- 06/07/2025
Un tueur en série dans l'Essonne ?
Quatre victimes abattues en plein jour en banlieue parisienne, entre 2011 et 2012. Un même calibre, une moto furtive, un homme casqué. Les enquêteurs piétinent, accusent à tort Michel Courtois, avant d’identifier Yoni Palmier. Mais la question reste entière : a-t-il agi seul ?
L'insaisissable violeur en série
Pendant trois ans, un homme s’introduit chez des jeunes femmes pour les agresser sexuellement. Aucune empreinte, aucun indice, rien... jusqu’à une erreur. Mourad Jamra, ingénieur modèle, père de famille, est arrêté. Derrière le professionnel respecté, se cachait un prédateur méthodique et insaisissable.
Les meurtres inexpliqués de Saône-et-Loire
Neuf jeunes femmes tuées entre 1986 et 2005. Des crimes sauvages, souvent en pleine journée, jamais résolus. Malgré des soupçons, des aveux confus et des relances judiciaires, la majorité des familles n’a jamais obtenu justice. Une compilation d’erreurs, d’inertie, et de silences mortels.
Quatre victimes abattues en plein jour en banlieue parisienne, entre 2011 et 2012. Un même calibre, une moto furtive, un homme casqué. Les enquêteurs piétinent, accusent à tort Michel Courtois, avant d’identifier Yoni Palmier. Mais la question reste entière : a-t-il agi seul ?
L'insaisissable violeur en série
Pendant trois ans, un homme s’introduit chez des jeunes femmes pour les agresser sexuellement. Aucune empreinte, aucun indice, rien... jusqu’à une erreur. Mourad Jamra, ingénieur modèle, père de famille, est arrêté. Derrière le professionnel respecté, se cachait un prédateur méthodique et insaisissable.
Les meurtres inexpliqués de Saône-et-Loire
Neuf jeunes femmes tuées entre 1986 et 2005. Des crimes sauvages, souvent en pleine journée, jamais résolus. Malgré des soupçons, des aveux confus et des relances judiciaires, la majorité des familles n’a jamais obtenu justice. Une compilation d’erreurs, d’inertie, et de silences mortels.
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00:00:00Dans l'Essonne, une série de meurtres mystérieux n'en finit pas d'intriguer les enquêteurs.
00:00:06La même méthode répétée à quelques kilomètres de distance.
00:00:10Et si finalement, il n'y avait pas un tueur, mais plutôt plusieurs.
00:00:24Quatre meurtres commis en moins de cinq mois en banlieue parisienne.
00:00:28Quatre personnes sans histoire, assassinées froidement, dans leur propre immeuble et en plein jour.
00:00:35Tout ça s'est passé dans le même département de l'Essonne, à quelques kilomètres d'esquart.
00:00:41Et c'est là que la psychose commençait à s'installer, les gens commencent à vraiment avoir peur.
00:00:44Très vite, le lien est établi entre les quatre affaires.
00:00:47Car l'auteur des meurtres se déplace toujours au guidon d'une moto.
00:00:51Et surtout, il commet ses crimes avec une seule et même arme, un calibre 7,65.
00:00:58L'affaire prend une toute autre ampleur.
00:01:02On a très clairement affaire à un tueur en série.
00:01:05L'homme a-t-il agi en loup solitaire ?
00:01:08Ou bien a-t-il bénéficié de l'aide d'un complice ?
00:01:11Les victimes, que rien ne semble lier, ont-elles été choisies délibérément ?
00:01:16Ou bien l'assassin a-t-il frappé au hasard ?
00:01:18Retour sur le meurtre de quatre personnes victimes du tueur en série de l'Essonne.
00:01:23Un parking souterrain situé dans le centre-ville de Juvisy-sur-Orge, en banlieue parisière.
00:01:42C'est là que le corps sans vie de Nathalie est découvert le 27 novembre 2011 par un habitant de l'immeuble.
00:01:50La personne qui a tué Nathalie Davids a fait preuve d'un grand acharnement, effectivement,
00:01:55parce que sept balles dans le corps, une dernière sous forme d'exécution, en pleine tête.
00:02:01Qui a bien pu s'en prendre avec une telle cruauté à cette jeune femme de 35 ans ?
00:02:09Arrivée très vite sur place, la police judiciaire de Versailles passe au crible, la scène du crime, à la recherche d'indices.
00:02:20Au moment du décès de Nathalie Davids, il n'y avait pas d'arme.
00:02:24On n'a pas retrouvé l'arme.
00:02:27On n'a que des douilles.
00:02:28On a une douille.
00:02:30La douille est étudiée et analysée.
00:02:34Les enquêteurs identifient alors le type d'arme qui a servi à commettre le meurtre.
00:02:39L'arme qui est utilisée, c'est un petit calibre.
00:02:42C'est un calibre 7,65 qui est assez répandu en France.
00:02:47C'est une arme qui est largement en circulation en France.
00:02:51Une arme de poing trop commune pour que les enquêteurs puissent identifier un éventuel suspect.
00:03:00Rapidement, plusieurs habitants de la rue vont apporter aux policiers de premiers éléments probants.
00:03:09Ils remarquent la présence d'un homme, d'un motard avec son casque sur la tête et de cette moto qui est en train de patienter apparemment autour de l'entrée de ce parking souterrain.
00:03:18Seuls les résidents de l'immeuble ont en principe le droit d'entrer dans le parking.
00:03:25L'accès est réglementé, mais personne n'a vu ce motard pénétrer à l'intérieur.
00:03:30L'assassin de Nathalie Davids peut être n'importe qui peut être effectivement un proche, peut être un voisin, peut être quelqu'un qui s'est glissé tout simplement dans ce parking, peut être quelqu'un qui la suit.
00:03:43Ça fait énormément d'hypothèses pour les enquêteurs et il va falloir toutes les épuiser une par une.
00:03:49Les enquêteurs explorent alors l'emploi du temps de Nathalie Davids qui est employée dans un laboratoire de la pitié salpétrière à Paris.
00:03:59Ils interrogent ses proches afin de savoir qui aurait pu la croiser pour la dernière fois et pour déterminer les raisons pour lesquelles la jeune femme s'est retrouvée dans ce parking vers 17h, l'heure du crime.
00:04:11Nathalie Davids rentrait chez elle, elle venait de faire un anniversaire avec des amis.
00:04:17Comme elle préparait un diplôme universitaire de biologie, elle était rentrée tôt pour pouvoir réviser ses examens.
00:04:28En retraçant la journée de la victime, les policiers découvrent que la veille de sa mort, Nathalie Davids a passé la nuit avec son ancien amant, un dénommé Michel Courtois.
00:04:41Il avait une relation sentimentale avec la victime, ce n'était pas un couple classique comme on peut en voir, c'était une relation un petit peu épisodique.
00:04:53Il se voyait un petit peu par période.
00:04:57Nathalie Davids aurait mis fin à sa relation avec cet homme de 45 ans depuis quelques temps.
00:05:03Mais la jeune femme aurait confié à ses proches que la rupture n'était pas du goût de Michel Courtois.
00:05:08Il essaye de continuer à entretenir une relation avec elle, malgré tout, malgré le fait que ce soit terminé, elle ne le souhaite pas.
00:05:18Elle lui fait savoir, semble-t-il, Michel Courtois insiste.
00:05:23Ces derniers temps, Michel Courtois aurait appelé Nathalie Davids plusieurs fois par jour.
00:05:28La jeune femme aurait même évoqué cet harcèlement dans son journal intime.
00:05:33C'est vrai qu'elle avait peur de lui, qu'elle l'avait dit, qu'elle l'avait dit à ses amis, qu'elle avait même dit qu'il avait un flingue et qu'il allait la poursuivre partout.
00:05:48Face à la détermination violente de son ex-amant, Nathalie Davids lui aurait même donné rendez-vous la veille de sa mort pour s'expliquer.
00:05:57La veille du meurtre, il s'était revu, elle avait mis les choses au point et elle lui avait dit que c'était définitivement cassé.
00:06:07Pour la police judiciaire de Versailles, Michel Courtois a peut-être un lien avec le meurtre de Nathalie Davids.
00:06:14Le 1er décembre 2011, 4 jours après le crime, l'homme est interpellé à son domicile de Bois-Colombe, à près de 50 kilomètres de là.
00:06:24En garde à vue, l'ex-amant fait alors aux policiers des révélations déterminantes.
00:06:29Les policiers auditionnent leur premier suspect durant plusieurs heures.
00:06:44Lors de son cinquième et dernier interrogatoire, Michel Courtois passe aux aveux.
00:06:50Il fait des aveux vraiment très très très rapides.
00:06:53Voilà, il n'explique pas vraiment de mobile, il se borne à indiquer qu'il avait une relation sentimentale avec elle.
00:06:58Voilà, on n'a pas vraiment d'explication durant cette audition.
00:07:03Michel Courtois affirme donc qu'être l'auteur du meurtre de sa maîtresse.
00:07:08Une thèse qui paraît plausible aux yeux des enquêteurs, d'autant qu'ils ont en main un autre élément à charge.
00:07:15Après les perquisitions menées à son domicile, les analyses scientifiques ont mis en évidence ce qui ressemble à des traces de poudre.
00:07:24C'est une molécule qui s'appelle le barium.
00:07:26Cette maîtresse qui va être retrouvée donc sur deux vêtements, deux blousons appartenant à Michel Courtois et un sac.
00:07:33Les experts apportent toutefois une précision à leur conclusion.
00:07:38Pour eux, ces éléments ne sont pas une preuve formelle de la culpabilité de Michel Courtois.
00:07:44Ça peut correspondre à un tir d'arme à feu, mais c'est pas forcément ça.
00:07:49Puisque cette molécule de barium, on la retrouve aussi dans la peinture et dans la soudure.
00:07:55Et justement, Courtois travaille dans le bâtiment.
00:07:59Il n'est donc pas évident que Michel Courtois soit le tireur.
00:08:03Pourtant, l'homme est passé aux aveux.
00:08:07Le 3 décembre, l'examen est mis en examen et placé en détention provisoire.
00:08:13Alors que les enquêteurs pensent tenir le coupable du meurtre, devant le juge d'instruction, Michel Courtois se rétracte.
00:08:20Il indique que ses aveux ne reflétaient pas la réalité et que s'il a dit tout ça, c'était pour sortir de cette garde à vue.
00:08:27Et surtout parce qu'il avait du mal à subir les différentes questions insistantes des enquêteurs.
00:08:32Donc vraiment, il a subi une pression trop forte pour lui et il souhaitait en finir, tout simplement.
00:08:37Pour sa défense, Michel Courtois aurait même un alibi.
00:08:40Au moment du meurtre de Nathalie Davids, l'homme était dans un bar près de chez lui, avec ses amis.
00:08:47Ce jour-là, Michel est arrivé le dimanche vers une heure moins de quart, une heure moins de cinq, une heure moins de dix.
00:08:57Je ne me rappelle plus exactement.
00:09:00On a bien verts.
00:09:02Il y avait les deux ou trois autres amis qui sont allés au PMU faire le tiercé.
00:09:08Donc le tiercé, je crois que c'est 15h10.
00:09:11Donc Michel a dû rentrer chez lui entre 15h15 et 15h30.
00:09:15Michel Courtois serait donc rentré chez lui pour faire une sieste.
00:09:21Or Nathalie Davids a été tuée vers 17h à 40 km de Bois-Colombe.
00:09:28Problème, Michel Courtois ne se déplace qu'en transport en commun.
00:09:34La distance entre les deux villes, Bois-Colombe et Juizy,
00:09:40laisse à penser qu'il aurait pu avoir des difficultés pour être vraiment présent,
00:09:45au moment des faits.
00:09:46Mais encore une fois, s'il est accompagné ou s'il a quelqu'un avec lui qui le véhicule,
00:09:52il pouvait très bien se retrouver à l'heure des faits sur les lieux.
00:09:56Autrement dit, Michel Courtois aurait eu le temps de se rendre chez Nathalie Davids au guidon d'une moto.
00:10:02C'est l'une des hypothèses étudiées par les policiers,
00:10:06car c'est justement la présence d'un motard qui a été remarqué par plusieurs témoins le jour du drame.
00:10:13Le téléphone du suspect ne permet pas de confirmer cette piste.
00:10:18Les relevés téléphoniques de Michel Courtois indiquent que son téléphone portable était éteint au moment du meurtre.
00:10:24On a un trou entre 14h30 et 17h40 sur la vie de Michel Courtois à Bois-Colombe, là où il habite.
00:10:41Mais pour ses proches, Michel Courtois n'a pas le profil d'un meurtrier.
00:10:48Moi, ce qui m'étonne, c'est que je n'ai jamais vu sur une moto et je crois qu'il ne sait pas en faire.
00:10:54Il ne sait pas en faire.
00:10:55Je pense qu'aussi, s'il avait eu une moto, il serait vanté, il l'aurait amené.
00:11:01Mais moi, je sais que Michel n'a jamais eu une moto.
00:11:05Selon son entourage, Michel Courtois serait du genre vaniteux et mythomane.
00:11:10L'homme aurait pour habitude de raconter des histoires.
00:11:16Il est quelqu'un présenté comme un peu simplet, comme un peu étrange, qui raconte des histoires tout le temps, qui monte un petit peu des bobards.
00:11:27La procureure de la République, Madame Le Keau, l'a même décrite comme quelqu'un, je cite, de mythomane et de simplet.
00:11:36Voilà, donc c'est quelqu'un qui a la personnalité peu fiable.
00:11:41Derrière les barreaux, Michel Courtois ne cesse de clamer son innocence.
00:11:46Mais autour de lui, trop d'éléments restent à vérifier.
00:11:49Et alors que la police judiciaire de Versailles mène ses investigations, un deuxième meurtre vient bouleverser l'enquête.
00:11:56Pendant près de trois mois, la police de Versailles ne semble mettre la main sur aucun indice sérieux.
00:12:13Jusqu'au 22 février 2012, où un homme de 52 ans, un voisin de Nathalie Davids, est découvert mort dans ce même parking souterrain.
00:12:24Jean-Yves Bonnerue vide le coffre de sa voiture lorsqu'il est abattu de sang-froid.
00:12:31Jean-Yves Bonnerue a été retrouvé à côté de sa voiture et il n'a été abattu que d'une seule balle extrêmement précise, en pleine tête.
00:12:42Le tueur n'a laissé aucune chance à sa victime, clairement.
00:12:44Une nouvelle fois, les policiers étudient le moindre recoin du parking souterrain.
00:12:52Et ils y saisissent un indice matériel qui rend probant le lien entre cette scène du crime et celle du premier meurtre.
00:13:01Le calibre utilisé pour le meurtre de Jean-Yves Bonnerue, il est le même que celui utilisé pour le meurtre de Nathalie Davids.
00:13:08Donc un calibre 7,65.
00:13:10Les experts en balistique vont même plus loin.
00:13:13Ils affirment que la douille provient de la même arme que celle qui a tué Nathalie Davids.
00:13:20Les enquêteurs sont alors face à une énigme.
00:13:23Même parking, même immeuble, même ville, même calibre, ça commence à faire beaucoup d'éléments qui se rassemblent.
00:13:32D'autant plus que leur principal suspect du premier meurtre est actuellement en prison.
00:13:35Donc ça ne peut pas être cru.
00:13:37Si Michel Courtois n'a pas commis le meurtre de Jean-Yves Bonnerue, il faut donc chercher ailleurs.
00:13:44Pour les enquêteurs, le tireur en liberté a peut-être agi sous les ordres de Michel Courtois.
