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«L'islamo-gauchisme n'existe pas» selon Philippe Baptiste : «Le rôle d'un ministre est d'observer la réalité», affirme Paul Meulin
Europe 1
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09/07/2025
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News
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00:00
Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04
Toujours avec Paul Melun et Louis Ouzalter pour commenter l'actualité.
00:06
L'actualité c'est cette polémique autour des déclarations du ministre de l'enseignement supérieur Philippe Baptiste.
00:11
Louis Ouzalter vous nous avez dit que vous l'avez eu tout à l'heure au téléphone.
00:16
On va mettre ça peut-être sur le coup d'une maladresse ou de...
00:19
En tout cas il n'était pas forcément conscient, il est ministre.
00:22
Oui mais c'est ce que je vous dis, c'est ce qu'on s'en parlait tout à l'heure.
00:24
Mais vous l'avez dit, vous l'avez dit, vous êtes ministre monsieur Baptiste.
00:26
En fait je lui ai dit, vous tenez ses propos en pensant être dans un cadre scientifique.
00:32
Parce que c'est ce qu'il dit.
00:33
Il dit moi je suis scientifique.
00:34
On le réécoute, on réécoute Philippe Baptiste.
00:37
Ce terme-là n'existe pas en tant que terme universitaire, il n'est même pas bien défini.
00:42
Donc cette notion n'existe pas.
00:44
Donc j'ai envie de dire, autant oui, il y a des abus et il faut être extrêmement vigilant.
00:48
Autant se dire qu'il y a un mouvement qui est conçu pour prendre le pouvoir au sein des universités.
00:53
C'est un mouvement islamo-gauchiste qui serait là, en train de vouloir prendre le pouvoir au sein de telle ou telle université.
00:59
Non, je ne crois pas que ce soit la réalité.
01:01
Donc on est très vigilant.
01:02
Il peut évidemment avoir des cas, je n'ai aucun doute là-dessus.
01:05
Et je pense que ces cas-là, évidemment, il faut être extrêmement ferme là-dessus.
01:09
Mais à côté de ça, moi un travail c'est aussi d'avoir une vraie liberté d'expression au sein des universités.
01:13
Il y a un contre-sens, parce qu'on ne parle pas de gens qui essaient de préparer des putschs dans telle ou telle université.
01:21
On parle d'abord d'une idéologie.
01:23
L'islamo-gauchisme, c'est une idéologie qui rappelle, oui, mais parfois bruyante.
01:28
Parce qu'on rappelle le cas de ce professeur, ce maître de conférence, Fabrice Balanche,
01:31
dont le cours a été interrompu à Lyon 2 début avril par un groupe de gens cagoulés
01:38
qui l'ont traité de sionistes, racistes, etc.
01:41
Dans un contexte où...
01:42
Il y a aussi une version silencieuse, et c'est tout d'ailleurs, tout le concept de l'entrisme des frères musulmans.
01:47
Et ce qui est dangereux, c'est le déni.
01:49
C'est le déni du monde universitaire, d'une part, parce qu'au prétexte que ce ne serait pas un concept universitaire et intellectuel forgé,
01:56
ça n'existerait pas.
01:58
Or, c'est parfaitement fou.
01:59
Il y a un intellectuel qui a forgé ce concept très tôt dans les années 2000,
02:01
qui s'appelle Pierre-André Taguieff, bien connu des services,
02:05
qu'il a fait très sérieusement, qu'il en a fait un ouvrage.
02:08
Le philosophe Pierre-Henri Tavolo, qui enseigne à la Sorbonne,
02:11
rappelle dans le Figaro, dans un texte en ligne sur le Figaro, une interview au Figaro,
02:16
à quel point, du coup, ce contexte a été forgé d'une manière sérieuse,
02:19
qu'il est documenté, objectivé, y compris par des gens qui sont de l'université,
02:23
tout simplement parce qu'il le constate de même à l'intérieur de l'université.
02:27
Donc, t'expliquer que ça n'explicerait pas au motif que ça n'est pas un concept
02:30
qui ferait consensus dans la communauté scientifique,
02:33
ben justement, le but de la science, notamment des sciences sociales,
02:35
c'est qu'il y ait débat sur les mouvances, les idéologies,
02:38
et l'islamo-gauchisme en est une.
02:40
Paul Melun, avant d'écouter M. Ballon, juste.
