09:45qui nous incombe de préserver.
09:47En l'occurrence, la restauration.
09:48On est quand même le pays le plus étoilé au monde.
09:51On a de quoi en être fiers.
09:52Maintenant, il y a un sujet en particulier qui m'a intéressé.
09:54Vu que vous savez, je m'intéresse beaucoup aux questions éducatives.
09:57C'est le rôle de l'éducation nationale,
09:58puisque les signataires prônent une éducation au goût.
10:01Bon, je ne suis pas sûr.
10:02C'est plus mondial.
10:02C'est important.
10:03Après, je ne suis pas certain que dans l'état
10:05dans lequel se trouve l'école française,
10:07ce soit la priorité, malheureusement.
10:09En revanche, il y aura un point en matière éducative
10:11qui est fondamental et qui est insuffisamment pris
10:13dans le débat public.
10:14C'est la question du collège unique
10:15et de la massification universitaire.
10:17Aujourd'hui, on met tout le monde dans un même moule
10:18hyper généraliste, au détriment de l'enseignement technique.
10:21Et je crois que c'est extrêmement pernicieux
10:23pour les métiers de l'artisanat,
10:24pour les métiers de la restauration.
10:26Et j'aimerais qu'on mette beaucoup plus cette question,
10:28si vous voulez, au centre du débat.
10:29– Bernard, il y a quelque chose ici d'important
10:32qu'il ne faut pas oublier.
10:34C'est tous les petits producteurs
10:35que font travailler tous ces grands chefs, etc.
10:38Parce qu'il y a toujours un effet domino.
10:39– Mais cette tribune, ce n'est pas une tribune
10:42de happy few, de la gastronomie et de la grande cuisine.
10:45Il faut quand même le redire.
10:46Ça a été rappelé par Arnaud Lallement
10:48qui n'a pas toujours été un grand chef,
10:50qu'il est devenu parce qu'il a beaucoup travaillé.
10:51Il faut aussi le rappeler.
10:53Aujourd'hui, la part alimentaire,
10:56et le chef me le dira, si je me trompe,
10:58c'est maximum 30% dans ce type de restaurant.
11:01C'est-à-dire que c'est 70% de charge.
11:04C'est-à-dire loyer, assurance, charge sociale,
11:07garantie ceci, garantie cela, investissement, emprunt.
11:12Donc aujourd'hui, qu'on soit petit, grand,
11:15ou chef d'un bistrot, faire vivre un établissement,
11:20c'est beaucoup de contraintes,
11:21beaucoup de responsabilités,
11:23et très peu de rentabilité immédiate sur le court terme.
11:25Donc les chefs, aujourd'hui, qu'est-ce qu'ils nous disent ?
11:28C'est bien de parler de la gastronomie française,
11:30mais on n'a plus les moyens d'être au niveau de cette gastronomie
11:34si on ne nous aide pas.
11:35Parce qu'aujourd'hui, c'est le millefeuille administratif
11:38qui nous égorge, qui nous asphyxie.
11:41C'est vrai que l'on soit un commerçant de quartier,
11:44un bistrot de quartier,
11:46parce qu'en face, il y a une malbouffe.
11:48Il y a, vous savez, les dark kitchens,
11:51tout ce système qui, aujourd'hui, fait ce qu'on appelle
11:53la cuisine sur le pouce,
11:55qui est en train de complètement changer la relation à la gastronomie.
11:59Ces chefs ont raison d'intervenir pour nos territoires,
12:02pour nos terroirs, pour les petits producteurs,
12:04ça a été dit, pour la formation.
12:06Parce que ce qu'ils disent, aujourd'hui,
12:08si on limite l'apprentissage,
12:10et les frais à l'apprentissage, je vous rappelle,
12:12qui sont limités à 6 000 euros,
12:14ce n'est pas bien.
12:15Le partage de la valeur, la prime Macron,
12:17aujourd'hui, elle est limitée,
12:18alors qu'on a aussi une volonté
12:20de pouvoir récompenser ses collaborateurs.
12:23Enfin, Thierry, demander aux chefs
12:25la difficulté, aujourd'hui,
12:26qu'on a à trouver des premiers,
12:28des deuxièmes de cuisine,
12:30qu'on a de difficultés en salle,
12:32de trouver des chefs de rang,
12:34qu'on a des difficultés dans l'hôtellerie,
12:36de trouver des femmes de chambre.
12:37Tout cela, aujourd'hui, est un métier sinistré.
12:39Et c'est à l'honneur, je le dis,
12:41de ces chefs,
12:42de montrer qu'ils ne sont pas des happy few,
12:44mais qu'ils pensent aussi à l'écosystème,
12:46parce que c'est un vrai enjeu sociétal.
12:48Ça a été dit tout à l'heure,
12:49c'est un vrai enjeu aussi
12:50de valorisation de la France à l'étranger.
12:52Amine.
12:53Et même en France.
12:54Et même en France, oui, bien sûr.
12:55Valorisation de la France tout court.
12:56Tout court, oui, oui.
12:57Amine.
12:58Et ensuite, je vous fais réagir,
13:00juste après, Arnaud Lallement,
13:01je termine juste mon tour de table avec Amine.
13:03Et je vous donne la parole, évidemment.
13:05J'ai le sentiment qu'à l'écoute du témoignage de ce restaurateur
13:10et à la lecture de cette tribune,
13:11que je trouve très courageuse,
13:13on sent une rupture,
13:15mais une rupture extrêmement forte.
13:18D'abord, j'ai compris que le client fidèle
13:21de ce type de restaurant,
13:23c'était l'Ursaf.
13:25Vous savez, cette grande administration
13:27qui ne vous oublie jamais.
13:28C'est souvent, d'ailleurs, dans les mauvais moments
13:29qu'on reconnaît ses amis.
13:30Et c'est souvent, d'ailleurs,
13:32quand ça ne marche pas
13:32ou quand ça marche peu,
13:34que l'Ursaf vient vous faire les poches.
13:36Et ce que l'on ne comprend pas
13:38dans cette rupture institutionnelle,
13:40c'est que derrière chaque fermeture d'un village,
13:43c'est un touriste qui s'en va ailleurs.
13:45C'est un restaurant qui met fin
13:49à l'animation de tout un espace,
13:51toute une ville.
13:52C'est un chef qui arrête
13:53de transmettre ses recettes.
13:55Et c'est aussi un système
13:56qu'on n'arrive plus à transmettre
13:57à des nouvelles générations de jeunes.
13:59D'abord parce que...
14:00C'est ce que disait Charlotte.
14:01Ma génération paye le prix aujourd'hui
14:03de la dévalorisation des classes professionnelles.
