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  • 05/07/2025
Au programme de votre magazine cette semaine : la vague de chaleur extrême sur le pays cette semaine. Pour éviter le traumatisme de 2003 et les milliers de décès liés à la canicule, des mesures ont été prises, dans les écoles, les entreprises et surtout les Ehpad. Nous reviendrons aussi sur les conclusions de la commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles en milieu scolaire. Les rapporteurs pointent la défaillance de l'Etat, et le "défaut d'action" de François Bayrou

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00:00...
00:00Bienvenue à vous dans votre magazine.
00:07Elle était éreintante, suffocante, écrasante.
00:10Voilà autant d'adjectifs pour décrire la vague de chaleur extrême qui a parcouru le pays cette semaine.
00:14Pour éviter à tout prix le traumatisme de 2003 et les milliers de décès liés à la canicule,
00:19des mesures ont été prises dans les écoles, dans les entreprises et surtout les EHPAD.
00:26Des couloirs désertés.
00:28Les rares résidents encore présents peinent à se déplacer sous la chaleur.
00:33Dans cette maison de retraite, le soleil cogne contre les vitres et le bâtiment n'est pas assez isolé.
00:40Alors pour affronter la canicule, ils se réunissent chaque jour dans cette grande salle climatisée.
00:47Ici bénévoles et aides-soignantes se relaient pour rafraîchir ceux qui n'en ont plus la force.
00:52Ça vous fait du bien ?
00:54De la glace pour se requinquer.
00:58Marie-Odile ?
00:59A 90 ans, Marie-Odile passe le plus de temps possible loin des étages.
01:04Les champs sont surchauffés en haut, mais le rez-de-chaussée est bien frais.
01:09Depuis la canicule de 2003, tous les EHPAD sont équipés d'au moins un espace collectif climatisé comme celui-ci.
01:15Mais certains établissements vont encore plus loin dans cette résidence.
01:21Les couloirs ont des climatiseurs au plafond et les chambres des capteurs thermiques.
01:25Le directeur collecte en temps réel des données pour agir au plus vite.
01:29Typiquement ici on a une chambre à 27 alors qu'elle est cernée par des chambres à 25.
01:33Donc tout de suite on comprend qu'il y a une résidente qui ne doit pas bien faire les consignes.
01:38La retraitée n'aurait pas fermé ses volets, ce qui explique cette hausse de température.
01:43Le personnel va lui rappeler les bons gestes à adopter.
01:47En parallèle, les infirmières multiplient leur tournée, trois par jour au lieu d'une.
01:52Voilà Madame Schneider, à nous deux !
01:55De l'eau, mais aussi des sorbets, de quoi redonner le sourire à cette retraitée.
02:01Car dans sa chambre rideau fermée, le temps paraît plus long.
02:04Quand il fera un peu meilleur, je sortirai de nouveau sous le vent.
02:12En cas d'alerte canicule maximale, le personnel est renforcé et des serviettes humides sont distribuées aux résidents.
02:20On en vient maintenant à l'affaire Betaram, une commission parlementaire enquêtée ces dernières semaines sur les violences dans les établissements scolaires.
02:26Il y a d'abord cette cinquantaine de recommandations faites par les élus.
02:30Et cette conclusion sans appel sur Notre-Dame de Betaram, du nom de cet établissement, à l'origine des travaux entrepris, la défaillance de l'État et le défaut d'action de François Bayrou.
02:41Voilà ce qui a été mis en lumière.
02:42Bonjour à vous Sébastien Chenigans.
02:44Bonjour.
02:45Vous êtes journaliste politique au point.
02:46Merci d'être avec nous sur ce plateau.
02:48Sébastien, les rapporteurs ont écrit que François Bayrou, ancien ministre de l'Éducation et président du Conseil général, alors informé des faits, avait les moyens d'engager des actions.
02:57Mais il ne l'a pas fait. Est-ce qu'au regard de ses conclusions accablantes pour le Premier ministre, il a des soucis à se faire pour la suite ?
03:06C'est sûr que ça restera un sparadrap pour François Bayrou.
