00:0013h, 14h, Europe 1 13h, 13h47 sur Europe 1, Europe 1 13h, dernière partie avec Bousseline Giraud, Jean-Claude Dacier et Olivier D'Artigol.
00:08Et ces chiffres qui vont vous faire mal à la tête, prenez un doliprane tout de suite les amis.
00:12Non, non, mais moi je parle de ça à longueur de journée et ça m'est reproché, je ne m'intéresse pas à l'économie, je ne suis pas surpris par l'évolution de notre déficit.
00:20Alors justement, les chiffres, je vais vous les donner, oui pour nos auditeurs aussi, la dette publique de la France, nouveau seuil historique, on atteint la somme de 3345,8 milliards d'euros.
00:34Il y a tellement de...
00:36Cher ami, rassurez-vous, ça augmente toutes les minutes, alors ne vous inquiétez pas, c'est déjà changé depuis que vous avez terminé d'essayer d'énoncer le chiffre récent.
00:44Alors ça fait une flambée de plus de 40 milliards d'euros en seulement 3 mois qui catapulte le ratio dette PIB à 114%.
00:52Alors écoutez ce que propose Gérard Larcher, le président du Sénat, pour réduire cette dette, il était sur TF1 ce matin.
00:59Le gel budgétaire est sur la table.
01:01La réalité, il faut que ceux qui nous écoutent mesurent bien dans quelle situation financière nous sommes.
01:06Nous sommes avec 3300 milliards de dettes.
01:09Nous devons rejoindre une trajectoire progressivement de retour à l'équilibre.
01:14Donc il faut dépenser moins et peut-être travailler un peu plus.
01:16Oui mais 35 heures.
01:17C'est aussi cette réalité.
01:18Les 35 heures, c'est ce qu'on appelle un acquis social.
01:20Les Français n'ont sans doute pas envie de revenir là-dessus.
01:22L'acquis social, poser la question grecque aux portugais, aux espagnols,
01:25quand on est dans une situation où on ne peut plus faire face aux agences de notation et aux prêteurs financiers extérieurs,
01:31alors il y aura d'autres...
01:32Je pense que l'acte budgétaire doit être un acte en vérité et en courage.
01:38Voilà, dépenser moins, travailler plus, faire des économies, c'est du bon sens.
01:44Olivier d'Artigol.
01:45D'abord, il y a en effet ce niveau de dette qui est rappelé,
01:48cette problématique concernant l'intérêt de la dette et le remboursement de cette dette,
01:53qui devient donc un poste budgétaire aujourd'hui.
01:55Le premier.
01:55Qui devient le premier.
01:56Dans deux ans, ce sera le premier.
01:57Quand nous sommes dans cette situation, c'est en effet préoccupant.
02:01Première chose, il y a d'autres pays qui sont dans un état d'endettement.
02:04Les Etats-Unis ont une dette aussi cumulée.
02:07Ça n'a rien à voir, comparer par l'incomparable, ça n'a rien à voir.
02:09Je suis d'accord avec toi que la dette américaine mériterait d'un examen, mais ça n'a rien à voir.
02:14Je vous rappelais juste factuellement qu'il peut y avoir des puissances qui ont aussi un endettement public.
02:19C'est tout.
02:19C'est vrai que la comparaison s'arrête là.
02:21D'accord.
02:21La question est de savoir qu'on dit année blanche.
02:24Il y a année blanche, année blanche.
02:26C'est-à-dire, l'année blanche, c'est qu'on gèle tout.
02:29Est-ce que vous allez geler les pensions de retraite ?
02:33Oui, mais à un moment donné, comme on dit dans le sud-ouest.
02:35C'est une spéciale du sud-ouest.
02:36À un moment donné, il faut bien faire quelque chose.
02:38C'est-à-dire, c'est une année blanche totale ou pas ?
02:41Qui est prêt à assumer cette question-là ?
02:43Parce que systématiquement, on le verra à la mi-juillet avec les 40 milliards que cherche le Premier ministre.
02:51Systématiquement, on sait bien qu'il y a des niches, disons, qu'on ne veut pas toucher.
02:57Des niches qui ne sont pas que sociales.
02:58Si on continue à ne rien vouloir toucher, vous allez voir ce qui va nous arriver.
