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Mardi 1 juillet 2025, retrouvez Mark Hunyadi (professeur de philosophie morale et politique, Université catholique de Louvain), Domitille Champetier de Ribes (Responsable des partenariats et marketing, Bioxegy) et Clémence Franc (CEO et cofondatrice, NovaGray) dans SMART TECH, une émission présentée par Delphine Sabattier.

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Transcription
00:00Bonjour à tous, il est professeur de philosophie morale et politique à l'université catholique de Louvain,
00:14l'auteur notamment d'une proposition de déclaration universelle des droits de l'esprit humain,
00:20paru aux presses universitaires de France en 2024,
00:23et l'auteur aussi d'un article récent qui m'a beaucoup passionné,
00:27publié dans la revue Esprit, dédié à l'intelligence artificielle,
00:31aujourd'hui entretien philo avec Marc Ougnadi à la une de Smartech.
00:37Dans cette édition également, nous avons rendez-vous avec le biomimétisme,
00:40comment les ailes de libellule inspirent des nouvelles technologies,
00:44notamment pour créer des surfaces antibactériennes.
00:47Mais d'abord, trois questions sur une radiothérapie personnalisée,
00:51c'est tout de suite l'interview dans Smartech.
00:57J'ouvre cette édition aujourd'hui avec Clémence Franck,
01:01qui est connectée à distance avec nous.
01:02Bonjour Clémence, vous êtes la CEO cofondatrice de NovaGrey,
01:08qui est une medtech française spécialisée dans la radiothérapie personnalisée,
01:14fondée avec le professeur David Azria de l'Institut du cancer de Montpellier en 2015.
01:20Alors vous développez en fait un test sanguin qui va permettre d'anticiper
01:24quels seront les risques de complications liés à la radiothérapie.
01:29Expliquez-nous comment cela fonctionne.
01:32Effectivement, nous d'Aifine, chez NovaGrey, on développe les premiers tests
01:36qui permettent d'évaluer la tolérance des patients à la radiothérapie.
01:40Ce sont les tests sanguins réalisés avant le démarrage de la radiothérapie
01:44et qui permettent d'évaluer le risque d'un patient de développer des effets secondaires
01:49à long terme après la radiothérapie.
01:51Donc on s'intéresse à deux indications en particulier,
01:53le cancer du sein et de la prostate.
01:55Donc on a deux tests aujourd'hui disponibles marqués CE.
01:58Et pourquoi finalement s'intéresser à ces deux indications-là et à la radiothérapie ?
02:03Il faut savoir que la radiothérapie, c'est un des piliers dans la lutte contre le cancer.
02:08On estime que plus d'un patient sur deux atteint d'un cancer
02:11en bénéficiera pendant son parcours de soins.
02:13Et la problématique, c'est que cette technique qui est très efficace,
02:16elle peut provoquer l'apparition d'effets secondaires à long terme
02:19chez 5 à 10 % des malades.
02:21Donc ces effets secondaires, ils ne sont pas réversibles.
02:24Donc ils ont un impact important sur la qualité de vie des patients.
02:27Ils nécessitent des traitements qui peuvent être lourds.
02:29Et donc le corollaire, ce qui représente également des coûts pour le système de santé.
02:34Et jusqu'à aujourd'hui, les radiothérapeutes, avant de démarrer un traitement,
02:38n'avaient aucun moyen de savoir si un patient était à risque ou pas.
02:41Donc les traitements qui étaient délivrés étaient des traitements standardisés
02:44avec des doses standardisées.
02:45Donc nous, aujourd'hui, on apporte une innovation majeure
02:48puisqu'on apporte le premier outil qui va permettre de guider le radiothérapeute
02:53dans le choix de la bonne technique d'irradiation,
02:56dans le choix de paramètres très importants du traitement,
03:00que ce soit la dose, le nombre de séances, le volume d'irradiation, etc.
03:03Donc c'est vraiment une avancée majeure.
03:06Juste qu'on comprenne bien, Clémence, parce qu'en fait, on n'est pas tous égaux
03:09en matière de radiosensibilité.
03:13Et ma question, c'était comment ça fonctionne ?
03:15Comment est-ce que vous procédez à partir d'un test sanguin ?
03:19Donc c'est un test sanguin, un test qui se décompose en deux étapes.
03:22Une étape biologique greftée, une étape algorithmique.
03:25L'ensemble de l'analyse dure moins d'une semaine.
03:27Donc on ne retarde pas le démarrage de l'ariothérapie.
03:30Et depuis mars 2025, le test est disponible via les laboratoires Eurofins du MNIS.
03:36C'est-à-dire qu'une patiente peut soit réaliser son prélèvement sanguin
03:38au sein de son centre de l'ariothérapie, soit au sein de laboratoires de ville.
03:43Et en moins d'une semaine, les résultats sont fournis à son oncologue radiothérapeute.
