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Jeudi 3 juillet 2025, retrouvez Meyer Azogui (Co-Président, Groupe Cyrus) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
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00:00Et nous enchaînons à présent avec Enjeu Patrimoine, où nous allons faire un premier bilan des six premiers mois de l'année 2025 dans le secteur de la gestion de patrimoine.
00:15Et nous avons le plaisir de recevoir pour cela sur le plateau de Smart Patrimoine Meyer Azogui. Bonjour Meyer Azogui.
00:20Bonjour Nicolas.
00:21Merci d'être avec nous. Vous êtes coprésident de Cirrus, le groupe Cirrus, qui a fusionné il y a un peu plus d'un an avec Erez.
00:29On en parlera dans la seconde partie de l'émission.
00:32On est ravis de vous recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine pour tenter de comprendre un petit peu comment le secteur a vécu ces six premiers mois de l'année.
00:39On le voit nous sous le prisme des incertitudes en matière d'investissement, qu'elles soient géopolitiques, économiques ou fiscales, et sûrement d'autres aussi qu'on identifie peut-être un petit peu moins.
00:49Comment est-ce que les professionnels, comment est-ce qu'un groupe comme Cirrus a vécu ces six premiers mois de l'année Meyer Azogui ?
00:55Alors, il y a la façon dont c'est vécu par les clients. Après, il y a le marché, notre marché. Nous sommes sur un marché en ébullition qui bouge beaucoup.
01:02Nous sommes dans un phénomène de concentration. Mais là, au-delà, aujourd'hui, on a vu quand même qu'il y avait un certain attentisme.
01:08Nous l'avons plus vécu chez Cirrus lors du premier trimestre.
01:11D'accord.
01:12Mais sur le deuxième trimestre, il y a un rattrapage. Alors, c'est étonnant. Quand on discute avec des confrères, ils nous disent que c'est l'inverse.
01:17Le premier trimestre a été bon, le deuxième a été bon. En tout cas, nous, nous avons vécu un certain attentisme.
01:22Et depuis, on est reparti. Nous avons un objectif de collecte en hausse de 10 % tous les ans.
01:28L'année dernière, nous avons collecté 1,7 milliard d'euros.
01:31Et on continue à accompagner nos clients avec des principes fondamentaux qui sont loin, j'ai envie de dire, de l'émotion du moment.
01:38La première, c'est de toujours mettre l'ingénierie patrimoniale au cœur du dispositif.
01:41Et dans l'ingénierie patrimoniale, il y a des critères non financiers. J'ai l'habitude de dire la qualité du sommeil, ça vaut combien ?
01:48D'accord.
01:48Comment mettre en conformité, être libre, que son patrimoine, trouver un tiers de confiance qui permet d'acquérir cette liberté
01:54et de mettre, d'orchestrer ses choix de vie autour de la rentabilité, si c'est la rentabilité, la philanthropie, si c'est la philanthropie ou l'RSE.
02:02Donc, l'ingénierie patrimoniale.
02:04Et alors, la qualité du sommeil, ça vaut combien ?
02:05La qualité du sommeil, ça dépend.
02:07Ça dépend des profils ?
02:08Pas pour tout le monde. Pour certains, c'est énorme. C'est 4, 5 points par an.
02:11D'accord.
02:12Pour d'autres, du non, ça ne m'empêche pas de dormir.
02:14Et nous, notre rôle, c'est d'apporter des allocations qui soient solides.
02:17Donc, la première, c'est l'ingénierie patrimoniale.
02:19Deuxièmement, ce n'est pas très original, mais c'est la diversification.
02:23D'accord.
02:23Toutes les classes d'actifs, des dépositaires, des gérants.
02:27Et ça, encore plus en 2025 qu'avant ?
02:28Encore plus avec une vision sur la décorrélation.
02:32Parce que par moments, on a le sentiment de diversifier, mais on ne diversifie pas.
02:36On est sur des vecteurs d'investissement qui vont tous dans le même sens.
02:39Et donc, s'il y a une correction de marché, ils vont tous, on monte ou on descend.
02:43La décorrélation, c'est faire en sorte que tous les actifs n'aillent pas dans le même sens.
02:47D'accord.
