00:00On évoquait une discipline très différente, celle du plongeon extrême avec votre invitée Madeleine Bayon.
00:06Bonsoir à vous.
00:06Bonsoir Madeleine et merci d'être avec nous.
00:08Bonsoir.
00:09Alors vous pratiquez le plongeon extrême avec des sauts de plus de 20 mètres parfois.
00:15Alors avant de démarrer cette interview, qu'est-ce que c'est le plongeon extrême ?
00:20Eh bien je vous propose de regarder.
00:30Des images assez impressionnantes Stéphanie.
00:37Impressionnante.
00:37Pas mal.
00:38Donc c'est une discipline très spectaculaire le plongeon extrême.
00:41Pourtant cela n'a pas toujours été votre quotidien puisque vous avez d'abord été une championne de gymnastique acrobatique au sein de l'équipe de France d'ailleurs.
00:50Comment vous êtes-vous dit un jour, ce n'est plus la gymnastique acrobatique que je veux faire mais c'est du plongeon extrême ?
00:56Alors j'ai un parcours assez atypique parce que j'ai arrêté la gymnastique à 17 ans.
01:00J'ai repris un parcours normal, j'ai fait des études, j'ai commencé à travailler dans une grosse boîte de technologie.
01:05Et puis en fait j'ai cherché un sport à faire après le travail.
01:08Et je me suis inscrite à des cours adultes de plongeon et puis rapidement j'ai voulu reprendre la compétition en plongeon extrême
01:13parce que je trouvais ça hyper intéressant mentalement tous les enjeux que ce sport offrait.
01:18Ça a été quoi le déclic ? Puisque vous vous dites que vous êtes passée par le monde du travail avant de vous remettre sur du sport de haut niveau.
01:23Pour moi c'était complètement derrière moi et en fait en commençant à travailler assise sur une chaise pendant 10 heures par jour,
01:31j'ai senti qu'il me manquait un petit truc.
01:33Et puis voilà, en commençant ce sport j'ai repris le goût du travail, du sport, de la résilience, de la progression et en fait j'ai adoré.
01:42Vous avez été la première française à avoir disputé une étape des Red Bull Cliff Diving World Series,
01:49la compétition par excellence de plongeon à 20 mètres.
01:54Qu'est-ce que ça représente pour vous d'avoir été la première française à participer à ce circuit ?
01:58Honnêtement c'est incroyable parce que contrairement à mes compétitrices,
02:02je viens d'un parcours de gymnase qui elles viennent d'un parcours de plongeon.
02:05Donc j'ai dû énormément travailler pendant trois ans après avoir commencé le plongeon.
02:10Et puis finalement d'arriver à faire des compétitions mondiales avec ce parcours atypique
02:14et surtout d'être la première française, c'était incroyable.
02:17J'ai fait ma première compétition à Paris devant mes amis, ma famille.
02:21Et puis voilà, maintenant l'objectif c'est de monter dans les classements.
02:24Alors on voit les images très spectaculaires des plongeons que vous réalisez,
02:29souvent dans des lieux en plus d'une beauté incroyable.
02:31Je crois que celui-ci, c'était en Italie celui-là ?
02:33Exactement, c'est des compétitions à travers le monde à chaque fois dans des lieux différents.
02:37Et qu'est-ce qu'on ressent là ?
02:39Vous voyez juste avant de sauter, qu'est-ce qu'on ressent à ce moment-là quand on est au bord du plongeoir ?
02:45Alors toujours beaucoup de peur.
02:47Je pense que la plupart des gens s'imaginent que si on fait ça, c'est qu'on a peur de rien, mais pas du tout.
02:52La perroque.
02:53J'ai surtout peur parce que c'est très haut en fait.
02:57Donc voilà, il y a toujours la peur.
02:59Et puis ensuite, on se concentre vraiment sur ce qu'on doit faire, ce qu'on peut contrôler.
03:02La technique du plongeon, moi je compte jusqu'à trois parce que sinon je réfléchis trop et puis je me lance.
