- 02/06/2025
Lundi 2 juin 2025, retrouvez Matthieu Bourgeois (Avocat, Vice-président, Cercle de la donnée), Éric le Bourlout (Journaliste tech & conseiller éditorial), Manon Genty (cofondatrice, Novi.8) et Pascal Malotti (directeur de la stratégie, Valtech) dans SMART TECH, une émission présentée par Delphine Sabattier.
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00:00Bonjour à tous, l'intelligence artificielle, c'est quand même de l'histoire ancienne dans nos smartphones, j'en veux pour preuve l'âge de Siri chez Apple.
00:15Pour autant, l'emballement que l'on connaît autour des IA génératives et leur intégration dans les derniers modèles de téléphones sont en train de modifier nos usages mobiles.
00:24Alors profondément, est-ce qu'on peut parler de révolution ? Ce sera notre grand sujet aujourd'hui à la une.
00:29Et puis je vous proposerai aussi, dans le rendez-vous du droit de la donnée, de regarder ce qui se passe du côté de l'indépendance numérique de l'Europe avec peut-être une clé, un levier en tout cas à activer du côté du couple franco-allemand.
00:42Mais d'abord, trois questions sur la simulation virtuelle pour la guerre du futur, c'est tout de suite dans Smartech.
00:53Bonjour Manon Gentil.
00:54Bonjour.
00:55Merci beaucoup d'être avec nous. Vous êtes la fondatrice de l'agence Magenta qui a lancé Novi8, donc une plateforme immersive en 3D qui permet aux entreprises, aux grandes organisations de simuler des environnements,
01:07notamment pour la formation, mais aussi pour de la planification stratégique.
01:11Et dans le domaine militaire en particulier, c'était sur ce point que j'avais envie de vous interroger et de vous interviewer parce que je n'ai pas pu me rendre sur ce salon Saufins qui était dédié à l'armement,
01:23à la défense et à toute cette industrie militaire. Donc je n'ai pas pu assister à vos démonstrations, mais ça a quand même retenu mon attention.
01:30Vous y parlez de simulation en 3D semi-réaliste. Qu'est-ce que ça veut dire ?
01:35Oui, tout à fait. Alors en effet, Novi8 est une plateforme de simulation immersive. Aujourd'hui, dans un monde où justement l'actualité est incertaine,
01:43c'est important de pouvoir anticiper et de pouvoir prévoir de manière immersive peut-être des événements futurs.
01:51Donc aujourd'hui, nous, ce qu'on est capable de faire avec Novi8, c'est donc de pouvoir agréger de la donnée pour restituer des environnements en 3D
02:01qui vont se baser sur des lieux spécifiques et on va pouvoir circuler à l'intérieur et se projeter.
02:09D'accord, mais pourquoi semi-réaliste ?
02:11Alors semi-réaliste parce qu'on va pouvoir récupérer de la donnée et reproduire en fait en 3D des centres industriels,
02:17des lieux publics, n'importe où dans le monde pour pouvoir après se projeter de manière beaucoup plus intuitive
02:26et anticiper justement des opérations dans un cadre, pourquoi pas d'entraînement, pourquoi pas de prospective ou même de gestion de crise par exemple.
02:37Vous ne parlez pas pour autant de réalité virtuelle ?
02:39Alors non, en fait, nous ce qu'on propose c'est vraiment un outil qui va permettre de faire de la stratégie
02:45Après, à terme, sur des supports de diffusion, on va pouvoir, et ça c'est aussi toute l'innovation de Novi8,
02:50on va pouvoir s'en servir en fait sur n'importe quel type d'outil.
02:56Donc ça va être par exemple un téléphone, une tablette, un écran, mais aussi pourquoi pas de la réalité virtuelle.
03:02Et ça c'est vraiment le mode de diffusion qui est très innovant puisque c'est très léger.
03:08Aujourd'hui les moteurs 3D sont très lourds et nécessitent des machines, des moteurs de rendu très très puissants.
03:14Nous ce qu'on propose c'est de travailler avec justement des données web en fait qui va permettre d'alléger cette...
03:24Mais alors donc dans sa version très professionnelle, on importe de la donnée réaliste dans ces environnements 3D
03:32qui vont permettre aux forces armées de quoi ?
03:35De s'entraîner, de simuler des scénarios ?
03:38Comment ils s'en emparent ?
03:40Alors ils s'en emparent en fait, ils vont pouvoir reconstituer des lieux.
03:45Donc sur par exemple un théâtre d'opération, sur un lieu public,
03:50ils vont pouvoir en fait récupérer des données via par exemple des photos satellites ou de la photogrammétrie ou du lidar.
03:59Novi8 va intégrer en fait ces données et reproduire comme une maquette virtuelle en fait.
