Dans son édito du 01/05/2025, Paul Sugy revient sur la fête du travail, que se disputent la gauche et la droite de la classe politique française.
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00:00Les analystes d'opinion le montrent. Alors cela dit, le 1er mai, on n'est pas à un paradoxe près.
00:03Moi, quand je vais à la fête du vin, je bois du vin.
00:05Quand je vais à la fête de la choucroute, je mange de la choucroute.
00:07La fête du travail, c'est un jour où on ne travaille pas.
00:09Enfin, il faut dire que le travail, c'est une valeur qui est ambivalente,
00:12que la gauche et la droite se disputent.
00:15On se souvient de la Révolution nationale de Vichy, travail famille-patrie.
00:17Côté de ça, il y a la gauche syndicale qui veut appréhender aussi pour elle-même la valeur du travail.
00:23Et il y a un effort d'ailleurs à gauche pour essayer de revaloriser cette idée.
00:27Par exemple, je note que Fabien Roussel a publié un livre qui s'appelle « Le parti pris du travail »
00:32et qui est aussi un reproche qu'il adresse à un certain nombre de ses camarades à gauche
00:35en disant « il faut réinvestir cette notion ».
00:38Et d'ailleurs, dans ce livre, il y a des bonnes idées.
00:39Par exemple, Fabien Roussel a le mérite d'écrire que, d'abord, le travail est un espace de bonheur et d'émancipation
00:43et pas seulement une fatalité affreuse.
00:47Et puis, il dit qu'il faudra réindustrialiser le pays et que, pour cela, taxer les riches n'y suffira pas.
00:51À un moment ou à un autre, il faut travailler.
00:53Mais le livre tombe dans le même écueil que beaucoup d'autres à gauche
00:56prétendent que l'on peut travailler encore moins, alors que, déjà, en France, on travaille moins que jamais.
01:01Il n'y a pas de secret.
01:01Les pays qui s'enrichissent sont des pays qui travaillent.
01:04Les Américains bossent, par exemple, 1791 heures par an contre 1391 en France.
01:11C'est 400 heures de moins que les Américains font aussi que nous nous enrichissons
01:15beaucoup moins vite que les États-Unis.
01:17C'est là le grand impensé de la gauche qui prétend que l'on ne doit pas chercher à s'enrichir toujours plus
01:21et qui, en même temps, défend un modèle social qui, lui, exigerait toujours plus de croissance et de richesse
01:25pour être financé et pour financer les modèles de retraite, l'accueil des immigrés ou les prestations sociales.
01:31Certains à gauche parlent même de droit à la paresse.
01:33Ben oui.
01:33Par exemple, même Sandrine Rousseau, l'an dernier, au défilé du 1er mai,
01:37se prenant en photo avec Marie Toussaint, la candidate à l'époque des écologistes aux élections européennes,
01:42le jour du travail, elle défend des quelles idées ?
01:44De meilleures indemnisations pour les chômeurs, le partage et la diminution du temps de travail,
01:49et puis, tweetait-elle, prendre soin de nous.
01:52Le jour du travail, certains ne parlent pas de travail.
01:55Et puis, Sandrine Rousseau, mais elle n'est pas la seule, défend l'idée qu'il faudrait un droit à la paresse.
01:59C'est une idée qui est reprise par un certain nombre d'écologistes,
02:01mais aussi par Ercilia Soudet, par exemple, la députée de la France Insoumise.
02:05Au fond, cette idée de droit à la paresse, que Ercilia Soudet résumait ainsi à l'Assemblée Nationale,
02:10ce serait retrouver le goût du bonheur, les jours heureux.
02:13Mais on voit bien là qu'il s'agit d'une antithèse profonde et flagrante,
02:17avec l'idée que c'est quand même le travail qui, à la fin, nous permet de conquérir notre droit au bonheur.
02:21C'est une vieille utopie de la gauche, ce droit à la paresse.
02:24Oui, alors, ça date d'un livre qui avait été écrit par Lafargue,
02:28qui était le gendre de Marx au XIXe siècle.
02:30Mais au fond, si on revient à l'analyse marxiste elle-même,
02:33je ne sais pas si les téléspectateurs de CNews me permettront ce détour par l'analyse de Marx,
02:40mais Marx n'a, par exemple, jamais prôné la fin du travail.
02:43Il était économiste, il n'était pas magicien.
02:44Vous savez très bien que pour, à un moment, permettre aux gens de manger, il faut bien travailler.
02:48Ce que dit Marx, par exemple, c'est qu'il y a un surplus de travail qui est capté par l'entrepreneur.
02:53Mais moi, quand je lis ça, j'ai envie de dire que je suis marxiste aussi.
02:56Parce qu'aujourd'hui, si vous regardez, par exemple, le revenu d'un salarié,
02:5953% du revenu que verse l'entreprise à un salarié est capté par un acteur gigantesque
03:04qui prive tous les actifs du fruit de leur travail.
03:07Soyons vraiment marxistes, libérons-nous du joug de l'état social qui vampirise le fruit de notre travail.
03:12Camarades, renversez avec moi cette alienation et défendons pour de bon la valeur travail.
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