03:08Ça vous est déjà arrivé de rater un plongeon et de vous faire mal ?
03:11Parce qu'on imagine que si on se rate, qu'on fait un plat par exemple.
03:14Alors à ces hauteurs-là, moi je ne me suis jamais fait mal.
03:16C'est vrai que justement, il y a un entraînement tellement robuste côté piscine, côté préparation physique, côté mental,
03:22pour justement que ça n'arrive pas parce qu'en fait un accident à ce type de hauteur peut être très grave.
03:28Donc c'est très technique ?
03:29C'est très technique, exactement. En fait, la technique est similaire au plongeon des JO,
03:34sauf qu'en plus, il y a cette notion de peur, de gestion du mental, etc.
03:39C'est un système de notation, donc vous réalisez des figures et ensuite il y a des juges qui vous notent et qui vous accordent une note.
03:44C'est comme ça que ça fonctionne ?
03:45Exactement. Donc on va avoir une note sur la difficulté du plongeon,
03:48donc à quel point on fait beaucoup de saltos, de vrilles, etc.
03:51Et ensuite, une note d'exécution. Donc l'objectif, c'est de réaliser le plongeon le plus parfaitement possible et d'arriver dans l'eau sans éclaboussure.
03:58Alors vous participez en même temps aussi au circuit des fédérations internationales.
04:03Donc il y a le championnat Red Bull et il y a aussi les championnats du monde de natation qui vont avoir lieu le 24 juillet à Saint-Guinpour.
04:09Vous allez être aligné lors de l'épreuve de saut de haut vol à 20 mètres.
04:13Ça sera quoi votre objectif ?
04:15Donc mon objectif, c'est vraiment de réaliser les plongeons le mieux que je puisse faire et donc d'éventuellement faire mon record de points
04:21qui va, je l'espère, m'améliorer dans les classements et être dans le top 14 pour aller en finale.
04:27C'est quoi la différence entre le circuit Red Bull et les championnats du monde classiques de natation ?
04:32Je dirais que le circuit Red Bull, leur objectif, c'est vraiment de nous faire voyager dans le monde,
04:36dans des conditions toujours plus compliquées, plus extrêmes, avec du vent, des vagues, etc.
04:40pour vraiment tester notre performance quand tout est chamboulé.
04:43Et je pense que les compétitions de fédération, ça va être des conditions un petit peu plus stables,
04:47avec un échafaudage, etc.
04:49Ce n'est pas forcément dans des lieux naturels.
04:51Vous préférez vers l'avant ou vers l'arrière, ton jour ?
04:54Vers l'arrière, comme ça, je ne vois pas que c'est trop riche.
04:57Ce n'est pas un peu plus dangereux ?
04:58Ça ne fait pas un peu plus peur de ne pas voir où on va ?
05:00Non, parce qu'on a vraiment une technique particulière.
05:04Mais c'est vrai que de voir vraiment ces 20 mètres de haut avant de se lancer, ça fait très peur.
05:09Une dernière question rapidement.
05:10Comment ça fonctionne ?
05:12Est-ce que c'est votre activité à plein temps d'être plongeuse ?
05:14Est-ce que c'est possible d'en vivre aujourd'hui ?
05:16Alors, c'est assez compliqué.
05:17Moi, pendant 4 ans, j'avais un travail à plein temps et je gérais les deux.
05:21Il y a 6 mois, j'ai quitté ce travail.
05:23Donc aujourd'hui, je fais beaucoup de conférences en entreprise
05:25pour justement parler des parallèles entre le sport de niveau et les enjeux d'entreprise.
05:30Je fais aussi des petites missions en freelance.
05:31Donc aujourd'hui, moi, personnellement, je ne vis pas de ce sport.
05:34C'est assez compliqué.
05:36Voilà, s'il y a des sponsors qui se font intéresser, on peut échanger.
05:39En tout cas, merci Madeleine Bayon d'être venue sur ce plateau.
05:44On adresse le message aux sponsors et puis on vous suivra donc aux championnats du monde
05:48qui vont se dérouler le 24 juillet à Singapour.