04:03Aujourd'hui on appelle ça des caisses à sable, donc c'est une caisse à sable virtuelle, des maquettes virtuelles
04:09où on va pouvoir donc retrouver en 3D des lieux spécifiques.
04:16Et avec ça on va pouvoir apporter tout un ensemble de personnalisations comme des données par exemple géographiques,
04:21des données météo qui vont permettre par exemple de nous donner la lumière
04:25et tout un certain nombre d'éléments qui vont les aider à préparer en fait des opérations.
04:30Et vous avez, quand vous discutez en tout cas avec les équipes,
04:34vous entendez que ça modifie leur approche en fait aujourd'hui du combat et peut-être du combat du futur de demain ?
04:41Exactement. En fait aujourd'hui, Novi8 propose d'accompagner aussi la transformation numérique du monde des armées.
04:47Aujourd'hui les armées utilisent beaucoup d'outils qui sont un peu dispersés.
04:51Nous ce qu'on propose c'est d'avoir quelque chose qui centralise et qui les aide en fait à préparer leur mission
04:56de manière beaucoup plus agile, beaucoup plus fluide.
05:00Avec des données très précises.
05:01Avec des données, alors des données qu'eux vont pouvoir intégrer puisque l'objectif c'est qu'eux ils l'utilisent de manière autonome à la fin.
05:09Et nous on est toute une équipe de développeurs, de designers,
05:13mais l'objectif pour nous c'est que leur expérience elle soit la plus fluide possible,
05:16on s'adapte à leurs usages et l'objectif c'est qu'ils puissent le prendre en main
05:21et préparer de manière beaucoup plus rapide en fait ces opérations qui aujourd'hui leur prend beaucoup beaucoup de temps.
05:28Merci beaucoup Manon Gentil de nous avoir fait découvrir cette technologie.
05:31Donc Novi8 ou Novi8 si vous êtes anglophone,
05:35je vous rappelle que vous êtes donc la cofondatrice de cette plateforme et la fondatrice de l'agence Magenta.
05:40Merci beaucoup.
05:40Tout à fait, merci.
05:41Ce talk est consacré à la révolution dans les usages mobiles, pourquoi ?
05:50Parce que l'intelligence artificielle générative est arrivée.
05:52On en parle avec Eric Lebourlou, bonjour Eric.
05:55Bonjour.
05:55Journaliste spécialisé dans la tech depuis une vingtaine d'années.
05:58Oui.
05:59Testeur.
05:59Même un peu plus.
06:00Oui, moi je dis à peu près.
06:02Observateur aussi, averti de toutes ces nouveautés produits, des nouveautés technologiques évidemment,
06:07mais plutôt grand public, c'est plutôt votre spécialité.
06:09Et à côté de vous, Pascal Malotti, bonjour.
06:12Bonjour.
06:12Directeur de la stratégie de l'agence Valtech et spécialisé sur les sujets de transformation numérique et d'innovation.
06:17Vous êtes aussi professeur à l'université Paris-Dauphine et Sergi Paris Université en Master 2, je crois, sur marketing et business.
06:25Exactement.
06:26Voilà nos deux experts.
06:27Alors, l'intelligence artificielle, je le disais en introduction, c'est un peu de l'histoire ancienne quand même dans les smartphones,
06:34mais on a un emballement pour ces IA génératives avec une intégration dans les derniers modèles qui sont sortis.
06:40Est-ce que c'est en train vraiment de profondément modifier les usages ?
06:45Moi, c'est l'impression que j'en ai, mais j'aimerais vous interroger vous et vous entendre sur à quel point vous considérez que c'est une révolution,
06:52à quel point on est en train de changer vraiment de paradigme sur ces usages.
06:55Et peut-être, vous allez même me dire, c'est peut-être aussi la fin du smartphone.
06:58Eric ?
07:01Alors, pas tout de suite la fin du smartphone quand même.
07:05Pas tout de suite, mais oui, c'est possible qu'à la fin, effectivement, les usages qu'on voit émerger aujourd'hui nous mènent demain à des nouveaux produits
07:15parce qu'en fait, on pourra discuter avec un ordinateur d'une nouvelle manière sans forcément avoir le même paradigme qu'on connaît depuis X années,
07:24c'est-à-dire un écran avec des icônes, on clique sur ces icônes et voilà.
07:28Parce que ce n'est pas idéal ? On peut déjà faire de la reconnaissance vocale, enfin utiliser la reconnaissance vocale pour parler à son chatbot ?
07:34Oui, alors là, effectivement, c'est là qu'émergent des nouveaux usages.
07:39Ça fait très longtemps qu'on connaît les assistants vocaux, type Google Assistant, Alexa, Siri, etc.
07:45Mais là, depuis l'intelligence artificielle générative, il y a vraiment une nouvelle vague d'assistants qui a émergé
07:51et on ne peut même pas comparer leurs performances tellement ils sont bien meilleurs.