14:06Moi, si j'avais su très tôt
14:07que les débouchés étaient plus intéressants
14:10dans les filières professionnelles
14:11que dans les filières libérales
14:14ou intellectuelles,
14:15j'aurais probablement changé de choix
14:18au moment de l'orientation.
14:20Le problème, c'est que la rupture...
14:20Vous avez peut-être mis à la cuisine
14:21comme Charles Dornay, là.
14:22C'est probablement...
14:22Moi, si j'avais découvert ça plus tôt,
14:24à 13 ans, je partais dans la cuisine,
14:26mais sûr et certain.
14:27J'étais sûr que ça allait vous plaire.
14:28Probablement, mais simplement pour vous dire
14:30qu'aujourd'hui, les seuls interlocuteurs
14:32de ces restaurateurs, c'est l'État,
14:34parce que l'État représente à leurs yeux
14:36plus de charges.
14:37D'ailleurs, les communes,
14:38au titre des politiques de tourisme,
14:40sont totalement absentes.
14:41Moi, je connais beaucoup de restaurateurs
14:43et dans la bistronomie
14:44et dans la gastronomie
14:45qui dépendent, à la fin d'année,
14:47de l'office de tourisme
14:48pour savoir si, oui ou non,
14:49ils acceptent de leur envoyer
14:51tel et tel quart de touristes,
14:54d'étrangers,
14:55pour faire tourner leur boutique
14:56parce qu'on a plus cette culture française
14:58de la consommation de la gastronomie.
15:01Arnaud, vous voyez,
15:02je ne pensais pas faire aussi long sur le sujet,
15:04mais ça passionne
15:05et ça passionne les Français
15:06qui nous regardent.
15:07Mais c'est vrai, moi, je défends
15:08les chefs, les grands chefs,
15:10mais les chefs, les petits bistrots.
15:12Moi, je m'émerveille
15:13devant des oeufs mimosas,
15:15devant des harengs,
15:16pas mal huile,
15:17devant un bon bœuf bourguignon,
15:19devant une belle entrecôte
15:21de Salers ou d'autres.
15:23Et c'est important de vous défendre
15:25et sur CNews,
15:26on vous défend en tous les cas.
15:27Vous vouliez rajouter quelque chose,
15:28Arnaud Lallement ?
15:30Oui, là, on parle du cas
15:32de la restauration en France,
15:34mais on est un pan de l'artisanat
15:35et dans l'artisanat,
15:37il n'y a pas que nous,
15:37on a aussi plein de collègues artisans.
15:39Les bouchers, les charcutiers,
15:41les poissonniers,
15:41les cueilleurs,
15:42les marigneurs.
15:44À côté de ça,
15:46il y a aussi des menuisiers,
15:47il y a des carreleurs,
15:48il y a des pierreux,
15:49il y a tout cet artisanat
15:51à la française
15:52qui se retrouve
15:53dans le même contexte que nous.
15:54Il faut qu'on arrive
15:55à tous se souder
15:56les uns des autres,
15:57ce ne sera pas uniquement
15:57la gastronomie,
15:58mais c'est tout l'artisanat français
16:00qui doit arriver à se souder
16:01pour arriver à faire en sorte
16:02que le travail
16:04de certains artisanats-là
16:05soit rendu indispensable
16:07et vraiment valorisé
16:09aux yeux du monde entier.
16:11C'est ça qui sera le plus beau.
16:13Il faut qu'on se soude
16:13tous les uns des autres,
16:14il faut qu'on soit tous solidaires.
16:16Arnaud, une question.
16:17Depuis la publication
16:19de cette tribune,
16:20est-ce que vous avez eu
16:20des signes,
16:22des contacts
16:23ou c'est resté l'être morte ?
16:24Parce que c'est ça
16:25qui est intéressant.
16:26Est-ce que votre cri du cœur
16:27a été ressenti
16:29un peu plus haut ?
16:30Vous voyez ce que je veux dire ?
16:32Oui, régionalement,
16:33il y a plusieurs chefs
16:34qui ont eu contact
16:35avec leurs journaux régionaux
16:38pour pouvoir rebondir dessus,
16:39pour pouvoir en parler.
16:41Il y a des tribunes
16:41comme ce soir avec vous.
16:43Vous avez eu la gentillesse
16:44de nous faire participer
16:45et puis d'en parler.
16:46et je pense que ça va continuer.
16:48Mais encore une fois,
16:49ça continuera
16:50si on ne s'arrête pas
16:51à parler que de la restauration.
16:52C'est tout l'artisanat
16:53dont on doit parler
16:54et on doit tous avancer
16:55dans ce sens-là.
16:56Merci en tous les cas
16:57d'avoir accepté
16:58de témoigner.
16:59C'est un sujet
16:59ô combien important
17:00à nos yeux,
17:01n'est-ce pas Charlotte ?
17:02Moi, il y a une chose
17:03qui me frappe,
17:04c'est que ce sont des appels
17:05à l'aide
17:06et ce chef a parfaitement raison.
17:07Il y a la question
17:08de la restauration,
17:08il y a la question
17:09de l'artisanat
17:09de manière plus large
17:10et on voit il y a quelques années
17:12le mouvement des Gilets jaunes
17:13n'est nés de la même manière.
17:14C'est-à-dire que ce ne sont pas
17:15des gens qui ont besoin
17:19de l'aide de l'État.
17:19Ils disent à l'État
17:20cesser de nous vampiriser.
17:22Nous ne pouvons plus vivre
17:23décemment de notre travail
17:24et ça, c'est quand même
17:26un cri du cœur.
17:27On parle de budget
17:27du matin au soir
17:28depuis un an,
17:29on va en reparler,
17:30la rentrée va être faite
17:30de budget.
17:31C'est quand même
17:32une question basique.
17:33Est-ce qu'il est possible
17:34de se poser la question
17:35de savoir où passe l'argent
17:38des gens qui travaillent ?
17:40Encore une fois,
17:40on se pose légitimement
17:41la question du rapport
17:42général au travail,
17:44à notre temps de travail.
17:45Quand vous avez des gens
17:46qui ne comptent pas leurs heures,
17:48qui transmettent au-delà
17:49d'un travail,
17:50un art et une culture
17:51dont la France
17:51ne peut pas se passer
17:53dans les années qui arrivent
17:54si elle veut rester la France,
17:56parce que c'est aussi simple
17:56que ça en ce qui concerne
17:57la gastronomie,
17:59je pense que c'est une question
18:00qui se pose de manière urgente.
18:01Et puis il y a un autre aspect
18:02qu'on n'a pas évoqué
18:03et je ne veux pas reparler
18:04de Nantes,
18:05mais ce sont parfois
18:07les plans de circulation
18:07dans les villes.
