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Ici, l'Europe
Chaque semaine, LCP Assemblée nationale, Public Sénat et France24 vous plongent au coeur des questions qui secouent l'Europe : Covid-19, questions migratoires, « Green deal », Brexit ou encore souveraineté digitale. Quel avenir pour l'Union et ses 450 millions d'habitants ? Une demi-heure d'information pour mieux comprendre les enjeux européens.

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Transcription
00:00France 24, LCP, Public Sénat, présente.
00:04– Sous-titrage Société Radio-Canada
00:34L'Union Européenne est en questionnement.
00:37Investiture du très eurosceptique et ultraconservateur Donald Trump aux Etats-Unis.
00:41Détricotage du pacte vert européen, allègement des contraintes réglementaires au nom de la simplification.
00:48Et puis sur le fond, la montée des extrêmes droites en Europe et des guerres plurielles à nos portes.
00:54Nous allons en parler aujourd'hui et nous avons le plaisir de recevoir la coprésidente de la gauche au Parlement européen, Manon Aubry, bonjour.
01:02Bonjour, je rappelle que vous êtes eurodéputée depuis 2019.
01:06D'ailleurs, vous avez été deux fois tête de liste pour la France insoumise,
01:10qui a obtenu en 2024 10% des sièges à peu près, soit 9 sièges au Parlement européen.
01:16Alors on va commencer, si vous le voulez bien, par un sujet qui est peu connu, mais qui a pas mal d'impact sur nos vies.
01:20Vous avez été à l'origine au Parlement européen, de la directive européenne dite CS3D,
01:28sur le devoir de vigilance des grandes entreprises qui opèrent en Europe,
01:32qui leur imposent de prévenir les atteintes aux droits humains et les atteintes à l'environnement
01:37dans l'ensemble de la chaîne de production, avec un arsenal de sanctions.
01:42Aujourd'hui, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand, Friedrich Merz,
01:46s'y oppose fermement. Elle est en danger ?
01:49Elle est plus qu'en danger aujourd'hui.
01:51C'est un texte qui a été adopté à la fin du mandat précédent,
01:55qui est le fruit de cinq ans de longues négociations, difficiles négociations.
02:00Et déjà sur le principe, vous adoptez un texte démocratiquement,
02:03et avant même qu'il soit mis en vigueur,
02:06moins d'un an après, il est complètement mis à terre par le poids des lobbies,
02:10relayé en effet par Emmanuel Macron,
02:12la droite et l'extrême droite au Parlement européen,
02:15mais aussi par la complicité des socialistes
02:18qui ont accompagné ce décalage dans le temps de la mise en œuvre de ce texte.
02:22Pourquoi ce texte est si fondamental ?
02:24Ce texte, vous savez, moi j'ai commencé à travailler sur l'idée de ce texte
02:29quand j'ai travaillé pendant plusieurs années en République démocratique du Congo,
02:32avant d'être élue au Parlement européen, bien sûr.
02:35Et là-bas, je travaillais sur l'impact des violations des droits humains
02:39dans le secteur extractif.
02:40En République démocratique du Congo, vous avez des réserves extrêmement importantes
02:44de cuivre, de cobalt qu'on a tous dans notre téléphone.
02:47Et pourtant, là-bas, ça crée des déplacements forcés de population,
02:52ça crée évidemment des pollutions des cours d'eau,
02:56l'exploitation de travailleurs, d'enfants,
02:58sans qu'à aucun moment, la moindre entreprise multinationale ne soit rendue responsable.
03:03Et donc c'est à ce paradoxe auquel on s'attaque,
03:05les profits remontent toute la chaîne de production jusqu'à la maison mère des entreprises,
03:08mais pas la responsabilité en matière de droits humains et de dommages à l'environnement.
03:13Et donc l'objectif de ce texte, c'est de faire en sorte que Total ne puisse plus déplacer de force
03:17des paysans en Ouganda ou en Tanzanie,
03:19que Xi'in ou Nike arrêtent d'exploiter le travail forcé des Ouïghours en Chine.
03:23Voilà l'impact très concret de ce texte qui était essentiel
03:27et que maintenant il est complètement mis à terre par une offensive de la droite et de l'extrême droite.
03:32Alors lors du premier mandat d'Ursula von der Leyen, précisément en 2019,
03:37le pacte vert était la priorité des priorités pour engager l'Europe dans une transformation durable.
03:43Depuis le début de ce second mandat, on voit des tentatives de détricotage de ce pacte vert.
03:50En effet, est-ce que d'ailleurs il y a une majorité désormais de députés et de pays ?
03:57Pour cela, Manon Aubry ?
03:59Vous avez raison qu'on a complètement changé de dynamique entre ces deux mandats.
04:04Et la réalité, c'est qu'au Parlement européen, comme dans l'ensemble des institutions européennes,
04:10on est en train d'assister à une nouvelle alliance.
04:12Cette nouvelle alliance, c'est l'alliance de la droite et de l'extrême droite.
04:15Comme on l'a vu dans un certain nombre d'États membres de l'Union européenne,
04:18c'est le cas notamment en Italie.
04:20Et cela se traduit par une offensive sans précédent
04:24vis-à-vis de toutes les normes environnementales qui existent sur la scène européenne.
04:30Mais je vais vous dire, ça va au-delà.
04:32Et moi, j'en veux terriblement à une partie de la gauche et notamment aux socialistes.
04:38Parce que le groupe socialiste, c'est le deuxième groupe au Parlement européen.
04:42C'est un groupe qui a pour tradition de travailler avec les libéraux et la droite
04:47dans le cadre de ce qu'on appelle le bloc majoritaire.
04:51Mais la réalité, c'est qu'à aucun moment, les socialistes n'ont mis en place une stratégie
04:56pour défaire cette alliance de la droite et de l'extrême droite.
04:59Moi, j'ai proposé, comme présidente de groupe, j'ai proposé une réunion à mes homologues,
05:03président du groupe des Verts, président du groupe socialiste,
05:06en disant quelle est notre stratégie de contre-offensive
05:08à cette alliance réactionnaire de la droite et de l'extrême droite.
05:12Qu'ont fait les socialistes porte-close.
