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00:00Au menu de l'essentiel politique, le conclave sur les retraites n'est pas un échec.
00:06Selon le Premier ministre François Bayrou, il vante des avancées, même si aucun accord n'a été signé.
00:11Quel bilan peut-on vraiment tirer de ces 4 mois de concertation ? Nous ferons le point dans un instant.
00:16Les socialistes, eux, n'ont en tout cas pas été convaincus.
00:19Ils ont déposé une motion de censure contre le gouvernement.
00:22Elle sera débattue mardi. On verra quelles peuvent être les conséquences pour l'exécutif.
00:27Enfin, l'homme du jour est un judoka.
00:30Oui, vous avez bien entendu, le champion olympique Teddy Riner fait son apparition dans les sondages politiques.
00:35A deux ans de la présidentielle, il est crédité d'un potentiel électoral de 18%.
00:40C'est plus que Jean-Luc Mélenchon et Laurent Wauquiez, un score qui interroge.
00:47Et pour en parler, nous recevons ce soir Elmilie Zapalski. Bonsoir.
00:51Bonsoir.
00:51Vous êtes conseillère en communication politique.
00:54On commence avec ce fameux compte clave sur les retraites qui s'est achevé mardi.
00:58Mais pas tout à fait, car de nouvelles réunions sont prévues.
01:01Après 4 mois de concertation, aucun accord n'a été signé entre syndicat et patronat.
01:05Mais ils ont néanmoins trouvé quelques points de compromis.
01:08Alors, pour le Premier ministre François Bayrou, on ne peut pas parler d'échec.
01:11On va l'écouter.
01:11Il est vrai qu'il n'a pas, au terme de la journée de lundi, débouché dans un premier temps sur un accord immédiat.
01:20Mais pour avoir fait l'inventaire détaillé, des pas en avant, des points d'accord et de dissonance,
01:33pour avoir de manière approfondie échangé avec chacune des organisations sur leur priorité, sur leur vision de l'avenir,
01:41« Je suis impressionné par les progrès, je crois que vous allez en avoir la preuve, qui ont été faits depuis 4 mois. »
01:52Bon, ce n'est pas un échec d'exit Bayrou, mais ce n'est pas une réussite non plus ici ?
01:56Alors, c'est une réussite pour lui quand même, parce qu'il a gagné du temps.
01:58C'était un petit peu cet objet, il était destiné à ça, à lui faire gagner du temps, à rester au gouvernement, ne pas être renversé.
02:06Donc ça lui a permis de pousser un petit peu le problème un petit peu plus loin.
02:09Et globalement, il en ressort, alors il parle de réussite, mais avec beaucoup de progrès.
02:15Il n'y a pas énormément de progrès, mais il y a quelques points d'accord qui ont été faits,
02:18notamment sur les carrières des femmes, les retraites pour les femmes et sur la pénibilité.
02:22Et donc, il en fait ressortir comme si c'était un progrès fondamental.
02:25Il avait pipé, en quelque sorte, les dés dès le début, François Bayrou,
02:30puisque ce conclave était censé ne pas avoir de tabou.
02:33Et très rapidement, il a dit que les 64 ans, c'était un tabou, que globalement, il ne fallait pas y toucher.
02:39Pour lui, c'est une réussite. Il a gagné du temps.
02:42Il en sort avec quelques éléments positifs qu'il compte mettre dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale.
02:50Donc pour lui, le truc est accompli.
02:52Attention, c'est dangereux quand même de jouer avec ce type d'outil, je pense,
02:56quand c'est tactique justement pour ne pas être censuré, renversé,
03:00parce que ça risque de décevoir.
03:01On a quand même des syndicats qui ont joué le jeu.
03:04On a des partis politiques qui ont accepté ce deal.
03:06Et en quelque sorte, on sent qu'ils ont été un petit peu trahis et qu'on les a un peu utilisés.
03:11Donc il faut faire attention à ce type d'objet.
03:13Ça peut être dangereux.
03:14Justement, un mot sur cette méthode de concertation, ce conclave, on réunit tout le monde.
03:19Est-ce que c'est une méthode finalement qui va faire des petits ?
03:23On va pouvoir l'exploiter à l'avenir ou au contraire, on se rend compte que ça ne donne pas grand-chose ?
03:28C'est une méthode.
03:28De toute façon, ce n'est pas une méthode nouvelle.
03:30Des concertations, des négociations, des consultations, ça existe.
03:34Et les partenaires sociaux, que ce soit le syndicat, le patronat, sont habitués à ce type de rencontre.
03:39Ce qui était nouveau, c'était...
03:39Mais où est-ce que ce format où on leur donne carte blanche comme ça ?
