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  • 08/07/2025
Mercredi 9 juillet 2025, retrouvez Salomé Tibloux-Galas (Superviseur Blockchain & Crypto, KPMG France) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.

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Transcription
00:00Où en est-on en matière d'agrément MICA ? Voilà le sujet qui va nous animer à présent dans l'écho des cryptos.
00:10Et pour en parler, nous avons le plaisir de recevoir sur le plateau de Smart Patrimoine Salomé Tiblougalas.
00:14Bonjour Salomé Tiblougalas. Bonjour. Bienvenue sur le plateau de Smart Patrimoine.
00:17Vous êtes superviseur blockchain et crypto chez KPMG France.
00:20Alors on suit régulièrement à l'actualité du secteur ensemble.
00:23En début d'année, on constatait qu'il y avait peu d'acteurs encore français ou européens
00:28qui avaient un agrément MICA dans sa nouvelle mouture, dans la mouture du texte qui avait été votée.
00:34On voit que les choses ont un petit peu évolué aujourd'hui.
00:36Vous allez nous raconter ça.
00:37Mais juste avant, est-ce qu'on peut rappeler effectivement ce qu'était MICA
00:41et pourquoi effectivement il y avait besoin d'avoir ce nouvel agrément Salomé Tiblougalas ?
00:45Complètement. Donc MICA, c'est Marketing Crypto Assets.
00:48C'est le règlement européen sur les cryptoactifs qui a entré en vigueur au 1er janvier dernier
00:53et qui impose de nouvelles exigences renforcées à tous les acteurs cryptos en Europe
00:58et qui sont très proches des exigences qu'on a pour les institutions financières traditionnelles
01:03et notamment sur la cybersécurité, sur des fonds propres et sur la ségrégation des fonds des clients.
01:09Et alors MICA est entrée en vigueur début 2025.
01:12Et là, l'idée, c'est d'avoir un agrément européen.
01:15Exactement. Ce que ça change, c'est avant tout que ça permet aux acteurs de continuer d'opérer
01:19puisque ceux qui n'arriveront pas à se mettre en conformité ne pourront plus proposer leur service.
01:23D'accord.
01:23Et c'est une harmonisation européenne avec la possibilité de passeporter.
01:27C'est-à-dire que les acteurs aujourd'hui qui obtiennent cet agrément dans un des pays de l'Union européenne
01:32peuvent ensuite les proposer dans tous les pays.
01:35Combien d'agréments délivrés à ce jour ?
01:37Aujourd'hui, on voit qu'il y a plusieurs disparités entre les pays européens.
01:40Sur l'interprétation des différents régulateurs, on a 46 agréments qui ont été délivrés à ce jour.
01:46On a les Pays-Bas qui sont en tête avec 15 licences délivrées.
01:51Peut-être aussi parce qu'il y a plus de pression sur le timing pour le régulateur.
01:55Parce qu'il y a différents délais en fonction des pays pour que les acteurs aient le temps de se mettre en conformité.
02:00C'était six mois aux Pays-Bas.
02:01C'est un an et demi en France, par exemple.
02:03Donc aux Pays-Bas, ils avaient seulement jusqu'à la semaine dernière.
02:05En Allemagne, ensuite, on a 12 licences qui ont été attribuées, notamment à Commerce Bank, à Trade Republic.
02:11On a Malte qui arrive ensuite avec 5 licences.
02:14Et la France est de Luxembourg au coude à coude avec 4 licences en France.
02:18C'est amusant parce qu'on voit d'ailleurs que dans les acteurs que vous avez cités,
02:21on n'est pas forcément que sur des plateformes crypto,
02:23mais aussi sur des acteurs traditionnels qui vont chercher quand même l'agrément.
02:27Et on voit que les Pays-Bas sont en avance,
02:29alors qu'on disait que Mika était quand même assez calqué sur la réglementation française.
02:33Finalement, d'autres pays européens, peut-être pour d'autres enjeux,
02:36sont allés un petit peu plus vite.
02:39En France, on a combien d'acteurs à ce jour ?
02:41En France, l'AMF a mis peut-être un peu plus de temps aussi
02:44parce qu'on avait un an et demi pour se mettre en conformité.
02:47Donc le temps que les dernières directives soient également données.
02:50On a 4 acteurs qui sont agréés Mika aujourd'hui.
02:543 acteurs crypto-natifs.
02:55C'était d'abord D-Block qui a été suivi par Going et Bitstack.
