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  • 23/06/2025
Dans son édito du 23/06/2025, Paul Sugy revient sur la fête de la musique à Paris.

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Transcription
00:00Oui, elle était belle Romain, cette fête parisienne, joyeuse et spontanée à la fois.
00:03Alors je ne vous parle pas de la fête officielle où l'on élevait la vasque olympique comme un monument
00:07en hommage à l'une des seules réussites du mandat présidentiel en cours, c'est-à-dire les Jeux olympiques.
00:12Mais je vous parle bien de la fête populaire, celle par exemple qui se tenait sur la butte Montmartre
00:16ou quand on remontait la rue Le Pic sur les pentes.
00:18La foule se compactait à l'approche des saxophones de la fanfare, on jouait du jeu d'assain.
00:22Les passants s'époumonaient en faisant mine de connaître les paroles.
00:25Les enfants montaient sur les plots pour mieux voir et les retraités dansaient à la fenêtre de leurs immeubles.
00:30Les touristes et les curieuses se mêlaient à cette jeunesse entraînante et bien élevée.
00:33Le soir tombait sur la butte et la vie tout à coup était un peu plus légère.
00:37Vous semblez oublier qu'il y a eu cette nuit-là des centaines d'interpellations pour des agressions sexuelles,
00:41des coups de couteau ou des affrontements avec la police.
00:43Pour être franc, Romain, on pouvait passer la nuit dans Paris samedi soir
00:47sans apercevoir ne serait-ce qu'un seul instant la réalité que vous venez de décrire.
00:51Et c'est en découvrant au réveil les images de Châtelet-Léal, de la rue Saint-Denis et des environs
00:55que j'ai compris qu'il n'y avait pas eu une mais bien deux fêtes de la musique à Paris ce soir-là,
01:00citant bien sûr que la seconde était une fête.
01:02Il y avait d'un côté la jeunesse bien élevée et, osons le dire, presque exclusivement blanche,
01:06tandis que le point nodal des RER de transport de la jeunesse immigrée
01:10depuis la banlieue vers le centre-ville,
01:11c'est devenu le théâtre d'une appropriation symbolique de l'espace bourgeois par la racaille.
01:16Les festivités ont tourné à la rique centre-bande,
01:19les passants étaient frappés à coups de pied puis dépouillés de leur sac,
01:21les jeunes femmes agressées voire piquées à la seringue
01:24et les forces de l'ordre qui tentaient d'intervenir étaient sauvagement prises à partie.
01:28Il y avait donc dans les rues de Paris ce soir-là deux jeunesses,
01:30elles ne se sont pas croisées, elles se sont évitées soigneusement et ignorées l'une et l'autre.
01:35La partition du territoire et le séparatisme culturel, même ethnique, ne sont plus un fantasme.
01:40Ils étaient samedi soir une réalité bien vivante.
01:42C'est grave ce que vous dites, ça veut dire qu'un soir de fête,
01:44il y a tout simplement des quartiers du centre de Paris dans lesquels on ne va pas si on ne veut pas avoir d'histoire.
01:48Bien sûr, et tout le monde le sait parce qu'en réalité personne ne se mélange aux sauvageons,
01:52pas même ceux qui nient les dégâts de cette culture racaille à laquelle la jeunesse immigrée est biberonnée.
01:57La ségrégation c'est une stratégie de court terme qui est adoptée inconsciemment par une jeunesse,
02:02souvent pourtant idéaliste, parfois même de gauche, mais afin d'échapper à la catastrophe.
02:07Le drame, et tout le monde le sait bien, c'est quand ces deux mondes se heurtent l'un et l'autre.
02:11C'est ce qui s'était passé un soir de fête à Crépole,
02:13et Thomas qui voulait ce soir-là ne penser à rien d'autre qu'à s'amuser,
02:16n'est plus là aujourd'hui pour nous le raconter.
02:17Sous-titrage Société Radio-Canada
02:20Sous-titrage Société Radio-Canada

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