05:13Pire encore, s'agissant du projet Omnibus que j'évoquais,
05:18qui vise à détricoter notamment le texte sur le devoir de vigilance,
05:21les socialistes ont voté pour ce qu'on appelle le stop de cloque,
05:24c'est-à-dire de reporter la mise en œuvre de cette directive
05:27pour faire en sorte qu'elle soit détricotée.
05:29Donc moi, je demande aux socialistes.
05:31On est à minuit moins le quart avant l'arrivée du fascisme partout en Europe.
05:36Le fascisme est déjà là, en Italie, en Hongrie, en Pologne,
05:40dans de trop nombreux États européens.
05:43Et ils vont regarder le train passer.
05:45Donc je dis à mes amis socialistes,
05:47réveillez-vous, réveillez-vous avant qu'il ne soit trop tard,
05:49parce que probablement il est déjà un peu trop tard.
05:51Alors, la Hongrie, vous l'avez mentionné,
05:54vous avez mentionné en fait cette montée de l'extrême droite,
05:57et en l'occurrence c'est la droite ultra-conservatrice de Viktor Orban,
06:01qui enfreint le droit européen,
06:02en interdisant l'accès de contenu LGBTQ+,
06:06d'après la Cour de justice de l'Union européenne,
06:09pour avis consultatif.
06:10Et puis, plusieurs eurodéputés ont annoncé qu'il se rendrait le 28 juin
06:16à la marche des fiertés,
06:17qui a été interdite par Viktor Orban.
06:20Vous aussi d'ailleurs, j'ai l'impression.
06:22Oui, j'irai, je conduirai une délégation de mon groupe,
06:25d'une dizaine de députés du groupe de la gauche,
06:28qui viendront de partout en Europe.
06:29Il y a tous les groupes d'ailleurs, dans cette délégation.
06:32Il y aura des députés socialistes, il y aura des députés écolos,
06:35je crois qu'il y aura quelques députés aussi libéraux.
06:38Mais l'objectif, c'est dire quoi à Viktor Orban ?
06:41En fait, on a le droit d'être qui on est.
06:44On a le droit d'aimer qui l'on veut.
06:46Et cette offensive sans précédent,
06:49de la part d'un gouvernement européen,
06:51vis-à-vis des droits LGBT,
06:53est en réalité une offensive contre les droits les plus fondamentaux.
06:57Je veux dire, Viktor Orban,
06:58qui non seulement interdit la Pride,
07:00va utiliser une reconnaissance algorithmique de vidéosurveillance
07:06pour pouvoir mettre un maximum d'amendes
07:08à tous ceux qui voudraient participer à cette Pride,
07:11qui fait passer des lois constitutionnelles
07:14pour interdire la promotion de ce qu'il appelle l'idéologie LGBT.
07:19Je veux dire, on en est là dans ce pays.
07:21On en est là.
07:22Et donc, c'est un honneur pour moi d'aller en Hongrie
07:26pour défendre les droits LGBT,
07:28de la même manière que c'était un honneur aussi
07:31d'avoir participé au succès de l'initiative citoyenne européenne
07:35qui a obtenu 1,2 million de signatures
07:37pour interdire les thérapies de conversion
07:39qui visent à finalement redresser,
07:42c'est comme ça qu'ils le disent,
07:44redresser le genre, l'orientation sexuelle.
07:47Mais je veux dire, on est en 2025.
07:48Et on en est encore à se battre d'être qui on est,
07:52d'avoir l'identité que l'on a et d'aimer qui l'on veut.
07:56Ça me paraît complètement aberrant.
07:56En 2025, quand même, il y a aussi un mouvement de fond électoral
08:00puisqu'il faut revenir sur une élection qui a fait réagir l'Europe,
08:04celle du président de Pologne, Karol Nawrowski.
08:07C'est le retour des ultraconservateurs à la présidence,
08:10bien élu, il faut bien le dire,
08:12qui va pouvoir opposer son veto aux initiatives
08:16du gouvernement pro-européen Donald Dutousk
08:18qui souhaitait notamment rendre possible
08:20les unions du même genre, du même sexe, pardon,
08:22et le droit à l'avortement.
08:24On va donc stagner sur l'état de droit.
08:27On ne fait pas que stagner, on retourne en arrière.
08:29Vous mentionnez Donald Tusk, qui en effet est le Premier ministre.
08:32Il a été élu en Pologne sur la promesse
08:35de légaliser le droit à l'avortement.
08:36La réalité, c'est que Donald Tusk, qui est un libéral,
08:39n'a rien fait.
08:40Mais il avait déjà un président...
08:42C'est vrai, un président proche du PiS.
08:44Mais la vérité, c'est qu'il n'a rien fait.
08:46Pour autant, il était Premier ministre.
08:48Il aurait pu lancer la dynamique.
08:49Pire encore, moi, je vais vous dire,
08:51cette semaine, après l'élection
08:54d'un ultraconservateur, Novravki,
09:00à la tête de la Pologne,
09:02je vais avoir une pensée pour les militantes féministes.
09:04J'ai échangé avec Natalia.
09:06Natalia, c'est une militante féministe
09:08qui a monté le premier centre
09:10pour l'avortement en Pologne,
09:13à Varsovie,
09:14qui est un centre évidemment illégal
09:15puisque le droit à l'avortement
09:16est illégal en Pologne,
09:19et qui m'a dit,
09:19mais non, j'ai peur.
09:21J'ai peur pour moi.
09:22J'ai peur pour les femmes
09:23de ma génération,
09:25pour toutes les femmes
09:26qui vont venir après moi
09:27et qui ne peuvent pas avoir
09:28ce droit le plus simple
09:29à disposer de leur propre corps.
09:30Et vous savez,
09:31il y a quelques semaines,
09:31ça a fait beaucoup parler,
09:33je suis allée en Pologne
09:33apporter des pilules abortives
09:35qu'on a apportées
09:36avec ma collègue Mathilde Panot
09:38pour tout simplement
09:39permettre à des femmes
09:41d'avorter.
