00:00On passe à cette page spéciale consacrée à la mode africaine à l'occasion d'une expo-vente exceptionnelle aux Galeries Lafayette à Paris jusqu'au 8 juillet.
00:09Africa Now promet le meilleur de la création contemporaine en réunissant 12 designers venus d'une dizaine de pays du Maroc au Ghana en passant par le Sénégal et la Côte d'Ivoire.
00:19Et avant d'entendre nos invités exceptionnels, on écoute deux des créatrices présentes, Mariem Gueye, cofondatrice de Néné Yaya et Colé Ardoso au micro de Clémence Valère.
00:31L'Afrique a beaucoup de potentiel, on a beaucoup à faire et en fait ce genre d'événement nous permet d'être visibles au monde.
00:41Au Galerie Lafayette, il y a tellement de passages et je vois que les gens découvrent et aiment vraiment nos créations.
00:50D'ailleurs, les designers avec qui je suis venue, en deux jours, ont écoulé leur stock et sont en train de faire revenir le stock du Sénégal.
01:01Ça va faire bientôt 40 ans que je suis dans ça et j'ai été sélectionnée, ça nous aide et ça nous permet de quand même de percer, de montrer autre chose de l'Afrique, de montrer la création africaine.
01:15Je pense qu'on a notre place, c'est pour ça qu'on est là aujourd'hui et que la créativité c'est africain, c'est les Africains qui créent.
01:23On fait des modèles uniques, on fait des sur-mesures, ça veut dire qu'on est dans la haute couture africaine et internationale.
01:32De retour sur le plateau pour un JTA exceptionnel avec des designers les plus en vue du continent africain.
01:40Adama Gueye, fondatrice de la marque qui porte son nom Adama Paris et Larad Gueye de la maison Algueye.
01:47Et bienvenue à vous deux sur ce plateau, je suis ravie de vous recevoir.
01:52Adama à Paris, j'aimerais commencer avec vous.
01:55Vous êtes exposée jusqu'au 8 juillet dans l'un des lieux les plus iconiques de la mode à Paris.
02:00Que représente cette visibilité pour vous et pour la mode africaine que vous portez depuis si longtemps ?
02:07Beaucoup.
02:08Ça représente énormément de choses, ça représente la visibilité, ça représente des ventes,
02:13ça représente également une mise en lumière des créateurs, notamment des créateurs de mon collectif,
02:20parce qu'il faut savoir que je suis curatrice d'une partie du pop-up.
02:24Et j'ai ramené avec moi des talentueux créateurs, dont Néné Yaya, que vous avez pu voir.
02:31Et avec moi, là, en backstage, il y a Ibrahim Fernandez, qui est un créateur ivoirien très talentueux,
02:37qui est beaucoup en vogue en ce moment.
02:39On a aussi Sisters of Africa, Hélène, avec ses sœurs, qui font une mode exceptionnelle,
02:47et qui est surtout une mode, finalement, made in Africa for the world.
02:51On le voit à l'engouement que ça suscite aux galeries.
02:56On a énormément de gens.
02:58En une semaine, on avait pratiquement écoulé nos stocks.
03:02Et ça dure encore jusqu'au 8 juillet.
03:06Et tout le monde pourra y aller, évidemment.
03:08On en reparlera.
03:10Justement, l'Art Al-Gay, vous de la maison Al-Gay, vous faites aussi partie de ces talents qui ont été choisis.
03:20Qu'est-ce que ça représente pour vous d'être là, à Paris ?
03:23Bon, un tremplin pour la mode africaine, pour la mode sénégalaise, pour moi.
03:27Et une belle vitrine aussi pour la marque Al-Gay Dakar, que j'ai créée.
03:33Et je suis là par le biais de l'IFC Banque mondiale, avec qui j'ai signé un accord pour une expansion et puis une structuration de la marque Al-Gay.
03:46Et là, on est passé par Africa Fashion Up.
03:51On a eu à faire un défilé le jeudi passé.
03:55Et on est là jusqu'au 8 pour ce pop-up-là, Africa Now.
03:58Est-ce que votre objectif à vous, Al-Gay, est-ce que c'est de faire de la haute couture et de pénétrer peut-être le cercle extrêmement fermé de la haute couture parisienne ?
04:08Est-ce que ça vous plairait, ça ?
04:09Bon, c'est un rêve, en fait. C'est un rêve. Et je pense qu'on a tous les atouts pour pouvoir faire de la haute couture et proposer des pièces de haute couture.
04:18Même si on ne le fait pas, on aspire à le faire parce qu'on a les capacités de le faire.
04:23Même si c'est les moyens financiers qui manquent. Et je pense que d'ici peut-être quelques années, on va réaliser ce rêve.
04:30On suivra ça de près, évidemment.
04:34Adama Ndiaye de Adama Paris. Vous êtes à l'origine de la Dakar Fashion Week.
04:39À la Black Fashion Experience. Donc, il y a encore autre chose.
04:44Comment ça s'inscrit, justement, ce pop-up Africa Now des Galeries Lafayette dans votre combat, j'allais dire, pour la visibilité des marques africaines ?
04:54C'est toujours dans la même lignée. Et c'est toujours la même chose.
04:58On veut donner de la visibilité. On veut mettre en lumière. On veut donner de l'espace.
05:03On veut rendre visible, rendre vendable et surtout un contact direct avec les publics européens, notamment la française.