03:48Donc les résultats qu'on fournit sont très simples à interpréter par le médecin.
03:52On fournit un risque qui classe les patients et les patientes en deux catégories de risques.
03:56Risques faibles ou risques élevés de faire des effets secondaires après le traitement.
04:01Mais quel que soit l'effet secondaire ou le risque est évalué pour chaque effet secondaire ?
04:08Alors pour le cancer du sein, on s'intéresse à prédire le risque de fibrose mamef.
04:12Donc c'est un sein qui va se durcir, se rétracter,
04:15qui peut être très douloureux pour la patiente et qui est inesthétique.
04:18Et puis pour le cancer de la prostate,
04:19on cherche à prédire le risque de toxicité d'azone pelvienne.
04:24Donc aussi bien des toxicités urinaires que digestives.
04:26Et alors quand vous parlez des deux méthodes,
04:29c'est-à-dire méthode biologique et algorithmique.
04:32Donc biologique, c'est quoi ?
04:33C'est une prédestination génétique qu'on aurait à développer ces symptômes.
04:39Et algorithmique, c'est l'étude sur plusieurs patients.
04:42Enfin comment ça fonctionne ?
04:44Alors lorsqu'on a fondé Novavé en 2015, pour pouvoir réaliser l'analyse,
04:50il fallait irradier l'échantillon de sang.
04:52Et pour des contraintes réglementaires, l'analyse doit être réalisée au sein de laboratoires de biologie médicale.
04:56Donc en fait, on a mené les travaux d'industrialisation chez Novavé,
04:59de sorte à permettre de rendre le test transférable au sein de laboratoires de biologie médicale.
05:05Donc on ne fait pas de test génétique à proprement parler.
05:07Nous, ce qu'on regarde, ce sont les lymphocytes qui sont les cellules du sang.
05:11Et on regarde comment les lymphocytes réagissent face à une irradiation
05:14qu'on va venir mimer avec un composé chimique.
05:17Et ensuite, selon que les lymphocytes meurent beaucoup ou selon que les lymphocytes ne meurent pas,
05:22on va pouvoir classer les patients en deux catégories, risques faibles ou risques élevés.
05:27Donc on ne fait pas de test génétique à proprement parler.
05:29On a un test qui peut être réalisé dans des laboratoires de ville.
05:35Et donc l'étape biologique, c'est cette fameuse brique qui permet de reproduire l'irradiation
05:39et d'évaluer comment cette irradiation va avoir un impact sur les lymphocytes du patient.
05:45Et ensuite, on a une brique, la brique algorithmique,
05:47qui permet d'analyser les résultats qui ont été générés à partir du protocole biologique.
05:52Et donc ça permet aux oncologues de modifier le traitement de manière plus personnalisée ?
05:59Exactement.
06:00Donc nous, on fournit une feuille de résultats qui présente le risque du patient,
06:05donc risque faible ou risque élevé.
06:07Il sort depuis 2022 la Société Savante Française de Radiothérapie.
06:11C'est le collège d'experts français qui compose des radiothérapeutes
06:15qui définissent les plans de traitement à suivre pour les patients,
06:20à intégrer nos tests à ces recommandations.
06:23C'est-à-dire que maintenant, il est recommandé en routine de réaliser nos tests
06:27avant tout démarrage de la radiothérapie pour un cancer du sein ou de la prostate.
06:30Et dans ces recommandations-là, la SFRO est allée plus loin
06:33puisqu'elle a suggéré des modifications thérapeutiques en fonction du résultat qu'on fournit.
06:39Donc les radiothérapeutes font aujourd'hui un guide très clair
06:41qui leur permet d'affiner, d'adapter, de personnaliser la prise en charge de leur patient.
06:48Donc on le disait tout à l'heure, les modifications thérapeutiques,
06:51elles vont de choisir la bonne technique d'irradiation
06:53ou la technique d'irradiation la plus adaptée en fonction de la sensibilité du patient,
06:57définir la dose totale ou le nombre de séances.
07:01On sait que c'est les patients qui ont un risque plus faible
07:04de faire des événements indésirables en plus que des effets secondaires.
07:10On va pouvoir réduire le nombre de séances en augmentant la dose par séance.
07:14Merci Clémence.
07:16Merci Clémence.
07:16Je crois qu'on ne peut pas rentrer malheureusement dans le détail
07:18des différentes thérapies qui seront mises en place.
07:21On a bien compris en tout cas que c'était un progrès.
07:22Au bout d'une semaine à peu près, les oncologues peuvent avoir ce résultat
07:26et adapter le traitement.
07:27Merci beaucoup Clémence Franck.
07:29J'appelle que vous êtes la CEO confondatrice de Novagré.
