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00:03:28Sous-titrage Société Radio-Canada
00:03:58Mesdames et Messieurs, la cour.
00:04:28Aujourd'hui comparé devant cette cour, Monsieur Fabien Ploch.
00:04:36Il sera assisté par son avocate, Maître Lisa Tsuchin.
00:04:40Merci.
00:04:40Merci.
00:04:49Êtes-vous Fabien Ploch ?
00:04:51Oui.
00:04:52Quand êtes-vous né ?
00:04:54Le 18 août 1975.
00:04:56Vous habitez bien au 48 Vordexhorn à Delft ?
00:04:59Pour l'instant, mais reposez-moi la question le mois prochain.
00:05:02Vous êtes le prévenu dans cette affaire, Monsieur Ploch.
00:05:08Vous devez être attentif au déroulé des débats.
00:05:10Et si l'on vous adresse une question, sachez que rien ne vous oblige à y apporter une réponse.
00:05:14Est-ce que c'est clair pour vous ?
00:05:16Très clair, Monsieur le Président.
00:05:17Vous êtes assisté par Maître Tsuchin.
00:05:19Bonjour, Maître. Soyez la bienvenue.
00:05:22Également présente dans ce tribunal, nous accueillons la plaignante, à savoir Madame Richter.
00:05:26Bienvenue à vous aussi.
00:05:27Vous êtes assisté par Maître Wittermans.
00:05:30Rien ne vous oblige à assister à cette audience.
00:05:32Et si vous le souhaitez, vous pouvez sortir à tout moment.
00:05:35Aujourd'hui, nous entendrons également les témoignages de Monsieur Remco Covenard et de Monsieur Van Der Smyssen.
00:05:43Nous leur demanderons dans un instant de quitter la salle.
00:05:47Je donne la parole à Madame l'Avocat Général. C'est à vous. Je vous en prie.
00:05:54Merci, Monsieur le Président et membre du tribunal.
00:05:57Monsieur Plok est accusé d'avoir le 25 mai 1996 à Amsterdam contraint Madame Richter à subir des actes sexuels,
00:06:04dont une pénétration par force de son pénis dans le vagin de la victime,
00:06:07bien qu'elle ait signifié clairement qu'elle n'était pas consentante.
00:06:09Le prévenu a violemment empoigné Madame Richter et l'a dénudé de force.
00:06:14Il est établi que les faits se sont déroulés durant la journée découverte de l'Université d'Amsterdam
00:06:18dans la résidence étudiante où vivait Monsieur Plok avec, entre autres, Monsieur Covenard.
00:06:22Monsieur Plok reconnaît l'avoir embrassé,
00:06:23mais Madame Richter déclare qu'il l'a obligée à se soumettre à un rapport sexuel non consenti.
00:06:27Excusez-moi, vous pourriez essayer de parler moins vite ?
00:06:29J'avoue que j'ai du mal à vous suivre.
00:06:31Pas de souci, je vais ralentir.
00:06:32Merci.
00:06:36Madame Richter avait 17 ans.
00:06:38Monsieur Plok en avait 20.
00:06:40Il devra donc répondre à des accusations d'agression et de viol aggravés sur une mineure.
00:06:45Il est subsidiairement accusé de tentative de viol
00:06:47et d'agression sexuelle manifeste.
00:06:52La peine de prison encourue pour ces faits est d'un maximal de 16 ans.
00:06:55La cour devra également étudier la demande de réparation de plaignante, Madame Richter, Monsieur le Président.
00:07:06Maître Victor Mance, veuillez clarifier cette demande de réparation, s'il vous plaît.
00:07:10Monsieur le Président, l'agression qu'a subie ma cliente a eu depuis des conséquences graves et persistantes tout au long de sa vie,
00:07:26tant sur le plan social qu'économique.
00:07:29Monsieur Plok l'a, entre autres, privé d'une vie sexuelle normale.
00:07:33Par conséquent, en réparation du préjudice moral subi, nous réclamons un dédommagement de 30 000 euros.
00:07:40Merci.
00:07:43Je vais à présent demander à Messieurs Covenard et Van Der Smyssen de bien vouloir quitter la salle.
00:07:50Vous reviendrez quand ce sera à vous de témoigner.
00:08:07Mesdames et Messieurs de la cour, Monsieur le Président,
00:08:10je commencerai par vous dire à quel point je déplore que nous nous trouvions tous ici.
00:08:15Mais je crois que mieux que quiconque ici, je comprends la dimension sociétale et les enjeux de cette affaire.
00:08:22Nous savons tous pourquoi je suis ici, et Monsieur le Président, la vraie raison n'est pas que je suis un violeur.
00:08:27Je regrette profondément qu'un témoignage au départ anonyme soit devenu le support d'attaques personnelles et le sujet savoureux d'un passionnant spectacle médiatique.
00:08:37Et si nous sommes ici, c'est à cause d'un triste malentendu.
00:08:41Monsieur le Président, je suis venu serein, non pas pour me défendre,
00:08:45j'ai une absolue confiance dans la justice de notre pays,
00:08:47non, je suis venu pour faire face à mes responsabilités.
00:08:51Mes responsabilités de citoyens, de leaders politiques, et d'hommes.
00:08:56Vous êtes bel et bien devant cette cour pour vous défendre, Monsieur Plok, et non pas pour faire campagne.
00:09:04La journée risque d'être longue.
00:09:06Donc pour le bien de tous, ne perdons pas de temps et allons à l'essentiel, s'il vous plaît.
00:09:10Volontiers.
00:09:11Ceci dit, je suis heureux d'entendre que vous faites confiance à la justice néerlandaise.
00:09:15Et sur ce point, je vous rejoins.
00:09:20Parfait.
00:09:26L'université avait organisé des journées découvertes pour les futurs étudiants.
00:09:32On nous avait confié un groupe de lycéens, garçons et filles.
00:09:35Tous des élèves de terminale qui allaient passer le bac,
00:09:37donc des jeunes qui sont en général âgés de 18 ans.
00:09:40Nous n'étions pas beaucoup plus vieux, nous n'avions qu'une année d'université.
00:09:42Pas vous.
00:09:43Vous commencez les études de droit en 1994,
00:09:46et un an après, vous changez pour relations internationales en sciences politiques.
00:09:49Vous étiez donc en deuxième année, vous aviez 20 ans.
00:09:51Oui.
00:09:52Madame Richter était la plus jeune du groupe, elle n'avait que 17 ans.
00:09:55Mais nous, on l'ignorait.
00:09:57Rien chez elle ne laissait supposer qu'elle était si jeune, au contraire.
00:10:01Physiquement, elle avait l'air tout à fait adulte.
00:10:02Elle avait l'apparence d'une belle et séduisante jeune femme.
00:10:08Et elle se comportait comme telle.
00:10:09Dans sa manière de parler également, à certains moments,
00:10:12elle employait un langage assez cru.
00:10:13Assez cru ?
00:10:14Oui, elle faisait des blagues assez grossières.
00:10:17Vous pouvez nous donner un exemple ?
00:10:19Euh...
00:10:20Oui, je me souviens que l'un d'entre nous, une femme, je tiens à le préciser,
00:10:24donc l'une d'entre elles avait raconté que l'un de ses professeurs
00:10:27avait eu une visible érection durant son cours.
00:10:29Un mandat à répliquer, c'est peut-être ta petite tête de conne qui l'a fait bander.
00:10:35Et pourquoi le sujet avait-il été abordé ?
00:10:37Eh bien, c'était la veille que l'incidence était produite,
00:10:39donc les étudiants en parlaient.
00:10:42Qu'est-ce que vous en avez pensé ?
00:10:44Rien, enfin...
00:10:46Que ça peut arriver ?
00:10:49Je parle de cette façon de s'exprimer.
00:10:51Oh !
00:10:53Euh...
00:10:53En fait, ce que je voulais avant tout souligner,
00:10:55c'est que Amanda n'avait pas sa langue dans sa poche.
00:10:57Qu'elle était plutôt délurée.
00:10:59Elle sortait du lot.
00:11:01Ces romans,
00:11:02qu'entre parenthèses, nous avons tous dévorés chez moi,
00:11:05sont souvent très crus,
00:11:06sulfureux, et...
00:11:08morbides.
00:11:08Vous n'avez pas été convoqué pour faire une critique de l'œuvre de Mme Richter,
00:11:12mais pour vous expliquer sur les faits qui vous sont reprochés.
00:11:15Je vous demande donc de nous raconter cette soirée.
00:11:17Oui.
00:11:18Comme vous l'avez sans doute lu dans ma déposition,
00:11:20c'était une soirée comme tant d'autres soirées, ni plus ni moins.
00:11:23C'était une résidence étudiante,
00:11:25il y avait beaucoup de fêtes et toujours beaucoup de gens qui venaient.
00:11:27Et c'est vrai que le week-end, il y avait pas mal d'alcool qui circulait.
00:11:30Oui, ça buvait pas mal.
00:11:31Vous aussi ?
00:11:33Parfois.
00:11:34Mais je buvais toujours beaucoup moins que les autres.
00:11:36Ah, pour quelle raison ?
00:11:38L'élan de maître aux nos yeux.
00:11:42Aviez-vous bu ce soir-là ?
00:11:45Oui, on avait tous bu, c'est sûr.
00:11:47Mais Mme Richter était sobre.
00:11:50On a tous joué à un jeu à boire,
00:11:51et je vous assure qu'elle aussi y a participé.
00:11:54Ce jeu s'appelait
00:11:55« Moi, je n'ai jamais boi-ci-toi-oui ».
00:11:58Dans la déclaration de Mme Richter,
00:12:00que vous trouverez page 11 de sa déposition,
00:12:02on peut lire
00:12:03« Quand est arrivée l'affirmation
00:12:04« Moi, je n'ai jamais fait l'amour »,
00:12:07ils ont tous bu, sauf moi.
00:12:10Mme Richter était donc vierge.
00:12:12Au cours de la soirée,
00:12:13j'ai dû boire un verre de vodka.
00:12:15C'est tout ce que j'ai bu,
00:12:16je n'étais pas ivre.
00:12:17Est-ce qu'une jeune fille
00:12:18d'à peine 17 ans
00:12:19qui n'a aucune habitude de l'alcool
00:12:20et vit d'un verre de vodka
00:12:21peut réellement se souvenir
00:12:23de ce qu'elle a bu ?
00:12:24J'en doute.
00:12:25Vous étiez-vous ivre ?
00:12:27Non.
00:12:28Le lendemain,
00:12:28nous avions tous des cours importants
00:12:29auxquels nous devions assister
00:12:31et je...
00:12:32et j'ai toujours été sérieux
00:12:34dans mes études.
00:12:35Revenons-en au déroulé de la soirée.
00:12:38Une fois le jeu terminé,
00:12:39que s'est-il passé ?
00:12:40Selon les déclarations de Mme Richter,
00:12:42vous étiez seuls tous les deux.
00:12:43Les autres étaient sortis.
00:12:44Dans mes souvenirs,
00:12:45il n'y a rien eu de particulier.
00:12:47Et pour autant que je sache,
00:12:48le lendemain,
00:12:48Amanda a participé
00:12:49aux activités prévues.
00:12:50Vous lui avez parlé le lendemain ?
00:12:52Non.
00:12:55Vous avez confirmé
00:12:55aux enquêteurs de police
00:12:56que Mme Richter et vous,
00:12:58vous vous étiez embrassés.
00:12:59Pourquoi ne pas lui avoir parlé
00:13:00le lendemain ?
00:13:02Le lendemain,
00:13:03je ne l'ai pas revu.
00:13:08Je souhaiterais revenir
00:13:09encore un instant
00:13:10sur cette soirée.
00:13:12En particulier sur ce baiser.
00:13:14Pouvez-vous nous dire
00:13:15où ça s'est déroulé exactement ?
00:13:18Dans l'entrée.