00:13:50Certains policiers s'interrogent sur le fait, est-ce que Michel Courtois a commandité les meurtres ?
00:13:57Est-ce qu'il aurait un lien avec ce tueur ?
00:14:02Il sera audiciné plus tard, il continuera à nier absolument les faits.
00:14:06Les enquêteurs explorent toutes les pistes.
00:14:09Ils auditionnent notamment l'entourage de la victime afin de déterminer quelle pouvait être sa relation avec sa voisine, Nathalie Davitz.
00:14:19À part un lien de proximité et le fait que les deux victimes se connaissaient, étaient voisins, il n'y a pas d'autre lien.
00:14:25Après un mois de recherche, rien ne permet de mettre les enquêteurs sur la piste d'un mobile.
00:14:32C'est alors qu'un troisième homme est retrouvé sans vie à 6 km de Juvisy-sur-Orge.
00:14:37Le 17 mars 2012, Marcel Brunetto est abattu froidement à Riss-Orangis dans le hall de son immeuble.
00:14:46Manifestement l'action a été très rapide.
00:14:49C'était une heure de début d'après-midi où il y avait peu de gens.
00:14:54Monsieur Brunetto a été tué par un tir d'arme à feu qui a été tiré derrière sa nuque.
00:15:02La victime avait 81 ans, c'était un homme sans histoire.
00:15:07C'était un retraité de banque qui avait eu une vie de travail paisible et qui prenait une retraite paisible
00:15:14et qui pouvait espérer encore vivre avec sa famille quelques années tranquillement et profiter de sa retraite.
00:15:21Aucun témoignage ne peut apporter d'indications précises sur ce qui s'est passé.
00:15:27Pourtant, la poli judiciaire de Versailles en est certaine.
00:15:31Ce crime est lié aux deux précédents.
00:15:34Tout de suite, ils comprennent qu'on est dans un même espace géographique.
00:15:39Juvisy, Riss-Orangis, on est à très peu de distance.
00:15:43On est à quelques kilomètres de distance.
00:15:45On a très vite une même arme, enfin une même arme, non, un même calibre qui est utilisé.
00:15:50Donc un calibre 7,65 qui est un petit calibre, mais c'est encore le même calibre pour Marcel Brunetto.
00:15:55Et encore une fois, très rapidement, ils s'aperçoivent que c'est la même arme qui est utilisée pour Marcel Brunetto.
00:16:01L'affaire prend alors une toute autre ampleur, celle d'un tueur en série dans l'Essonne.
00:16:10Qui pouvait bien en vouloir à ces trois personnes ?
00:16:13L'auteur des crimes a-t-il choisi ses proies ou bien a-t-il frappé au hasard ?
00:16:19Le compte à rebours a commencé.
00:16:21Pour les enquêteurs, ils doivent retrouver la trace du meurtrier avant qu'ils ne fassent de nouvelles victimes.
00:16:37Moins de trois semaines après le meurtre de Marcel Brunetto, une nouvelle personne est abattue dans le département.
00:16:45Le tueur en série présumé semble avoir de nouveaux frappés.
00:16:48Pour la quatrième fois en quatre mois.
00:16:52Il est environ entre 16 et 17 heures.
00:16:56Une femme de 48 ans rentre à son domicile.
00:16:59Elle a fini son travail.
00:17:01Son prénom est Nadjera.
00:17:05Elle rentre chez elle.
00:17:08Elle ouvre la porte de son hall d'immeuble.
00:17:11Elle tombe nez à nez avec un homme muni d'un casque
00:17:15qui sort un pistolet, une nouvelle fois de calibre 7,65 et là-bas de plusieurs coups de feu.
00:17:22Nadjia Lassen vivait à seulement deux kilomètres du lieu de la troisième scène du crime.
00:17:29Encore une proximité géographique qui n'échappe pas aux enquêteurs.
00:17:33D'autant qu'une fois de plus, l'arme utilisée est du même calibre, un 7,65.
00:17:39L'hypothèse du tueur en série ne fait plus aucun doute.
00:17:44Quatre meurtres de quatre personnes qui visiblement n'ont rien à voir entre elles,
00:17:49qui sont abattues 200 fois,
00:17:52pour trois d'entre eux en pleine journée,
00:17:55par un tueur insaisissable qui semble choisir ses victimes au hasard.
00:18:00À ce moment-là, l'enquête bascule,
00:18:03car les policiers de Versailles reçoivent des témoignages déterminants.
00:18:09Ils voient très précisément, ils décrivent la présence d'un motard,
00:18:12d'un homme en tout cas avec un casque de moto noir sur la tête,
00:18:15qui attend à proximité des lieux du crime,
00:18:19avant l'arrivée de Nadjia Lassen.
00:18:21Et ensuite, ils voient repartir ce même homme,
00:18:24quelques instants après le meurtre,
00:18:25et enfourcher le guidon de cette moto,
00:18:27et partir dans une direction inconnue.
00:18:30Certains témoins vont même jusqu'à décrire
00:18:33les caractéristiques physiques de ce motard.
00:18:38Le suspect est un homme d'un mètre quatre-vingt,
00:18:40grand, donc, mince,
00:18:43mais son visage, personne ne l'a vu.
00:18:46Pour la première fois,
00:18:47les enquêteurs disposent d'un élément capital.
00:18:50Les habitants du quartier
00:18:51ont détaillé avec précision la cylindrée.
00:18:54Il s'agit d'un deux roues de couleur bleu et blanche.
00:18:57Plusieurs témoins sont assez formels sur le modèle de la moto,
00:19:00puisqu'il s'agit d'une Suzuki GSX-R 750 cm3,
00:19:05qui est vue, donc, sur les lieux du crime.
00:19:08Les enquêteurs axent immédiatement leur recherche
00:19:11sur cette moto et son propriétaire.
00:19:13Ils renforcent notamment les contrôles sur les routes du département.
00:19:17Dès le lendemain du meurtre de Nigel Hassan,
00:19:21une vaste opération de police est déployée
00:19:22qui s'oriente principalement autour de la Nationale 7,
00:19:27qui traverse le département de l'Essonne.
00:19:30Pourquoi la Nationale 7 ?
00:19:31Parce que les quatre crimes ont été commis
00:19:33dans des endroits qui sont extrêmement proches de cette route.
00:19:37Il suffit de quelques minutes en voiture ou en moto
00:19:39pour relier ces différents lieux.
00:19:44Une centaine d'enquêteurs travaillent alors sur l'affaire.
00:19:48Ils recensent toutes les motos du même type vendues dans la région.
00:19:54Ils arrivent à déterminer aussi le modèle
00:19:56et l'année de mise en circulation.
00:19:58Donc, on est sur une année 2002.
00:20:00Et en passant les fichiers au crible,
00:20:03ils arrivent à ressortir une liste de 800 à 1 000 motos
00:20:06correspondant à ce modèle
00:20:08qui auraient été vendues en Ile-de-France.
00:20:10La liste est épluchée avec minutie.
00:20:13L'une des motos appartient à un homme domicilié à Paris.
00:20:17Or, sur la carte grise,
00:20:18c'est une adresse dans l'Essonne qui est indiquée.
00:20:22Il va s'avérer que la personne
00:20:24qui est censée être la propriétaire de cette moto
00:20:27ne l'est pas.
00:20:27et que cette personne est victime d'une usurpation d'identité
00:20:30par la seconde personne
00:20:32qui, elle, est effectivement bien l'utilisatrice
00:20:35et la propriétaire de la moto.
00:20:37Les enquêteurs se concentrent sur l'utilisateur de la moto,
00:20:41l'homme résident à l'adresse indiquée dans l'Essonne.
00:20:45Et lorsqu'ils effectuent des recherches sur son passé,
00:20:49ils mettent le doigt sur ce qui semble être
00:20:51un suspect potentiel.
00:20:53On a un homme d'une trentaine d'années,
00:20:5633 ans précisément,
00:20:59amateur d'armes,
00:21:00connu déjà pour des violences commises avec des armes,
00:21:03condamné à plusieurs reprises.
00:21:05Donc voilà, les enquêteurs se disent
00:21:06qu'on a peut-être un début de piste là.
00:21:08Le suspect se nomme Yoni Palmier.
00:21:14Il vit dans cet immeuble de Draveil.
00:21:16Les policiers décident de l'interroger
00:21:18et ils l'interpellent,
00:21:20à quelques kilomètres de là,
00:21:22au domicile de sa mère qui vit à Rissorangis.
00:21:27Le 14 avril, 9 jours après le 4e meurtre,
00:21:30Yoni Palmier est placé en garde à vue.
00:21:43Avec Yoni Palmier,
00:21:45les enquêteurs pensent tenir le parfait suspect.
00:21:48Il se plonge dans sa vie
00:21:50pour en savoir plus sur ce qui aurait pu le pousser
00:21:53à commettre ses crimes.
00:21:55Il décèle chez lui un homme
00:21:57à la personnalité trouble.
00:21:59Il est perçu comme, je cite, un attardé.
00:22:04C'est-à-dire quelqu'un qui a des lubies,
00:22:07qui n'est pas très malin,
00:22:10qui s'amuse à parler aux feux rouges,
00:22:13qui a du mal à rouler sur un vélo,
00:22:16qui circule sur sa petite voiturette sans permis.
00:22:22C'est une personne assez décalée.
00:22:27Mais qui est également, semble-t-il,
00:22:29capable d'accès de violences assez important.
00:22:32Yoni Palmier serait un jeune homme facilement irritable.
00:22:36Un comportement confirmé par le directeur de cette radio.
00:22:40Une radio associative qui, dans les années 2000,
00:22:43a proposé à l'antenne une émission de rap.
00:22:46Yoni Palmier s'y est présenté plusieurs fois
00:22:48pendant trois mois.
00:22:50Yoni avait intégré cette émission de rap
00:22:52sans vraiment demander l'autorisation à la direction.
00:22:55donc il était là pour amener des artistes locaux
00:22:59de la scène urbaine.
00:23:02Le problème, c'est que Yoni Palmier
00:23:04n'était ni salarié ni bénévole de la radio.
00:23:08Il s'invitait en studio chaque semaine.
00:23:11Au moment où le directeur a tenté
00:23:13de remettre de l'ordre dans l'émission
00:23:14et décidait de mettre un terme
00:23:17aux interventions de Yoni Palmier,
00:23:19ce dernier a réagi de façon inattendue.
00:23:22Quand vous commencez à ne plus être d'accord avec lui
00:23:30et ne plus lui laisser faire ce qu'il a envie de faire,
00:23:32là, il y a une violence qui se déchaîne
00:23:34puisque aucune personne avec qui on s'est séparé
00:23:37avec d'autres personnes, je veux dire,
00:23:38ça n'a pas été le seul.
00:23:39Il n'y a jamais eu des réactions aussi violentes.
00:23:41Il a été très loin dans l'agression verbale.
00:23:44Une intimidation et une violence
00:23:46que Yoni Palmier aurait également exercée sur ses voisins.
00:23:51Un soir, il a sonné parce qu'il pensait
00:23:54que ma voiture gênait sa manœuvre.
00:23:57En fait, il s'était trompé, ce n'était pas ma voiture.
00:24:00Mais il était très en colère.
00:24:01Bon, il a fallu qu'il fasse une marche arrière.
00:24:04Moi, je suis quand même allé chercher la clé de ma voiture
00:24:07pour l'aider à faire cette marche arrière
00:24:09parce qu'il bloquait la circulation.
00:24:11Il faut dire qu'il était venu en sens interdit.
00:24:15Remarque que je lui ai faite courtoisement,
00:24:17mais ça ne lui a pas plu.
00:24:19Yoni Palmier est alors passé des insultes aux menaces.
00:24:24Il m'a dit, je vais te tuer, moi.
00:24:26Oui, oui.
00:24:27Puis, bon, des choses que je n'ai pas l'habitude de prononcer.
00:24:31Il était en colère.
00:24:34Bon, mais...
00:24:35Et puis, après, moi, je pensais qu'il s'était calmé.
00:24:39Mais j'ai très bien entendu qu'avec sa clé,
00:24:41il a fait une belle rayure sur ma voiture
00:24:42qui était en stationnement, là, à côté.
00:24:45Le 17 avril 2010,
00:24:47ce voisin dépose plainte contre Yoni Palmier
00:24:49pour dégradation et menace de mort.
00:24:52Yoni Palmier est condamné à un mois de prison avec sursis.
00:24:58Plus encore que sa personnalité,
00:25:00c'est le lien géographique entre le suspect
00:25:02et les victimes qui intriguent les policiers.
00:25:06Jusqu'en 2005,
00:25:07Yoni Palmier a vécu au 42 de cette rue,
00:25:11tout près du domicile de la 3e victime.
00:25:15Le lien qui pourrait exister,
00:25:17et encore, c'est un lien de proximité,
00:25:18comme avec toutes les autres victimes,
00:25:19c'est le fait que Yoni Palmier a habité
00:25:22dans la même barre d'immeubles
00:25:24où habitait, effectivement,
00:25:25Marcel Brunetto.
00:25:27Les policiers ont un autre indice.
00:25:31Yoni Palmier connaîtrait le parking souterrain
00:25:34dans lequel ont été commis les deux premiers crimes.
00:25:38Les enquêteurs ont déjà bien travaillé sur lui.
00:25:40Ils ont identifié un certain nombre de boxes
00:25:42qu'il occupe et qu'il a occupé.
00:25:45Un box de voiture qu'il a occupé et qu'il a occupé par le passé.
00:25:47Et notamment, ils savent que ce jeune homme a occupé un box,
00:25:51qu'il a loué un box dans l'immeuble
00:25:54où ont eu lieu les deux premiers meurtres,
00:25:56donc à Juvisy, les meurtres de Nathalie Davids
00:25:58et de Jean-Yves Bonneroux.
00:26:00Les policiers ont déjà tout un faisceau d'indices.
00:26:04Lors de l'une des perquisitions effectuées
00:26:07chez Yoni Palmier,
00:26:08ils vont mettre la main sur des preuves essentielles.
00:26:12Dans ce pavillon,
00:26:13squatté régulièrement par le suspect,
00:26:15les enquêteurs vont saisir une douille
00:26:17jetée dans une poubelle.
00:26:21Une douille de balle
00:26:23qui correspond au calibre utilisé lors des 4 meurtres.
00:26:27Donc c'est une douille de calibre 7,65.
00:26:30Et après analyse,
00:26:32ils se rendent compte aussi que cette douille
00:26:34correspond à l'arme utilisée lors des 4 meurtres.
00:26:38Après plus de 40 heures de garde à vue et d'interrogatoire,
00:26:42Yoni Palmier révèle aux enquêteurs
00:26:44l'existence d'un autre box.
00:26:46Un garage qu'il loue à Viry-Châtillon
00:26:47a moins d'un kilomètre de l'immeuble
00:26:50habité par Nadia Lassen,
00:26:52la quatrième victime.
00:26:54A l'intérieur,
00:26:55les enquêteurs vont découvrir tout un arsenal.
00:26:58Les enquêteurs trouvent une moto de marque Suzuki
00:27:02de couleur blanche et bleue,
00:27:04ainsi qu'un casque et un manteau
00:27:06qui correspondraient au signalement.
00:27:10Ils retrouvent également un holster
00:27:11vide,
00:27:14vide de tout pistolet.
00:27:17Et enfin,
00:27:18découverte la plus intéressante,
00:27:20ils finissent par découvrir trois armes.
00:27:23Trois armes parmi lesquelles deux
00:27:24sont des armes de poing
00:27:25de calibre 7,65.
00:27:29Les armes sont envoyées
00:27:30au laboratoire d'expertise balistique
00:27:33pour être analysées.