03:02Il va falloir aussi que les puissances économiques, que les grandes entreprises fassent elles aussi un peu un effort,
03:10puisqu'il y a 200 milliards d'aides publiques aux entreprises chaque année.
03:14Il va falloir regarder s'il n'y a pas un peu du grain à mou.
03:17Olivier tient le discours dominant depuis celui qu'on entend régulièrement depuis 20, 30, 40 ans,
03:26et qui nous a mis dans la situation d'aujourd'hui.
03:28On va faire payer en nouveau les entreprises, à nouveau les entreprises.
03:32Il y a une politique de l'offre depuis 2017.
03:34Il y a une politique de l'offre depuis 2017.
03:37Le BDF ayant dit à l'époque, on vit un rêve éveillé.
03:40C'est ça, ça a continué comme ça.
03:41Mais vrai ou faux ?
03:42Vous savez ce qui va nous arriver ?
03:44Vous savez ce qui va nous arriver ?
03:46Banqueroute ?
03:47Non.
03:47Jean-Côte d'Assier.
03:48Le FMI va arriver à Paris et va nous imposer un certain nombre de décisions budgétaires.
03:53On ne pourra pas en discuter.
03:55Ah oui, on n'y sait pas beaucoup.
03:56Non mais est-ce qu'il y a eu une politique pro-entreprise depuis 2017 ?
03:59Mais oui, bien sûr.
03:59Mais depuis 30 ans, on devra avoir une politique pro-entreprise.
04:02Mais les agences de notation de l'Odé...
04:04Le problème, c'est que ça n'a pas toujours été le cas.
04:05Et pourquoi ça ne fonctionne pas ?
04:06Mais ce n'est pas une politique pro-entreprise.
04:08Le bloc social de ce pays est en train de nous faire crever.
04:12Vous ne voulez pas l'accepter, tant pis.
04:14Il y a des économies à faire à peu près partout.
04:18Il faut que tous s'y mettent et que nous l'acceptions tous.
04:20Moi, le premier, je suis prêt à l'accepter.
04:22Vous allez faire des efforts ?
04:23Et je suis retraité.
04:24Vous allez faire des efforts ?
04:25Nous devons tous accepter.
04:27Sinon, encore une fois, le problème de M. Béroud, c'est qu'il ne sait pas quel chemin prendre.
04:35Il y a des turbulences politiques, il y a une incertitude.
04:38Il ne change rien.
04:38Il a fait passer le dernier budget.
04:39Oui, on va voir le prochain.
04:42Il a promis de présenter un projet de budget avant le 14 juillet.
04:45On verra, on verra.
04:46Non, non, non, ça s'est changé.
04:48Le président a dit, j'ai la préséance, donc le président va faire sa déclaration du 14 juillet.
04:52Et le 15 ou 16, le premier ministre...
04:54Oui, dans la coulée.
04:54Et je ris, j'éclate de rire parce qu'en plus de ça,
04:58à l'année, hier, le président de la République a accepté X pour cent.
05:03Je n'ose à peine dire 5 pour cent.
05:045, il en veut 5.
05:05Pour faire plaisir, vous savez ce que ça coûterait ?
05:07Je préfère même ne pas citer ce chiffre.
05:10Ça coûterait entre 50 et 150 milliards.
05:12Vous parlez du budget accordé à la défense.
05:14On n'a pas un rond.
05:16Heureusement, on a une défense qui résiste un peu à l'examen
05:20et qui tient encore un peu la route.
05:22Transition toute trouvée.
05:24Grâce au général de Gaulle.
05:25Transition toute trouvée.
05:26Le porte-avions est à Toulon.
05:28Oui, on n'a pas sorti avant un récepteur.
05:30Jean-Claude Dacier, transition toute trouvée,
05:32puisque aujourd'hui à Bruxelles, les chefs d'État poursuivent la discussion
05:34sur la question des dépenses pour la défense européenne.
05:37Emmanuel Macron veut que cet argent renforce l'industrie de défense européenne.
05:41Mais une douzaine de pays s'opposent à cette idée.
05:43Ils veulent garder la possibilité d'acheter leurs armes aux Etats-Unis.
05:47Arthur Delaborde.
