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P. Faverdin : « Il faut travailler sur l'efficience plutôt que la production »
Terre-net
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08/07/2024
[Apports protéiques]
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🗞
News
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00:00
Bonjour et bienvenue sur le plateau de la SPACE TV par WebAgree,
00:03
où j'accueille M. Philippe Favardin, chercheur à l'INRA,
00:07
pour aborder la question de l'autonomie en protéines
00:10
des filières.
00:11
L'autonomie en protéines qui va de l'animal, de la ferme,
00:15
voire jusqu'au plus largement au niveau national,
00:18
voire international.
00:19
Et donc, pour en parler,
00:21
je vais vous présenter un petit peu la question
00:24
de l'autonomie en protéines des filières.
00:26
Philippe Favardin, bonjour.
00:28
Bonjour.
00:29
Vous faites partie du projet de recherche européen,
00:32
qui n'est pas que de la recherche, qui s'appelle SOS Protéines.
00:35
Expliquez-nous un peu quelle est l'idée de SOS Protéines.
00:40
L'idée principale, c'est de faire le constat
00:42
qu'aujourd'hui, les grandes régions d'élevage
00:44
sont devenues très dépendantes sur les ressources protéiques
00:49
qui servent à fabriquer les protéines animales.
00:52
Et donc, est-ce qu'il y a un problème
00:54
avec les protéines animales ?
00:55
Et donc, est-ce qu'on peut trouver des solutions
00:57
dans ces territoires-là pour rendre ces productions
01:00
moins dépendantes des apports extérieurs,
01:02
des marchés extérieurs,
01:03
et plus autonomes, finalement, dans leur production
01:06
et leur utilisation de ces ressources ?
01:08
Ca comprend plusieurs volets,
01:10
parce que j'imagine que c'est très large,
01:12
l'utilisation au niveau européen des protéines.
01:14
Tout à fait. Le projet est constitué en 4 volets,
01:18
des volets qui sont plutôt agronomiques
01:19
autour de la production des protéines dans les territoires
01:23
et de leur amélioration,
01:24
à la fois par les différentes ressources fourragères
01:27
et aussi pour l'amélioration de la production
01:30
de certaines ressources importantes comme les protéines agineuses,
01:33
savoir si on peut améliorer leur...
01:35
De travailler aussi sur les associations
01:37
pour promouvoir la promotion de protéines
01:40
avec d'autres cultures.
01:41
Et donc, ces volets agronomiques sont complétés
01:43
par des volets plutôt au niveau de l'animal,
01:46
de l'utilisation de ces ressources protéines
01:48
dans le cadre de l'alimentation animale.
01:50
Est-ce qu'on peut arriver à utiliser mieux et moins
01:52
ces ressources locales ?
01:53
Et enfin, une approche beaucoup plus intégrée
01:56
à l'échelle des exploitations
01:58
pour voir comment on peut mieux évaluer son efficience
02:01
et son autonomie protéique
02:02
et comment on peut trouver un intérêt économique
02:04
à cette approche d'amélioration de l'utilisation des protéines.
02:08
Dans ce projet européen,
02:09
j'imagine que ça regroupe très largement
02:12
des chercheurs comme vous, des industriels.
02:15
Quel est le rôle de l'INRA dans le projet ?
02:18
L'INRA, il est justement de travailler en tant que recherche
02:21
en collaboration avec tous les niveaux de la filière,
02:24
que ce soit les producteurs et les acteurs du développement,
02:28
avec les industriels, avec les partenaires économiques,
02:32
donc d'essayer d'échanger autour de solutions
02:35
qui sont basées sur des résultats scientifiques
02:38
qui permettent d'espérer des progrès,
02:40
mais aussi acceptables et rentables pour les producteurs
02:44
avec des nouveautés que permettent les technologies industrielles.
02:47
Quand on parle d'autonomie en protéines,
02:50
tout de suite, ce qui vient à l'esprit,
02:51
c'est d'abord produire sa protéine.
02:54
Ça passe par le choix des fourrages, des récoltes,
02:57
le type de fourrage.
02:59
Qu'est-ce qu'on peut en dire ?
03:02
C'est sûr que la 1re étape, surtout pour les ruminants,
03:06
c'est l'utilisation de fourrages
03:07
qui sont déjà eux-mêmes relativement équilibrés en protéines.
03:11
Quand on part de l'herbe ou de fourrage comme ça,
03:13
la question de l'autonomie protéique ne se pose quasiment plus.
03:17
Mais on peut aussi imaginer d'introduire
03:19
des associations de cultures
03:21
ou de constituer des cultures de légumineuses
03:24
que l'on vient apporter en complément des ensilages de maïs.
03:28
Mais il faut reconnaître qu'en système laitier,
03:30
aujourd'hui, une grande partie de la production
03:33
se fait avec l'ensilage de maïs comme fourrage principal
03:37
à cause de sa grande productivité par hectare.
03:40
Le maïs, finalement, dans le système européen,
03:42
c'est un peu le grand fautif,
03:44
celui sur lequel on pointe du doigt
03:46
sur notre dépendance en protéines.
03:49
Je ne sais pas si c'est le grand fautif,
03:51
mais il crée une forte dépendance aux protéines importées,
03:55
et notamment aux protéines fabriquées en Amérique,
03:57
du Nord et du Sud,
03:59
pour venir compléter la carence en protéines
04:02
d'un fourrage très pauvre,
04:04
puisqu'il fait à peine 6 % de protéines.
04:06
Une ration équilibrée pour une vache laitière
04:08
sera toujours entre 13 et 15 %.
