Vencorex c'est l'histoire d'une usine chimique située à Grenoble qui passe sous pavillon chinois. Une reprise synonyme de casse sociale, puisqu'environ 10 % seulement des emplois devraient être préservés. Pour certain, c'est aussi l'histoire de l'abandon de la production, sur notre territoire, de composants stratégiques pour le nucléaire civil et militaire français. Que nous raconte la reprise de Vencorex par son principal concurrent chinois de l'état de la souveraineté industrielle française ?
Pour en parler, Jean-Pierre Gratien reçoit la députée LFI et présidente de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale Aurélie Trouvé, l'ancien secrétaire FO Jean-Claude Mailly et l'économiste Pascal Perri.
LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.
Pour en parler, Jean-Pierre Gratien reçoit la députée LFI et présidente de la Commission des affaires économiques de l'Assemblée nationale Aurélie Trouvé, l'ancien secrétaire FO Jean-Claude Mailly et l'économiste Pascal Perri.
LCP fait la part belle à l'écriture documentaire en prime time. Ce rendez-vous offre une approche différenciée des réalités politiques, économiques, sociales ou mondiales....autant de thématiques qui invitent à prolonger le documentaire à l'occasion d'un débat animé par Jean-Pierre Gratien, en présence de parlementaires, acteurs de notre société et experts.
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00:00Générique
00:02...
00:16Bienvenue à tous au menu de ce débat doc.
00:18Aujourd'hui, un reportage de la rédaction de LCP
00:20réalisé par Céline Crespi et Pierre-Yves Denoing.
00:24Son titre, Bancorex, la chute d'une filière française.
00:28L'histoire d'une usine chimique grenobloise
00:30qui passe sous pavillon chinois.
00:33Une reprise synonyme de casse sociale
00:35puisqu'environ 10% seulement des emplois
00:37devraient être préservés.
00:40L'histoire aussi, vous allez le comprendre,
00:41de l'abandon de la production sur notre territoire
00:44de composants stratégiques
00:46pour le nucléaire civil et militaire français.
00:49Je vous laisse le découvrir
00:50et je vous retrouverai juste après sur ce plateau
00:53en compagnie de la présidente de la commission
00:56des affaires économiques de l'Assemblée nationale.
00:58Aurélie Trouvé, de l'ancien secrétaire général
01:01de force ouvrière Jean-Claude Mailly
01:02et de l'économiste et éditorialiste Pascal Péry.
01:06Avec eux, nous nous interrogerons
01:08sur le sujet stratégique que constitue
01:11la préservation de notre souveraineté industrielle.
01:15Bon doc.
01:16L'histoire de Vankorex,
01:20c'est celle d'une usine de la région grenobloise.
01:23L'histoire de la faillite d'un fleuron industriel,
01:26un drame social.
01:29J'ai fait toute ma carrière dans la chimie et pétrochimie
01:31et on tombe de haut.
01:33C'est aussi l'histoire d'une perte de souveraineté nationale,
01:38d'une usine française qui passe aux mains des Chinois.
01:40Si on coupe ce circuit,
01:42on ne pourra plus refroidir le cœur de son train nucléaire.
01:45Il en va aussi de notre souveraineté
01:46de façon globale à notre pays en matière industrielle.
01:50C'est l'histoire d'un combat,
01:52de salariés et d'élus qui vont tout faire
01:53pour sauver leur entreprise.
01:56On ne peut pas se résoudre à avoir ce dossier clos tout simplement.
02:00Le problème c'est qu'on a un État
02:01qui est plutôt là pour accompagner les fermetures d'usines
02:05que pour se battre et prendre des risques avec nous.
02:07Donc c'est dommage.
02:08Retour sur une tragédie qui s'est jouée en cinq actes.
02:26À 300 mètres de la plateforme chimique
02:29où se situe Vancorex,
02:31vit Anne-Marie de La Fosse.
02:34Depuis quelques jours,
02:35elle est stressée par ce qui pourrait arriver
02:37dans sa boîte aux lettres.
02:47Alors ?
02:49Pas de nouvelles.
02:51Pas de nouvelles ?
02:52Non.
02:54On ne sait pas quand maintenant.
02:59On attend.
03:00Anne-Marie redoute de recevoir sa lettre de licenciement.
03:06Cela fait six mois que son entreprise est en redressement judiciaire
03:09et elle craint de faire partie des 400 salariés mis à la porte.
03:13Elle a 55 ans.
03:15Depuis plus de 30 ans, elle travaille chez Vancorex.
03:18Cette entreprise, c'est une institution dans la région.
03:21Un haut lieu de la chimie made in Grenoble,
03:24ouvert en 1916 pour fabriquer le gaz moutarde
03:27durant la Première Guerre mondiale.
03:29Je suis fier de mon usine, moi.
03:31Moi, je suis contente de travailler dans cette usine.
03:33C'est une deuxième maison.
03:35C'est toute une vie.
03:38J'ai mes oncles qui ont travaillé dans cette usine.
03:41Mon papa, mon grand-père.
03:43J'ai un oncle qui est décédé en 1969 dans cette usine.
03:47Ça ne peut pas finir comme ça.
03:48C'est un agro parce que c'est tous les collègues.
03:57S'il y en a certains, certains, ça me fait peur.
03:59Je dis comment ils vont faire.
04:01Ils ont des enfants.
04:03S'il est seul à travailler, ça va être compliqué.
04:07Ça va mettre des familles entières dans la misère.
04:11Ce n'est pas possible.
04:11Le gouvernement ne va pas laisser faire ça.
04:13Il ne peut pas.
04:14Depuis la mise en redressement judiciaire de l'entreprise,
04:18une seule offre, celle d'un repreneur chinois.
04:21Le problème, c'est qu'elle prévoit la suppression
04:24de près de 90% des emplois.
04:28En ce 4 février, dans ses bureaux se tient un rendez-vous important.
04:32Un CSE durant lequel les représentants du personnel
04:35tentent de limiter la casse.
04:37Mais en sortant, Séverine Dejoux, la déléguée du personnel
04:41et son collègue Denis Carré,
04:43sont totalement sonnés.
04:45Car l'offre du potentiel acquéreur chinois
04:47prend des allures de catastrophe sociale.
04:51Bonjour.
04:52Alors, c'est instructif.
04:55Instructif.
04:56C'est un grand mot, ça.
04:57Disons qu'on a pu avoir des échanges avec eux.
05:00Maintenant, il y a encore beaucoup de zones d'ordre,
05:01beaucoup de choses sur lesquelles on n'a pas de réponse.
05:04Et puis des inquiétudes encore.
05:05Il a fait une offre à 54 postes.
05:07Elle n'a pas été améliorée depuis la dernière fois
05:09qu'on s'est vus au mois de décembre.
05:10Donc ça veut dire qu'il y aurait pas loin de 400 licenciements.
05:15Ce repreneur s'appelle Wanwa.
05:17C'est un concurrent chinois de Vancorex.
05:20Un concurrent qui lui a mené une guerre commerciale sans pitié
05:24en cassant les prix.
05:25Wanwa est bien aujourd'hui un des responsables de la situation
05:32qu'on a eue à Vancorex.
05:35La quantité de produits qu'il a mis sur le marché européen,
05:38alors que ça n'existait pas avant, en tout cas pas de sa part,
05:41sur le secteur européen, a fait énormément de mal à Vancorex.
05:45Et pas qu'à Vancorex, d'ailleurs.
05:46Une concurrence féroce.
05:48Ajouté à un coût du gaz qui a explosé.
05:50Et résultat, 80 millions d'euros de pertes l'année dernière.
05:55Mais pas seulement.
05:56Dans sa chute, Vancorex provoque une réaction en chaîne.
06:00À quelques kilomètres de là, une autre société.
06:09Arkema, un client de Vancorex.
06:12Depuis un mois, une partie des salariés fait grève
06:15car la direction a décidé de supprimer 150 emplois
06:19en prévision de la fermeture de Vancorex.
06:24Éric Jamillon travaille chez Arkema depuis 10 ans.
06:27Et comme beaucoup, il ne comprend pas la précipitation
06:31de son entreprise à licencier.
06:37Alors ce qui m'a surpris, on va dire, c'est un petit peu l'opportunisme.
06:41Vancorex, ils sont encore en période d'observation.
06:43Donc il y a encore des chances que Vancorex soit sauvé.
06:45Nous, on est déjà condamnés.
06:46Donc il y a déjà ça qu'on ne comprend pas.
06:48Ça, c'est allé trop vite.
06:50On n'a laissé aucune chance à Vancorex
06:52ou même Arkema ne se laisse aucune chance de se retourner.
06:54Donc du coup, ça, c'est très, très, très frustrant.
06:58Aujourd'hui, des ateliers comme le chlorsoude,
07:00c'est des ateliers qui, en 2020, ont tourné en partie pour l'État,
07:04qui étaient très contents pour le Covid,
07:05qui ont fourni du chlore, de la soude, de la javelte pour la désinfection.
07:09Et tout le monde nous a remerciés.
07:10Aujourd'hui, moins de 4 heures après, on nous remercie
07:12en nous mettant dehors alors qu'il n'y a qu'une filière sel à sauver.
07:15Le sel, c'est bien cela le nœud du problème.
07:19En arrêtant sa filière sel,
07:21Vancorex ne pourra plus approvisionner Arkema.
07:25Une justification imparable pour le directeur du site.
07:31Vous avez ici la matière principale du site,
07:35qui est en fait du sel, du sel purifié.
07:37Et il s'agit vraiment de la matière première
07:39sur nos 2 ateliers d'électrolyse.
07:41Avec ce sel, Arkema fabrique du chlore, de la soude
07:46et du chlorate de sodium.
07:48Mais sans le sel de Vancorex, tout est remis en question.
07:55Ce sel, qui vient de Ponte-Clay, historiquement,
07:58en quantité et en qualité, ne peut pas être remplacé.