18:08Il y a une brasserie
18:09charismatique de Nantes
18:11qui est au cœur de Nantes.
18:13Moi, je l'ai connue.
18:14Voilà, pour ne pas la nommer.
18:16Mais il fallait faire la queue.
18:18Il y avait plusieurs services,
18:19etc.
18:20Elle est au cœur,
18:20dans une place
18:21qui s'appelle la Place Royale.
18:23Mais aller sur la Place Royale
18:24à Nantes,
18:25c'est impossible.
18:27Et quand je suis allé
18:29l'autre jour,
18:30tous les restaurateurs m'ont dit
18:32mais on a un plan de circulation
18:33et c'est l'horreur.
18:34On n'y pense pas.
18:35Et il y a aussi
18:36cette politique de la ville
18:37parfois dans certaines villes
18:38et c'est compliqué aussi.
18:39Il n'y a pas qu'à Nantes,
18:39cher Thierry.
18:40Non, non,
18:40mais il n'y a pas qu'à Nantes.
18:41Vous verrez la difficulté
18:43de circuler pour tous les commerces.
18:43Mais c'est aussi
18:44un élément important pour eux.
18:45Il y a beaucoup d'écologie
18:45punitive à Nantes.
18:46Bon, voilà.
18:47Voilà ce qu'on pouvait dire.
18:48Je ne pensais pas
18:49qu'on allait faire aussi
18:49sur le sujet,
18:50mais j'étais sûr
18:50que le sujet allait vous toucher.
18:52Ça me touche aussi
18:52et c'est important
18:53parce que ça renvoie également
18:55au numéro du JDD News spécial.
18:57Laissez-nous vivre.
18:59Vous voyez ce que je veux dire
19:00ma chère Charlotte ?
19:00Bien sûr.
19:01Laissez-nous vivre.
19:02Laissez-nous vivre.
19:03Allez, on marque une pause.
19:04On se retrouve dans quelques instants.
19:05On parlera du JDD.
19:07Évidemment,
19:08avec les villes moyennes
19:08fortement touchées, impactées.
19:10On en a longuement parlé.
19:11C'est un autre sujet
19:12aux combien sensibles.
19:13A tout de suite.
19:1720h28.
19:17Merci de nous accueillir.
19:19C'est l'heure des Pro 2.
19:19Ce dimanche,
19:20je vous présente
19:21notre équipe du dimanche soir.
19:22Charlotte Dornelas,
19:22passionnée de gastronomie
19:24et de cuisine.
19:27Amine Elbaï,
19:28Joachim Lefloquimade
19:29et Bernard Kouenadat.
19:31C'est vrai que ça nous a fait du bien
19:31de compenser cette émission
19:32avec cette thématique
19:33et il faut défendre encore une fois
19:34les restaurateurs
19:35et les petits producteurs
19:36et sur CNews,
19:37on les défend au combien.
19:38Et nos amis agriculteurs
19:40que nous saluons aussi.
19:41On va évoquer également
19:43cette une du journal du dimanche.
19:45Ma chère Charlotte Dornelas,
19:46là aussi le constat est terrible.
19:47C'est un été orange
19:49mécanique.
19:50On a beaucoup commenté
19:51tout ce qui se passe
19:52dans des petites villes,
19:53des villes moyennes,
19:54des villes dont on n'avait pas
19:55l'habitude de citer.
19:57Limoges,
19:57Limoges qui était connue
19:58pour son club de basket,
20:00pour sa porcelaine,
20:02maintenant connue
20:03pour sa guérilla,
20:04c'est le terme utilisé
20:05par le maire de Limoges,
20:06Béziers,
20:06Charleville-Mézières,
20:08Juleauville l'autre jour,
20:09Juleauville,
20:09petite commune,
20:10station Balder,
20:11tranquille,
20:11de la Manche,
20:12j'avais ce maire
20:12en interview l'autre jour
20:14dans Punchline,
20:15totalement catastrophé
20:16parce qu'un couple
20:17de restaurateurs
20:18s'est fait,
20:20a été,
20:21voilà,
20:23oui,
20:23sauvagement agressé,
20:24on peut le dire.
20:25On va voir tout ça
20:26avec François Tchitchevitch
20:28et on en parle
20:29ensemble.
20:29Scène de guérilla urbaine
20:36à Limoges,
20:37armée de mortiers,
20:38de cocktails Molotov
20:39et de battes de baseball,
20:41une centaine d'individus
20:42agressent des automobilistes
20:43et affrontent
20:44pendant plusieurs heures
20:45les forces de l'ordre.
20:47Neuf policiers sont blessés.
20:51Il y avait quelque chose
20:52de très, très structuré,
20:54très organisé
20:54et ça,
20:56ça signifie pour moi
20:57que c'est un acte de guerre.
20:58Comme ce n'est pas
21:00une guerre généralisée,
21:01c'est une guérilla locale.
21:02Des scènes similaires
21:03ont aussi eu lieu
21:05à Charleville-Mézières,
21:06Compiègne ou Julouville,
21:08petite station balnéaire
21:09de la Manche
21:09où un restaurateur
21:11et sa femme
21:11sont violentés
21:12par une trentaine
21:13d'individus.
21:14À Béziers,
21:16c'est une quarantaine
21:17de jeunes
21:17qui tendent un piège
21:18aux policiers
21:18en réponse
21:19à de multiples interpellations
21:21et saisis
21:21pour lutter
21:22contre le narcotrafic.
21:23C'est encore une fois
21:24la réponse
21:25à des actes
21:26que nous avons posés,
21:27des interpellations,
21:28six,
21:28depuis le début
21:29de l'année,
21:30on a interpellé
21:31à Béziers
21:31deux fois plus
21:31de trafiquants
21:32que l'année précédente.
21:34Et puis,
21:34il y a sans doute
21:34vraisemblablement
21:35un effet d'entraînement
21:36par les réseaux sociaux,
21:38par l'effet
21:39qui se sont produit
21:40dans d'autres villes.
21:43Pour tenter
21:43de lutter
21:43contre cette délinquance,
21:45des couvre-feu
21:46pour les mineurs
21:46de moins de 16 ans
21:47ont été mis en place
21:48dans plusieurs villes.
21:49Bonne soirée !
21:50Bonne soirée !
21:51Charles Dernard,
21:52je commence avec vous,
21:52c'est vraiment
21:53le fait de l'été.
21:55Bah oui,
21:55puis malheureusement,
21:56ça se répète,
21:57c'est désormais
21:57le fait de l'automne,
21:58de l'hiver,
21:59du printemps
21:59et en effet de l'été.
22:02Ça n'est pas
22:02la première fois.