07:31Grand invité aujourd'hui dans Smartech,
07:40Marc Ouniadi, philosophe spécialiste de philosophie morale, sociale et politique,
07:46professeur à l'Université catholique de Louvain,
07:48également professeur associé à l'Institut Mines Télécom Paris
07:51pour les questions numériques.
07:53Merci beaucoup d'être connecté avec nous dans Smartech.
07:56C'est vraiment un grand plaisir.
07:57Vous évoquez souvent la technologie dans vos ouvrages.
08:01Mais je voulais qu'on commence avec l'article qui est pour moi à déclencher la demande d'interview.
08:08Je l'avoue, c'est cet article paru dans la revue Esprit dédiée à l'intelligence artificielle.
08:14Vous y parlez donc de bataille de l'esprit.
08:17Et vous citez Tchadjipiti finalement comme une technologie de l'esprit.
08:22Oui, bonjour tout d'abord.
08:27D'une manière générale, c'est très important, je pense, de caractériser,
08:31de qualifier les technologies numériques de technologies de l'esprit.
08:36C'est-à-dire que ne pas simplement les considérer au fond comme des outils extraordinairement pratiques,
08:44ce qu'ils sont aussi naturellement.
08:48Et donc chaque outil remplissant au fond sa fonction.
08:53Et alors on peut très facilement mesurer les avantages et les inconvénients outil par outil.
08:58Je pense qu'il faut une vision beaucoup plus globale et considérer effectivement ces technologies
09:03comme une technologie, comme des technologies de l'esprit.
09:08Par quoi je ne veux pas dire seulement que ce sont des technologies qui au fond remplissent des fonctions cognitives,
09:14vous voyez, celles qu'on attribue normalement à l'esprit, mais que justement c'est beaucoup plus large.
09:20C'est-à-dire que le numérique, les technologies numériques instaurent une nouvelle relation au monde.
09:27C'est-à-dire que c'est une façon de se rapporter au monde.
09:31Il se trouve en effet que les technologies numériques sont de plus en plus un médiateur,
09:37une médiation obligée au monde.
09:39C'est-à-dire qu'on doit passer par le numérique pour accomplir la moindre de nos actions.
09:45Et par conséquent, c'est véritablement notre accès au monde qui est en jeu,
09:51ce qu'aucune technologie n'avait ni la possibilité, ni même la prétention de faire jusqu'à aujourd'hui.
09:58Mais aujourd'hui, elle s'interpose, le numérique s'interpose entre nous et le monde
10:03et développe ainsi ce que j'appellerais un méta-réflexe,
10:08qui est au fond le réflexe général de s'en remettre aux machines, à une machine, dès qu'on a un problème.
10:16On voit ça par exemple aujourd'hui très clairement chez les enfants,
10:20qui, dès qu'il y a un problème, une question s'adresse soit à un chat GPT, soit à un moteur de recherche, etc.
10:27Donc, s'adresse directement à la machine.
10:29Et je crois que c'est un réflexe qui se développe de manière beaucoup plus générale.
10:36Et c'est en cela, si vous voulez, que je considère que c'est une technologie de l'esprit
10:40dans ce nouveau rapport au monde qu'il instaure et qu'il représente une certaine forme de danger quand même
10:47duquel il faut se protéger et dont on ne mesure pas toujours les enjeux.
10:52Oui, alors c'est vrai qu'aujourd'hui, pour tout, vous l'avez dit, pour tout,
10:56on doit d'abord obéir aux machines, obéir aux interfaces qui nous sont imposées
11:01par des grandes plateformes, par des géants du numérique.
11:05Alors, vous nous dites que quand on doit combattre un ennemi,
11:08il faut connaître ses intentions et que le problème, c'est que les buts de la guerre
11:12menés par ces géants du numérique ne sont pas forcément très clairs.
11:16Pour autant, vous êtes convaincus que cette conquête de l'esprit,
11:20c'est vraiment la mère des batailles.
11:21C'est comme ça que vous le définissez.
11:23Et qu'aujourd'hui, vous dites, en fait, l'Union européenne, avec ses réglementations,
11:28elle se trompe, finalement, en essayant de protéger l'individu plutôt que l'esprit.
11:33Expliquez-nous.
11:35Oui, c'est exactement cela.
11:37C'est-à-dire que la mère des batailles, c'est cette colonisation de l'esprit.
11:42Je pense que c'est ça le but ultime visé.
11:45Pour la raison simple, quel que soit le but qu'envisagent les géants du numérique,
11:50ce que j'appelle les tech titans, et ces buts, on ne les connaît pas forcément,
11:55et peut-être qu'eux-mêmes ne les connaissent pas vraiment,
11:57et peut-être que ces buts, au fond, émergent de technologie en technologie,
12:01avec, par exemple, maintenant, l'intelligence générative,
12:07eh bien, au fond, peut-être de nouveaux buts sont nés.
