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Le moratoire sur les énergies renouvelables rejeté par l’Assemblée : la traduction d'un cheminement chaotique ?
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00:00
Vous parliez de convergence, d'unité, et bien ça va un peu à l'encontre de ce qui s'est joué à l'Assemblée nationale
00:05
puisqu'on va parler maintenant de cette loi qui devait mettre en pause l'éolien et le solaire
00:09
et qui a finalement été rejetée hier à l'Assemblée.
00:12
La droite, je le rappelle, avait instauré un moratoire sur les énergies renouvelables
00:15
mais finalement la trajectoire énergétique de la France à l'horizon 2035 ne sera pas stoppée.
00:21
Le texte va aller au Sénat.
00:23
On va écouter à ce sujet Jean-Philippe Tanguy, député RN de la Somme,
00:28
qui a critiqué ce vote ce matin sur CNews et Europe 1
00:31
puisque ce moratoire sur les énergies renouvelables était soutenu par les Républicains et l'ERN.
00:37
Ce sont les mêmes députés qui avaient voté il y a 10 ans la fermeture de 14 réacteurs nucléaires
00:41
qui veulent aujourd'hui en rouvrir 14.
00:44
Je pense qu'on n'a jamais vu une telle tartufferie et une telle incompétence en seulement 10 ans.
00:48
Pendant que malheureusement les macronistes trahissaient les Français à l'Assemblée main dans la main avec la gauche,
00:52
il y a un contrat qui a été signé à Bercy entre DF et le gouvernement
00:57
sur la relance du nucléaire.
00:59
Eh bien le chantier, il commencera en 2028.
01:01
C'est-à-dire que sous Emmanuel Macron, il n'y aura pas eu un seul coup de pioche sur le nucléaire.
01:06
Mais par contre, il y aura eu des coups de pioche contre le nucléaire.
01:09
C'est la fermeture de Fessenheim qui, je rappelle, va coûter des milliards d'euros aux Français.
01:13
Voilà, la loi donc rejetée.
01:15
Jules Thorey, c'est vraiment la nouvelle illustration d'un cheminement chaotique
01:19
de ces textes à l'Assemblée avec des divisions.
01:23
Voilà, on ne s'en sort pas.
01:25
Vous avez raison, c'est le premier point.
01:27
On ne comprend plus rien de ce qui se passe dans cette Assemblée nationale.
01:30
On a des textes qui sont votés par le législateur,
01:32
qu'on fait ensuite passer par décret,
01:34
qu'on annule, qu'on refait re-voter.
01:36
On a des textes où on a des débats qui sont très peu intéressants,
01:40
où d'ailleurs parfois il y a une absence de débat.
01:42
Et sur ce sujet-là, c'est vrai que c'est marquant.
01:45
Il n'y a finalement que le Rassemblement national et la gauche qui sont très clairs.
01:48
Le RN est pro-nucléaire, anti-renouvelable.
01:52
La gauche, c'est l'inverse.
01:52
Et il y a le centre où on ne sait pas vraiment où ils vont.
01:55
Les députés des Républicains remanient un texte qui vient du Sénat
02:00
pour ensuite s'abstenir et ne pas voter le texte sur le moratoire.
02:03
Donc on ne comprend pas vraiment où ils vont.
02:05
Et le problème, c'est qu'encore une fois, ce sont les Français
02:08
qui vont payer la facture de tout cela.
02:10
Parce que la faillite de notre écologie depuis des années...
02:14
Moi, l'énergie renouvelable, je ne suis pas contre.
02:17
Le solaire est une bonne idée.
02:19
L'éolienne, tant qu'il ne me gâche pas la vue
02:21
chez moi au Sable de l'Aune, ça ne pose aucun problème.
02:24
En revanche, le fait qu'on ait, à cause d'une idéologie punitive
02:28
et d'un dogmatisme des écolos qui n'ont pas le pouvoir,
02:31
mais qui verrouillent le débat là-dessus,
02:33
qu'on ait cassé notre filière nucléaire.
02:35
Et qu'en effet, comme l'a dit Jean-Philippe Tanguy,
02:37
on n'ait pas mis un coup de pioche dans le nucléaire
02:39
depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron Poir.
02:41
Il a d'ailleurs poursuit la fermeture de Fesselheim.
02:45
Ça, c'est une vraie question.
02:46
Et on regrette qu'à l'Assemblée nationale,
02:48
où normalement, on est censé avoir ces débats-là,
02:50
eh bien, on n'ait pas pu avoir ce débat-là.
02:52
Et en plus, que les votes soient complètement
02:54
incompréhensibles, notamment chez les Républicains.
02:56
Alors, avant de vous entendre, Nathan Devers,
02:58
on va écouter Bernard Accoyer,
02:59
l'ancien président de l'Assemblée nationale,
03:01
président du PNC France.