08:01Et aujourd'hui, l'alternative que nous avons pu trouver,
08:03c'est un sel purifié allemand,
08:05qui nous permet uniquement d'alimenter
08:07l'atelier chlorate de sodium,
08:10qui est moins exigeant en termes de qualité de sel
08:14et surtout qui consomme moins de sel.
08:16Exit donc la production de chlore et de soude.
08:20Pour des raisons de qualité de sel,
08:22mais aussi pour des raisons de coût.
08:24Le sel allemand est 3 fois plus cher
08:27que le sel de Vancorex.
08:29Mais les salariés, eux, ont du mal à avaler la pilule.
08:32D'autant que le site fait 30 millions de bénéfices chaque année.
08:35Ce jour-là, Séverine Dejoux, devant Corex,
08:45rejoint les salariés d'une dizaine d'autres entreprises chimiques,
08:48toutes implantées dans la vallée du Rhône.
08:52Ils viennent protester devant l'usine Arkema.
08:55C'est important pour nous, mais c'est important pour nous tous,
08:58je dirais, collectivement, puisqu'on est tous impactés.
09:01La chimie, c'est un grand écosystème.
09:04Et donc, quand il y en a un qui tombe,
09:06c'est l'ensemble des salariés derrière de toute l'industrie
09:08qui vont être impactés.
09:10Donc, voilà, on sait qu'il faut se mobiliser collectivement.
09:14Bon, camarades, on se retrouve à 14h30 pour le départ.
09:18Donc, je vous souhaite à tous une bonne manif.
09:24Voilà, à tout à l'heure.
09:26Les manifestants pensent que l'activité, celle d'Arkema,
09:30a été sacrifiée, non pas parce qu'elle n'était pas rentable,
09:34mais parce qu'elle ne rapportait pas suffisamment à l'entreprise.
09:38De l'avis général, Arkema regarderait un peu trop son cours de bourse.
09:42Tous ces actionnaires qu'il y a, qui ne s'en mettent pas les poches, là.
09:47On est bien d'accord, on ne nous lâchera rien.
09:49Il ne faut rien lâcher, quand même.
09:51Les salariés ne sont pas les seuls à penser
09:54qu'Arkema aurait pu éviter les licenciements.
09:59Christophe Ferrari est le maire de Ponte-Clay.
10:02Il est aussi le président de la métropole de Grenoble.
10:05Et depuis des semaines, il soutient les grévistes.
10:10Merci, bonjour à tous et à tous.
10:12Arkema n'est pas dans la même situation que Ponte-Clay et que Vancorex.
10:18A Vancorex, nous avons une cessation de paiement.
10:21Ici, il n'y a pas de cessation de paiement.
10:24Nous avons une entreprise qui a délibérément utilisé
10:27la situation de Vancorex pour dégraisser
10:31et pour tout simplement licencier.
10:37Nous ne pouvons pas l'accepter.
10:40Christophe Ferrari a fait ses calculs.
10:42Si Vancorex et Arkema licencie, des sous-traitants vont fermer des commerçants avec.
10:48Un effet domino.
10:49Au total, plus de 6 000 emplois seraient menacés.
10:52L'effet domino, il est ravageur, il est fatal, il est létal.
11:00Il est létal.
11:01Ça va nous replonger au pire période, je dirais, en termes de récession.
11:08Parce que c'est des emplois, mais c'est du chiffre d'affaires.
11:11Donc c'est aussi de l'argent qui vient sur ce territoire en termes de développement
11:15et qui fait vivre des familles, qui fait vivre des commerçants, qui fait vivre d'autres choses.
11:20Donc c'est létal.
11:23Élus et syndicalistes veulent sauver Vancorex.
11:27Mais il ne leur reste qu'un mois avant que le tribunal de commerce ne se réunisse pour décider du sort de l'entreprise.
11:33Pour eux, une solution existe, la nationalisation temporaire de Vancorex.
11:43On a fait un courrier pour demander à être reçus également.
11:45J'espère qu'on aura une réponse.
11:47Ce serait bien qu'on puisse aussi aller s'exprimer auprès du ministre.
11:53Pour y parvenir, ils vont devoir donner une portée nationale à leur combat.
11:58On va partir en manifestation.
12:00Allez les camarades, on rejoint les rires.
12:03En ce mois de février, c'est à Paris qu'ils se retrouvent.
12:12Pour eux, il ne s'agit pas seulement de se battre pour Vancorex,
12:16mais pour l'avenir de leur secteur.
12:1920 000 emplois dans la chimie seraient menacés.
12:22Aujourd'hui, on a l'impression que le gouvernement laisse faire.
12:24Il faut absolument qu'il y ait une prise de position pour l'industrie en France.
12:31Direction Bercy, pour faire le pied de grue,
12:33sous les fenêtres du ministre de l'Industrie, Marc Ferracci,
12:38dans l'espoir qu'il les reçoive.
12:43Le président de l'agglomération grenobloise est aussi au rendez-vous.
12:48Ça va, oui, bien sûr.
12:50Pour eux, l'État doit intervenir,
12:52non seulement pour les emplois,
12:54mais aussi parce qu'abandonner la chimie a bien d'autres conséquences.
12:58Vancorex est un site classé Céveso.
13:01Si l'entreprise ferme,
13:02l'usine deviendra une gigantesque friche industrielle
13:06et les risques de pollution sont immenses.
13:08Il y a un outil qui permet de gagner du temps,
13:15la nationalisation temporaire,
13:17qui n'est pas un outil coûteux
13:18comparativement à ce qui devrait être fait
13:21si on doit dépolluer un site comme ça demain.
13:24C'est du bon sens.
13:25On demande du bon sens, en fait.
13:27La nationalisation coûterait 300 millions d'euros.
13:30La dépollution, trois fois plus, selon l'élu.
13:32Le directeur de cabinet du ministre
13:35accepte finalement de les recevoir.
13:38Mais après deux heures d'entretien,
13:40c'est la douche froide.
13:41Pas question d'envisager une nationalisation,
13:44même temporaire, devant Corex.
13:48C'est triste d'avoir des cabinets ministériels
13:51qui ont cet état d'esprit d'un,
13:53qui ne sont pas combatifs,
13:54qui ne sont pas à l'action
13:56pour sauver ce qu'est le patrimoine français.
13:59C'est effarant.
14:02La nationalisation d'une entreprise,
14:06un outil déjà utilisé par l'État en 2017
14:09pour le chantier naval de Saint-Nazaire,
14:12au nom de la défense des intérêts stratégiques de la France.
14:16Et dans le dossier Vancorex,
14:18on peut parler d'intérêts stratégiques.
14:22Le fameux sel est en effet essentiel
14:24dans des secteurs fondamentaux,
14:26et pas des moindres.
14:27La fabrication du carburant,
14:30des missiles de la dissuasion nucléaire,
14:32l'entretien dans les centrales EDF
14:36ou l'utilisation des boosters de la fusée Ariane.
14:42Sans celle,
14:43l'autonomie stratégique de la France
14:46dans tous ses domaines est menacée.
14:48Le cave Vancorex s'invite à l'Assemblée nationale.
15:00La députée Marie Pochon interpelle le ministre de l'Industrie
15:04lors des questions au gouvernement.
15:05Oui, on parle bien là de notre souveraineté,
15:09monsieur le ministre.
15:10C'est autant de composants,
15:11chlore, soude, tolonnate,
15:12que nous devrons demain importer d'ailleurs.
15:14C'est du sel que nous cesserons de forer
15:16dans la mine dromoise d'autres rives.
15:18Sur tout autant de composants,
15:19nous deviendrons indépendants d'autres puissances.
15:22Que ferez-vous pour sauver cette entreprise ?
15:24Je vous remercie, madame la députée.
15:26La parole est à monsieur le ministre.
15:28Merci, madame la présidente.
15:29Madame la députée,
15:31sur ce sujet qui nous occupe,
15:32mes équipes et moi-même depuis des mois,
15:34nous avons eu un échange constant
15:35avec Framatome, avec Ariane Group.
15:36Et nous nous sommes assurés,
15:38avec la DGA,
15:39avec l'ensemble des services de l'État
15:40et surtout avec les entreprises elles-mêmes,
15:41madame la députée,
15:43que celles-ci avaient la capacité,
15:45à terme, de se fournir en France
15:46sur les composants essentiels
15:48qui venaient de la chaîne de valeur
15:49dont Vancorex fait partie.
15:51Pourtant, souvenez-vous,
15:53Le directeur du site d'Arkema
15:55nous expliquait qu'en remplacement
15:57du sel de Vancorex,
15:59il serait obligé d'importer du sel allemand
16:01de moindre qualité
16:03pour fournir Ariane Group.
16:07Alors, une poignée de parlementaires
16:09menés par la présidente
16:11de la Commission des affaires économiques
16:13prend le sujet au sérieux.
16:16Ce jour-là,
16:17elle a convié des experts
16:18pour mesurer les conséquences
16:19de la fermeture de Vancorex
16:21sur notre souveraineté.
16:27Mais si on n'a plus de sel,
16:28si on coupe ce circuit,
16:30on ne pourra plus refroidir
16:31le cœur de notre centrale nucléaire.
16:33Je ne sais pas si on a conscience
16:36de l'importance de ce sujet.
16:37Alors aujourd'hui,
16:38on a un ministre,
16:38M. McFerrachi,
16:39qui nous dit
16:40qu'il n'y a pas de problème,
16:41il n'y a pas de souci.
16:43Les solutions,
16:44on l'en a.
16:45Même si on ferme Vancorex,
16:47même si on ferme Arkema,
16:48on peut livrer en chlore
16:50Framatome
16:51et on peut livrer Ariane Group.
16:54En fait, c'est n'importe quoi.
16:56On est devant une solution
16:58qui est complètement incompréhensible.
16:59On est devant du grand n'importe quoi.