00:27:35Les conclusions tombent.
00:27:36L'une des armes
00:27:37est bien celle qui a servi
00:27:39à la série de crimes.
00:27:41Le 16 avril,
00:27:43Yoni Palmier
00:27:43est mis en examen
00:27:45et incarcéré
00:27:46à la maison d'arrêt de Fresnes.
00:27:49Problème ?
00:27:50Michel Courtois
00:27:51est déjà en prison,
00:27:52suspecté d'avoir commis
00:27:54le premier des quatre meurtres,
00:27:56celui de Nathalie Davids.
00:27:58La police judiciaire de Versailles
00:28:00se concentre alors
00:28:01sur le lien
00:28:02qui pourrait unir
00:28:03les deux hommes.
00:28:06Aujourd'hui,
00:28:07les enquêteurs
00:28:08n'ont pas établi de lien
00:28:09entre ces deux hommes.
00:28:12Ils ne se connaissent pas,
00:28:13en tout cas,
00:28:13chacun de leur côté
00:28:14affirme qu'ils ne se connaissent pas,
00:28:16qu'ils n'ont aucun lien,
00:28:17qu'ils ne se sont jamais rencontrés,
00:28:19qu'ils n'ont jamais eu de relation.
00:28:21Dans cette affaire,
00:28:23de nombreuses questions subsistent.
00:28:25Quelle est l'implication
00:28:26de Michel Courtois
00:28:27et de Yoni Palmier
00:28:28dans les meurtres
00:28:29en série de l'Essonne ?
00:28:31Aurait-il commis
00:28:32ces crimes ensemble ?
00:28:37À moins d'imaginer
00:28:38que Palmier
00:28:39soit effectivement
00:28:40le véritable auteur,
00:28:41oui, voilà,
00:28:42l'auteur du meurtre
00:28:43de Nathalie Davids
00:28:44et qui continue
00:28:46donc sa série meurtrière
00:28:47ensuite,
00:28:48que Courtois
00:28:48n'est qu'un commanditaire,
00:28:50qui l'assiste même peut-être
00:28:51au meurtre de Nathalie Davids,
00:28:52mais sans y prendre part
00:28:54directement,
00:28:55sans être directement
00:28:58le meurtrier
00:28:58de Nathalie Davids,
00:29:01les enquêteurs
00:29:02n'expliquent pas
00:29:02pour l'instant.
00:29:04La piste d'un troisième homme
00:29:05est également envisagée
00:29:07à un complice présent
00:29:09à Juvisy-sur-Orge
00:29:10au moment
00:29:11où Nathalie Davids
00:29:12a été abattue.
00:29:13Car sur la scène du crime,
00:29:15la douille saisie
00:29:16a révélé la présence
00:29:18d'une trace ADN
00:29:19encore inconnue.
00:29:22On a une douille
00:29:24avec une empreinte génétique.
00:29:27C'est tout ce qu'on a.
00:29:28Au moment
00:29:29où on a fait
00:29:30les analyses,
00:29:32je ne sais pas,
00:29:33peut-être qu'ils ont trouvé
00:29:33à ce jour,
00:29:34je ne sais pas,
00:29:35mais au moment
00:29:36où on a fait
00:29:36les analyses,
00:29:37a priori,
00:29:38il n'y avait personne
00:29:39qui correspondait
00:29:40sur le fichier.
00:29:41Y a-t-il
00:29:43un seul tour en série
00:29:45ou bien les actes
00:29:46ont-ils été commis
00:29:47par un groupe
00:29:48de criminels ?
00:29:49Quatre crimes
00:29:50en moins de cinq mois
00:29:51avec la même arme
00:29:53en plein jour
00:29:54et dans le même département.
00:29:56Pour les enquêteurs,
00:29:57les meurtres de l'Essonne
00:29:58demeurent à ce jour
00:30:00encore une énigme.
00:30:31A Grenoble,
00:30:33en Isère,
00:30:34des viols
00:30:34et des agressions
00:30:35sexuelles répétées,
00:30:36le même quartier,
00:30:37la même méthode,
00:30:39mais un récidiviste
00:30:40qui reste introuvable
00:30:41et dont le profil
00:30:42va sidérer
00:30:44les enquêteurs.
00:30:48C'est un violeur
00:30:49en série redoutable.
00:30:51A son tableau de chasse,
00:30:5222 jeunes femmes,
00:30:5422 victimes,
00:30:55toutes habitées
00:30:57dans la même ville,
00:30:58dans le même quartier.
00:30:59Un tel carnage
00:31:01au niveau du nombre
00:31:02de victimes,
00:31:03c'est exceptionnel.
00:31:04Un prédateur
00:31:05qui a chaque fois
00:31:06opéré de la même manière,
00:31:08entré par les portes
00:31:09et les fenêtres ouvertes,
00:31:10une arme à la main.
00:31:12Malgré des scénarios identiques,
00:31:14les policiers grenoblois
00:31:16ont mis près de trois ans
00:31:17à l'identifier,
00:31:18car le violeur
00:31:19ne laissait jamais d'empreinte,
00:31:21un profil surprenant.
00:31:23C'était un ingénieur brillant
00:31:25au-dessus de tout soupçon.
00:31:27Les enquêteurs
00:31:28ne pouvaient imaginer
00:31:29qu'un homme comme celui-ci
00:31:31ait pu reconnaître
00:31:32une vingtaine de viols.
00:31:46Une nuit de janvier,
00:31:49il est très tard.
00:31:50Une jeune femme bouleversée
00:31:52se présente au commissariat
00:31:54central de Grenoble.
00:31:55Elle vient d'être victime
00:31:57d'une agression sexuelle.
00:31:58Elle a été attaquée
00:32:00chez elle,
00:32:01dans son appartement.
00:32:02Un appartement situé
00:32:03au premier étage
00:32:04d'un immeuble
00:32:05de la banlieue grenobloise.
00:32:07Avant de s'endormir,
00:32:09elle a laissé
00:32:10la fenêtre
00:32:10de sa cuisine entreouverte.
00:32:13Elle était couchée,
00:32:14elle dormait,
00:32:14c'était 2-3 heures du matin
00:32:15et elle s'est réveillée
00:32:16avec un homme
00:32:17qui était couché sur elle
00:32:18et qui la menaçait
00:32:19d'un couteau.
00:32:20Donc, il a procédé
00:32:22sur elle à des attouchements
00:32:23en disant
00:32:23de ne pas bouger,
00:32:24bien sûr.
00:32:25Il lui a fait peur
00:32:25et ensuite,
00:32:26il est parti.
00:32:27L'homme portait une cagoule.
00:32:30La jeune femme
00:32:30est donc incapable
00:32:31de le décrire au policier.
00:32:33Mais l'enquête
00:32:34commence malgré tout.
00:32:35A peine un mois plus tard,
00:32:37une autre jeune femme
00:32:38se rend au commissariat
00:32:39et raconte
00:32:40un scénario similaire
00:32:41mais plus violent.
00:32:43C'est à moins de 500 mètres
00:32:45de la première agression
00:32:46sur le campus universitaire
00:32:47qu'elle a été violée.
00:32:49Là encore,
00:32:50elle a été agressée
00:32:51chez elle.
00:32:52L'étudiante n'avait pas
00:32:53fermé sa porte à clé.
00:32:55En pleine nuit,
00:32:56un inconnu
00:32:57lui a sauté dessus
00:32:58littéralement
00:32:59en la menaçant
00:33:00d'un couteau.
00:33:02Impuissant,
00:33:03l'homme a fini
00:33:04par la violer
00:33:05avec ses doigts.
00:33:06Deux agressions sexuelles
00:33:07successives,
00:33:08un même mode opératoire.
00:33:10A chaque fois,
00:33:11la victime
00:33:12est une femme jeune.
00:33:13A chaque fois,
00:33:14l'inconnu
00:33:14s'introduit chez elle
00:33:15sans effraction.
00:33:16à chaque fois,
00:33:18il a un couteau
00:33:19à la main.
00:33:20Le mode opératoire
00:33:21de ce violeur en série
00:33:23effectivement
00:33:23est assez simple.
00:33:25Il essaie de repérer
00:33:26des jeunes femmes
00:33:27qui vivent
00:33:27seules chez elles
00:33:28dans des appartements
00:33:30qui sont soit
00:33:31au rez-de-chaussée
00:33:32soit au premier étage
00:33:33avec des fenêtres
00:33:34qui ont été
00:33:35laissées ouvertes.
00:33:36Il leur met
00:33:37parfois sur la tête
00:33:39une cagoule
00:33:39pour ne pas
00:33:40se faire identifier.
00:33:41Et donc,
00:33:42les jeunes femmes
00:33:43ne peuvent pas le voir
00:33:45et sont complètement terrorisées.
00:33:48Les jeunes femmes
00:33:49sont obligées
00:33:49d'obtempérer
00:33:50et donc,
00:33:51ne peuvent pas faire autrement
00:33:53que de faire
00:33:54ce qu'ils les obligent
00:33:55à faire,
00:33:56c'est-à-dire
00:33:56se laisser violer.
00:33:59Les enquêteurs
00:34:00pensent dès lors
00:34:01qu'il s'agit
00:34:02du même individu.
00:34:03Ils prennent l'affaire
00:34:04très au sérieux.
00:34:05On a saisi
00:34:08comme d'habitude
00:34:09les vêtements
00:34:09de la victime,
00:34:10tout ce qui peut
00:34:11aller avec,
00:34:11donc les draps
00:34:12et on a envoyé ça
00:34:13au laboratoire
00:34:14de police de Lyon.
00:34:15Et à partir
00:34:15de cette agression-là,
00:34:17on a eu un ADN
00:34:18qui n'était pas identifié.
00:34:21Un ADN non référencé
00:34:23et aucune empreinte digitale.
00:34:26L'agresseur
00:34:26semble prendre le soin
00:34:28de ne laisser
00:34:28aucune trace.
00:34:30Quatre mois
00:34:31après la toute première
00:34:32agression sexuelle,
00:34:33le scénario
00:34:34se répète
00:34:35une nouvelle fois,
00:34:36mais dans un autre quartier,
00:34:38au cœur de Grenoble.
00:34:39Cette nuit-là,
00:34:41l'agresseur
00:34:41franchit une étape
00:34:42supplémentaire.
00:34:44Il parvient
00:34:44à violer sa victime
00:34:46avec son sexe
00:34:48et de l'ADN
00:34:49et retrouvé
00:34:49sur la scène du viol.
00:34:52On est intervenu,
00:34:53on a pu recueillir
00:34:53des éléments
00:34:54qui ont permis
00:34:54d'identifier un ADN
00:34:56qui était le même
00:34:57que le premier.
00:34:58On s'est vite rendu compte
00:34:59que c'était
00:34:59un seul et même individu.
00:35:01Les enquêteurs
00:35:02savent désormais
00:35:02qu'ils ont affaire
00:35:03à un violeur en série.
00:35:05Au cours de l'été,
00:35:06trois autres agressions
00:35:07du même type
00:35:08ont lieu.
00:35:09Les victimes
00:35:10se succèdent,
00:35:11toutes ont vécu
00:35:12le même cauchemar.
00:35:14Pendant la nuit,
00:35:15j'ai été réveillée
00:35:15par cet agresseur.
00:35:17C'est une angoisse
00:35:18de mort
00:35:19pratiquement
00:35:21intraduisible.
00:35:21intraduisible.
00:35:22C'est une descente
00:35:24vers la mort
00:35:24et on fait
00:35:26tout ce qui peut être
00:35:27en notre pouvoir
00:35:28pour résister
00:35:30et survivre.
00:35:32Un ADN,
00:35:33un même mode opératoire,
00:35:35mais toujours pas
00:35:35d'empreinte
00:35:36et donc pas d'identité.
00:35:38Le violeur agit
00:35:39le plus souvent masqué,
00:35:41mais certaines victimes
00:35:42ont pu apercevoir
00:35:43son visage.
00:35:45Les enquêteurs
00:35:45parviennent tout de même
00:35:46à établir
00:35:47un portrait robot.
00:35:48Un homme
00:35:49brun,
00:35:52pas très grand,
00:35:54mais agile
00:35:57et furtif
00:36:00dans son mode
00:36:01de déplacement
00:36:03rapide
00:36:05et précis.
00:36:08Mais le portrait robot
00:36:09ne donne rien.
00:36:11L'auteur des viols
00:36:12est insaisissable.
00:36:14Pourtant,
00:36:14toutes les agressions sexuelles
00:36:16se déroulent
00:36:16dans un périmètre
00:36:17très restreint
00:36:18sur quelques kilomètres
00:36:20carrés seulement.
00:36:22L'auteur des viols
00:36:23vit donc probablement
00:36:24dans le même secteur.
00:36:28Son terrain de chasse,
00:36:29c'était le domaine
00:36:30universitaire
00:36:31de Grenoble-Saint-Martin-d'Air
00:36:33où il y avait
00:36:34des résidences étudiantes
00:36:36forcément
00:36:36et là,
00:36:37effectivement,
00:36:38il cherchait
00:36:39à suivre,
00:36:40à repérer
00:36:40des jeunes femmes
00:36:41et son autre terrain
00:36:43de chasse,
00:36:44c'était le quartier
00:36:45de l'Île-Verte
00:36:45qui est un quartier
00:36:46plutôt résidentiel,
00:36:48paisible,
00:36:49à Grenoble,
00:36:50près de l'hôpital
00:36:51de Grenoble,
00:36:52un quartier
00:36:53où il y a
00:36:53beaucoup de retraités,
00:36:55de gens,
00:36:55voilà,
00:36:56très paisibles
00:36:56et donc
00:36:57d'étudiantes également
00:36:59qui habitent
00:37:00dans des appartements
00:37:02en location.
00:37:03Dans ce quartier
00:37:04de l'Île-Verte,
00:37:05trois viols
00:37:05ont eu lieu
00:37:06à la même adresse.
00:37:07Pourtant,
00:37:08dès la première agression,
00:37:09la police a mis en place
00:37:10un dispositif
00:37:11pour tenter
00:37:12de coincer
00:37:13le mystérieux violeur.
00:37:14A partir de la première agression,
00:37:17on avait mis en place
00:37:17un dispositif
00:37:18de surveillance.
00:37:20Il y avait des gens
00:37:20dissimulés en haut
00:37:21dans la rue,
00:37:21des gens dissimulés
00:37:22en bas
00:37:22et en pensant
00:37:24que l'auteur des faits
00:37:25allait revenir.
00:37:26Et ça a duré
00:37:27combien de temps,
00:37:27ces planques ?
00:37:29Ça a duré,
00:37:30on peut dire
00:37:30que ça a duré
00:37:31en tout
00:37:31pratiquement deux mois.
00:37:34Mais le soir
00:37:34où il y a eu
00:37:35des agressions,
00:37:36il n'y avait pas
00:37:36de policiers.
00:37:37A chaque fois,
00:37:39le violeur parvient
00:37:39à déjouer
00:37:40les pièges des policiers
00:37:41et fait de nouvelles victimes.
00:37:43Sait-il
00:37:44qu'il est surveillé ?
00:37:45A-t-il décidé
00:37:46de jouer
00:37:46avec les enquêteurs ?
00:37:49Malgré la surveillance
00:37:50des policiers,
00:37:51il revient
00:37:51une nouvelle fois
00:37:52dans le même immeuble.
00:37:53Comme les fois précédentes,
00:37:56il atteint le balcon
00:37:57d'un appartement
00:37:58du premier étage.