02:48On le voit sur certains marchés.
02:51Donc, la diversification, c'est aussi la décorrélation pour ne pas…
02:56Parfois, on a l'impression que le client dit « mais j'ai diversifié, j'ai trois gérants ».
02:59Oui, d'accord.
03:00Ce sont trois gérants value qui gèrent de la même façon.
03:02Donc, ces trois gérants n'ont pas du tout diversifié.
03:04D'accord.
03:04Donc, il ne suffit pas d'aller dans toutes les classes d'actifs ou d'aller chercher plusieurs gérants.
03:07Il faut vraiment aller regarder ce qui est corrélé ou non pour bien diversifier.
03:10Il faut savoir les marier.
03:11D'accord.
03:11Ensuite, il y a un triptyque qui ne divore jamais dans la vie.
03:14C'est le triptyque risque, rentabilité, liquidité.
03:19Bien sûr.
03:19Il faut faire son choix et bien expliquer à nos clients qu'on ne peut pas avoir les trois en même temps.
03:24D'accord.
03:24Sauf à répondre à des pubs mensongères.
03:27Qui n'offrent pas les trois de toute façon d'ailleurs.
03:29Si on vous garantit du 6,5 validé par Bernard Arnault et la famille Bettencourt,
03:35ce sont des arnaques pour parler…
03:37Franchement, oui, disons-le.
03:38Franchement.
03:39Donc, ça, ce sont vraiment des critères sur lesquels on ne doit pas déroger.
03:43Et le quatrième pour nous, c'est déléguer tout ce qui est gestion risquée pour justement s'extraire de l'émotion.
03:48Toutes les études montrent que les plus mauvaises performances sont faites par ceux qui font des allers-retours.
03:53D'accord.
03:53Et qui vont subir un moment parce que franchement, entre les élections Trump, les risques politiques,
03:59on a de quoi perdre par moments le bon sens.
04:02Donc, nous, notre rôle, c'est de nous extraire de l'émotion et de suivre des stratégies qui sont solides.
04:08La rentabilité vient à 80% de l'allocation stratégique et non pas du market timing.
04:13D'accord.
04:14Et souvent, beaucoup de clients veulent entrer et sortir.
04:16Et c'est la meilleure façon de prendre ce qu'on appelle la porte de saloon.
04:19Vous prenez la baisse et vous ne reprenez pas la hausse.
04:22Les hausses peuvent être très violentes, on l'a vu, y compris sur le marché américain qui avait beaucoup souffert ou sur les valeurs technos.
04:28Si vous n'êtes pas là, les jours de rebond, c'est une catastrophe.
04:31Donc, chez Cirrus, il y a 36 ans que nous existons, on essaie de maintenir ces quatre principes.
04:36Ensuite, si on rentre de façon plus pragmatique sur le tiercé gagnant, au-delà de la gestion d'actifs sur du long terme,
04:45en action qui est pour nous un impératif, on voit quand même dans le tiercé toujours les produits structurés.
04:50D'accord.
04:51Notamment un capital garanti parce que la structure des taux et un petit peu de vol permettent d'avoir encore des rendements de 4,5.
04:58Et encore en 2025.
04:59C'est encore une stratégie en 2025.
05:00Là, on est sur le bout des 4,5.
05:03On a pu faire une opération en 5% il y a quelques jours, mais c'est fini.
05:09La dette privée, on trouve encore des rendements très intéressants entre 7 et 8% avec des grands noms sur lieu de la private dette.
05:15Donc, c'est des entreprises qui se financent sur le marché de la dette et non pas la banque.
05:20Et ensuite, sur l'immobilier, c'est un marché qui a énormément souffert, qui continue à souffrir et sur lequel il commence à y avoir quelques opportunités.
05:27Il faut aller sur vraiment des opérations spéciales.
05:29Quand vous dites immobilier, c'est quoi ? C'est SCPI, crowdfunding immobilier ?
05:33Non, on est plutôt sur des clubs d'îles.
05:34Merci de me le faire préciser.
05:36Cirrus a une filiale qui s'appelle Eternam et qui fait des clubs d'îles d'immobilier qui rendent accessibles à des particuliers de l'investissement réservé et des institutionnels.