17:02Sans compter
17:03que la disparition du sel français
17:05pourrait coûter cher à l'État.
17:07Car utiliser le nouveau sel allemand
17:09nécessite de requalifier les produits,
17:11de faire des tests
17:12pour savoir si cela fonctionne,
17:14notamment avec les missiles nucléaires.
17:17Si je prends un M51,
17:20une requalification,
17:21c'est 4 tirs,
17:224 tirs consécutifs.
17:24Un tir de missile,
17:25ce n'est pas simplement
17:26le coût du missile,
17:28c'est toute la préparation
17:28qui va autour.
17:29C'est près de 500 millions d'euros
17:31un tir de missile.
17:33Donc, vous en faites 4,
17:34le calcul est vite fait,
17:35on est déjà à 2 milliards.
17:36Et là, je vous donne juste
17:37un exemple pour un produit.
17:39Je voudrais juste faire une remarque,
17:40c'est qu'on ne parle pas
17:41de t-shirts ou de bigoudis.
17:42On parle de dissuasion nucléaire.
17:45Donc, en l'occurrence,
17:47la souveraineté nationale,
17:48elle est absolument essentielle.
17:51Dans leur combat
17:53pour sauver Vancorex,
17:54les élus vont avoir
17:56une lueur d'espoir.
17:58Cette fois,
17:59c'est le Premier ministre en personne
18:01qui s'intéresse au dossier.
18:03Ce jour-là,
18:03François Bayrou
18:04reçoit une délégation d'élus
18:06à Matignon
18:07pour parler de Vancorex.
18:08Après une heure d'entretien,
18:11ils sortent avec le sentiment
18:12que le scénario
18:13de la nationalisation
18:14n'est pas définitivement écarté.
18:16L'engagement du Premier ministre
18:18a été de considérer
18:20qu'effectivement,
18:22sauver un outil industriel
18:23comme celui-ci
18:24était effectivement
18:25un enjeu très fort
18:26pour localement,
18:28mais aussi pour le pays.
18:30Et que tout devait être fait
18:31pour s'assurer
18:32que cette outil industrielle
18:34puisse continuer à vivre.
18:37Mais après 15 jours de réflexion,
18:39c'est par une lettre
18:40adressée aux élus locaux
18:42que François Bayrou explique
18:43« Cette expertise a démontré
18:47que l'activité de Vancorex
18:48n'est pas viable
18:49selon tous les scénarios étudiés.
18:52Dans ces conditions,
18:54une nationalisation
18:54même temporaire de Vancorex
18:56ne saurait être la réponse
18:58en l'absence de solutions
18:59de pérennité identifiées. »
19:02Tout espoir semble donc perdu
19:04jusqu'à un coup de théâtre.
19:15Nous sommes le 6 mars à Lyon.
19:18Le tribunal de commerce
19:19doit statuer sur le sort
19:20de Vancorex.
19:22Au pire,
19:22la fermeture définitive
19:23de l'usine,
19:24au mieux,
19:25la reprise par l'industriel chinois.
19:28Pourtant,
19:28Séverine Dejoux
19:29a l'air détendue.
19:30La nationalisation
19:31a certes été écartée.
19:33Mais avec d'autres,
19:34elle a élaboré
19:35un plan B
19:35pour sauver Vancorex.
19:37« On ne peut pas
19:37se résoudre
19:38à avoir ce dossier
19:40clos tout simplement. »
19:42La veille,
19:43elle a déposé
19:44un dossier au tribunal
19:45qui pourrait bien
19:46changer l'ordre des choses.
19:48Et elle veut être sûre
19:49que l'administrateur judiciaire
19:51a bien pu le consulter.
19:53C'est un coup de théâtre.
20:1022 salariés
20:11aidés par la métropole
20:12de Grenoble
20:13ont préparé
20:14dans le plus grand secret
20:15un plan pour reprendre
20:17Vancorex
20:17en société coopérative.
20:20Ils doivent encore
20:21rechercher des entreprises partenaires.
20:23Mais le tribunal
20:24va-t-il leur laisser
20:25le temps
20:26de concrétiser
20:27leur projet ?
20:29À la sortie
20:30de l'audience,
20:31tous les espoirs
20:32sont permis.
20:34« La période d'observation
20:36est prolongée
20:36pour 6 mois
20:37avec un rendu,
20:38avec une audience
20:39intermédiaire
20:40au 3 avril.
20:41On n'aura probablement
20:42pas aux 6 mois
20:43mais en tout cas
20:43il y a un délai
20:45au moins jusqu'au 3 avril
20:46pour étudier
20:48les offres
20:49qui auront été
20:49concrétisées
20:50dans le temps.
20:51Donc c'est plutôt positif ?
20:53C'est plutôt positif.
20:54On aurait aimé
20:54un peu plus longtemps
20:55mais on va mettre
20:56à profit ce temps
20:57pour concrétiser
20:57notre offre. »
20:59C'est donc
20:59une course contre la montre
21:01qui commence.
21:02Séverine Dejoux
21:03et tous les participants
21:04au projet de coopérative
21:05disposent de moins
21:07de 4 semaines
21:08pour réunir les fonds
21:09et proposer au tribunal
21:10un projet de reprise viable.
21:16Un mois plus tard,
21:18nous retrouvons
21:19une Séverine Dejoux
21:20tout sourire
21:21pour ce deuxième passage
21:23devant les juges.
21:26« On a eu tout un tas
21:29de rencontres,
21:29tout un tas de réunions
21:30avec à la fois
21:32des collectivités,
21:34des entreprises,
21:36des investisseurs,
21:38etc.,
21:38des banques.
21:39On a travaillé
21:39aussi beaucoup
21:40en interne
21:40parce qu'il faut aussi
21:42notre offre
21:43porte sur des choses
21:44concrètes,
21:45une organisation,
21:46comment est-ce
21:47qu'on remonte
21:48les ateliers,
21:49organise les services,
21:50etc.
21:50On bosse non-stop
21:52depuis un mois
21:53mais on est très
21:56très content
21:57de ce qu'on a réussi
21:58à réaliser.
21:59Le défi est immense.
22:01Il faut réunir
22:0260 millions d'euros
22:03pour faire fonctionner
22:04l'entreprise
22:05la première année.
22:06120 millions en tout.
22:07Séverine
22:09et les porteurs
22:09de projets
22:10ont obtenu
22:11des promesses
22:11de différentes banques
22:12qui se disent
22:13intéressées.
22:15« Il y avait
22:15BNP Paribas,
22:16Société Générale,
22:17Banque Populaire. »
22:18Et un appui de taille.
22:20Olivier Sixte,
22:21un entrepreneur grenoblois,
22:22membre du MEDEF
22:23et ancien référent
22:24macroniste de l'ISER
22:26qui se lance avec eux,
22:28il sera leur DG
22:29si la coopérative
22:30est montée.
22:31Tous ici pensent réussir
22:34à convaincre le tribunal
22:35que leur projet est viable.
22:37Pour preuve,
22:38un cabinet de conseil
22:39prestigieux
22:40leur a donné son feu vert.
22:41« Il y aura le cabinet BDO
22:44qui sera présent,
22:45qui va dire
22:45que ça va être tendu
22:47mais qu'on va y arriver.
22:49Et très clairement,
22:49aujourd'hui,
22:50je pense qu'on a
22:50les engagements
22:51de tout le monde
22:52pour construire
22:53un plan qui marche. »
22:55Et pour cause,
22:56en plus des 40 millions
22:58d'euros
22:58de promesses de prêts,
22:59ils ont un atout de poids.
23:01Un industriel indien
23:02prêt à damer le pion
23:04aux Chinois
23:04en investissant
23:06dans Vancorex.
23:08« On a 10 ou 20 millions
23:10de capitaux,
23:1210 millions
23:12qui sont quasiment assurés
23:13de capitaux privés
23:15et on est en discussion
23:18avec des investisseurs
23:19qui sont malheureusement
23:20des investisseurs étrangers
23:21pour 10 millions supplémentaires.
23:23Donc aujourd'hui,
23:24si tout le monde
23:25tire ses engagements,
23:26il est le premier,
23:27on va y arriver
23:29et dans 4 semaines,
23:29on aura les financements. »
23:32Quatre semaines supplémentaires,
23:34c'est le temps nécessaire
23:35qu'ils vont demander
23:36au tribunal de commerce
23:38pour réunir ces fonds.
23:40Car à ce stade,
23:41tous ces engagements
23:42ne sont que des promesses.
23:45L'offre de reprise chinoise
23:46via sa filiale hongroise
23:48de Borkosem,
23:49elle, est bien ferme.
23:51Mais en conservant
23:52qu'une petite partie
23:53de l'activité,
23:55elle ne garde
23:55que 50 salariés.
23:56« Monsieur Butillon,
24:00maître Legout,
24:02madame Sixier. »
24:03L'audience va durer
24:05près de 2 heures.
24:07Séverine Dejoux
24:07et Olivier Sixte,
24:08entendus comme porteurs
24:09de projet,
24:10n'assisteront pas
24:11aux conclusions.
24:13Seuls,
24:13les délégués du personnel
24:14sont autorisés
24:15à entendre
24:16les premières impressions
24:17de l'administrateur
24:18et des juges commissaires.
24:20et ses conclusions
24:27provisoires
24:28rapportées par
24:29l'un de leurs collègues
24:30sont très inquiétantes.
24:33C'est violent.
24:38Tout le monde
24:39est pour l'offre
24:40de Borkosem.
24:41Qui ?
24:41Tout le monde ?
24:42Tout le monde.
24:43Et pourtant,
24:43ils sont tous en train
24:44de dire que l'offre
24:45de Borkosem,
24:46c'est catastrophique,
24:48c'est insuffisant.
24:49Néanmoins,
24:50ils ont les roues
24:50et ils ont la technologie.
24:52Nous, ils disent
24:52que l'offre,
24:53elle est socialement magnifique,
24:55qu'il y a beaucoup d'ambition,
24:57on applaudit vraiment
24:57le travail qui est effectué.