00:38:00Ce soir d'été,
00:38:01la porte-fenêtre
00:38:02est ouverte.
00:38:03L'homme s'introduit
00:38:04dans l'appartement
00:38:05de la jeune femme.
00:38:06Celle-ci
00:38:06est encore éveillée.
00:38:09Elle ne trouve pas
00:38:10bien le sommeil.
00:38:11Il est aux alentours
00:38:13de 2h du matin.
00:38:16Elle va fermer
00:38:17la porte-fenêtre
00:38:18qu'elle a laissée ouverte.
00:38:20Et là,
00:38:21dans la pénombre
00:38:22derrière le bain bleu bar
00:38:25de la cuisine,
00:38:27elle voit un homme
00:38:27qui se lève
00:38:29et qui lui dit
00:38:32surtout
00:38:33ne bouge pas.
00:38:37Et qui va malheureusement
00:38:38très rapidement
00:38:39se ruer sur elle
00:38:41avec un couteau
00:38:43allant dans la chambre
00:38:46à coucher
00:38:46et l'étalant
00:38:49sur le lit
00:38:50et lui mettant
00:38:51la pointe
00:38:52du couteau
00:38:53au niveau
00:38:54de la gorge.
00:38:56Lorsque son agresseur
00:38:57est sur elle
00:38:58en train
00:38:58de la caresser,
00:38:59elle se saisit
00:39:00d'une lampe de chevet,
00:39:01frappe son agresseur
00:39:03à plusieurs reprises
00:39:04à la tête
00:39:05avec cette lampe de chevet.
00:39:07Là,
00:39:07l'agresseur est surpris.
00:39:09Elle a mort
00:39:09à son tour au visage
00:39:10au niveau
00:39:10de l'arcade sourcilière.
00:39:12Elle-même
00:39:13le mort
00:39:14à un doigt.
00:39:15Donc il y a vraiment
00:39:16une lutte
00:39:16assez farouche
00:39:18sur la scène
00:39:20de cette agression.
00:39:21Et là,
00:39:22l'agresseur
00:39:23est tellement
00:39:23désarçonné
00:39:24qu'il prend la fuite
00:39:26et il décide
00:39:27de fuir
00:39:27devant la résistance
00:39:29de sa victime.
00:39:30Après cette dernière
00:39:31tentative,
00:39:32le violeur
00:39:33semble avoir
00:39:34pris peur.
00:39:35Les agressions sexuelles
00:39:36s'arrêtent
00:39:37et la police
00:39:38perd sa trace.
00:39:39Mais à l'été 2006,
00:39:41un an
00:39:41après cette dernière
00:39:42agression,
00:39:43le cycle infernal
00:39:44reprend.
00:39:59Alors que le violeur
00:40:01en série
00:40:01semblait avoir
00:40:02cessé ses agressions
00:40:03depuis près d'un an,
00:40:04une nouvelle plainte
00:40:05vient signaler
00:40:06son retour.
00:40:07La victime
00:40:08est une élève
00:40:09infirmière
00:40:10qui habite
00:40:10en Réjardin.
00:40:12Elle explique
00:40:12au policier
00:40:13qu'elle a été
00:40:14agressée
00:40:15chez elle
00:40:15en pleine nuit
00:40:16vers 3h du matin.
00:40:18A son domicile,
00:40:20la police retrouve
00:40:21à nouveau
00:40:21la même trace
00:40:22d'ADN.
00:40:23C'est bien
00:40:24le même agresseur
00:40:25qui refait surface.
00:40:26La surveillance
00:40:30a continué.
00:40:31On a toujours fait
00:40:32une enquête,
00:40:33on a contacté
00:40:34les prisons,
00:40:34on a contacté
00:40:35les hôpitaux psychiatriques.
00:40:38C'est un garçon
00:40:38qui parlait
00:40:39beaucoup de sexe
00:40:40à ses victimes.
00:40:40Donc on a contacté
00:40:41tous les cinémas,
00:40:44les clubs vidéo,
00:40:46les bibliothèques
00:40:47du campus.
00:40:48On a sorti
00:40:49tous les gens
00:40:49qui semblaient avoir
00:40:50entre 25 et 35 ans.
00:40:51Mais 3 mois plus tard,
00:40:54une nouvelle jeune fille
00:40:55est agressée.
00:40:56Cette fois,
00:40:57le violeur a agi
00:40:58sur la voie publique
00:40:59au bord
00:41:00d'un chemin de fer.
00:41:01Mais surtout
00:41:01pour la 1re fois,
00:41:03il était armé
00:41:04d'un pistolet.
00:41:06L'arme
00:41:06sur la tempe
00:41:08est une évolution
00:41:10extrêmement préoccupante
00:41:11dans les actes préparatoires.
00:41:14La police
00:41:16va alors déployer
00:41:18des moyens
00:41:18de plus en plus importants.
00:41:23Donc on avait des gens
00:41:24qui étaient cachés
00:41:25dans des buissons,
00:41:26qui étaient cachés
00:41:27sur des terrains vagues
00:41:28avec des couvertures,
00:41:29des jumelles.
00:41:30On était tous
00:41:31reliés par radio.
00:41:32On avait des gens
00:41:32qui étaient
00:41:33sur des dispositifs
00:41:35d'interception.
00:41:37Et donc on attendait.
00:41:38Chaque fois qu'on voyait
00:41:39quelqu'un
00:41:39qui pouvait correspondre
00:41:40au signalement,
00:41:41il y avait des gens
00:41:41qui intervenaient
00:41:42pour le contrôler.
00:41:44Malgré leurs efforts,
00:41:45les policiers
00:41:46n'obtiennent
00:41:47aucun résultat.
00:41:49Alors les enquêteurs
00:41:49vont aller plus loin.
00:41:51Ils vont décider
00:41:52d'utiliser
00:41:53un appât.
00:41:55C'est-à-dire
00:41:55qu'une collègue
00:41:56de la police judiciaire
00:41:57se promenait
00:42:00sur les lieux,
00:42:01les derniers lieux
00:42:01des méfaits
00:42:03commis
00:42:04par l'individu.
00:42:07Et un soir,
00:42:07alors qu'elle avait
00:42:08traversé plusieurs fois
00:42:09la passerelle du campus,
00:42:11dans les jumelles,
00:42:11on a vu derrière elle
00:42:12quelqu'un
00:42:12qui se dissimulait.
00:42:13Les policiers
00:42:14pensent qu'ils ont
00:42:16trouvé leur homme,
00:42:17qu'ils vont enfin
00:42:18interpeller
00:42:19celui qu'ils recherchent
00:42:20depuis plus d'un an.
00:42:22Alors on a averti
00:42:24tout le monde,
00:42:25mais lui,
00:42:26comme il était
00:42:27très craintif,
00:42:28il s'est rendu compte
00:42:30qu'il y a quelque chose
00:42:31qui n'allait pas,
00:42:31il a enjambé le pont,
00:42:33il a sauté,
00:42:35ensuite il est parti
00:42:35en courant.
00:42:36Le violeur était là,
00:42:38à portée de main
00:42:39et encore une fois,
00:42:40il leur échappe.
00:42:41Et dans les mois
00:42:42qui suivent,
00:42:43d'autres jeunes femmes
00:42:44sont à nouveau agressées.
00:42:46Jusqu'à cette soirée
00:42:47de novembre 2007,
00:42:49près de trois ans
00:42:50après la toute première agression,
00:42:52une étudiante se présente
00:42:53au commissariat
00:42:54pour porter plainte.
00:42:55Elle raconte aux policiers
00:42:56ce qu'elle vient de subir.
00:42:59Depuis quelques mois,
00:43:00elle loue un studio
00:43:01au rez-de-chaussée
00:43:02chez un couple de retraités.
00:43:04Vers 19h30,
00:43:06elle vient de rentrer
00:43:07chez elle
00:43:07et elle fait le ménage
00:43:08lorsqu'un inconnu
00:43:10pénètre dans son appartement.
00:43:12Elle se trouvait
00:43:13en face du miroir
00:43:14situé au-dessus du lavabo
00:43:16lorsqu'elle voit
00:43:18derrière elle
00:43:19un homme
00:43:20cagoulé
00:43:22qui brutalement
00:43:24lui met la main
00:43:24sur le visage
00:43:26et lui
00:43:28pose
00:43:29sur la tempe
00:43:30une arme.
00:43:33Sous la menace
00:43:33de son arme,
00:43:34donc il l'oblige
00:43:34à se déshabiller
00:43:35et il la viole.
00:43:38Il lui a enlevé
00:43:38la cagoule,
00:43:40lui a mis une serviette
00:43:41sur la tête
00:43:43et lui a dit
00:43:44tu attends 10 minutes
00:43:45pour que je puisse
00:43:47m'en aller.
00:43:48Il est parti.
00:43:49L'agression aura duré
00:43:51un quart d'heure.
00:43:52Encore une fois,
00:43:53la victime n'a pas vu
00:43:54son agresseur.
00:43:55La police scientifique
00:43:56se rend sur place
00:43:57et ratisse minutieusement
00:43:58le studio de la jeune femme
00:44:00à la recherche
00:44:01d'un nouvel indice.
00:44:02Pendant plusieurs heures,
00:44:05plus d'une dizaine
00:44:05d'heures,
00:44:06centimètres carrés
00:44:07par centimètres carrés,
00:44:08ils épluchent carrément
00:44:11l'appartement
00:44:11pour trouver
00:44:12cette empreinte
00:44:13digitale
00:44:14qu'ils vont réussir
00:44:15à trouver
00:44:16dans la salle de bain
00:44:16et c'est cette empreinte
00:44:18qui va les mener
00:44:19au violeur en serré.
00:44:22Jusqu'à présent,
00:44:23le violeur a pris soin
00:44:24d'effacer
00:44:25toutes ses empreintes
00:44:26mais cette fois-ci,
00:44:27il s'est montré
00:44:28moins vigilant.
00:44:29Cette découverte
00:44:30est déterminante
00:44:32car les enquêteurs
00:44:33vont pouvoir
00:44:34exploiter
00:44:34un autre fichier,
00:44:36celui des empreintes
00:44:37digitales.
00:44:38L'empreinte
00:44:39a été référencée
00:44:40neuf ans plus tôt.
00:44:42Un homme
00:44:42avait été interpellé
00:44:43pour une affaire
00:44:44d'exhibition
00:44:45mais à l'époque,
00:44:46il n'y avait pas
00:44:47de prélèvement ADN.
00:44:49Après plus de deux ans
00:44:50et demi de recherche,
00:44:51les enquêteurs
00:44:52mettent enfin un nom
00:44:53sur l'identité
00:44:53du suspect,
00:44:55Mourad Jamra.
00:44:55En 1998,
00:44:59il va commettre
00:45:00des actes
00:45:01d'exhibition sexuelle
00:45:03et de voyeurisme
00:45:04et là,
00:45:06il y a son empreinte
00:45:07digitale
00:45:08qui va être
00:45:09enregistrée
00:45:10par les services
00:45:10de police.
00:45:11Une fois identifié,
00:45:13le violeur présumé
00:45:14est arrêté
00:45:15sur son lieu de travail
00:45:16dans la banlieue
00:45:17grenobloise.
00:45:18Il est placé
00:45:19en garde à vue.
00:45:20La police
00:45:20perquisitionne
00:45:21son domicile
00:45:22et découvre
00:45:23de nombreux éléments
00:45:24troublants.
00:45:25sur son ordinateur
00:45:26des milliers
00:45:27de photos
00:45:27et de vidéos
00:45:28pornographiques.
00:45:29Mais surtout
00:45:30dans sa voiture,
00:45:31un couteau,
00:45:32une cagoule
00:45:32et un pistolet factice.
00:45:35Trop d'éléments
00:45:35qui le confondent
00:45:36et qui poussent
00:45:37le suspect
00:45:38à passer aux aveux.
00:45:39Il a reconnu
00:45:42en grande partie
00:45:43tous les faits
00:45:43qui lui étaient reprochés.
00:45:45Il était bien obligé
00:45:46de le faire
00:45:46puisque l'ADN,
00:45:48son ADN
00:45:48était présent
00:45:49sur la plupart
00:45:50des scènes de viol
00:45:51ou d'agression sexuelle.
00:45:52Au total,
00:45:53pendant près de 3 ans,
00:45:55cet homme
00:45:55aurait agressé sexuellement
00:45:5622 jeunes femmes.
00:45:58Comment a-t-il pu agir
00:46:00sans être repéré ?
00:46:01C'est peut-être
00:46:01son profil banal
00:46:03qui lui aurait permis
00:46:04de sévir
00:46:05en toute discrétion.
00:46:06car s'il était
00:46:07violeur la nuit,
00:46:08le jour,
00:46:09c'était surtout
00:46:09un homme
00:46:10au-dessus
00:46:11de tout soupçon.
00:46:21Le violeur présumé
00:46:22recherché depuis
00:46:24des mois
00:46:24par la police judiciaire
00:46:25est avant tout
00:46:26un homme
00:46:27insoupçonnable
00:46:28en apparence.
00:46:29Il est ingénieur
00:46:30en informatique
00:46:31dans une grande entreprise
00:46:33de la banlieue
00:46:33grenobloise.
00:46:36Sur le plan professionnel,
00:46:40monsieur tout le monde,
00:46:41bien sous tout rapport,
00:46:43brillant intellectuellement,
00:46:45ingénieur,
00:46:47passionné d'études.
00:46:49Il a mis au point
00:46:49certaines solutions techniques
00:46:51dans le cadre
00:46:51de son boulot
00:46:52qui encore aujourd'hui
00:46:53sont utilisées
00:46:54dans l'entreprise.
00:46:57Très apprécié
00:46:58au sein de son entreprise,
00:47:00il est reconnu
00:47:01pour son travail
00:47:02et considéré
00:47:03comme un bon camarade.
00:47:04Je garde le souvenir
00:47:05d'un collègue de travail,
00:47:08d'un bon collègue de travail
00:47:09avec qui, je vous dis,
00:47:10j'ai passé des bons moments
00:47:11de rigolade,
00:47:14de discussion
00:47:15sur tout un tas
00:47:16d'autres sujets
00:47:17et avec un petit côté,
00:47:18c'est sûr, dragueur.
00:47:20Lorsqu'une femme
00:47:21entrait dans son champ
00:47:21de vision,
00:47:22il oubliait la conversation
00:47:24et il prenait
00:47:25un air rêveur
00:47:26et il la regardait.
00:47:27Et éventuellement,
00:47:28effectivement,
00:47:28il avait ce commentaire
00:47:29mais qui était très...
00:47:32qu'il disait
00:47:32qu'est-ce qu'elle est belle,
00:47:34tout simplement.
00:47:35Marié et père de famille,
00:47:37Mourad vit une existence
00:47:38tranquille et bien rangée.
00:47:41Il se partage
00:47:42entre son travail
00:47:43et sa vie de famille.
00:47:4413 ans plus tôt,
00:47:46il a rencontré son épouse
00:47:47sur les bancs
00:47:48de la faculté de science
00:47:49alors qu'ils se préparaient
00:47:51tous les deux
00:47:51à devenir ingénieur informaticien.
00:47:54La jeune femme
00:47:54est tombée sous son charme.
00:47:56Il savait plein de choses.
00:47:58Il n'était...
00:47:59Pour moi,
00:48:00il représentait aussi
00:48:02une forme de réussite.
00:48:03C'est-à-dire qu'il avait fait
00:48:04des études
00:48:06alors qu'il avait des parents
00:48:07qui n'en avaient pas fait.
00:48:10Il avait fait
00:48:12une classe préparatoire.
