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Meurtre d'Alban Gervaise : pourquoi le meurtrier ne sera pas jugé ?
Europe 1
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News
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00:00
13h, 14h, Europe 1 13h
00:03
Avec Céline Giraud sur Europe 1 13h18
00:05
Céline, le moment d'accueillir vos deux chroniqueurs du jour
00:07
pour décrypter l'actualité de ce jeudi 26 juin
00:09
Aujourd'hui, Jean-Claude Dossier et Olivier D'Artigol
00:12
Bonjour !
00:14
Nous vous retrouvons pour décrypter l'actualité
00:17
Alors de quoi allons-nous parler avant 14h ?
00:19
Interdire les mariages aux personnes visées par des OQTF
00:22
Éric Ciotti veut profiter de sa niche parlementaire
00:25
à l'Assemblée Nationale pour briser ce tabou
00:27
Invité de la grande interview
00:29
Europe 1 C News ce matin
00:30
Jérôme Gage répond à Jean-Luc Mélenchon
00:32
et condamne ces gens qui se disent de gauche
00:34
et qui participent à l'importation du conflit israélo-palestinien
00:37
Vous l'avez vu, bien sûr, la dette publique française
00:40
qui atteint un nouveau record historique
00:42
Est-ce que l'État peut redresser la barre ?
00:45
Et puis, en matière de défense
00:46
l'Europe peut-elle couper le cordon avec les États-Unis
00:48
alors que s'ouvre un conseil dédié à Bruxelles ?
00:51
Mais pour commencer
00:52
Cette actualité judiciaire
00:55
et ce déchirement pour les proches du docteur Alban Gervaise
00:58
mortellement poignardé à Marseille
01:00
souvenez-vous, c'était en 2022
01:02
devant sa fille de 20 mois
01:04
au moment où il venait chercher ses enfants à l'école
01:07
son meurtrier présumé Mohamed
01:09
elle a été jugé pénalement irresponsable
01:12
il ne répondra donc jamais de ses actes devant la justice
01:16
écoutez sa femme, son désespoir et son indignation
01:19
Comment expliquer à ses enfants que le meurtrier de son papa ne va pas en prison ?
01:27
Quand je leur en ai parlé, ils m'ont dit
01:28
mais c'est pas juste en fait, c'est très grave ce qu'il a fait
01:31
il faut qu'il ait une grosse punition
01:33
Je pense que la confiance en la justice est quand même altérée
01:37
pas uniquement à cause de notre affaire
01:40
on est tellement traumatisés par l'agression en elle-même
01:43
que la mort d'Alban arrive presque ensuite
01:46
ce qui est encore plus dur probablement
01:47
et pour mes enfants et pour moi
01:49
c'est ce qu'il a subi avant de mourir
01:51
On est aussi condamnés finalement à avoir peur tous les jours
01:54
de voir que Mohamed, elle, âgée de tel âge
01:58
qui avait tué Alban Gervaise en 2022
02:00
d'une dizaine de coups de couteau devant l'école Sévigné
02:03
est passé à l'acte de nouveau
02:04
Voilà la femme d'Alban Gervaise au Figaro TV
02:07
Une réaction Olivier d'Artigolle ?
02:09
C'est difficile parce qu'on ne veut pas avoir un commentaire
02:13
qui puisse rajouter à la douleur de la famille
02:15
qu'on comprend, qu'on respecte
02:18
La justice ne juge pas les fous
02:22
c'est un gain de civilisation
02:25
Mais qui est fou, c'est le problème ?