09:42Parce que je me souviens
09:43d'une histoire,
09:44j'étais pas née,
09:45mais avant que le droit
09:46à l'avortement soit légalisé
09:47en France,
09:47les femmes françaises
09:48allaient avorter en Pologne
09:49parce que le droit à l'avortement
09:50était légal en Pologne.
09:51Maintenant,
09:51on est dans la situation inverse,
09:52les femmes polonaises
09:53viennent en France.
09:54Les riches en plus.
09:55Et je veux dire
09:56à Natalia,
09:58je veux dire à Justina,
09:59une autre militante féministe
10:00qui est poursuivie en Pologne
10:01pour avoir aidé
10:02des femmes avortées,
10:03je veux dire à toutes ces femmes
10:04qui se battent
10:04pour le droit à l'avortement,
10:06on ne va pas vous abandonner.
10:07On va continuer à se battre
10:08notamment pour inscrire
10:09le droit à l'avortement
10:09dans la charte
10:10des droits fondamentaux
10:11pour que ma génération
10:12qui est née en France
10:13avec ce droit fondamental
10:14à disposer de son propre corps
10:16ne soit plus jamais
10:17remis en question.
10:18Alors Manon Aubry,
10:18on a bien compris
10:19que sur la question
10:20de la défense et de l'Ukraine,
10:22il y a peut-être un risque
10:23d'une coalition
10:24des mauvaises volontés
10:25sur l'aide à l'Ukraine,
10:26Viktor Orban en Hongrie,
10:28Robert Fitsso en Slovaquie
10:30et puis maintenant
10:31Navrotsky en Pologne.
10:33Est-ce que ça,
10:34c'est une première crainte
10:35et puis surtout
10:35rehausser le niveau de l'OTAN,
10:40réinvestir dans la défense
10:41comme on nous le demande
10:42à 5% pour ce qui est de l'OTAN ?
10:44Est-ce que ça,
10:45ça va se faire aussi ?
10:46Je vais séparer deux choses.
10:47D'un côté,
10:49la nécessaire aide
10:50et soutien à l'Ukraine
10:51qui, je pense,
10:52doit s'accompagner
10:53d'une initiative diplomatique
10:55pour entrevoir
10:56un chemin de la paix
10:57et une sortie
10:57de ce conflit
10:59et ne pas laisser
11:00Donald Trump seul
11:01aux manœuvres
11:01des discussions diplomatiques
11:03qui me paraissent indispensables
11:05si on veut
11:06que ça ne se termine pas
11:08par une guerre totale
11:08d'un État
11:09qui écrase l'autre
11:10et enfin trouver
11:11le chemin de la paix.
11:13Et puis de l'autre côté,
11:14il y a la question
11:14de la stratégie de défense.
11:16Et moi,
11:16j'alerte sur deux choses.
11:17À la fois,
11:18l'alignement total
11:19dans le cadre de l'OTAN
11:21qui veut dire
11:21un alignement total
11:22dans les intérêts
11:23de Donald Trump
11:24et je ne crois pas
11:25aujourd'hui
11:26que l'Union européenne
11:27peut parler de souveraineté
11:28et dans le même temps
11:29s'inscrire dans les pas
11:30de l'OTAN
11:31de Donald Trump
11:32d'une part
11:32et d'autre part
11:33sur les investissements.
11:34Autant,
11:34il est évidemment nécessaire
11:35d'avoir un arsenal
11:36de défense
11:37qui permet de garantir
11:38notre souveraineté,
11:40notre dissuasion
11:41et la France
11:42est un bon exemple
11:43en la matière.
11:44Autant,
11:44j'observe quand même
11:45le deux poids,
11:47deux mesures.
11:47On trouve de l'argent
11:48sonnant et tribuchant
11:49pour les chars d'assaut
11:50mais pas pour les hôpitaux.
11:51Et augmenter à 5%
11:54l'investissement
11:55en matière de PIB
11:56dans la défense,
11:58si on prend l'exemple
11:58de la France,
11:59c'est plus de 100 milliards d'euros.
12:00100 milliards d'euros,
12:01c'est beaucoup d'argent.
12:03Et moi,
12:03je pose la question
12:03à quel besoin concret
12:05cela correspond
12:06parce qu'il y a
12:06un risque d'escalade
12:08qui dépasse même
12:09un cadre qu'on a pu connaître
12:10qui est celui
12:10de la guerre froide
12:11et qui s'est traduit
12:12par un affrontement généralisé.
12:14Et je pense que
12:14personne n'a intérêt à ça.
12:16On a plutôt intérêt
12:17à avoir une stratégie
12:18de désescalade
12:19pour éviter évidemment
12:21un conflit
12:22de tous les États
12:23les uns contre les autres
12:24qui se traduirait
12:25par encore plus de drames
12:26que les conflits
12:27qu'on connaît
12:28à l'heure actuelle
12:29sur le terrain européen
12:30bien sûr.
12:30Mais je veux avoir aussi
12:31une pensée
12:31pour le drame humanitaire
12:34absolument insupportable
12:36dans la bande de Gaza
12:37et le génocide
12:38qui est en cours
12:38avec la complicité
12:39des États membres
12:40de l'Union européenne
12:41qui ne font rien,
12:42qui ferment les yeux
12:43et pire encore
12:43qui continuent à livrer des armes
12:45comme c'est le cas
12:45de la France
12:45à Benjamin Netanyahou.
12:47Nous sommes signataires
12:48France 24, RFI,
12:50les médias
12:50de France Média Monde
12:52d'une tribune
12:54demandant
12:54sans restriction
12:55l'accès
12:57des journalistes
12:57immédiats
12:58à la banque de Gaza
12:59et la protection totale
13:00des journalistes palestiniens.
13:02Justement,
13:03la France va co-présider
13:04aux côtés de l'Arabie saoudite
13:06du 17 au 20 juin
13:07une conférence à l'ONU
13:08pour remettre sur la table
13:09la solution à deux États
13:10à laquelle évidemment
13:12le gouvernement israélien
13:13s'oppose très fermement.
13:15Ça, c'est une bonne
13:16initiative française,
13:17vous diriez ?
13:18J'observe que le président
13:19de la République,
13:20Emmanuel Macron,
13:21tergiverse beaucoup
13:22sur la question
13:23de la Palestine
13:24et face au génocide
13:25qui est en cours
13:26dans la bande de Gaza.