24:59Néanmoins,
24:59il n'y a pas de finances,
25:00il n'y a pas d'assurance.
25:01C'est que des promesses,
25:03mais ils ne peuvent pas
25:04prendre de risque
25:04parce qu'à 4 semaines,
25:06au vu des finances
25:07qui restent,
25:09ça va être un peu trop.
25:10Le tribunal se donne
25:12tout de même
25:13encore une semaine
25:14pour réfléchir.
25:15Les juges
25:16peuvent-ils encore
25:18changer d'avis ?
25:31Une semaine plus tard,
25:34la décision tombe.
25:36L'industriel chinois
25:37Wanwa est choisi.
25:40Sur le parking
25:40devant Corex,
25:42il y a comme un air
25:43de cérémonie funèbre.
25:45La fin d'un site industriel
25:46plus que centenaire
25:48où beaucoup ici
25:50ont eu un père,
25:53un oncle
25:53qui y a travaillé.
25:55Aujourd'hui,
25:58c'est 120 ans
25:59qui vont donc
26:00s'écrouler.
26:03J'ai une pensée
26:05pour mon père
26:06aujourd'hui.
26:07Excusez-moi.
26:10Alors oui,
26:11le temps nous a manqué.
26:13Comment cela
26:13est-il possible
26:15en 2025,
26:18dans ce pays,
26:20que l'on soit réduit
26:21à ce que ce soit
26:22les territoires
26:23qui se mobilisent
26:25pour tout simplement
26:26sauver
26:27l'industrie
26:28de ce pays ?
26:29Alors que nous sommes
26:30soumis
26:31à des situations
26:33géopolitiques
26:33insupportables,
26:35des attaques
26:36de la Chine
26:37sur tous nos produits,
26:38sur tout notre tissu
26:39industriel,
26:41il n'y aura plus
26:41aucun discours crédible
26:43en matière
26:43de réindustrialisation
26:44de la France
26:45aujourd'hui.
26:46En tout cas,
26:46je n'en croirai
26:47aucun.
26:49Une colère,
26:51le sentiment
26:52qu'on brade
26:52cent ans
26:53de recherches
26:54et de brevets
26:55et de procédés
26:56à un concurrent chinois.
26:58Une partie
26:58de l'héritage
26:59de Ron Poulenc
27:00et de Rodia
27:01et l'impression
27:03que les représentants
27:04de l'État
27:05ne les ont pas écoutés.
27:08Eux,
27:09ils se sont toujours basés
27:10sur les études
27:11de Vancorex,
27:12celles qui ont mené
27:13à la faillite.
27:14Ils se sont basés
27:15sur les études
27:16de Vancorex
27:16et sur les dires
27:17de notre PDG
27:18qui a été mis là
27:19au mois de mars dernier
27:20juste pour fermer
27:20la boîte.
27:21Et ça,
27:22franchement,
27:22c'est inadmissible.
27:23Là,
27:23ils n'ont pas fait
27:23leur travail.
27:25Séverine et Denis
27:26sont comme
27:27400 salariés
27:28licenciés.
27:29Mais ils ne baissent
27:30pas pour autant
27:31les bras.
27:32Avec les partenaires
27:33rencontrés
27:34lors de leur reprise
27:35avortée,
27:36ils préparent
27:37un plan
27:37pour racheter
27:38les activités
27:39abandonnées
27:39par les Chinois,
27:41convaincus
27:42que la chimie française
27:43a encore un avenir.
27:45Vancorex,
27:46la chute
27:46d'une filière française.
27:47reportage de la rédaction
27:49de LCP réalisée
27:50par Céline Crespi
27:51et Pierre-Yves Denouinck.
27:53L'histoire,
27:54vous venez de le voir,
27:54d'une usine chimique
27:55grenobloise
27:56qui passe sous
27:57pavillon chinois.
27:58Une reprise synonyme
27:59de casse sociale
28:00puisqu'environ 10% seulement
28:02des emplois
28:03devraient être préservés.
28:04L'histoire aussi
28:05de l'abandon
28:06de la production
28:07sur notre territoire
28:08de composants stratégiques,
28:10vous l'avez vu,
28:10pour le nucléaire civil
28:12et militaire français.
28:13De quoi s'interroger
28:14plus au-delà
28:15aujourd'hui
28:15dans ce débat doc
28:16à propos du sujet
28:18on ne peut plus stratégique
28:19que constitue
28:20la préservation
28:21de notre souveraineté
28:23industrielle.
28:24C'est ce que nous allons faire
28:25avec nos invités
28:26présents maintenant
28:26sur ce plateau
28:28de débat doc.
28:29Aurélie Trouvé,
28:29pour commencer,
28:30bienvenue à vous Aurélie Trouvé.
28:31Bonjour.
28:32Nous vous avons vu
28:33assez longuement d'ailleurs
28:35à l'oeuvre
28:35dans ce documentaire
28:36à propos de ce cas
28:37Vancorex.
28:39Vous êtes député
28:40LFI
28:40de Seine-Saint-Denis
28:41depuis 2022
28:42et depuis octobre dernier
28:45présidente
28:45de la commission
28:46des affaires économiques
28:47de l'Assemblée nationale.
28:49Vous êtes aussi
28:49ancienne coprésidente
28:50et porte-parole
28:51d'Attaque.
28:52Jean-Claude Maillet
28:53est également avec nous.
28:54Bienvenue à vous.
28:55Vous êtes ancien secrétaire général
28:57du syndicat
28:58Force Ouvrière
28:58pendant 14 ans.
29:00Un bail.
29:01Et aujourd'hui
29:02vice-président
29:03du ThinkFunk
29:03Sinopia.
29:05Et puis enfin avec nous
29:05Pascal Péry.
29:06Bienvenue à vous
29:07Pascal Péry.
29:08Vous êtes géographe,
29:09économiste
29:10et éditorialiste
29:11économique
29:11chez nos confrères
29:12de LCI.
29:13Vous êtes l'auteur
29:14de nombreux ouvrages
29:15dont celui-ci
29:16Génération Farniente
29:18Pourquoi tant de Français
29:19ont perdu le goût
29:20du travail ?
29:21Et c'est un ouvrage
29:22qui est disponible
29:23aux éditions
29:24L'Archipel.
29:26Avec et après
29:27ce documentaire
29:28ce cas
29:29Vancorex
29:29dramatique
29:31sur le plan social
29:32mais aussi dramatique
29:33sur le plan stratégique
29:34et c'est notre sujet
29:34d'aujourd'hui.
29:35J'aimerais comprendre
29:37ce que vous avez tiré
29:39comme leçon
29:40ce que vous avez compris
29:42de ce cas
29:43au regard
29:43de notre sujet du jour
29:45qui est la souveraineté
29:46industrielle française.
29:48Qu'est-ce que ça nous raconte
29:49cette affaire
29:50Vancorex
29:51dans ce cadre-là ?
29:52Ça raconte
29:53une capitulation
29:54de la part
29:55de ce gouvernement
29:57et de tous
29:58les gouvernements
29:59précédents
30:00en réalité
30:00capitulation
30:02en matière
30:03de souveraineté
30:04industrielle
30:05et c'est pas seulement
30:06la chimie
30:07c'est aussi
30:08l'acier
30:08par exemple
30:09c'est-à-dire
30:10c'est des productions
30:11de base
30:11qui ont des répercussions
30:12sur l'entièreté
30:13de l'industrie
30:14et qui sont
30:14des actifs stratégiques.
30:17La chimie
30:18ça a été dit
30:18dans le reportage
30:19le sel
30:20il sert
30:21à la dissuasion nucléaire
30:23souvenez-vous
30:23du président Macron
30:24qui dit
30:24nous voulons
30:25une dissuasion nucléaire
30:26100% française
30:27de bout en bout
30:27il a raison
30:28mais en fait
30:29ce sont des mots
30:30et les actes
30:31sont absolument
30:32contraires
30:33à son discours
30:34puisque dans ce cas précis
30:35ça remet en cause
30:37justement
30:37la souveraineté nationale
30:38en matière
30:38de dissuasion nucléaire
30:40puisque pour les missiles
30:41ou pour les fusées
30:42qui font partie
30:44de l'armement français
30:46et bien
30:46il faudra sans doute
30:48s'approvisionner
30:49en sel
30:50et bien
30:50à l'étranger
30:51en plus
30:51avec des coûts
30:52bien supplémentaires
30:54donc ça n'a même pas
30:55il n'y a même pas
30:56de rationalité budgétaire
30:57en réalité
30:58je crois que
30:59ce gouvernement
31:00et le président Macron
31:01sont pris
31:02dans un dogmatisme
31:03néolibéral
31:04absolument terrible
31:05pour la production réelle
31:06j'ai envie de vous dire
31:07quelque part
31:09il a son habit
31:10de banquier
31:11de Rothschild
31:11c'est un financier
31:12le président Macron
31:13mais il ne comprend pas
31:14que la production réelle
31:16elle est absolument
31:16indispensable
31:17d'autant plus
31:18avec ce monde
31:19qui est basculé
31:20par la politique économique
31:23de Trump
31:23on l'a bien compris
31:25et on a compris
31:27la fin de l'histoire
31:27on a parcouru
31:29tout chemin
31:30qu'ont essayé
31:31de parcourir
31:32à la fois
31:32les élus syndicaux
31:35un certain nombre
31:35de responsables
31:36de collectivités locales
31:38les forces
31:39actives
31:40de ce bassin d'emploi
31:41grenoblois
31:42pour sauver
31:43l'entreprise
31:43au final
31:44c'est bien
31:44une entreprise chinoise
31:46qui va racheter
31:47l'entreprise
31:47et qui va
31:49conserver seulement
31:5046 salariés
31:51sur les 450 salariés
31:53que comptait
31:54cette entreprise
31:55en travaillant le dossier
31:56j'ai découvert
31:57qu'en réalité
31:57cette entreprise
31:58n'était pas française
31:59elle était thaïlandaise
32:00via d'ailleurs
32:01une filiale hongroise
32:02est-ce qu'on aurait eu
32:04le même débat
32:05est-ce que vous m'auriez
32:06tenu le même discours
32:07si une entreprise
32:09thaïlandaise
32:10par exemple
32:10comme c'était le cas avant
32:12avait repris ce site
32:13et avait conservé
32:14l'ensemble des emplois
32:16est-ce qu'on en serait
32:17aujourd'hui
32:17à parler du cas
32:17Vancorex
32:18si ça avait été le cas
32:19tout à fait
32:19en fait la différence
32:20c'est que Wanwa
32:21c'était le principal concurrent
32:22en fait
32:23de Vancorex
32:24et Wanwa
32:25c'est un géant mondial
32:27qui veut absolument
32:28avoir le monopole
32:29dans le monde
32:30le quasi monopole
32:31de production
32:32du chlore
32:33et des dérivés du chlore
32:34et vous savez quoi
32:35ce qui est le plus hallucinant
32:37dans cette affaire
32:38c'est que le gouvernement
32:39a accepté
32:40que Vancorex
32:42non seulement
32:42soit vendu à Wanwa
32:43et donc que Wanwa
32:45puisse poursuivre
32:46son projet de monopole
32:47sur les dérivés du chlore
32:48c'est la moitié
32:49de la chimie dans le monde
32:50mais en plus
32:51il y a eu la vente
32:52pour 1 euro symbolique
32:54de tous les brevets
32:55de 80 ans
32:56de recherche
32:57à Vancorex
32:58et en France
32:59sur les dérivés du chlore
33:00pourquoi ?