02:28
Avant, ça pouvait être le cas
02:31
On a donc un système judiciaire
02:35
avec des psychologues, des psychiatres
02:37
Dans ce cas-là, il y a eu trois expertises psychiatriques
02:39
qui peuvent dire si cette situation-là était établie
02:45
Ce qui ne veut pas dire que cette personne
02:47
doit retrouver la liberté
02:48
C'est-à-dire que son sort relève
02:52
d'un accompagnement psychiatrique
02:54
d'un enfermement
02:55
il faut continuer à protéger la société
02:57
et la psychiatrie doit faire son travail
03:00
pour suivre tout ça
03:02
mais je reste attaché au fait
03:05
qu'on ne juge pas les fous
03:06
Oui, effectivement, pas de procès
03:07
Alors après, il peut y avoir peut-être
03:08
un moment dans le système judiciaire
03:12
où quand même
03:13
la famille, la victime
03:15
est prise en considération
03:16
et où le système judiciaire
03:18
peut prendre soin de la famille des victimes
03:21
Oui, et puis répondre à des questions
03:22
parce qu'il y a beaucoup d'interrogations
03:23
Il y a cette dimension qui est possible
03:25
Jean-Claude Lassier
03:26
Olivier, je vais vous dire ce qui manque
03:27
pour le moment
03:28
je crains que ce soit définitif
03:31
c'est qu'il va aller, Mohamed
03:34
dans un asile psychiatrique
03:38
mais pour combien de temps ?
03:40
Ce n'est pas dit
03:41
C'est ça qui manque
03:42
Si on savait qu'au moins
03:45
pour 15 ans, 20 ans
03:48
ce personnage était hors de
03:52
hors de capacité de nuire
03:56
on pourrait, je pense, tenir un autre discours
03:59
C'est vrai qu'entrer dans une voiture
04:02
tuer l'occupant devant un enfant
04:05
de 20 mois à l'époque
04:06
à coup de couteau
04:07
ça prouve que quand même
04:09
il n'est pas totalement stable
04:11
et totalement normal, c'est une évidence
04:12
Je dirais que tous ceux
04:14
qui pratiquent ce genre
04:15
de tragédie à coup de couteau
04:18
et qui règlent leur compte
04:19
ne sont de toute façon
04:20
pas tout à fait normaux
04:21
Ça ne peut pas arriver
04:24
à des personnes
04:26
qui sont à peu près stables psychologiquement
04:28
Pour autant
04:29
que la possibilité
04:33
de cette mère de famille
04:35
malheureuse
04:36
qui a connu cette tragédie
04:39
avec les enfants
04:40
puisse
04:41
dans quelques mois
04:43
ou quelques années
04:44
dirons-nous
04:44
Pas dans quelques mois
04:45
Oui, quelques années
04:47
croiser à nouveau
04:48
ici ou là
04:49
l'assassin de son mari
04:51
c'est inacceptable
04:52
personne ne peut le comprendre
04:54
Alors il y a eu trois expertises psychiatriques
04:56
je le dis au cours de l'instruction
04:57
qu'on conclut à une abolition
04:59
de son discernement
05:00
mais il y a une psychologue
05:01
qui dit
05:01
qu'elle ne peut pas exclure
05:03
une simulation
05:03
visant à éviter
05:04
une condamnation pénale
05:05
Mais en attendant
05:07
je vous propose d'écouter
05:08
Sabrina Medjeber
05:09
essayiste et sociologue
05:10
elle dénonce
05:11
elle
05:11
un anti-racisme
05:13
systémique
05:14
Écoutez
05:14
Il y a un traitement
05:15
médiatique
05:16
selon
05:17
parfois
05:18
et même souvent
05:19
la sociologie
05:20
des victimes
05:21
c'est une réalité
05:22
Si on ne parle pas
05:23
de racisme
05:24
systémique
05:24
on peut parler
05:25
en tout cas
05:26
d'un anti-racisme
05:27
systémique
05:27
notamment
05:28
dans certains médias
05:30
et plutôt
05:31
à gauche
05:32
Pourquoi ?
05:32
Parce que
05:33
certaines victimes
05:34
ne rentrent pas
05:34
dans la dramaturgie
05:35
des oppressions
05:36
légitimes
05:37
Pourquoi ?