22:03L'année dernière,
22:04nous étions tous occupés,
22:06on va dire,
22:06par les Jeux Olympiques
22:07une bonne partie de l'été.
22:08Mais souvenez-vous
22:08que beaucoup de maires
22:09de petites communes,
22:10notamment,
22:11s'étaient inquiétés
22:11du manque de forces
22:13de l'ordre
22:13dans certaines petites communes.
22:15où tout était mobilisé
22:16à Paris.
22:17Donc c'était déjà
22:18une inquiétude de maires.
22:20En général,
22:20quand on se prépare
22:21à une saison estivale
22:22avec des gens sur la plage,
22:23on ne pense pas
22:23en premier lieu
22:24mobilisation des forces
22:25de l'ordre.
22:25Ces maires-là,
22:26ils pensaient déjà.
22:27Donc c'est que le problème
22:28ne date pas malheureusement
22:29de cet été.
22:31Et en effet,
22:32alors là,
22:32on a le préfet qui nous dit
22:33qu'il y a eu six interpellations,
22:34mais il y a aussi
22:35l'effet d'entraînement
22:35des réseaux sociaux.
22:36Parce que si on se dit
22:38en fait,
22:38c'est parce qu'on intervient
22:39que du coup,
22:40ils réagissent,
22:45je ne vois pas
22:45où est le...
22:47Enfin, comment dire ?
22:48Je comprends la rationalité
22:49du propos du préfet,
22:50mais ce n'est pas spécialement
22:51une bonne nouvelle
22:51que ces personnes
22:53puissent réagir de la sorte
22:54avec une telle violence
22:55et avec un sentiment
22:56d'impunité légitime
22:58de leur part.
22:59Parce que de fait,
23:00l'impunité est réelle.
23:02Donc oui,
23:02en fait,
23:03on a deux problèmes massifs.
23:05On a une partie
23:05de la population
23:06qui a décroché
23:06sur le terrain sécuritaire
23:07qui fait exactement
23:08ce qu'elle veut,
23:09quand elle veut,
23:10si possible en affrontant
23:11les forces de l'ordre,
23:12mais les médecins
23:13le jour et la nuit,
23:14les pompiers en guet-tapant,
23:17les professeurs
23:18qui, dans certains quartiers,
23:19exercent leur droit de retrait
23:20de manière de plus en plus récurrente
23:22et donc inquiétante,
23:24évidemment.
23:25Et on a l'autre partie
23:26du problème.
23:27Vous citiez la une du JDD,
23:28c'est un peu les deux aspects,
23:29on va dire,
23:30de cette France orange mécanique
23:32qui, en effet,
23:32s'inscrit partout.
23:33C'est-à-dire qu'on était inquiets
23:34ces dernières années
23:35pour les grandes métropoles
23:37en France.
23:38Et on a désormais,
23:39vous l'avez dit,
23:39on entend de plus en plus
23:41dans cette actualité,
23:42vous savez,
23:42du basculement
23:43entre les faits divers
23:43et les faits de société,
23:45on entend de plus en plus
23:45des noms de villages
23:46qui sont aussi poétiques
23:47que l'horreur
23:48par lequel on les découvre,
23:50enfin,
23:50inversement proportionnel,
23:52je veux dire,
23:53l'horreur par lequel
23:54on les découvre.
23:55L'autre aspect,
23:56c'est cette criminalité organisée,
23:58le trafic de drogue,
23:59évidemment,
23:59en premier lieu,
24:00qui s'invite de manière
24:01absolument tentaculaire
24:02partout en France.
24:03Alors,
24:03il y avait ce chiffre,
24:04il y a ce chiffre
24:05de la Cour des comptes
24:06qui nous dit
24:0679% des communes en France
24:08sont touchées
24:09par le trafic de drogue.
24:10Et vous savez,
24:10il y a ce récent rapport
24:11de l'OFAS,
24:12donc l'Office anti-stupéfiants.
24:14Je vous assure,
24:14c'est 62 pages,
24:18vous lisez de bout en bout
24:19et vous vous dites
24:19c'est l'horreur.
24:21C'est l'horreur.
24:22C'est-à-dire que c'est
24:23extrêmement organisé.
24:25Vous avez,
24:26c'est très bien détaillé,
24:26le haut du spectre
24:27avec beaucoup de gens
24:28qui sont à l'étranger
24:28ou dans les prisons,
24:30ce qui revient à peu près
24:30au même dans leur liberté
24:32d'exercer leurs oeuvres.
24:34Tout le milieu du spectre
24:35avec la distribution,
24:37avec évidemment
24:37une séparation
24:38entre les deux comme ça
24:39et en plus
24:40avec une réforme
24:40de la police judiciaire
24:41qui a rendu
24:43le travail d'enquête
24:44extrêmement difficile.
24:46Donc tout le milieu
24:46du spectre
24:47qui s'exerce
24:48et qui se déploie
24:49partout en France
24:50et le bas du spectre
24:51c'est 200 000 personnes
24:52qui vivent du trafic de drogue
24:53et on l'a vu
24:54jusqu'à des gamins de 13 ans
24:55à qui on file 5 000 euros
24:56pour aller tuer
24:57la personne du camp d'en face
24:59et qui sont désormais
25:00capables de le faire.
25:01Avec en plus
25:02l'importation
25:03et j'arrête avec là
25:03mais l'importation
25:05de mafias,
25:06alors le rapport
25:08en l'occurrence
25:08parle de réseaux,
25:09de criminalité organisée
25:11de à peu près
25:12tous les pays du monde
25:13qui se servent
25:15d'une partie
25:15de la diaspora
25:16qu'ils décrochent
25:18contre la France
25:19en l'occurrence
25:19et pour rejoindre
25:20ces réseaux de trafiquants
25:21et vous avez tout le monde
25:22quand on parle,
25:22je vous prends un seul exemple,
25:24quand on parle,
25:24quand le ministre de l'Intérieur
25:25parle de mexicanisation
25:27de la France,
25:28de la France
25:28en voie de mexicanisation,
25:30on pense évidemment
25:30aux méthodes
25:31qui sont utilisées,
25:33les gamins
25:33qui sont tués
25:35puis brûlés
25:35dans le coffre
25:36d'une voiture,
25:37les fameux barbecues,
25:37et qu'on diffuse
25:38en plus à l'agrand
25:39sur les réseaux sociaux.