07:56Et on peut parler notamment de Perplexity, qui est un assistant qui fonctionne très très bien,
08:01même s'il n'a pas encore toutes les fonctions qui lui permettraient de remplacer un Alexa, par exemple.
08:05Mais aussi, évidemment, Gemini de Google, qui est d'ailleurs maintenant installé sur des dizaines et des dizaines de modèles de téléphone
08:13et qu'on peut télécharger très bien gratuitement depuis le Play Store.
08:16Et qui, en fait, vous permet quand même d'avoir une discussion et d'utiliser votre smartphone vraiment à la voix, pour le coup.
08:23Et ce n'est que le début.
08:24Ce n'est que le début, ça va arriver.
08:26En fait, on sait très bien que Google avance vers un complet agent, une espèce de secrétaire un petit peu que vous auriez
08:34et à qui vous pourriez demander à peu près tout ce que vous voulez.
08:37Donc, quand même, grosse transformation, révolution en vue pour vous.
08:40Qu'en pensez-vous ?
08:42Alors, la fin du smartphone, pas avant 10 ans.
08:44Parce que de toute façon, on a des problèmes pour intégrer aujourd'hui dans des objets le hardware avec les composants,
08:51la miniaturisation des composants de l'intelligence artificielle.
08:54On peut parler des lunettes de méta, mais en fait, si j'ai mes lunettes personnelles et mes AirPods Pro,
08:59je fais à peu près la même chose, sauf évidemment voler.
09:02Avec vos lunettes personnelles, vous arrivez à lancer de la musique ?
09:05Non, mais bon, elles sont adaptées à ma vue et les AirPods Pro.
09:09Il me manque juste la fonction vidéo, qui d'ailleurs fait qu'on capture des vidéos à l'insu des gens qui sont dans la rue.
09:16Donc, on ne respecte pas les RGPD.
09:17Pour l'IA générative dans les smartphones, moi, je dirais pour l'instant, évolution.
09:23Par évolution, dans le sens où c'est des modèles probabilistes et il y a encore des marges d'erreur.
09:29Et les cas d'usage qui sont les plus intéressants, qu'on avait vus par exemple à la WWDC chez Apple en juin dernier,
09:35ne sont pas lancés parce que, justement, pour prendre un cas simple,
09:40si je demande à Cyril de me réveiller à 6h30 avec un modèle déterministe, il va me réveiller à 6h30.
09:44Mais avec un modèle probabiliste, aujourd'hui, s'il me réveille à 3h30, je vais être très mécontent.
09:49Il y a un risque, effectivement.
09:50Il y a vraiment un.
09:50Ça n'est pas l'heure.
09:52Alors, on va s'intéresser aux annonces de la Google I.O.
09:55parce que c'était le grand événement dont je voulais vous parler côté Google, sa conférence annuelle développeur.
10:02Est-ce qu'il vous a semblé qu'il se jouait des choses très importantes lors de cette Google I.O.
10:07plus que les années précédentes, Eric ?
10:09Oui, clairement.
10:10Parce qu'en fait, on va dire que Google avait pris pas mal de retard, en tout cas au niveau des annonces, par rapport à...
10:16Donc là, on voit la conférence.
10:17Oui, et en fait, là, ils ont voulu vraiment mettre le paquet en présentant un nombre d'annonces assez hallucinant, en fait, pour les avoir suivies depuis très longtemps.
10:27J'en avais rarement vu une Google I.O. aussi impressionnante d'un point de vue des annonces.
10:31Alors, ça partait un peu dans tous les sens, comme ils savent le faire.
10:35Mais ils ont aussi rappelé, ça c'était assez marrant au début, à quel point ils ont été à l'origine de cette révolution I.A. qu'on a aujourd'hui,
10:41grâce notamment à la technologie des transformers, etc. Ils ont voulu, en fait, remontrer qu'ils pouvaient toujours être les patrons.
10:48Et en fait, ils l'ont montré de plusieurs manières. Enfin, je ne sais pas si on va en détailler, mais il y a évidemment la recherche bariaque qui va changer beaucoup de choses
10:55pour tous les gens qui recherchent par Internet, mais aussi les prémices, évidemment, d'un nouveau assistant qui existe déjà,
11:02mais une version, on va dire, sous amphétamine, dopée à 100% d'un assistant qui permettra, qui aura notamment des fonctions agentiques,
11:11puisque c'est ça le nouveau Graal, qui permettra en fait, donc, du coup, d'automatiser beaucoup de ce qu'on fait avec notre smartphone.
11:19Est-ce que les gens adopteront cette technologie ? Je ne sais pas, mais en tout cas, c'est ce qu'ils ont montré.
11:22Là, vous évoquez le projet Astra, ça ?
11:25Astra, oui, tout à fait, oui.
11:25D'accord. OK. Mais avant le projet Astra, déjà, ce qu'on trouve aujourd'hui dans les derniers...