13:27Il tergiverse
13:28parce que sur la reconnaissance
13:29de l'État de Palestine,
13:30je me souviens,
13:30il y a quelques mois,
13:31il avait dit
13:31ce n'était pas le bon moment
13:33et manifestement
13:34on n'est même pas sûr
13:35qu'il va le faire
13:36dans les semaines qui viennent
13:37alors que j'ai envie
13:38de poser la question
13:39à Emmanuel Macron
13:40quand est-ce que ce sera
13:41le bon moment ?
13:42Je veux dire,
13:42on a 100% de la population
13:43en Palestine
13:44qui est menacée de famine.
13:46On a plus de 60 000 morts civils,
13:49près de 20 000 enfants
13:50qui sont massacrés,
13:51qui sont sous les bombes israéliennes
13:52matin, midi et soir,
13:53l'aide humanitaire
13:54qui n'entre pas
13:54dans la bande de Gaza.
13:55Quand est-ce que ce sera
13:56le bon moment,
13:57Emmanuel Macron ?
13:57Vous souhaitez par exemple
13:58à la gauche
14:00une suspension
14:01de l'accord UE-Israël
14:02mais vous avez obtenu
14:04peu de signataires
14:05au Parlement européen
14:06y compris des abstentions
14:07dans votre groupe.
14:08Il n'y a pas de majorité
14:09ni au Parlement
14:10ni dans les États
14:10pour cela,
14:11la suspension de ces accords
14:12et ça,
14:13c'est problématique.
14:14J'observe que depuis le moment
14:16où on demande
14:17et depuis des mois maintenant,
14:20le débat a quand même progressé
14:21puisque la Commission européenne
14:23a annoncé avec le Conseil
14:25et les États membres
14:26ouvrir un réexamen
14:28de l'accord d'association.
14:30Cette semaine a fuité
14:31un texte issu
14:32de la Commission européenne
14:34qui fait état
14:36il y a quelques mois déjà
14:38de l'état systématique
14:40des violations des droits humains
14:41et des crimes de guerre
14:42et des crimes contre l'humanité
14:43qui sont menacés
14:44en vertu desquels
14:44l'accord aurait dû être suspendu.
14:46L'Union européenne
14:47est le premier partenaire commercial
14:48d'Israël
14:50et participe
14:51de cette manière-là
14:52à financer
14:53l'effort de guerre
14:54de Benjamin Netanyahou.
14:55Franchement,
14:56quand on voit
14:56qu'Aya Kalas
14:57qui est la haute représentante
14:58aux affaires étrangères,
15:00en réalité,
15:01c'est la haute représentante
15:02à l'impuissance européenne.
15:05Et donc,
15:05nous continuons à nous battre
15:06pour suspendre
15:07l'accord d'association
15:08pour demander un embargo
15:08sur l'envoi d'armes
15:09pour faciliter
15:10l'accès humanitaire
15:11et je demande aussi
15:12que
15:13le bateau
15:15Madeleine
15:16dans l'initiative
15:17de la flottie
15:18de la liberté...
15:20Qui a été arrêté
15:20par les gardes-côtes libyens.
15:21Non,
15:22qui est venu en aide
15:23à des migrants.
15:25Mais ce dont on parle,
15:26là,
15:27c'est une initiative
15:28qui a été lancée
15:29par une association
15:30avec à son bord
15:32ma collègue
15:32Rima Hassan,
15:33Greta Thunberg,
15:35qui vont aller à Gaza
15:36avec de l'aide humanitaire
15:37pour arriver
15:38et pour briser
15:39cet embargo humanitaire
15:40qui existe.
15:41Moi,
15:42je demande
15:42qu'un passage
15:43sûr
15:43leur soit garanti,
15:45assuré par les autorités
15:46libyennes,
15:46égyptiennes,
15:47grecques,
15:49mais aussi par les autorités
15:50israèles.
15:51Toute dernière question,
15:52la droite radicale
15:53de Gert Wilders
15:54a provoqué
15:54la chute du gouvernement
15:55avec la droite traditionnelle.
15:58On voit bien quand même
15:58que pour autant,
16:00elle est en passe
16:00d'être aussi
16:02dans de nouvelles élections
16:03en très bonne position.
16:04cette montée des droits
16:05extrêmes,
16:06on n'a pas réussi
16:07à la contrer.
16:09On n'a pas encore
16:10réussi à la contrer.
16:13Il y a une alliance
16:14aussi avec l'idéologie
16:16MAGA quand même.
16:16Oui.
16:17C'est poussé par Donald Trump.
16:18Et Jordan Bardella
16:19organise un rassemblement
16:21ce lundi 9 juin
16:22dans le Loiret,
16:23un an après les élections
16:24européennes,
16:25avec Victor Orban,
16:27avec Matteo Salvini,
16:29avec Abascal
16:31qui est le représentant
16:32de Vox en Espagne.
16:33Bref,
16:33à chaque fois que la gauche
16:34ne regarde pas
16:35le fascisme en face
16:36est prête à se dresser,
16:38à se battre
16:39corps à corps,
16:39idéologiquement évidemment,
16:41pas physiquement.
16:41Vous faites un contre-rassemblement
16:42quand même.
16:43Oui,
16:43pour ne pas laisser
16:44une once de terrain,
16:47le moindre petit centimètre
16:48à l'extrême droite
16:49parce qu'en réalité
16:50ce que montre ce rassemblement
16:51c'est que l'extrême droite
16:52a beau porter des cravates,
16:53ils sont toujours aussi racistes,
16:55ils sont toujours aussi xénophobes,
16:56ils sont toujours aussi sexistes.
16:57Merci Manon Brie
16:58pour cet entretien.
16:59Merci à vous
17:00de nous avoir suivis.
17:01On continue sur le sujet
17:03de la protection des océans
17:05car c'est bientôt
17:05effectivement le sommet
17:07des océans
17:07et ça se passe
17:08au Parlement européen
17:09entre eurodéputés
17:11sur cette grande bleue
17:13justement.
17:14Tout de suite.