25:40Et qu'on diffuse
25:40sur les réseaux sociaux
25:41mais il y a aussi
25:42et c'est ce que révèle
25:43ce rapport,
25:44il y a aussi littéralement
25:46une mexicanisation
25:47du trafic,
25:48c'est-à-dire
25:48des trafiquants
25:49directement mexicains
25:50ou colombiens,
25:51s'ils connaissent
25:52un tout petit peu
25:52en trafic de cocaïne,
25:53qui sont directement
25:54sur le territoire européen
25:56et français en particulier
25:57pour apporter leur lumière
25:59sur l'organisation
26:00du trafic
26:00et ça se passe
26:02là encore une fois
26:03non seulement
26:03dans les grosses métropoles
26:04mais on le découvre
26:05dans des moyennes
26:07et petites villes
26:08avec une accélération
26:09qui inquiète
26:10tous les professionnels
26:12qui suivent ces dossiers-là.
26:13Donc oui,
26:14malheureusement,
26:15il y a clairement
26:15de quoi s'inquiéter
26:16et je ne trouve pas
26:17que dans le débat public
26:19qu'il soit médiatique
26:20ou politique d'ailleurs,
26:22l'inquiétude soit palpable.
26:25Et la prise de conscience surtout.
26:26Oui, c'est ça.
26:27Et la prise de conscience.
26:28Joachim.
26:29Oui, non mais je vais être condamné
26:30à redire ce que Charlotte a dit
26:32en moins bien sans doute
26:33mais ça fait des années
26:33en effet qu'on a des statistiques
26:35qui attestent
26:36d'une montée
26:36de l'insécurité
26:37de la violence en France.
26:39Et qui en parle ?
26:40Maintenant tout ça
26:40est un peu abstrait.
26:41Je trouve salutaire
26:42que le JDD en effet
26:43fait un travail
26:43de cartographie de la violence
26:45qui montre en effet
26:46un basculement.
26:47Et la carte elle est terrible
26:48si on peut la montrer.
26:48Elle est terrible.
26:49C'est-à-dire qu'il y a 20-30 ans
26:50on avait une violence
26:51qui était circonscrite
26:52dans ce qu'on appelait à l'époque
26:53l'État-douard-parle-de-la-République
26:54la France des Tours
27:00qui est touchée.
27:01Maintenant une fois
27:02qu'on a fait ce constat
27:02la question est celle
27:03de la réponse politique
27:04qu'on apporte
27:04face à ces violences sans frein.
27:07Je n'en vois pas
27:07comme Charlotte
27:08à l'horizon malheureusement
27:09tout simplement
27:10parce qu'on a des gouvernements
27:11qui se succèdent
27:12qui sont parfois valeureux
27:13dans les discours
27:14mais qui se condamnent
27:15finalement à essayer
27:16de colmater les brèches
27:17à traiter les conséquences
27:18mais sans agir
27:19sur les causes de fond.
27:20Les causes de fond
27:21on les connaît
27:21c'est l'immigration hors de contrôle
27:22c'est la montée
27:23de l'individualisme
27:24c'est l'effondrement
27:25de l'autorité de l'État
27:26c'est le délitement de l'école
27:27c'est une justice
27:28qui est beaucoup trop permissive
27:29est-ce qu'on pourra
27:30changer ça d'ici 2027
27:33je ne suis pas certain
27:33pourquoi tout simplement
27:35parce qu'on manque de temps
27:36on manque de moyens
27:37on manque de majorité
27:38de majorité parlementaire
27:39et on a aussi
27:40un carcan juridique
27:42qui est juste inouï
27:43et tant qu'on n'aura pas
27:44une vraie révision
27:45de la constitution
27:45on pourra
27:46on se contente
27:48on n'arrête pas de rappeler
27:49mais voilà
27:49la justice des mineurs
27:51le conseil constitutionnel
27:52et sur le rapport Attal
27:54il s'est fait retoquer
27:55autour des 8 mètres
27:56donc évidemment c'est compliqué
27:57certains à gauche
27:58ont parlé de fuite en avant
27:59réactionnaire
27:59donc voilà
28:00ça va être compliqué
28:01vous avez raison de le rappeler
28:03il n'y a pas un secteur
28:06on l'a évoqué
28:07on commence cette émission
28:08avec la gastronomie
28:09il n'y a pas un secteur
28:10on n'a pas un carcan
28:11et des normes
28:12qui nous empêchent
28:13mais on ne fait pas en sorte
28:13au sommet de l'État
28:14d'en sortir de ce carcan
28:15sur la question des mineurs
28:16vous avez raison
28:17il y a une partie de la gauche
28:17qui a hurlé au scandale
28:18parce qu'on déplaçait 3 virgules
28:19parce que le conseil constitutionnel
28:21a par ailleurs censuré une loi
28:22qui n'était pas non plus
28:22une révolution
28:23ce n'était pas la grosse révolution
28:25non ce n'était pas
28:26une énorme révolution
28:26c'était en effet
28:27un changement de philosophie
28:29le début d'un changement de philosophie
28:30simplement à ceux qui hurlent
28:32et qui nous expliquent
28:33que c'est une fuite en avant
28:34réactionnaire
28:35et que sanctionner ces gamins-là
28:36en essayant de mettre un stop
28:37à leur dérive délinquante
28:39qui pourrait finir criminel
28:40j'aimerais qu'ils nous expliquent
28:41quel avenir
28:42ils souhaitent à ces jeunes
28:43qu'ils prétendent défendre
28:45ils veulent pour avenir
28:46pour ces gamins
28:47qui ont 13 ans
28:47et qui demain n'auront 18
28:49et qui donc vont aller
28:50de plus en plus loin
28:51dans les délinquances
28:51et dans la criminalité
28:52ce sont les parcours
28:53que l'on découvre
28:54malheureusement quotidiennement
28:56ils leur souhaitent
28:56de poursuivre les émeutes
28:57tous les soirs
28:58vraiment je ne comprends pas
29:00les signes envoyées
29:01sont quand même catastrophiques
29:02c'est bon qu'on puisse dire
29:03Amine et Bernard
29:05moi je m'étonne en fait
29:07de notre capacité collective
29:09à nous émouvoir
29:11d'une situation
29:12que nous aurions déjà pu
29:13anticiper depuis 30 ans
29:15parce qu'aujourd'hui
29:17l'émotion est portée
29:18uniquement sur le prisme sécuritaire
29:20mais depuis 30 ans
29:22il y a tout un volet
29:24qui échappe au contrôle
29:25du politique
29:26et non pas au contrôle
29:27de l'état
29:27je m'explique
29:29ce contrôle là
29:30c'est l'organisation
29:31des politiques sociales
29:33oui il y a évidemment
29:35un phénomène
29:36sécuritaire
29:37indéniable
29:38il y a aussi
29:39un aspect identitaire
29:41et je dirais même
29:42migratoire
