Lors du vote sur les conclusions de la CMP au Sénat, le gouvernement a présenté un amendement de 7 pages transférant 700 millions d'euros de la branche AT-MP à la branche vieillesse pour financer les mesures votées en CMP. La gauche a dénoncé des méthodes "antidémocratiques" et a demandé du temps pour étudier l'amendement sur lequel elle devait voter.
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NewsTranscription
00:00 Bonjour Madame Assassi, vous êtes la présidente du groupe communiste ici au Sénat.
00:04 Il y a cette suspension de séance qui est en cours, c'est peut-être aussi une façon pour la droite et le centre d'apaiser les débats,
00:12 que la commission soit réunie, vous le saluez ?
00:15 Écoutez, il y a des choses incompréhensibles et je pense que ma collègue Laurence Cohen a eu raison de faire ce rappel au règlement,
00:22 c'est-à-dire que visiblement cet amendement est arrivé tardivement, il est assez long, il aurait mérité effectivement que la...
00:29 - Il aurait fait 7 pages. - 7 pages, exactement. Il aurait mérité quand même que la commission des affaires sociales puisse se pencher sur son contenu.
00:38 Je rappelle quand même que pendant les travaux sur ce texte, la commission des affaires sociales ne s'est pratiquement pas réunie.
00:46 On nous fait des discours sur l'antiparlementarisme, voilà, je pense que le gouvernement, la commission des affaires sociales et la majorité sénatoriale
00:55 jouent le même jeu, à savoir de passer outre le travail parlementaire et particulièrement la parole de l'opposition dans nos travaux.
01:05 On est d'accord que c'est un amendement technique, un amendement qui vient rectifier les équilibres budgétaires de la réforme des retraites, c'est bien ça ?
01:10 Oui, c'est ça, mais c'est un texte important, donc il est nécessaire de prendre le temps de regarder chaque amendement.
01:17 Nous l'avons fait pendant l'examen du texte, il est normal que nous puissions avoir au moins 10 minutes pour examiner,
01:24 même si effectivement c'est un texte qui veut aboutir à un équilibre, ça on en est conscient,
01:29 mais qu'on nous laisse quand même le temps de travailler ce texte, de le regarder, parce qu'il sera soumis quand même au vote du Sénat.
01:37 J'ai une autre question, Eliane Assassi, on voit un niveau de tension assez remarquable au Sénat entre la droite et la gauche sénatoriale.
01:46 On entendait Rémi Cardon à l'instant qui disait qu'il y avait des attaques ad hominem envers lui et Yann Chantrel,
01:51 des attaques qu'il regrette. Qu'est-ce qui est en train de se passer entre la droite et la gauche sénatoriale ?
01:57 C'est un avant et un après réforme des retraites qui se joue ?
02:01 Oui, moi je pense sincèrement qu'il y a un avant et un après. Le comportement de la droite sénatoriale et du gouvernement d'ailleurs,
02:08 de façon conjuguée, a été assez terrible, j'oserais dire, à notre égard.
02:14 Vous, il dénonce de l'obstruction de votre part.
02:16 Non mais ce n'est pas de l'obstruction. Si présenté des amendements, on en a présenté 4000 au total de mémoire,
02:22 il y en a eu 16 000 à l'Assemblée nationale. Donc on met où le curseur de l'obstruction ?
02:26 Je rejette complètement ce terme d'obstruction. Nous avons fait ce qui relève de nos responsabilités parlementaires.
02:33 Et vous le dites, la droite sénatoriale, dans cette équation, qu'est-ce qu'elle a joué comme rôle ?
02:40 De tension. Elle a joué un rôle de tension. Alors pour le coup, je n'aime pas le mot obstruction,
02:45 mais je dirais obstruction silencieuse de la part de la droite. On verra à l'arrivée,
02:50 je pense que les débats cet après-midi à l'Assemblée nationale vont être très suivis et très importants.
02:55 Mais je pense qu'y compris, vous savez, nous n'avons pas eu le rapport de la CMP.
03:00 Nous ne l'avons eu qu'à 8h25 ce matin. Et on nous demande de voter sur les conclusions d'une CMP dont on n'avait pas le rapport.
03:07 Ce qui est quand même assez étonnant et j'oserais dire antidémocratique.
03:10 [Musique]