03:42Voilà. Alors on leur a donné carte blanche.
03:43Puis finalement, non. C'est ça qui est embêtant.
03:46Qu'il y ait des concertations nouvelles et que ça aboutisse à du vrai contenu, ça c'est intéressant.
03:49Et on a besoin de ça.
03:50On a besoin de créer du compromis, du consensus sur des sujets aussi délicats que les retraites.
03:56Maintenant, si c'est juste utilisé pour sortir d'un problème, ça c'est véritablement dénaturé cet objet.
04:05Et c'est là où moi je suis plus interrogatif.
04:07C'est exactement ce qu'a fait Emmanuel Macron avec les conventions citoyennes sur le clibat,
04:12ou même, quand on remonte plus loin, sur le grand débat national,
04:14qui sont juste utilisés comme des objets et qui ne sont pas utilisés pour leur finalité.
04:19Et là, ça peut poser problème.
04:21Ce conclave nous amène à nous interroger sur l'avenir politique de François Bayrou.
04:24Une motion de censure a été déposée cette semaine par les socialistes.
04:28Elle va être débattue mardi.
04:30On écoute à ce sujet Olivier Faure.
04:33François Bayrou est co-responsable avec le MEDEF de cet échec.
04:37Et donc, l'évidence, c'est qu'aujourd'hui, il doit en payer la conséquence.
04:43Et la première conséquence, c'est de redonner la main au Parlement.
04:46Et s'il ne le faisait pas, d'être censuré.
04:48Voilà, mais les socialistes, ils savaient que François Bayrou cherche à gagner du temps d'organiser ce conclave.
04:55Pourquoi il découvre, six mois plus tard, que ça n'a rien donné ?
04:58Il y avait quand même une promesse.
05:00Il y avait l'idée de se dire, s'il y a un semblant d'accord, s'il y a quelque chose qui avance,
05:05ça retournera au Parlement.
05:06Donc, on ne contourne pas le Parlement, on y va.
05:08C'était la promesse qui avait été faite, et notamment au PS.
05:11Et d'ailleurs, c'est pour ça que le PS a déposé sa propre motion de censure
05:14et qui n'a pas fait une motion de censure commune avec la France insoumise.
05:18Donc, ces promesses non tenues, il y a l'opposition qui est faite.
05:22On sait que c'est quand même de la gesticulation,
05:24parce que globalement, il n'y a aucune chance que cette motion de censure ne passe.
05:28Parce qu'elle ne va pas être soutenue par tous les partis.
05:29Elle ne va pas être soutenue, notamment par le Rassemblement national.
05:32Marine Le Pen a dit qu'elle ne le soutiendrait pas.
05:35Donc, ça ne va pas aboutir, mais ça permet quand même au PS de se positionner,
05:38de marquer son opposition, de revenir un petit peu dans le jeu
05:41et de montrer qu'une fois trahi, il continue à s'opposer, à déposer cette motion de censure.
05:47Il y a quand même, oui, évidemment, un jeu de rôle de chacun.
05:50Chacun revient dans son rôle après cet aboutissement qui n'en est pas un du conclave.
05:56Rien de plus normal entre les uns et les autres.
05:59Donc, a priori, François Bayrou va passer l'été.
06:02Le vrai danger pour lui, c'est à l'automne.
06:05Cette fois-ci, ce sera inévitable.
06:08Le Rassemblement national va le faire chuter ?
06:10Oui, on voit bien qu'il y a un moment où le budget, ça va être compliqué pour François Bayrou de tenir comme ça.
06:14Là, il a réussi à repousser tous les problèmes qui fâchaient un petit peu plus loin.
06:18À l'automne, il sera obligé de traiter la question du budget.
06:22On sait que le Rassemblement national a déjà essayé de se mettre en ordre de marche
06:25pour une éventuelle dissolution si elle viendrait justement à ce moment-là.
06:30Donc, on sent que chacun commence à se positionner en effet en vue de cette bataille autour du budget
06:35qui fait toujours une grosse bataille et qui, avec cette assemblée si morcelée,
06:39ne permettra pas de consensus encore moins que d'habitude.
06:43Donc oui, François Bayrou risque d'être sur la sellette très prochainement après l'été.
06:47Son modèle, c'est Pierre Mendes France.
06:48Il l'a dit et redit, homme qui n'a gouverné que 8 mois et 5 jours,
06:52mais qui est selon lui un exemple d'homme politique qui est allé jusqu'au bout
06:55de ce qui lui semblait bon pour la France.
06:57Est-ce qu'il va l'avoir son moment Mendes France, François Bayrou ?
06:59Il est allé jusqu'au bout pour l'instant.