12:10Peu importe, quel que soit le but que ces géants poursuivent,
12:13il devra passer par la colonisation de l'esprit.
12:16C'est-à-dire que le but ultime, c'est qu'au fond, nous soyons obligés d'être connectés à ces machines en permanence,
12:23que nous soyons obligés de passer par ces machines.
12:25C'est ça que j'appelle la colonisation de l'esprit,
12:28et elle a de grandes influences, de grandes conséquences,
12:31des conséquences de longue portée sur l'esprit lui-même.
12:34Et donc, première tâche, identifier ce champ de bataille,
12:38dire que c'est ça qui est en jeu,
12:40et non pas seulement, justement, les droits,
12:44les droits individuels.
12:45Les droits individuels, c'est l'aspect sous lequel,
12:48généralement, on traite les problèmes éthiques,
12:51que ce soit au niveau national, international ou en entreprise,
12:56avec les chartes éthiques, etc.
12:57Il s'agit toujours de défendre les droits et libertés,
13:00de protéger le respect de la vie privée,
13:02de protéger les données, etc.
13:05Ce qui est très bien, ce qu'il faut faire.
13:08Les droits individuels sont attaqués de toute part, c'est évident.
13:12Donc, il faut les défendre.
13:13Mais ce que je dis, c'est qu'au fond, ce combat-là n'est pas à la hauteur
13:18de l'enjeu global, qui est celui vraiment de l'esprit.
13:23Par conséquent, toutes les mesures que prend l'Europe, par exemple,
13:27qui est immensément productrice de textes normatifs sur le numérique,
13:34il y avait le RGPD, mais il y a le DSA, le DMA, le DGA, l'IAAC, etc.
13:38Il y en a énormément.
13:42Donc, tous ces textes, au fond, ne protègent les individus
13:49qu'en tant qu'ils sont utilisateurs du numérique.
13:52Et ils ne le protègent pas, ce n'est pas du tout leur but,
13:55de le protéger du numérique lui-même.
13:58Or, si l'on considère que c'est l'esprit, en quelque sorte,
14:02qui est assiégé par le numérique, c'est l'esprit qu'il faut protéger.
14:06Et on ne peut pas protéger l'esprit au sens où je l'entends,
14:10c'est-à-dire comme relation au monde,
14:12comme l'organe, au fond, de notre relation au monde.
14:15On ne peut pas protéger l'esprit avec des droits individuels,
14:18tout simplement parce qu'on pourrait imaginer
14:21un monde entièrement numérisé
14:23qui respecterait parfaitement les droits individuels.
14:28Et d'ailleurs, ce que je dis là n'est pas une fiction,
14:30puisque, en fait, c'est vraiment l'horizon
14:33que propose l'Union européenne.
14:35L'Union européenne a ce grand projet pour 2050
14:39de digitaliser l'ensemble de notre vie sociale.
14:43Il y a un vaste projet d'économie digitale
14:47dans l'Union européenne.
14:49Et l'Union européenne, en même temps,
14:51est très attentive, évidemment,
14:52à respecter les droits individuels.
14:55Donc, c'est l'horizon que nous propose l'Union européenne.
15:00Or, j'affirme même qu'on ne protégera pas l'esprit
15:05en ajoutant, par exemple, un droit individuel,
15:10pour la raison que je viens de dire,
15:11c'est-à-dire qu'on peut imaginer un monde entièrement numérisé
15:13et parfaitement respectueux des droits individuels.
15:17Et donc, il faut changer de cadre normatif.
15:20Et c'est ma proposition de proposer,
15:27donc, de déclarer l'esprit humain,
15:29patrimoine commun de l'humanité,
15:31comme on l'a fait pour les fonds marins,
15:33avec une autorité dédiée,
15:35comme elle existe pour les fonds marins.
15:37On en a beaucoup parlé récemment.
15:38Et, y compris avec une déclaration universelle
15:43des droits de l'esprit,
15:46qui serait, au fond, très différente,
15:48dans son esprit, si je puis dire,
15:49de la déclaration des droits de l'homme,
15:51qui est, elle, strictement axée sur les droits individuels.
15:55Alors, effectivement, je l'ai cité dans ma présentation,
15:59en introduction de l'émission,
16:00vous avez publié une proposition de déclaration universelle
16:02des droits de l'esprit humain,
16:04parue aux presses universitaires de France en 2024.
16:06Mais, à quoi ressemblerait, finalement,
16:09un crime contre l'esprit ?
16:13C'est une très bonne question.
16:17Vous voyez, là où le crime contre l'esprit commence,
16:21c'est quand on fait de chaque utilisateur,
16:24de chaque personne, de chaque individu,
16:26ce que j'appelle un opérateur cybernétique.