29:43qui est totalement indéniable
29:45mais il y a un volet
29:46social
29:47qui n'est absolument
29:48pas pris en compte
29:49depuis 30 ans
29:51j'ai l'impression
29:52que c'est le seul
29:52qui a pris en compte
29:53moi
29:53ben non
29:53parce que
29:54depuis 30 ans
29:55la politique sociale
29:57la politique de régulation sociale
29:59d'attribution
30:00des logements sociaux
30:01échappe au contrôle
30:03du pouvoir politique
30:03ce sont
30:04des bailleurs sociaux
30:06ce sont
30:07des préfets
30:08parfois des hauts fonctionnaires
30:09qui décident
30:10en lieu et place
30:11du politique
30:11qui doit être admis
30:12et qui ne l'est pas
30:13dans des commissions locales
30:15d'attribution de logements
30:16où on ne sait absolument pas
30:17sur quels critères
30:18ni selon quel degré
30:19de transparence
30:20telle et telle personne
30:21devrait être priorisée
30:22sur l'autre
30:22on continue avec la loi
30:24d'Allo
30:24à devoir
30:25héberger
30:27accueillir
30:28dans le parc locatif social
30:29des personnes
30:30que l'on doit exclure
30:31donc le préfet
30:31qui a la charge
30:32d'expulser des délinquants
30:33doit parallèlement
30:35les reloger
30:35au nom de la loi d'Allo
30:36le troisième point
30:38c'est
30:39à ce problème là
30:39s'ajoute
30:40le logement social à vie
30:41vous êtes délinquant
30:43on vous expulse
30:44du parc social
30:45vous êtes relogé
30:45en réalité
30:46vous détenez
30:48un bail à vie
30:49et vous ne pouvez jamais
30:50au fond
30:50on évoquera le préfet
30:52des Bouches-du-Rhône
30:53qui a pris des mesures fermes
30:54et le dernier point
30:56et pour moi
30:56c'est
30:57c'est même
30:58central
30:59c'est qu'en fait
31:00il n'y a plus de logement
31:01disponible
31:02dans les quartiers populaires
31:03il n'y a plus de logement
31:04soit parce qu'il n'y a pas
31:05d'espace constructible
31:06soit parce que les bailleurs
31:07ne mettent pas suffisamment
31:08de moyens
31:08dans la réhabilitation
31:09du coup
31:10que fait l'Etat
31:11l'Etat va sanctionner
31:12et faire les poches
31:13des petites villes
31:15les poches
31:16des villes
31:16des classes moyennes
31:17de 10 000
31:1915 000
31:1920 000
31:2030 000
31:20habitants
31:21en les obligeant
31:22à accueillir
31:23toute l'immigration
31:25incontrôlée
31:26qui vient d'un certain
31:27nombre d'espaces urbains
31:28que plus personne ne veut
31:29notre État
31:31est totalement dépassé
31:32sur la politique migratoire
31:33et on se retrouve
31:34en France
31:35avec des gens
31:36comme nous
31:36issus de la 3ème
31:384ème
31:385ème vague
31:39de l'immigration
31:40qui avons grandi
31:41en France
31:41avec les codes culturels
31:43économiques et sociaux
31:44que nous ont inculqué
31:45l'école publique française
31:48nos parents
31:48nos grands-parents
31:49qui ont quand même
31:49trimé pour se faire intégrer
31:50et puis on se retrouve
31:52face à nous
31:52à de nouvelles populations
31:54immigrées
31:54à qui on attribue
31:56des droits sociaux
31:57sans aucune contrepartie
31:58et ça commence d'ailleurs
32:00dès le premier étage
32:01prenez l'exemple
32:02des retraités
32:03comment expliquer
32:04qu'un retraité
32:06qui n'a jamais
32:07travaillé de sa vie
32:08puisse prétendre
32:09dès la première année
32:10à l'ASPA
32:11c'est l'allocation
32:12de solidarité
32:12pour personnes âgées
32:13qui représente
32:14l'équivalent
32:14de 1000 euros par mois
32:15c'est-à-dire
32:16exactement
32:17ce que gagnent
32:18des retraités
32:19du bassin minier à Lens
32:20des retraités
32:21qui ont travaillé
32:21dans les usines textiles
32:22à Roubaix
32:23pendant 40 années
32:24qui respectaient la France
32:25et qui eux
32:26justement n'ont pas eu droit
32:27à toute cette panoplie
32:28qu'on offre
32:29à l'immigration
32:30incontrôlée aujourd'hui
32:30donc notre politique sociale
32:32c'est une pompe aspirante
32:33de l'immigration
32:34et qui amène
32:35à ce que l'on sait
32:36aujourd'hui
32:36C'est surtout l'échec
32:38des politiques
32:39de la ville
32:39ces 20 dernières années
32:40et pourtant
32:42on a mis beaucoup d'argent
32:43pour faire en sorte
32:44que ce qui était
32:45circonscrit
32:46au quartier
32:48elle dit Charlotte
32:49des grandes métropoles
32:50après que les premières
32:52émeutes
32:54c'est vénitieux
32:54les années 81
32:55et depuis
32:57ça s'est étendu
32:58non plus
32:59au quartier
33:00des grandes villes
33:00qui reste toujours
33:01à feu et à sang
33:02on l'a bien vu
33:03à l'été 2023
33:04mais aussi à ces villes moyennes
33:06qui aujourd'hui
33:06sont totalement
33:07perdues pour la République
33:10vous l'avez évoqué
33:10qui sont économiquement
33:12des déserts
33:13il n'y a plus aucun commerce
33:14dans beaucoup
33:15de ces endroits
33:16il n'y a plus
33:17de lien sociétal
33:18il y a le problème
33:19du logement
33:20qu'elle évoquait Amine
33:20et puis il y a surtout
33:21une délinquance
33:23de tous âges
33:24pas uniquement jeunes
33:25mais en partie jeunes
33:26mais aussi de tous âges
33:28qui conquiert
33:29ces territoires
33:29citoyens
33:31pour en faire
33:32des territoires
33:32de délinquance
33:33c'est pour ça
33:34qu'à quelques mois
33:35des élections municipales
33:37un certain nombre de maires
33:38décident de jeter l'éponge
33:39on en a marre
33:40on ne peut plus travailler
33:41on n'a pas les moyens
33:42on n'arrive pas
33:43effectivement
33:43on n'arrive pas
33:46à avoir de la police nationale
33:47la police municipale
33:49n'est pas au niveau
33:51parce que tout simplement
33:52on ne peut pas la former
33:53on n'a pas les moyens
33:54de l'armée
33:54on n'a pas assez de moyens
33:55de meilleure vidéoprotection
33:57et surtout
33:57ceux qui payent cash
33:58mon cher Thierry
33:59ce sont les riverains
34:00parce que le mal-être
34:02la difficulté
34:03de ces gens-là
34:03qui ne sont plus
34:04tout simplement
34:04des habitants