02:42
Oui, c'est évidemment un concept qui ne fait pas consensus,
02:44
et pour cause, beaucoup de gens qui appartiennent à la gauche culturelle
02:48
ou à l'islam politique refusent qu'on parle d'islamo-gauchisme.
02:51
La belle affaire, c'est comme le concept de racisme anti-blanc.
02:54
Il y a des gens qui vont vous dire, ça n'existe pas,
02:56
c'était du reste le cas d'un certain nombre d'universitaires aussi,
02:58
qui disaient, mais ça n'existe pas,
03:00
parce qu'il n'y a pas un chercheur que nous, on a choisi,
03:02
que nous, on a payé, qui a décidé de dire que ça existait.
03:05
Bah oui, ça n'a aucun sens de raisonner comme ça.
03:08
Alors, ils le disent pas comme ça, mais le résultat, c'est ça.
03:12
Le résultat, c'est un peu ça.
03:13
Le rôle d'un ministre, c'est aussi d'observer la réalité.
03:16
La rencontre entre l'islam politique et une partie de la gauche,
03:19
elle n'est pas d'aujourd'hui.
03:21
Et effectivement, ceux qui n'ont pas vu ça,
03:23
notamment depuis le 7 octobre,
03:24
et notamment depuis la rencontre entre un combat pro-palestinien légitime à la base,
03:29
qui est devenu un combat pro-amas qui, lui, n'est pas légitime,
03:32
ça me paraît quand même, si vous voulez, aussi limpide que de l'eau de roche.
03:35
Donc, je ne sais pas d'où sort ce ministre,
03:37
mais manifestement, il a besoin que le concept sorte d'une cinquantaine de thèses par mois
03:42
avant de pouvoir en parler, ce qui est quand même assez problématique
03:45
et qui témoigne aussi d'un ministre qui n'est pas très politique.
03:48
Et là, je rejoins ce que disait Louis tout à l'heure.
03:50
C'est un peu le problème.
03:51
C'est un peu le problème aussi de Papendia.
03:52
Et ce sont des gens qui, malheureusement, ne sont pas très rodés à l'exercice politique.
03:56
Écoutons Fabrice Ballange, puisqu'on en a parlé,
03:59
victime de cet islamo-gauchisme bruyant, pour reprendre votre terme.
04:03
C'était à Lyon 2, effectivement.
04:04
Il a répondu au ministre ce matin sur CNews.
04:07
L'islamo-gauchisme, j'en ai été victime.
04:10
Les étudiants qui ont déboulé dans mon cours
04:13
au cri de racistes, sionistes, c'est-vous les terroristes,
04:16
qui venaient précédemment d'exiger une salle pour pouvoir y pratiquer des prières,
04:23
qui voulaient organiser officiellement les ruptures du jeûne à l'université,
04:28
et qui, en même temps, avaient des revendications, clairement, politiques d'extrême-gauche.
04:35
Ça, c'est l'islamo-gauchisme, c'est la quintessence de l'islamo-gauchiste.
04:38
L'islamo-gauchisme, il existe, il est défini, et on en a des manifestations concrètes.
04:45
Et pour compléter notre tour d'horizon des sonores,
04:49
Othman Nassrou, ce matin, sur CNews et sur Europe.
04:52
Sur l'enseignement supérieur, c'est la lucidité qui n'existe pas.
04:54
C'est le fait de voir la réalité en face.
04:56
Et il y a toujours des gens dans notre pays qui donnent le sentiment
04:59
qu'ils pensent qu'on peut régler un problème en prétendant qu'il n'existe pas.
05:02
Cette déclaration est inacceptable,
05:05
et j'invite le ministre, d'ailleurs, à la retirer et à corriger son propos.
05:09
Parce qu'on a des enseignants dans l'université qui sont aujourd'hui menacés
05:14
pour défendre un certain nombre d'idées,
05:17
pour faire un certain nombre de leçons,
05:19
et ils sont contestés dans ces enseignements-là
05:21
par des individus qui se réclament d'une mouvance d'extrême-gauche
05:25
qui est teintée, oui, par de l'entrisme islamiste dans nos universités.
05:29
C'est une réalité parfaitement documentée.
05:31
Est-ce que quand vous l'avez eu au téléphone, Louis-Azalter, tout à l'heure,
05:33
est-ce qu'il y avait l'intention de s'excuser ?
05:35
Non, aucunement.
