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Transcription
00:00On passe à notre focus qui s'intéresse ce soir à une réalité largement invisible sur le continent, l'autisme.
00:07Une maladie qui toucherait environ 15 millions de personnes selon l'OMS,
00:12avec des défis immenses liés aux croyances, l'isolement, le manque de structure et l'absence de politique publique.
00:17Et on en parle avec un entrepreneur engagé, fondateur de la plateforme musicale Africa Play,
00:22et qui a décidé de mettre sa créativité au service d'une cause qui le touche de près.
00:27Tim Akba, merci, bienvenue dans votre JTA. C'est un plaisir de vous recevoir ce soir.
00:33Bonsoir, Fatima.
00:34Dites-nous, qu'est-ce qui vous a poussé, vous, à vous engager contre l'autisme ?
00:39Ce qui m'a poussé à m'engager, c'est-à-dire à la sensibilisation de l'autisme, c'est déjà un cas personnel,
00:44parce que j'ai eu des jumeaux, mes premiers enfants, et l'un d'eux est atteint du supertile de l'autisme.
00:52Comment vous avez découvert la maladie de votre fils ?
00:55Malheureusement, beaucoup tard, très tard, parce qu'on vivait au Bénin et ça n'a pas été diagnostiqué,
01:02malgré qu'en tant que parents, mon épouse et moi, on a insisté auprès des médecins
01:06qui nous disaient que l'enfant a juste un retard et qu'il rattrapera.
01:10Donc, il a fallu, il avait déjà pratiquement 4 ans, un déménagement à Bijan, pour qu'on puisse enfin le diagnostiquer.
01:20Votre mobilisation contre cette maladie qui touche des millions de personnes aboutit à un clip, j'aimerais qu'on l'entende,
01:30cet extrait, « Alime, allumer la lumière en moi », un hymne puissant à la sensibilisation à l'autisme en Afrique.
01:37Je voudrais qu'on écoute un extrait, on en parle juste après.
01:40D'accord.
01:41Papa, maman, écoutez-moi, je parle.
01:47J'ai crié pourtant, j'ai le sentiment que vous ne m'entendez pas.
01:53Je parais absent, mais en vérité, vous ne me captez pas, non, non.
01:58Je lis du tésarroi que vous tentez de dissimuler à cause de moi.
02:05Je n'ai jamais souhaité que le monde qui m'entoure ne me comprenne pas.
02:12Tim Akba, merci.
02:13On est de retour sur le plateau du JTA après ce clip.
02:16« Alime, pour allumer la lumière en moi », comment est venue cette idée de ce clip ?
02:22L'idée de « Alime », en fait, c'est « Alime ».
02:25« Alime », c'est Shaolin, qui est le chanteur qu'on a vu au début,
02:29qui a écrit une chanson pour les autistes parce qu'il est très engagé.
02:33Et lorsqu'on s'est rencontrés, je lui ai demandé l'autorisation de faire un remix
02:37qui a impliqué Shaolin, Jupiter d'Avaïbe de la Guinée,
02:41Shaolin de la Côte d'Ivoire et Pépé Oléka du Bénin,
02:44qui ont retravaillé cette chanson.
02:46Et dans le clip, vous voyez, on a travaillé avec des enfants d'un centre autiste à Abidjan
02:49qui figurent dans le clip parce qu'on a voulu vraiment montrer
02:52les aptitudes de ces enfants.
02:54Parce qu'au-delà du spectre et du côté où on a vraiment du mal
02:58à prendre en charge ces enfants, il y a des enfants atteints du spectre de l'autisme
03:02qui ont des dons, qui ont des capacités
03:04et qu'on souhaiterait vraiment mettre en avant à partir de maintenant.
03:08Vous, en tant que parent et aussi en tant qu'activiste mobilisé sur cette question-là,
03:12qu'est-ce que vous direz qui sont les principaux défis
03:15qu'il faut relever sur cette question sur le continent africain ?
03:18Je pense que le premier défi, c'est le politique.
03:21Il faut qu'aujourd'hui, les gouvernants puissent vraiment s'engager à cela.
03:28Parce que ce projet m'a permis de me rendre compte qu'aujourd'hui,
03:32des hauts cadres, des personnes politiques ou en entreprise ont des enfants autistes.
03:38Il y en a beaucoup qui ont du mal à en parler,
03:41beaucoup cachent ces enfants.
03:42Et ce n'est pas ce qu'il faut aujourd'hui.
03:45Parce qu'il faut accepter ces enfants tels qu'ils sont, les aider à s'épanouir.
03:48C'est ce qui va vraiment faire les choses.
03:50La première chose, il faudrait que ceux qui sont, je vais dire aujourd'hui,
03:54à des postes de responsabilité, qui sont des personnes très visibles,
03:57je tiens à saluer par là Nabofal,
03:59qui est vraiment quelqu'une qui, aujourd'hui, milite aussi à cette cause.
04:04Qui, elle aussi, est touchée.
04:05Et qui est touchée et qui en parle ouvertement.
04:08Et moi, je pense qu'elle m'a inspirée.
04:09Et en parler permettra déjà de pouvoir vraiment franchir certaines barrières.
04:15Et vous diriez, quelles sont les principaux, aussi,
04:19les plus grandes difficultés que rencontrent les familles sur le continent africain,
04:23ceux que vous avez pu rencontrer ?
04:24Déjà, c'est le diagnostic.
04:26Ça, c'est la première étape.
04:28Aujourd'hui, je parlerai des pays que j'ai pratiqués,
04:31le Bénin, la Guinée.
04:33Il n'y a pas de centre.
04:34La Guinée vient d'avoir un premier centre,
04:36qui est le Lab Academy,
04:40qui a été ouvert par Fabi Diallo,
04:43qui est le premier en Guinée.
04:44Mais le Bénin, par contre, il y a du mal.
04:46Parce que lorsqu'on voulait faire cette chanson,
04:48on a cherché à avoir des centres au Bénin qui s'en occupent,
04:54pour pouvoir aussi prendre des images.
04:55Mais il n'y en a pas.
04:56Il y a des parents qui se sont réunis,
04:57mais il n'y a pas de centre.
04:59Et ça, c'est vraiment dommage.
05:00Et en Côte d'Ivoire, il y a des centres,
05:02mais le coût de ces centres ne sont pas accessibles.
05:05Parce qu'aujourd'hui, on parle d'au moins un million de francs CFA de scolarité par an.
05:10Et ça, ça n'inclut pas l'orthophoniste et tous les spécialistes qui vont.
05:13C'est juste les écoles les moins chères.
05:15Il y a des écoles beaucoup plus chères.
05:16Mais un million de francs CFA, pour une famille, ce n'est pas donné à tout le monde.
05:21Après, il faut payer l'orthophoniste, etc.
05:24Donc vraiment, il y a vraiment beaucoup à faire.
05:26Il faudrait des subventions.
05:27Il faudrait vraiment qu'on puisse aider les familles à mieux accepter et accompagner ces enfants.
05:32Merci.
05:33Merci beaucoup, Tim Akba, d'être venu pour justement sensibiliser sur cette question de l'autisme sur le continent africain.
05:41Merci beaucoup.
05:42C'est la fin de ce journal.
05:43Merci à tous ceux qui nous ont suivis ce soir.
05:45Et en particulier, évidemment, de N'Djamena à Lomé, en passant par Conakry et bien sûr Cotonou.
05:53Restez avec nous, car l'actualité continue sur France 24.
05:55Merci.

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