11:32Alors, Lily, donc, qui m'aide à préparer cette émission, est allée assister à une démonstration de la sortie du smartphone,
11:38le nouveau smartphone phare du géant sud-cohérien Samsung, donc son Galaxy S25 Edge.
11:45Elle nous a rapporté quelques images, notamment de la capacité du smartphone, désormais, à voir comme nous.
11:51Je propose qu'on regarde la vidéo.
11:54Qu'est-ce que tu vois ?
11:57Je vois la tour Eiffel au loin. Tu as une très belle vue de cet endroit. Comment puis-je t'aider ?
12:02Est-ce que tu peux m'en dire plus sur la tour Eiffel ?
12:06La tour Eiffel est le symbole de Paris. Elle a été construite par Gustave Eiffel pour l'exposition universelle de 1889.
12:15C'est un monument vraiment impressionnant.
12:16Et tu peux me dire, par exemple, ce que Gustave Eiffel a construit, à part la tour Eiffel ?
12:21Ah oui, Gustave Eiffel a aussi conçu la structure interne de la statue de la liberté à New York. C'est fou, non ?
12:31C'est fou, non ?
12:32Bon, c'était un peu facile de reconnaître la tour Eiffel, peut-être, vous allez me dire.
12:36Le Gemini Live, ça vous a bluffé ? Là, aujourd'hui, ses capacités vous semblent assez étonnantes aussi ?
12:41Moi, je pense que Google voulait remettre l'église au centre du village.
12:45Ils sont comme Meta, d'ailleurs, qui ont beaucoup investi sur l'IA.
12:49Ils se sont laissés dépasser un moment dans les annonces par OpenAI.
12:54Et donc, ils veulent montrer à nouveau qu'ils sont au centre du jeu.
12:57Mais ils veulent tous montrer qu'ils sont au centre du jeu.
13:02Parce qu'on peut parler aussi d'Apple, qui se positionne comme le patron, avec une certaine antériorité aussi sur l'IA.
13:08Et une respectabilité, enfin voilà, avec des usages plus responsables.
13:12Oui, mais la stratégie est différente chez Apple.
13:14Pour Apple, pour réussir, il faudrait qu'ils infusent de l'IA générative dans l'ensemble des services et produits.
13:20Ils ne se sont pas positionnés consciemment sur un LLM.
13:24En un mot, ils ont un LLM qui s'appelle Ajax, mais c'est juste pour des usages, des cas d'usage très très simples.
13:31Ils laissent les autres dépenser des milliards de dollars par trimestre en CAPEX.
13:36Et l'objectif, je pense, pour eux, c'est de faire le coût qu'ils ont réussi avec Google.
13:40C'est-à-dire de prendre la meilleure technologie du marché à un moment.
13:43De se faire rémunérer pour l'usage de la technologie sur la plateforme,
13:46qui aujourd'hui, évidemment, rassemble le plus grand nombre d'utilisateurs au monde aisés et influents.
13:53Le milliard de consommateurs que tout le monde veut avoir.
13:55Donc, c'est un peu une stratégie décalée.
13:57Et puis après, c'est du Apple.
13:59Comme d'habitude, ils travaillent en vase clos, en mode fermé.
14:02Ils ne veulent pas que la donnée personnelle soit partagée.
14:04Donc, ils partent déjà avec les maniés.
14:07Mais le fait de rattraper, puisqu'on va dire encore une fois qu'Apple est un suiveur,
14:11moi, je ne suis pas très inquiet.
14:12Ils devraient y arriver.
14:13Honnêtement, à un moment, ils vont se réveiller.
14:15Il y a eu des changements dans l'organigramme d'Apple, apparemment.
14:20Donc, je pense que Tim Cook n'est quand même pas super content.
14:22Il y a eu visiblement un petit coup de colère, oui, sur le retard pris dans l'intelligence artificielle.
14:26Complètement.
14:27Le fait d'avoir annoncé des cas d'usage qui, aujourd'hui, restent une fiction, c'est évident.
14:33Il y avait un ou deux cas d'usage qui étaient très excitants.
14:36Le cas d'usage où je vais chercher ma maman à l'aéroport.
14:39et ça va me déterrer l'horaire d'arriver au fin fond de mes emails
14:43et ensuite, en temps réel, aller taper sur les flight trackers
14:47pour me donner l'horaire finalement indiqué.
14:50Ce que personne ne peut faire aujourd'hui à cause de ce modèle de probabilité,
14:53c'était très excitant.
14:54Et pour l'instant, on attend toujours.
14:56Et c'est reporté.
14:57On ne sait pas pourquoi.
14:59Oui, Apple a carrément pris du retard avec Siri.
15:03Ça, c'est sûr.
15:03C'est évident.