00:13:20Près de la porte.
00:13:21Enfin, je crois.
00:13:21La maison avait une grande
00:13:23une grande entrée carrée
00:13:25donnant directement
00:13:25sur le salon
00:13:26où tout le monde se retrouvait.
00:13:28Oui, c'était près de la porte.
00:13:30Elle avait son manteau.
00:13:31Qui a initié ce baiser ?
00:13:33Vous en souvenez-vous ?
00:13:36Oui, c'est moi.
00:13:38Pourquoi ?
00:13:40Pourquoi ?
00:13:41Monsieur le Président.
00:13:44J'étais un jeune homme de 20 ans.
00:13:46Une belle fille se trouvait chez moi.
00:13:48Elle était restée jusqu'à la fin.
00:13:49N'importe quel garçon de cet âge
00:13:51aurait tenté sa chance.
00:13:52On est tous pareils.
00:13:55Combien de temps
00:13:55ce baiser a-t-il duré ?
00:13:57Je ne m'en souviens plus.
00:13:59Ce dont je suis sûr,
00:13:59en revanche,
00:14:00c'est qu'elle m'a embrassé
00:14:00elle aussi,
00:14:01mais ensuite, elle est partie.
00:14:07Vous dites
00:14:08que Mme Richter
00:14:10est restée jusqu'à la fin.
00:14:11Que voulez-vous dire par là,
00:14:12M. Block ?
00:14:13Qu'elle est partie en dernier.
00:14:16J'ai une version différente
00:14:18dans la déclaration de Mme Richter.
00:14:21Allez-y.
00:14:23Quand vers 23 heures,
00:14:24j'ai dit qu'il était tard
00:14:25et que je souhaitais rentrer chez moi,
00:14:28plusieurs garçons,
00:14:28à savoir M. Block,
00:14:30M. Covenard
00:14:30et M. Richel,
00:14:32m'ont empêché de partir.
00:14:33Ils m'ont traité de dégonflé
00:14:34et m'ont dit que j'étais chiante.
00:14:36Dans la soirée,
00:14:37plusieurs couples s'étaient formés
00:14:38et le salon se vidait.
00:14:41Deux des garçons
00:14:41sont partis chercher de la bière
00:14:43et tout à coup,
00:14:44je me suis retrouvé seul
00:14:44avec Fabien.
00:14:46Je m'étais réfugié
00:14:47dans un coin de la pièce,
00:14:48entre la table et le mur.
00:14:50J'avais déjà mis mon manteau.
00:14:53Il a voulu que j'enlève mon manteau,
00:14:55mais j'ai refusé.
00:14:56Il a mis un bras autour de moi
00:14:58et il a tenté de me convaincre
00:14:59de dormir sur place
00:15:00à la résidence.
00:15:02Il a dit,
00:15:02c'est les journées découvertes, non ?
00:15:05Ce serait bien que tu vois
00:15:05comment on vit.
00:15:06Selon lui,
00:15:08c'était plus pratique
00:15:09si je restais dormir
00:15:10et il pourrait m'aider
00:15:11à trouver un logement correct.
00:15:13Ce n'était pas facile
00:15:14de trouver un logement correct
00:15:15près de l'université,
00:15:16alors j'ai hésité un peu.
00:15:19C'est à ce moment-là
00:15:19qu'il m'a embrassé.
00:15:21J'ai eu peur,
00:15:21je me suis laissé faire,
00:15:23j'étais tétanisé,
00:15:24j'avais l'impression
00:15:24d'être dans un cauchemar.
00:15:31Mais ensuite,
00:15:32je me suis comme réveillé
00:15:33et j'ai essayé de réagir.
00:15:35Je me suis débattu
00:15:35pour m'échapper,
00:15:36mais il était trop fort.
00:15:39Fin de citation.
00:15:41Vous confirmez cette version,
00:15:43M. Plokk ?
00:15:44Ce dont je me souviens,
00:15:45c'est que nous nous sommes
00:15:46embrassés près de la porte.
00:15:47Votre colocataire,
00:15:49M. Covenard,
00:15:50a déclaré
00:15:51qu'il vous avait aussi vu
00:15:52l'embrasser dans le salon.
00:15:56Je n'en ai pas à le souvenir.
00:15:57Est-il possible que Mme Richter
00:16:00dise la vérité,
00:16:01mais que vous ayez tout oublié ?
00:16:03Nous avons tous pris connaissance
00:16:08de diverses allégations
00:16:09soutenues par Mme Richter.
00:16:10Mon client ne s'y reconnaît
00:16:11absolument pas,
00:16:12M. le Président.
00:16:14D'accord.
00:16:16Merci, Maître.
00:16:18Pardon, M. le Président.
00:16:20Pouvons-nous demander
00:16:21à M. le juge assesseur
00:16:22de nous lire
00:16:23l'intégralité des déclarations
00:16:24de Mme Richter ?
00:16:25Oui.
00:16:31Oui.
00:16:32Non, ça,
00:16:33je l'aurais déjà dit
00:16:33plusieurs fois.
00:16:37Mais non,
00:16:37je ne sais pas non plus
00:16:38pourquoi ça dure aussi longtemps.
00:16:39Tout a déjà été dit.
00:16:42Oui.
00:16:47Pardon, tu disais ?
00:16:48Tout à coup,
00:16:49il est devenu agressif.
00:16:50Il m'a poussé violemment.
00:16:53Je suis tombé
00:16:54sur le canapé,
00:16:54sur le dos.
00:16:56Il a ouvert mon manteau
00:16:57et il a agrippé mes seins.
00:17:00Je sentais son pénis
00:17:01en érection
00:17:01cogner contre mon entrejambe.
00:17:04Il a essayé
00:17:05de déboutonner mon pantalon.
00:17:07Je n'arrivais pas
00:17:07à me libérer,
00:17:08il était beaucoup trop fort.
00:17:10Les autres garçons
00:17:11sont revenus avec la bière.
00:17:13Il riait en disant
00:17:14« Fabien a encore réussi son coup. »
00:17:17Il est arrivé
00:17:17à baisser mon pantalon.
00:17:18J'avais une culotte
00:17:19avec un imprimé
00:17:20et il y avait écrit
00:17:20« Vendredi » dessus.
00:17:21Comme on était samedi
00:17:22ce jour-là,
00:17:23ils se sont moqués de moi.
00:17:25Les garçons sont ensuite
00:17:26allés sur le balcon
00:17:27avec leur bière.
00:17:29Fabien a soudain
00:17:29baissé ma culotte
00:17:30et c'est à ce moment
00:17:31qu'il a tenté
00:17:32de me pénétrer.
00:17:34J'ai ressenti
00:17:35une vive douleur
00:17:36comme un coup de couteau.
00:17:38J'avais l'impression
00:17:38d'être embroché.
00:17:41Par réflexe,
00:17:42je me suis mis à hurler.
00:17:43Un des garçons est revenu
00:17:44et en plaisantant,
00:17:45il a dit
00:17:45« Pas de sang de vierge
00:17:47sur le canapé. »
00:17:48Fabien s'est relevé
00:17:50et j'ai pu me dégager.
00:17:53J'ai couru vers la porte
00:17:53mais je n'ai pas réussi
00:17:54à l'ouvrir.
00:17:56Fabien m'a rattrapé
00:17:57dans l'entrée
00:17:57et il m'a à nouveau
00:17:58embrassé.
00:18:00J'étais coincé
00:18:00contre la porte.
00:18:03Il a fini par tourner
00:18:04la clé
00:18:04et il m'a laissé partir.
00:18:08Je pleurais
00:18:08très fort
00:18:10mais dans le tram,
00:18:11les gens m'ont ignoré.
00:18:12Ils ne m'ont même pas
00:18:13jeté un regard.
00:18:18bien.
00:18:23Je voudrais savoir
00:18:24si messieurs
00:18:24Covenard
00:18:25et Van Borsmissen
00:18:26a tenté
00:18:26de me pénétrer.
00:18:30Monsieur le Président,
00:18:32c'est à ce moment
00:18:33qu'il a tenté
00:18:33de me pénétrer.
00:18:34Ce n'est pas précis.
00:18:34La pénétration a-t-elle bien eu lieu ?
00:18:36La déclaration n'est pas claire.
00:18:38Quand elle emploie
00:18:39les termes
00:18:39« vive, douleur,
00:18:40couteau »
00:18:40et « être embroché »,
00:18:42c'est « on ne peut plus clair ».
00:18:43Pour que le viol soit avéré,
00:18:44il faut que M. Plock
00:18:45ait introduit son pénis
00:18:46à l'intérieur du corps
00:18:47de Mme Richter.
00:18:48Il faut que la pénétration
00:18:49soit effective.
00:18:50Il est stipulé
00:18:51dans le texte de loi
00:18:52qu'il y a pénétration avérée
00:18:54et donc viol
00:18:55dès que les grandes lèvres
00:18:56ont été dépassées.
00:18:56Ce qui n'a pas été le cas.
00:19:00Quoi exactement ?
00:19:02Eh bien,
00:19:03aucun des faits
00:19:04qu'elle décrit.
00:19:06Vous n'avez pas
00:19:07agrippé sa poitrine ?
00:19:09Non.
00:19:09Et vous n'avez pas non plus
00:19:12baissé son pantalon
00:19:13et sa culotte ?
00:19:14Non.
00:19:15Vous êtes-vous déshabillé ?
00:19:16Non.
00:19:19Avez-vous eu une érection ?
00:19:21Est-ce que c'est un délit,
00:19:22madame ?
00:19:24Je n'en ai pas le souvenir.
00:19:28Peut-être.
00:19:30Mais,
00:19:31non,
00:19:32je dirais que non.
00:19:39des réponses précises
00:19:41sont essentielles.
00:19:43Ce tribunal a besoin
00:19:44de clarifier les faits.
00:19:45Il me semble donc nécessaire
00:19:46que madame Richter
00:19:47nous apporte son témoignage
00:19:48en direct.
00:19:49Non,
00:19:50non,
00:19:50je refuse.
00:19:51C'est non,
00:19:52j'ai déjà tout dit,
00:19:52je refuse.
00:19:53Monsieur le Président,
00:19:54je comprends que les déclarations
00:19:55de madame Richter
00:19:56soulèvent des questions.
00:19:56Vous avez fait des questions.
00:19:57Mais étant donné les risques
00:19:58de victimisation secondaire,
00:19:59il semblerait plus judicieux
00:20:01de ne pas procéder
00:20:02à l'audition de son témoignage
00:20:03pendant une audience publique.
00:20:04Madame Richter
00:20:05pourrait compléter
00:20:05avec plus de sérénité
00:20:06lors d'un huis clos
00:20:07la déclaration qu'elle a déjà faite
00:20:08devant le juge d'instruction.
00:20:10Maître Tsuchin ?
00:20:11Pas d'objection.
00:20:24Ça va durer plus longtemps que prévu.
00:20:26Merci.
00:20:30Qu'est-ce qui se passe ?
00:20:32Il faut l'auditionnier Richter.
00:20:34Il faut attendre.
00:20:35Qu'est-ce que tu as à pinailler comme ça ?
00:20:37On a tout dans sa déclaration.
00:20:38Non, elle n'est pas précise.
00:20:40Elle n'est pas précise.
00:20:41C'est vrai qu'elle n'est pas très probante.
00:20:43En tout cas, en l'état.
00:20:44Si on se contente de cette déclaration,
00:20:45autant arrêter tout de suite.
00:20:47Bien sûr que non.
00:20:49On a tout ce qu'il faut pour le condamner,
00:20:51au moins pour tentative de viol.
00:20:52Je ne suis pas d'accord.
00:20:53On n'a pas le choix.
00:20:54Il faut qu'elle témoigne.
00:21:00Vous êtes bien Amanda Richter,
00:21:02domicilié à Amsterdam,
00:21:04né à Walbrug ?