05:36
L'intention d'avoir un certain agacement, d'avoir pas été compris,
05:39
le fait que ça fasse polémique, l'aga, c'est...
05:41
En effet, c'est pas un...
05:42
Fils-Baptiste, beaucoup de gens ont découvert son nom à cette occasion,
05:45
on pourrait bien se l'avouer.
05:46
Lui, il est venu quand même dans ce studio il y a quelques mois,
05:49
mais pour autre chose.
05:51
Mais oui, il y a beaucoup de gens qui l'ont...
05:53
Ni un ministre politique, ni l'un des ministres les plus en vue...
05:55
Les trombunoscopes des gouvernements...
05:56
On a un peu révisé...
05:58
C'est comme les photos de classe.
05:59
Mais c'est pas lui faire l'insulte de dire ça,
06:00
c'est-à-dire qu'il fait partie de ces nombreux ministres,
06:02
d'ailleurs, que les Français n'identifient pas du tout.
06:05
Non, il n'avait pas du tout pour démarche de s'excuser.
06:08
En revanche, il était assez agacé que ça vienne de rien de polémique.
06:11
Mais vous savez, il avait l'agacement de l'universitaire,
06:13
du chercheur, de l'ingénieur,
06:15
face à la polémique politique.
06:18
Mais le milieu...
06:19
Je suis au-dessus de tout ça.
06:20
C'est un peu ce que je constate chez les ministres.
06:22
Qu'est-ce que vous m'ennuyez avec ces polémiques de basse...
06:25
On ne peut pas...
06:26
De basse sous vos étages.
06:27
On ne peut pas parler...
06:28
On est dans la polémique politique.
06:30
Et qu'on ne peut pas parler avec des thèses, des contre-thèses.
06:33
Voilà, on s'adresse à la parole à Paul Mollin.
06:35
Parce que vous êtes bavard, Louis-Holtaire.
06:37
Au mieux d'universitaire, toutes les excuses, Paul.
06:38
Non, non, mais il y a un autre élément,
06:39
et c'est le sonore d'Otman Nassrou qui me fait penser à ça.
06:42
C'est les divisions que cela révèle aussi, malheureusement,
06:44
dans le bloc central.
06:45
C'est que dans ce bloc central, qui a plusieurs têtes,
06:48
il y a beaucoup de gens, au final,
06:49
qui savent très bien que l'islamo-gauchisme existe.
06:52
De la même manière, il y en a beaucoup qui savent
06:53
que le racisme anti-blanc existe.
06:54
Sophie Primaz, la porte-parole du gouvernement,
06:56
elle a parlé de racisme anti-blanc.
06:58
J'en parlais tout à l'heure, Jean-Michel Locaire.
06:59
Au grand rendez-vous, j'étais le premier spectateur.
07:01
Vous étiez là, et c'est vos excellentes questions
07:03
qui ont permis qu'on ait cette information.
07:05
Je n'ai pas demandé ça.
07:05
Je sors mon chéquier.
07:07
Ça vous fera 100 euros et un café.
07:11
Surtout le soir.
07:11
C'est le 21 mars, on dit à une époque.
07:13
Mais très honnêtement, si vous voulez,
07:15
il y a des divisions très importantes.
07:16
Et je pense que la ligne de ce ministre,
07:18
de M. Philippe,
07:20
c'est que, si vous voulez,
07:22
il est extrêmement minoritaire au sein du bloc central
07:24
et au sein des Français.
07:25
Et ça, ça pose aussi question.
07:27
Et pour clore ce débat,
07:29
je noterai quand même l'embarras
07:31
de la ministre Parmentier-le-Cocq tout à l'heure,
07:34
qui nous a répondu un peu à côté,
07:36
en disant, le verre à moitié plein,
07:38
c'est qu'il a demandé à la vigilance, etc.
07:42
Solidaires, parce que ce soir, en plus,
07:43
il y a un grand dîner à Matignon
07:44
avec François Bayrou sur...
07:46
Il ne faut pas se disputer avant le dîner.
07:47
Je ne suis pas sûr qu'on lui parle d'islamo-gauchisme, du coup.
07:49
Je n'en mettrai plus.
07:51
Le décent Bayrou,
07:53
il est quand même capable d'une petite sortie.
07:54
Ah oui, oui, tout à fait.
07:55
On verra, on verra.
07:57
J'ai vraiment demain, Annie.
07:58
Merci Louis Osalter.
07:59
Merci Paul Melun.
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