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00:00Aujourd'hui, bonjour Léa.
00:01Bonjour Damien.
00:02On va évidemment reparler de ce sommet, de cette conférence des Nations Unies sur l'océan
00:05qui se tient à Nice cette semaine parce que vous faites un point complet sur Reporters bien sûr.
00:10Oui, alors c'est le Grand Rassemblement International pour la Protection des Océans
00:14et c'est notre journaliste Hortense Chauvin qui est sur place depuis lundi.
00:18C'est des milliers de délégués internationaux de plus de 160 pays,
00:22des ONG, des scientifiques, des entreprises, des représentants d'État, des chefs d'État.
00:27Macron y était encore hier.
00:30Et ils ont de quoi discuter parce que les océans et leur biodiversité sont plus que jamais menacées.
00:34De quelles menaces on parle ?
00:36Alors déjà on peut parler de ce qui s'est passé fin avril.
00:38L'administration Trump a autorisé en dehors de tout cadre juridique international
00:43l'exploitation minière des abysses.
00:45Vous savez, c'est ces zones profondes dans les océans
00:48et qui sont très riches en biodiversité mais aussi en minerais, donc forcément convoité.
00:52Les États-Unis d'ailleurs, vous l'avez vu, on en a parlé juste à l'instant,
00:55qui se placent vraiment en retrait de ce sommet.
00:58Il n'y a même pas de délégation, tout juste deux observateurs
01:01qui sont des conseillers de Donald Trump aux affaires environnementales
01:04alors que les États-Unis contrôlent quand même les plus grandes aires maritimes mondiales.
01:09Donc c'est d'autant plus problématique parce qu'on est vraiment dans l'urgence aujourd'hui.
01:13Le réchauffement climatique produit des hausses de température,
01:16des vagues de chaleur beaucoup plus fréquentes dans les océans,
01:19l'acidité aussi qui augmente et puis forcément les tonnes de microplastiques.
01:24On a parlé aussi du traité qui s'accumule, qui flotte à la surface des océans
01:28et sans parler de la surpêche aussi.
01:31En un siècle, on a perdu la masse totale des poissons prédateurs.
01:35Vous savez, c'est les espèces les plus consommées par les humains,
01:38à diminuer des deux tiers.
01:40Et qu'est-ce qu'on peut espérer alors de ce sommet face à ce constat qui est quand même assez morose ?
01:44Alors il y a eu beaucoup d'annonces, mais elles déçoivent plutôt.
01:47Alors on va commencer par la France.
01:50La France a annoncé de plus vastes zones maritimes placées sous protection forte,
01:55interdites aux chaluts de fond.
01:56On passerait de 5% à 15% d'aires maritimes sous ce régime de protection forte.
02:02Et puis il y a aussi l'annonce de cette plus vaste aire maritime protégée en Polynésie.
02:07Alors sur le papier, ça sonne bien.
02:10Mais sauf que selon plusieurs ONG, notamment l'association Bloom,
02:14qui milite pour la protection des aires maritimes,
02:17ces annonces sont une imposture.
02:19Et pourquoi ?
02:20Alors déjà parce qu'une partie de ces zones étaient déjà interdites aux chaluts de fond
02:24depuis plusieurs années.
02:26Et surtout parce que le terme utilisé par la France,
02:30protection forte, en fait il n'existe pas vraiment.
02:34Ce n'est pas un régime.
02:35Ça n'a rien à dire quoi.
02:36En tout cas, ce n'est pas un régime qui est reconnu dans la littérature scientifique
02:40pour la protection des aires marines.
02:42En réalité, pour qu'une aire marine soit véritablement protégée,
02:47il faut qu'elle soit placée sous protection élevée ou intégrale,
02:51en excluant la pêche industrielle.
02:53Sauf que là, on est un peu dans le flou avec ce terme de protection forte
02:57parce qu'en fait, il pourrait y avoir des navires industriels
03:00qui exploitent ces zones avec des pratiques assez destructrices
03:03comme la Seine des Mersales.
03:05En fait, c'est un filet qui est déployé en entonnoir
03:08et qui rabat un très grand nombre de poissons pour ensuite les extraire.
03:13Donc ça, c'est pour la France.
03:15Et puis au niveau international, on attend à la fin du sommet
03:18la publication de la déclaration de Nice, donc une déclaration politique.
03:22On y a déjà accès, elle est déjà en grande partie écrite.
03:25Et déjà, elle déçoit un peu puisqu'elle fait surtout la réaffirmation
03:29d'engagement pour la protection des océans.