00:21:05Oui.
00:21:06Et jurez-vous de dire la vérité
00:21:08et rien que la vérité ?
00:21:09Dites, je le jure.
00:21:10Oui, je le jure.
00:21:12Bien, ce sera rapide.
00:21:13Je vais vous poser quelques questions.
00:21:15Puis, ce sera au tour de Madame l'Avocat Général
00:21:17et à l'Avocat de la Défense
00:21:18de vous interroger.
00:21:20Je tiens à vous préciser
00:21:21que vous êtes libre de vous taire
00:21:23et que rien ne vous oblige
00:21:24à répondre à ces questions.
00:21:25Sachez aussi que si le prévenu souhaite le faire,
00:21:28il sera le dernier à vous interroger.
00:21:30En principe.
00:21:36Pendant l'enquête de police,
00:21:37vous avez déclaré,
00:21:38comme nous l'avons entendu tout à l'heure
00:21:40au cours de l'audience,
00:21:41et je cite,
00:21:42Fabien a soudain baissé ma culotte
00:21:44et c'est à ce moment
00:21:45qu'il a tenté de me pénétrer.
00:21:48Madame Richter,
00:21:50afin de déterminer
00:21:51si dans cette affaire
00:21:53il s'agit effectivement d'un viol
00:21:54ou d'une tentative de viol,
00:21:56nous devons vous entendre dire
00:21:57s'il y a eu réelle pénétration.
00:21:59Et si oui,
00:21:59le nombre de centimètres
00:22:01est décisif pour la qualification des faits.
00:22:14Je vais donc vous reposer la question.
00:22:18Monsieur Plock a-t-il introduit
00:22:20son pénis dans votre vagin ?
00:22:22Et jusqu'où dans ce cas
00:22:28Monsieur Plock vous a-t-il pénétré ?
00:22:31Je n'en sais rien.
00:22:37Madame Richter,
00:22:38vous avez déclaré
00:22:39que Monsieur Plock avait eu une érection.
00:22:41Est-ce que vous l'avez vue ?
00:22:43Je l'ai senti,
00:22:45à l'intérieur,
00:22:45j'ai eu mal.
00:22:48Mais le nombre de centimètres ?
00:22:50Vous voyez pas
00:22:53qu'elle est absurde,
00:22:54votre question ?
00:22:56Je n'avais jamais eu
00:23:07de relation sexuelle.
00:23:09Je ne sais pas.
00:23:10Madame Richter,
00:23:20vous avez cherché
00:23:21à vous libérer.
00:23:22Il s'en est suivi une lutte.
00:23:25Oui.
00:23:26Est-ce que vous avez protesté
00:23:28verbalement ?
00:23:30Quand Monsieur Plock est entré en vous,
00:23:32est-ce que c'est par réflexe
00:23:33que vous avez hurlé ?
00:23:35Oui, oui, je crois.
00:23:38Attendez.
00:23:38Comment ça, vous croyez ?
00:23:42Monsieur le Président,
00:23:44ma cliente l'a déjà clairement dit.
00:23:46Vous voulez tout entendre deux fois.
00:23:48Ma question est,
00:23:49Monsieur le Président,
00:23:52lui aviez-vous dit explicitement
00:23:53que vous ne vouliez pas
00:23:54de relation sexuelle ?
00:23:57Comment j'aurais pu savoir
00:24:00que c'est ce qu'il voulait ?
00:24:01Il a enlevé mon pantalon.
00:24:23Il était sur moi
00:24:24et il m'a violée.
00:24:26J'étais coincée,
00:24:28j'ai eu mal,
00:24:28donc j'ai crié.
00:24:30Et il a continué en riant.
00:24:39Encore une fois,
00:24:40les faits sont implicites.
00:24:42Ce n'est pas clairement dit.
00:24:43Madame Richter,
00:24:46quel que soit le nombre
00:24:47de centimètres,
00:24:49ça n'a que peu d'importance.
00:24:50Mais ce que nous devons
00:24:52véritablement établir,
00:24:54c'est s'il y a eu
00:24:54oui ou non pénétration.
00:24:57Oui.
00:25:02Est-ce que vous avez vu
00:25:03Madame Richter se faire violer ?
00:25:07Non.
00:25:09Non ?
00:25:11D'accord.
00:25:20Monsieur Covenard,
00:25:22vous habitiez sur la Kerkstra
00:25:23avec Monsieur Ploch
00:25:24et trois autres garçons.
00:25:26Oui, exactement.
00:25:27Chacun avait une chambre
00:25:28à lui dans la maison.
00:25:29J'y ai vécu cinq ans
00:25:30le temps de mes études
00:25:31et Fabien a dû...
00:25:33y rester environ quatre ans.
00:25:35Combien de personnes
00:25:35étaient présentes
00:25:36à cette fête ?
00:25:38Je ne sais pas,
00:25:39je dirais une dizaine,
00:25:41une quinzaine.
00:25:42Vous participez,
00:25:43vous aussi,
00:25:44à ces journées découvertes ?
00:25:45Non.
00:25:46J'étais étudiant en économie.
00:25:48Mais vous étiez aussi
00:25:48à cette fête.
00:25:50J'habitais là,
00:25:51Monsieur le Président.
00:25:52Étiez-vous ivre ?
00:25:54Eh bien, pour être honnête,
00:25:55je n'en sais rien.
00:25:55Mais j'en doute,
00:25:56j'ai une constitution
00:25:57qui supporte assez bien l'alcool.
00:25:59Est-ce que vous étiez ce soir-là
00:26:00sous l'emprise
00:26:01d'éventuelles autres substances,
00:26:03autres que l'alcool ?
00:26:05Avec tout le respect
00:26:06que je vous dois,
00:26:06je peux supposer
00:26:07que les soirées d'étudiants
00:26:08n'ont pas de secret pour vous.
00:26:09Mes années de fac
00:26:10n'ont pas dû être bien différentes
00:26:11des vôtres.
00:26:12Toutes les fêtes
00:26:13entre jeunes se ressemblent.
00:26:14En général,
00:26:15l'alcool coule à flot,
00:26:16mais chez nous,
00:26:16à Kerstrat,
00:26:17certes, on buvait,
00:26:17mais on était très modérés.
00:26:20Est-ce que vous avez participé
00:26:21au jeu ?
00:26:22Si je vous racontais
00:26:23simplement ce dont je me souviens,
00:26:24je crois que ça irait plus vite.
00:26:27Bon.
00:26:27Tout le monde avait beaucoup bu.
00:26:31Friso et moi,
00:26:32M. Richel et moi,
00:26:34on était partis chercher
00:26:35des packs de bière à la cave,
00:26:36on n'en avait plus,
00:26:37et en revenant,
00:26:38on a vu Fabien et Amanda,
00:26:41ils étaient allongés
00:26:42sur le canapé
00:26:43et ils s'embrassaient.
00:26:45Ça ne m'a pas interpellé
00:26:46plus que ça.
00:26:47Le courant était bien passé entre eux,
00:26:48alors ça ne m'a pas surpris.
00:26:50C'est tout ce dont je me souviens.
00:26:52Écoutez, c'était il y a des années,
00:26:53enfin, chaque semaine,
00:26:54il y avait des soirées
00:26:55et personne,
00:26:55aucune femme ne s'est jamais plainte.
00:26:56C'était des baisers de quel genre ?
00:26:59C'était...
00:27:02Des baisers.
00:27:03Avec la langue ?
00:27:05Absolument.
00:27:07Comment ça fonctionne,
00:27:08ce jeu à boire,
00:27:09je n'ai jamais ?
00:27:12Je ne me suis pas déplacé
00:27:13dans ce tribunal
00:27:14pour vous expliquer
00:27:15les règles d'un jeu à boire
00:27:16d'étudiants,
00:27:16M. le Président.
00:27:21Connaître ces règles
00:27:22pourrait nous éclairer
00:27:22sur les événements
00:27:23de cette soirée.
00:27:25Vous pouvez nous aider
00:27:26à comprendre.
00:27:27Nous devons savoir
00:27:27si M. Plock et Mme Richter
00:27:29étaient sous l'emprise
00:27:29de l'alcool.
00:27:30C'est important.
00:27:33Je peux vous les expliquer
00:27:34si vous le souhaitez,
00:27:34M. le Président.
00:27:35J'y ai joué
00:27:35quand j'étais plus jeune.
00:27:36À chaque tour,
00:27:37chacun des participants
00:27:38doit confirmer
00:27:38ou affirmer une vérité
00:27:39comme en s'en part.
00:27:40Je n'ai jamais du genre
00:27:40je n'ai jamais menti
00:27:42à mes parents ou autres.
00:27:44Ça n'a pas d'importance.
00:27:45Si en réalité,
00:27:46vous leur avez déjà menti,
00:27:47alors vous racontez l'histoire
00:27:48ou vous buvez un verre.
00:27:49Le cœur du jeu,
00:27:50c'est le sexe,
00:27:51M. le Président.
00:27:52Le but non avoué
00:27:53est de saouler les participants
00:27:54pour coucher avec plus rapidement.
00:27:55Oui, bien sûr que c'est pour le sexe.
00:27:58Quand on a 18 ou 20 ans,
00:27:59c'est normal,
00:27:59tout tourne autour du sexe.
00:28:00Avant toute chose,
00:28:01ce jeu est une façon
00:28:02de tester ses limites.
00:28:02À quoi ça rime tout ce cirque ?
00:28:04Aux Etats-Unis,
00:28:05il démasque un violeur en série,
00:28:06alors du coup,
00:28:07ici, c'est la chasse aux sorcières.
00:28:08On va brûler tous les hommes ?
00:28:09C'est nous qui posons les questions
00:28:10dans ce tribunal,
00:28:11M. Covenard.
00:28:11Évidemment, M. le Président,
00:28:13mais j'espère que les gens de bon sens
00:28:14comprendront les véritables raisons
00:28:15de ce procès
00:28:16et les avantages que ces personnes
00:28:18imaginent pouvoir en tirer.
00:28:19C'est à la cour
00:28:20que vous devez vous adresser,
00:28:21M. Covenard.
00:28:21Merci.
00:28:24Connaissez-vous ce phénomène
00:28:25consistant à établir un...
00:28:27sexagramme ?
00:28:30Qu'est-ce que vous dites ?
00:28:32Un sexagramme.
00:28:34Des clubs d'étudiants
00:28:35tiendraient à jour
00:28:36des espèces de tableaux,
00:28:37de graphiques,
00:28:38pour savoir exactement
00:28:38en temps réel
00:28:39qui couche avec qui
00:28:40tout au long de l'année.
00:28:41Vous connaissez ce principe ?
00:28:44Écoutez, évidemment
00:28:45qu'il y avait
00:28:46des relations entre les étudiants,
00:28:49oui.
00:28:49Mais c'était toujours
00:28:50quelque chose de très...
00:28:52ludique.
00:28:54Ludique ?
00:28:55Oui, c'était...
00:29:00Chaque année,
00:29:00on décernait un prix
00:29:02à l'étudiant
00:29:03qui avait montré
00:29:04le plus d'audace
00:29:04et de témérité dans le club.
00:29:06On le donnait à l'homme
00:29:06ou à la femme
00:29:07qui avait dans l'année
00:29:08obtenu le plus
00:29:08de victoires amoureuses.
00:29:11Nous savons tous
00:29:11que Fabien adore
00:29:12remporter des élections,
00:29:13mais là, chaque année,
00:29:14il arrivait toujours
00:29:15bon dernier.
00:29:16Savez-vous qu'il y a des années,
00:29:17je lui ai proposé
00:29:18de devenir le PDG
00:29:19de...
00:29:19je ne citerai pas le nom,
00:29:20mais sachez que c'est
00:29:21une très grande entreprise.
00:29:22Je parle d'un poste
00:29:23pour lequel des milliers
00:29:24de gens s'entreturaient.