15:04Mais comme vous l'expliquez très bien, c'est aussi à cause des contraintes qui se mettent eux-mêmes,
15:08notamment d'un point de vue vie privée, etc.
15:11Par contre, pour en revenir au mode live de Google,
15:16en fait, c'est encore une fois une évolution de Gemini
15:18qui n'est d'ailleurs pas exclusive au Galaxy.
15:20C'est une démo de Siri que l'on voit.
15:24Oui, je parlais de la démo que vous avez montrée tout à l'heure.
15:27C'est une démo qui va être sur tout.
15:30Ce n'est pas une démo d'ailleurs.
15:32C'est une application qui sera sur tous les téléphones Android demain
15:35qui n'est pas exclusive à Samsung, mais Google et Samsung travaillent ensemble sur ces sujets
15:39parce que Samsung, c'est aussi un énorme vendeur de smartphones Android.
15:43Mais ils ont dit qu'ils allaient aussi intégrer Perplexity.
15:46Oui.
15:47Ce qui leur permet de manger tous les râteliers.
15:51Après, sur Android, il y a une technique pour choisir un assistant par défaut.
15:57Et en fait, on choisira simplement Perplexity ou Gemini
16:02ou alors un autre potentiel, peut-être celui d'OpenAI.
16:06Mais en tout cas, pour ce mode live, c'est une évolution de ce que Google fait depuis très longtemps.
16:12Ça s'appelait Google Lens à une époque.
16:13Maintenant, c'est en live.
16:14Même s'il y a une petite latence, ça permet d'avoir une conversation avec la machine.
16:19Ce qui est intéressant, par contre, c'est que ça peut avoir des cas d'usage,
16:22notamment en matière d'accessibilité.
16:23C'est d'ailleurs ce qu'ils ont montré pour des personnes malvoyantes.
16:25Pour le coup, c'est assez intéressant.
16:27Après, ça ne révolutionne pas l'usage.
16:29Je l'utilise un peu pour le tester.
16:31Ça ne révolutionne pas l'usage complet d'un assistant.
16:35Google montre juste qu'il sait faire parfaitement des IA multimodales.
16:39Et donc là, on profite pour cette démo un peu bluffante.
16:41Il y a une vidéo sur le web, sur YouTube précisément,
16:46qui tourne sur le projet Astra.
16:48Oui.
16:48On va pouvoir voir des images.
16:49En quoi ça, c'est une vraie révolution ?
16:51Parce qu'en fait, c'est un peu une combinaison de tout ce que sait faire Google aujourd'hui.
16:55Et alors, la démo, on ne sait pas si elle est vraiment en temps réel.
16:59Oui, parce qu'il y a des coupes quand même.
17:00Il y a des coupes.
17:01On ne sait pas vraiment si c'est en temps réel et tout.
17:02Mais effectivement, ça compte.
17:03Donc, si vous pouvez nous expliquer ce qu'il fait là, justement, à l'image.
17:06Il doit réparer son vélo.
17:07En fait, là, ça tire partie des fonctions qu'on dit agentiques.
17:11C'est-à-dire que l'IA va elle-même aller faire des opérations sur le téléphone
17:17qui sont normalement réservées aux humains.
17:19C'est-à-dire que là, il lui demande, par exemple, d'aller chercher le PDF d'un manuel d'un vélo.
17:22Là, l'IA va aller le chercher sur Internet.
17:25Et puis après, il lui demande, cherche-moi là où elle parle de cette réparation.
17:28Donc là, il va scroller le PDF et lui lire la réparation.
17:31Donc ça, il le fait main libre.
17:32Ensuite, il y a différents étapes comme ça.
17:34C'est ça, il n'a pas besoin de cliquer sur une nouvelle application.
17:37Exactement.
17:37L'IA va chercher elle-même sur YouTube une information dont il a besoin.
17:40Et sans doute, la démo la plus bluffante, c'est que l'IA appelle elle-même
17:44un magasin de réparation de vélo pour récupérer une pièce.
17:51Pendant qu'il fait autre chose, l'IA, sans même que son téléphone soit allumé sur l'application téléphone,
17:56appelle et dit, ok, c'est bon, la pièce est disponible dans ce magasin, j'ai appelé.
17:59Voilà, donc ça, c'est un peu le projet ultime de Google et qui préfigure effectivement,
18:05on en parlait tout à l'heure, ce qu'ils veulent de nouveau demain comme interface,
18:08c'est-à-dire que dans l'idéal pour eux, ce ne serait pas sur un téléphone, tout ça,
18:12mais dans des... alors ils parlent de lunettes, ça pourrait être autre chose,
18:15mais dans un appareil qui ne serait plus un terminal comme ça qu'on a, qu'on sorte sa poche.
18:22On pourrait l'utiliser.
18:23Et finalement, on se dit, il est bien encombré avec son téléphone, là, il n'arrête pas de le prendre, de le poser,
18:27il ne sait pas comment le faire tenir.