00:48:13Il avait fait des maths,
00:48:15de la physique.
00:48:16Il s'intéressait à plein de choses.
00:48:18Il faisait du sport.
00:48:20Pour moi,
00:48:20c'était tout un tas
00:48:21d'arguments positifs.
00:48:23C'était le couple idéal.
00:48:27Le français moyen idéal.
00:48:30Bonne situation,
00:48:32revenu confortable,
00:48:33famille équilibrée,
00:48:34a priori.
00:48:36Le couple emménage à Grenoble
00:48:38mais très rapidement,
00:48:40leurs relations se détériorent.
00:48:43Quand on a eu
00:48:45notre premier enfant,
00:48:47ça a été beaucoup plus dur.
00:48:48C'est là qu'il a commencé
00:48:49à me dire qu'il est étouffé.
00:48:53qu'il avait besoin de sortir,
00:48:54etc.
00:48:56Puis c'est allé crescendo.
00:48:58Ça a donné l'enfer.
00:49:00C'était dispute sur dispute.
00:49:02En particulier,
00:49:03à partir du deuxième enfant,
00:49:05on a commencé à parler
00:49:06très régulièrement
00:49:08de séparation.
00:49:09Tout le temps,
00:49:10tout le temps.
00:49:10C'était toujours
00:49:11on se disputait pour tout.
00:49:12Mourad et son épouse
00:49:14vont pourtant avoir
00:49:15un troisième enfant.
00:49:17Mais Mourad s'éloigne
00:49:18et passent ses soirées
00:49:19sur des sites de rencontres
00:49:21sur Internet.
00:49:22Vous savez qu'il s'était
00:49:23inscrit sur Mythique ?
00:49:24Il m'en avait parlé
00:49:25au cours d'une conversation.
00:49:27Qu'est-ce qu'il avait dit ?
00:49:28Il avait besoin
00:49:29de prendre l'air un petit peu
00:49:30toujours par rapport
00:49:31à cette histoire
00:49:31de son couple.
00:49:36Lorsqu'il n'est pas
00:49:36devant son ordinateur,
00:49:38Mourad sort le soir.
00:49:40De plus en plus souvent,
00:49:42il dit qu'il va courir.
00:49:43Quand à la fin,
00:49:45il me disait oui,
00:49:46j'ai envie d'aller faire
00:49:47du sport,
00:49:47j'ai envie d'aller faire
00:49:48un jogging,
00:49:49je vais aller faire
00:49:49un jogging,
00:49:50je lui dis bah vas-y,
00:49:52vas-y.
00:49:53Je m'occupais des enfants.
00:49:54Alors il y a un moment
00:49:55où on se dit qu'est-ce
00:49:56qu'on fait ?
00:49:58Est-ce qu'on peut
00:49:58retenir un adulte ?
00:50:00Des soirées sportives
00:50:04qui s'éternisent.
00:50:07Progressivement,
00:50:08Mourad finit par disparaître
00:50:10des nuits entières.
00:50:13Il y avait des fois
00:50:14où je ne le voyais pas partir.
00:50:17C'est-à-dire que je dormais
00:50:17puis je me réveillais
00:50:18en pleine nuit
00:50:19et je voyais qu'il n'était pas là.
00:50:21Puis là,
00:50:21il y a eu des nuits blanches,
00:50:24des nuits blanches
00:50:24à tourner dans l'appartement
00:50:26parce que ce que je faisais,
00:50:27c'est que je vérifiais
00:50:28s'il était bien
00:50:28quelque part dans l'appartement.
00:50:32Et des fois,
00:50:32il rentrait comme ça
00:50:33à 3h du mat,
00:50:34je restais comme ça
00:50:34devant la fenêtre à guetter.
00:50:36Et là, même,
00:50:37il y a eu des fois
00:50:38où il rentrait
00:50:39où on me disait
00:50:39mais non,
00:50:40mais j'étais là
00:50:41et tu ne m'as pas vue.
00:50:43Il ne donnait pas d'explication.
00:50:44C'est-à-dire,
00:50:45c'est comme si vous parliez
00:50:45à un mur.
00:50:47T'étais où ?
00:50:48T'as une maîtresse ?
00:50:49Qu'est-ce que tu fais dehors ?
00:50:50Pourquoi tu sors ?
00:50:53Je fais ce que je veux.
00:50:54Je suis libre.
00:50:57J'avais envie de me balader.
00:51:00J'avais envie de courir.
00:51:01Pendant toutes ces nuits,
00:51:04dans les rues
00:51:04de Saint-Martin-d'Air
00:51:05et de Grenoble,
00:51:07Mourad Jamra
00:51:07aurait donc été
00:51:08en train d'agresser
00:51:09deux jeunes femmes.
00:51:10Au moment de son arrestation,
00:51:12les policiers
00:51:13informent son épouse
00:51:14qui tombe des nues.
00:51:17Je me dis,
00:51:18vous savez,
00:51:18madame,
00:51:20votre mari
00:51:20est impliqué
00:51:21dans des viols.
00:51:23À ce moment-là,
00:51:24on rentre
00:51:24dans un cauchemar.
00:51:27Elle comprend
00:51:27à ce moment-là
00:51:28que le jogging,
00:51:30le soir
00:51:31ou le matin
00:51:31de bonne heure
00:51:32ou la nécessité
00:51:33de sortir
00:51:35de l'appartement
00:51:36parce que,
00:51:37rapportait-elle,
00:51:38il étouffait
00:51:39et il fallait
00:51:39qu'il sorte
00:51:40et qu'il aille
00:51:42à l'extérieur.
00:51:44Eh bien,
00:51:44tout ça prend un visage,
00:51:45celui malheureusement,
00:51:47des agressions.
00:51:48Effondrée
00:51:49par ce qu'elle vient
00:51:50d'apprendre,
00:51:51anéantie,
00:51:52la femme de Mourad Jamra
00:51:53s'empresse
00:51:54de demander le divorce.
00:51:56Elle laisse
00:51:56son ex-mari
00:51:58face à la justice.
00:52:00Fin mars 2011,
00:52:09le procès
00:52:09de Mourad Jamra
00:52:10s'ouvre
00:52:11devant la cour
00:52:11d'assises
00:52:12de Grenoble.
00:52:1319 des 22 victimes
00:52:15se sont constituées
00:52:16parties civiles,
00:52:1719 femmes
00:52:18qui accusent
00:52:19un seul
00:52:20et même homme.
00:52:22Des viols,
00:52:23il y en a,
00:52:23mais des violeurs
00:52:25en série
00:52:25et un tel carnage
00:52:27au niveau
00:52:28du nombre
00:52:28de victimes,
00:52:29c'est exceptionnel.
00:52:31Pour la première fois,
00:52:33les victimes
00:52:33découvrent le visage
00:52:34de leur agresseur
00:52:35présumé.
00:52:36Cette fois-ci,
00:52:37ni cagoule,
00:52:38ni couteau.
00:52:39Mourad Jamra
00:52:40apparaît
00:52:40comme un père
00:52:41de famille,
00:52:42un ingénieur
00:52:43bien installé
00:52:44dans la vie.
00:52:44Ça bouscule
00:52:48les idées reçues
00:52:49sur les pensifs
00:52:53de ce que doit être
00:52:55une personne
00:52:55qui agresse
00:52:57et qui viole
00:52:57et c'est vrai
00:52:59que c'est assez déroutant.
00:53:01Mourad Jamra
00:53:01se présente seul
00:53:02à son procès.
00:53:04Aucun membre
00:53:04de sa famille
00:53:05n'est là,
00:53:06aucun proche
00:53:07non plus.
00:53:08L'homme se révèle
00:53:09extrêmement froid
00:53:10et d'une intelligence
00:53:11redoutable.
00:53:12C'est un homme
00:53:15qui analyse beaucoup,
00:53:18qui calcule beaucoup,
00:53:19un collectionneur
00:53:21qui raisonne,
00:53:24qui raisonne beaucoup
00:53:25sur ses actes,
00:53:28mais chez qui
00:53:30on ne perçoit
00:53:32malheureusement
00:53:32aucun affect,
00:53:36aucun sentiment.
00:53:37Même s'il dit,
00:53:39s'il parle,
00:53:40s'il dit qu'il comprend,
00:53:41on ne sent pas
00:53:42véritablement
00:53:43de compassion
00:53:43dans ce qu'il dit.
00:53:44Il l'a dit lui-même,
00:53:45c'est un handicapé
00:53:46des émotions.
00:53:49Voilà,
00:53:49c'est un handicapé
00:53:50des émotions.
00:53:51Il ne ressent rien,
00:53:53il ne pense qu'à lui,
00:53:54c'est assez évident.
00:53:56Et il n'avait
00:53:58même pas conscience,
00:53:59même pas conscience
00:54:01que ça pouvait
00:54:02faire mal à quelqu'un.
00:54:04Pendant son procès,
00:54:05Mourad Jamra refuse
00:54:06de revenir en détail
00:54:08sur les faits.
00:54:08il préfère approuver
00:54:10les témoignages
00:54:10des victimes
00:54:11que de rendre compte
00:54:13de ses actes.
00:54:15Il dit,
00:54:15je ne me souviens plus
00:54:16vraiment.
00:54:18Mais si elles le disent,
00:54:19c'est que j'ai dû
00:54:20l'avoir fait.
00:54:22S'il refuse de raconter
00:54:23ses agressions,
00:54:25Mourad Jamra
00:54:25reconnaît en revanche
00:54:26être un rôdeur
00:54:27qui cherche à assouvir
00:54:29ses pulsions.
00:54:30C'était un véritable
00:54:31chasseur,
00:54:32un prédateur
00:54:33à l'affût
00:54:34pour essayer
00:54:35effectivement
00:54:36de satisfaire
00:54:37ce fantasme
00:54:38qui était
00:54:38de toucher
00:54:40ces jeunes femmes
00:54:41sur lesquelles
00:54:42il fantasmait
00:54:43et ensuite
00:54:44de ressentir
00:54:44comme il le disait
00:54:45une odeur
00:54:46qui pouvait
00:54:47satisfaire
00:54:48tous ces fantasmes.
00:54:50Si Mourad Jamra
00:54:51reconnaît être
00:54:51un rôdeur,
00:54:52il affirme aussi
00:54:53être victime
00:54:54de ses propres pulsions.
00:54:56Des pulsions
00:54:57qu'il serait
00:54:58incapable de contrôler.
00:54:59Je passais des heures
00:55:04dans mon appartement
00:55:05en me disant
00:55:06« Non,
00:55:07il ne faut pas
00:55:07que tu sortes. »
00:55:09Et quand je sortais,
00:55:10je ne me posais
00:55:11plus aucune question.
00:55:13La logique,
00:55:14c'était
00:55:14je souffre
00:55:16d'un besoin
00:55:17irrépressible
00:55:18et je suis
00:55:19ce qui serait
00:55:19presque de l'ordre
00:55:20de la contrainte
00:55:21en vérité.
00:55:21C'est comme ça
00:55:22qu'il se présentera
00:55:24et que du coup,
00:55:25il pouvait passer
00:55:25des nuits entières
00:55:26à errer un petit peu
00:55:27dans ses quartiers
00:55:28à la recherche
00:55:28de sa proie.
00:55:29Il y en a qui sont addicts
00:55:30à la boisson,
00:55:31d'autres qui sont addicts
00:55:32à la drogue
00:55:34et lui,
00:55:35il est addict
00:55:36aux relations
00:55:37sexuelles forcées.
00:55:39Mais il n'est pas pervers.
00:55:43Oui,
00:55:44c'est ce que lui a dit.
00:55:45Il n'était pas pervers
00:55:47et qu'il était juste
00:55:47addict.
00:55:48incapable de maîtriser
00:55:51la bête qui est en lui.
00:55:56Pour trouver ses proies,
00:55:58Mourad Jamra
00:55:59aurait établi
00:56:00des règles
00:56:00pour ne pas être arrêté.
00:56:02Un scénario pensé,
00:56:04réfléchi.
00:56:05Il dit
00:56:06s'être toujours déplacé
00:56:07à pied,
00:56:08considérant la voiture
00:56:09comme trop risquée
00:56:10à cause
00:56:11des contrôles routiers.
00:56:13Il déclare également
00:56:14ne pas avoir utilisé
00:56:15le tramway
00:56:15pour éviter
00:56:17les caméras
00:56:17de vidéosurveillance.
00:56:19Afin de ne pas être repéré,
00:56:21il ne prenait
00:56:22jamais son portable.
00:56:24Sa théorie
00:56:25des pulsions incontrôlées
00:56:26ne convainc
00:56:27donc personne.
00:56:29L'homme
00:56:29serait ainsi parvenu
00:56:31à échapper
00:56:31au service de police
00:56:32pendant près de 3 ans.
00:56:36Lui dira
00:56:37à plusieurs reprises
00:56:38que non,
00:56:39c'était le hasard,
00:56:40mais bon,
00:56:41le hasard
00:56:42avec autant de victimes,
00:56:43ça semble quand même
00:56:43assez difficile
00:56:44à croire
00:56:47puisqu'effectivement
00:56:48il tombe toujours
00:56:49sur des jeunes filles
00:56:51qui sont seules.
00:56:52c'est vrai
00:56:53que cette thèse
00:56:54du hasard
00:56:55et de la personne
00:56:56qui rôderait
00:56:57simplement
00:56:57à mon sens
00:56:59est un petit peu
00:57:00courte.
00:57:02Les experts psychiatres
00:57:03nous ont tous dit
00:57:04que sa responsabilité pénale
00:57:06était totale.
00:57:08En d'autres termes,
00:57:09ses pulsions,
00:57:11il pouvait
00:57:11à chaque fois
00:57:12dire non.
00:57:15Mourad Jamra
00:57:15a finalement été condamné
00:57:17à 20 ans
00:57:17de réclusion criminelle
00:57:19assortie
00:57:20d'une surveillance électronique
00:57:22pendant une période
00:57:23de 10 ans
00:57:24après sa sortie.
00:57:25La peine maximale
00:57:27pour ce genre de crime.
00:57:28Mais le violeur
00:57:29a fait appel
00:57:30de cette condamnation.
00:57:31une série de meurtres
00:57:49mystérieux
00:57:50dans un même département.
00:57:52Entre 1986
00:57:53et 2005,
00:57:549 jeunes femmes
00:57:56âgées de 13 à 22 ans
00:57:57sont assassinées
00:57:58en Saône-et-Loire.
00:57:59plusieurs corps
00:58:00sont retrouvés
00:58:01dans des rivières,
00:58:02d'autres sont abandonnés
00:58:03en plein champ.
00:58:05Certaines filles
00:58:06sont tuées
00:58:07à coups de couteau,
00:58:08d'autres victimes
00:58:09de strangulations.
00:58:10Les modes opératoires
00:58:11sont différents.
00:58:12La succession d'actes
00:58:14laisse planer
00:58:15la thèse
00:58:16d'un tueur en série.
00:58:18On a un certain nombre
00:58:19de points communs
00:58:20qu'on doit travailler
00:58:21pour regarder
00:58:22si on ne se trouve pas
00:58:23devant un multirécidiviste.
00:58:25Les enquêtes s'enlisent.
00:58:26Quelques personnes
00:58:27sont suspectées,
00:58:29mais aucun élément probant
00:58:30ne permet
00:58:31l'arrestation
00:58:32de coupables.
00:58:34Au fil du temps,
00:58:35ces affaires
00:58:36non élucidées
00:58:37sont classées.
00:58:41Le temps passe
00:58:43et après,
00:58:44un jour ou l'autre,
00:58:45on vous dit
00:58:45vous avez votre dossier
00:58:46d'ancien.