04:11
Donc il faudra compléter cette carence
04:14
par des apports importants dans l'exploitation
04:16
ou par une production spécifique.
04:18
Quand on a un hectare de maïs,
04:20
on consomme forcément de la protéine ailleurs ?
04:22
On fait fabriquer sa protéine
04:24
avec 0,7 ou 0,8 hectare de cultures à l'extérieur
04:29
dédiées à la fabrication de ces protéines.
04:31
D'où l'intérêt de rapatrier ça sur son territoire
04:34
pour être plus autonome.
04:35
0,7 hectare de soja produit en Amérique.
04:39
Tout à fait.
04:40
Les redemands en protéines sont assez faibles.
04:43
Oui, mais on dit que toutes les cultures
04:45
font la même quantité de protéines par hectare.
04:47
C'est juste la dilution par l'énergie qui fait la différence.
04:50
Quand on parle de complémentation d'une ration de maïs,
04:55
on pense évidemment aux complémentations tourteaux
04:58
ou protéagéneux.
05:00
Comment peut-on améliorer la valeur de ces tourteaux ?
05:03
On a beaucoup de travaux de recherche là-dessus.
05:06
Ça fait longtemps qu'on en parle. Où en est-on aujourd'hui ?
05:09
Surtout pour les protéagéneux,
05:11
qui présentent des caractéristiques
05:12
d'être moins riches en protéines,
05:14
mais surtout d'avoir des protéines extrêmement dégradables.
05:17
Quand elles arrivent dans le rumen,
05:19
les microbes se jettent dessus
05:20
et en quelques heures, il ne reste quasiment plus rien de protéines.
05:24
L'animal ne voit pas une quantité très importante de protéines lui arriver.
05:29
Lui, il la digère plutôt dans l'intestin.
05:31
Oui, il la digère après dans l'intestin.
05:34
Il ne va avoir que les protéines fabriquées par les microbes.
05:38
L'idée, c'est d'augmenter cette valeur des aliments
05:40
en essayant de protéger cette protéine de l'action des microbes.
05:43
Il existe des traitements technologiques
05:45
qui permettent d'avoir une meilleure valorisation
05:47
de ces ressources protéiques,
05:49
de pratiquement faire qu'on peut doubler la valeur en protéines
05:52
réellement disponible de cet aliment par ces traitements-là.
05:55
C'est intéressant de le faire
05:57
parce que ça permet de les rendre relativement compétitifs
06:00
par rapport à ces ressources importées.
06:02
On pense au tannage, au toastage, par exemple ?
06:05
Le tannage classique que l'on utilisait sur les tourteaux
06:09
aujourd'hui est en arrêt, on va dire.
06:11
Il faut trouver des techniques plutôt de toastage
06:14
avec des additions de sucre, voire de l'extrusion,
06:18
qui permettent d'arriver à des niveaux de protection élevés
06:20
en toute sécurité.
06:22
D'autres systèmes sont proposés,
06:23
avec la jonction de tannin ou d'huile essentielle,
06:26
qui sont des visions plus systémiques,
06:28
mais qui restent encore à évaluer.
06:30
Est-ce qu'aujourd'hui, avec la recherche qu'on a,
06:32
on peut encore améliorer un peu l'efficience
06:35
de ces apports de tourteaux ou de protéagineux
06:38
dans des systèmes de ruminants, mais aussi de monogastriques ?
06:43
Oui, bien sûr. C'est pas parce qu'on a des aliments de meilleure qualité
06:45
qu'il faut gâcher la protéine.
06:47
Et donc, la 2e économie, c'est comme pour l'énergie,
06:51
c'est comme les néga-ouètes. On peut faire de la néga-protéine
06:53
et essayer d'économiser au maximum
06:56
pour augmenter le rendement d'efficience
06:58
de conversion de ces protéines en protéines nobles,
07:01
que sont la protéine du lait ou de la viande.
07:03
Pour ça, on a des techniques qui sont très utilisées
07:06
dans d'autres filières. En porc, c'est les acides aminés.
07:09
On essaie de transposer cette technique-là
07:11
aussi en alimentation des ruminants.
07:13
Et puis, des techniques d'ajustement spécifiquement à l'individu
07:17
pour essayer d'apporter réellement la quantité dont il a besoin
07:21
en tant qu'individu. C'est l'alimentation de précision
07:23
qui sera probablement un des enjeux des années futures.
07:26
Il y a des voies d'amélioration de rendement, d'efficience
07:30
qui peuvent être importantes.
07:31
Tout à fait. Il faut accepter de travailler plus sur l'efficience
07:34
que sur la production.
07:35
Mais globalement, si on a un raisonnement économique,
07:37
ça peut être intéressant à terme d'économiser
07:39
des ressources protéines pour, à la fois,
07:42
économiser le coût de la ration,
07:44
diminuer les impacts sur l'environnement,
07:46
faire que l'on est moins en compétition
07:48
avec les ressources pour l'alimentation humaine
07:50
et, globalement, produire plus propre.
07:52
On entend par là une alimentation vache par vache, quasiment.
07:56
Ça pourrait être le cas parce que la vache,
07:57
il se trouve que c'est un animal
07:59
où on peut percevoir facilement les caractéristiques individuelles.
08:02
C'est plus dur quand on est dans les filières
08:04
avec des grands effectifs.
08:06
Et la notion d'individu a encore un sens en production laitière.
08:09
Merci, Philippe Faberdin.
08:11
Vous pouvez retrouver de nombreux articles
08:14
sur l'alimentation des bovins sur webagri.fr.
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