02:58Et la semaine dernière, peut-être un peu plus marquant,
03:00on a KCIS qui est la première banque française à avoir obtenu la licence
03:04pour la conservation, pour du passage d'ordre d'achat-vente de crypto-actifs.
03:09Et ce qui s'inscrit aussi dans cette tendance dont on discutait déjà la dernière fois,
03:13des banques qui ont changé de mentalité
03:15et qui petit à petit sont en train de travailler,
03:18de s'intéresser au fait de proposer des services en crypto-actifs.
03:21Oui, on peut peut-être s'arrêter une seconde dessus
03:23parce qu'il y a effectivement des acteurs crypto
03:25dont la survie dépend de l'agrément
03:27puisqu'ils ne pourront pas continuer s'ils n'ont pas l'agrément.
03:29Et on voit quand même que très vite arrivent les banques,
03:32même en Europe ou en France,
03:33sur le sujet de l'obtention de l'agrément.
03:35Ça change un petit peu la manière dont on peut appréhender le secteur aujourd'hui, Salomé Thiblogalas ?
03:39Complètement. Il y a peut-être deux choses à dire.
03:41En effet, le premier point, c'est que pour les acteurs crypto-natifs qui sont plus petits,
03:44ça peut être plus compliqué de se mettre en conformité
03:46que des acteurs déjà régulés comme les banques.
03:48Et donc, il va certainement y avoir un effet de consolidation du marché.
03:52Donc, à terme, peut-être que tous ne vont pas survivre à Mika
03:54et qu'on aura des acteurs moins nombreux mais plus importants.
03:58Et l'autre point, c'est que si on considère que les banques sont en train d'y aller,
04:01on se pose la question de comment elles vont y aller.
04:03Est-ce qu'elles vont construire elles-mêmes leurs services ?
04:05Et c'est ce que sont en train de faire certaines banques.
04:07On voit Société Générale avec Forge ou les CCE avec Exarch.
04:10Ou est-ce qu'elles vont aller racheter des acteurs
04:13qui ont des infrastructures déjà existantes
04:15ou qui seront déjà agréés, Mika ?
04:17Autre sujet que l'on évoque ce matin avec vous, Salomé Tibougalas,
04:21c'est le trading d'actions tokenisées.
04:23On a de plus en plus de plateformes qui proposent du trading d'actions tokenisées.
04:27De quoi est-ce qu'on parle là, Salomé Tibougalas ?
04:29On a beaucoup parlé de tokenisation la dernière fois.
04:32Donc, tokeniser des actions, c'est assez simple.
04:35C'est l'idée de représenter n'importe quelle action.
04:37Donc, ça peut être du Google, du Nvidia, du Apple.
04:39sur la blockchain et donc de leur attribuer
04:42toutes les caractéristiques des crypto-actifs.
04:44Donc, on va les rendre plus liquides, plus programmables
04:46et surtout, échanger à 24 heures sur 24, 7 jours sur 7
04:49et avec moins d'intermédiaires.
04:52Et alors, du coup, on a plusieurs plateformes
04:55qui proposent ça aujourd'hui.
04:56Est-ce qu'on peut les citer ?
04:58Quelle est la stratégie à l'heure actuelle ?
05:00On a eu des grosses annonces là-dessus ces dernières semaines,
05:02notamment pendant la ETC,
05:04qui est la conférence annuelle sur Ethereum
05:05qui avait lieu la semaine dernière,
05:07avec Robinhood qui a annoncé
05:09lancer plus de 200 actions tokenisées en Europe.
05:13Ils ont l'objectif d'en avoir des milliers d'ici la fin de l'année.
05:16Et on avait d'autres acteurs qui avaient déjà emboîté le pas,
05:18puisque Kraken, Bybit, Gemini ont aussi fait des annonces.
05:22On a même Coinbase qui travaille sur le sujet.
05:24Donc, essentiellement des plateformes américaines,
05:26si je comprends bien,
05:26ou on a aussi potentiellement en France des sujets comme cela ?
05:30Beaucoup de géants américains, mais pas que,
05:32puisqu'en France, on a aussi un acteur qui s'appelle Lise,
05:34qui proposera dès l'automne des actions tokenisées TPE-PME.
05:39Si on rentre un petit peu dans le détail,
05:40ça veut dire quoi proposer un trading d'actions tokenisées ?
05:44Il y a le vendre aux clients, effectivement,
05:46et puis il y a la stratégie derrière qu'on peut mettre en place.
05:49Comment on fait aujourd'hui pour proposer du trading d'actions tokenisées ?
05:54Il y a deux stratégies, principalement aujourd'hui, qui sont utilisées.