03:02
C'est une association qui défend le patrimoine nucléaire français.
03:06
Il était l'invité de Dimitri Pavlenko
03:07
ce matin sur Europe 1.
03:09
On a quand même dépasse déjà 150 milliards
03:11
pour développer les énergies nucléaires,
03:13
d'où conséquence, explosion du prix de l'électricité.
03:15
Les énergies renouvelables, 150 milliards,
03:17
c'est les 15 dernières années.
03:18
Et donc, si vous voulez, ces 150 milliards,
03:20
c'est la facture des Français.
03:22
Et la PPE 3, nous en arrivons à l'actualité,
03:25
prévoyait de multiplier par 4 le solaire,
03:29
par 2 l'éolien,
03:31
et par 10 à 30 l'éolien flottant.
03:34
Donc, ça veut dire que ce qui a créé
03:35
cette hausse des prix,
03:37
elle est continuée.
03:38
Heureusement, il a été décidé qu'il y aurait un débat,
03:40
que la proposition de loi Grémillet
03:43
serait mise à l'ordre du jour,
03:45
elle l'a été,
03:46
mais l'Assemblée fonctionne de façon,
03:48
on va dire, disruptive,
03:49
tout à fait désordonnée actuellement.
03:51
Donc, il est sorti un texte
03:52
qui était effectivement,
03:53
un texte où il y avait des amendements intéressants
03:55
et d'autres qui étaient inacceptables.
03:56
Donc, finalement, il n'a pas été voté.
03:58
Il va aller au Sénat,
03:59
et j'espère bien que là, ça s'arrangera.
04:00
On suivra ça, Bernard Acoyer,
04:02
ancien président de l'Assemblée nationale
04:03
ce matin sur Europe 1.
04:04
Nathan Devers,
04:05
Est-ce que vous êtes en phase
04:06
avec ce que dit Gabriel Attal
04:07
qui dit qu'un axe anti-écologie
04:09
s'est formé à l'Assemblée nationale ?
04:11
Je crois qu'il y a deux problèmes.
04:14
D'abord, il faut quand même rappeler
04:16
que sur toutes les questions énergétiques,
04:18
on a vu au moment de la guerre en Ukraine
04:19
que des décisions catastrophiques
04:22
avaient été prises
04:23
à cause d'une lecture,
04:26
non seulement idéologique,
04:27
parce que tout est un peu idéologique,
04:28
mais dogmatique de la question du nucléaire.
04:32
Et qu'en l'occurrence,
04:33
dire que le nucléaire est une énergie
04:35
qui peut représenter un danger de catastrophe majeure,
04:39
c'est factuellement vrai.
04:40
Dire qu'il y a la question des déchets nucléaires
04:42
qui est une question très difficile à penser,
04:43
c'est une chose.
04:44
Mais est-ce qu'au nom d'un scénario catastrophe,
04:47
on doit interdire, ralentir,
04:49
ou empêcher une énergie qui par ailleurs est décarbonée ?
04:51
Là, il y avait, je crois,
04:53
quelque chose de dogmatique dans cette lecture.
04:54
Et deuxièmement, quand il parle, Gabriel Attal,
04:57
d'un bloc anti-écologique,
05:00
c'est vrai que de plus en plus,
05:01
on voit du climato-scepticisme,
05:04
une forme de relativisme sur la question climatique.
05:06
Mais il faut aussi questionner
05:08
le fait que les décisions écologiques,
05:10
ces dernières années,
05:11
ont souvent frappé en priorité les classes populaires.
05:13
Au moment des Gilets jaunes,
05:15
qu'est-ce qui déclenche les Gilets jaunes ?
05:17
C'est la hausse de la taxe carburant,
05:18
qui était soi-disant une mesure écolo,
05:20
qui ne frappait pas les principaux responsables
05:23
du réchauffement climatique,
05:24
mais des gens qui étaient déjà en grande précarité.
05:26
La loi ZFE,
05:28
c'est exactement le même scénario.
05:30
On prend une mesure
05:31
qu'on a évidemment empêchée,
05:33
heureusement empêchée,
05:34
mais qui devait empêcher
05:35
aux personnes précaires
05:37
qui ne peuvent pas s'acheter
05:38
une voiture nouvelle,
05:41
chère, etc.,
05:42
d'avoir accès aux villes.
05:43
C'est quand même quelque chose de délirant.
05:45
Et donc, si vous voulez,
05:46
je crois qu'il est urgent
05:48
de défendre une écologie
05:49
qui, un,
05:50
ne soit pas là
05:51
pour ralentir le pays,
05:53
notamment sur des questions énergétiques,
05:55
comme on l'a vu il y a un an et demi,
05:57
et qui ne frappent pas en priorité
05:58
des gens qui sont déjà en grande difficulté.
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