00:29:25Combien d'entre nous
00:29:26refuserait un poste
00:29:27aussi prestigieux
00:29:27et rémunérateur ?
00:29:29Lui, il l'a refusé.
00:29:30Il n'a pas de prétention
00:29:31de ce genre.
00:29:32Il s'est toujours
00:29:32entièrement dédié
00:29:33à ses idéaux politiques.
00:29:34Savez-vous combien
00:29:35ça gagne un politicien ?
00:29:37Cet homme aurait pu
00:29:38très facilement
00:29:38être millionnaire,
00:29:39vous savez,
00:29:39il le pouvait.
00:29:41Cet homme a dévoué
00:29:41toute sa vie
00:29:42au bien de ses concitoyens,
00:29:43au bien de son pays.
00:29:45Il y a des millions
00:29:45de gens qui le soutiennent,
00:29:47lui et ses convictions.
00:29:48Je trouve insensé
00:29:48que vous vous prêtiez
00:29:49à cette sinistre
00:29:50et absurde comédie aujourd'hui.
00:29:52Eh bien,
00:29:52Monsieur Covena,
00:29:56a réussi à se faire traîner
00:29:57dans la boue
00:29:57et diffamer par quelqu'un
00:29:58dont le seul but
00:29:59est d'avoir son quart d'heure
00:30:00de gloire.
00:30:01C'est lui,
00:30:02pas elle,
00:30:02qui est la victime de l'histoire.
00:30:03Monsieur Covena,
00:30:04je vous enjoins
00:30:05de cesser immédiatement
00:30:06ou vous devrez quitter la salle.
00:30:07Est-ce que tu l'as violé ?
00:30:07Monsieur Covena.
00:30:09Remco.
00:30:09Es-tu un violeur ?
00:30:10Monsieur Covena.
00:30:11Non.
00:30:14Veuillez sortir, monsieur.
00:30:23Non mais on rêve,
00:30:24quelle farce.
00:30:26Vous êtes bien
00:30:32Wout van der Smithson,
00:30:33domicilié à Abkoud ?
00:30:34Oui.
00:30:35Vous jurez de dire la vérité
00:30:37et rien que la vérité ?
00:30:38Dites, je le jure.
00:30:39Oui, je le jure.
00:30:40Vous êtes ici
00:30:41parce que Mme Richter
00:30:43vous a raconté
00:30:44ce qui s'est passé
00:30:44le 27 mai 1996
00:30:46à Amsterdam
00:30:47dans cette résidence d'étudiant.
00:30:51Vous avez eu une relation
00:30:53de quelques années
00:30:53avec Mme Richter.
00:30:54Oui, oui.
00:30:57Vous avez été ensemble,
00:30:59je vois là,
00:30:59de 2001 à 2006.
00:31:02Oui, c'est exact.
00:31:04Et vous êtes des amis d'enfance.
00:31:05Je connais Amanda
00:31:05depuis l'âge de 6 ans.
00:31:08Racontez-nous
00:31:08ce que Mme Richter
00:31:09vous a dit exactement.
00:31:12Elle est venue chez moi.
00:31:13très souvent,
00:31:14elle passait me voir
00:31:15mais là,
00:31:15j'ai senti
00:31:15que quelque chose
00:31:16n'allait pas.
00:31:17Elle était silencieuse.
00:31:18Alors que les semaines précédentes,
00:31:19elle n'arrêtait pas
00:31:20de parler de son entrée
00:31:21à l'université.
00:31:23Elle n'était vraiment pas
00:31:24comme d'habitude.
00:31:25Mais elle refusait
00:31:26de me dire ce qu'elle avait.
00:31:28Je lui ai dit
00:31:29qu'elle pouvait me faire confiance,
00:31:30que je ne dirais rien à personne.
00:31:31que quelqu'un l'avait forcée,
00:31:43que quelqu'un l'avait fait
00:31:44avec elle contre son gré.
00:31:47Et vous a-t-elle dit
00:31:50de qui il s'agissait ?
00:31:52Non.
00:31:53Je lui ai demandé
00:31:54c'est qui ?
00:31:56J'étais fou de colère.
00:31:58Mais elle a refusé
00:31:59de me le dire.
00:31:59Elle a explicitement dit
00:32:02que c'était une relation sexuelle ?
00:32:03Non.
00:32:04Ce qu'elle a dit,
00:32:04c'est que quelqu'un
00:32:05l'avait fait avec elle.
00:32:06Et comment elle vous l'a dit ?
00:32:07Sur quel ton ?
00:32:10Elle était triste ?
00:32:11Elle était paniquée ?
00:32:14Amanda n'est pas...
00:32:16Le genre a pleuré.
00:32:19Et vous l'avez cru ?
00:32:21Oui, je l'ai cru.
00:32:22Je ne sais pas
00:32:22ce qu'il lui a fait exactement.
00:32:23Elle ne m'a pas donné de détails.
00:32:25Je ne lui en ai pas demandé.
00:32:26Mais Amanda ne m'a jamais menti
00:32:27de toute sa vie.
00:32:28Pas une fois.
00:32:30Et comment avez-vous réagi ?
00:32:31Qu'avez-vous fait
00:32:31après ces révélations ?
00:32:34J'ai...
00:32:34Qu'est-ce que j'aurais dû faire ?
00:32:35Je n'en sais rien.
00:32:37Je lui ai proposé
00:32:38de l'accompagner
00:32:38chez un docteur
00:32:39ou voir la police.
00:32:40Mais elle a refusé.
00:32:41C'était dur de l'obliger.
00:32:43Et est-ce qu'elle vous en a
00:32:44reparlé plus tard ?
00:32:46Non.
00:32:47Mais je sais
00:32:48que ça a travaillé.
00:32:49Je le sais, ça se voyait.
00:32:51C'est-à-dire ?
00:32:53Qu'est-ce qui se voyait ?
00:32:55L'angoisse.
00:32:56Cette angoisse,
00:32:57vous l'avez aussi ressentie
00:32:58pendant la période
00:32:59où vous étiez ensemble ?
00:33:00Oui.
00:33:03Mais c'est à cause de ça
00:33:03qu'on s'est séparés.
00:33:07Ça ne marchait pas.
00:33:09On n'était pas heureux.
00:33:10Qu'est-ce qui ne marchait pas ?
00:33:18Quand on n'était
00:33:19que tous les deux,
00:33:21on était bien.
00:33:21C'était aussi son choix.
00:33:22Mais si on devait sortir,
00:33:23par exemple,
00:33:24c'était compliqué.
00:33:25Elle stressait,
00:33:26elle n'était pas bien.
00:33:28Quant aux relations intimes,
00:33:32ça a été aussi
00:33:33une raison de se séparer.
00:33:35C'était difficile.
00:33:36On devait laisser la lumière
00:33:39dans la chambre.
00:33:40Et si on dormait ensemble,
00:33:41elle, en fait,
00:33:42elle ne dormait pas.
00:33:43Vous avez tout à fait
00:33:44le droit de ne pas répondre.
00:33:46Mais vous n'aviez donc pas
00:33:48de relations intimes ?
00:33:50On a essayé d'en avoir.
00:33:53Mais plusieurs fois,
00:33:55on a même vu un spécialiste.
00:33:57Mais ça n'a rien changé.
00:33:59Elle n'arrivait pas...
00:34:02Elle n'avait aucun plaisir.
00:34:03Et pour quelles raisons ?
00:34:07Selon vous ?
00:34:09Ben...
00:34:11Quand je...
00:34:11Quand je l'approchais,
00:34:12disant qu'elle se bloquait.
00:34:14Dès le début,
00:34:15quand on s'embrassait,
00:34:17elle...
00:34:17Je voyais qu'elle était mal à l'aise.
00:34:19Elle gardait les yeux ouverts.
00:34:22Et si j'essayais de...
00:34:23de la caresser,
00:34:27alors là,
00:34:27elle se figeait.
00:34:30Elle me disait qu'elle aussi,
00:34:31elle en avait envie.
00:34:34Mais...
00:34:34Voilà.
00:34:36Disons qu'entre nous,
00:34:37ça ne fonctionnait pas.
00:34:39Et vous abordiez souvent le sujet ?
00:34:42Non, je savais ce qu'elle avait vécu.
00:34:46Vous n'avez jamais demandé de précision ?
00:34:49Non, je...
00:34:51Je ne voulais pas la bousquer.
00:34:53Durant toutes ces années,
00:34:55Madame Richter ne vous a jamais reparlé
00:34:56de son expérience avec...
00:34:58Monsieur Ploch.
00:34:59Non.
00:35:03A-t-elle ne serait-ce qu'une fois cité Fabien Ploch
00:35:05ou y a-t-elle fait allusion ?
00:35:08Non.
00:35:09Non.
00:35:15Madame l'avocat général,
00:35:16si vous souhaitez poser d'autres questions aux témoins,
00:35:19ou mes collègues peut-être ?
00:35:21Euh, oui.
00:35:23Peut-être, oui.
00:35:27Monsieur Van Der Smyssen,
00:35:29vous connaissez Madame Richter depuis toujours, je crois.
00:35:32Oui.
00:35:32Depuis l'âge de six ans.
00:35:34Quand avez-vous commencé à avoir des sentiments pour elle ?
00:35:36J'ai...
00:35:38J'ai toujours été amoureux d'elle.
00:35:44Malgré tout, vous êtes resté très proche de Madame Richter.
00:35:47Oui.
00:35:47On est toujours très amis, oui.
00:35:50Avez-vous eu, après votre histoire avec Madame Richter,
00:35:54d'autres relations avec d'autres femmes ?
00:35:56C'est important, ça ?
00:36:03Bien sûr, vous n'êtes pas obligé de répondre.
00:36:11Non, pas vraiment.
00:36:12Madame Richter a déclaré à votre sujet.
00:36:18Je cherche.
00:36:21Je dois dire qu'il est comme un frère pour moi.
00:36:24Êtes-vous d'accord avec ça ?
00:36:25Vous sentez-vous responsable de Madame Richter ?
00:36:34Ça n'a rien à voir avec ce procès.
00:36:36C'est vrai, oui.
00:36:37Vous avez parfaitement raison.
00:36:39Peut-on poursuivre ?
00:36:40Volontiers.
00:36:41Maître Chin,
00:36:42soyez bref, je vous prie.
00:36:44Oui, juste quelques détails.
00:36:46Monsieur Van Der Smyssen,
00:36:47avez-vous lu les livres de Madame Richter ?
00:36:50Oui, presque tous.
00:36:52Dans le but de mieux la connaître, peut-être ?
00:36:55Non, parce que ça m'intéresse.
00:36:57Que pouvez-vous en dire ?
00:36:58Eh bien, qu'ils sont captivants, intelligents,
00:37:02de très bons bouquins.
00:37:04Est-ce que vous y avez appris des choses sur elle ?
00:37:09Dans l'adopté, il y a une très jeune fille
00:37:14qui invente une enfance traumatique
00:37:15pour faire chanter une riche famille.
00:37:18Lumière aveuglante parle d'une femme adepte du jeu du foulard
00:37:22qui séduit tous les hommes qui passent
00:37:24pour satisfaire son addiction
00:37:25et assouvir ses fantasmes pervers.
00:37:28Il y a aussi Dernière Vierge
00:37:30qui se déroule dans un monde
00:37:31où les femmes dirigent tout,
00:37:32où les hommes sont leurs esclaves
00:37:33et où le sexe est totalement interdit.
00:37:37Les héroïnes de Madame Richter
00:37:38sont toujours des femmes qui jouent avec les hommes,
00:37:40des victimes qui deviennent des femmes fatales
00:37:42et manipulatrices.
00:37:43Apparemment, c'est un rôle qu'elle apprécie,
00:37:45c'est celui qu'elle a joué avec vous.
00:37:46Elles se comportent comme ces personnages.