00:58:48Devant le nombre
00:58:49de cas non résolus,
00:58:51les familles
00:58:51des victimes
00:58:52dénoncent
00:58:53des enquêtes
00:58:54bâclées
00:58:54et pointent
00:58:55les dysfonctionnements
00:58:57de la justice.
00:58:59C'est un vrai gros ratage
00:59:00pour la justice.
00:59:03Cette série de crimes
00:59:04débute en 1986
00:59:06au Creusot
00:59:07avec la disparition
00:59:08d'une jeune collégienne
00:59:09de 16 ans,
00:59:10Christelle Maïry.
00:59:11Ce jeudi 18 décembre 1986,
00:59:24en milieu de journée,
00:59:25Marie Pichon
00:59:26regagne son domicile
00:59:27dans cette cité
00:59:28du Creusot.
00:59:30Elle est censée
00:59:30déjeuner
00:59:31avec ses deux filles,
00:59:33mais Christelle,
00:59:33la plus jeune,
00:59:34n'est pas rentrée.
00:59:36La mère de famille
00:59:37s'inquiète,
00:59:38sa fille devait sortir
00:59:39du collège
00:59:40à 11 heures.
00:59:41Une heure plus tard,
00:59:42elle n'est toujours
00:59:43pas à la maison.
00:59:45J'ai téléphoné
00:59:46à l'école.
00:59:49Après,
00:59:50bon,
00:59:50je ne la trouvais plus.
00:59:52On ne trouvait pas
00:59:53sa trace ni rien.
00:59:54Donc,
00:59:55partout,
00:59:56personne ne l'avait vue.
00:59:58Jusqu'à je prends
00:59:58la voiture,
00:59:59je ne savais pas
01:00:00si c'était le commissariat
01:00:01ou la gendarmerie.
01:00:02Marie Pichon
01:00:03se rend alors
01:00:04au commissariat
01:00:05signaler
01:00:05la disparition
01:00:06de sa fille.
01:00:10Ma fille
01:00:10n'est pas rentrée
01:00:11à l'école,
01:00:11il s'est passé
01:00:12quelque chose.
01:00:14C'est ça.
01:00:15Il faut me la retrouver
01:00:17parce que je ne sais pas,
01:00:18ce n'est pas normal
01:00:18qu'elle ne soit pas rentrée.
01:00:19On m'a dit,
01:00:20bon,
01:00:20elle a peut-être
01:00:20fait une fugue.
01:00:23Je dis,
01:00:23non.
01:00:24Les services de police
01:00:25ont fait
01:00:25une première investigation,
01:00:27des patrouilles
01:00:27sont allées en ville,
01:00:30ont refait le trajet
01:00:31qu'empruntait
01:00:33cette jeune fille.
01:00:35Le collège
01:00:36de la jeune fille
01:00:37de 16 ans
01:00:37est situé
01:00:38à moins d'un kilomètre
01:00:39du domicile familial.
01:00:41D'habitude,
01:00:42il faut une quinzaine
01:00:43de minutes à pied
01:00:44à Christelle
01:00:45pour rentrer chez elle.
01:00:47Mais la jeune fille
01:00:47reste introuvable.
01:00:50Quelques heures plus tard,
01:00:51dans le même quartier,
01:00:52une découverte
01:00:53met un terme
01:00:54aux recherches.
01:00:55La fille
01:00:56d'André
01:00:56vient de découvrir
01:00:57une jeune femme
01:00:58inanimée
01:00:59dans les sous-sols
01:01:00de cet immeuble.
01:01:01C'est lui
01:01:02qui a appelé
01:01:02les pompiers.
01:01:03Il y a un pompier
01:01:04qui a levé son col
01:01:05comme ça,
01:01:06qui lui a dit
01:01:07qu'il faut appeler
01:01:07le journal
01:01:08de la tassinat.
01:01:10Parce qu'il y avait
01:01:10un bras
01:01:11qui était serré.
01:01:15Les policiers
01:01:16font tout de suite
01:01:17le rapprochement
01:01:17avec la disparition
01:01:19de l'adolescente.
01:01:20Après quelques vérifications,
01:01:22leur soupçon
01:01:23se confirme,
01:01:24le corps retrouvé
01:01:25est bien
01:01:26celui de Christelle Maïry.
01:01:29A première vue,
01:01:29la collégienne
01:01:30de 16 ans
01:01:31a été étranglée.
01:01:33Mais l'autopsie
01:01:34va révéler
01:01:35une autre cause
01:01:36de la mort.
01:01:37À l'autopsie,
01:01:38il s'est avéré
01:01:38que la mort
01:01:40est due
01:01:41non pas
01:01:42à la strangulation,
01:01:43mais est due
01:01:44aux coups de couteau
01:01:45dont plusieurs
01:01:46d'entre eux
01:01:47étaient de toute façon
01:01:48mortels.
01:01:48On apprendra
01:01:49effectivement
01:01:50après,
01:01:51quelques jours après
01:01:52qu'en fait,
01:01:53Christelle Maïry
01:01:54a effectivement été
01:01:54sauvagement assassinée
01:01:55de 33 coups de couteau.
01:01:57Des coups de couteau
01:01:58assénée à l'adolescente
01:02:00en pleine journée
01:02:01dans un quartier
01:02:02résidentiel.
01:02:04Les policiers ont du mal
01:02:05à recueillir des témoignages.
01:02:07Seul le facteur
01:02:08se rappelle
01:02:09avoir vu
01:02:10quelque chose
01:02:10d'inhabituel.
01:02:11Le facteur a été entendu
01:02:15dès le début
01:02:16des investigations
01:02:17et il a dit
01:02:18qu'à peu près
01:02:20dans le créneau
01:02:21horaire
01:02:21où a été tué
01:02:22Christelle Maïry,
01:02:24il a effectivement
01:02:25été bousculé
01:02:26par un jeune homme
01:02:27qu'il ne connaissait pas,
01:02:29qui ne lui a rien dit
01:02:30de spécial,
01:02:31qui courait
01:02:32et qui est parti
01:02:33en bousculant.
01:02:34Il a donné une description
01:02:35relativement
01:02:36précise
01:02:38et à la fois
01:02:38assez banale
01:02:39de ce jeune homme
01:02:41qui l'aurait bousculé.
01:02:43Une description
01:02:44qui ne permet pas
01:02:45d'identifier un suspect.
01:02:47Les policiers
01:02:48ne parviennent pas
01:02:49à obtenir
01:02:50de nouveaux témoignages.
01:02:53C'est une enquête
01:02:54criminelle
01:02:55qui est difficile
01:02:57parce que sur place
01:02:58il n'y avait aucun indice,
01:02:59il n'y avait aucun témoin.
01:03:00Personne n'a rien pu dire
01:03:01au moment des faits
01:03:03ou juste après
01:03:03pu donner un signalement
01:03:06de quelqu'un qui rôdait
01:03:07ou de choses
01:03:08un peu inhabituelles
01:03:09qui se sont passées
01:03:10dans le quartier.
01:03:11Donc il n'y avait
01:03:11strictement aucun élément.
01:03:13Un jeune homme
01:03:14est pourtant suspecté.
01:03:16Il s'appelle
01:03:17Michel Barthelot.
01:03:19C'est un garçon
01:03:19du quartier
01:03:20que Christelle fréquentait
01:03:22à l'époque.
01:03:23Le petit ami
01:03:24est immédiatement
01:03:25interpellé
01:03:26et entendu.
01:03:28Il est suspect
01:03:28parce que
01:03:29c'est le petit copain
01:03:31et qu'une fâcherie
01:03:33amoureuse aussi
01:03:34ou une séparation
01:03:35aurait pu mal tourner
01:03:36et que
01:03:37comme dans la plupart
01:03:39des crimes
01:03:39les enquêteurs
01:03:40se tournent vers
01:03:41les proches
01:03:42dans la plupart des cas.
01:03:43Donc ça l'a beaucoup
01:03:44blessé
01:03:45et meurtri aussi
01:03:46ce jeune homme.
01:03:48Cette hypothèse
01:03:49se révèle finalement
01:03:50peu probable.
01:03:51Le jeune homme
01:03:52est rapidement
01:03:52mis hors de cause
01:03:54car Michel
01:03:55a un alibi.
01:03:58Ça ne pouvait pas être lu
01:03:59c'était impossible
01:04:00mais il n'a pas pu faire
01:04:01l'aller-retour
01:04:01dans la matinée.
01:04:02les enquêteurs
01:04:05à l'époque
01:04:05sont allés
01:04:05le chercher
01:04:06à Dijon.
01:04:07Ce n'était pas possible
01:04:08ça y est
01:04:08jamais on l'a soupçonné
01:04:09et puis
01:04:09je veux dire
01:04:11même
01:04:13Michel
01:04:14il était vraiment
01:04:16amoureux d'elle
01:04:16quoi donc
01:04:17ça a été dur
01:04:19pour lui aussi.
01:04:20Une fois
01:04:21cette piste
01:04:21écartée
01:04:22les enquêteurs
01:04:23se retrouvent
01:04:24dans une impasse.
01:04:25Mais deux mois
01:04:26après le meurtre
01:04:27une découverte
01:04:28laisse entrevoir
01:04:29une avancée.
01:04:30l'arme du crime
01:04:31aurait été retrouvée.
01:04:34Il a été
01:04:35découvert
01:04:36à un endroit
01:04:36un peu stratégique
01:04:37parce que
01:04:38c'était
01:04:39le
01:04:40sur
01:04:41le
01:04:41le trajet
01:04:43qu'a dû
01:04:44sans doute
01:04:45utiliser
01:04:46le meurtrier
01:04:47entre
01:04:47le lieu
01:04:48où il a tué
01:04:49Christian Maury
01:04:50et puis son lieu
01:04:51de fuite
01:04:52pour partir
01:04:53du quartier.
01:04:54Il était retrouvé
01:04:55un couteau
01:04:55quoi
01:04:55mais sans
01:04:56la moindre trace
01:04:59de sang
01:05:00il était retrouvé
01:05:01un couteau
01:05:01assez neutre
01:05:03en fait.
01:05:05Mais ce couteau
01:05:06retrouvé
01:05:07deux mois
01:05:07après le meurtre
01:05:08est-il bien
01:05:09l'arme du crime ?
01:05:11Pour en avoir
01:05:11la preuve
01:05:12les enquêteurs
01:05:13le font analyser.
01:05:17Les plaies
01:05:17causées par le couteau
01:05:19que présentait
01:05:20Christian Maury
01:05:20étaient parfaitement
01:05:22compatibles
01:05:22avec l'aspect
01:05:24de l'arme
01:05:25qui a été retrouvée.
01:05:26Mais faute
01:05:28d'empreintes
01:05:28récentes
01:05:29les analyses
01:05:30ne permettent pas
01:05:31d'identifier
01:05:32le propriétaire
01:05:33du couteau.
01:05:34Pas d'autres éléments
01:05:35pas de témoins
01:05:36au fil des mois
01:05:38l'enquête
01:05:38s'enlise.
01:05:41Au début
01:05:42ils mènent
01:05:42leur enquête
01:05:43j'ai leur visite
01:05:44quelques fois
01:05:45Madame Bichon
01:05:46c'est sûr
01:05:47on va vous l'arrêter
01:05:47et tout
01:05:48j'ai dit
01:05:49oui mais dépêchez-vous
01:05:50enfin je sais plus
01:05:51on va l'arrêter
01:05:52mais ne craignez pas
01:05:53au bout de 6 mois
01:05:54à peine 6 mois
01:05:55je n'ai plus de nouvelles
01:05:56de personne.
01:06:01Progressivement
01:06:01le dossier
01:06:02Christelle Maury
01:06:03est délaissé
01:06:04et 3 ans plus tard
01:06:05en 1990
01:06:07la justice
01:06:08classe l'affaire.
01:06:10Le juge
01:06:11en charge du dossier
01:06:12prononce un non-lieu.
01:06:14Il n'y a pas
01:06:14d'éléments
01:06:14véritablement nouveaux
01:06:16qui conduisent
01:06:17à mettre
01:06:18une personne
01:06:19en garde à vue
01:06:19et puis ensuite
01:06:20à le mettre
01:06:21en examen
01:06:21effectivement
01:06:21et le dossier
01:06:23s'est clôturé
01:06:24par un non-lieu
01:06:25après 4-5 ans
01:06:27d'enquête initiale.
01:06:29Informé
01:06:30de la décision
01:06:31la famille
01:06:32de Christelle
01:06:32ne se fait alors
01:06:33plus beaucoup
01:06:34d'illusions.
01:06:37Pour moi
01:06:37tout est fini
01:06:38non-lieu
01:06:39pour moi
01:06:39ce mot là
01:06:40voulait dire ça
01:06:42qu'il n'y avait plus rien
01:06:43je ne sais pas
01:06:44ça y est
01:06:45tout est fini
01:06:46on ne saura pas
01:06:46la vérité.
01:06:47Mais le classement
01:06:49de l'affaire
01:06:50a une autre conséquence
01:06:51un non-lieu
01:06:52entraîne
01:06:53quelques années
01:06:54plus tard
01:06:54la destruction
01:06:55des scellés
01:06:56et donc
01:06:57de l'arme
01:06:58du crime.
01:06:59Dès 1990
01:07:00la justice
01:07:01fait donc
01:07:02une croix
01:07:03sur cette enquête
01:07:04le meurtre
01:07:05de Christelle Maïry
01:07:06aurait dû
01:07:07rester à jamais
01:07:08une énigme
01:07:08un crime
01:07:09non élucidé
01:07:10comme plusieurs autres
01:07:12en Saône-et-Loire
01:07:13car depuis 20 ans
01:07:15plusieurs meurtres
01:07:16ont ensanglanté
01:07:17le département
01:07:18au total
01:07:26pas moins
01:07:27de 4 jeunes femmes
01:07:28sont tuées
01:07:29en quelques mois
01:07:30en Saône-et-Loire
01:07:31entre l'automne 1986
01:07:33et l'été 1987
01:07:36c'est tout d'abord
01:07:37Sylvie Aubert
01:07:3822 ans
01:07:39qui disparaît
01:07:40près de Chalon-sur-Saône
01:07:41un mois
01:07:42avant le meurtre
01:07:43de Christelle Maïry
01:07:44Sylvie Aubert
01:07:45cette jeune caissière
01:07:46de mammouth
01:07:47en région chalonaise
01:07:48qui se rendait
01:07:49à son travail
01:07:49chaque jour
01:07:50avec sa mobilette
01:07:51moto-bécan
01:07:52et qui un soir
01:07:54lorsque ses parents
01:07:55n'attendaient
01:07:56n'est jamais rentrée
01:07:57le lendemain
01:07:58on retrouve sa moto
01:08:00au bord d'une route
01:08:01mais aucune trace
01:08:02de Sylvie Aubert
01:08:03son corps
01:08:05est découvert
01:08:055 mois plus tard
01:08:06dans une petite rivière
01:08:08à 30 km
01:08:09au nord de Chalon-sur-Saône
01:08:11son crime
01:08:12reste aujourd'hui
01:08:13toujours non élucidée
01:08:15puis c'est l'autoroute
01:08:17Assis
01:08:18qui devient le théâtre
01:08:19de plusieurs crimes
01:08:20en particulier
01:08:22cette aire d'autoroute
01:08:23près de Mâcon
01:08:24une aire de repos
01:08:26où une première victime
01:08:27avait déjà été découverte
01:08:29en 1983
01:08:30sur la même aire d'autoroute
01:08:33on a au moins 3 agressions
01:08:35graves signalées
01:08:36la première victime
01:08:37c'est en 1983
01:08:38elle est laissée pour morte
01:08:40on ne sait même pas
01:08:40comment elle a pu survivre
01:08:42et puis 3 ans plus tard
01:08:43on trouve l'affaire
01:08:44Marthe Buisson
01:08:45l'affaire Nathalie Maire
01:08:46à 3 semaines de différence
01:08:49le corps de Marthe Buisson
01:08:51a été retrouvé
01:08:52sur l'autoroute
01:08:53à quelques kilomètres
01:08:55de l'aire de Mâcon
01:08:56la jeune femme
01:08:57serait tombée
01:08:58d'une voiture
01:08:583 semaines après
01:09:00Nathalie Maire
01:09:01est étranglée
01:09:02sur cette même aire
01:09:04d'autoroute
01:09:04où elle travaillait
01:09:05la psychose
01:09:07gagne alors
01:09:08toute la région
01:09:09Nathalie Maire
01:09:11la même
01:09:12en 87 aussi
01:09:14déjà rien
01:09:16par rapport à Christelle
01:09:17il y avait déjà
01:09:171, 2, 3
01:09:18la même année
01:09:21cette série noire
01:09:23reprend en 1990
01:09:24Carole Soltisiac
01:09:2613 ans
01:09:27est retrouvée
01:09:28dans un bois
01:09:28dans la région
01:09:30du Creusot
01:09:30tuée 2, 4 coups
01:09:32de couteau
01:09:32mais cette fois
01:09:34la jeune fille
01:09:34a aussi subi
01:09:35des violences sexuelles
01:09:37Carole
01:09:38Nathalie
01:09:39Marthe
01:09:40Sylvie
01:09:40Christelle
01:09:415 meurtres
01:09:43non élucidés
01:09:44dans le même département
01:09:45l'idée
01:09:46qu'un seul et même tueur
01:09:47puisse sévir
01:09:48dans la région
01:09:49et dans tous les esprits
01:09:50On se dit
01:09:51c'est pas possible
01:09:51mais c'est le même
01:09:53ou quoi ?