03:09Les rapporteurs ont également précisé qu'il y aurait un projet de loi transpartisan à la rentrée en octobre.
03:15Donc ça reviendra pour l'instant.
03:17Ce qu'on peut dire, c'est que politiquement, ils ont voulu faire de cette affaire une affaire Bayrou.
03:21Et c'est resté une affaire bétarame. Il y a beaucoup d'avancées sur le plan sociétal qui sont annoncées, même si la ministre de l'Éducation, Elisabeth Borne, est dubitative.
03:30Mais sur le plan politique, ce qu'on peut dire, c'est que Bayrou, qui a été auditionné pendant plus de cinq heures, finalement, tient, résiste, dure, est toujours à Matignon.
03:39Elle est toujours tenable, sa position ?
03:41Elle est difficilement tenable, mais l'objectif affiché par Paul Vannier, qui est l'un des co-rapporteurs, et par la France Insoumise, qui était de pousser Bayrou à la démission, objectivement, n'est pas atteint.
03:53Il sera toujours crédible, en tous les cas ?
03:56Sur ce sujet, il doit encore faire ses preuves, mais sur tant d'autres. Il est accusé d'immobilisme, ce qui lui a d'ailleurs été reproché par Emmanuel Macron il y a quelques jours.
04:03Un Premier ministre, en tous les cas, dans la tourmente pour le moment, qui échappe en revanche à la censure.
04:09Une motion de défiance a été déposée cette semaine par le Parti socialiste, après l'échec du conclave sur les retraites.
04:14Vous étiez d'ailleurs à l'Assemblée nationale. Sébastien, le Rassemblement national n'a pas voté cette motion.
04:20Est-ce qu'aujourd'hui, on peut considérer que François Bayrou doit son salut au parti d'extrême droite ?
04:24Alors, on peut effectivement le considérer, parce que, arithmétiquement, avec cette Assemblée qui, on le rappelle, a onze groupes et qui n'a pas de majorité absolue,
04:33il faut que l'ensemble des députés RN, plus leurs alliés, c'est-à-dire l'UDR d'Éric Ciotti, plus le NFP, votent cette motion.
04:41Or, le RN ne l'a pas voté, en expliquant que le moment de vérité serait à l'automne, au moment du budget.
04:47Donc, il ne l'a pas voté par calcul.
04:49Effectivement, en disant que ça nous place dans une position d'arbitre, finalement, de sauveur de Bayrou, mais aussi dans une position, j'allais dire, de menace.
04:57C'est-à-dire que si Bayrou ne nous écoute pas et ne prend pas en compte nos recommandations pour le budget, en revanche, à ce moment-là, il sautera.
05:05Donc, c'est reculé pour mieux sauter.
05:07Donc, il a quelques semaines de répit jusqu'à l'automne prochain ?
05:09Voilà. Il a normalement un été où il ne devrait pas être censuré.
05:12On s'amusait au point à faire un censuromètre.
05:16Et il a résisté, pour l'instant, à quatre motions de censure spontanées.
05:19Donc, il fait mieux que Pompidou, qui, lui, avait été, il y a longtemps, censuré dès la première motion en 1962.
05:26Est-ce qu'on peut aussi considérer, comme certains de ses détracteurs l'ont dit, qu'il se retrouve aussi, en quelque sorte, dans la main de l'extrême droite, là, le Premier ministre ?
05:34Alors, oui et non.
05:37Son sujet, c'est de faire énormément d'économies.
05:40Il veut faire 40 milliards d'économies.
05:41Il est sous la pression, à la fois, en fait, du RN et à la fois du NFP, qui, quand même, a plus de députés en nombre que le Rassemblement National.
05:53Et puis, c'était le cas aussi de Michel Barnier, qui en a fait les frais.
05:56Donc, effectivement, le jour où le Rassemblement National décide que Bayrou, selon vous, ne protège pas les Français, fait trop d'économies, il sera censuré.
06:04Il y a eu un autre coup dur pour le Premier ministre, qui n'a décidément pas passé une agréable semaine.