05:44Et aujourd'hui, on arrive à acheter auprès d'investisseurs contraints qui sont obligés d'assurer une liquidité.
05:49On a pu acheter un portefeuille d'immeubles dans le 5e, 6e, 7e à un prix du mètre carré inférieur à 7000 euros du mètre carré.
05:56Quand on va sur l'immobilier aujourd'hui, il faut que ce soit exceptionnel.
05:59Parce que le marché n'est pas encore prêt à retourner ou alors des SCPI de rendement, avec des rendements très élevés, souvent européennes.
06:06Mais il faut faire attention, là aussi, bien les sélectionner.
06:08Quand il y a du rendement élevé, il y a du risque.
06:10Le groupe Cirrus est présent partout en France, aussi un peu à l'international.
06:15Quel est le moral des CGP à l'heure actuelle ?
06:17C'est à vous qu'il faut poser la question, vous en connaissez beaucoup.
06:20Quand on voit, effectivement, je reviens sur l'incertitude, vous nous avez dit qu'il y avait de l'attentisme de la part des clients
06:24qui n'étaient pas vécus de la même manière dans les différents groupes de CGP en France.
06:29Aujourd'hui, est-ce que c'est facile de faire son métier ?
06:31Parce qu'il faut quand même avoir des convictions pour les donner à ses clients.
06:34Absolument.
06:34Dans un monde où c'est compliqué quand même d'en avoir et où la conviction d'hier peut être remise en cause avec celle de demain.
06:40Et parfois aussi, on peut se rendre compte que c'est beaucoup de bruit, mais que ça ne change pas une tendance de long terme.
06:44Alors, on peut dire que ce n'est pas facile, mais c'est quand même plus facile que beaucoup d'autres secteurs d'activité.
06:49Nous avons la chance d'être dans un secteur d'activité qui est en croissance.
06:53Nous ne sommes pas dans des secteurs qui sont aujourd'hui en train de licencier.
06:57Nos clients commencent à être, je ne sais pas s'il faut dire, habitués, ou résignés à la volatilité.
07:02Ils en ont eu quand même beaucoup ces dernières années, entre les différentes crises, entre le Covid.
07:08Donc, ils savent que c'est passager.
07:09Néanmoins, il y a une règle d'or, c'est d'être présent auprès de ces clients.
07:13Donc, c'est important pour nos gérants privés, nos gérants de fortune.
07:17C'est difficile parce que leurs journées sont longues.
07:19Ils doivent démultiplier les rendez-vous, vérifier que les allocations stratégiques qui ont été mises en place correspondent toujours à la situation plus personnelle.
07:28Parce qu'encore une fois, la conjoncture, on ne doit pas changer d'allocation tous les 15 jours.
07:33D'accord.
07:33Conctuellement, le mandat de gestion qu'on a donné sur des classes d'actifs cotées, oui, là, le gérant va intervenir.
07:41Mais on ne décide pas aujourd'hui.
07:43Les grandes lignes, c'est 50% d'actions sur une allocation dynamique, 20% sur du non coté, dont la dette privée,
07:5120% sur des produits structurés et de l'immobilier.
07:57Donc, ça nous permet d'avoir une diversification assez large et on laisse 10% sur des liquidités.
08:02Donc, cette répartition, on ne la change pas tous les jours.
08:05Au sein de la poche action, il peut y avoir un changement conjoncturel, mais le reste doit tenir dans la durée.
08:13C'est comme ça qu'on crée de la performance.
08:15Un mot sur cette fusion avec le groupe Erez, ça fait un peu plus d'un an maintenant que le groupe Cirrus et le groupe Erez ont fusionné.
08:22Deux grands groupes de gestion de patrimoine qui fusionnent pour créer un groupe encore plus gros de gestion de patrimoine en France.
08:27Comment se porte le groupe et comment s'est déroulée cette fusion un an après ?
08:32Il se porte bien, merci.
08:33Comme toute fusion, ça demande du temps.
08:35Nous avons pris ce temps pendant ce temps-là.
08:37Nous n'avons pas fait d'acquisition.
08:39Nous avons voulu structurer.
08:41Aujourd'hui, les équipes sont regroupées dans les mêmes locaux.