17:21Merci de nous rejoindre
17:22à Bruxelles
17:23au Parlement européen
17:24alors que beaucoup
17:25d'eurodéputés
17:25ont un oeil
17:26sur ce qui se passe
17:27à Nice
17:28où se tient
17:28le sommet
17:29des Nations Unies
17:30pour la protection
17:31des océans
17:32avec de nombreux enjeux.
17:33Les océans
17:34sont les poumons bleus
17:35de notre planète.
17:36Ils couvrent 71%
17:38de la surface du globe
17:39et absorbent
17:40près de 30%
17:41du CO2 mondial.
17:42Et malgré ce rôle vital,
17:43ils subissent
17:44une pression croissante.
17:458 millions de tonnes
17:46de plastique
17:46y sont déversées
17:47chaque année.
17:4834% des stocks
17:49de poissons
17:49sont surexploités
17:50et seuls 3%
17:52des océans
17:52bénéficient
17:53d'une protection stricte.
17:54Oui, alors
17:55face à cette urgence,
17:56l'Union européenne
17:57s'est fixé l'objectif
17:58pour 2030
17:59d'arriver à 30%
18:01d'air marine
18:03protégé
18:04dans les eaux maritimes
18:05alors qu'elle en abrite
18:0612% actuellement.
18:08Alors, les Européens
18:09doivent présenter
18:10pour cela
18:10leur pacte
18:11pour la protection
18:12des océans.
18:13Écoutons ce qu'Emmanuel
18:14Macron en disait
18:15en mars dernier.
18:18Ce pacte bleu,
18:19ce doit être
18:20un pacte d'investissement
18:21dans la protection
18:22de nos océans,
18:23investir dans
18:24les carburants durables
18:25en Européen,
18:27créer les filières
18:27permettant de remplacer
18:28peu à peu
18:29les énergies fossiles,
18:30investir dans
18:31l'électrification
18:32des ports,
18:33dans la recherche,
18:34dans l'innovation
18:35pour donner à notre
18:35communauté scientifique
18:37plus de moyens
18:38au service
18:39de la connaissance
18:40de nos océans.
18:40Des objectifs ambitieux
18:43mais les associations
18:45de protection
18:45de l'environnement
18:46s'inquiètent
18:47d'un manque
18:48de stratégie claire
18:49pour parvenir
18:50à ces objectifs.
18:51Alors, pour évoquer
18:52le rôle de l'Union
18:53Européenne
18:54dans la protection
18:55de nos océans,
18:56trois invités
18:57aujourd'hui.
18:58Christophe Clergeau,
18:59bonjour.
18:59Bonjour.
19:00Vous êtes redéputé français,
19:01vous êtes membre du groupe
19:02des sociodémocrates
19:03ici au Parlement européen
19:04et vous êtes président
19:05de l'intergroupe
19:06du Parlement européen
19:07dédié aux mers,
19:08rivières, îles
19:08et zones côtières.
19:10Et le vice-président
19:11de cet intergroupe
19:12est également
19:12sur ce plateau.
19:14Paolo Donacimento Cabral,
19:15bonjour.
19:15Bonjour.
19:16Vous êtes eurodéputé portugais
19:17et membre du groupe PPE
19:18au centre droit
19:19de l'hémicycle du Parlement.
19:21Et en duplex
19:22depuis Nice,
19:23justement,
19:23où tout se passe,
19:24bien sûr,
19:25Geneviève Ponce,
19:26bonjour.
19:27Bonjour.
19:28Directrice générale
19:29de l'Institut Jacques Delors,
19:30think tank européen,
19:32membre de la mission européenne
19:33sur la restauration
19:34des océans.
19:35Vous avez beaucoup travaillé,
19:36inspiré ce pacte européen
19:37sur les océans.
19:38Quelle est sa philosophie ?
19:40Ce dont on a rêvé
19:41et le commissaire Cadiz
19:43nous a dit
19:43qu'il s'était beaucoup inspiré
19:46de ce dont on a rêvé.
19:48On a fait un manifeste
19:49pour un pacte européen
19:50sur l'océan
19:51l'année dernière
19:52et on a su,
19:54trois mois après,
19:55l'avoir révélé
19:57que Mme von der Leyen
19:59en faisait un projet
20:00de son mandat.
20:01Il y a une logique.
20:03Cette logique était déjà
20:04dans la mission Starfish,
20:07cinq branches.
20:08C'est la mission européenne
20:09sur restaurer l'océan
20:11et les eaux.
20:13Quelles sont ces cinq branches ?
20:15Pour arriver à restaurer
20:16notre océan,
20:16qui est quand même
20:17le but central,
20:18il nous faut de la science,
20:20il nous faut de la gouvernance,
20:22il nous faut de la protection active,
20:25il nous faut de la lutte
20:26contre les pollutions
20:27et enfin,
20:28il nous faut une économie bleue durable.
20:31Voilà, je trouve que dans le discours
20:32d'Emmanuel Macron,
20:34il y a deux éléments
20:35qui sont tous les deux importants
20:37mais qui ne suffisent pas.
20:38La science est là
20:39et l'argent pour la science
20:41qui est nécessaire.
20:43En revanche,
20:45il parle aussi très bien
20:47de l'économie bleue
20:48qui est également nécessaire.
20:50Il ne parle pas,
20:51dans l'extrait au moins,
20:52de la protection
20:53et de la lutte
20:54contre les pollutions
20:54qu'il ne faut surtout pas oublier.
20:56Tout ça va ensemble
20:57et à ces éléments,
20:59nous devons désormais ajouter
21:00la sécurité.
21:02L'océan joue un rôle
21:03très important
21:04dans la sécurité
21:05comme par exemple
21:06les attaques de câbles
21:08par les Russes,
21:10probablement,
21:11nous ont montré
21:13encore récemment.
21:14Alors, parlons de protection.
21:16Après ce que vous avez dit,
21:17Geneviève Ponce,
21:19Paolo Donasimento Cabral,
21:20sur cette question
21:21de la protection,
21:21il y a cet objectif
21:22d'arriver à 30%
21:24d'aires marines
21:25protégées en 2030
21:26et aussi augmenter
21:27les aires marines
21:28très protégées,
21:29c'est-à-dire
21:30sans activité humaine.