06:10Un recadrage, aussi, de la part du Président de la République, Sébastien, qui lui demande, en somme, de tenir ses troupes ?
06:15Oui, chose rare, un Président qui recadre publiquement son Premier ministre en disant, un Premier ministre doit digérer son gouvernement.
06:25Et digérer, sans doute, parfois, leurs sorties de route.
06:28Voilà, évidemment, il y a des sorties de route, enfin, il y a des Rotaillots, qui est difficilement gérable, sur les énergies renouvelables.
06:35Beaucoup de ministres ne parlent pas de leur sujet, ce qui a le don d'agacer le chef de l'Eltar.
06:40Qui met en cause publiquement son Premier ministre, mais, j'allais dire, c'est le signe d'une frustration.
06:46En fait, l'immobilisme de François Bayrou renvoie le Président à sa propre impuissance.
06:51Et donc, je pense qu'au bout d'un moment, c'est sorti, et il le dit publiquement.
06:54Dans l'Express, d'ailleurs, cette semaine, il y a un grand récit où il s'énerve que son Premier ministre ne l'écoute pas, ne fasse rien.
07:03Lui qui n'aime rien tant que le mouvement.
07:04Donc, effectivement, Bayrou vit sous la menace de beaucoup de personnes.
07:09Est-ce que vous pensez, on approche du 8 juillet, date à laquelle le Président de la République peut à nouveau dissoudre l'Assemblée nationale ?
07:15Est-ce que vous avez quelques éléments, quelques secondes là-dessus ?
07:17Est-ce que c'est possible ?
07:18Alors, l'Élysée fait planer la menace, mais un peu comme toujours.
07:22Vraisemblablement, il n'y a aucune raison de dissoudre maintenant.
07:26D'autant qu'on a vu les effets de la précédente dissolution il y a un an.
07:29Je n'y crois pas vraiment.
07:31Pas pour l'instant.
07:32Je vous garde encore un peu au chapitre politique toujours.
07:35Un sommet près de Paris s'est tenu cette semaine sur l'avenir de la Nouvelle-Calédonie.
07:38Et ce, deux mois, après l'échec des discussions d'Eva autour du chef de l'État,
07:42des acteurs de la vie politique, économique, des représentants de la société civile aussi.
07:46L'objectif étant de sortir le territoire, l'archipel de la crise dans laquelle il a plongé
07:50il y a plus d'un an après les émeutes de mai 2024.
07:5314 personnes, je vous le rappelle, avaient alors perdu la vie.
07:58Cette première en France.
08:00Jamais auparavant, la justice avait mis en examen un homme
08:03pour un projet d'attentat d'inspiration exclusivement masculiniste.
08:06Le suspect, un jeune lycéen de 18 ans, a été interpellé à Saint-Etienne.
08:10Il avait deux couteaux dans son sac à dos à ce moment-là.
08:13Nathalie Pérez.
08:14On regarde ce sujet et je vous fais réagir Sébastien.
08:17L'appellation du jeune suspect a eu lieu ici, devant son lycée à Saint-Etienne.
08:21Deux couteaux ont été retrouvés dans son sac.
08:24Selon les enquêteurs, ils s'apprêtaient à passer à l'acte et à s'en prendre à des femmes.
08:28Cet étudiant en classe préparatoire de chimie
08:30se revendiquait de la mouvance masculiniste
08:33qui prône la virilité et la haine du sexe féminin.
08:37Un profil qui étonne l'un de ses camarades de promotion.
08:40Il était très timide, il parlait à très peu de monde, il parlait que à l'internat dans sa chambre.
08:47Mais sinon, en public, en classe, il parlait peu.
08:49Timothée Gé, 18 ans, casier vierge, suivi depuis plusieurs semaines par la DGSI, les services de renseignement.
08:57Il participait à des groupes masculinistes sur les réseaux sociaux.
09:01Et c'est cette phrase postée sur son réseau TikTok qui a précipité son interpellation.