01:09:53Mais qu'est-ce qui se passe
01:09:54là dans la région ?
01:09:55Ça fait carrément peur
01:09:57On ne peut pas
01:09:58ne pas se poser la question
01:09:59de savoir
01:10:00si c'est
01:10:01plusieurs criminels
01:10:02qu'on a loupés
01:10:03ou un ou deux
01:10:04criminels multirécidivistes
01:10:05La question se pose
01:10:06elle doit être étudiée
01:10:08Hormis la proximité géographique
01:10:10et le profil des victimes
01:10:12les meurtres
01:10:13semblent très différents
01:10:14et la justice
01:10:15ne croit pas
01:10:16à l'hypothèse
01:10:17d'un tueur en série
01:10:18Si on compare
01:10:20le temps
01:10:22les endroits
01:10:24où on a trouvé
01:10:25les corps
01:10:26les modes opératoires
01:10:29etc.
01:10:31on se dit
01:10:32que c'est
01:10:33probablement
01:10:35pas la même personne
01:10:36très probablement
01:10:37pas la même personne
01:10:38qui a pu commettre
01:10:39ces faits
01:10:39Il n'y aurait donc pas
01:10:40un tueur unique
01:10:41en Saône-et-Loire
01:10:42mais plusieurs
01:10:43plusieurs meurtriers
01:10:45mais aucun suspect
01:10:46C'est l'autre point commun
01:10:48de toutes ces affaires
01:10:49Aucune
01:10:50des cinq enquêtes
01:10:51n'a pu aboutir
01:10:52à l'identification
01:10:53d'un criminel
01:10:54Et puis c'est le crime
01:10:55de trop
01:10:56celui qui va fédérer
01:10:57toutes les familles
01:10:58des victimes
01:10:59En décembre 1996
01:11:01quasiment 10 ans
01:11:03jour pour jour
01:11:04après le meurtre
01:11:05de Christelle Maïry
01:11:06une autre jeune fille
01:11:07prénommée Christelle
01:11:08disparaît à Blanzy
01:11:09près du Creusot
01:11:10Christelle n'était pas
01:11:12dans sa chambre
01:11:12donc ça m'a paru
01:11:15tout de suite bizarre
01:11:16quoi
01:11:17j'étais vraiment pas bien
01:11:21et non
01:11:22ça ressemblait pas
01:11:24à Christelle
01:11:24La veille
01:11:27Christelle Blétry
01:11:28a passé la soirée
01:11:29chez des amis
01:11:30à deux kilomètres
01:11:31de son domicile
01:11:32Comme à son habitude
01:11:34elle devait rentrer
01:11:35à pied
01:11:36Les amis de Christelle
01:11:37assurent qu'elle est partie
01:11:39vers 23h
01:11:40Inquiète
01:11:41sa mère décide
01:11:43d'appeler
01:11:43le commissariat
01:11:44Je leur dis
01:11:47que Christelle n'est pas rentrée
01:11:48que c'est pas dans ses habitudes
01:11:50et que
01:11:50que ses amis
01:11:51ne l'ont pas vue
01:11:52enfin bon
01:11:53j'explique tout ce qu'on avait
01:11:54déjà fait comme démarche
01:11:55les hôpitaux
01:11:56etc
01:11:56Après plusieurs heures d'attente
01:11:59elle rappelle le commissariat
01:12:01les policiers lui demandent alors
01:12:03de venir
01:12:04sans autre explication
01:12:05La commissariat
01:12:06nous fait attendre
01:12:07dans la houle d'entrée
01:12:08et là on entend
01:12:10les radios
01:12:10jeune fille
01:12:11coup de couteau
01:12:13on entendait tout
01:12:15donc bon ben
01:12:17je pense que
01:12:19on a compris
01:12:21j'ai compris
01:12:21le corps d'une jeune femme
01:12:24le corps d'une jeune femme
01:12:24a été retrouvé
01:12:25en bordure
01:12:26d'un chemin isolé
01:12:27en pleine campagne
01:12:28à quelques kilomètres
01:12:30de Blanzy
01:12:30mais les policiers
01:12:32n'en disent pas plus
01:12:33à la famille
01:12:34Après l'audition
01:12:36on nous a dit
01:12:36bon ben aller
01:12:37à l'hôpital
01:12:39pour reconnaître
01:12:40un corps
01:12:42voilà
01:12:43mais on nous a pas dit
01:12:45on ne nous a jamais dit
01:12:47qu'on avait retrouvé
01:12:49Castel
01:12:51Après plusieurs heures d'attente
01:12:55à l'hôpital
01:12:56ils découvrent enfin
01:12:57le corps de leur fille
01:12:59mais n'obtiennent pas plus
01:13:01d'explications
01:13:02ce n'est que le lendemain
01:13:04par la presse
01:13:05que les parents
01:13:06de Christelle Blétry
01:13:07apprennent
01:13:07les circonstances
01:13:09du meurtre
01:13:09Ni le commissariat
01:13:11ni l'hôpital
01:13:13ni les inspecteurs
01:13:15qui arrivent
01:13:15le lendemain matin
01:13:16alors la DIPJ
01:13:17qui arrivent
01:13:18le lendemain matin
01:13:19personne ne nous dit
01:13:20que Christelle
01:13:21a été assassinée
01:13:22de 123 coups de couteau
01:13:24123 coups de couteau
01:13:26les parents de Christelle
01:13:28sont abasourdis
01:13:29par la barbarie
01:13:30qu'a subie leur fille
01:13:31ils ne comprennent pas
01:13:32pourquoi les autorités
01:13:34ne les ont pas informés
01:13:35des circonstances
01:13:36un manque d'égard
01:13:37de la part des policiers
01:13:38qui révoltent
01:13:40les proches
01:13:40de la famille Blétry
01:13:41deux mois
01:13:42après le meurtre
01:13:43ils décident
01:13:44de créer une association
01:13:45pour dénoncer
01:13:47ces dysfonctionnements
01:13:48ce qui nous est arrivé
01:13:49dans l'accueil
01:13:50au commissariat
01:13:52et l'accueil
01:13:53à l'hôpital
01:13:53ça ne se reproduit plus
01:13:55des dysfonctionnements
01:13:58des manquements
01:13:59mais la mère de Christelle
01:14:00reste intimement convaincue
01:14:02que le meurtrier
01:14:03de sa fille
01:14:04va rapidement
01:14:05être arrêté
01:14:06on y croit
01:14:09on croit que
01:14:10d'abord on croit que
01:14:12l'assassin va être
01:14:12arrêté très vite
01:14:14on ne croit pas
01:14:15qu'on est parti
01:14:16pour un long combat
01:14:20après la création
01:14:22de l'association Christelle
01:14:23d'autres familles
01:14:24de victimes
01:14:25se manifestent
01:14:26des familles
01:14:27qui elles aussi
01:14:28font face
01:14:29à des meurtres
01:14:29non élucidés
01:14:30cette association
01:14:32va alors devenir
01:14:33un instrument
01:14:34pour relancer
01:14:35les enquêtes inachevées
01:14:37frappées
01:14:46elles aussi
01:14:48par le meurtre
01:14:48de leurs enfants
01:14:49les mères de famille
01:14:51se rassemblent
01:14:52au sein
01:14:52de l'association Christelle
01:14:54pour toutes
01:14:55c'est une lueur
01:14:56d'espoir
01:14:56après des années
01:14:57de questions
01:14:58sans réponses
01:14:59les 10 ans
01:15:00là ils sont
01:15:01on est complètement
01:15:02largués
01:15:03on est seul
01:15:04on ne croit plus
01:15:06en rien
01:15:07on est seul
01:15:08dans tout
01:15:09aussi bien
01:15:10la justice
01:15:11que
01:15:12la police
01:15:13que
01:15:14hein
01:15:14la police
01:15:15oui justice
01:15:16police
01:15:17comment dire
01:15:18humainement
01:15:19on est seul
01:15:20quoi
01:15:20outre leur désarroi
01:15:22toutes les familles
01:15:24partagent le même
01:15:25scepticisme
01:15:26sur les enquêtes
01:15:27elles sont
01:15:28persuadées
01:15:29que tout n'a pas été
01:15:30mis en oeuvre
01:15:30pour résoudre
01:15:31ces crimes
01:15:32pour Marie-Rose Blétry
01:15:34l'enquête
01:15:35sur le meurtre
01:15:36de sa fille
01:15:36est loin
01:15:37d'être irréprochable
01:15:39les vêtements
01:15:41de Christelle
01:15:42n'ont jamais
01:15:42été analysés
01:15:43tout le monde
01:15:44aussi
01:15:44on a tout fait
01:15:45soit mal
01:15:46soit légèrement
01:15:47voilà
01:15:48ce qui fait que
01:15:4915 ans après
01:15:50l'assassin
01:15:50n'est pas retrouvé
01:15:51des erreurs
01:15:54que la justice
01:15:55accepte
01:15:56en partie
01:15:57de reconnaître
01:15:58aujourd'hui
01:15:58il y a parfois
01:16:01des choses
01:16:01qui n'ont pas été faites
01:16:02comme elles auraient dû
01:16:03être gelées
01:16:03une scène de crime
01:16:04on est bien d'accord
01:16:06que c'est pas d'aujourd'hui
01:16:07qu'on sait
01:16:08qu'il faut le faire
01:16:09travailler une scène
01:16:11de crime
01:16:11en préservant
01:16:13un certain nombre
01:16:14d'indices
01:16:15en ne polluant pas
01:16:16la scène de crime
01:16:17ça aujourd'hui
01:16:18on fait beaucoup mieux
01:16:19voire beaucoup
01:16:20beaucoup mieux
01:16:21qu'il y a 25 ans
01:16:22un mea culpa
01:16:24tardif
01:16:24qui n'efface pas
01:16:26le retard pris
01:16:26dans ses enquêtes
01:16:27désemparés
01:16:28les familles
01:16:29font alors appel
01:16:30à des avocats parisiens
01:16:31qui vont reprendre
01:16:33un à un
01:16:33tous ces dossiers
01:16:34parmi tous les cas
01:16:37deux meurtres
01:16:38retiennent leur attention
01:16:39celui de Sylvie Aubert
01:16:40et celui de Carole Soltisiac
01:16:42pour les avocats
01:16:44ces deux crimes
01:16:45pourraient porter
01:16:45la signature
01:16:46de deux criminels notoires
01:16:48Ulrich Munsterman
01:16:49et Francis Holm
01:16:51Holm
01:16:52qui pourrait être
01:16:53impliqué dans l'affaire
01:16:54Soltisiac
01:16:55on connaît son mode opératoire
01:16:57qui peut ressembler
01:16:58à la scène de crime
01:16:59que l'on trouve
01:17:00dans l'affaire Soltisiac
01:17:02et qui est quasiment
01:17:03la copie conforme
01:17:04d'autres scènes de crime
01:17:05de Francis Holm
01:17:06qu'on connaît bien nous
01:17:07puisque
01:17:07effectivement
01:17:08on l'a connu
01:17:09en cours d'assise
01:17:10et donc
01:17:11cette vérification
01:17:12doit être faite
01:17:13dans cette affaire
01:17:14la culpabilité
01:17:15de Francis Holm
01:17:16a souvent été évoqué
01:17:18sans jamais pouvoir
01:17:20être formellement démontré
01:17:21le meurtre
01:17:22de Sylvie Aubert
01:17:23en 1986
01:17:24fait penser
01:17:26à un autre tueur
01:17:27Ulrich Munsterman
01:17:28un allemand
01:17:30démasqué
01:17:30par son ADN
01:17:32pour le meurtre
01:17:33d'une jeune française
01:17:34de 24 ans
01:17:34tuée
01:17:35et violée en Bourgogne
01:17:36en 1989
01:17:38l'homme a déjà été condamné
01:17:40à la prison
01:17:41à perpétuité
01:17:41en Allemagne
01:17:42pour le viol
01:17:43et le meurtre
01:17:43d'une jeune fille
01:17:44et deux autres viols
01:17:46dans l'un des cas
01:17:46la victime
01:17:47a été étranglée
01:17:48avec ses vêtements
01:17:49comme l'a été
01:17:50Sylvie Aubert
01:17:51ce mode opératoire
01:17:52était très proche
01:17:54de ce qu'on retrouve
01:17:54sur le corps
01:17:55de Sylvie Aubert
01:17:56donc on va immédiatement
01:17:58demander au juge
01:17:58d'instruction
01:17:59de vérifier
01:18:00l'emploi du temps
01:18:01de Munsterman
01:18:03et on sait
01:18:04qu'il est en France
01:18:05à partir de 1985
01:18:06l'affaire
01:18:07Sylvie Aubert
01:18:08c'est 86-87
01:18:09on sait qu'il est en France
01:18:10on ne sait pas où
01:18:11s'agissant
01:18:12de la piste
01:18:14Munsterman
01:18:15entre guillemets
01:18:16et bien oui
01:18:17c'est une piste
01:18:18qui est vérifiée
01:18:19en cours de vérification
01:18:20dans les autres affaires
01:18:26de Saône-et-Loire
01:18:26il s'avère difficile
01:18:28de confondre
01:18:29des suspects
01:18:30les familles
01:18:31font alors
01:18:31leurs derniers espoirs
01:18:32sur des expertises ADN
01:18:34de scellées
01:18:35jamais analysées
01:18:36auparavant
01:18:37mais ces résultats
01:18:38se font attendre
01:18:39toutes les expertises
01:18:41qui sont faites
01:18:42à notre demande
01:18:43il faut du temps
01:18:43pour qu'elles soient faites
01:18:44les laboratoires
01:18:45ne nous rendent pas
01:18:46les expertises en un mois
01:18:47il faut des fois un an
01:18:48un an et demi
01:18:49pour retrouver les scellés
01:18:50pour les analyser
01:18:51donc ce temps là
01:18:52c'est le temps de l'enquête
01:18:53les familles demandent
01:18:56que les dossiers
01:18:57de Saône-et-Loire
01:18:58soient suivis
01:18:59par les mêmes enquêteurs
01:19:00la justice va refuser
01:19:02la création
01:19:03d'une cellule
01:19:04d'enquête unique
01:19:05mais va accepter
01:19:06que les affaires
01:19:07soient regroupées
01:19:08à Chalon-sur-Saône
01:19:09entre les mains
01:19:11des mêmes juges
01:19:12d'instruction
01:19:12on est passé
01:19:15à une vitesse supérieure
01:19:16dans les dossiers
01:19:16c'est à dire
01:19:17qu'il y a eu
01:19:17une meilleure coordination
01:19:18des demandes
