- 16/06/2025
Lundi 16 juin 2025, retrouvez Johan Didouche (En charge de la clientèle patrimoniale, LBO France) dans SMART PATRIMOINE, une émission présentée par Nicolas Pagniez.
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00:00Et tout de suite dans Smart Patrimoine, on s'intéresse aux enjeux du capital investissement pour cette année 2025 dans un contexte macroéconomique un petit peu troublé.
00:12Qu'en est-il des investissements en capital investissement ? C'est la question qu'on va poser à notre invité, c'est un expert, Johan Didouche. Bonjour.
00:18Bonjour Fabrice.
00:19Vous êtes en charge de la clientèle patrimoniale chez LBO France, une maison qui a déjà 40 ans d'existence.
00:25Alors Yann, première question, c'est vrai que sur les marchés financiers, on a eu beaucoup de remous.
00:31Le capital investissement, c'est plutôt du temps long. Pourtant, est-ce qu'il y a des millésimes meilleurs que d'autres ? Où en est-on pour cette année 2025 ?
00:36Alors merci pour cette question. Elle est très bonne. Il n'y a pas, de mon point de vue, de bonne ou de mauvaise année pour faire du capital investissement.
00:43Pourquoi ? Parce que dans une bonne année, on va avoir des actifs que l'on vend mieux, mais à l'inverse, on est sur des prix d'acquisition qui sont plus élevés.
00:50Et quand les années sont plus difficiles, on achète mieux les actifs, mais on vend en revanche plus difficilement les actifs qu'on a en portefeuille.
00:56Et donc, je pense qu'il ne faut pas trop s'attacher au contexte économique. Le monde idéal, c'est d'acheter bien évidemment dans de bonnes conditions,
01:03donc dans un marché qui est un peu plus difficile, avec l'espoir d'un retournement économique favorable pour avoir un vent dans le dos qui puisse nous pousser,
01:09la croissance qui nous permet de faire croître plus facilement les actifs. On pourrait d'ailleurs penser qu'on est un peu dans ce moment-là, mais on ne le sait pas.
01:16Et donc, comme on n'a pas cette réponse-là nécessairement, il faut trouver un autre levier, une autre manière de créer de la valeur de manière un peu plus certaine.
01:23Et pour ça, il faut travailler un peu plus, activer les leviers de la création de valeur dans les actifs, considérer qu'on achète les entreprises au juste prix à un instant T,
01:31et par contre, les transformer, les améliorer, leur faire franchir un stade dans leur développement pour pouvoir les vendre dans quelques années,
01:37dans de bonnes conditions auprès d'acteurs qui auront envie de nous les racheter.
01:41Mais Yohan, est-ce que ça veut dire qu'on a surpayé peut-être certains actifs à une époque où on s'en souvient ?
01:45Il y a encore quelques années, les taux d'intérêt étaient extrêmement bas.
01:48Du coup, il y avait ce fameux TINA d'Arizona Alternative que d'acheter des actifs réels ou des startups.
01:54À ce moment-là, est-ce qu'il y a eu un peu un emballement du côté du private equity ?
01:57Alors, il y a des effets de tendance, bien évidemment, des effets de mode.
02:00Donc, il y a des risques, des risques comme dans toute activité qui est à la cote, c'est d'avoir une surchauffe ou des excès dans les décisions d'investissement.
02:07Je pense que ce qui est très important à ce stade, c'est d'avoir deux mots en tête.
02:10Le premier, c'est la sélectivité.
02:11Il y a une réalité, c'est que le capital d'investissement n'est pas une martingale.
02:15Ce n'est pas une classe d'actifs qui se distingue des autres et qui traverse les crises sans aucune difficulté ou challenge.
02:21On est sur un métier comme un autre et ce qui compte, c'est d'acheter des actifs de qualité.
02:25Ça, c'est le premier élément. Personne ne sait transformer le plomb en or et les fonds d'investissement non plus.
02:31Donc, il faut de la sélectivité. Et ça, c'est très important.
02:33Deuxième élément important, il faut de la discipline sur les prix d'acquisition.
02:37Et donc, il faut acheter des entreprises sur des bases de prix justifiées.
02:40Il faut savoir parfois ne pas acheter quand on estime que les prix ne sont pas justifiés ou en tout cas excessifs au regard de la valeur des actifs.
02:47Une question sur le type d'actifs. On en parle depuis tout à l'heure.
02:50Est-ce que vous, vous avez un certain type d'actifs que vous choisissez ou des secteurs ?