09:05« Si je ne passe pas en deuxième année, je vais faire un carnage. »
09:09Ces menaces étaient-elles sérieuses ?
09:11« Certainement pas », affirme son avocate.
09:14« Moi, j'ai rencontré un adolescent en grande souffrance.
09:19C'est un adolescent en détresse et très loin de l'image d'un individu déterminé à passer à l'action. »
09:27Domicilié chez ses parents à Firmini, dans la Loire.
09:30Le jeune homme a été mis en examen pour association de malfaiteurs terroristes et incarcérés.
09:34Selon les policiers, les suspects qui projettent des attentats sont de plus en plus jeunes.
09:39« Depuis 2023, 70% des interpellés pour des attentats, des projets d'attentats en France, sont âgés de moins de 21 ans. »
09:49C'est la première fois que le parquet antiterroriste ouvre une enquête pour une affaire liée à la mouvance masculiniste.
09:56« La mouvance masculiniste, dite aussi la mouvance INCEL, est encore à l'état naissant.
10:00Mais la DGSI, direction générale de la Sûreté intérieure, estime, et je la cite, qu'elle fait partie des menaces montantes dans la sphère de la radicalité violente.
10:11Quel est le rapport, Sébastien, des politiques à cette nouvelle forme de terroriste ? Est-ce qu'ils devraient s'en saisir ? »
10:19Je crois qu'à l'évidence, ils devraient s'en saisir. Ce qu'on a vu ces derniers jours, c'est qu'ils sont assez prudents sur cette question.
10:26Vraisemblant, ils ne la connaissent pas assez bien. Pourtant, c'est un sujet qui monte et c'est un sujet très sérieux.
10:31La série Adolescence sur Netflix, qui a fait un carton récemment, qui racontait l'histoire de ce jeune qui était un INCEL,
10:39c'est-à-dire un célibataire involontaire, qui était moqué par ses camarades de classe et qui finalement a tué l'une d'entre elles,
10:45montre la prégnance de ce sujet. Mais pour l'instant, les politiques ne sont pas au rendez-vous, on peut le dire.
10:50Il n'y a aucune proposition de loi, et même les réactions sont assez faibles en réalité, alors que c'est quand même une qualification très grave.
10:55Il y a eu une recommandation, je crois, de la ministre qui conseillait de faire visionner cette série aux adolescents concernés,
11:04peut-être pour les sensibiliser, mais là encore, on revient à la question du politique, de la mesure, de la disposition.
11:11C'est ce qu'a fait symboliquement, il me semble, Keir Starmer au Royaume-Uni. Je crois que c'est déjà le cas au Royaume-Uni.
11:17En France, on tâtonne encore. Je crois que vraiment le sujet est mal connu, mais il devrait s'en saisir.
11:23Il va falloir encore un peu de temps. Merci beaucoup Sébastien Chenigans, journaliste au point.
11:27On peut vous lire dans les colonnes du point. Merci d'être passé par le plateau de France 24.
11:31Vous avez sans doute dû prendre votre mal en patience si vous étiez de passage par les aéroports français cette semaine.
11:38Les contrôleurs aériens ont fait exercer leurs droits de grève parmi leurs revendications.
11:42L'amélioration des conditions de travail et des effectifs plus importants.
11:47Près d'un millier de vols ont dû être annulés au moment où les vacances scolaires démarraient dans l'Hexagone.
11:55Les vacances scolaires ont bel et bien commencé.
11:58Qui dit vacances dit baignade.
11:59À la piscine, à la mer ou à la Seine, il est désormais possible de plonger dans le fleuve.
12:04Les premiers nageurs ont fait leur entrée dans l'eau.
12:07Trois zones près de la tour Eiffel, en face de l'île Saint-Louis et à Bercy ont été aménagées, placées sous surveillance.
12:14Je ne sais pas si vous avez envie de tenter l'expérience Sébastien.
12:17Figurez-vous que je nage demain dans la Seine. J'ai une course de 2 km.
12:20Vous êtes bien téméraire.
12:23Merci à vous, merci à vous de votre attention et c'est la fin de ce magazine.

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