16:29C'est-à-dire qu'en fait, on ne s'adresse à nous,
16:33en tant qu'utilisateur,
16:34que comme un opérateur qui doit, au fond,
16:38gérer des inputs,
16:40traiter l'information par notre comportement,
16:43par notre cerveau,
16:44et produire un output qui soit adéquat au système,
16:48qui soit conforme au système.
16:50C'est ce que j'appelle le devenir cybernétique de l'esprit.
16:54J'en prends juste un exemple.
16:55Si vous voulez, avec la généralisation des QR codes
16:59à laquelle on assiste dans notre société,
17:01on sait qu'on utilise de plus en plus les QR codes.
17:04Or, les QR codes présentent cette particularité
17:06qu'ils ne sont pas déchiffrables par l'esprit humain.
17:10Ce n'est pas comme un signe,
17:11ce n'est pas comme un pictogramme,
17:12il faut donc une machine pour le déchiffrer.
17:17Et, en fait, quand on nous demande de présenter un QR code
17:23pour, par exemple, ouvrir une porte,
17:25ce que nous faisons, nous,
17:27c'est mettre en relation deux machines.
17:29Donc, nous sommes réduits,
17:31au fond, notre comportement est réduit
17:32à la mise en relation de deux machines
17:35que, par ailleurs, nous ne comprenons pas.
17:37Donc, voilà ce que j'appelle,
17:39c'est un exemple particulièrement caricatural,
17:41mais on voit bien qu'il se généralise,
17:42de devenir cybernétique de l'esprit.
17:45C'est-à-dire, au fond,
17:46notre rôle se résumera, au fond,
17:48à faire fonctionner des machines.
17:51C'est ce type de comportement
17:56qui se généralise,
17:57qui menace, à mes yeux,
17:59véritablement l'esprit.
18:02Et donc, c'est pourquoi
18:02une telle,
18:04si vous voulez,
18:06le cadre normatif que je propose
18:08ne peut considérer
18:10le numérique et les technologies numériques
18:12qui est de l'intelligence artificielle,
18:13ce que j'appelle le numérique plus,
18:14c'est-à-dire le numérique augmenté
18:16de l'intelligence artificielle,
18:18il ne peut le considérer que globalement.
18:19On ne peut le considérer que globalement.
18:22Parce qu'il n'y a aucun appareil,
18:24si vous voulez,
18:24il n'y a aucun outil
18:25qui, à lui tout seul,
18:27est une menace pour l'esprit.
18:28Ce qui est une menace pour l'esprit,
18:29c'est la généralisation
18:31de ses comportements,
18:32cette espèce de méta-réflexe
18:35qui se développe,
18:35dont je parlais tout à l'heure,
18:36c'est-à-dire de sans cesse
18:37s'adresser à les machines,
18:38d'être nous-mêmes
18:39juste un opérateur de ces machines,
18:42voire de ne faire que mettre
18:45en rapport des machines.
18:46C'est donc cette généralisation
18:49du numérique
18:49comme intermédiaire obligé au monde
18:52qui représente
18:54une véritable menace pour l'esprit.
18:56Et je pense que cette menace,
18:58elle est extrêmement sérieuse.
18:59Elle est extrêmement sérieuse.
19:01Et donc c'est pourquoi
19:02il faudrait en fait aussi
19:03une autorité dédiée,
19:04comme on l'a pour les fonds marins,
19:05l'AIFM,
19:06l'Autorité internationale
19:07pour les fonds marins,
19:08qui au fond débattrait
19:09rendrait problématique,
19:13réflexiviserait,
19:15si vous voulez,
19:15si je puis dire.
19:16Donc il ne s'agit pas
19:16simplement d'interdire,
19:18mais de réfléchir
19:19à l'usage
19:21de ces outils numériques.
19:22Par exemple,
19:23je prends un exemple,
19:24Chagipiti, par exemple,
19:26dont l'usage se généralise,
19:28qui est une technologie
19:29absolument extraordinaire.
19:30Moi, je suis fasciné
19:30tous les jours.
19:31Et donc vraiment,
19:32il faut l'admirer.
19:33Moi, je trouve qu'on ne l'admire pas assez.
19:35On n'explique pas assez,
19:36notamment aux jeunes,
19:36comment ça marche, etc.
19:37Ça a l'air naturel.
19:38Là, on pose une question,
19:39il répond.
19:39C'est quelque chose
19:40de tout à fait extraordinaire.
19:42Mais, donc,
19:42je n'ai aucun problème
19:43avec cette technologie.
19:44Néanmoins,
19:44je trouve tout à fait scandaleux,
19:46alors véritablement,
19:48que Chagipiti,
19:50dont on savait pertinemment
19:52qu'il allait avoir
19:53d'immenses répercussions
19:54sur la société,
19:55sur les comportements,
19:56sur les individus,
19:57sur les professions,
19:57que Chagipiti ait pu être
19:59mis sur le marché
20:01par une simple décision
20:02de marché, justement.