07:01Il a utilisé toutes les méthodes, y compris l'immobilisme, pour tenir bon.
07:06Je ne suis pas sûre qu'il ne puisse ressortir quelque chose de fort de tout ça,
07:10si ce n'est qu'il aura sauvé sa peau pendant quelques mois.
07:13On voit bien que là, pendant la durée de ce qui se passe, il n'y a rien qui se passe.
07:17Il n'y a pas de projet de loi, il n'y a aucune grande décision,
07:19aucune grande réforme qui est possible.
07:21Donc pour l'instant, il sauve sa peau, il réussit à éviter les problèmes qui fâchent.
07:25Maintenant, le budget va être décisif et il ne pourra plus continuer comme ça.
07:28Alors il y a les hommes politiques et puis il y a ceux qui se verraient bien les remplacer.
07:32Le champion olympique Teddy Riner notamment n'exclut pas de se lancer.
07:36Le sport m'a appris à surmonter n'importe quelle montagne, dit-il.
07:39Et aussi surprenant que cela puisse paraître un récent sondage Harris Interactive,
07:42le crédit de 18% de potentiel électoral.
07:45Alors ce ne sont pas des intentions de vote, on fait la distinction,
07:48mais c'est que si on demande aux gens s'ils pourraient envisager de voter pour lui,
07:5318% répondent que oui, c'est plus que des figures très établies,
07:58comme Jean-Luc Mélenchon ou Laurent Wauquiez qui sont à 16% chacun.
08:02Qu'est-ce que ça dit de l'image qu'ont les Français des hommes politiques ?
08:06Alors déjà l'image des hommes politiques elle est très mauvaise en ce moment.
08:09Il y a beaucoup de défiance vis-à-vis des hommes politiques.
08:12La plupart des citoyens considèrent qu'ils n'en ont rien à faire de leurs préoccupations quotidiennes
08:16et qu'ils s'occupent surtout de leurs tactiques pour être réélus.
08:20Donc ça c'est déjà une chose.
08:21Après on sait qu'en France, avec cette élection présidentielle,
08:24qui est un peu l'élection maire, la reine maire des élections,
08:27on sait qu'on attend toujours un peu l'homme ou la femme providentielle qui va nous sauver.
08:31Et puis qu'on aime beaucoup critiquer, à peine élue, qu'on aime critiquer.
08:35Donc il y a cette idée d'aller chercher quelqu'un qui tout d'un coup réglerait tous les problèmes.
08:39Et c'est vrai que Teddy Riner est entouré d'une auréole telle au niveau du sport.
08:44Et puis il y a un capital sympathie.
08:45Il y a quelque chose d'à la fois très ambitieux et très sympathique.
08:49Donc il y a cet aspect-là.
08:50Et puis il y a peut-être aussi l'effet post-Macron.
08:54Macron qui nous a dit on est ni gauche ni droite, on va essayer de faire quelque chose de pragmatique.
08:58Et on a vu que ça ne marchait pas.
08:59Donc on essaie toujours de chercher autre chose que ce qui nous est proposé en parti politique,
09:04au milieu des partis politiques.
09:06Il y a quand même... ça pose question.
09:07Ça veut dire que les Français ne croient plus en les hommes politiques qui vont chercher ailleurs.
09:13Et ça, moi je pense que c'est un problème.
09:16Parce que même si Teddy Riner peut être très ambitieux, peut être très capable de prendre en main toutes les problématiques,
09:22c'est quand même quelqu'un qui est tout neuf, tout vierge sur ces sujets-là.
09:25Et il en faut de la connaissance pour arriver à la tête de l'État, arriver à comprendre tous les rouages.
09:32On a bien vu avec les débuts de Macron que ça a été très compliqué, très long.
09:36Donc quelqu'un de tout neuf comme ça qui débarque, ça va être compliqué.
09:39Juste un dernier mot.
09:40On avait un Éric Zemmour qui est arrivé comme une flèche jusqu'à ce qu'il soit...
09:45Journaliste politique.
09:45Journaliste politique.
09:47Tout d'un coup, ça devenait l'homme providentiel pour une partie de la droite et de l'extrême droite, évidemment.
09:52Ça a vite fait pchit quand il a fallu qu'il parle d'économie, de social,
09:56où il s'est révélé assez nul finalement sur ces sujets-là, pas tellement d'envie.
10:01Donc il faut faire attention à ces espèces de comètes qui vivent dans les sondages et pas dans la réalité.
10:06Émilie Zapalski, merci beaucoup d'être venue commenter avec nous l'actualité politique du moment.
10:11Restez avec nous tout de suite.
10:13Vous retrouvez Fatimata Wan pour le Journal de l'Afrique.