21:32Est-ce que vous ne craignez
21:34pas, comme beaucoup,
21:35finalement,
21:35au sein de la droite européenne,
21:36au sein du Parti populaire européen,
21:38que cela nuise
21:39à l'économie de la mer ?
21:40C'est très important
21:43pour protéger
21:44les océans,
21:45les mers
21:46de l'Union européenne,
21:47mais aussi
21:47les mers globales.
21:49Nous avons maintenant
21:50défini
21:5130%
21:52pour la protection
21:53et je viens
21:54de l'Asso,
21:55de Portugal,
21:56et nous avons
21:56la première région
21:58qui a protégé
21:5930%
22:00de son mer.
22:01Un process
22:02qui a,
22:03avec la participation
22:04de tous,
22:06l'égagement
22:06de tous
22:07les participants
22:08pour l'activité maritime,
22:09pour les pêcheurs,
22:11pour l'entreprise,
22:12pour l'industrie
22:12et c'est un process
22:13très, très participatif
22:15et très important.
22:16Nous défendons aussi
22:17que la protection
22:18des 30%
22:19de la mer,
22:20c'est nécessaire
22:20pour faire
22:21pour la situation
22:23spécifique
22:23des spécis
22:24qui sont
22:25dangereuses
22:27et pour
22:28aussi
22:29la situation
22:30de restauration
22:32de l'estoc
22:33et de la biodiversité.
22:35Pour nous,
22:35c'est important
22:37mais Christophe Carjeau,
22:38j'ai envie de dire
22:39il y a quand même
22:41certaines résistances
22:42à l'idée
22:43de zones marines
22:44protégées
22:44à 30%
22:45et surtout
22:46de zones marines
22:47ultra protégées
22:49c'est-à-dire
22:49zéro activité humaine
22:5110%.
22:52Ça,
22:53ça connaît
22:54une certaine résistance
22:55au nom de l'économie
22:56toujours,
22:56l'écologie
22:57versus l'économie.
22:59D'abord,
22:59je crois qu'il y a
23:00une prise de conscience
23:00et j'espère
23:01qu'elle est générale
23:02qu'il n'y a pas
23:03d'économie bleue
23:04s'il n'y a pas
23:04d'océans
23:05en bonne santé.
23:06Donc comme la santé
23:07des océans
23:07se dégradent,
23:08les perspectives
23:09de la pêche
23:10et des autres activités
23:10économiques
23:11sont en danger.
23:12Donc cet impératif
23:13de protection,
23:14il est le fondement
23:15des activités économiques
23:17de demain.
23:18Et je partage
23:18la philosophie
23:19qu'évoquait mon collègue
23:20Cabral,
23:21mais on ne le fait pas.
23:22Vous avez rappelé
23:23les chiffres,
23:23on est très,
23:24très, très en retard.
23:25Donc maintenant,
23:26il faut changer
23:27de braquet,
23:28passer réellement
23:29à l'action.
23:30Je crois que la priorité,
23:31c'est de faire
23:32les 30%
23:32de protection
23:33et de définir,
23:35oui,
23:35un projet
23:36de territoire
23:36avec les acteurs
23:38pour chaque secteur.
23:40Et dans les 30%,
23:41on trouvera
23:42les 10%
23:42de niveau
23:43de protection
23:44plus fort
23:45et d'exclusion
23:46d'activité humaine.
23:47Mais il faut changer
23:48de braquet,
23:48c'est ça le sens
23:49du Parc pour les océans,
23:51c'est changeons d'approche,
23:53allons plus vite,
23:54prenons au sérieux
23:55les enjeux de protection
23:56des océans.
23:56Alors parlons de la pêche
23:58avec Geneviève Ponce.
23:59Un chiffre intéressant
24:00en 2020,
24:01selon un rapport
24:02de la Cour des comptes
24:03européenne,
24:04dans 60%
24:05de ses aires marines
24:06protégées,
24:06la pêche au chalut
24:08qui a quand même
24:09un fort impact
24:10sur les écosystèmes
24:11était davantage pratiquée
24:12que dans les zones marines
24:13non protégées.
24:14Il y a une forme
24:14de paradoxe
24:15sur la régulation
24:16de ces zones marines
24:17et de la pêche.
24:19Oui,
24:19il faut dire
24:21que le chalutage
24:22effectivement
24:22provoque
24:23beaucoup de dégâts.
24:26je crois
24:28qu'il faut donner
24:28aux pêcheurs
24:29qui actuellement
24:31pratiquent
24:32le chalutage
24:33la possibilité
24:35de se transformer,
24:36de transformer
24:37leur méthode de pêche.
24:39Ça prendra du temps
24:40mais il faut le faire
24:41parce que
24:42zones marines
24:42protégées ou pas,
24:44le chalutage
24:45a un impact
24:46important
24:47sur l'environnement.
24:48Alors c'est vrai
24:48que c'est tout à fait
24:50paradoxal
24:51qu'il y ait plus
24:52de chalutage
24:52dans des aires marines
24:53protégées.
24:54Il faut aussi
24:55retenir quelque chose
24:56qui est très lié
24:56à la notion
24:57de protection
24:57et ça a été prouvé
24:59partout dans le monde.
25:01Si vous protégez
25:02une zone,
25:04vous allez la voir
25:05se régénérer
25:05très rapidement
25:06et la pêche
25:08autour de cette zone
25:09sera beaucoup
25:10plus profitable.
25:11Donc il y a
25:12vraiment
25:12un intérêt commun
25:14de la protection
25:15et de la pêche
25:17à avoir
25:18des zones marines
25:18protégées,
25:19vraiment protégées
25:20parce que ce sera
25:21profitable
25:22pour les pêcheurs
25:23autour de ces zones.
25:24Alors le vice-président
25:25de l'intergroupe
25:28justement
25:28sur ces questions
25:30marine,
25:32vous êtes en effet
25:34originaire
25:34de l'île des Açores
25:36et la pêche
25:37au chalut
25:38est interdite
25:39depuis 2023
25:40au-delà
25:40des 800 mètres
25:41de profondeur.