05:11On ne va pas s'arrêter que là. On a d'autres projets. On vous parlera.
05:15Mais c'est hyper important pour moi.
05:18Les défis, effectivement, c'est bien, c'est beau, c'est joli.
05:20Oui, mais les créateurs ont besoin de vendre. Les créateurs ont besoin d'income, ont besoin vraiment…
05:26Voilà, il n'y a pas beaucoup de créateurs qui sont soutenus par des banques ou par… Malheureusement, il n'y en a pas encore assez.
05:33Du coup, moi, ce que je fais à mon petit niveau, c'est de leur donner ce tremplin, leur donner des espaces où ils peuvent exister.
05:40Et surtout, ils peuvent… Expend.
05:44Oui, pardon.
05:46Ils peuvent justement se développer, grandir et convaincre.
05:48Voilà, et se développer, se développer, passe vraiment par ce côté commercial, mercantile.
05:54Mais comment est-ce qu'on fait pour pénétrer ce marché français réputé difficile ?
05:59Vous savez qu'ici… Alors vous, vous avez grandi à Paris, donc forcément à Dama.
06:04Est-ce que, justement, c'est facile de vendre de la mode africaine ici ? Est-ce que c'est facile ?
06:10Mais c'est facile de vendre nulle part, déjà. C'est vraiment ça. C'est facile de vendre nulle part.
06:17Après, quand on veut vendre dans un pays, il faut avoir les codes, il faut comprendre le marché, il faut comprendre comment ça marche.
06:25Et voilà, c'est clair qu'on ne vend pas à Paris comme on vend à New York ou comme on vend à Hong Kong,
06:31même s'il y a quand même les mêmes bases de la vente.
06:35Mais il faut comprendre son marché, il faut comprendre sa cible et avoir les prix qu'il faut.
06:40Voilà, c'est tout un… c'est tout une espèce de… c'est vraiment un système un peu codifié,
06:47mais voilà, c'est à la portée de tous les gens qui veulent finalement s'insérer dans un marché.
06:53Il faut comprendre son marché et comprendre sa cible.
06:56Comprendre la cible, l'aradier.
06:57Est-ce que pour vous aussi, c'est important de pouvoir être reconnu aussi ?
07:03Je me demandais parce que les pièces que vous faites, par exemple, elles sont portables vraiment par n'importe qui, j'ai envie de dire.
07:09Est-ce que c'est quelque chose à laquelle vous pensez quand vous créez ou de toute façon vous créez de façon libre ?
07:14En fait, quand on crée, on est déjà libre.
07:18Moi, je pense que la créativité, c'est une démarche intellectuelle.
07:21Et il faut être libre pour pouvoir créer.
07:24Il faut être libre pour pouvoir proposer des choses qui nous conviennent, nous,
07:30afin que les autres aussi puissent apprécier.
07:33Et je pense que, à mon avis, pour pénétrer ces marchés-là, il faut qu'on essaye de faire en sorte que les produits que nous créons
07:42puissent être compétitifs sur le plan international.
07:45C'est-à-dire que les coupes puissent être en accord avec vraiment le standard en coupe
07:55et puis choisir des matériaux qui parlent à tout le monde, même si on ne peut pas faire plaisir à tout le monde.
08:03Il faut quand même, comme Adam l'a dit, essayer de définir sa cible
08:08et trouver un moyen de les satisfaire en leur proposant des produits dignes de ce nom.
08:14D'accord. Il faut qu'il y ait des coupes pour tout le monde.
08:16Moi, je pense, au-delà de ça, je pense que c'est vraiment...
08:18Et vraiment, moi, en fait, j'insiste les jeunes à garder leur identité.
08:24Mais je pense que là, l'erreur qu'on fait, c'est toujours de vouloir plaire aux autres.
08:31Je pense que la différence est une vraie force pour nous dans la mode africaine.
08:36Et c'est cette différence qu'il faut maintenant commencer à vendre.
08:39Et puis, le monde est tellement global maintenant.
08:42Les Chinois voient ce qui se passe à Sandaga.
08:45Les Sandaga voient ce qui se passe à New York.
08:47Absolument. Grâce à Internet.
08:48C'est comme la mode de Halle, c'est comme la mode de Sister Africa ou Ibrahim ou Nemiaya.
08:52C'est des modes d'emblée accessibles parce que les gens voyagent.
08:56Parce qu'on est dans un monde contemporain.
08:58On est dans un monde où, regardez, tout le monde est magnifique dans Halle Gaye.
09:03Absolument.
09:03Et donc, tout voyage.
09:04Voilà, tout voyage.
09:05Il suffit vraiment juste d'avoir les codes des pays et de savoir comment vendre.
09:09Absolument.
09:10Merci beaucoup.
09:10Merci infiniment.
09:12L'Arhade Gaye de la Maison Halle Gaye et Adam à Paris.
09:15Merci d'être venu sur ce plateau.
09:17C'est ainsi qu'on referme ce journal de l'Afrique.
09:19Merci à tous ceux qui nous ont suivis.
09:21Prenez la mode africaine parce qu'elle est partout.
09:23Elle est absolument magnifique.
09:24Et j'en suis extrêmement fière d'en être l'ambassadrice.
09:26Merci beaucoup.
09:27Restez avec nous car l'actualité continue sur France 24.