33:01pourquoi le gouvernement
33:02a laissé faire ça
33:03c'est incompréhensible
33:04et je le dis
33:05c'est catastrophique
33:07et vraiment
33:08ce sont des répercussions
33:10terribles
33:10et ça mettra des années
33:11à remonter la pente
33:13qu'est-ce qu'elle vous inspire ?
33:15que vous inspire ce cas d'école Vancorex
33:17que nous avons choisi aujourd'hui
33:18pour parler de la souveraineté industrielle ?
33:20c'est monopole d'une entreprise
33:22monopole d'une entreprise chinoise
33:24qui a en même temps
33:25sur le marché
33:26cassé les prix
33:27c'est comme ça que Vancorex
33:28a eu des difficultés
33:29des difficultés financières
33:31mais c'est aussi la fin
33:31selon moi
33:32c'est significatif
33:33de ce qu'on a appelé
33:34certains ont appelé
33:35la mondialisation heureuse
33:36ça fait des années
33:38et c'était une des raisons
33:39de la désindustrialisation
33:41dans notre pays
33:41où on a dit
33:42finalement
33:42pourquoi produire en France
33:44on va aller produire en Chine
33:46ou au Vietnam
33:46ou ailleurs
33:46c'est beaucoup moins cher
33:47les consommateurs
33:48en bénéficieront
33:49et ça
33:50on voit bien
33:50qu'on arrive à la fin
33:51de ce système
33:52on arrive à la fin
33:53non seulement avec ce qui se passe
33:55aux Etats-Unis
33:55mais on voit bien
33:56que la nécessité
33:57d'un protectionnisme revient
33:59alors après
33:59est-ce qu'il faut
34:00qu'il soit nationale
34:00est-ce qu'il faut un européen
34:01ça c'est un autre débat
34:03ça vous embêtait
34:05de voir cette entreprise
34:06sous pavillon thaïlandais
34:07précédemment
34:08où il n'y avait pas
34:09les mêmes risques stratégiques
34:11finalement au bout du compte
34:12c'est même pas uniquement ça
34:13c'est que c'est une entreprise stratégique
34:15et on a des moyens
34:16enfin rappelez-vous
34:17le décret Montebourg
34:18qui a depuis été complété
34:20maintes et maintes fois
34:20et l'activité faisait partie
34:22des entreprises
34:23dans lesquelles l'Etat
34:24peut intervenir
34:25d'une manière
34:26ou interdire
34:26ou intervenir
34:27d'une manière
34:28ou d'une autre
34:28et là
34:29on a bien vu
34:30que l'Etat
34:30n'est pas intervenu
34:31y compris s'il y avait
34:33des problèmes financiers
34:34d'ailleurs
34:34si bien d'expliquer
34:35dans le documentaire
34:36le fait de devoir
34:39dépolluer
34:39par exemple
34:40le site
34:41si l'entreprise fermait
34:43ça coûterait
34:43beaucoup plus cher
34:44qu'une intervention
34:44de l'Etat
34:45je parle même pas
34:45de nationalisation temporaire
34:46d'une intervention
34:47de l'Etat
34:49même temporaire
34:50sans que ce soit
34:50une nationalisation
34:52non c'est que
34:53c'est un secteur sensible
34:54comme ça a été dit
34:55un secteur sensible
34:56on ne peut pas faire
34:56n'importe quoi
34:57dans la peau
34:58de l'ancien
34:59leader syndical
35:00que vous êtes
35:00est-ce qu'il est
35:02préférable
35:03de voir une entreprise
35:04reprendre la totalité
35:05ou presque
35:05des salariés
35:06pour ne pas tomber
35:07dans le cas de figure
35:08vécu aujourd'hui
35:09par les salariés
35:09de Vancouver
35:10bien sûr
35:11dans l'absolu
35:12oui
35:12mais là en fait
35:13ce qu'a dit Aurélie
35:15c'est non seulement
35:16une prise en main
35:17d'un concurrent
35:19sur l'entreprise
35:20et en plus
35:21ils récupèrent les brevets
35:22c'est quand même
35:23incroyable ça
35:24on ne protège même pas
35:25notre savoir-faire
35:26et ça c'est pas acceptable
35:27Pascal Péry
35:28votre regard
35:29sur ce cas
35:29vancorex
35:30d'abord pour le premier point
35:31le sel
35:32n'est pas un élément
35:33absolument stratégique
35:34du nucléaire
35:34la question
35:36c'est pas tellement
35:36celle de la production
35:37c'est plutôt celle
35:38de l'accès
35:39et manifestement
35:40on nous dit
35:41à l'échelle
35:42gouvernementale
35:43que des solutions
35:43alternatives
35:44en matière
35:44d'approvisionnement
35:45ont été trouvées
35:46je prends acte
35:47je ne sais pas
35:47si c'est vrai ou faux
35:48mais en tout cas
35:49je veux replacer
35:50le débat
35:50dans son contexte
35:51c'est ce que dit
35:51en tout cas le ministre
35:51de l'industrie
35:52Marc Ferracci
35:53dans ce film
35:54que nous venons de voir
35:54absolument
35:55on ne ferme pas
35:55l'industrie nucléaire
35:57française
35:58la deuxième chose
35:59c'est qu'en effet
36:00la Chine pratique
36:02ce que les économistes
36:03appellent une politique
36:04de prix prédateur
36:05c'est à dire qu'en réalité
36:06ce sont des prix
36:07qui sont en dessous
36:08du coût de production
36:09alors elle assume
36:10ses pertes
36:11mais son objectif
36:12c'est de gagner
36:13des parts de marché
36:14d'arriver dans une situation
36:15de monopole
36:16elle l'a fait
36:17avec les métaux précieux
36:18elle essaye de le faire
36:19avec les véhicules
36:20les voitures électriques
36:21notamment
36:22elle le fait
36:23dans d'autres secteurs
36:24pour gagner des parts de marché
36:25c'est à dire
36:26une position de marché
36:28très dominante
36:28qui lui permettra
36:29ensuite
36:30de régler
36:31un
36:31l'assortiment
36:32deux
36:33les prix
36:33c'est à dire
36:34de gouverner le marché
36:35et ça
36:36il faut absolument
36:36l'éviter
36:37la traduction
36:38en France
36:39c'est que malheureusement
36:40c'est un redressement
36:42judiciaire
36:42vous savez ce que c'est
36:43qu'un redressement
36:43judiciaire
36:44c'est quand il y a
36:46un défaut de paiement
36:47donc on a en France
36:48une boîte
36:49et là c'est le droit
36:49des procédures collectives
36:50on a en France
36:51une entreprise
36:52dont l'activité
36:53est structurellement
36:54déficitaire
36:55qu'est-ce qu'on fait
36:55là c'est un vrai
36:56cas de conscience politique
36:58alors est-ce qu'on nationalise
36:59toutes les boîtes
37:00qui sont en difficulté
37:01si on fait ça
37:02on va y investir
37:03une partie de l'argent public
37:04ça a été une solution avancée
37:06pour régler ce cas
37:07en temps
37:07on l'a vu aussi
37:08dans le documentaire
37:09mais la nationalisation
37:10elle ne change pas
37:11les fondamentaux de gestion
37:12le fondamental de gestion
37:14là qu'est-ce que c'est
37:14c'est la compétitivité
37:16et c'est un des sujets
37:17qu'on a oublié
37:18de traiter en France
37:19depuis une quarantaine d'années
37:20puisqu'on doit parler
37:21de désindustrialisation
37:22la désindustrialisation
37:24elle commence vraiment
37:25en France
37:26dans les années 80
37:27moi j'étais jeune homme
37:29j'ai suivi les événements
37:32de la sidérurgie
37:33du textile
37:34de l'aluminium
37:34on a pris acte
37:35de l'aluminium
37:36on a pris acte
37:37si vous voulez en France
37:38c'était une décision politique
37:40plutôt assumée à gauche
37:41d'ailleurs
37:41par le gouvernement
37:42de François Mitterrand
37:43et de Laurent Fabius
37:44on n'est pas compétitif
37:46on va fermer
37:46nos grands centres de production
37:48et on va procéder
37:49à un accompagnement social
37:50du chômage
37:51moi j'ai vu des gens
37:52à 52 ans
37:52en pré-retraite
37:53Jean-Pierre
37:5452 ans
37:55en situation de pré-retraite
37:5646 dans les mines
37:57et on leur disait
37:59c'est fini pour vous
37:59les femmes
38:01qui continuaient
38:01de travailler
38:02dans la famille
38:03allaient travailler
38:03le matin
38:04dans le secteur
38:05des services
38:05et les hommes
38:06restaient à la maison
38:07c'était en plus
38:08désespérant
38:09sur le plan humain
38:10et à la différence
38:11des allemands
38:12qui ont choisi
38:12de consacrer
38:13l'argent public
38:14à restructurer
38:15leur industrie
38:16on a pris acte
38:17du fait
38:17que dans une société
38:18très heureuse
38:19des loisirs
38:20et des services
38:20on allait laisser
38:21la sale industrie
38:22aux autres
38:23le résultat
38:24on l'a sous les yeux
38:24dans les produits
38:25qui concernaient
38:26cette entreprise
38:27Vancorex
38:28la Chine
38:28est en surcapacité
38:32de production
38:33et pour revenir
38:34sur ce que vous disiez
38:35à l'instant
38:36l'un et l'autre
38:36d'ailleurs
38:36aujourd'hui
38:37et en 10 ans
38:38la Chine a capté
38:39la moitié
38:40de la production mondiale
38:42de la chimie
38:43vous êtes en situation
38:45de domination
38:46de marché
38:47là c'est vous
38:47qui faites le prix
38:48avons-nous capitulé
38:50sur ce thème
38:51de la souveraineté
38:52industrielle
38:53Pascal Péry
38:54vient de nous brosser
38:54très rapidement
38:55une partie de l'histoire
38:56et l'évolution
38:57industrielle française
38:58depuis les années 80
39:00est-ce qu'aujourd'hui
39:01en 2025
39:01vous dites
39:02aujourd'hui