18:28Bon, c'est là où on se dit, ah, il y a peut-être un nouveau device à trouver.
18:31C'est clairement l'idée derrière, tout le monde cherche ce qui va se passer après le smartphone,
18:36après, je pense qu'on le disait tout à l'heure, je pense que le smartphone est loin d'avoir dit son dernier mot.
18:39Pascal, sur ces dynamiques concurrentielles aujourd'hui sur le marché,
18:43donc stratégie d'Apple, différentes d'autres,
18:46enfin, on voit que Samsung aussi s'ouvre à toutes les IA,
18:48en fait, il va y avoir des constructeurs de smartphones demain qui vont être hyper dépendants de ces grands modèles de langage.
18:56Oui et non, parce que chez Apple, on a la tradition quand même de vouloir verticaliser l'intégration
19:02et de maîtriser la technologie qu'on met en place,
19:04même si, encore une fois, ils ne sont pas allés sur le moteur de recherche
19:07parce que finalement, ils ne voulaient pas marcher sur les plate-bandes de Google et ils avaient d'autres projets.
19:12Donc, il est possible que, comme Samsung, ils regardent le marché,
19:17ils signent des contrats avec Perplexity, OpenAI et d'autres acteurs.
19:22Donc, voilà, moi, Samsung, personnellement...
19:24Tout en développant quand même des briques propriétaires.
19:28Oui, en couche applicative, sur les services et les produits qui sont cœur de métier,
19:33ils ne vont pas lâcher, à mon avis.
19:35Samsung, c'est un peu différent parce que, pour moi, ils ne sont plus dans la bataille depuis très longtemps
19:39sur le marché des smartphones.
19:40Samsung, c'est une boîte extraordinaire qui fait plein de choses,
19:43de la mobilité, de l'énergie, de la logistique, des transports.
19:46Voilà, en Corée, ils ont des parcs d'attractions, ils ont des hôtels, des assurances.
19:53Mais là, à part plagier Apple, c'est-à-dire que, vous voyez, on parle du Galaxy S25 Edge.
19:59En fait, ils voulaient juste arriver avant...
20:01Sortir avant, oui.
20:02Exactement, l'iPhone 17 ultra fine.
20:05Voilà, c'était l'objectif.
20:06Sur ce qui est à l'intérieur, c'était moins l'objectif.
20:09Mais, de toute façon, oui, ils vont continuer à intégrer le meilleur de la technologie sur leur smartphone.
20:15Et il y a une prime à celui qui sera plus rapide aujourd'hui sur ces progrès en matière d'IA générative ?
20:20Je ne sais pas.
20:21Oui.
20:22Moi, je ne vois pas les Apple Store se vider de leur monde.
20:24Et je vois toujours les Samsung Store ou le Huawei Store à Paris être vides.
20:28Donc, c'est-à-dire que, très souvent, à part les vendeurs et les mecs de la sécurité au Samsung Store, je pense qu'ils doivent faire des jeux de rôle toute la journée.
20:35Un Apple Store...
20:36Après, on achète son smartphone, parfois, de manière un peu différente.
20:39Tout à fait.
20:40Oui, mais bon, on le sait, un Apple Store, c'est rempli du matin au soir.
20:44Donc, il faut voir aussi le grand public.
20:48Les personnes qui vivent autour de moi ne sont pas, comme moi, en train d'utiliser toujours les derniers cas d'usage.
20:53Oui, ils ne sont pas tous des early adopters.
20:55Voilà.
20:55Ça va mettre du temps avant d'incluser.
20:56Mais quand même, est-ce qu'il n'y a pas une preuve, quand même, à celui qui montrera le premier des usages complètement révolutionnaires avec ces IA génératives ?
21:04En fait, déjà, ce qui est sûr, c'est que Samsung, ce n'est pas leur techno, c'est celle de Google.
21:09Et c'est depuis le début, c'est-à-dire depuis deux ans, où ils ont dit, c'était le S24, je pense, ou...
21:16Oui, je pense que c'est le S24 ou S23, où ils ont montré, en fait, des technos d'IA génératifs, qui n'étaient d'ailleurs pas folichonnes.
21:23C'était celle de Google, parce que, voilà, c'est Google qui fait le travail derrière.
21:29Samsung fait le hardware, Google, maintenant, c'est les rois du software.
21:34Et d'ailleurs, Samsung a fait des erreurs monumentales en matière d'assistants auparavant, en matière d'IA.
21:38On se rappelle de Bixby, qui était une catastrophe absolue.
21:40Non, on ne s'en rappelle pas, d'ailleurs.
21:42Voilà.
21:43Mais, en fait, il y a effectivement une bagarre entre Samsung et Apple, mais bon, en fait, finalement, tout ça, c'est un peu dépassé.