05:47Aider les pays européens à acheter leurs armes ensemble
05:50et à les produire sur le continent.
05:52C'est le tournant que devait marquer le projet dit Oedipe.
05:55Mais un compromis trouvé hier laisse finalement de nombreuses portes ouvertes.
05:59Une douzaine d'États membres menés par la Pologne
06:01ont obtenu une large marge de manœuvre.
06:03Résultat, jusqu'à 35% des équipements financés
06:07pourront venir de l'extérieur, essentiellement des Etats-Unis.
06:11La France s'est battue pour limiter ses dérogations.
06:14Elle voulait que seuls les industriels vraiment européens
06:16puissent bénéficier des aides.
06:18Mais elle n'a pas réussi à imposer cette règle.
06:20Autre sujet de tension,
06:22la Commission européenne obtient plus de pouvoir dans la gestion de ses programmes.
06:26Ce que Paris voit comme une perte de souveraineté.
06:28Pour Emmanuel Macron, c'est donc un revers.
06:31Moins de garantie pour l'industrie du continent.
06:33Et une Europe de la défense encore sous influence américaine.
06:36Et voilà donc les Européens capables de couper le cordon avec les Etats-Unis.
06:40J'accorde à Emmanuel Macron un élément,
06:46c'est qu'il a été le dirigeant européen
06:48qui très tôt, dès son premier quinquennat,
06:52a alerté le pilier, l'axe européen au sein de l'OTAN
06:56sans attendre la guerre en Ukraine
06:58pour dire qu'il faut quand même qu'on s'organise.
07:00Mais c'est un nouveau revers pour lui ?
07:01Oui, mais tout simplement parce qu'il n'y a pas de politique européenne
07:05de la défense possible et envisageable.
07:07On a aujourd'hui la démonstration que 10 ou 12 personnes,
07:11pays pardon, pas personnes, pays,
07:14veulent mener une politique indépendante et autonome
07:16et acheter plutôt en effet américain que français en l'occurrence.
07:20On parle des avions.
07:22Oui, c'est-à-dire qu'Emmanuel Macron avait le bon diagnostic
07:25mais il n'a pas été, il n'a pas obtenu leadership.
07:29Oui, mais l'opération séduction, pourquoi est-ce qu'elle a échoué alors ?
07:32Tout simplement parce qu'Emmanuel Macron a été affaibli.
07:35Il a été affaibli en interne,
07:37il a été affaibli au niveau de l'espace européen.
07:41Il avait fait, je me souviens, de l'Acropole,
07:44de son grand discours à Sorbonne.
07:45Il paie son arrogance, qu'est-ce qu'il paie ?
07:47Il voulait apparaître comme le nouveau grand leader de l'axe européen
07:53mais il ne l'a pas été, il a été contesté.
07:55Angela Merkel a gardé jusqu'à la fin de sa responsabilité
07:59une force auprès qu'il n'a pas obtenue lui
08:03et la bascule ne s'est pas faite.
08:04Vous savez, en politique, il y a la question du projet
08:07mais aussi de l'incarnation.
08:09Il n'a pas été ce grand dirigeant européen.
08:11Oui, c'est cela.
08:11Mais écoutez, je ne lui ferai pas ce reproche-là
08:13parce que d'autres sont nombreux à le lui faire
08:16et je vais le laisser tranquille sur ce plan-là.
08:18Il a hélas beaucoup à se reprocher
08:20mais dans d'autres domaines.
08:21Mais ne rêvez pas, il n'y aura pas de politique de défense européenne
08:25à trente et quelques.
08:28C'est inenvisageable.
08:30Allez-vous demander aux pays baltes
08:32ou aux pays qui se sont frottés au cours de 50 ou 60 ans
08:35de l'Union soviétique triomphante
08:38vous allez leur demander à Pologne, à la Hongrie, à ces pays-là
08:42vous allez leur demander de ne pas considérer que l'Amérique est leur meilleur défenseur.
08:46ça n'a pas de sens.
08:48Alors on peut progressivement
08:49essayer avec un noyau dur
08:51de 6, 7 ou 8 pays
08:53commencer à se réorganiser
08:55et essayer de bâtir une politique commune
08:57mais ça va être extrêmement difficile.
08:59Hélas, pas seulement dans la politique de la défense.