00:37:49Elles cherchent le pouvoir sur l'autre,
00:37:50la domination,
00:37:51et pour cela, elles n'hésitent pas à endosser le rôle de la victime.
00:37:57Mesdames et messieurs de la cour,
00:37:58vous connaissez mon client.
00:38:00Vous connaissez sa vie,
00:38:02sa personnalité,
00:38:04ses choix politiques.
00:38:05Vous connaissez sa situation,
00:38:06sa femme.
00:38:08Fabien Plocq est un conciliateur talentueux,
00:38:10un humaniste qui considère chaque être humain
00:38:12comme son égal,
00:38:13un homme engagé
00:38:14qui a une vision pour notre avenir à tous.
00:38:15La majorité n'a pas toujours raison, hélas,
00:38:17mais si l'on en croit les sondages,
00:38:19dans un mois,
00:38:19trois millions de personnes vont sans doute voter pour lui.
00:38:22Ce qui veut dire
00:38:23qu'aujourd'hui,
00:38:24vous avez devant vous notre futur premier ministre.
00:38:27Ces trois millions de citoyens
00:38:28le choisissent pour son honnêteté,
00:38:30sa fiabilité.
00:38:31Allez parler aux gens dans la rue.
00:38:33Tous ceux que vous croiserez vous diront
00:38:34enfin quelqu'un qui nous écoute,
00:38:35quelqu'un qui nous comprend.
00:38:36Je vous ai remis un dossier
00:38:38rempli de dizaines de témoignages
00:38:39attestant que M. Plocq est un homme intègre
00:38:41qui jamais n'a abusé de qui que ce soit
00:38:43d'aucune manière
00:38:44parce que son seul intérêt est le bien commun.
00:38:46Je constate qu'il a en vous
00:38:49un membre actif de son équipe de campagne.
00:38:53Avez-vous d'autres questions pour le témoin ?
00:38:55Avant, je souhaiterais vous lire
00:38:56une déclaration de l'épouse de mon client,
00:38:58à savoir Mme Wendell Plocq.
00:39:00Il n'y a qu'un seul Fabien Plocq,
00:39:01ce n'est pas un homme à deux visages.
00:39:03Mon mari s'intéresse toujours à tout le monde
00:39:04avec une sollicitude et une patience
00:39:06qui parfois, je l'avoue,
00:39:07peuvent m'exaspérer.
00:39:08Quant à son comportement amoureux,
00:39:10Fabien m'a toujours traité
00:39:11comme il traite le restant de l'humanité,
00:39:13avec bienveillance et attention.
00:39:14Nous avons passé des milliers de nuits ensemble
00:39:16et jamais il n'a montré le moindre signe
00:39:18de violence ou d'agressivité.
00:39:20Et jamais je n'ai vu Fabien en colère
00:39:22ou un jour perdre le contrôle de lui-même.
00:39:24Dans notre foyer règne une ambiance
00:39:25empreinte de tendresse, d'affection et de confiance.
00:39:28Que de belles paroles,
00:39:29sirupeuses et touchantes à souhaits.
00:39:30Enfin, M. le Président,
00:39:31cette déclaration est aussi orientée que partiale.
00:39:34Je ne vous ai pas encore donné la parole,
00:39:35M. Victor Mans.
00:39:37Cependant, je suis d'accord avec vous.
00:39:39Très bien.
00:39:39Oh, je n'ai pas d'autres questions.
00:39:48Bien, dans ce cas,
00:39:50nous allons demander à l'huissier
00:39:51de faire entrer madame,
00:39:53le professeur Kist,
00:39:55pour que nous entendions son témoignage.
00:40:00Vous pouvez retourner à votre place.
00:40:03D'accord.
00:40:03Merci.
00:40:14Merci à vous.
00:40:20La mémoire n'est pas un rayonnage avec des archives.
00:40:23Les souvenirs ne sont pas des dossiers empilés,
00:40:26rangés dans des boîtes très minutieusement étiquetées.
00:40:28C'est plus une matière fluctuante.
00:40:30Les choses ont une influence les unes sur les autres.
00:40:33Les événements peuvent s'entremêler, se confondre.
00:40:36Au fil des années,
00:40:37les souvenirs peuvent changer de forme.
00:40:39Parfois, ce sont des ajustements à peine perceptibles,
00:40:42mais parfois, ils se modifient de façon profonde et radicale.
00:40:47Tout ce que l'on peut être,
00:40:50toutes nos actions,
00:40:51tout ce que l'on voit et que l'on entend
00:40:52a une forte influence sur la mémoire.
00:40:55Non, mais qu'est-ce qu'elle insinue ?
00:40:56Quand, pendant de nombreuses années,
00:40:58on passe son temps à créer des histoires
00:41:00lorsque cela devient un travail,
00:41:02comme c'est le cas pour Mme Richter
00:41:05qui écrit des livres,
00:41:08l'inconscient également devient créateur d'histoire
00:41:10et prend l'habitude d'inventer sa réalité.
00:41:13Et cela même lorsque nous dormons.
00:41:15Trois ans.
00:41:22J'avais trois ans.
00:41:23Il a eu un accident de ski
00:41:25auquel j'aurais assisté, paraît-il,
00:41:26mais je n'en ai gardé aucun souvenir.
00:41:28Les enfants, surtout les garçons
00:41:29qui grandissent sans père,
00:41:30sans figure masculine pour les guider,
00:41:32connaissent souvent certains problèmes
00:41:33en tant que jeunes adultes.
00:41:35Si votre théorie est fondée,
00:41:36j'ai eu la chance de ne pas en avoir.
00:41:38Vous en vouliez à votre père ?
00:41:40Non, pas du tout.
00:41:41Pourquoi je l'en aurais voulu,
00:41:41je ne l'ai pas connu.
00:41:42Justement, à cause de son absence.
00:41:44Il n'a jamais été là.
00:41:46Comment vous étiez enfant ?
00:41:48Ma mère dirait que j'étais agité et turbulent.
00:41:50Moi, je dirais que j'étais énergique.
00:41:52J'étais toujours occupé,
00:41:53toujours dans l'action,
00:41:54toujours en train d'organiser des choses
00:41:55et sur ce plan-là, je n'ai pas changé.
00:41:57Vous étiez en quête d'attention ?
00:41:59J'adorais prendre des initiatives.
00:42:00Et si ces initiatives ne menaient à rien ?
00:42:03J'inventais autre chose.
00:42:04Comment gériez-vous les déceptions ?
00:42:06Très tôt, ma mère m'a appris à être persévérant.
00:42:08Même en cas de refus manifeste ?
00:42:12M. Plok, même en cas de refus manifeste ?
00:42:15Oui, je t'ai entendu.
00:42:16M. Plok, je vous rappelle qu'au sein de ce tribunal,
00:42:18le vouvoiement est de rigueur.
00:42:22Madame, avec tout le respect que je vous dois,
00:42:24je suis un expert en débat et autres joutes verbales.
00:42:26Vous tentez de m'acculer, de me déstabiliser,
00:42:28ce qui de votre part dénote une évidente partialité.
00:42:31M. Plok.
00:42:32Mais pour vous répondre, disons que je suis du genre qui n'abandonne pas.
00:42:36C'est un principe, je suis très tenace.
00:42:38Mais un homme doit savoir moduler ses principes sans se renier.
00:42:41Si je suis tenace et obstiné, je suis droit et honnête.
00:42:43Je n'ai jamais abusé de qui que ce soit.
00:42:45A quel âge êtes-vous devenu sexuellement actif ?
00:42:54Ça a dû être environ, je ne sais plus, mais 18 ans.
00:43:00C'est assez tard pour un garçon qui adore prendre des initiatives.
00:43:03C'est juste.
00:43:04Je suis tout à fait d'accord avec vous.
00:43:06J'ai grandi malheureusement dans un petit village, les occasions ont manqué.
00:43:08Je voudrais savoir si vous avez été dans le passé impliqué
00:43:15dans une ou plusieurs affaires de mœurs.
00:43:16Non.
00:43:18Aucune affaire de ce genre.
00:43:20D'accord.
00:43:21Oui, d'accord.
00:43:23Il va quand même falloir que je...
00:43:26Monsieur le Président,
00:43:28oui, à la page 43, si vous voulez bien vous y reporter.
00:43:32En date du 13 février 2018,
00:43:35vous étiez l'invité d'une émission de grande écoute à savoir en toute vérité.
00:43:39Lors de cette interview, vous avez déclaré, et je cite,
00:43:41« J'avoue avoir déjà contracté une maladie sexuellement transmissible.
00:43:45Deux fois même.
00:43:46C'était au tout début de ma vie d'étudiant.
00:43:48Ce sont les inconvénients inhérents à la vie d'un campus. »
00:43:51Monsieur le Président, Madame l'Avocat Général
00:43:52s'éloigne totalement du sujet qui nous occupe.
00:43:54Je ne crois pas, au contraire.
00:43:56Mais où voulez-vous en venir ?
00:43:57Je remarque qu'il était sexuellement actif.
00:43:59Oui, qu'il ne l'est pas, Monsieur le Président,
00:44:01cela ne prouve rien et Madame l'Avocat Général le sait parfaitement.
00:44:04Bien sûr que je le sais, Maître Chin.
00:44:06C'est une évidence.
00:44:06Et en aucun cas, je ne pense qu'un étudiant
00:44:08doit faire vœu de célibat en entrant à la fac.
00:44:11Mais vous voulez, depuis le début de cette audience,
00:44:13montrer de votre client l'image d'un homme fiable,
00:44:15responsable en toutes circonstances,
00:44:16et je vous comprends, il en va de sa réputation.
00:44:19Si l'on en croit toutes vos affirmations,
00:44:21nous avons affaire à un homme remarquable,
00:44:22un politicien modèle, un citoyen exemplaire,
00:44:25et j'espère pour notre pays que tout cela est vrai,
00:44:26que c'est un homme formidable et qu'il sera lavé
00:44:28de toute accusation.
00:44:30Il est a priori peu probable qu'un homme aux qualités
00:44:33si exceptionnelles soit capable d'un tel acte.
00:44:35Cet homme engagé, cet homme attentionné, cet homme bienveillant.
00:44:39Mais les faits prouvent que dans cette vie si parfaite,
00:44:43il y a eu toute une période pendant laquelle vous fûtes,
00:44:46Monsieur Pluck.
00:44:48Très nettement moins parfait, avouez-le.
00:44:50Un temps où vous étiez inconséquents,
00:44:53et où vous ne cherchiez que votre plaisir.
00:44:54Et curieusement, c'est la période exacte qui aujourd'hui nous occupe.
00:44:57Monsieur le Président, il n'est pas ici question
00:45:00de scruter à la loupe toutes les années de vie étudiante
00:45:02de mon client, mais de rendre compte d'une seule soirée
00:45:04d'à peine quelques heures. Je tiens à souligner une chose.
00:45:06Je sais parfaitement ce que vous allez dire.
00:45:08Madame l'avocat générale l'a dit elle-même, Monsieur le Président.
00:45:11Ne serait-ce pas pour le moins étrange
00:45:12qu'un homme aussi exceptionnel
00:45:14ait commis un faux pas de cette nature ?
00:45:16En suivant cette voie, ne serait-ce pas plus plausible
00:45:18et dans tous les cas moins étrange que Madame Richter,
00:45:20qui depuis des années invente des histoires
00:45:22toutes plus sordides les unes que les autres,
00:45:23ait également inventé celle-ci ?
00:45:25Peu importe ce que ce tribunal trouve étrange ou pas,
00:45:28Maître Chin, je vais donc rendre la parole
00:45:29à Madame l'avocat générale.
00:45:31Merci, Monsieur le Président.
00:45:32Et personnellement, je pense qu'un viol,
00:45:35qu'il soit au nom prouvé,
00:45:37ne devrait pas être qualifié de faux pas, voyez-vous.