25:42Les pêcheurs
25:43sont très remontés
25:44contre ce type
25:45de restrictions
25:46qui s'ajoutent
25:47justement
25:47à des quotas
25:48de pêche
25:49par espèce
25:49de poisson
25:50dont vous nous avez
25:51parlé.
25:52Est-ce qu'on est
25:52en train
25:53d'affaiblir
25:54ou en passe
25:54d'affaiblir
25:55la pêche européenne ?
25:58Est-ce que c'est
25:58un risque ?
26:00Bien,
26:02je pense qu'il y a
26:03nécessaire
26:03beaucoup d'informations
26:04pour les pêcheurs
26:05et pour le secteur.
26:06C'est très important
26:07pour les pêcheurs
26:09et pour l'industrie
26:10de la pêche
26:11pour comprendre
26:12les bénéfices
26:13de cette décision.
26:16Et le scientiste,
26:17la science
26:18a donné
26:19beaucoup d'informations
26:20pour les autorités
26:21régionales
26:22et c'est nécessaire
26:23aussi pour engager
26:24tout le monde
26:25pour partager
26:26cette information.
26:27Parce que je suis d'accord
26:29avec Geneviève
26:29qu'il y a
26:32une phase
26:32de transition
26:33et les pêcheurs
26:34nécessitent
26:35de soutien
26:36de ce public
26:37mais en long
26:39temps,
26:41ils vont bénéficier
26:43de cette décision.
26:44Et c'est pourquoi
26:45je crois
26:46qu'il n'y a pas
26:47un impact direct
26:49de la pêche
26:49de l'Union européenne
26:50parce que déjà
26:51nous importe
26:5280%
26:53des produits
26:54que nous consomment
26:55ici,
26:56des pêches
26:56que nous consomment
26:57ici à l'Union européenne.
26:59Il y a des côtes
27:00de pêche
27:00et nous avons demandé
27:02que la décision
27:03de la côte de pêche
27:04a intégré
27:05les trois pilares
27:06de la sustainabilité,
27:07les pilières
27:08ambientaux,
27:10les pilières
27:11sociaux,
27:12les piliers,
27:12les piliers,
27:13excusez-moi,
27:15les piliers
27:16environnementaux,
27:18économiques.
27:19C'est très important
27:19pour la décision
27:20des côtes de pêche.
27:22Et après ça,
27:23nous avons
27:24diversifié
27:26les accords
27:27commerciaux,
27:28les accords de pêche
27:29avec les pays tiers
27:30pour garantir
27:31la sécurité
27:33alimentaire
27:34des Européens.
27:34Et notamment
27:35avec le Royaume-Uni,
27:35il y a eu récemment
27:36un accord entre
27:36l'Union européenne
27:37et le Royaume-Uni
27:37pour pouvoir pêcher
27:39dans la zone économique
27:40exclusive britannique.
27:42Christophe Clerjeau,
27:43sur cette question
27:43de la pêche,
27:43est-ce qu'il faut aller
27:44encore plus loin
27:45dans la régulation
27:46de cette activité,
27:47c'est-à-dire limiter
27:48encore davantage
27:48le chalutage
27:49et baisser
27:50les quotas de pêche ?
27:51Il faut changer
27:52les pratiques de pêche,
27:53il faut sortir
27:54par étapes du chalutage,
27:55mais pour que les pêcheurs
27:57puissent le faire,
27:58il faut les aider
27:59à investir
27:59dans de nouveaux bateaux
28:01et dans de nouvelles techniques.
28:02Donc,
28:03c'est un contrat
28:03passé entre la pêche
28:04et la société,
28:06préparer un avenir,
28:06il y a une perspective
28:07économique pour la pêche,
28:09mais avec des bateaux
28:09globalement plus petits
28:10et d'autres techniques
28:11de pêche.
28:12Mais moi,
28:12je ne voudrais pas
28:13que le débat maritime
28:14sur la santé des océans
28:16se focalise uniquement
28:17sur les pêcheurs
28:18au moment où chacun
28:19d'entre nous
28:20a tendance à considérer
28:21la mer comme sa poubelle
28:23et qu'on retrouve
28:24dans les océans
28:25les plastiques,
28:26les bouteilles,
28:27les mégots de cigarettes,
28:27etc.
28:27La droite a tendance
28:27à focaliser le débat
28:28sur les océans,
28:29sur la pêche ?
28:29Non,
28:30je ne dis pas ça.
28:30Souvent,
28:31les observateurs,
28:31on ne parle que de la pêche,
28:32il y a une polarisation
28:33sur la pêche,
28:34mais il faut parler aussi
28:35des pesticides,
28:35des pifases qui sont dans l'eau,
28:37de tous les produits chimiques
28:38qui dégradent les océans.
28:40Les océans sont aussi
28:41le reflet
28:41de nos modes de vie
28:42et de sociétés sur Terre.
28:44Donc,
28:44ce qu'il faut faire comprendre
28:45aux gens,
28:46il y a le sujet de la pêche,
28:47mais pour protéger
28:48les océans,
28:49il faut changer nos pratiques,
28:50changer nos modes de vie
28:51et faire attention
28:52à tous les gestes
28:53de la vie quotidienne.
28:54Alors,
28:54Geneviève Ponce,
28:56Donald Trump
28:56va lancer son pays
28:58dans l'exploitation minière,
28:59a-t-il annoncé,
29:00des grands fonds marins,
29:02d'ailleurs,
29:02en zone internationale,
29:04qu'on voit pour les mêmes raisons
29:06d'ailleurs le Groenland.
29:08Est-ce qu'il faut s'inquiéter
29:09des conséquences
29:10de cette exploitation
29:11sur la biodiversité marine
29:13et la santé de nos océans ?
29:16Oui,
29:16alors,
29:17il faut bien sûr
29:18s'inquiéter
29:19d'une telle activité.
29:24Là aussi,
29:25toutes les recherches
29:26qui ont été faites
29:27partout dans le monde
29:28montrent que
29:30aller dans ces profondeurs,
29:33d'une part,
29:33c'est extrêmement coûteux,
29:35et d'autre part,
29:36ça va provoquer
29:37des dégâts considérables.