20:04Vous voyez,
20:04c'est une chose, par exemple,
20:05qu'on ne fait jamais
20:05pour les produits pharmaceutiques.
20:08Les produits pharmaceutiques,
20:09une nouvelle molécule,
20:10un vaccin, etc.,
20:11doit passer par des tests,
20:12tout simplement parce qu'on sait bien
20:14qu'une molécule sauvage,
20:16si vous voulez,
20:16fait du mal au corps.
20:18Eh bien, pour l'esprit,
20:19tout le monde s'en fout.
20:21Et c'est un problème.
20:21Et c'est un problème.
20:23Je suis d'accord avec vous.
20:23J'avais fait le parallèle,
20:24d'ailleurs, avec la voiture.
20:25On ne va pas laisser
20:26une voiture autonome
20:26circuler dans les rues
20:27et faire ses tests
20:28sans précaution.
20:30Donc, vous dites,
20:30ces entreprises
20:31de l'intelligence artificielle,
20:32elles sont allées
20:32vraiment trop vite
20:34parce que vous voyez l'IA
20:35comme quelque chose
20:37qui est capable
20:37de vraiment menacer
20:38notre esprit.
20:41Le problème,
20:41c'est que c'est le marché
20:42qui dicte, en fait,
20:44le rythme ici
20:45de ces innovations technologiques.
20:47Et il n'y a aucune raison
20:48de laisser libre cours au marché.
20:50Il n'y en a aucune.
20:52Exactement comme on ne le fait pas
20:53pour les entreprises pharmaceutiques,
20:55si vous voulez.
20:56C'est exactement la même chose
20:57pour l'esprit,
20:59pour ce que j'appelle l'esprit.
21:01Encore faut-il
21:02prendre conscience
21:04du danger.
21:05C'est pourquoi je dis
21:06qu'il est très important
21:07et c'est ce que je développe
21:08notamment dans l'article
21:09que vous avez eu
21:10la gentillesse de citer,
21:11d'identifier le champ de bataille,
21:13le véritable champ de bataille
21:14sur lequel il faut,
21:16si vous voulez,
21:17se confronter
21:18au numérique.
21:20Ce champ de bataille,
21:21c'est le champ de l'esprit.
21:23C'est lui qui est menacé.
21:24Vous voyez,
21:24si,
21:25dans un horizon
21:27de quelques années,
21:29on en est réduit
21:30vraiment
21:31à juste obéir
21:33à des machines,
21:34à les faire entrer
21:34en contact
21:35les unes avec les autres,
21:35etc.,
21:36vous voyez bien
21:37que c'est une menace
21:38pour l'esprit.
21:39j'aimerais signaler
21:40quand même
21:40une étude.
21:42Est-ce que l'esprit
21:42ne sera pas plus fort ?
21:44Est-ce que l'esprit
21:44ne peut pas l'emporter
21:45justement sur ce que l'IA
21:47voudrait faire
21:48de l'esprit humain demain ?
21:50Alors,
21:50ça pourrait être le cas.
21:53Il y a toute une tendance,
21:56si vous voulez,
21:56qui pense à une IA des lumières.
21:58C'est-à-dire qu'au fond,
21:59on pourrait utiliser l'IA
22:00dans le sens
22:01d'une intelligence accrue,
22:03différenciée,
22:04etc., etc.
22:05Je n'y crois pas une seconde,
22:07tout simplement
22:07parce que ce n'est absolument
22:08pas comme ça
22:09que le numérique
22:10s'impose aux gens
22:11d'une manière générale,
22:13aux utilisateurs.
22:14Le numérique,
22:16pour le dire très vite,
22:18si vous voulez,
22:19le numérique s'est imposé
22:20à nous
22:20tout simplement
22:21parce qu'il permet
22:22de réduire les coûts.
22:24Il y a une force économique
22:25absolument incroyable
22:26dans le numérique.
22:28Cette force numérique,
22:29c'est précisément
22:30que...
22:31Cette force économique
22:33du numérique,
22:33c'est précisément
22:34que le numérique
22:36a permis
22:36de modifier
22:38complètement
22:38la structure
22:39des coûts
22:40de la production
22:42en réduisant
22:44les...
22:46en rendant
22:47les taux marginaux
22:48de production
22:49quasiment nuls,
22:50en rendant
22:51les taux de...
22:52les coûts de transaction
22:53quasiment nuls,
22:55et en créant
22:57comme ça aussi
22:57les effets
22:59de réseau
23:00qui sont une espèce
23:01d'économie d'échelle
23:02du côté de la demande
23:03et non plus du côté
23:04de l'offre.
23:04Bref, tout ça
23:05est un véritable tsunami
23:07et c'est comme ça
23:08que ça s'impose
23:09et c'est à cause de ça
23:10comme ça
23:11et à cause de ça
23:11que ça s'impose
23:12aux utilisateurs.