00:45:39Veuillez nous expliquer à nous et aux 17 millions
00:45:41d'autres citoyens ce que nous faisons ici,
00:45:43alors qu'aucune preuve ne vient soutenir l'accusation,
00:45:44aucun témoin ne corrobore les faits.
00:45:45En 2004, à cette époque, votre client était directeur du SER,
00:45:49une certaine Madame Mariette Smout,
00:45:51qui y était employée, a déclaré à son avocat
00:45:53que Monsieur Plock l'avait importuné de façon assistante
00:45:56lors d'une fête du personnel.
00:45:58Ça a été classé sans suite.
00:45:59Oui, en effet.
00:46:00Mais cela donne à l'accusation actuelle
00:46:02une toute autre perspective.
00:46:04Non, je ne suis pas d'accord, c'est tout le contraire.
00:46:05Il se trouve que cette année-là,
00:46:06l'addit employé avait été mis à pied,
00:46:08puis renvoyé pour avoir consommé de la cocaïne
00:46:10sur son lieu de travail.
00:46:11Moi aussi, j'ai fait mes devoirs.
00:46:12Comme aujourd'hui, ces accusations étaient mensongères.
00:46:16Vu l'heure, il est temps d'aller déjeuner.
00:46:18Je souhaiterais continuer.
00:46:21Enfin, si Monsieur le Président n'y voit pas d'inconvénient.
00:46:25Non, aucun.
00:46:26A priori, l'affaire d'aujourd'hui a l'air très simple, n'est-ce pas ?
00:46:31Madame Richter a-t-elle été oui ou non victime d'abus sexuels,
00:46:34mais la situation est loin d'être aussi simple à définir.
00:46:38Elle ne se résume pas à l'énoncer d'un oui ou d'un non.
00:46:40De ce fait, je souhaite entendre un témoignage,
00:46:43celui de Madame Sleuthers.
00:46:44Peut-on la faire entrer, je vous prie ?
00:46:45Madame Sleuthers est expert spécialisé dans les crimes et délits sexuels.
00:46:49Elle a été convoquée par le ministère public.
00:46:55Ça prendra cinq minutes.
00:47:01Faites entrer Madame Sleuthers, s'il vous plaît.
00:47:03En l'occurrence, il ne s'agit pas de viol derrière un buisson,
00:47:13mais de tout un système,
00:47:15de tout un réseau d'hommes de pouvoir et d'influence
00:47:18qui existe non pas depuis des années,
00:47:20il existe depuis sans doute des siècles.
00:47:22Il ne s'agit pas d'une mode,
00:47:24une tendance,
00:47:25d'une hype médiatique,
00:47:27ou d'un hashtag.
00:47:29Pourquoi ces abus se pratiquent-ils encore dans nos sociétés ?
00:47:32Il s'agit la plupart du temps de messieurs
00:47:34qui se pensent certainement aux puissants
00:47:35et autorisés à abuser des femmes.
00:47:38L'homme fait miroiter une promotion,
00:47:40une évolution de carrière,
00:47:42ou l'obtention d'un logement dans une résidence d'étudiants.
00:47:46Et en échange, le monsieur veut du sexe.
00:47:49Si la femme refuse de s'exécuter,
00:47:51elle en subit les conséquences.
00:47:53Et ça, c'est l'un des plus grands malentendus de notre époque.
00:47:58Le terme « abus sexuel » n'est pas vraiment approprié.
00:48:02Et si l'enjeu n'est pas le sexe ?
00:48:05Le sexe n'est que...
00:48:06que la reine dans laquelle l'homme va commettre ses abus.
00:48:11Alors, quel est l'enjeu ?
00:48:15Le pouvoir.
00:48:22L'homme qui est là, monsieur Ploch,
00:48:28avait une position de pouvoir,
00:48:29de domination sur la jeune fille.
00:48:34C'est à vous de déterminer le déroulement exact des faits.
00:48:37Mais il a bel et bien abusé de sa position.
00:48:40Et c'est aussi à vous de dire s'il mérite une sanction pénale.
00:48:44Merci.
00:48:45Je vous remercie.
00:48:46Déjeuner ?
00:48:49Oui.
00:48:50Vous êtes sur la boîte vocale d'Amanda Richter.
00:49:17Je n'écoute pas les messages, vous pouvez m'envoyer un mail.
00:49:33Salut.
00:49:35Oui, tu peux faire l'annonce.
00:49:38Oui, je viens te voir avec Amanda, elle est totalement d'accord.
00:49:42Elle trouve que c'est une bonne idée.
00:49:43Est-ce qu'on aurait eu à juger ce genre d'affaires il y a dix ans ?
00:50:01Non, j'en doute fort.
00:50:03Non.
00:50:08On a quand même fait quelques progrès.
00:50:09Allô ?
00:50:19Mai ?
00:50:25C'est dingue, j'en étais sûre.
00:50:29Évidemment que j'en ai besoin.
00:50:32Franchement, je m'en fous.
00:50:34Appelle Tamara, elle connaît quelqu'un chez l'éditeur.
00:50:35Fabien ?
00:50:43Oui, c'est très bien.
00:51:00Sauf bouée de sauvetage.
00:51:01Ça fait un peu panique à bord, c'est exagéré.
00:51:04Oui, ok, ça fait trop désespérer.
00:51:06Oui.
00:51:07Je vais le modifier.
00:51:08Ok.
00:51:08Non, je vais le modifier.
00:51:17Et où est-ce qu'il est là ?
00:51:19...
00:51:48Je veux rentrer chez moi.
00:52:03On savait que t'allais dire ça.
00:52:05Tu peux pas abandonner maintenant.
00:52:08On te soutiendra jusqu'au bout.
00:52:11Je veux rentrer quand même.
00:52:15Ça fait tellement longtemps qu'on travaille sur cette affaire.
00:52:18Reste concentré sur les raisons de ce combat.
00:52:23Tu défends une cause plus grande, d'accord ?
00:52:25Ouais.
00:52:26Tu défends une cause plus grande, d'accord ?
00:52:33Sous-titrage FR ?
00:53:03Pourquoi sommes-nous dans ce tribunal ?
00:53:07Que s'est-il exactement passé le 25 mai 1996 ?
00:53:10C'est pour donner une réponse à cette question que nous sommes là.
00:53:13Mais pourquoi aujourd'hui ?
00:53:15C'est une question importante aussi.
00:53:18Trois témoins sont venus nous donner chacun une version différente de cette soirée,
00:53:21de cette fête étudiante très arrosée.
00:53:23Moi aussi j'ai affronté des comportements et des gestes déplacés.
00:53:27Mais je ne dirai jamais que c'est inhérent à la vie d'un campus.
00:53:30Tout le monde a vécu des expériences de ce genre.
00:53:33Mais pourquoi parler de faits qui se sont produits il y a 25 ans ?
00:53:36Pourquoi si longtemps après ?
00:53:39C'est peut-être que la souffrance longtemps enfuie
00:53:42et le traumatisme doivent être révélés au grand jour et briser le silence.
00:53:45Peut-être que tout est faux.
00:53:46Peut-être que c'est du sabotage.
00:53:48Oui.
00:53:49Peut-être que des opposants à M. Pluck ont payé Mme Richter
00:53:51pour l'empêcher d'être illue le mois prochain.
00:53:54M. le Président, ma cliente a vendu plus de 3 millions de livres.
00:53:56C'est ce que j'allais préciser, maître. Je vous remercie.
00:54:00C'est vrai que contrairement à d'autres auteurs,
00:54:01aujourd'hui Mme Richter vit fort bien de sa plume.
00:54:04Et je crois qu'il faut considérer d'autre part
00:54:06qu'elle a toujours été très réservée quant à ses apparitions dans les médias
00:54:09et n'accepte que très peu d'interviews.
00:54:11En 15 ans de carrière, elle n'a donné en tout et pour tout que 4 interviews.
00:54:16Convenons que c'est extrêmement peu au regard de ses succès en librairie.
00:54:19C'est une personne discrète, presque secrète.
00:54:21Ce que je veux dire, c'est que...
00:54:24Pourquoi cette femme mentirait sur les faits ?
00:54:28Elle n'a rien à y gagner.
00:54:31Au contraire, ce procès la met dans une situation qu'elle déteste plus que tout,
00:54:35être sous les feux des projecteurs.
00:54:38Il y a une chose dont nous devons nous souvenir.
00:54:40La mémoire n'est pas un rayonnage d'archives.
00:54:43C'est ce que la professeure Kiss nous a expliqué de façon très éloquente tout à l'heure.
00:54:46Peut-être que ce que vous nous avez raconté s'est véritablement produit, Mme Richter,
00:54:50mais que c'est une autre que vous qui a été abusée.
00:54:54Il est également possible que les souvenirs de Mme Richter
00:54:57soient parfaitement conformes à la réalité
00:54:59et que le jeune Plock l'ait en effet violé ce soir-là
00:55:03et que par la suite, il ait décidé de s'amender et de s'acheter une conduite.
00:55:10Mais je ne peux que spéculer sur la vérité.
00:55:15Je souhaite donc que Mme Richter nous donne sa vision des choses et prenne la parole.
00:55:20Mme Richter, en tant que victime, vous avez le droit de faire une ultime déclaration.
00:55:25Euh... souhaitez-vous user de ce droit ?
00:55:28Oui.
00:55:31Allez-y.
00:55:50Monsieur le Président, je regrette que nous soyons là.
00:55:52Sur ce point, je rejoins tout à fait Fabien.
00:55:57Sur de nombreux autres points aussi, d'ailleurs.
00:56:00Si je ne savais pas ce que je sais, je voterais sûrement pour lui.
00:56:04Il est intelligent, très engagé, charismatique.
00:56:11Il ne se sert pas de son pouvoir de façon négative, c'est un leader dans l'âme.
00:56:16Exactement ce dont notre pays a besoin.
00:56:18Ce serait sans doute une perte immense pour nous tous s'ils devaient abandonner la scène politique.
00:56:25Vous parliez de trois millions d'électeurs, c'est ça ?
00:56:28Sincèrement, je suis étonnée qu'il n'y en ait pas deux fois plus.
00:56:32Mais bon...
00:56:34La véritable raison...
00:56:36qui me fait regretter la tenue de ce procès, j'avoue que ce n'est pas cela.
00:56:39J'aurais mille fois préféré...
00:56:41que cette triste expérience avec Fabien Bloch ne soit jamais rendue publique.
00:56:48La famille dans laquelle j'ai grandi était modeste.
00:56:52On vivait dans un quartier ouvrier.
00:56:55On n'avait pas d'argent.
00:56:57Je n'ai jamais fait de hockey, encore moins d'équitation.
00:57:00Nous n'avons jamais fait partie de l'élite.
00:57:02Si je voulais avoir de nouveaux vêtements avant que les anciens soient troués ou trop petits,
00:57:09je devais les payer moi-même.
00:57:10Donc, dès 12 ans, j'ai commencé à livrer des journaux
00:57:12et le week-end, je faisais la plonge dans une pizzeria.
00:57:17Je suis devenue adulte plus vite que les autres.
00:57:21Aussi parce que j'étais en avance, j'ai sauté une classe, j'ai eu le bac relativement jeune.
00:57:26D'un autre côté, à 17 ans, on est jeune.
00:57:29Ce serait une erreur de relativiser une jeune fille de 17 ans n'a que 17 ans.
00:57:35Et à 17 ans, tout est encore à venir.
00:57:36La vie ne fait que commencer, même si on n'a pas sa langue dans sa poche
00:57:39et qu'on est ambitieuse.
00:57:41Au fond de soi, on sait très bien qu'en réalité, on ne sait rien du monde.
00:57:45C'est effrayant, mais aussi excitant.
00:57:49Tout est à écrire.
00:57:50La vie est une page blanche.
00:57:54À 17 ans, je croyais très naïvement
00:57:56que tout était possible, que j'allais décider moi-même
00:57:58de ce qu'allait être mon existence.