01:19:20des commissions rogatoires
01:19:20et des services d'enquête
01:19:21et ça se ressent
01:19:23très fort
01:19:23dans les dossiers
01:19:23depuis deux ans
01:19:24mais dans le dossier
01:19:27le plus ancien
01:19:28le meurtre
01:19:29de Christelle Maïry
01:19:30les avocats
01:19:31doivent surmonter
01:19:32un autre obstacle
01:19:33convaincre la justice
01:19:35de rouvrir une enquête
01:19:36classée en 1990
01:19:38un dossier
01:19:41qui a fait l'objet
01:19:41d'un non-lieu
01:19:42et c'est un dossier
01:19:43qu'il faut relancer
01:19:44en justice
01:19:44il faut convaincre
01:19:45la justice
01:19:46de reprendre l'enquête
01:19:47ça a un coût
01:19:48c'est un investissement
01:19:49même en termes
01:19:51de personnel
01:19:51mais aussi en termes
01:19:52de coût
01:19:52donc il faut trouver
01:19:54des éléments nouveaux
01:19:55la loi nous impose
01:19:56pour reprendre
01:19:57une instruction
01:19:57que l'on fournisse
01:19:59au broker de la république
01:20:00des éléments nouveaux
01:20:01en épluchant le dossier
01:20:03maître Corinne Hermann
01:20:05met la main
01:20:06sur des lettres anonymes
01:20:07envoyées aux enquêteurs
01:20:09les timbres
01:20:10pourraient porter
01:20:11des traces ADN
01:20:12les avocats
01:20:14engagent aussi
01:20:15un détective privé
01:20:16pour explorer
01:20:17d'autres pistes
01:20:18au creusot
01:20:18celui-ci
01:20:19interroge
01:20:20le petit ami
01:20:21de Christelle Maïry
01:20:22qui lui relate
01:20:23un fait
01:20:23qu'il n'a jamais
01:20:24confié aux enquêteurs
01:20:26le petit ami
01:20:33indique
01:20:34à l'enquêteur privé
01:20:35que monsieur Murat
01:20:36était venu
01:20:37le rencontrer
01:20:38et il lui avait
01:20:39proposé de l'argent
01:20:40pour en gros
01:20:41le dédommager
01:20:41de l'acte
01:20:43qu'il avait commis
01:20:44sur Christelle Maïry
01:20:45le fait qu'il avait
01:20:46tué cette jeune fille
01:20:47et il le dédommageait
01:20:48pour ce meurtre-là
01:20:50donc c'était
01:20:51une forme d'aveu
01:20:52avec un acte
01:20:54complémentaire
01:20:54qui était
01:20:54une remise d'argent
01:20:55Cette nouvelle piste
01:20:57ajoutée à la demande
01:20:58d'analyse génétique
01:20:59permet de rouvrir
01:21:01le dossier
01:21:01Christelle Maïry
01:21:0220 ans après le meurtre
01:21:04c'est une nouvelle enquête
01:21:05qui commence
01:21:06de nouvelles investigations
01:21:08qui permettent
01:21:09d'écarter
01:21:10peu à peu
01:21:10des pistes
01:21:11et de resserrer
01:21:13les taux
01:21:13autour
01:21:14d'un seul homme
01:21:15Pour la première fois
01:21:24depuis le meurtre
01:21:24de Christelle Maïry
01:21:25en décembre 1986
01:21:27les enquêteurs
01:21:29disposent de plusieurs éléments
01:21:30menant à un même suspect
01:21:32Jean-Pierre Murat
01:21:33L'homme a toujours vécu
01:21:35au Creusot
01:21:35il a grandi
01:21:36dans la cité
01:21:37de la Charmille
01:21:38là où Christelle Maïry
01:21:39a été tué
01:21:40mais en 1986
01:21:42au moment du meurtre
01:21:43sa famille avait
01:21:44quitté le quartier
01:21:45même après son déménagement
01:21:47il revenait
01:21:48très régulièrement
01:21:49et quand on dit
01:21:50très régulièrement
01:21:51c'est quasiment
01:21:52tous les jours
01:21:52qu'il revenait
01:21:53dans ce quartier
01:21:54voir ses copains
01:21:55ses amis
01:21:56parmi lesquels
01:21:58sans doute
01:21:58se trouvait
01:21:59le petit ami
01:22:00de Christelle Maïry
01:22:01qu'il connaissait
01:22:02pour être
01:22:03sinon un ami
01:22:05en tout cas
01:22:05une de ses connaissances
01:22:06Mais le suspect
01:22:09Jean-Pierre Murat
01:22:11dément connaître
01:22:12Christelle Maïry
01:22:13Lui me dit
01:22:17qu'il ne la connaît pas
01:22:17il me dit
01:22:19qu'il ne la connaît pas
01:22:20et dans les diverses
01:22:23dépositions
01:22:24des jeunes
01:22:26qui se trouvaient
01:22:27dans le quartier
01:22:28où habitait Christelle
01:22:30je ne trouve nulle part
01:22:32quelqu'un qui dit
01:22:32il le connaissait
01:22:34Pourtant
01:22:36Murat aurait proposé
01:22:37de l'argent
01:22:38au petit ami
01:22:39de Christelle
01:22:40après le meurtre
01:22:41de la jeune fille
01:22:42Une étrange proposition
01:22:44qui aurait été faite
01:22:46en présence
01:22:47de plusieurs témoins
01:22:48Comment peut-on
01:22:51justifier
01:22:53qu'un homme
01:22:54qui nous dit
01:22:54ne pas connaître
01:22:55la victime
01:22:56va venir
01:22:57proposer
01:22:58un dédommagement
01:22:58peu de temps
01:23:01après la mort
01:23:02de Christelle
01:23:02à son petit ami
01:23:03Il ne conteste pas
01:23:04qu'il ait donné
01:23:052000 francs
01:23:06Mais il dit simplement
01:23:07il se trouve
01:23:08que Michel Bartolo
01:23:09se trouve à cette époque-là
01:23:11dans une période
01:23:12où financièrement
01:23:14il avait besoin
01:23:16et je lui ai prêté
01:23:17cet argent
01:23:17Depuis 1990
01:23:21cet homme souffre
01:23:23de schizophrénie
01:23:24En 2010
01:23:26il a été interné
01:23:28en hôpital psychiatrique
01:23:29une hospitalisation
01:23:31d'office
01:23:31après qu'il ait menacé
01:23:33deux serveuses
01:23:34d'une station-service
01:23:35du Creusot
01:23:35à l'aide d'un couteau
01:23:37une arme
01:23:38qui l'affectionne
01:23:39particulièrement
01:23:40On a des témoignages
01:23:46de personnes
01:23:46de son entourage
01:23:47qui disent
01:23:48et qui affirment
01:23:48que depuis très longtemps
01:23:49il est passionné
01:23:51par les couteaux
01:23:52ou fasciné
01:23:53par les couteaux
01:23:53je ne sais pas
01:23:54quel terme
01:23:54il faut employer
01:23:55et que très régulièrement
01:23:56il avait
01:23:57un nombre important
01:23:58de couteaux
01:23:58dont il s'était débarrassé
01:24:00peu de temps
01:24:01avant que les policiers
01:24:02viennent à son domicile
01:24:05Lors d'une perquisition
01:24:07les enquêteurs
01:24:08découvrent effectivement
01:24:10plusieurs couteaux
01:24:11à son domicile
01:24:12des armes
01:24:13qu'il compare
01:24:14à l'expertise
01:24:15de la lame
01:24:15qui aurait servi
01:24:17à tuer
01:24:17Christelle Maïry
01:24:18Dans ces fameux couteaux
01:24:22qui seront saisis
01:24:23en 2010
01:24:24suite à ces perquisitions
01:24:25le temps des expertises
01:24:28l'expert
01:24:29effectivement
01:24:29conclut
01:24:30que
01:24:31l'affûtage
01:24:32de ces couteaux
01:24:33présente
01:24:34des similitudes
01:24:35avec l'affûtage
01:24:36du couteau
01:24:37d'il y a 25 ans
01:24:38en arrière
01:24:38Mais pour l'avocat
01:24:42de Jean-Pierre Murat
01:24:43ces similitudes
01:24:44entre les couteaux
01:24:45ne constituent pas
01:24:46une preuve suffisante
01:24:47pour relier son client
01:24:49au meurtre
01:24:50de Christelle Maïry
01:24:51Si l'auteur
01:24:56des faits
01:24:57le perd
01:24:57alors qu'il vient
01:24:59de commettre
01:24:59son forfait
01:25:00forcément
01:25:01on trouvera
01:25:02des traces
01:25:02soit des traces
01:25:04de ces empreintes
01:25:06soit des traces
01:25:07de sang de la victime
01:25:08or ce couteau
01:25:10est vierge
01:25:10encore une fois
01:25:11donc moi
01:25:12je suggère à la cour
01:25:13voilà
01:25:13ce couteau
01:25:14a pu être placé là
01:25:16Aucune analyse
01:25:21n'est réalisable
01:25:22car cette pièce
01:25:23à conviction
01:25:23a été détruite
01:25:25mais l'accusation
01:25:26dispose
01:25:27d'autres éléments
01:25:28compromettants
01:25:29Jean-Pierre Murat
01:25:31se serait déjà
01:25:32accusé
01:25:33du meurtre
01:25:33de Christelle
01:25:34Alors
01:25:37est-ce que l'on doit
01:25:38accorder
01:25:39un crédit total
01:25:39à ces auto-accusations
01:25:41qu'il fait soit
01:25:42en période de crise
01:25:43devant le miroir
01:25:45du CHS
01:25:46ou qu'il fait
01:25:48lors de soirées
01:25:49où il y a
01:25:50consommation
01:25:50de hachiche
01:25:51et d'alcool
01:25:51bon
01:25:52en tout cas
01:25:54il ne s'est jamais
01:25:54accusé
01:25:55devant les services
01:25:56inquéteurs
01:25:57C'est pas anodin
01:25:58que de s'accuser
01:25:59d'un meurtre
01:26:00c'est d'autant moins
01:26:02anodin
01:26:03si vous le faites
01:26:03devant plusieurs personnes
01:26:04différentes
01:26:05il y a des époques
01:26:06différentes
01:26:07En décembre 2011
01:26:12les policiers
01:26:13interpellent
01:26:13Jean-Pierre Murat
01:26:14L'homme
01:26:15nie
01:26:16être le meurtrier
01:26:17de Christelle Maïry
01:26:18mais Murat
01:26:19est tout de même
01:26:19mis en examen
01:26:20pour homicide
01:26:21et placé
01:26:22en détention
01:26:22provisoire
01:26:23Mais 3 semaines
01:26:26plus tard
01:26:26il est libéré
01:26:27sous contrôle judiciaire
01:26:29et retourne
01:26:30à l'hôpital psychiatrique
01:26:32C'est quelqu'un
01:26:34encore une fois
01:26:34de fragile
01:26:35de malade
01:26:36et la chambre d'instruction
01:26:37a estimé
01:26:37que sa place
01:26:38était plus
01:26:39en milieu psychiatrique
01:26:41protégée
01:26:42plus qu'en détention
01:26:44provisoire
01:26:44étant précisé
01:26:46que
01:26:46l'intéressé
01:26:48a néanmoins
01:26:49l'interdiction
01:26:50de sortir
01:26:51de l'hôpital psychiatrique
01:26:52Si cette libération
01:26:55a surpris
01:26:56la famille de Christelle
01:26:57l'important pour elle
01:26:59est que le meurtrier
01:27:00présumé
01:27:00ne soit pas
01:27:01en liberté
01:27:02C'est pas libéré
01:27:05il est quand même
01:27:06en hôpital psychiatrique
01:27:08il est enfermé
01:27:09il a le droit
01:27:09de voir personne
01:27:10pas de téléphone portable
01:27:12il a le droit à rien
01:27:12il est sous contrôle judiciaire
01:27:14il est quand même
01:27:15enfermé
01:27:15donc déjà
01:27:17il est déjà pas
01:27:17dans la rue
01:27:18c'est déjà pas un danger
01:27:19pour la société
01:27:20donc ça c'est
01:27:21c'est quand même
01:27:22un soulagement
01:27:23Mais Murat
01:27:25souffrant de schizophrénie
01:27:26les enquêteurs
01:27:27et les psychiatres
01:27:28vont devoir déterminer
01:27:29dans quel état mental
01:27:30il était au moment
01:27:31des faits
01:27:32et s'il peut
01:27:33ou non
01:27:34être jugé
01:27:35ce qui n'empêchera pas
01:27:37les enquêteurs
01:27:37de vérifier
01:27:38l'éventuelle implication
01:27:39de ce suspect
01:27:40dans les autres meurtres
01:27:42commis
01:27:43en Saône-et-Loire
01:27:44Les enquêteurs
01:27:45et les juges d'instruction
01:27:46naturellement
01:27:47vont quand même
01:27:49faire des vérifications
01:27:50par rapport à ce suspect
01:27:51pour savoir
01:27:52où est-ce qu'il était
01:27:53au moment où
01:27:54tel ou tel meurtre
01:27:55a été commis
01:27:55si éventuellement
01:27:57il avait eu l'occasion
01:27:58de rencontrer
01:27:58les victimes
01:28:00si il connaissait
01:28:02quelqu'un
01:28:03de l'entourage
01:28:04de ces victimes
01:28:04pour essayer
01:28:05d'établir
01:28:06un lien
01:28:07ou au contraire
01:28:07pour l'écarter
01:28:08complètement
01:28:09Pour les familles
01:28:10des autres victimes
01:28:11cette mise en examen
01:28:13dans un dossier
01:28:14longtemps considéré
01:28:15comme non élucidé
01:28:16est une lueur d'espoir
01:28:18Ça veut dire
01:28:22qu'il ne faut jamais
01:28:22baisser les bras
01:28:23et moi je ne les baisserai jamais
01:28:25J'ai toujours dit
01:28:26que de mon vivant
01:28:27je ferai tout
01:28:28pour que l'assassin
01:28:29de ma fille
01:28:30soit retrouvé
01:28:31identifié
01:28:32et qu'il me dise
01:28:33pourquoi il a fait ça
01:28:34ça c'est important
01:28:35Dans la plupart des affaires
01:28:38des analyses génétiques
01:28:39sont en cours
01:28:40et plusieurs personnes
01:28:42feraient l'objet
01:28:43de soupçons
01:28:43Mais pour l'instant
01:28:44la Saône-et-Loire
01:28:46conserve ses mystères
01:28:478 meurtres
01:28:48restent toujours
01:28:50non élucidés
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