23:13Donc, parler
23:14du NIA des Lumières,
23:16parler du NIA
23:17qui libérerait
23:18notre intelligence
23:18est une profonde
23:20illusion
23:21à laquelle je ne crois
23:22pas une seconde,
23:23raison pour laquelle
23:24il faut ce nouveau
23:24cadre normatif.
23:25J'aimerais quand même
23:26signaler...
23:26Oui, juste pour terminer,
23:28juste pour terminer,
23:29très rapidement.
23:30Oui, parce qu'en fait
23:33on parle beaucoup
23:33des problèmes
23:35de santé mentale.
23:37Ça va être
23:38la porte d'entrée
23:39en fait
23:40pour une véritable réflexion
23:41sur l'esprit.
23:42Une étude toute récente
23:43d'il y a quelques jours
23:43du MIT
23:44que j'ai ici
23:45sous les yeux
23:46révèle que
23:48l'utilisation
23:49de Chagipiti
23:50et c'est le titre
23:51de l'étude
23:52réduit significativement
23:53l'activité cérébrale.
23:54Ils ont mesuré cela
23:55puisqu'il faut mesurer
23:56tout cela
23:57scientifiquement.
23:59L'étude est absolument
23:59fascinante
24:02et la conclusion
24:04est absolument
24:04indiscutable
24:07et massive.
24:09N'est-ce pas ?
24:09Ça modifie complètement
24:10notre activité cérébrale
24:11mais surtout
24:12ça l'a réduit.
24:13Merci beaucoup.
24:14Donc nous sommes en danger.
24:15Nous sommes en danger.
24:16Merci beaucoup
24:17Marc Ouniadi.
24:18Merci d'avoir accordé
24:20cet entretien à Spartak.
24:20Je rappelle que vous êtes
24:21professeur de philosophie
24:22morale et politique
24:23à l'université catholique
24:25de Louvain.
24:32Et pour terminer
24:33cette édition
24:33un regard sur le biomimétisme
24:35qui nous est offert
24:36aujourd'hui par
24:36Domiti Champetier-Derib.
24:38Bonjour.
24:38Vous êtes directrice marketing
24:40et commerciale
24:40chez Bioxegi.
24:42Bonjour Delphine.
24:42Merci beaucoup
24:43pour l'accueil.
24:43Je vous en prie.
24:44On va s'intéresser
24:45aujourd'hui
24:45à la surface antibactérienne.
24:48Des surfaces antibactériennes
24:49qui seraient inspirées
24:50des ailes de la libellule.
24:51Voilà.
24:52Et on va en parler
24:53pour une raison très simple.
24:54C'est que dans le contexte actuel,
24:56on a plus de 80%
24:59des maladies infectieuses
25:01qui se transmettent
25:01par les mains.
25:02Oui.
25:02Donc finalement...
25:03Dans des lieux
25:05comme les hôpitaux,
25:07les écoles,
25:08les transports en commun,
25:09donc des lieux
25:09où on est souvent finalement,
25:11on va avoir énormément
25:12de transmissions infectieuses
25:14et ça crée pas mal de problèmes.
25:16Les plus gros,
25:16je dirais,
25:16c'est dans les hôpitaux
25:17où aujourd'hui,
25:18un patient sur 20
25:19entre à l'hôpital
25:20pour se faire soigner
25:21et ressort
25:22avec une maladie infectieuse.
25:25Souvent,
25:26c'est des bactéries
25:26qui vont résister
25:27aux antibiotiques
25:28avec le temps.
25:30Donc ça va créer
25:30des complexités
25:32dans le traitement,
25:32des surcoûts
25:34et des milliers de morts aussi,
25:36surtout.
25:37C'est ça qui pose
25:38le plus problème.
25:38Donc on est face
25:39à un enjeu de santé publique
25:41assez important
25:41et plusieurs milliards
25:44à l'échelle européenne
25:45d'argent
25:46qui est dépensé
25:47dans le surcoût
25:48de ces traitements
25:48contre ces infections.
25:50Et alors donc,
25:51on va regarder dans la nature
25:52si on trouve
25:53des bonnes idées
25:53et vous en avez trouvé
25:55du côté des libellules.
25:56C'est ça.
25:56En fait,
25:57les libellules,
25:57ce qui est intéressant,
25:58c'est qu'elle a des ailes
26:01qui se doivent
26:01d'être toujours propres
26:02parce que finalement,
26:03c'est ça qui lui permet
26:03de voler
26:04et qui lui permet
26:05de chasser,
26:05de se déplacer,
26:06etc.
26:07Et elle a trouvé
26:07une solution
26:08très ingénieuse
26:09pour ça
26:09qui est de structurer
26:13la surface de ses ailes
26:14à une échelle
26:15vraiment microscopique.