00:58:02Je voulais faire des études.
00:58:06Et je pensais sincèrement que j'apporterais ma pierre à l'édifice,
00:58:09que je changerais le monde, que j'en étais capable.
00:58:13Je voulais aller à l'étranger.
00:58:16Et je me fichais du pays dans lequel j'irais.
00:58:18J'étais curieuse, j'avais envie de tout connaître.
00:58:20J'avais envie de voyager.
00:58:21Mon seul voyage a été les journées découvertes à Amsterdam.
00:58:28Je ne suis jamais allée à l'université.
00:58:31Je ne suis pas allée vivre à l'étranger.
00:58:34Je n'ai pas connu l'exaltation de la vie étudiante avec...
00:58:37des fêtes, des amis et des jeux à boire.
00:58:41J'ai passé ma jeunesse à pleurer, chez des psychologues.
00:58:47Et quand je n'étais pas chez le psychologue,
00:58:49j'étais seule dans ma chambre sur mon lit.
00:58:51Les rideaux tirés et une boîte d'antidépresseurs dans la main.
00:59:02Ce qui est arrivé à cette soirée,
00:59:05je l'ai immédiatement enfouie.
00:59:07Je suis rentrée tout de suite, chez mes parents.
00:59:08Je ne leur ai rien dit.
00:59:10Je ne suis inscrite dans une autre université,
00:59:12à l'aide, pas à Amsterdam.
00:59:14Pendant le premier cours, j'ai fait une grosse crise d'angoisse.
00:59:18Je n'arrivais plus à respirer.
00:59:20J'ai tout fait, littéralement.
00:59:22Le médecin a demandé si j'avais reçu un choc.
00:59:26S'il m'était arrivé quelque chose, j'ai dit non.
00:59:28Non, rien.
00:59:30Ça va aller, je me sens mieux.
00:59:32Mais ça a été l'enfer.
00:59:34Ça n'a jamais été mieux, ni au niveau des études,
00:59:36ni avec les hommes.
00:59:38Ni avec moi-même.
00:59:40Et à 18 ans, j'ai fait ma première tentative de suicide.
00:59:49Par chance, ce jour-là, à la clinique, il y avait parmi les soignants
00:59:52une psychologue géniale qui m'a dit que je vais me mettre à écrire.
00:59:56Si elle ne m'avait pas suggéré d'écrire, je ne sais pas si je serais ici.
01:00:04Mais je suis là.
01:00:05Fabien est là aussi, et nous disons tous les deux que nous le regrettons.
01:00:11Chacun raconte son histoire.
01:00:13Dans mon cas, il s'agit d'un événement que j'essaye d'oublier depuis plus de 25 ans,
01:00:17sans vraiment y arriver.
01:00:18Et ces derniers temps, j'avoue que j'y arrive encore moins qu'avant,
01:00:21parce que je me suis rendue compte que ça n'a pas affecté
01:00:23et détruit uniquement ce qui aurait pu être ma vie,
01:00:27une vie qui au final n'a été que douleur.
01:00:28Je ne bois et ne ris jamais.
01:00:30Il est hors de question que je sorte.
01:00:32Je n'ai pas de vie sexuelle, j'ai peur du noir,
01:00:34mais l'enjeu de ce procès est bien plus important que cette souffrance.
01:00:37Il va au-delà.
01:00:40Je ne cherche pas la gloire.
01:00:42Et je vous assure que l'argent ne m'intéresse pas dans cette affaire.
01:00:45Et je ne suis pas venue ici par plaisir.
01:00:46Je n'ai rien à tirer de toute cette histoire.
01:00:49En fait, je ne compte pas.
01:00:52Vous savez, la question n'est pas pourquoi nous sommes ici.
01:00:55La question est...
01:00:59Voulons-nous d'un violeur comme premier ministre ?
01:01:01Putain, merde !
01:01:03Vous avez entendu ça ?
01:01:05Mesdames et messieurs, s'il vous plaît.
01:01:16Monsieur le Président, honorable membre de la Cour,
01:01:25je tiens à souligner que le verdict qui sera rendu par ce tribunal
01:01:28pourra avoir des conséquences significatives
01:01:30sur l'avenir politique de notre pays.
01:01:32Il ne s'agit pas seulement d'entendre des faits
01:01:34et de déterminer avec précision ce qui s'est passé,
01:01:37mais aussi de responsabilité et d'interprétation.
01:01:41Qui croyez-vous ?
01:01:42Et pourquoi ?
01:01:44Peut-on condamner quelqu'un
01:01:45parce qu'il manque cruellement d'empathie ?
01:01:48Comme on nous l'a dit tout à l'heure,
01:01:50il ne s'agit pas de viol derrière un buisson.
01:01:52Ce que nous jugeons n'est pas non plus
01:01:54un dérapage alcoolisé dans une soirée étudiante.
01:01:57Non.
01:01:58Le véritable objet de ce procès,
01:02:00ce sont les valeurs morales de notre pays.
01:02:04Madame Richter,
01:02:06nous a apporté un témoignage cohérent,
01:02:08clair et détaillé des événements.
01:02:10Toutes ces déclarations se sont avérées parfaitement exactes.
01:02:13Et cela, contrairement aux témoignages
01:02:14de messieurs Covenard et Ploch,
01:02:16qui diffèrent fondamentalement
01:02:17en ce qui concerne le déroulement des faits,
01:02:19tant sur le lieu que sur l'horaire.
01:02:22Peu après le viol,
01:02:25Madame Richter a raconté à M. Van Der Smyssen
01:02:27ce qui lui était arrivé.
01:02:28Ensuite, des rapports médicaux ont établi clairement
01:02:30qu'à la suite de ces tristes soirées,
01:02:32l'ambitieuse jeune fille s'est changée en femme traumatisée et dépressive.
01:02:35La demande de réparation de Madame Richter
01:02:38me semble donc partiellement fondée.
01:02:40Il y a bien eu préjudice immatériel.
01:02:44Cela dit, malgré ce drame,
01:02:46Madame Richter a réussi à mener la vie d'une écrivaine à succès
01:02:48et vivre de sa plume.
01:02:50Je dirais qu'elle n'a pas véritablement besoin
01:02:51de dédommagement pécuniaire.
01:02:53Mais puisqu'à l'époque,
01:02:54M. Plok avait fonction d'exemple auprès de Madame Richter,
01:02:57une fonction qu'il revêt encore davantage maintenant
01:02:59au vu de ses ambitions politiques,
01:03:01je demande au tribunal
01:03:03d'accorder un dédommagement de 25 000 euros à la plaignante.
01:03:09Je considère également
01:03:10comme établi et prouvé
01:03:12les faits reprochés,
01:03:14à savoir un acte de viol
01:03:15sur la personne de Madame Richter.
01:03:18M. Plok devra donc être reconnu coupable.
01:03:20Je m'en réfère à l'article 242 du Code pénal
01:03:22et coupable de viol, celui qui force autrui
01:03:24à subir des actes sexuels,
01:03:26c'est-à-dire une pénétration totale ou partielle
01:03:28par violence, contrainte, menace ou surprise.
01:03:31Au moment des faits, Madame Richter était mineure.
01:03:35Je considère que cela doit ajouter
01:03:36des circonstances aggravantes
01:03:37à la délibération pénale.
01:03:41Mais nous devons considérer
01:03:42que les faits remontent à 25 ans.
01:03:44M. Plok s'est depuis amendé
01:03:45et très clairement amélioré.
01:03:47Et il a sans doute beaucoup à offrir à notre pays.
01:03:49En conséquence, je demanderai une peine
01:03:50de 4 ans de détention,
01:03:51dont 12 mois avec sursis.
01:04:09M. Chin ?
01:04:11M. le Président.
01:04:13Nous écoutons votre plaidoirie.
01:04:14Pour moi, ce soir-là,
01:04:19elle n'avait qu'un seul but.
01:04:20Se divertir et s'amuser.
01:04:22Si vous voyez ce que je veux dire.
01:04:24Je viens de citer M. Hulst.
01:04:25Au page 73, 74 et 75,
01:04:28vous trouverez mes conversations
01:04:29avec cinq autres des participants
01:04:30à ces journées découvertes.
01:04:32Ils affirment de façon unanime
01:04:33que s'il y a bien eu quelques blagues
01:04:35un peu graveleuses au cours de la journée,
01:04:37l'ambiance était bon enfant.
01:04:38Les parrains de cette journée,
01:04:40dont mon client, étaient serviables.
01:04:43L'invitation pour aller passer la soirée
01:04:44à la résidence étudiante après
01:04:45a été acceptée par tous avec joie.
01:04:48Personne ne savait que Mme Richter était mineure.
01:04:51Elle ne l'a jamais mentionnée.
01:04:52C'est logique.
01:04:53Elle était venue pour le sexe.
01:04:54Elle a préféré se taire.
01:04:56Il avait été clairement expliqué
01:04:57par les étudiants
01:04:57qu'ils joueraient tous à des jeux à boire.
01:04:59Pourquoi Mme Richter n'a-t-elle pas protesté ?
01:05:04Et n'aurait-elle pas par hasard
01:05:05retenu que les faits qui soutiennent ces fables
01:05:07aussi absurdes que mensongères ?
01:05:10Moi aussi, je suis une femme.
01:05:14Vous avez dit vrai.
01:05:16Nous avons toutes, à un moment ou à un autre,
01:05:19senti une main baladeuse
01:05:19ou croisé un ivrogne entreprenant.
01:05:21Mais doit-on vraiment jeter dans la même cellule
01:05:23les violeurs et les dragueurs ?
01:05:26Voulons-nous briser ce plafond de verre
01:05:28en jetant nos meilleurs hommes
01:05:29aux flammes de nos bûchers ?
01:05:31Ils ont bu, ils étaient un peu sous,
01:05:32ils se sont embrassés
01:05:33et il lui a donné ce qu'elle a demandé.
01:05:34Qu'a-t-il fait de mal ?
01:05:36C'est formidable que notre société progresse.
01:05:38Mais les lois n'ont pas changé
01:05:39au point qu'on puisse rétroactivement
01:05:41qualifier de crime des situations inoffensives.
01:05:43Car c'est bien ce que c'était.
01:05:45Une soirée inoffensive
01:05:46comme il y en a eu dans le monde entier.
01:05:49Et ce, depuis des siècles.
01:05:50Et j'ose espérer que ce genre de soirée festive
01:05:52continuera encore longtemps à avoir lieu.
01:05:54Deux jeunes adolescents un peu trop sous
01:05:56qui se sont embrassés.
01:05:57Ce n'est rien d'autre.
01:05:58Mais peut-être que
01:05:59ces calomnies odieuses
01:06:01n'existent que pour servir d'inspiration
01:06:03à l'imaginaire de Mme Richter.
01:06:05C'est une pièce qui arrive tardivement,
01:06:06je l'admets,
01:06:07mais je viens d'en avoir connaissance.
01:06:09C'est un communiqué de l'éditeur de Mme Richter
01:06:10annonçant l'apparition prochaine de La Veilleuse,
01:06:13son tout nouveau roman.
01:06:14La sortie est prévue pour les semaines à venir.
01:06:18Et voici le manuscrit que j'ai pu me procurer.
01:06:21Quoi ?
01:06:21Enfin, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:06:23Cette fois-ci, ce n'est pas un thriller.
01:06:25Mais l'histoire d'une écrivaine dépressive
01:06:27qui doit interviewer pour son roman à venir
01:06:30un premier ministre en activité
01:06:31qui a abusé d'elle quand elle était jeune fille.
01:06:34Et si ce thème ne vous évoque rien,
01:06:37je vais vous en lire un passage.
01:06:38Monsieur le Président,
01:06:39ce livre n'est pas encore publié.
01:06:41Monsieur, veuillez vous asseoir, je vous prie.