39:02oui nous avons capitulé
39:04en ce qui concerne
39:05la préservation
39:06de notre souveraineté industrielle
39:07sur nous
39:08c'est les gouvernements
39:09successifs
39:10sous Macron
39:10et je dirais même
39:11en partie sous Hollande
39:12il faut se rappeler Florens
39:13par exemple
39:14et l'acier
39:14des hauts fourneaux
39:15qui ferment
39:16donc oui
39:16ces gouvernements-là
39:17ont capitulé
39:18mais pas les français
39:19d'ailleurs
39:20heureusement
39:21sur Vancorex
39:22il y a des gens
39:22qui se battent
39:23il y a des syndicats
39:24de salariés
39:24qui se sont battus
39:26pour porter
39:28un projet de reprise
39:29que je considérais
39:31que nous considérions
39:32comme viable
39:33et je le dis
39:35le gouvernement
39:35a cette responsabilité-là
39:37de ne pas
39:38l'avoir soutenu
39:39au dernier moment
39:40ce sont d'ailleurs
39:41par le biais
39:42des syndicats
39:42de salariés
39:43qu'un investisseur indien
39:44a été trouvé
39:45ça n'a même pas été examiné
39:47par le tribunal de commerce
39:48le gouvernement
39:49aurait pu
39:50par le biais
39:51du procureur
39:52faire appel
39:54pour laisser le temps
39:55aux salariés
39:56ou à cet investisseur
39:58pour faire un tour de table
39:59financier
40:00voilà
40:01et bien
40:02ça n'a pas été fait
40:03donc oui
40:04il y a une responsabilité
40:05immense de ce gouvernement
40:06comme de gouvernement précédent
40:07les moyens
40:08ne sont pas mis
40:09justement
40:10pour préserver
40:12cet outil industriel
40:13et le transformer
40:14et là je le dis aussi
40:15il y a un projet
40:15actuellement
40:16qui se travaille
40:17de chimie verte
40:19pour tenter
40:20justement
40:21de maintenir
40:22de l'activité
40:23sur ces sites
40:23là-bas
40:24mais ça ne vient pas
40:25du gouvernement
40:26c'est parce qu'il y a
40:27encore heureusement
40:28des salariés
40:29des industriels
40:29qui se battent pour ça
40:30donc oui
40:31je le dis
40:32ce n'est pas les français
40:32qui capitulent
40:33c'est les gouvernements
40:35et ensuite je voudrais
40:36est-ce qu'il n'y a pas eu
40:37un sursaut
40:37tout ce que j'ai pu lire
40:40sur le sujet
40:40disent aujourd'hui
40:41attention
40:42il y a eu un sursaut
40:43après la crise
40:43de la Covid-19
40:45notamment
40:45une prise de conscience
40:46évidemment des français
40:48mais aussi des gouvernants français
40:49les gouvernements
40:50c'est trop vite
40:50est-ce que ça a été le cas
40:51c'est trop vite passé
40:52je vais vous dire
40:54un chiffre
40:55qui met tout le monde d'accord
40:56la part de l'emploi industriel
40:58dans l'emploi total
40:58n'a jamais été aussi faible
41:00en France
41:00voilà
41:01donc on peut nous endormir
41:02avec tous les mots
41:03de réindustrialisation
41:04etc
41:04c'est un fait
41:05d'accord
41:06il y a un petit biais statistique
41:07on l'est trouvé
41:08c'est qu'on a sorti
41:10de l'industrie
41:11tout ce qu'on appelle
41:12les éléments supports
41:13qui étaient comptabilisés
41:15dans l'emploi industriel
41:16précédemment
41:17les services
41:18qui ne sont pas directement
41:19liés à la production
41:19oui les services
41:20on les a sortis
41:22non mais là
41:22je vous prends les chiffres
41:23à périmètre constant
41:24parce que j'y ai travaillé
41:25de métier
41:26vous ne l'avez pas dit
41:27mais il se trouve que
41:27je suis enseignante chercheuse
41:29en économie
41:29et que je travaille encore
41:30avec des collègues
41:31en économie
41:32et on a bien montré
41:33qu'à périmètre constant
41:35je suis d'accord
41:35il faut faire attention à ça
41:36il y a bien
41:37un emploi industriel
41:39qui n'a jamais été
41:40aussi faible
41:41et ce que je constate
41:43ce que nous constatons
41:43tout groupe politique
41:44confondu
41:45dans la commission
41:46des affaires économiques
41:47c'est que s'effondrent
41:48l'acier
41:48la chimie
41:49l'automobile
41:50l'aéronautique
41:52même le spatial
41:53est en difficulté
41:54donc c'est pas
41:55vous voyez
41:56à un moment donné
41:57il faut bien
41:58qu'on vive concrètement
41:59et de quelque chose
42:00on va pas laisser
42:01tous les autres pays du monde
42:02produire à notre place
42:03quand même
42:03on va pas uniquement
42:04être un pays
42:05de plateforme logistique
42:06voyez
42:06est-ce que nous avons
42:08capitulé
42:09depuis ce sujet
42:10malgré la crise
42:11de la Covid
42:11et la prise de conscience
42:13c'est qu'on a pris du retard
42:15à la suite de la crise
42:16de la Covid
42:16vous avez des pans entiers
42:18ou quasi entiers
42:20de l'industrie
42:20qui ont disparu
42:21vous reconstruisez pas ça
42:22en deux ans
42:25ou trois ans
42:25en plus
42:27il y a la nécessité
42:28aujourd'hui
42:28d'avoir une dimension européenne
42:29sur plein de dossiers
42:30on en est loin
42:31là on va y revenir
42:32oui on va y revenir
42:33mais on en est loin encore
42:34même dans des dossiers
42:35comme l'intelligence artificielle
42:36on est en retard
42:37par rapport aux chinois
42:38on est en retard
42:38par rapport aux américains
42:39donc il y a vraiment
42:40un gros travail à faire
42:43mais regardez
42:44on parle
42:44tout le monde dit
42:45situation géopolitique
42:47nécessite
42:48qu'on produise
42:49plus d'armement
42:49en France
42:50aux interrogés
42:51les entreprises d'armement
42:52ils n'ont aucune commande
42:53de l'état
42:54ils sont tous prêts
42:55à travailler
42:56ils n'ont aucune commande
42:58donc voilà
42:58entre le discours
42:59et la réalité
43:00il y a quand même
43:01un fossé
43:02sur la réindustrialisation
43:04qui est un dossier
43:06qu'on a
43:06sur la table
43:07pour au moins
43:08deux générations
43:09il faut admettre
43:10cette idée
43:10Jean-Claude Maillet a raison
43:12une fois qu'on a
43:14désindustrialisé
43:15la désindustrialisation
43:16ça descend par l'ascenseur
43:17et la réindustrialisation
43:19ça remonte par l'escalier
43:20vous voyez la formule
43:21elle est extrêmement parlante
43:22autrement dit
43:23ça prend beaucoup de temps
43:24parce que
43:25parce que l'industrie
43:26c'est une activité
43:27très intense
43:28en capital
43:28il faut mettre
43:29beaucoup d'argent
43:29sur la table
43:30c'est intense
43:31en savoir-faire
43:32quand vous vous rendez compte
43:33qu'on a fait venir
43:34des soudeurs canadiens
43:35pour nos centrales nucléaires
43:36c'est un monde
43:37et puis pendant ce temps
43:39là
43:39vous savez l'économie
43:40c'est une cinétique
43:41ça avance
43:41c'est-à-dire que les concurrents
43:42n'attendent pas
43:43donc on a
43:44dans les années 80-90
43:46et alors jusqu'à ce jour
43:47délocalisé une partie
43:48de nos productions
43:49en disant
43:49on va faire le bonheur
43:50des consommateurs
43:51voilà
43:52il faut acheter
43:52toujours moins cher
43:53on accablait
43:55les salariés
43:56on fermait des entreprises
43:57on accablait
43:58les salariés
43:58on chargeait
44:00les contribuables
44:01parce que le chômage
44:01c'est un coût
44:02quand même
44:02la sous-activité
44:03c'est un coût
44:04et puis on s'est dit
44:05le problème est réglé
44:06mais eux
44:06ils ont avancé
44:07les chinois aujourd'hui
44:09tous ceux qui observent
44:10la Chine aujourd'hui
44:11vont vous dire que
44:12non seulement
44:12ils copient très bien
44:13mais ils inventent
44:15c'est-à-dire la Chine
44:16n'est plus simplement
44:16l'atelier du monde
44:17c'est le laboratoire
44:19du monde
44:19prenez un domaine
44:20comme l'aéronautique
44:21que vous connaissez
44:22mieux que les autres
44:23vous voyez Comac
44:24Comac qui fabrique
44:25des avions chinois
44:26il y a eu évidemment
44:27des coopérations
44:28avec Airbus
44:29on a transféré
44:31un certain nombre
44:31de savoir-faire
44:32ce qui était normal
44:33dans le cadre
44:33d'une coopération
44:34mais aujourd'hui
44:36ils vont être capables
44:37de faire aussi bien
44:38sinon mieux
44:39à des coûts de production
44:40qui ne sont pas les nôtres
44:41le marché
44:42donc on a baissé
44:42le pavillon
44:43pour répondre à ma question
44:44on a capitulé
44:45à votre question
44:46il faudra une génération
44:48pour réindustrialiser ce pays
44:50il faudra donner
44:51de la visibilité
44:52mais est-ce qu'on a franchi
44:53quelques escaliers
44:54quelques marches
44:55de l'escalier
44:55dont vous parliez
44:56tout à l'heure
44:56depuis la crise du Covid
44:57depuis l'affaire Alstom
44:592014
45:00oui
45:00il y a des secteurs
45:02dans lesquels
45:02nous sommes en situation
45:04de reconquête
45:05j'admets
45:05que c'est extrêmement timide
45:07et comme
45:07on est au tout début
45:09la courbe est fine
45:12et complexe
45:13à observer
45:13qu'est-ce qu'on reconquiert ?