34:05comme les autres
34:06parce qu'ils sont
34:07les otages
34:07des banques
34:08des clans
34:08et d'un certain nombre
34:11de réseaux
34:11c'est ça aujourd'hui
34:12pour lesquels
34:13ceux qui ont aujourd'hui
34:15la main sur ces territoires
34:16ne sont plus
34:17les policiers
34:18ne sont plus
34:19les gendarmes
34:19ne sont plus
34:20les pompiers
34:23ne sont plus
34:24les services de santé
34:24qui ne peuvent plus arriver
34:25donc l'enquête
34:27du JDD
34:28est extrêmement importante
34:29parce qu'on voit bien
34:30que c'est un cancer
34:32qui s'est étendu
34:33un certain nombre
34:34de villes moyennes
34:34où jusqu'à présent
34:35il faisait bon vivre
34:36Deuxième chiffre
34:38parce qu'il y avait ce chiffre
34:38donc 79% des communes
34:40touchées par le narcotrafic
34:41dont on vient de parler
34:43l'autre chiffre
34:43qui m'a marqué
34:44aujourd'hui
34:44en préparant nos émissions
34:46c'est ce chiffre
34:46de 41%
34:47des soignants libéraux
34:48qui ont déjà été victimes
34:49d'agressions
34:5041%
34:51ça nous dit quelque chose
34:53de notre société
34:53aujourd'hui
34:54et vous le disiez
34:54très justement
34:55Charlotte
34:55c'est quelque chose
34:56qui ne marche pas
34:56dans notre société
34:57indiscutablement
34:58Charlotte Camara
34:59Alexandre Bischoff
35:00et on en parle
35:00menaces
35:03agressions physiques
35:04et même tentatives
35:05de vol
35:05les soignants libéraux
35:06font face à une généralisation
35:08de la violence
35:09qui impacte leur santé mentale
35:10c'est ce que révèle
35:12une récente enquête
35:13qui alerte sur la banalisation
35:14de la violence
35:15dans l'exercice libéral
35:16sur les deux dernières années
35:1841% des soignants
35:20déclarent avoir été victimes
35:21d'agressions verbales
35:22ou de menaces
35:2319% ont subi
35:25une ou plusieurs tentatives
35:26de vol
35:26tandis que 6%
35:28rapportent avoir subi
35:29une agression physique
35:30l'évolution
35:31s'est vraiment accrue
35:33depuis quelques années
35:35avant
35:35les soignants
35:37notamment libéraux
35:38résistaient
35:39maintenant
35:40les soignants
35:41craquent
35:42l'étude
35:42souligne également
35:43l'épuisement
35:44et l'impact
35:45sur la santé mentale
35:46en partie dû
35:47à cette hausse
35:47de la violence
35:48ainsi
35:4960% déclarent
35:51ressentir fréquemment
35:52une fatigue générale
35:53liée à leur activité
35:5439%
35:56présentent
35:56un score critique
35:57d'épuisement professionnel
35:58et près d'un répandant
35:59sur 5
36:00présentent un diagnostic
36:01formel de burn-out
36:02ou de dépression
36:03la surcharge administrative
36:05qui est importante
36:07le manque de reconnaissance
36:09ont un impact
36:12effectivement
36:12sur leur santé mentale
36:14face à ces chiffres
36:15alarmants
36:16l'association
36:17soins aux professionnels
36:18de la santé
36:18met en place
36:19des leviers concrets
36:20pour lutter contre
36:21le mal-être
36:21des soignants libéraux
36:23l'accès à des psychologues
36:24cliniciens
36:25la création
36:25de groupes de parole
36:26ou encore l'accompagnement
36:28dans les démarches
36:29de dépôt de plainte
36:30en cas d'agression
36:31c'est terrible ce constat
36:33super on va les aider
36:34à porter plainte
36:35c'est formidable
36:36je ne suis pas contre
36:37les aider à porter plainte
36:38mais il faudrait surtout
36:39faire en sorte
36:40que les gens n'aient pas
36:41besoin de porter plainte
36:41mais oui
36:42ce serait
36:43mais il y a plusieurs choses
36:45à retenir
36:45c'est que d'abord
36:46le recours à la violence
36:47encore une fois
36:48la manière de concevoir
36:50la justice
36:51dans une société
36:52c'est une question
36:53de priorité
36:54vous ne pouvez pas
36:55poursuivre de la même manière
36:57tous les actes
36:58qui contreviennent
36:59à un contrat social de base
37:01donc il faut prioriser
37:02c'est exactement
37:03ce qu'on a vu
37:03ces dernières années
37:04par exemple
37:05avec les violences
37:05qui sont faites aux femmes
37:06on a priorisé
37:07on a voulu prioriser
37:08le problème de ces dernières années
37:09c'est qu'on a tellement
37:10de priorités
37:10qu'il n'y en a plus
37:11c'est un peu le principe
37:12simplement
37:13il y a une chose
37:14que les responsables politiques
37:18qui ont la charge
37:19précisément
37:19de donner l'orientation
37:20à la justice
37:21n'ont toujours pas dit
37:22ces dernières années
37:23malgré cette augmentation
37:24de la violence
37:25parce que moi je veux bien
37:25quand ce sont les policiers
37:27qui dénoncent la violence
37:28on explique
37:28qui tutoient les gens
37:30et qui sont racistes
37:31quand ce sont les pompiers
37:32on explique qu'il y avait
37:33les policiers pas loin
37:33et quand ce sont les médecins
37:35c'est quoi l'histoire en fait
37:35et j'aimerais bien
37:37qu'on m'explique
37:38et là
37:38il y a deux choses
37:39dans ce que disait cette femme
37:41c'est un
37:41la question
37:42dans la justice
37:43il faut absolument
37:44prioriser les atteintes
37:45aux personnes
37:46stopper absolument
37:48ce recours
37:49à la violence
37:50comme mode de fonctionnement
37:51dans la société
37:52il faut dire
37:53nous ne le supporterons pas
37:55et donc sanctionner
37:56systématiquement
37:56la deuxième chose
37:57évidemment je crois
37:58que ça nous a tous
37:59fait réagir
37:59c'est quand elle dit
38:00la surcharge administrative
38:01qui tend absolument
38:03tout le monde
38:03mais je veux dire
38:04il n'y a plus un seul métier
38:05je vais vous donner
38:07un chiffre que m'avait donné
38:07un policier
38:08parce que c'est dans
38:08tous les métiers pareil
38:09on parlait des restaurateurs
38:10tout à l'heure
38:10un policier
38:11ça faisait 30 ans
38:13qu'il était policier
38:14il me disait
38:14au début
38:15quand il a commencé
38:15dans une garde à vue
38:17la partie
38:18considérée de rédaction
38:20de PV
38:21etc.