01:06:44Vous souvenez-vous d'avoir agrippé ma poitrine sur le canapé ?
01:06:47Ou comment votre sexe en érection venait cogner
01:06:49contre mon entrejambe ?
01:06:49Maître Chin ?
01:06:50Devrais-je écrire que vous avez ri
01:06:52en lisant Vendredi écrit sur ma culotte
01:06:53lorsque vous me l'avez enlevé ?
01:06:54Mais elle n'a pas le droit de faire ça.
01:06:56Il s'agit d'un manuscrit qui n'a pas encore été publié.
01:06:58Je proteste !
01:06:59Je ne fais que citer.
01:07:00Où vous êtes-vous pour créer ça ?
01:07:01Nous avons son mobile.
01:07:02Vous auriez dû nous communiquer ces pièces avant,
01:07:04Maître Chin.
01:07:05Et vous, monsieur,
01:07:06retournez vous asseoir.
01:07:07Merci.
01:07:07C'est pas croyable, ça.
01:07:10Plus loin, dans un autre chapitre.
01:07:13Le personnage principal se venge de l'homme
01:07:14soi-disant coupable d'une manière tout à fait atroce.
01:07:17La scène est très impressionnante.
01:07:18Je l'ai lue pendant la pause.
01:07:20J'avoue, en avoir oublié que j'avais autre chose à faire.
01:07:26Madame Richter n'a jamais publié cette histoire
01:07:28qu'elle a par ailleurs totalement inventée.
01:07:31Elle a patiemment attendu le moment opportun.
01:07:33C'est la raison véritable de ces accusations tardives.
01:07:35Cette audience sert la publicité de son nouveau roman,
01:07:38c'est calculé.
01:07:38Maître Chin, ça suffit maintenant.
01:07:40Et finalement, vous avez beaucoup à égliser.
01:07:41Hé ! Maître Chin !
01:07:43C'est de la fiction !
01:07:45Enfin, j'ai le droit de baser mon travail
01:07:47sur mes propres expériences, non ?
01:07:49Tous les auteurs le font.
01:07:52Ça y est, on y est ?
01:07:55C'est pour ça que les femmes se taisent.
01:07:56C'est pour ça qu'elles ne portent pas plainte
01:07:58et qu'elles enterrent leur douleur.
01:07:59Je viens en toute confiance.
01:08:00Je vous donne tout, je vous raconte tout.
01:08:02Avec la peur, la honte
01:08:03et toute la merde qui va avec.
01:08:04Et vous, tout ce qui vous obsède,
01:08:06c'est les centimètres.
01:08:08Arrêtez, on se fout de ces centimètres,
01:08:09on se fout de ce bouquin.
01:08:11Le cœur du problème,
01:08:12c'est qu'on est dans un système
01:08:13et que ce système est pourri.
01:08:14Un système grâce auquel ce genre d'homme
01:08:16s'en sort toujours les mains propres.
01:08:17Il s'en sort toujours.
01:08:18Ce genre d'homme est protégé,
01:08:20quoi qu'il fasse.
01:08:21Les femmes ne sont jamais protégées
01:08:23ni dans la rue, ni à l'école,
01:08:24ni dans le tram, ni au travail,
01:08:26ni au supermarché,
01:08:26ni où qu'on aille.
01:08:27Monsieur le Président,
01:08:33nous portons plainte pour diffamation.
01:08:35Madame Richter a fait de fausses déclamations.
01:08:37Elle a dénoncé mon client
01:08:38de façon calomnieuse.
01:08:39Tout ce qu'il y a dans ses livres,
01:08:40elle le tire d'un travail
01:08:40sur son imaginaire.
01:08:41Malheureusement,
01:08:42des millions de femmes
01:08:42vont se reconnaître dans cette histoire.
01:08:44Cette plainte est ridicule.
01:08:45Le journal d'Anne Frank,
01:08:46ça aussi, c'est de la diffamation.
01:08:47C'est scandaleux.
01:08:49Elle a le droit d'écrire
01:08:51ce qu'elle veut quand même.
01:08:52C'est dingue.
01:08:52On a encore la liberté d'expression
01:08:54dans ce pays.
01:08:54Non.
01:08:54Pas de droit de calomnie.
01:08:55Allez-donc.
01:08:56Calomnie.
01:08:56Une calomnie.
01:08:57Je ne cherche pas
01:08:58pour son psychiatre.
01:09:17Monsieur le Président,
01:09:26si nous avions été
01:09:27deux personnes ordinaires,
01:09:30nous aurions peut-être réussi
01:09:32à trouver ensemble une solution.
01:09:36Cela va vous sembler étrange
01:09:37que je dise ça maintenant,
01:09:38mais je réalise,
01:09:39là, en fin de journée,
01:09:41enfin, j'espère que l'on approche
01:09:43de la fin de cette journée,
01:09:44je réalise que je suis content
01:09:46que les parties impliquées
01:09:48soient des gens comme nous.
01:09:49Ça n'enlève strictement rien
01:09:50à ce qu'Amanda ressent
01:09:51et à ce qu'elle a ressenti.
01:09:52C'est une chose affreuse
01:09:53qu'elle ait vécu ainsi,
01:09:55ce qui s'est passé entre nous.
01:10:02Notre pays,
01:10:04le monde entier,
01:10:06connaît bien trop d'histoires
01:10:07de ce genre.
01:10:10Il y a partout des femmes
01:10:11qui portent en elles
01:10:12d'immenses chagrins,
01:10:13des secrets qui pèsent
01:10:14sur leur vie.
01:10:16Je crois que cette journée
01:10:18démontre à quel point
01:10:20il est essentiel
01:10:20que nos concitoyens
01:10:21comprennent vraiment
01:10:23l'extrême gravité
01:10:24des agressions sexuelles.
01:10:26Et c'est une cause
01:10:27pour laquelle je veux me battre.
01:10:31Nous devons croire
01:10:32la parole des victimes
01:10:33et la traiter avec respect.
01:10:36Je crois en la parole d'Amanda.
01:10:40Mais sa perception
01:10:41de la réalité est fausse.
01:10:42C'est en toute sincérité
01:10:43qu'elle se trompe.
01:10:44mon nom ressort sali
01:10:47de cette campagne
01:10:47de diffamation.
01:10:49C'est un fait.
01:10:51Cela me poursuivra toujours,
01:10:52mais c'est comme ça.
01:10:54Cette histoire aura été utile.
01:10:56Je veux me mettre au travail.
01:10:58Pour toutes et tous.
01:11:01Dans un pays
01:11:02où tout le monde
01:11:03se sentira en sécurité,
01:11:05que ce soit des femmes
01:11:05ou des hommes,
01:11:07je peux vous assurer
01:11:08que mon gouvernement
01:11:08sera composé
01:11:09à 50% d'hommes
01:11:10et à 50% de femmes.
01:11:13Après les débats d'aujourd'hui,
01:11:15vous comprendrez
01:11:15certainement mieux
01:11:16pourquoi c'est nécessaire.
01:11:22Je vous remercie.
01:11:32Mesdames et messieurs,
01:11:34je prononce
01:11:35la clôture
01:11:36de cette audience.
01:11:40Je vous attends dehors.
01:11:53D'où sortez-vous ?
01:12:04Il n'était pas au courant.
01:12:05Et maintenant ?
01:12:06Le verdict est dans deux semaines.
01:12:08Ah, d'accord.
01:12:10Arrête.
01:12:11J'ai l'air d'une malade.
01:12:15Non, t'as idée formidable.
01:12:18Je n'aurais jamais dû accepter.
01:12:21On s'en fout
01:12:22de tous ces gens.
01:12:24Je suis fière de toi.
01:12:26Tout le monde
01:12:26est fier de toi.
01:12:30Mère,
01:12:31tu viens par ici.
01:12:42On ne se serre pas la main.
01:12:44Je comprends.
01:12:46Sache que j'ai été sincère.
01:12:47Je regrette,
01:12:48vraiment.
01:12:50Bien sûr,
01:12:50mes regrets
01:12:51ne te serviront pas
01:12:51à grand-chose,
01:12:52je le sais,
01:12:52mais je suis sincèrement
01:12:54navré que ta vie
01:12:55a été si compliquée.
01:12:59Mais je n'y suis pour rien.
01:13:06Viens.
01:13:06mystical hume,
01:13:10j'ai si chacun pour la moler,
01:13:12c'est la Louise Archive.
01:13:12Encore une h episódée !
01:13:14Mi naïe !
01:13:15je perdsé
01:13:15pour elle qui m'a demandé
01:13:16de la moler.
01:13:16Mais je ne peux queumer
01:13:17voir
01:13:17pour que tu es
01:13:18qui engagent ici.
01:13:20Je m'aider.
01:13:20Mère,
01:13:21j'ai saurée.
01:13:25Je suis m'aider
01:13:26pourłam
01:13:26allumine.
01:13:26Allez.
01:13:27mon rum,
01:13:27en france,
01:13:28le lendemain Center.
01:13:29Amench versus celle
01:13:30j'ai saurée
01:13:31qui est venu
01:13:32de violence.
01:13:32Ils ne sont tous
01:13:33tous les jours
01:13:34เห,
01:13:35Mesdames et messieurs, la cour.
01:14:05Mesdames et messieurs, bienvenue.
01:14:22Vu la notoriété des personnes concernées et le grand intérêt médiatique qu'elle a suscité,
01:14:26cette affaire a été très complexe à traiter.
01:14:29Elle a été longuement débattue par une cour multidisciplinaire.
01:14:32Mais le jugement a été relativement simple à établir.
01:14:38Nous nous basons strictement sur le code pénal, lequel est formel.
01:14:43Le jugement complet sera publié pour que la presse prenne connaissance des détails.
01:14:48Mais pour l'heure, je serai bref.
01:14:52Il ne s'agit pas de croire les dires de l'un que de l'autre,
01:14:55mais de s'appuyer sur des preuves irréfutables qui éliminent les doutes possibles.
01:14:58Les déclarations de M. Plock et de M. Covenard sont imprécises et suscitent plus de questions que de réponses.
01:15:07Mais les juges doutent également des motivations de Mme Richter et de l'exactitude de son histoire.
01:15:15La cour a établi que par deux fois il y a eu un baiser intrabucal
01:15:18et que ces baisers ont eu lieu dans le salon et dans l'entrée près de la porte.
01:15:24Que cela ait été fait avec ou sans consentement de la plaignante
01:15:27n'est pas pertinent.
01:15:31Cela relèverait au plus d'une agression sexuelle,
01:15:34délit pour lequel il y aurait prescription.
01:15:37En ce qui concerne le viol sur Mme Richter ou la tentative de viol,
01:15:42c'est parole contre parole.
01:15:43L'accusation n'est fondée que sur les dires de Mme Richter elle-même.
01:15:53Le tribunal n'est pas en mesure de déterminer avec certitude
01:15:58ce qui s'est passé ou pas le soir du 25 mai 1996 sur la Kerkstra d'Amsterdam.
01:16:04C'est la raison pour laquelle le prévenu est acquitté.
01:16:07En conséquence, la demande de dédommagement de la plaignante est hors sujet
01:16:17et cette requête est déclarée irrecevable.
01:16:21En ce qui concerne la plainte pour diffamation évoquée par M. Chin,
01:16:26ce tribunal n'est pas compétent.
01:16:29Si vous voulez faire suite, il faudra vous adresser au service de police.
01:16:32Et si j'en crois les sondages,
01:16:36une plainte pour obstruction à une campagne électorale
01:16:39me semble peu fondée, M. Plotk.
01:16:43D'accord ?
01:16:45L'audience est levée. Merci à tous.
01:16:49Félicitations.
01:16:51Merci.
01:16:51Merci.
01:16:51Merci.
01:17:02Monsieur Plotk.
01:17:29Monsieur Plotk.
01:17:34Monsieur Plotk.
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