05:38
Parce que
05:38
l'indiquer
05:39
les faire valoir
05:40
au même titre
05:41
que les autres
05:42
je prends par exemple
05:43
Enzo versus Naël
05:44
et bien
05:45
c'est faire vaciller
05:46
tout un système
05:47
bâti sur
05:48
l'asymétrie victimaire
05:49
dans le sens
05:49
où il y a
05:50
des bonnes victimes
05:51
des bons bourreaux
05:52
des mauvaises victimes
05:53
Alors la question
05:54
pourquoi n'a-t-on pas
05:55
beaucoup parlé
05:56
ou pas parlé
05:57
de cette affaire
05:58
de cette victime ?
05:59
Je pense aujourd'hui
06:00
que la société française
06:01
est tellement polarisée
06:02
que tout le monde
06:02
choisit ses victimes
06:03
malheureusement
06:04
On devrait
06:05
mais tout le monde
06:07
des deux côtés
06:08
pour résumer
06:09
c'est-à-dire qu'il faudrait
06:10
aujourd'hui
06:11
avoir un traitement
06:12
médiatique
06:13
partout
06:14
quelles que soient
06:15
les sensibilités
06:16
mais que les rédactions
06:18
puissent se dire
06:19
bon on ne regarde pas
06:20
le profil
06:23
de la victime
06:25
ou de l'assaillant
06:25
parfois même d'ailleurs
06:26
mais on traite
06:27
l'information
06:28
vous savez
06:28
c'est la bataille
06:29
des prénoms
06:30
beaucoup de gens
06:31
avant de réagir
06:31
attendent les prénoms
06:33
et parfois
06:33
le prénom qui sort
06:34
ne leur convient pas
06:35
et parfois le prénom
06:36
est modifié aussi
06:37
et on nous dit
06:38
voilà on va l'appeler
06:39
Cédric
06:40
ça prouve quand même
06:41
me semble-t-il
06:42
en tout cas
06:42
ça tend à démontrer
06:43
cette affaire
06:45
en plus de beaucoup d'autres
06:47
tend quand même
06:48
à démontrer
06:48
la faillite
06:49
la faiblesse
06:51
l'absence
06:52
d'une vraie politique
06:53
de l'immigration
06:54
qui prenne en compte
06:55
toutes les situations
06:56
que cette immigration
06:57
sauvage
06:58
peut provoquer
07:00
et c'est vrai que
07:01
Sandra a raison
07:02
ce qu'on vient d'entendre
07:04
il y a une espèce
07:05
je dirais
07:06
d'antiracisme
07:07
systémique
07:08
qui est que
07:09
les migrants
07:10
ou enfants de migrants
07:11
ou qui viennent d'arriver
07:13
sur le territoire national
07:14
qui n'auraient
07:15
a priori rien à y faire
07:16
je dirais
07:18
pas bénéficient
07:18
d'une espèce
07:19
d'avantage
07:20
d'une situation
07:20
qui les privilégie
07:22
sûrement pas
07:23
mais néanmoins
07:24
on le voit là
07:25
quand même
07:26
on considère
07:27
que socialement
07:28
psychologiquement
07:29
ils sont pas
07:30
tout à fait
07:30
comme la moyenne
07:31
des français
07:33
et qu'il faut
07:34
regarder leur cas
07:36
avec une certaine
07:38
je dirais pas
07:39
complaisance
07:39
mais compréhension
07:40
et bienveillance
07:41
le résultat
07:42
c'est que ça crée
07:43
quand même
07:43
beaucoup de malheur
07:44
beaucoup de misère
07:45
et qu'il serait peut-être
07:46
temps de regarder
07:47
quand même
07:48
les jugements
07:49
qui sont
07:49
je suis d'accord
07:50
pour ne maîtrise
07:51
de l'immigration
07:51
quand on regarde
07:52
les flux
07:52
bien sûr
07:54
mais il est évident
07:55
que des personnes
07:56
qui vivent
07:56
ces chemins
07:57
de migration
07:58
sont confrontées
07:59
à des réalités
08:00
humaines
08:00
à des expériences