45:15dans le domaine aéronautique
45:16on est par exemple
45:17très fort
45:17c'est celui qui va
45:18pour l'instant
45:19pas trop mal
45:20encore qu'Airbus
45:20on pourra reparlera
45:21dans le domaine
45:22de la défense
45:23à Franck
45:23à l'Est
45:24etc
45:24y compris
45:26les fonderies de Tarbes
45:29enfin des entreprises
45:30cet écosystème
45:31Jean-Claude Maillet
45:32voulait rajouter quelque chose
45:33oui non
45:33les transferts de technologie
45:35de l'industrie française
45:37c'était le cas d'Airbus
45:37par exemple vers la Chine
45:38vous allez voir
45:39que dans les années à venir
45:40on va demander l'inverse
45:41quand des Chinois
45:43investiront en France
45:44on va leur dire
45:44mais faites nous
45:45des transferts de technologie
45:46on se retrouve aujourd'hui
45:47dans une situation
45:48de pays émergents
45:48d'une certaine manière
45:49donc
45:50et pour remonter ça
45:53il va falloir du temps
45:53et il faut une dimension
45:54européenne
45:55on aura beaucoup de mal
45:55sinon
45:56quand on parle
45:56de souveraineté
45:57industrielle
45:59on pense aussi
46:00à la dimension stratégique
46:02oui
46:02Bancorex
46:03alimentait une partie
46:05évidemment
46:06du nucléaire
46:07une toute petite partie
46:08dites-vous
46:08mais
46:08c'est pas central
46:10non
46:11en tout cas
46:11il y avait cet enjeu
46:13il y avait cet enjeu
46:14est-ce qu'aujourd'hui
46:15il y a matière
46:16à hiérarchiser
46:16la souveraineté industrielle
46:18à la catégoriser
46:20par exemple
46:21en fonction
46:22des intérêts stratégiques
46:23de notre pays
46:24on peut hiérarchiser
46:26les choses
46:26et comment
46:26dans votre esprit
46:27quelle est la hiérarchie
46:29en matière
46:29de souveraineté industrielle
46:31en la matière
46:32alors justement
46:33je voudrais reprendre
46:33votre terme hiérarchie
46:35reprendre celui
46:35de Pascal Péry
46:36de la visibilité
46:37en réalité
46:38on ne retrouvera pas
46:39de souveraineté industrielle
46:40sans planification
46:41on ne l'a pas
46:42cette planification
46:43non on ne l'a pas
46:43d'ailleurs
46:44on a un premier ministre
46:45qui a été
46:45au commissaire
46:46au plan
46:47mais qui n'a jamais
46:47sorti de plan
46:48réellement
46:49ça continue
46:50et ça continue
46:51il n'y a pas de plan
46:52mais je veux dire
46:53il y a un plan
46:53en relance 2030
46:54annoncé par
46:55en 2020
46:56par l'on de France 2030
46:57à l'époque
46:58par le chef de l'État
46:58Emmanuel Macron
46:59vous savez ce que disent
47:00tous les experts
47:01c'est un milliard par ci
47:03un milliard par là
47:04il n'y a pas de ligne directrice
47:05il n'y a pas d'objectif
47:06prioritaire
47:07on ne sait pas
47:08où on va
47:08il n'y a pas de plan
47:09or
47:10vous parliez des autres pays
47:11par exemple l'Allemagne
47:12ils ont prévu
47:13plusieurs centaines
47:14de milliards d'euros
47:14d'investissement
47:15dans les années à venir
47:16nous que dalle
47:17austérité budgétaire
47:18austérité budgétaire
47:19austérité budgétaire
47:20en attendant
47:20les autres pays
47:22sont en train
47:22d'avancer
47:23nous non
47:24par exemple
47:25il faudrait faire
47:25une vaste décarbonation
47:27de l'économie
47:28et bien
47:28les budgets
47:29qui servent
47:30à cette décarbonation
47:31à la transition écologique
47:32absolument indispensable
47:33pour tenir bon
47:34en matière industrielle
47:35et bien
47:36ces investissements
47:37sont sucrés
47:37voilà le problème
47:39et donc je vous le dis
47:40oui c'est possible
47:41et vous avez raison
47:42ça prendra du temps
47:43mais la première chose
47:44à faire
47:44c'est un plan
47:45discuter
47:46avec des hiérarchies
47:48des priorités
47:49il faut
47:50des moyens budgétaires
47:51mais c'est des moyens budgétaires
47:52qui évidemment
47:53rapporteront sur le long terme
47:54parce que vous savez
47:55perdre la souveraineté industrielle
47:57c'est même pas estimable
48:00ça veut dire
48:01qu'on se
48:01sur ArcelorMittal
48:03vous aviez
48:04un des responsables syndicaux
48:05qui m'a dit ceci
48:05qui m'a dit
48:06vous vous rendez compte
48:07il y a de l'acier partout
48:08autour de vous
48:08imaginez que demain
48:10et bien on doive
48:11importer de l'acier
48:12produit ailleurs
48:13avec des prix
48:14qui feront le yo-yo
48:15dont on dépendra complètement
48:17et donc tout ce qui est
48:18autour de nous aussi
48:18dépendra de ce prix là
48:19comme sur le nickel
48:20par exemple
48:20exactement
48:21voilà ce qui va se passer
48:23et dans ArcelorMittal
48:24il y a Arcelor
48:26ce groupe
48:26avec le français
48:28il y a Mittal
48:29Mittal c'est indien
48:29et c'est lui
48:30qui détient
48:31la majorité
48:32du capital
48:33de l'ensemble
48:34là vous êtes
48:35sur une activité
48:36qui est très intense
48:37en capital
48:38c'est vrai qu'en France
48:39il faut l'admettre
48:39pour de bonnes raisons
48:40que je défendrais
48:41on s'est imposé
48:43des contraintes
48:43de production
48:44production à l'arc électrique
48:46on n'a plus recours
48:46au charbon
48:47comme les indiens
48:48comme les chinois
48:48mais à l'évidence
48:50on le regarde
48:51comme une réalité
48:52qu'on peut regretter
48:53les indiens
48:54les chinois
48:54produisent de l'acier
48:55une matière première
48:56beaucoup moins chère
48:57que la nôtre
48:58parce qu'ils produisent
48:59dans des conditions
48:59sociales et environnementales
49:01qui ne sont pas les nôtres
49:03alors qu'est-ce qu'on fait ?
49:05vous avez l'un et l'autre
49:06déjà évoqué la question
49:07on se protège
49:08c'est-à-dire que
49:09se protéger
49:10c'est pas scandaleux
49:11dans un monde
49:11où tout le monde
49:12se protège
49:13et nous
49:13où Européens
49:14on reste
49:14fenêtres
49:16et portes ouvertes
49:17au monde externe
49:18nous sommes vulnérables
49:20donc on se protège
49:21on impose
49:22des conditions de production
49:23pour avoir accès
49:23à notre marché
49:24notre capital
49:25c'est quoi
49:25Jean-Pierre ?