02:54On sait qu'il y en a qui sont spécialistes de la tech, d'autres de l'industrie. Vous, comment vous sélectionnez vos dossiers ?
03:00Alors, chez LBO France, comme particularité, c'est qu'on est plutôt multisectoriel.
03:04Aujourd'hui, on considère que dans la diversification de portefeuille, il faut avoir un nombre d'actifs suffisant, effectivement,
03:10mais aussi des secteurs qui soient différents pour avoir à la fois une diversification en nombre et une diversification en nature d'actifs dans un portefeuille.
03:20Par contre, ce qu'on va chercher dans une entreprise, ce sont des entreprises qui, aujourd'hui, sont profitables, déjà en croissance,
03:26souvent des leaders de leur secteur d'activité ou parmi les leaders de leur secteur.
03:29Et notre métier à nous, c'est de les accélérer en leur apportant un certain nombre de leviers.
03:33Là-dessus, ça veut dire qu'on va chercher des entreprises qui ne soient pas cycliques, qui puissent avoir un champ d'ouverture à l'international, c'est important,
03:40et puis qui soient disposées à travailler avec nous de manière assez proche.
03:43On est souvent, en tout cas, très présents au capital de ces sociétés-là, donc on a un dialogue très proche avec le management
03:49et donc des sociétés qui ont aussi envie de porter avec nous un projet de transformation sur 4 à 5 ans pour créer de la valeur auprès des entreprises.
03:57On dit souvent, Yohann, qu'il faut un fit, c'est-à-dire une alliance entre les investisseurs et les porteurs de projets pour qu'on crée de la valeur ensemble.
04:05Est-ce que c'est important pour vous ? Est-ce que cet aspect gouvernance est important ?
04:09Alors, c'est même essentiel. Pourquoi ? Parce que les conditions de la création de valeur, comme je disais tout à l'heure, ont vraiment changé en 20 ans, 25 ans.
04:16Depuis une quinzaine d'années, LBO France a même une équipe de performance opérationnelle, c'est-à-dire une équipe de gens vraiment très expérimentés
04:23qui passent de 50 à 100% de leur temps physiquement dans les sociétés pour accompagner le management dans l'activation des leviers de la création de valeur.
04:29Donc oui, il faut un fit, même très important. Il faut un alignement d'intérêts, bien évidemment, très important.
04:35Et donc pour nous, ça, c'est quelque chose d'extrêmement important, effectivement, quand on choisit un dossier, que de porter un projet commun avec le management.
04:41Le management, c'est le G, c'est la gouvernance. Quand on fait G, il y a aussi le S, le S de SG, ESG.
04:48Alors, comment les autres aspects sont traités chez LBO France ?
04:52Alors, ça, c'est un élément important. Nous, on va fonctionner en exclusion. C'est-à-dire qu'autant on regarde tous les secteurs,
04:58autant quand on a une société qui soit et par nature dans une activité qui ne peut pas être ESG.
05:03On pourrait prendre les industries du jeu ou du tabac qui, effectivement, seraient par nature plus discutables sur l'aspect ESG.
05:10Donc ça, on s'en écarte. A l'inverse, nous, ce qu'on va chercher, ce n'est pas forcément des entreprises qui sont déjà pleinement ESG.
05:15Ce qu'on va chercher, par contre, c'est au sein des entreprises une vraie capacité et une vraie volonté du management d'activer les leviers
05:22pour améliorer les entreprises sur les critères de l'ESG.
05:26Et on a d'ailleurs pour ça, en interne, une personne dédiée qui travaille auprès des entreprises que l'on a en portefeuille
05:32pour améliorer, en tout cas, la notation ESG au sein de ces entreprises.
05:36Très bien. Sur les taux d'intérêt, ils sont en train de baisser après un pic qu'on a connu ces derniers mois.
05:41Est-ce que c'est plus facile en ce moment de lever de la dette ou de convaincre les investisseurs ?
05:46Alors, c'est vrai que la dette, surtout quand on parle de leverage buyout, elle a tout son sens
05:51puisque forcément, elle fait partie du modèle et du montage.
05:53Nous, chez LBO France, aujourd'hui, sur les dix dernières années, la contribution de la dette à la création de valeur,
05:59c'est entre 7 et 10 %. Donc c'est vraiment très léger.
06:03Donc la dette, on l'utilise dans nos montages, dans nos acquisitions, mais ce n'est pas un élément déterminant.