21:49Parce qu'aujourd'hui, en fait, ce qu'on voit surtout, c'est que l'IA, c'est un bon moyen de reparler des smartphones.
21:54Il n'y avait plus grand-chose qui se passait dans le milieu des smartphones.
21:57Alors là, il faut un téléphone plus fin.
21:58Bon, est-ce vraiment intéressant ?
22:00Il a une batterie plus petite, donc il tient moins longtemps.
22:03Il a un beau design, mais c'est tout.
22:05Donc, l'IA, c'est le nouvel Eldorado pour dire qu'on arrive encore à innover.
22:11Il y a encore des choses excitantes dans ce smartphone.
22:12Je pense que ce n'est plus les mêmes acteurs.
22:13Alors, là, c'est Google qui tient, c'est Apple qui tient, c'est OpenAI éventuellement,
22:18qui, on sait, travaille aussi maintenant avec Johnny Hive, avec un nouveau produit un peu mystérieux.
22:24Johnny Hive qui vient de chez Apple, qui a travaillé avec Steve Jobs.
22:28Donc, voilà, c'est un peu l'IA, c'est le nouveau graal pour le hardware.
22:33Mais on verra bien ce que ça va donner.
22:35Merci beaucoup, Eric Le Bourlou, journaliste tech, conseiller éditorial,
22:38et Pascal Malotti, directeur de la stratégie Valtech.
22:41Merci encore à tous les deux.
22:41Merci.
22:42Merci.
22:43C'est notre dernière séquence de l'émission.
22:51Elle est avec Mathieu Bourgeois.
22:52Bonjour, Mathieu.
22:53Bonjour, Delphine.
22:54Vous êtes avocat, vice-président du Cercle de la Donnée.
22:57Et aujourd'hui, vous voulez nous interpeller sur ce rôle que peut jouer le couple franco-allemand
23:02pour réussir cette quête, j'ai envie de dire, d'indépendance numérique de l'Europe.
23:09Tout ça sur fond de turbulences transatlantiques.
23:11Oui, alors Delphine, pour resituer le sujet brièvement, la souveraineté numérique, c'est un sujet préoccupant, puisque vous savez, être souverain, c'est présider à ses destinées.
23:19Et la question posée, c'est est-ce que nous, les Français, les Européens, nous sommes souverains sur les réseaux numériques ?
23:25Est-ce que nous sommes à l'abri des menaces d'espionnage, de captation de valeurs, des puissances étrangères étatiques et non étatiques ?
23:30Alors, il est permis d'en douter, puisque si on reprend les quatre piliers de la souveraineté, la population et le territoire, vous savez que les données des Européens sont massivement stockées en dehors de l'Union Européenne.
23:39Et si on prend les deux autres piliers, que sont la puissance et la légitimité politique, vous savez que les talents, pour une partie en tout cas, sont hors Europe, les talents européens, la puissance et les calculateurs aussi.
23:49Et la légitimité, vous savez qu'on est envahi de cookies, de CGU, de lois extraterritoriales qui s'appliquent en Europe.
23:54Donc, ça a des conséquences, tout ça, notamment une que vous connaissez bien, qui est la manipulation et l'ingérence dans l'espace informationnel, avec les phénomènes de fake news et de réseaux sociaux.
24:02Et puis aussi, une certaine dépendance économique à l'égard des plateformes extra-européennes.
24:06Donc, pour ces deux raisons-là, le Cercle de la Donnée et l'Agora 41 ont sorti une étude en 2022 sur la souveraineté numérique en pleine campagne présidentielle.
24:14Je me souviens très bien.
24:15Voilà. Et précision importante, je le dis parce que le Cercle a été interpellé sur LinkedIn à ce sujet et a répondu.
24:23On a organisé, le Cercle a organisé il y a quelques jours, un événement sur cette étude, en accent les échanges sur le tandem franco-allemand et en intitulant cet événement la souveraineté numérique européenne.
24:36Alors, je précise tout de suite pour les auditeurs, puisque c'est un sujet sensible en ce moment, l'échelle européenne a été jugée pertinente dans cette étude pour rivaliser avec les autres puissances du cyberespace.
24:45Mais les voies politiques pour y parvenir, c'est-à-dire fédération, confédération, coopération, elles sont multiples.
24:51Et bien sûr, on doit peut-être débattu.
24:52Le Cercle n'a pas pris position sur la souveraineté numérique européenne, sur la modalité politique de la souveraineté.
24:57Alors, cet événement, pour terminer, qui a eu lieu le 22 mai, on a eu l'honneur au Cercle de recevoir, grâce à Philippe Laveau, Jérôme Spinoza, consul général de France à Sarbrück.
25:07Je vous résumerai ce qu'il a dit.
25:08Et puis, l'association franco-allemande European Champions Alliance, avec ses deux responsables, Dominique Tessier et André Avogand, qui se sont exprimés sur ce tandem.