08:02
que nous n'avons pas
08:03
nous
08:03
et qui peuvent
08:04
donc arriver
08:05
qui sont déjà
08:06
dans une situation
08:07
de très grande fragilité
08:08
psychologique
08:09
et psychiatrique
08:09
ça peut exister
08:11
je fais juste
08:12
un constat
08:14
là dessus
08:14
c'est une réalité
08:15
et en plus
08:16
ils ne sont pas
08:17
pris en charge
08:17
parce qu'on n'a plus
08:18
la capacité d'accueil
08:19
si on avait une immigration
08:20
un peu plus ordonnée
08:22
je suis d'accord
08:22
par exemple choisie
08:24
ce qui n'est jamais facile
08:25
à mettre en musique
08:25
mais néanmoins
08:26
on regarde un peu
08:28
qui vient sur le territoire
08:29
et que si les autres
08:31
n'ont rien à y faire
08:32
sont automatiquement
08:33
qualifiés
08:35
de personnages
08:36
délictueux
08:37
avec une interdiction
08:38
notamment
08:39
je ne sais pas
08:40
si on va en parler
08:40
de se marier
08:41
par exemple
08:42
pour arranger les affaires
08:43
si tout ça existait
08:44
dans nos procédures
08:46
et dans notre loi
08:47
ça irait mieux
08:48
est-ce que selon vous
08:49
l'avis des experts
08:50
psychiatriques
08:52
devait être consultatif
08:53
et non pas
08:54
décisionnaire
08:55
contraignant
08:56
dans ces cas de figure
08:58
on pourrait peut-être
09:00
changer cela
09:01
si la science psychiatrique
09:02
était comme
09:03
toutes les autres sciences
09:05
c'est-à-dire
09:06
appuyer sur des faits
09:07
ça serait plus facile
09:09
mais ce n'est pas le cas
09:09
on fait un recul prodigieux
09:11
sinon on retourne au Moyen-Âge
09:13
et on peut donc
09:13
écarteler tout le monde
09:14
il y a tout simplement
09:15
une essence humaine
09:18
notamment sur les profils
09:19
c'est parce que j'ai dit
09:20
j'ai demandé si ça pouvait
09:21
être consultatif
09:22
parce que parfois
09:23
il y a eu trois expertises
09:24
qui n'excluent pas
09:25
une bouffée délirante
09:26
et qu'il y a une simulation
09:28
pour éviter le pénal
09:29
de la part de cet agresseur
09:30
la justice reste une justice humaine
09:32
elle peut aussi se tromper
09:33
et c'est catastrophique
09:35
mais ça restera
09:36
une justice humaine
09:36
tu as raison
09:37
elle peut se tromper
09:38
mais il faut peut-être
09:39
davantage que nous le faisons
09:40
penser aux victimes
09:41
et deuxièmement encore
09:43
ce qui manque
09:43
dans le cas précis
09:44
qui nous occupe là
09:45
c'est qu'il part
09:46
en asile psychiatrique
09:47
il ne va pas sortir
09:48
après avoir passé trois mois
09:49
à la prison des Beaumets
09:50
combien de temps
09:51
il restera-t-il
09:51
personne ne le sait
09:52
allez 13h28
09:54
merci les amis
09:55
on reste ensemble
09:56
dans quelques instants
09:56
on va parler de
09:58
de cette niche parlementaire
10:00
pour Eric Ciotti
10:00
et ses députés de l'UDR
10:02
qui veut profiter
10:03
de cette niche
10:03
justement pour interdire
10:04
les mariages
10:05
aux personnes visées
10:06
par des OQTF
10:07
voilà
10:07
il veut briser ce tabou
10:08
on va en parler
10:09
à tout de suite
10:09
Europe 1 13h
10:10
la suite
10:10
c'est dans un instant
10:11
13h-14h
10:12
vous écoutez Céline Giraud
10:13
sur Europe 1
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