26:17On va avoir
26:17des milliers
26:18de nanopiliers.
26:19On va le voir après.
26:22Et ce qui est intéressant,
26:23c'est que cette forêt
26:25de nanopiliers
26:26va lui permettre
26:27de perforer
26:29les bactéries.
26:30Il faut imaginer
26:31que les nanopiliers,
26:32c'est 50 nanomètres.
26:34Donc,
26:34c'est un millième
26:35de cheveux.
26:36On s'en dit
26:36que pour une bactérie,
26:37c'est comme être
26:38sur un nid de clous,
26:39finalement.
26:39D'accord.
26:40Donc,
26:40elle n'a aucune chance
26:41de survivre.
26:42Sa membrane est perforée.
26:44Finalement,
26:44le contenu se vide
26:45et elle meurt.
26:47Donc,
26:47pour la bactérie,
26:48c'est ça qui lui permet
26:48de garder une surface
26:50toujours très propre,
26:51etc.
26:51Et ça,
26:52sans aucune molécule chimique.
26:55C'est vraiment
26:55un mouvement mécanique.
26:56donc la bactérie,
26:58elle ne peut même pas
26:58créer de résistance
26:59comme elle pourrait le faire
27:01avec les antibiotiques,
27:02etc.
27:04Donc,
27:04c'est encore mieux
27:05en fabuleux.
27:06Il n'y a pas de façon
27:06de s'adapter finalement.
27:07c'est ça.
27:08Et alors,
27:09aujourd'hui,
27:10on a des surfaces
27:11comme ça,
27:11antibactériennes
27:12qui sont directement
27:12inspirées des ailes
27:13de la libellule ?
27:14Récemment,
27:15beaucoup de scientifiques
27:15se sont posé la question
27:17de trouver justement
27:18un matériau
27:19qui serait bactéricide
27:21en lui-même.
27:22Donc,
27:22qui tuerait les bactéries
27:23sans besoin de mettre
27:24du gel hydroalcoolique
27:25ou des désinfectants,
27:26etc.
27:26Ils ont fait plusieurs tests
27:28en laboratoire
27:29sur des matériaux
27:30en titane,
27:31en carbone,
27:32sur des polymères aussi,
27:34donc des plastiques.
27:35Et aujourd'hui,
27:35c'est ultra prometteur.
27:37En laboratoire,
27:38c'est près de 99,9%,
27:40donc quasi toutes les bactéries
27:41qui sont tuées
27:42en quelques dizaines de minutes,
27:44donc moins d'une heure
27:45dans tous les cas.
27:47Et donc,
27:48c'est très prometteur
27:49pour l'avenir
27:50parce qu'on peut l'utiliser
27:51sur les matériaux
27:52et les objets du quotidien,
27:54donc les poignées de porte,
27:55les écrans de téléphone également,
27:57les interrupteurs.
27:59Et donc, il y aura des petits pics
27:59à la surface ?
28:00Ce n'est pas visible à l'œil nu
28:01parce que c'est vraiment
28:02un millième de cheveux,
28:04donc on ne les sent pas.
28:06Et ça résiste quand même
28:07au toucher,
28:09au lavage,
28:10aux forces mécaniques
28:10et ça s'use moins,
28:12on va dire,
28:12que tout ce qu'on va appliquer
28:14comme traitement
28:15de surface chimique.
28:16Donc,
28:17on a finalement
28:17une solution
28:18qui serait viable,
28:19qui serait beaucoup plus,
28:21meilleur pour l'environnement
28:22parce qu'on n'irait pas
28:23jeter des dizaines
28:24de millions
28:25de gel hydroalcoolique
28:26chaque mois.
28:28Et en plus de ça,
28:29ça pourrait être aussi
28:30utilisé dans les hôpitaux
28:31pour les prothèses,
28:33pour des matériaux,
28:34pour des équipements,
28:35etc.
28:36Donc,
28:37pour l'instant,
28:37c'est en train d'être développé
28:38et testé à plus grande échelle,
28:40mais pour moi,
28:40c'est assez prometteur.
28:42Merci beaucoup.
28:42Oui,
28:43c'est très prometteur.
28:43Merci beaucoup
28:44pour ces perspectives d'avenir
28:45inspirées de la nature.
28:47Je rappelle,
28:48Domiti Champetier-Dorib,
28:49que vous êtes
28:49directrice marketing
28:50et commercial
28:50chez Bioxégie.
28:51Merci à tous
28:52de nous avoir suivis.
28:53C'était Smartech.
28:54J'espère que cette émission
28:55vous aura passionné.
28:56On a parlé philo,
28:57biomimétisme
28:58et plein de choses encore.
28:59A très bientôt
29:00sur la chaîne
29:00Bsmart for Change.
29:11Bsmart for Change.

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