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L'édito de Paul Sugy : «Le PS choisit de rester sous influence LFI»
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06/06/2025
Dans son édito du 06/06/2025, Paul Sugy revient sur le PS et Olivier Faure.
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00:00
Oui, il l'emporte d'une courte tête ce matin.
00:03
Alors, mon collègue Pierre Lepeltier, qui suit ça de très près, a fait les scores, les statistiques.
00:07
Donc, c'est la quatrième fois qu'Olivier Faure est reconduit à la tête du Parti Socialiste.
00:10
Congrès 2018 de 2021, de 2023 et désormais de 2025.
00:14
C'est-à-dire le même nombre de reconductions que François Hollande.
00:17
Et il est bientôt proche aussi de François Mitterrand.
00:20
Il va être un des hommes qui aura donc compté dans l'histoire du Parti Socialiste.
00:25
Rappelons que les deux illustres prédécesseurs que je vous ai cités ont été tous les deux présents de la République.
00:29
Mais enfin, les adhérents socialistes ont cette fois-ci fait le choix avec Olivier Faure
00:33
de poursuivre une stratégie d'effacement relatif du Parti Socialiste au sein d'une plus vaste alliance des gauches.
00:40
C'est ce que défendait Olivier Faure.
00:41
Il voulait proposer qu'il y ait une candidature unique à gauche.
00:45
Alors, il a commencé à dire qu'il exclurait peut-être Jean-Luc Mélenchon de la possibilité d'accéder à cette candidature.
00:50
Mais enfin, ça veut dire l'élargissement de la gauche PS jusqu'à au moins les écologistes.
00:55
Et Raphaël Glucksmann, mais aussi François Ruffin, etc.
00:59
Nicolas Meyer-Rossignol, qui était son opposant, le maire de Rouen, lui disait qu'il faut de toute façon une candidature d'un socialiste.
01:05
Donc, en gros, Raphaël Glucksmann ou une éventuelle haute figure devrait émerger d'ici 2027.
01:11
On voit bien qu'avec Olivier Faure, le choix est toujours celui de l'effacement progressif du Parti Socialiste
01:16
au sein de ce qu'a été la NUPES, puis le nouveau Front Populaire et qui portera un autre nom de main.
01:20
Il sera toujours la même chose, c'est-à-dire le gloubi-boulga avec toutes les forces d'extrême-gauche coalisées avec le Parti Socialiste.
01:27
On ne peut pas dire que la campagne a suscité un intérêt fou en dehors des rangs du PS.
01:33
Non, ça c'est sûr.
01:34
Et c'était certainement la stratégie aussi d'éviter que le PS se déchire encore une fois aux yeux de tous
01:39
en étant au premier plan de l'actualité.
01:41
C'est vrai que la campagne s'est menée dans une forme d'indifférence quasi généralisée.
01:45
On a plus parlé du triomphe du Paris Saint-Germain samedi soir
01:48
que l'on ne parlera certainement du triomphe d'Olivier Faure ce matin.
01:54
Et puis c'est vrai qu'il y avait eu une campagne interne aussi à droite au sein du Parti des Républicains
01:58
qui, elle, a suscité un fort enthousiasme médiatique porté aussi par l'émergence de la figure de Bruno Retailleau
02:04
et surtout qui avait permis de démultiplier le nombre d'adhésions aux Républicains.
02:08
Ils sont passés à plus de 100 000 adhérents pour pouvoir voter à l'élection.
02:11
Là, les socialistes n'en comptent à peine que 20 000.
02:14
En fait, le PS n'existe quasiment plus au sein de la gauche.
02:17
Oui, Olivier Faure en avait accepté le constat depuis longtemps déjà.
02:20
Il avait choisi la vassalité avec la France insoumise.
02:23
Alors désormais, il tente de façon rhétorique d'exclure cette hypothèse
02:26
en disant que Jean-Luc Mélenchon est le pire candidat pour la gauche
02:28
car il la ferait perdre au second tour.
02:31
Mais l'argumentaire qu'utilise Olivier Faure pour s'éloigner un petit peu de Jean-Luc Mélenchon est désastreux.
02:36
Il ne dit pas que Jean-Luc Mélenchon est quelqu'un de dangereux pour ses idées
02:39
ou pour son alliance avec les pires antisémites de ce que l'extrême-gauche compte aujourd'hui dans ses rangs.
02:43
Il dit que Jean-Luc Mélenchon serait dangereux pour la gauche
02:45
parce qu'il irrite la droite et le centre et qu'il conduirait, ce qui est vrai,
02:48
on y assiste sous nos yeux, à mettre en place une sorte de nouveau front républicain
02:53
contre l'extrême-gauche.
02:55
Donc c'est simplement de la tactique.
02:57
Olivier Faure veut croire à la possibilité d'une coalition
02:59
qui soit emportée avec les écologistes, avec François Ruffin.
03:02
Il tweetait le temps qu'il passait dans sa voiture avec François Ruffin en retour d'un congrès
03:08
au risque parfois d'irriter même ses propres adhérents
03:11
qui considèrent qu'il passe plus de temps à démarcher les écologistes
03:15
ou les dissidents de la France insoumise
03:17
qu'à s'intéresser vraiment au sort des socialistes.
03:19
Mais c'est vrai qu'Olivier Faure est quelqu'un de réaliste.
03:21
Il a compris que le PS n'a pas réussi à renaître de ses cendres
03:24
après la captation par Emmanuel Macron de l'essentiel des voix socialistes en 2017.
03:29
Et donc il a accepté d'être un candidat qui gère simplement le déclin
03:33
d'un parti qui devient progressivement un astre mort.
03:36
Aujourd'hui, vouloir écarter Jean-Luc Mélenchon d'une coalition des gauches
03:40
ou d'une candidature unique, c'est quasiment impossible.
03:42
Tous les sondages le montrent.
03:44
Jean-Luc Mélenchon reste l'homme fort de la gauche
03:47
et il y a de fortes chances qu'il le soit encore en 2027.
03:50
Donc quiconque voudra porter une candidature d'alliance
03:52
devra faire avec Jean-Luc Mélenchon et probablement sous son emprise.
03:59
Merci d'avoir regardé cette vidéo !
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