08:45Sur les 24 points en France, sous la même marque, Cirrus et Rez Wealth Management.
08:51C'est donc notre marque pour la partie Wealth Management.
08:54À côté d'Eternim pour l'immobilier et Amplegest pour les actions de côté.
08:59Aujourd'hui, nous gérons près de 20 milliards d'actifs.
09:03On continue notre développement de façon construite.
09:07Le groupe est un groupe solide, structuré, organisé.
09:1120 personnes à l'IP, 40 personnes au juridique, à la finance.
09:17C'est une boîte qui va continuer à grandir, mais qui aujourd'hui est solide, positionnée sur un marché qui est en croissance.
09:23Je pense que nous sommes au début de l'âge d'or, d'un nouveau segment de marché.
09:27Nous sommes en train de créer quelques-uns, peut-être le meilleur des deux mondes, entre ce qu'on appelle encore les CGP et de l'autre côté les banques.
09:37De toute façon, un petit peu provocatrice, nous disons, et si l'avenir de la banque privée n'était pas une banque ?
09:42Je pense qu'il y a des acteurs comme nous qui pouvons créer le meilleur des deux mondes.
09:45Moi, j'adorerais avoir la notoriété de la banque, la capacité à faire du crédit.
09:51Mais à côté, nous gardons les caractéristiques principales d'un CGP, l'ingénierie patrimoniale accessible pour tout le monde,
09:57une architecture ouverte très large, disponibilité, réactivité et puis surtout pérennité de la relation.
10:0570% de nos gérants privés et gérants de fortune sont actionnaires et un salarié sur deux du groupe est actionnaire.
10:11Ensemble, nous détenons encore 73% du capital.
10:13Donc ça, c'est pour créer cette marque qui veut être une marque réflexe dans le monde de la gestion privée,
10:20la gestion de fortune en France.
10:21Ça prend du temps, nous prenons le nôtre, mais nous savons où nous allons.
10:24Vous avez dit que vous aviez stoppé du coup les acquisitions pour cette fusion.
10:28Est-ce que demain, le groupe Cirrus a vocation à continuer à grossir ?
10:33Très clairement, oui.
10:34Très clairement, oui.
10:35Oui, bien sûr, nous allons participer à la consolidation du marché,
10:38mais sur un projet cohérent, centré autour de la distribution, du wealth management et des expertises autour.
10:45Nos expertises maison ne représentent que 15% de l'encours global.
10:48Donc nous restons un groupe indépendant, structuré pour affaire de l'architecture ouverte,
10:53accompagné des chefs d'entreprise, des cas de dirigeants et des familles dans la durée.
10:58Dernière question plus large, vous nous avez mentionné au début de cette interview
11:04un attentisme au premier trimestre et ensuite une reprise au second trimestre,
11:08ce qui n'a pas forcément été vécu de la même manière chez tous les professionnels de la gestion du patrimoine.
11:12Comment est-ce que vous abordez le second semestre 2025 au sein de Cirrus ?
11:17Concentré, prêt à faire comprendre à nos clients, je pense qu'on pourrait relancer le débat,
11:25on pourrait faire une émission entière, nous devons, nous professionnels,
11:29faire accepter à nos clients de prendre plus de risques.
11:32La notion de risque en France est un gros mot,
11:35or c'est la seule façon de défendre des patrimoines, de préparer sa retraite.
11:40La connaissance, y compris des dirigeants, chefs d'entreprise du monde financier, est très faible
11:46et nous devons les accompagner pour orienter aussi cette épargne vers de l'économie réelle,
11:51qui en a bien besoin, l'état-providence c'est fini,
11:54donc notre rôle, nos équipes sont mobilisées pour faire comprendre à nos clients
11:58que la meilleure façon de gagner de l'argent, de protéger leur patrimoine,
12:01c'est de prendre des risques et c'est ce que nous faisons avec l'ensemble des équipes
12:05pour ce deuxième semestre.
12:07Merci beaucoup Meillera Zogui de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine,
12:10je rappelle que vous êtes co-président de Cirrus, merci beaucoup.
12:12Merci Nicolas.
12:13Et quant à nous, on se retrouve tout de suite dans l'œil de l'expert.
12:15Merci.
12:16Merci.
12:17Merci.
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