03:31Et puis de toute façon, c'est un texte qui n'est pas contraignant.
03:34Ça veut dire quoi ? Que ce sera sans effet ce sommet de Nice ?
03:37Alors non, tout n'est pas acheté, bien sûr, sur ce sommet.
03:40Déjà, on peut espérer que davantage de pays s'engagent pour un moratoire
03:44sur l'exploitation minière des abysses.
03:46On en a parlé avec les États-Unis.
03:48C'est très convoité pour les minerais.
03:50Et le sommet, il pourrait aussi servir d'accélérateur
03:53pour la signature de certains traités.
03:55Donc la signature du traité contre la pollution plastique
03:58dont vous avez parlé.
03:59Et puis surtout, celui sur la protection de la haute mer.
04:02La haute mer, vous savez, c'est des zones éloignées dans les océans
04:05et qui échappent en fait aux juridictions nationales.
04:08Donc c'est un peu le Far West.
04:09C'est ce que disait Emmanuel Macron hier.
04:12Avec plus de 60 pays, aujourd'hui, au cours de ce sommet,
04:15qui se sont engagés pour ratifier et donc la possibilité
04:19que ce traité entre en vigueur prochainement.
04:21Et puis, il reste quand même beaucoup de marge à améliorer
04:25malgré ses espoirs sur ces traités.
04:28On rappelle que les Nations Unies a fixé un objectif
04:31de 30% des océans protégés d'ici 2030.
04:35On en est très loin.
04:36Aujourd'hui, on est autour de 3%.
04:38Et ce sommet, il prouve aussi qu'il y a une vraie prise de conscience
04:41de la part des populations et des dirigeants.
04:43Il faut juste écouter les scientifiques maintenant
04:45pour prendre des décisions.
04:47On a parlé donc de ce sommet.
04:51On quitte les océans pour une autre actualité brûlante cette fois.
04:54Vous décrivez dans le reporter des scènes d'apocalypse
04:56provoquées par des incendies gigantesques au Canada.
04:58Oui, des incendies gigantesques.
05:01Alors, on va le voir sur ces images.
05:03L'orange vif des flammes, les fumées noires qui montent dans le ciel
05:08et qui, même apparemment, s'étendent vers les États-Unis, voire l'Europe.
05:12On se souvient des images des méga-feux à l'été 2023
05:16qui avaient déjà été énormes, de vastes étendues de forêts
05:20qui sont ravagées, des communes qui se retrouvent encerclées,
05:23voire en partie détruites.
05:24Ces images, on les revoit aujourd'hui, cette année,
05:27alors que la saison des incendies a à peine commencé.
05:30On est déjà à 3 millions d'hectares qui sont partis en fumée.
05:35Pour vous donner une idée, c'est l'équivalent de 300 fois la surface de Paris.
05:39Donc, forcément, il y a des milliers de personnes
05:40qui doivent fuir les flammes et qui sont évacuées.
05:42Et d'ailleurs, vous nous dites que certaines communautés
05:45sont plus vulnérables que d'autres.
05:47Oui, forcément, les villages les plus isolés sont plus vulnérables.
05:50Déjà parce qu'il n'y a pas forcément l'accès à certaines infrastructures.
05:53Et puis même pour évacuer, c'est plus compliqué.
05:55Parfois, il y a une seule route qui dessert ces communes.
05:58C'est en particulier les communautés des Premières Nations.
06:01C'est les peuples autochtones au Canada.
06:03Ils vivent pour la plupart dans des zones
06:04qui sont déjà fortement exposées aux incendies.
06:07Et leurs moyens pour prévenir ces incendies
06:09et pour y faire face sont limités.
06:11D'ailleurs, les représentants de ces communautés
06:13ont d'ailleurs dénoncé le manque de moyens
06:15engagés par le gouvernement fédéral
06:17sur le long terme pour faire face à ces incendies.
06:20L'approvisionnement en eau, des équipements adéquats
06:23et puis la formation aussi de secouristes.
06:26Ils en auront d'autant plus besoin à l'avenir
06:28que sous l'effet du réchauffement climatique.
06:30Ces méga-feux sont plus fréquents,
06:32ils sont plus intenses et ils sont aussi plus longs.
06:35Merci beaucoup Léa Gage pour ce point complet.
06:38Tout cela est bien sûr à retrouver sur le site
06:40de reporter.net.
06:43On se retrouve donc la semaine prochaine.
06:47Nous, on se retrouve...