25:16D'ailleurs, ils n'aiment pas parler de couple.
25:17Ils préfèrent parler de tandem ou de binôme franco-allemand.
25:20Ok.
25:20Alors, justement, rappelez-nous un peu ce qui a été dit, là, lors de cet événement.
25:23Alors, trois constats.
25:25Premièrement, un déficit historique de souveraineté numérique qui a été exposé par les trois intervenants, pour, premièrement, une raison de sous-estimation du sujet dans les années 80-90.
25:34Les Européens ont mis un peu plus de temps que les autres à réaliser que les données avaient une valeur stratégique.
25:39Vous savez, au Cercle, on pense que les données sont le reflet des biens et des personnes.
25:41Je pense qu'en Europe, on a mis un peu de temps à réaliser ça.
25:44Donc, quand on a des données clients, en réalité, c'est les clients qu'il y a derrière.
25:47Et donc, quand on confie tout cela à des opérateurs américains, en réalité, ils connaissent très, très bien vos clients.
25:52Ils peuvent même, à un moment donné, vous, d'une certaine manière, vous passer, vous bypasser, d'une certaine manière.
25:57Deuxième élément de ce premier constat, c'est les racines de cette panne étaient culturelles, économiques et institutionnelles.
26:03Culturelles, je viens d'en parler, ce retard.
26:05Économiques, en fait, il y a un phénomène d'accoutumance et d'acceptation, de résignation, en fait, de se dire, ils ont tellement d'avance.
26:12Il y a une telle masse, ils font 190 milliards d'euros de chiffre d'affaires pour Google, par exemple, pour le groupe Google, que nous, les Européens, économiquement, on ne fait pas le poids.
26:20Et donc, il y a une forme de résignation qu'il faut peut-être inverser.
26:22Et puis, institutionnelle, parce que ce qui est vrai, et ça, ça a été dit, c'est que l'Europe n'est malheureusement pas très efficace dans sa gouvernance.
26:28Et donc, ce qui sort, notamment les textes, sont plutôt des entraves que des facilitations et sont parfois très inintelligibles.
26:33Le deuxième constat, ça a été la nécessité d'un réveil stratégique.
26:38Et le troisième constat, ça a été le rôle structurant du tandem franco-allemand, avec quelques exemples donnés par le Consul général de France,
26:45notamment la collaboration entre des universités françaises et allemandes, par exemple, à Munich,
26:49et aussi le développement d'un cloud souverain, par exemple, par le groupe Schwartz.
26:53Alors, quelles sont les suites que le Cercle pourrait donner à cet événement et à ses prises de parole,
26:59pour favoriser justement ces rencontres franco-allemandes, faire émerger éventuellement des liens, des partenariats,
27:05qui vont dans le sens de cette indépendance numérique européenne, qui s'appuierait sur ce noyau franco-allemand ?
27:12Alors, deux idées. Premièrement, on est en train d'en discuter au Cercle avec l'association European Champions.
27:17Donc, premièrement, intégrer dans les groupes de travail du Cercle des personnalités du monde franco-allemand,
27:22par exemple, il y a un groupe de travail qui est dirigé par Mathieu Gras, un des cofondateurs du Cercle,
27:27qui est commissaire aux comptes et qui a un passé dans la data et dans la science de la donnée.
27:30Eh bien, ce groupe travaille sur les professions réglementées.
27:32Il est question d'intégrer des gens de l'univers franco-allemand dans ce groupe.
27:36En tout cas, on en discute et on en a parlé avec eux. Ils sont très ouverts.
27:38Deuxième idée, renouveler la tenue d'événements comme celui du 22 mai sur des sujets de coopération européenne numérique.
27:45Ça, on en a parlé et ça peut être effectivement très important, très fructueux,
27:50qu'on ait des moments comme ça où on se rend compte.
27:52Parce que finalement, ce qu'on a réalisé pendant cet événement, c'est que les gens,
27:55enfin les gens, les personnalités du monde qui connaissent bien l'économie allemande,
27:59connaissent assez mal en fait le milieu de la tech française et réciproquement.
28:02Et finalement, plutôt que de travailler outre-Atlantique et à l'excès,
28:06peut-être qu'on pourrait travailler à l'outre-Rhin.
28:07C'est quand même des voisins plus proches et on aurait beaucoup à y gagner.
28:10Merci beaucoup, Mathieu Bourgeois.
28:12Je rappelle que vous êtes avocat et le vice-président du Cercle de la Donnée.
28:15Merci pour vos éclairages très réguliers dans cette émission Smartech.
28:18Merci à vous de nous suivre sur la chaîne Bsmart4Chain.
28:22Je vous dis à très bientôt.
28:23Excellente journée à tous.
28:23Sous-titrage Société Radio-Canada
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