38:21c'était 35% du temps
38:23de la garde à vue
38:24et donc il y avait
38:2565% du temps
38:26qui était consacré
38:27à l'enquête
38:28donc vous cherchez l'enquête
38:29aujourd'hui
38:30c'est l'exact contraire
38:3165% du temps
38:33de la garde à vue
38:33est consacré
38:34à remplir des papiers
38:3535% du temps
38:36à résoudre des enquêtes
38:38bon alors déjà
38:38vous comprenez
38:39que vous résolvez
38:39moins d'enquêtes
38:40par définition
38:41et deuxièmement
38:42votre métier
38:43perd son sens
38:44un jeune
38:45qui veut devenir médecin
38:47il ne veut pas
38:48remplir des papiers
38:48dans la vie
38:49c'est vraiment pas son métier
38:50encore moins
38:50à se faire agresser à la fin
38:51ça on est bien d'accord
38:52mais je pense que
38:53ces deux sujets
38:54qui reviennent
38:54dans absolument
38:55tous les métiers de France
38:56la suradministration
38:57et la question
38:59du rapport humain
39:00qui devient
39:01un rapport de violence
39:02pour beaucoup trop
39:02de nos concitoyens
39:05ou des personnes
39:06présentes en France
39:07devraient devenir
39:09les urgences absolues
39:10je voudrais vous faire écouter
39:11Jean-Yves Olivier
39:12que j'ai interrogé
39:13ce matin
39:14qui est médecin
39:15agressé à Nice
39:15en 2024
39:16vous vous souvenez
39:17avec son visage
39:18tuméfié
39:19on va écouter
39:19je voulais absolument
39:20qu'il réagisse
39:20et surtout
39:21en fait son agresseur
39:24il n'est même pas allé
39:25à la caisse prison
39:26prison avec sursis
39:29je l'ai entendu ce matin
39:30il m'a brisé le coeur
39:31c'est terrible
39:31vraiment
39:32écoutez Jean-Yves Olivier
39:34je fais des contrôles
39:36pour vérifier
39:37que des arrêts
39:37de maladie
39:38soient justifiés
39:40il se trouve
39:40que j'ai contrôlé
39:41une personne
39:42dont l'arrêt
39:42n'était pas justifié
39:43je lui ai indiqué
39:44qu'il n'était pas
39:45en arrêt justifié
39:47et il s'est mis en colère
39:48et a commencé
39:49à me frapper
39:50très très violemment
39:51à tel point
39:52qu'à un moment donné
39:53je pensais
39:53qu'il voulait me tuer
39:54carrément
39:54je pense qu'il s'agit
39:55d'un problème de société
39:57la violence est très
39:58fréquente
39:59dans notre société
40:00et il faut bien dire
40:02que dans mon cas particulier
40:03je trouve que la justice
40:04a été extrêmement laxiste
40:06parce que cet individu
40:07qui a failli me tuer
40:07quand même
40:08n'a pas fait de prison
40:09il devait me donner
40:11un détommagement financier
40:13dont j'ai touché
40:14une très faible partie
40:15et la justice
40:16n'a pas l'air
40:16de s'intéresser
40:17à la suite
40:18de cette affaire
40:19voilà
40:20on parlait de la justice
40:22du rôle de sa justice
40:22mais le bilan
40:23ben voilà
40:24il n'est pas allé
40:26en casse-prison
40:26l'agresseur
40:27il n'est pas allé
40:28en casse-prison
40:28on se souvient
40:29de cette affaire
40:29qui nous avait beaucoup aimé
40:31mais ce n'est pas la seule
40:31parce qu'aujourd'hui
40:32on est médecin
40:33on est pharmacien aussi
40:36on est kiné
40:37on est infirmière libérale
40:38c'est-à-dire
40:39toutes ces professions
40:39qui sont indépendantes
40:41mon cher Thierry
40:41les libéraux
40:42ils sont indépendants
40:43qui exercent
40:45dans un certain nombre
40:46de quartiers
40:47un service public
40:48de la justice
40:49de la santé pardon
40:50de la santé
40:50mais aussi de la justice
40:51parce qu'ils permettent
40:52d'apporter
40:53beaucoup d'aide
40:54autour d'eux
40:55ils sont totalement démunis
40:5741%
40:58alors qu'ils sont
41:00aujourd'hui
41:02là pour faire
41:03en sorte
41:03de pouvoir aider
41:05des familles
41:05de pouvoir aider
41:06les familles monoparentales
41:07et pouvoir aider aussi
41:08des personnes seules
41:10donc on a un vrai problème
41:11administratif
41:12ça a été rappelé
41:13mais aussi un problème
41:14de valeur humaine
41:14Charlotte l'a dit tout à l'heure
41:15ce qui est en jeu aussi
41:17c'est la relation à l'homme
41:17quelle sanction
41:20lorsqu'on agresse
41:21un homme
41:22ou une femme
41:23qui exerce
41:23un métier de santé
41:25aujourd'hui rien
41:26près d'un an après
41:28l'exemple
41:28près d'un an après
41:29ce médecin
41:30qui a été violenté
41:31n'a pas son indemnité
41:33quant à son agresseur
41:34il est en liberté
41:35comment voulez-vous
41:37que ceux
41:38qui veulent commettre
41:39ce type d'actes
41:40ne recommencent pas
41:41ou ne soient pas
41:41encouragés à le faire
41:42et ce médecin
41:44Jean-Yves Olivier
41:45me disait ce matin
41:46qu'en plus
41:46ça voulait coûter de l'argent
41:47pour essayer d'obtenir
41:48des dédommagements
41:49on marche sur la tête
41:50les amis
41:51l'émission s'est remis
41:51un petit peu plus tôt ce soir
41:53c'était un bonheur
41:54de vous avoir à mes côtés
41:55sauvons encore une fois
41:56nos restaurateurs
41:58nos producteurs
41:59nos médecins
42:00la France du travail
42:01on a essayé d'être
42:02assez complets
42:03c'était un plaisir
42:03de vous avoir
42:04merci
42:04nos villes moyennes
42:05oui et nos villes moyennes aussi
42:07merci à Saïd Hamda
42:08qui m'a aidé
42:09à préparer cette émission
42:11l'information se poursuit
42:12sur CNews
42:13à très bientôt
42:14bye bye
Recommandations
50:09
|
À suivre
56:17
43:10
1:31:06
1:18:51
1:34:21
2:07:12
50:38
51:17
1:01:15
45:35
47:14
49:10
51:20
52:19
52:48
50:04
51:09
1:03:10
43:16
52:35