Pendant un demi-siècle, les économistes ont rêvé d’un monde où les agents économiques étaient rationnels, informés, cohérents. Robert Lucas parlait d’anticipations lucides. Thomas Sargent modélisait la prévisibilité. Eugene Fama imposait l’efficience des marchés financiers. Dans ce monde presque parfait, l’information était complète, les politiques intégrées, les erreurs corrigées par avance. L’État devait se faire discret : les marchés savaient, les individus calculaient. [...]