49:26c'est notre marché
49:27450 millions
49:28de consommateurs
49:29qui ont de l'argent
49:29c'est pas rien
49:32c'est le premier marché
49:33solvable du monde
49:35et vous parlez bien sûr
49:36du marché de l'Union Européenne
49:37bien sûr
49:37pour y avoir accès
49:38pour le marché des 27
49:39pour y avoir accès
49:40vous payez
49:41vous payez de façon
49:42directe ou indirecte
49:44par une contribution
49:45environnementale
49:47sociale
49:48ça s'appelle
49:49de la fiscalité
49:50vous venez investir
49:51chez nous
49:51à nos conditions
49:53à défaut
49:53vous restez à la porte
49:54Jean-Claude Mailly
49:55aujourd'hui en 2025
49:57avec la Chine
50:00les Etats-Unis
50:00qui s'imposent
50:02de plus en plus
50:02comme les futurs
50:04acteurs principaux
50:05de la deuxième partie
50:06du siècle
50:06est-ce qu'il faut encore
50:08raisonner
50:08souveraineté
50:09industrielle française
50:10ou est-ce qu'il faut
50:11est-ce qu'il est urgent
50:13de raisonner
50:13comme souveraineté
50:15industrielle européenne
50:16non la dimension européenne
50:18est indispensable
50:19aujourd'hui
50:19on voit très bien
50:21d'ailleurs que
50:22si Airbus ça marche
50:22c'est aussi parce qu'il y a
50:24une dimension européenne
50:25historiquement
50:25sur Airbus
50:27elle est déjà en route
50:28cette souveraineté
50:29industrielle européenne
50:30dans les conditions
50:32comment voulez-vous décider
50:33je rappelle que l'Europe
50:34très élargie
50:36on fait souvent Airbus
50:37comme un exemple
50:38c'est une volonté
50:39aussi des américains
50:40au départ
50:41ils n'ont jamais voulu
50:42d'une Europe forte
50:42ils ont préféré avoir
50:43une Europe grand marché
50:44il ne faut jamais oublier ça
50:45y compris par rapport
50:46à la situation actuelle
50:47ceci étant
50:48rien n'interdit
50:49aujourd'hui au niveau européen
50:50de faire ce qu'on appelle
50:51des coopérations techniques
50:52renforcées
50:53quelques pays ensemble
50:54peuvent décider
50:55d'aller plus loin
50:56peut-être qu'avec l'Allemagne
50:58ça va s'arranger
50:58dans les semaines à venir
51:00espérons-le en tous les cas
51:01mais la dimension européenne
51:02est indispensable
51:03y compris sur
51:04le protectionnisme
51:06c'est pas une raison non plus
51:09le protectionnisme
51:10au niveau européen
51:11y compris des taxes
51:12et des fiscalités
51:13au niveau européen
51:14des exigences
51:14peut-être il faut se protéger
51:16sinon on est vraiment
51:17des grands naïfs
51:17les chinois se protègent
51:19les américains se protègent
51:20encore plus qu'avant
51:21donc une Europe
51:22qui soit une Europe
51:23décisionnelle
51:24certes
51:25mais qui sait se protéger
51:27et qui sait être
51:28le troisième concurrent mondial
51:29sinon on voit
51:30entre les Etats-Unis
51:31et la Chine
51:32on va vraiment être
51:34en très mauvaise posture
51:35selon vous aussi
51:36cette thématique
51:37de la souveraineté industrielle
51:38on doit la traiter
51:39maintenant
51:40dans les années qui viennent
51:41forcément
51:42à l'échelle européenne
51:43en tout cas
51:44en matière de protection
51:45de toute façon
51:46la politique commerciale
51:48elle est une prérogative
51:50de l'Union Européenne
51:51maintenant
51:51je considère
51:53que le gouvernement
51:54n'y met pas
51:55les moyens qu'il faut
51:56c'est-à-dire que là
51:57il faudrait taper du point
51:58sur la table
51:58de façon très forte
52:00je rappelle aussi
52:01que le commissaire
52:01en charge de tout ça
52:03il s'appelle Stéphane Séjourné
52:04et il est l'envoyé
52:05par la France
52:06je veux dire
52:07y compris le PDG
52:08d'ArcelorMittal
52:09dit mais que fait-il
52:10on a un vrai problème
52:11par exemple sur l'acier
52:12il est urgent
52:13de protéger davantage
52:14et malheureusement
52:16on a un gouvernement
52:16qui au contraire
52:17au lieu d'appeler
52:18à plus de protectionnisme
52:20solidaire
52:21et bien dit
52:22ah ben non
52:22il faut multiplier
52:23les accords de libre-échange
52:24Eric Lombard appelle
52:25à un accord de libre-échange
52:26industriel
52:27avec les Etats-Unis
52:28tout sauf ce qu'il faut faire
52:29en fait
52:30il faut nous aussi
52:31mettre des protections
52:32intelligentes
52:33diversifier les partenariats
52:35discuter avec la Chine
52:37pour voir voilà
52:37comment on peut aussi
52:38trouver des accords
52:40équilibrés
52:41négocier
52:42s'adresser au sud global
52:43bon voilà
52:44et tout ça
52:45pour moi n'est pas fait
52:46et je finirai en disant
52:47que maintenant
52:47nous on a un devoir
52:48de parlementaire
52:49face à ce gouvernement
52:50bon
52:51moi j'ai demandé
52:52une commission d'enquête
52:53et pour l'instant
52:53elle est signée
52:54y compris par
52:55des députés
52:56de droite
52:57pour que nous fassions
52:59toute la lumière
52:59sur la responsabilité
53:00du gouvernement
53:01vis-à-vis
53:02vis-à-vis
53:03de la chute
53:03devant Corex
53:04bon
53:04il faut aussi
53:06je compte porter
53:07et j'espère que nous serons
53:08nombreux à l'apporter
53:08une résolution
53:09pour plus de protection
53:11aux frontières européennes
53:12donc dans ce pays
53:13il y a aussi une assemblée nationale
53:14qui doit faire son travail
53:16d'opposition
53:17voilà
53:17d'opposition
53:18à cette politique gouvernementale
53:21qui pour moi
53:22est très néfaste
53:23on parlait de hiérarchiser
53:24tout à l'heure
53:24peut-être à une manque
53:25de planification
53:26dites-vous
53:26du côté du gouvernement
53:28de hiérarchiser
53:30les secteurs
53:30oui
53:31à privilégier
53:32en matière de souveraineté industrielle
53:33ça serait lesquels
53:34à vos yeux ?
53:35pour moi il y a deux questions
53:35à se poser
53:36d'abord le plan
53:37je suis favorable
53:38à l'idée du plan
53:39géographe
53:40et planification
53:41ça a permis
53:42d'aménager le territoire
53:43donc ça marche aussi
53:44en économie
53:45la deuxième chose
53:46il faut se poser
53:46une question simple
53:47quelles sont les souverainetés
53:49auxquelles je ne veux pas renoncer
53:51c'est-à-dire
53:52on choisit ses dépendances
53:53on ne peut pas être indépendant
53:54sur tout
53:55il y a des éléments
53:56qui me paraissent
53:57absolument essentiels
53:58d'abord
53:59on les cite
54:00d'abord
54:00enfin dans mon esprit
54:01je vous donne les miens
54:02pour moi c'est d'abord
54:03la souveraineté alimentaire
54:04ensuite c'est la souveraineté énergétique
54:07c'est la souveraineté
54:08en matière de santé
54:09ces trois sujets
54:10qui de mon point de vue
54:12ne sont pas négociables
54:13et donc
54:13on se dit
54:14voilà
54:15on a du temps
54:16on a du capital
54:17il y a une volonté
54:19sur une génération
54:21l'équivalent de 25 ans
54:23et bien nous allons travailler
54:24pied à pied
54:25à consolider
54:26ces trois souverainetés
54:27il y a celle
54:27sur la défense nationale
54:29évidemment
54:29qui ne se discute même pas
54:30puisqu'elle est
54:31c'est la base
54:32la sécurité des frontières
54:34même au-delà des frontières
54:35mais au moins
54:36sur ces quatre sujets
54:38on se dit
54:39qu'on ne peut pas
54:40dépendre des autres
54:41c'est-à-dire que
54:41on ne peut pas accepter
54:43une dépendance
54:44à l'égard de tiers
54:45qui sont parfois
54:46des manipulateurs
54:47qui nous roulent dans la farine
54:49avec des politiques de prix
54:50qui sont insincères
54:51qui utilisent
54:52nos règles de concurrence
54:53et au fond
54:54on a en face de nous
54:56des gens
54:56qui utilisent la démocratie
54:57comme des ennemis
54:58de la démocratie
54:59et qui en profitent
55:00et ça
55:00c'est inacceptable
55:01pour tout à la fois
55:02quelqu'un qui fait de l'économie
55:04et qui en même temps
55:05est républicain
55:05Dernière question
55:06les syndicats européens
55:09au niveau européen
55:11ont un avis particulier
55:12sur la question ?
55:14La Confédération européenne
55:16des syndicats
55:17sur ces questions-là
55:18oui oui
55:18est partisane
55:19d'une meilleure coordination européenne
55:21y compris sur l'aspect industriel
55:22bien entendu
55:23ils portent ça
55:25au niveau européen
55:26l'ensemble des syndicats
55:27je rappelle que
55:27cette confédération
55:29qui est peu connue
55:29rassemble d'ailleurs
55:30la quasi-totalité
55:31des syndicats français
55:32font partie
55:32de la Confédération européenne
55:34des syndicats
55:34Ça sera le mot de la fin
55:35Jean-Claude Mailly
55:36merci vraiment
55:36à tous les trois
55:37d'avoir participé
55:38à cette émission
55:39après ce documentaire
55:40de la rédaction de LCP
55:41consacré
55:42avant Corex
55:44cette entreprise
55:45qui a donc
55:45été reprise
55:46par son principal concurrent
55:48il est chinois
55:49avec au final
55:51malheureusement
55:5146 emplois
55:53seulement préservés
55:54sur ce site
55:55grenoblois
55:56sur les quelques
55:57450 salariés
55:59qui étaient employés
55:59jusqu'à maintenant
56:00dans cette entreprise
56:01vos réactions
56:02ça sera sur
56:03hashtag
56:04débattoc
56:04merci à Félicité Gavalda
56:05Yasmine Benaïssa
56:07qui comme à l'accoutumée
56:08m'ont aidé
56:08à préparer cette émission
56:10puis moi je vous retrouverai
56:11pour un prochain
56:11débattoc
56:12ça sera bien sûr
56:13avec son documentaire
56:14et son débat
56:15à très bientôt
56:15et club
56:16– Sous-titrage MFP.
56:17– Sous-titrage MFP.