29:40Pour aller gratter
29:41les fameux nodules polymétalliques
29:43qui font rêver
29:44tout le monde,
29:45et notamment Mr Trump,
29:47eh bien,
29:48il va falloir
29:48aller taper
29:51dans le fond des mers,
29:53dans tout ce qui s'est déposé
29:54dans le fond de la mer.
29:55On va non seulement libérer
29:56le dioxyde de carbone
29:58qui était emprisonné là,
30:00mais on va ensuite,
30:01on va faire en sorte
30:03que la colonne d'eau
30:04va devenir beaucoup plus opaque.
30:06Et ça, ça veut dire
30:07qu'il y a une biodiversité
30:09tout le long de la colonne d'eau
30:10qui va être menacée.
30:12Donc, c'est vraiment quelque chose,
30:14une chose contre laquelle
30:16les scientifiques avertissent,
30:18et il y a une législation internationale,
30:21et il y a une organisation internationale.
30:25Cette organisation internationale
30:26est là pour définir des règles,
30:28et cette organisation internationale
30:31est là pour délivrer des permis.
30:34Donc, M. Trump ne peut pas
30:36faire ça tout le long.
30:37Il ne croit pas beaucoup
30:38au multilatéralisme, en attention.
30:39Non, en effet, il n'y croit pas.
30:41Alors, sur ce sujet,
30:42Paolo Donacimento Cabral,
30:43est-ce que l'Union européenne
30:44doit prendre le pas de Donald Trump
30:46et aussi se lancer dans cette course
30:47à l'exploration minière des fonds marins ?
30:49Non, la science n'a pas donné déjà
30:53d'informations concrètes pour une décision.
30:57Et je pense que le moratorium
30:58s'est très bien appliqué.
31:00Et je pense que la prochaine année,
31:02les cadres n'est pas possible
31:03pour avancer pour l'exploration des fonds minaires.
31:06Il faut attendre les réponses de la science
31:08sur ce sujet.
31:08Oui, c'est très important.
31:09Mais vous voulez seulement un moratoire,
31:11pas une interdiction ?
31:12Maintenant, parce que nous n'avons
31:13pas d'informations suffisantes.
31:15Et c'est pourquoi j'ai présenté
31:18une proposition de projet pilote
31:21pour l'establishment
31:24d'un observatoire européen
31:25des fonds des mers
31:27pour étudier concrètement
31:28la situation qui se passe
31:30dans les fonds des mers,
31:31pour protéger la biodiversité,
31:33pour garanter qu'il n'y a pas
31:34d'attaques, des situations.
31:38Christophe Clergeau,
31:39vous êtes en désaccord
31:40avec le PPE là-dessus ?
31:42Moi, je suis pour aller
31:43jusqu'à une interdiction totale
31:44parce que je pense que ce serait
31:45une folie d'aller piller
31:47le fond des océans.
31:48Mais ce que vient de dire
31:49Paolo est raisonnable,
31:50s'appuyer sur la science,
31:52observer et ne pas y toucher
31:53pour le moment.
31:54Mais je trouve fascinant
31:55que Trump veuille absolument
31:57piller les ressources naturelles
31:58et en même temps,
31:59par exemple,
32:00arrêter le développement
32:01des énergies marines
32:02renouvelables aux Etats-Unis.
32:03Il y a beaucoup mieux
32:04à faire en mer
32:05que de piller les fonds marins.
32:07Utilisons les mers
32:08en lien avec les pêcheurs
32:09pour développer la production
32:10des énergies vertes en Europe.
32:12On aura de l'énergie verte
32:13produite en Europe,
32:15des emplois et une nouvelle
32:16filière industrielle en Europe.
32:18Ça, c'est du gagnant-gagnant
32:18pour tout le monde.
32:19On n'a pas besoin
32:20du pillage des fonds marins.
32:22Et Geneviève,
32:22si vous avez...
32:23Oui ?
32:23Si vous permettez,
32:24seulement c'est nécessaire
32:25aussi une simplification
32:27des process
32:28pour l'aquaculture aussi
32:30parce que nous avons
32:31notre pêche à limiter
32:33pour les quotas,
32:34mais c'est nécessaire
32:34d'augmenter la production
32:36des aquacultures
32:36et l'Union européenne
32:37et le pacte des océans aussi.
32:39C'est très important
32:40pour augmenter cette production
32:42et simplifier
32:43la licencièrement.
32:44Et Geneviève Ponce,
32:45pour conclure,
32:46un mot sur la pollution plastique,
32:47aussi la lutte
32:48contre ce type de pollution.
32:49C'est un des enjeux
32:50de ce sommet de Nice.
32:51Ce qu'il faut absolument comprendre,
32:53c'est d'où ils viennent
32:53ces plastiques.
32:54Et si vous regardez,
32:56ça vient de l'intérieur.
32:58Donc tout ce que vous allez faire,
32:59vous,
33:00dans votre façon de vivre,
33:02dans votre façon
33:02d'utiliser ou pas
33:03des plastiques
33:04et ensuite comment vous allez
33:06les traiter comme déchets,
33:08ça va avoir un impact
33:09sur l'océan.
33:10Donc la première responsabilité,
33:13c'est chez nous,
33:14dans nos habitudes,
33:15il faut essayer
33:16d'être pleinement responsable.
33:20Et effectivement,
33:20la réglementation
33:21aide beaucoup.
33:23Et au niveau européen,
33:24on a fait un grand pas en avant
33:26avec cette interdiction
33:27des plastiques à usage unique
33:29qui a été suivie
33:30dans d'autres parties du monde,
33:32y compris de l'autre côté
33:33de la Méditerranée.
33:34et la Méditerranée
33:35étant une des zones
33:38les plus polluées
33:40par les plastiques
33:41dans le monde.
33:42Et ce sera le mot de la fin.
33:42Merci à tous les trois
33:43d'avoir participé à ce débat
33:44sur ce sujet si important
33:45de la protection
33:46de nos océans.
33:47Merci à vous d'avoir plongé
33:49avec nous
33:49dans ce fameux pacte bleu.
33:51A très bientôt.
33:51Restez sur nos antennes.
33:52Sous-titrage Société Radio-Canada

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