05:57La première, c'est de le faire via des acteurs spécialisés,
06:00par exemple Gemini, qui le fait avec Dinari,
06:03qui est le premier courtier américain à avoir obtenu la licence
06:06ces dernières semaines pour pouvoir proposer en marque blanche
06:09une solution de tokenisation d'actions.
06:12Une licence auprès de la SIC ?
06:14Oui, exactement, auprès du régulateur américain.
06:17Et on a une deuxième stratégie,
06:19qui est de le construire nativement sur blockchain public.
06:22C'est ce que fait Kraken avec Solana.
06:23C'est ce que fait également Robinhood,
06:26pas encore, mais qui est en train de travailler
06:27sur la Robinhood Chain sur Arbitrum.
06:30Donc, ils créent leur propre blockchain
06:31pour proposer des actions tokenisées.
06:33Oui, exactement.
06:34Et alors, qu'est-ce que ça change dans l'approche
06:38qu'on peut avoir sur le trading d'actions,
06:41de manière générale,
06:42cette approche tokenisée proposée par ces plateformes ?
06:46C'est un changement qui est assez fondamental
06:47et qui, là aussi, s'inscrit dans la tendance
06:49dont on discute depuis un moment,
06:50mais de la finance traditionnelle
06:52qui, petit à petit, est en train d'être optimisée
06:55en se répliquant sur des infrastructures blockchain,
06:59avec notamment trois innovations de rupture majeures.
07:03La première, et on l'a dit,
07:04c'est le fait d'accéder à ces actifs 24h sur 24,
07:077 jours sur 7,
07:07et à de nouveaux actifs.
07:09Donc, de pouvoir trader n'importe quand.
07:10Exactement.
07:11Et non pas simplement quand les marchés sont ouverts
07:12selon les horaires d'ouverture des marchés.
07:14Complètement.
07:15Et quand on considère que Wall Street est fermé 80% du temps,
07:18c'est une optimisation assez majeure
07:21de pouvoir trader ces actifs n'importe quand.
07:23Et c'est aussi le fait d'accéder à de nouveaux actifs,
07:25par exemple les ETF américains,
07:27qui n'étaient pas disponibles en Europe avant.
07:29Donc ça, c'est effectivement l'accessibilité.
07:32Est-ce que ça permet aussi
07:34d'aborder différemment les acteurs
07:37avec qui on va potentiellement faire du trading en bourse demain ?
07:41Oui, la deuxième grosse rupture,
07:43c'est qu'on a une vraie libération de l'investisseur,
07:45c'est-à-dire qu'il va pouvoir reprendre la main sur son portefeuille.
07:48Demain, il sera plus dépendant d'un courtier
07:50pour pouvoir passer les heures,
07:52donc ça veut dire moins de friction,
07:53moins de perte d'informations potentielles,
07:55moins de délai.
07:57Bien sûr.
07:59Et aussi, on dit demain parce qu'aujourd'hui,
08:03ce n'est pas encore le cas.
08:04Par exemple, Robinhood travaille plus en écosystème fermé,
08:06mais l'idée à terme,
08:07et c'est aussi l'intérêt de développer leur propre blockchain,
08:09c'est que les utilisateurs puissent récupérer
08:11ces actions tokenisées sur leur propre portefeuille,
08:13en Metamask par exemple,
08:14et les détenir avec leurs autres cryptoactifs.
08:18Et ça, ça amène la troisième innovation majeure,
08:20c'est l'interopérabilité.
08:22À partir du moment où, en tant qu'investisseur,
08:23je possède mes actions tokenisées,
08:25je vais pouvoir les utiliser dans d'autres services
08:27de la finance décentralisée,
08:30par exemple, les déposer en collatéral
08:32pour pouvoir emprunter un autre actif,
08:34ou les prêter pour pouvoir générer un rendement,
08:36ou d'autres services de la DeFi.
08:39À suivre donc de près,
08:41quand on s'intéresse aux cryptos,
08:43quand on s'intéresse maintenant,
08:44tout simplement aux actions traditionnelles.
08:46Merci beaucoup Salomé Tiblougalas
08:48de nous avoir accompagné dans Smart Patrimoine.
08:49Je rappelle que vous êtes superviseur blockchain et crypto
08:51chez KPMG France.
08:52Merci beaucoup,
08:53et quant à nous,
08:53on se retrouve tout de suite dans Enjeu Patrimoine.
08:55Merci.
08:56Merci.
08:57Merci.
08:58Merci.

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