06:07Donc aujourd'hui, ça veut dire que le contexte de taux d'intérêt, qu'il soit plus élevé, n'a pas été un frein pour nous pour réaliser les opérations.
06:14Deuxième élément, on a une relation avec nos partenaires bancaires qui est excellente.
06:18Et donc, en tout cas, la dette n'a pas été un frein, ni économiquement, ni pour la création de valeur, ni dans le dialogue avec nos partenaires financiers.
06:25Très bien. Justement, pour les investisseurs, ceux qui nous regardent, qui se disent,
06:28« Tiens, moi, j'ai envie, je demande peut-être de diversifier mon patrimoine. »
06:31Comment on fait aujourd'hui pour rentrer dans ces deals de capital investissement ?
06:36Alors, ça, c'est une question importante. Moi, j'ai monté l'activité chez LBO France en 2017.
06:41On a monté, du moins ouvert, un premier fonds pour la clientèle patrimoniale en 2018.
06:46Donc aujourd'hui, on a déjà lancé 3 millésimes.
06:48Et j'ai choisi de le faire sous des formats dits de FCPR, et dont des fonds qui soient finalement accessibles au plus large public.
06:54Donc aujourd'hui, grâce à la digitalisation, grâce aux souscriptions en ligne,
06:58on a la capacité, on est outillé pour pouvoir accepter des clients avec des plus petits patrimoines.
07:03On a bien évidemment des conditions préférentielles pour les gros patrimoines qui mettent des tickets plus importants.
07:09Mais aujourd'hui, on sait accueillir un investisseur à partir de 10 000 euros dans un fonds de capital investissement chez LBO France,
07:14tout en leur donnant accès aux mêmes deals que ceux qu'on fait pour notre clientèle institutionnelle historique chez LBO France.
07:19Alors que pendant longtemps, on le rappelle aux auditeurs, c'est vrai que c'était plus des tickets à partir de 100 000 euros au moins aujourd'hui.
07:25Donc à partir de 10 000 euros, on peut rentrer et on aura la même qualité de deal finalement ?
07:29Ce sont strictement les mêmes deals que ceux qu'on fait pour notre clientèle institutionnelle.
07:33L'accès à 100 000 euros est lié à ce qu'on appelle des fonds dits professionnels.
07:36Donc c'est toujours en tout cas une limite d'accès qui existe pour les structurations qui sont sur des fonds dits professionnels.
07:43Mais c'est vrai que sur les fonds agréés, on a une capacité à donner du champ, à donner de l'accès à une clientèle qui a peut-être moins de patrimoine.
07:49Et le deuxième élément, on a eu beaucoup de demandes, on ne lance pas des fonds chaque année chez LBO France.
07:54Mais nos partenaires, historiquement, nous ont aussi demandé d'avoir un fil conducteur.
07:57Et donc on a lancé une UC, un fonds dit Evergreen, accessible via l'assurance vie de droit français,
08:03qui va permettre aussi à une clientèle qui avait ses actifs plutôt logés en assurance vie de droit français,
08:08de pouvoir accéder à la gestion de LBO France.
08:10On en sait un petit peu plus. En tout cas, le fonds Evergreen, ce fonds FCPR, à partir de 10 000 euros,
08:16voilà pour rentrer dans cet univers du capital investissement.
08:20Et c'est intéressant parce qu'on le signale également, les rendements sont à l'avenant,
08:23même si les performances passées ne présument pas des performances futures.
08:27C'est vrai, il faut garder encore une fois, comme je le disais, beaucoup de discipline.
08:30Nous sommes en tout cas, je dirais, sur trois fondamentaux.
08:34Donc comme je le disais, de la sélectivité, de la discipline dans les prix d'acquisition
08:37et beaucoup d'engagement aux côtés des sociétés pour les faire progresser.
08:40C'est ce qu'on applique dans toutes nos stratégies, c'est ce qu'on applique pour notre clientèle.
08:44On lance effectivement un quatrième millésime qui va arriver dès juillet.
08:47Donc vous êtes les premiers à le savoir.
08:49Et cette UC qui arrive en parallèle pour la clientèle.
08:53Voilà, on en sait un petit peu plus sur l'offre de LBO France en capital investissement.
08:57Merci, Yohan Didou. Je rappelle que vous êtes en charge de la clientèle patrimoniale chez LBO France.
09:01A très bientôt dans ce parti à tout le monde.
09:02Merci beaucoup. Merci.
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